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00:00 - 19h47 sur Europe 1 alors que le scandale des maisons de retraite est encore dans tous les esprits,
00:05 Orpea annonce son changement de nom et devient Emeis et nous sommes ce soir en direct avec son directeur général Laurent Guillot, bonsoir.
00:13 - Bonsoir madame. - Merci beaucoup d'être à mes côtés dans ce studio.
00:17 Vous dirigez donc le groupe de maisons de retraite et de cliniques privées qui porte désormais le nom Emeis.
00:23 Ce changement qui doit d'ailleurs encore être validé par les actionnaires, ça veut dire on efface tout et on repart à zéro ?
00:30 - Ça veut dire que c'est la marque d'une transformation qu'on a réalisée depuis deux ans.
00:35 Je suis arrivé à peu près il y a deux ans à la tête du groupe et avec l'ensemble des équipes, les 76 000 collaborateurs d'Emeis désormais,
00:43 nous avons très largement transformé le groupe pour mettre au cœur du groupe, non pas l'immobilier comme c'était le cas avant,
00:51 mais vraiment le soin et l'accompagnement à la fois pour toutes les fragilités,
00:56 vous l'avez dit nous avons des cliniques et des maisons de retraite pour toutes les fragilités, c'est-à-dire les fragilités liées à des accidents de la vie,
01:02 des fragilités liées à la progression des maladies mentales, notamment auprès de nos jeunes, et à des fragilités liées à l'âge évidemment.
01:10 - Mais ce changement de nom, c'est pas aussi pour faire oublier cet énorme scandale qui est lié au livre "Les Faussoyeurs" de Victor Castanet,
01:17 un livre sorti en janvier 2022 et qui a évidemment eu de très importantes conséquences sur Orpea.
01:25 - Ce changement de nom, on le doit aux équipes avant tout. Les équipes, elles font un travail extraordinaire au quotidien,
01:32 auprès de nos patients, auprès de nos résidents, auprès de nos bénéficiaires, et tous les jours, et pendant le Covid, nous les avons applaudis,
01:40 nous les avons acclamés quand elles étaient auprès de nos aînés, auprès de nos malades, et elles ont continué à travailler,
01:47 malgré la crise, malgré les difficultés, et elles travaillent encore aujourd'hui, et moi je veux leur tirer un grand coup de chapeau,
01:54 et je veux aussi leur redonner, à travers ce changement de nom, la fierté de leur travail, parce que c'est un travail bien fait,
02:00 et un travail qui est difficile, un travail qui n'est pas toujours parfait, parce que la vie est difficile, et l'activité elle-même est difficile,
02:07 mais un travail qu'ils font avec un engagement sans limite.
02:10 - Tous ces personnels, toutes ces aides-soignantes, j'imagine qu'elles ont très mal vécu les accusations dans le livre de Victor Castaner,
02:18 puisque on les a qualifiées de maltraitantes certaines.
02:22 - Tout à fait, elles ont pris évidemment ça comme une remise en cause de la qualité de leur travail, alors que dans l'extrêmement grande majorité des cas,
02:31 et j'allais presque dire la quasi-totalité, c'est un engagement sans faille qu'elles ont au quotidien auprès de nos patients et nos résidents.
02:38 Il faut remettre vraiment les choses très claires, le scandale c'est aussi, et avant tout, un scandale financier, un scandale de malversation financière,
02:50 qui est déjà maintenant derrière nous depuis longtemps, nous avons travaillé depuis deux ans avec l'ensemble de ces équipes,
02:57 pour remettre le soin et l'accompagnement au cœur, en prenant d'abord des mesures qui ont permis d'améliorer les conditions de vie et de travail de nos collaborateurs.
03:06 Parce que je ne crois pas qu'on puisse prendre soin de quelqu'un si on n'est pas en condition, c'est-à-dire si quelqu'un ne prend pas soin de nous, c'est très difficile.
03:15 - Alors quel genre de mesures par exemple ?
03:17 - Ça veut dire des revalorisations salariales, ça veut dire notamment de l'amélioration très très importante des conditions de sécurité, santé, sécurité au travail.
03:24 Vous savez que les métiers du soin sont le métier le plus accidentogène des métiers de la société, deux fois plus accidentogène que le BTP.
03:32 Nous avons énormément travaillé sur ce sujet, évidemment pour être attractif aussi, et pour pouvoir embaucher des collaborateurs.
03:39 Et puis sur le projet médical, les premières actions que nous avons, nous avons évidemment mis en place des projets de formation,
03:45 parce que la formation est extrêmement importante, c'est la formation continue pour avoir le meilleur niveau de qualité.
03:51 Mais nous avons pris aussi des mesures concernant le bien-être de nos patients et nos résidents,
03:55 en remettant le projet médical au cœur avec le professeur Pierre-Crolla Salmon qui nous a aidés,
04:00 notamment en améliorant les taux d'encadrement, c'est-à-dire on met plus de monde au chevet de nos patients et nos résidents.
04:06 - C'est-à-dire quel est le taux d'encadrement ?
04:08 - Aujourd'hui on a des taux d'encadrement qui ont augmenté de 10% par rapport à avant,
04:12 et qui sont plus en ligne avec ce que le gouvernement vise à moyen terme pour le secteur, qu'avec les pratiques...
04:19 - C'est-à-dire pour un résident il y a combien ?
04:21 - Il y a environ chez nous entre 0,75 et 0,80 personnelle pour s'occuper dans nos établissements,
04:30 ce qui est bien plus que la moyenne du secteur.
04:32 - On va prendre, si vous le voulez bien, on va prendre en ligne Isabelle qui nous appelle des Landes et qui est aide-soignante.
04:38 Bonsoir Isabelle !
04:40 - Bonsoir !
04:41 - Vous connaissez très bien ce métier dont on vient de parler, qui est très difficile.
04:45 Quand vous entendez ce que dit Laurent Guillaume, tous ces changements,
04:50 est-ce que vous pensez que ça peut changer l'image des soignants, et l'image plus globalement des EHPAD, des maisons de retraite ?
04:58 - Je pense que le mal est fait.
05:00 - Vous pensez qu'il n'y a pas de marche arrière ? Vous pensez qu'on ne peut pas retrouver la conscience ?
05:09 - J'ose espérer que oui, mais ça va être très difficile et très compliqué, et il faut que nos dirigeants,
05:16 notamment le monsieur que vous avez en face de vous, soient très clairs avec leur position politique,
05:22 et qu'ils mettent en avant les personnels, parce que ce sont les aide-soignantes, les infirmières, les AMP, les ASH aussi,
05:31 qui ont leur part de... qui sont très importantes pour ces gens-là, pour la population que l'on a,
05:39 et il ne faut pas oublier que la population dont on prend soin, c'est nous dans quelques années.
05:44 - Bien sûr.
05:45 - Et ça je pense que nos dirigeants l'oublient.
05:47 - Vous avez entièrement raison.
05:49 - Et je pense qu'il faut passer l'humain avant l'aspect financier.
05:53 - Ah ça c'est une question majeure Isabelle, vous avez tout à fait raison de la soulever, justement...
05:58 - Pour le moment, c'est l'argent qui prime avant tout. Moi j'appelle ça l'économie grise.
06:05 - Alors écoutez, c'est très bien que vous soulignez ce point, justement Laurent Guillaume,
06:10 dans quelle mesure est-ce qu'on peut concilier la qualité des soins et les bénéfices ?
06:14 Parce que malgré tout, vous êtes une entreprise qui a besoin de gagner de l'argent, et vous actionnaire aussi.
06:18 - Alors je vais d'abord revenir sur la première partie de l'intervention de notre directrice, avec laquelle je suis 100% d'accord.
06:25 Et d'ailleurs le plan de refondation qu'on a mis en place, la première priorité, et la première des priorités, c'est nos équipes.
06:32 C'est-à-dire les soignants, les personnels. Pourquoi ? Et c'est ce que je vous disais juste avant,
06:36 je pense pas qu'on puisse prendre soin de quelqu'un si quelqu'un ne prend pas soin de nous.
06:40 Et ça a été vraiment la priorité numéro un de notre plan de refondation.
06:44 L'entreprise avait des lacunes dans ce domaine, on a procédé à des améliorations salariales,
06:53 à des formations beaucoup plus importantes, nous avons également prévu des mesures extrasalariales
07:02 qui permettent d'améliorer les conditions de travail.
07:06 Comme je le disais, nous avons énormément travaillé sur la santé, sécurité au travail.
07:09 C'est un métier qui malheureusement est trop accident de gêne.
07:12 - Et donc dans quelles mesures on peut concilier la nécessité de gagner de l'argent et le bien-être des patients ?
07:18 - L'équilibre financier est une chose qui est importante.
07:22 Parce que sans équilibre financier, on ne peut pas réinvestir, on ne peut pas investir dans la formation,
07:27 on ne peut pas embaucher du personnel, on ne peut pas faire énormément d'actions,
07:31 d'innovations qui sont nécessaires sur le moyen terme.
07:35 Et moi je pense qu'il y a un concept qui est de bénéfice raisonnable,
07:40 c'est-à-dire permettre à la fois de faire bien notre travail,
07:45 et de toute façon si on ne fait pas bien notre travail, et l'histoire l'a montré,
07:49 ce qui se passe à la fin c'est une catastrophe qui est à la fois actionnariale et à la fois réputationnelle,
07:54 et surtout avant tout une catastrophe pour nos patients et nos résidents.
07:57 Mais du coup, faire bien son travail est une condition pour un jour,
08:03 être bénéficiaire et être bénéficiaire pour réinvestir dans le long terme dans nos activités.
08:08 - Est-ce que, tout à l'heure, elle a commencé Isabelle, qui est aide-soignante,
08:12 de son intervention en disant "le mal est fait", alors on a très peu de temps.
08:16 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
08:19 - Moi je suis chef d'entreprise, donc je considère que rien n'est impossible.
08:24 Ça c'est constitutionnel de ma constitution, c'est comme ça,
08:28 et je pense que ce qu'on est en train de faire avec EMEIS montre qu'on peut remonter la pente,
08:35 et qu'on peut être au service de nos patients et de nos résidents.
08:37 - Voilà, c'est donc un directeur général optimiste que j'ai à mes côtés.
08:41 Merci beaucoup Laurent Guillaume d'avoir été en direct sur Europe 1.
08:44 Je rappelle que vous êtes directeur général de l'ex-Orpea, désormais EMEIS.