Des centaines de personnes ont participé ce jeudi après-midi à une marche en hommage à Wanys dans la ville de La Courneuve. Le jeune homme a été tué la semaine dernière dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers après un refus d'obtempérer.
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00:00 – Il est nécessaire d'avoir un débat en profondeur
00:02 sur les techniques d'interpellation de la police
00:04 lors de ces refus de pétampérer ?
00:05 – Bien sûr, et il est réclamé par les syndicats de policiers,
00:08 parce que, si vous voulez, il y a beaucoup de policiers
00:11 qui vous disent qu'ils renoncent à interpeller
00:14 à raison du risque qu'ils prennent,
00:16 puisqu'il y a une enquête immédiate en cas de problème.
00:19 Donc si vous voulez, si un policier en est réduit
00:22 à raison du réglementaire, à ne pas intervenir,
00:27 ou on peut travailler à l'opposé aussi sur quelque chose,
00:30 quand vous défendez des policiers, ils vous disent toujours
00:32 qu'il y a un effet qu'ils dénomment l'effet tunnel,
00:35 c'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on va interpeller quelqu'un,
00:39 on est uniquement concentré sur l'efficacité de l'interpellation,
00:43 vous n'êtes pas dans l'environnement du code de déontologie
00:47 de la police nationale, c'est l'efficacité qui doit primer,
00:50 ce qui peut se comprendre quand on court derrière un policier.
00:52 – C'est une interpellation.
00:53 – Une interpellation, voilà, et l'interpellation,
00:55 elle s'accompagne d'un effet psychologique qu'ils dénomment l'effet tunnel,
00:58 c'est-à-dire que plus rien ne compte,
01:00 sinon la réussite de l'entreprise de l'interpellation.
01:05 Mais je voudrais revenir sur votre question,
01:08 elle appelle évidemment le commentaire sur ce qu'a dit M. Darmanin
01:11 devant la représentation nationale.
01:13 – Oui.
01:14 – C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tout le monde procède par effet de manche,
01:18 le ministre de l'Intérieur, comme l'extrême-gauche,
01:20 qui accuse la police de tous les maux, et le ministre de l'Intérieur…
01:23 – Vous les mettez doigt d'eau ?
01:25 – Je les mets doigt d'eau au regard de la question que vous me posez
01:28 sur la nécessité d'un débat en profondeur.
01:30 – Oui.
01:31 – C'est-à-dire que chacun se contente de communiquer,
01:33 Darmanin pour exonérer les policiers et Poutou pour les accabler.
01:39 Et à cet égard, la mention du casier judiciaire,
01:43 qui n'est pas forcément un casier judiciaire,
01:45 dire qu'il est mentionné 40 fois,
01:47 ça ne veut pas dire qu'il a 40 mentions à son casier judiciaire,
01:49 ça peut être simplement sur le fichier Cassiopée,
01:52 dont l'acne, il relève régulièrement les inexactitudes
01:54 et les impossibilités de corriger.
01:56 Et surtout, là où la défense est parfaitement inopérante de M. Darmanin,
02:00 c'est qu'au moment où les policiers sont dans leur voiture
02:02 en train d'interpeller le jeune Ouinis,
02:04 ils ignorent tout des antécédents de celui-ci.
02:07 Donc venir dire que finalement, l'interpellation,
02:12 même si elle avait débordé du cadre légal, serait moins grave
02:17 et serait compensée par un passé trouble du jeune Ouinis,
02:21 est totalement grotesque.
02:22 D'abord parce que les policiers l'ignoraient intégralement
02:24 quand ils ont voulu l'interpeller,
02:26 et ensuite parce qu'il faudrait en vérifier le bien fondé.
02:29 Est-ce qu'il s'agit de condamnation
02:31 ou est-ce qu'il s'agit de mention sur un vague fichier de police ?
02:34 Ce n'est pas exactement la même chose.
02:36 - Non, mais c'est très terrible de…
02:39 - Donc il a perdu une occasion de se taire.
02:41 - Il a perdu une occasion de se taire,
02:42 mais vous pensez qu'il ne devait se priver d'évoquer totalement ces questions ?
02:46 - Oui, je trouve que c'est parfaitement indécent, déplacé,
02:50 surtout dans l'obsession actuelle, comme vous l'avez très bien rappelé,
02:53 d'imposer le calme.
02:55 Il s'agit d'une provocation parfaitement inutile.
02:57 Est-ce que c'était intéressant ?
02:59 Si c'était d'initier ce que vous dites,
03:00 c'est-à-dire un débat en profondeur
03:02 sur les moyens dont dispose la police
03:04 pour interpeller quelqu'un qui refuse d'obtempérer,
03:08 sur les moyens mis à disposition, par exemple,
03:11 pour faire référence à ce que vous avez dit,
03:13 pour garantir l'équilibre psychologique des policiers
03:16 postérieurement à une interpellation qui s'est mal passée,
03:19 c'est-à-dire comment on fait aussi pour restaurer la confiance dans la police.
03:22 Parce que ce jeune homme qui s'enfuit,
03:26 il n'est pas forcément dans la défiance vis-à-vis de la police,
03:29 il n'est pas forcément dans le fait qu'il n'a pas confiance,
03:31 il peut simplement vouloir échapper à une sanction qui va lui tomber dessus.
03:34 C'est un voyou.
03:36 Donc à partir du moment où un délinquant routier,
03:38 vous préférez,
03:39 à partir du moment où il refuse d'obtempérer,
03:41 sa seule obsession, c'est peut-être simplement d'échapper à la police,
03:44 ce n'est pas forcément parce qu'il a peur d'une bavure,
03:46 mais c'est peut-être aussi ça.
03:48 Et pourquoi est-ce qu'on a peur d'une bavure ?
03:49 Pourquoi est-ce qu'immédiatement, dans ces quartiers-là,
03:51 on soupçonne la bavure plutôt qu'une interpellation
03:55 qui se déroule de façon dramatique ?
03:57 C'est ça la vraie question.