Stéphane Bern réagit au décès de Frédéric Mitterrand

Invité de C à vous, Stéphane Bern a réagi au décès de Frédéric Mitterrand.

Transcript

00:00 – Vous vous sentez ému Stéphane Bern ?

00:02 – Oui, je suis très ému parce que, évidemment, c'était mon modèle, c'était un ami,

00:08 j'aurais du mal à en parler au passé, je le savais malade,

00:14 évidemment on échangeait, il me disait ça allait,

00:16 je prenais des nouvelles auprès de Jean-Gabriel, son frère,

00:19 mais ça me touche vraiment, et vous savez je pense que,

00:24 c'est horrible ce que je vais dire, mais je pense qu'il n'aurait pas dû être ministre.

00:28 – Pourquoi ? – Parce que je pense qu'il a été ministre

00:31 et il me disait "moi ce que j'aime c'est faire de la télévision, raconter des histoires"

00:36 et tout le monde lui a tourné le dos après,

00:39 c'est-à-dire que quand vous entrez dans l'arène politique,

00:41 que vous prenez des responsabilités, que vous êtes ministre,

00:43 après les gens ne vous regardent plus, on ne lui commande plus des émissions,

00:47 – Il a eu beaucoup de mal à remonter la pente.

00:49 – Il a eu du mal à remonter la pente, il a fait des livres,

00:51 c'est un immense écrivain, c'est un immense écrivain,

00:54 c'est quelqu'un qui avait une sensibilité, il a fait des films formidables,

00:57 c'est un homme de culture, mais après avoir été ministre,

01:01 je comprends que ce soit difficile de résister,

01:03 par chance, on ne me le proposera jamais, mais je comprends.

01:07 – C'est un aller sans retour.

01:08 – C'est un aller sans retour.

01:09 – Et quand vous faites payer le prix fort.

01:10 – Et après vous payez le prix fort, tout le monde se détourne de vous,

01:13 vous n'avez plus de boulot, plus rien,

01:15 je pense que ça a provoqué quelque chose, un choc,

01:19 j'ai beaucoup de peine ce soir, vraiment, d'apprendre la morte Frédéric,

01:23 c'est mon ami Fredo, vous savez, je faisais toutes ses émissions l'après-midi

01:26 du côté de chez Fred, ma grand-mère m'appelait en me disant

01:29 "je t'ai vu avec des soquettes blanches,

01:30 comment tu peux porter des chaussettes blanches chez Fredo ?"

01:32 C'est le premier qui m'a donné ma chance, et après il me disait

01:36 "à quoi bon que je continue maintenant que t'es là ?"

01:37 Ben si, j'aurais aimé qu'il continue.

01:40 – Merci beaucoup cher Stéphane d'avoir accepté ce soir notre invitation,

01:43 je rappelle donc cette information,

01:45 la disparition de Frédéric Mitterrand à 76 ans, il était malade,

01:49 on lui rendra hommage évidemment demain dans cet à-vous.