LA BANDE PREND LE POUVOIR - Sécheresse: le golf de trop?

  • il y a 6 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au projet de golf à Villeneuve-de-la-Raho (Pyrénées-Orientales), qualifié "d'anachronique" par Christophe Béchu

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00:00 Et c'est vous qui prenez le pouvoir, Olivier Vial. La construction très contestée d'un golfe à Villeneuve de la Rao, c'est à quelques kilomètres de Perpignan, construction d'un nouveau golfe,
00:10 donc dans un contexte de sécheresse historique pour le département et alors qu'il n'était citera forcément un arrosage important.
00:18 Alors le projet a de nombreux détracteurs. Il y a une manifestation qui a eu lieu le week-end dernier et le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut,
00:25 s'est rendu sur place aujourd'hui. Il parle d'un projet complètement anachronique. On l'écoute.
00:30 J'ai commencé ma journée en rencontrant la maire de Villeneuve-le-Rao, qui est la commune qui porte ce projet, puisque ce projet de golf, c'est un projet communal.
00:38 Je lui ai fait part de mon émotion, du sentiment que quand on est dans une situation de sécheresse comme celle-là, il y a un côté anachronique à développer un projet de ce type.
00:46 Et dans 15 jours, elle sera dans mon bureau au ministère de la Transition écologique, avec l'aménageur, avec le préfet, pour qu'on entre dans le fond du dossier,
00:56 à la fois sur sa réalité écologique, sur sa pertinence et puis tout simplement sur le contexte dans lequel nous sommes.
01:02 Le projet vous choque ou pas, Olivier Vial ?
01:04 Moi, déjà, ce qui me choque, c'est la réaction du ministre qui fait semblant de découvrir ce projet. Il date de 20 ans.
01:09 Là, on a l'impression qu'il découvre le projet, donc il est quand même assez mal informé.
01:12 Dès lors qu'on parle de golf, on a l'impression qu'on a des réactions tout simplement pavloviennes.
01:17 C'est un sport de riche, donc un truc non essentiel.
01:21 Et pourtant, effectivement, il y a une vraie question.
01:23 C'est la France insoumise qui le dit.
01:24 C'est aussi les manifestants. C'était un peu le slogan qu'il y avait sur les manifestants.
01:29 Mais en fait, derrière ça, ça empêche de poser la vraie question.
01:31 Et la vraie question, effectivement, c'est la question, en l'occurrence, de la gestion de l'eau et de savoir si on n'est que dans la transition écologique
01:39 ou si on est déjà au moment où il faut qu'on s'adapte à ces questions de sécheresse.
01:43 Et là, pour le coup, ce golf-là, qui n'est pas un golf comme les autres, puisqu'il a été pensé pour ça,
01:48 avec un golf qui prend justement le fait que l'arrosage va être modéré,
01:54 qu'il n'est fait qu'à partir d'eau réutilisée, avec un système de retraitement des eaux par des UV.
02:02 Donc c'est assez expérimental.
02:03 C'est important parce qu'en France, on est très, très en retard par rapport aux autres pays sur ces questions-là.
02:09 On ne recycle que 1% des eaux, alors que l'Espagne, jusqu'à côté, en fait, 14%.
02:15 Donc on a besoin, effectivement, de systèmes un peu nouveaux.
02:19 Quand on parle aussi d'un golf, on ne parle pas d'artificialisation.
02:22 Donc l'eau qui va tomber sur le golf, elle irrigue les nappes phréatiques, ce qui n'est pas le cas, puisqu'aujourd'hui, c'est une friche.
02:29 Donc en faisant ça, on améliore les choses.
02:31 Et dans cette question de l'adaptation, dans ce département,
02:35 il y a effectivement l'innovation qu'on peut faire sur cette réutilisation des eaux usées.
02:40 Et puis il y a aussi la question des réserves, des bassines.
02:44 Et là, la semaine... Il y a quelques jours, le 7 mars, le tribunal administratif de Montpellier,
02:49 encore sous l'influence de la Fédération nationale d'environnement, a interdit la création d'une bassine.
02:56 Donc si demain, on veut lutter contre la sécheresse, il faut effectivement qu'on s'adapte
03:00 et qu'on mette en place soit de la réutilisation de l'eau, comme va le faire ce golf de façon expérimentale,
03:05 soit effectivement des bassines. Et simplement dire...
03:08 - Et donc on mette cela quand même, pericole et gaz, peut-être ?
03:10 - Oui, simplement dire qu'en gros, il ne faut rien faire, que la sobriété toujours plus restrictive permettra de sauver les choses.
03:15 Je ne pense que ça ne sera pas bon. Il faut s'adapter à la situation.
03:18 - C'est trop simpliste pour vous.
03:20 Mais symboliquement, construire un golf dans une région où la sécheresse...
03:25 Dans un département où la sécheresse sévit, ça ne passe rien ?
03:29 - Non, rien contre le golf en soi, à condition qu'il n'y ait pas de retombées environnementales.
03:34 Et aujourd'hui, l'urgence, c'est de développer des golfs dans des endroits qui sont conformes environnementalement avec l'exigence de l'eau.
03:44 Là, pour satisfaire un besoin touristique ou social, ça choque compte tenu des contrats.
03:50 - Mais il n'y aura pas de... Sur l'eau, je pense qu'on va même avoir une bonne empreinte pour l'eau.
03:53 L'empreinte eau du golf sera sûrement meilleure que ce qu'on a actuellement.
03:56 - On serait tenté de dire "chiche". Tentons déjà de faire en sorte de récupérer l'eau de pluie qu'on n'est pas capable de faire,
04:03 contrairement à certains de nos voisins ou à d'autres pays qui souffrent de la sécheresse.
04:07 Ça, on est nuls. Donc avant de faire ça pour un golf, faisons-le déjà.
04:11 - Non, parce que... - Je vais terminer.
04:15 Moi, ce qui me choque là-dedans, c'est qu'on va se retrouver, même s'il n'y a pas d'artificialisation,
04:19 quoique... Enfin, il faut laisser aussi de l'espace ensauvagé, parce que c'est comme ça aujourd'hui que ces réserves...
04:26 - C'est une friche. - Non, mais...
04:28 - C'est une friche. - Moi, non. Mais moi, je serais pour en faire une forêt.
04:30 Donc on ne va pas être d'accord sur ça à un moment.
04:32 L'espace ensauvagé, c'est-à-dire des endroits qui sont des puits de carbone, qui vont pouvoir récupérer au-delà même de l'eau.
04:38 - Du régénérer. - Deuxièmement, sur la gouvernance de l'eau, alors les méga-bassines, on va arrêter,
04:42 parce qu'en fait, c'est de l'eau qu'on retire potentiellement des nappes phréatiques et qu'on va mettre à l'air et qu'elles vont s'évaporer.
04:47 - Non, ce n'est pas le cas. - Il va falloir qu'on travaille collectivement à une gouvernance de l'eau
04:52 qui fasse en sorte que cette denrée, qui est de plus en plus rare, elle soit partagée de telle sorte à ce qu'il n'y ait pas une captation,
04:59 comme on peut le voir dans certains pays du monde, en l'occurrence l'Australie,
05:03 de certains qui, parce qu'ils ont un golfe à faire fonctionner, parce qu'ils ont, je ne sais pas moi, une agriculture,
05:11 finissent par capter beaucoup plus et que les populations, soit comme on a pu le voir l'année dernière ou l'année d'avant,
05:16 avec des villages entiers, et c'était plusieurs dizaines qui ont dû fonctionner pendant la période sèche avec de l'eau en bouteille.
05:25 - C'est pour ça qu'il faut qu'on arrive à trouver des systèmes qui ramènent de l'eau et qui gardent de l'eau.
05:29 - Ce n'est pas les méga-bassines qui font que ça va s'évaporer. - Mais non.
05:32 - Si ça s'évapore, tu as l'air libre, laissez-les dans les nappes. - Non, mais oui, une fois que les nappes sont pleines,
05:36 par exemple, l'endroit où il y a les méga-bassines aujourd'hui, les nappes sont pleines, les méga-bassines aussi,
05:41 et bien ça veut dire qu'effectivement on peut avoir les deux. Et ça, c'est effectivement ce qui peut être intéressant,
05:44 c'est de multiplier les stocks. - Non, ça s'évapore dans les méga-bassines, mais bon, je pense qu'on ne va pas réussir à se mettre d'accord.
05:50 - C'est le golfe de trop, Christophe ? - En tout cas, c'est un golfe qui nécessite des argumentations plus convaincantes
05:55 et de faire la preuve de sa sobriété, mais il a trouvé un bon avocat avec Olivier.
05:59 Ou alors, on décide de faire un golfe sans eau, il n'y aura que du sable, un immense bunker pour les golfeurs,
06:04 ça pourrait être une attraction pour eux, une sorte de grande dune. - Voilà, la solution de Christophe Barbier.

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