Soir Info (Émission du 21/03/2024)

  • il y a 7 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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Transcription
00:00:00 Il est quasiment 22h30, bonsoir ! Merci de nous accueillir et en disant bonsoir j'ai une pensée
00:00:07 toute particulière pour Frédéric Mitterrand dont on a appris la mort en début de soirée. Ce bonsoir
00:00:13 vous le savez était un peu sa marque de fabrique si reconnaissable, homme de télé, de théâtre,
00:00:19 écrivain, il a été aussi ministre de la culture dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy. Frédéric
00:00:25 Mitterrand avait 76 ans, on va lui rendre hommage ce soir dans Soir Info avec mes invités et je vous
00:00:32 présente Alexandre Devecchio qui est avec nous, journaliste, soyez le bienvenu, oui on peut dire
00:00:37 bonsoir effectivement en pensant à Frédéric Mitterrand, Eric Tegner, directeur de la rédaction
00:00:41 Livre Noir, bonsoir ! Nathan Devers, écrivain, bonsoir ! Johan Hussay, bonsoir aussi ! Et j'accueille
00:00:52 avec beaucoup de plaisir également Jean-Christophe Laurentin qui est le directeur de la revue Playboy.
00:00:56 Si vous êtes là ce soir c'est pas un hasard puisque la dernière très longue interview accordée à
00:01:01 un quotidien, un hebdomadaire, c'était chez vous. On va longuement en parler évidemment avec vous,
00:01:06 bonsoir ! Bonsoir ! Et Karima Abouic, une fidèle de cette émission évidemment, bonsoir ! Bonsoir !
00:01:12 Allez on va commencer par évidemment cette information avant de faire un retour sur la
00:01:19 vie de Frédéric Mitterrand, petit tour de table, quelle image retenez-vous de cet homme ? Je commence
00:01:25 par vous Alexandre, en quelques mots. Je ne sais pas si c'est une image en particulier mais quelqu'un
00:01:31 qui avait l'air d'être quelqu'un d'empathique, de sympathique, de généreux et de cultivé je crois,
00:01:41 qui a été effectivement ministre de la culture, je ne sais pas si c'est ce qu'on retiendra le plus
00:01:46 mais en tout cas un homme de télé qui s'exprimait très bien à la télé, qui a su faire partager
00:01:52 surtout ses passions. C'est peut-être ça. Allez c'est quelques mots, on va y revenir évidemment
00:01:56 sur ce parcours. Eric en deux mots, vraiment deux mots. Moi je pense que, je suis assez gêné parce
00:02:04 qu'en fait effectivement on ne peut pas critiquer les morts, c'est toujours quelque chose donc...
00:02:08 C'est pas le moment. Bien entendu mais pour moi c'est, voilà, sauf si on peut avoir un peu plus
00:02:14 de temps pour développer mais ça... On va consacrer pas mal de temps effectivement à Frédéric Mitterrand.
00:02:19 Nathan Devers, deux mots. Alors deux mots, je pense que le mot de passionné était bon, je pense que le
00:02:24 mot de cultivé était bon. J'ai l'impression, je ne le connaissais pas personnellement mais je pense
00:02:29 que c'était un homme souffrant aussi, qui a eu une existence avec des souffrances intérieures,
00:02:34 qui l'a sublimé aussi mais c'est l'impression que j'ai eu de lui. Karima. Moi c'est le parcours
00:02:40 justement assez éclectique, oui, tourner vers les arts, vers la culture, le cinéma, la télévision,
00:02:46 quand on regarde sa bibliographie aussi, tous les livres qu'il a écrits, donc vraiment ce parcours,
00:02:52 et oui ce côté intime aussi qu'on devine et qu'on a vu aussi dans certains de ses bouquins,
00:02:58 mais je dirais ses personnalités peut-être un peu hors normes qu'on retrouve moins peut-être
00:03:02 aujourd'hui dans l'univers politique et c'est pour ça que... On en parlera. C'est ça pendant quelques années,
00:03:07 donc pour un débat. Jean-Christophe, également, même exercice. Alors quelqu'un qui savait à
00:03:12 mon avis tout sur tout, donc c'est ce qui n'est pas à donner à tout le monde, et quelqu'un de
00:03:18 très très paradoxal puisque quand on l'a sollicité pour venir s'exprimer dans Playboy, il a commencé
00:03:26 par dire non, il l'a acheté, il l'a étudié, il nous a écrit que notre journal était une horreur
00:03:32 mais que c'était une horreur tellement extraordinaire et raffinée que finalement il acceptait.
00:03:37 Yoann, en tant que fin observateur de la vie politique...
00:03:41 Vraiment, je crois que c'est un homme qui a eu du mal à assumer qui il était réellement et à assumer cet héritage familial, je dirais.
00:03:49 Voilà, eh bien on va détailler tout ça et ce parcours de vie, mais tout d'abord on revoit justement ce parcours de vie avec Mathilde Ibanez.
00:03:56 Frédéric Mitterrand est reconnaissable entre tous, avec son timbre de voix si particulier.
00:04:06 Né en 1947, c'est avant tout un passionné de cinéma, un monde qu'il découvre à 13 ans.
00:04:16 À 24 ans, après des études de géographie et de sciences politiques,
00:04:25 il rachète un cinéma, puis un deuxième, puis une dizaine dans lesquelles il propose de nombreux films indépendants.
00:04:32 Ouvertement homosexuel, il produit en 1981 son tout premier documentaire, "Lettre d'amour en Somalie".
00:04:38 Je sais que tout seul dans mon coin, je n'aurais pas pu faire des films, j'aurais eu trop de tentations ailleurs.
00:04:44 Donc je me suis attelé à la tâche de faire fonctionner les cinémas olympiques, de les développer.
00:04:51 En parallèle, il devient un homme de télévision, mais là aussi son domaine de prédilection, c'est le septième art.
00:04:58 Il réalise également des documentaires et histories, comme "Mémoire d'exil" en 1999.
00:05:03 Les Romanov sont venus du monde entier, beaucoup ne se connaissaient pas.
00:05:09 Fasciné par le général de Gaulle, il soutient presque par obligation familiale son oncle François Mitterrand.
00:05:15 Mais en 2009, c'est dans un gouvernement de droite qu'il est nommé.
00:05:18 Il devient ministre de la culture de François Fillon et n'hésite pas à se mettre en scène.
00:05:23 Le slam est pour moi comme un cheval de Troyes qui passe en contrebande mille moments des mois.
00:05:28 L'avis de Frédéric Mitterrand, c'est aussi des polémiques, pour son soutien à Roman Polanski, accusé de viol sur mineurs en 2009.
00:05:35 Mais aussi pour son livre "La mauvaise vie" publié en 2005.
00:05:38 Ses passages sur les relations tarifées avec de jeunes garçons thaïlandais ont suscité de nombreuses polémiques
00:05:43 et poussent l'intellectuel à condamner publiquement la pédophilie et le tourisme sexuel.
00:05:47 Personnalité complexe, Frédéric Mitterrand aura marqué pendant plusieurs décennies l'audiovisuel français.
00:05:53 Donc je le disais, homme de télé, évidemment, avec son fameux "bonsoir" éclivain, homme de théâtre, de cinéma.
00:05:59 Et aussi, il a été ministre de Nicolas Sarkozy.
00:06:02 Écoutez la réaction de Nicolas Sarkozy qui était l'invité de Pascal Praud tout à l'heure dans l'heure des pros.
00:06:07 C'est quelqu'un que Carla et moi, nous aimions beaucoup.
00:06:12 Nous le connaissions bien.
00:06:14 Je l'avais choisi comme ministre de la Culture et il m'avait fait une petite blague
00:06:21 puisqu'il avait cru, bon, le pauvre, tellement enthousiaste.
00:06:24 Et là où l'ai-je, je lui adresse une pensée très affectueuse.
00:06:29 Figurez-vous qu'il m'avait annoncé sa nomination lui-même, 24 heures avant que le gouvernement ne fût connu.
00:06:37 Ce qui avait provoqué une belle polémique, comme le milieu politique français les adore.
00:06:44 Je n'en avais pas voulu parce que j'avais mis cela sous le compte de l'inexpérience et de l'enthousiasme.
00:06:51 Parce que Frédéric était avant tout quelqu'un de cultivé et d'enthousiaste.
00:06:57 Et on ne peut pas en vouloir à quelqu'un quand il est tellement heureux d'être nommé.
00:07:02 Alors Yann Hussein, la petite histoire dit que c'est Carla Bruni qui a glissé un peu le nom à Nicolas Sarkozy
00:07:08 puisqu'on a beaucoup parlé de prise de guerre. Mais c'est vrai, vous confirmez ou pas ?
00:07:11 Oui, il y a beaucoup de choses dans cet extrait.
00:07:14 Oui, c'est vrai que Carla Bruni a "milité" auprès du président Sarkozy pour nommer Frédéric Mitterrand au ministère de la Culture.
00:07:21 Quelque part, ça l'a rangé parce qu'il dit dans cet extrait, il l'a dit tout à l'heure à Pascal Praud,
00:07:25 c'était une prise de guerre parce que considéré comme un homme de gauche.
00:07:29 Mais la réalité est plus complexe que ça. On l'a vu dans le reportage, on l'a entendu.
00:07:32 En tout cas, c'était avant tout un gaulliste et il a mis longtemps à assumer cela.
00:07:36 Évidemment, compte tenu de son histoire familiale, compte tenu que son oncle, le président Mitterrand, a été un adversaire farouche du général de Gaulle.
00:07:44 Il a appelé, je vous le rappelle, en 1995 à voter pour Jacques Chirac et non pas pour Lionel Jospin.
00:07:49 En 2007, il n'appelle pas à voter pour Ségolène Royal.
00:07:52 Donc c'était, me semble-t-il, davantage un homme de droite ou en tout cas de centre-droite plutôt qu'un homme de gauche.
00:07:58 Le président Sarkozy dit aussi qu'il était très heureux d'être nommé à ce ministère.
00:08:03 Évidemment, j'imagine que quand on vous appelle pour devenir ministre, il y a un sentiment de joie qui vous envahit.
00:08:08 C'est quelque chose qu'on ne refuse pas.
00:08:10 Mais il a toujours dit par la suite que ça n'avait pas été une période très heureuse de sa vie.
00:08:14 Parce que manifestement, il disait qu'il n'aimait pas tellement les courtisans,
00:08:19 qu'il avait eu du mal à avoir un budget à la hauteur de son ministère,
00:08:23 qu'il avait eu du mal à faire rayonner ce ministère compte tenu du manque de moyens.
00:08:27 Donc je ne crois pas qu'il ait gardé un bon souvenir de son passage à ce ministère.
00:08:32 Même si, évidemment, c'est ce qu'on retient de lui aujourd'hui.
00:08:35 Alexandre, quel regard portez-vous sur l'homme ministre de la culture ?
00:08:41 Est-ce que ça a été, selon vous, en tant que fin observateur de la vie politique, un bon ministre de la culture ?
00:08:47 Ce que je disais tout à l'heure, ce n'est pas forcément ce qu'on retient le plus de lui.
00:08:51 Le passage a été éphémère, il s'est mal fini.
00:08:53 Parce qu'effectivement, il y a eu le rappel de ce livre "La Mauvaise Vie"
00:08:57 avec les controverses autour des relations qu'il aurait pu avoir avec de jeunes garçons.
00:09:04 Lui se défendait que ce soit des mineurs.
00:09:07 Mais il y a eu cette controverse, effectivement, qui a un peu entaché sa période politique.
00:09:14 Donc moi, je retiens plutôt le passeur, effectivement, le passionné.
00:09:17 Je crois que Nicolas Sarkozy a parlé de manière juste quand il parlait de quelqu'un d'enthousiaste.
00:09:24 C'est vrai qu'il donnait envie d'aimer les films qu'il aimait lui-même, d'une certaine manière.
00:09:31 Et de ce point de vue-là, je pense qu'il a fait un travail de transmission intéressant.
00:09:36 C'est aussi l'homme d'une époque, quand je regardais votre reportage.
00:09:40 C'est l'époque de mon enfance, la fin des années Mitterrand, puis les années Chirac, Sarkozy.
00:09:47 L'époque où il y avait encore la droite, la gauche, une certaine forme de consanguinité peut-être aussi.
00:09:53 Donc c'est une époque peut-être qui s'achève aujourd'hui.
00:09:58 Et j'ai simplement envie de dire "péas à son âme", parce qu'effectivement, on ne dit pas de mal des morts.
00:10:04 Un mot peut-être pour répondre à Alexandre.
00:10:07 Il n'a pas été un ministre de la culture éphémère.
00:10:09 C'est le ministre qui est resté en place le plus longtemps depuis Jack Lang.
00:10:13 C'est quelqu'un qui est resté en poste assez longtemps, Ruth Valois,
00:10:17 si on le compare à ses prédécesseurs et même à ses successeurs.
00:10:21 Jean-Christophe.
00:10:23 Parmi les confidences qu'il nous livre dans cet excellent numéro de Playboy, il le vend partout,
00:10:29 il y en a deux qui sont intéressantes.
00:10:32 Il a gardé un bon souvenir, nous disait-il, de son passage, Ruth Valois, au ministère,
00:10:37 où il a fait avancer pas mal de dossiers, notamment pas des moindres comme la Philharmonie, par exemple.
00:10:42 Ça, c'est quelque chose dont il est fier.
00:10:44 Il a pu faciliter beaucoup de projets.
00:10:47 Il a connu un moment de lumière et comme il était tiraillé entre le côté dark,
00:10:55 qu'il habitait très profondément, et cette lumière,
00:10:58 il n'a pas pu s'empêcher de ressentir la mauvaise vie, comme pour aller vers un suicide.
00:11:05 Et quand on lui demandait s'il était Mitterrand de l'âtre, sa réponse était non.
00:11:11 Ce n'était pas François Mitterrand qu'il admirait le plus dans sa famille.
00:11:14 Il nous dit, dans qui ? Quelqu'un d'autre, un autre Mitterrand.
00:11:19 – Nathan, qu'est-ce que vous retenez de l'homme ministre de la Culture, vous l'écrivain ?
00:11:25 – Je pense que Frédéric Mitterrand, peut-être un mot aussi qui peut le définir,
00:11:31 c'est peut-être le mot de Dandy.
00:11:33 – Aussi, c'est vrai, j'aurais pu utiliser ce terme-là en le présentant, vous avez raison.
00:11:36 – Oui, mais dans ce que vous avez décrit, tous les pans de son existence,
00:11:40 ça fait partie des gens, à mon avis, qui concevaient l'existence comme une œuvre d'art.
00:11:45 C'est ça le dandisme, le dandisme ce n'est pas des propriétés superficielles,
00:11:48 la mondanité, ce n'est pas ça du tout.
00:11:50 Le dandisme, c'est l'idéal baudelairien de dire la vie est une création esthétique
00:11:55 avec ce côté dark que vous avez dit, qui est évidemment très important.
00:12:00 – Vous racontez la factorie Andy Warhol, des films porno,
00:12:03 il y a participé des trucs vraiment étonnants.
00:12:06 – Oui, et les souffrances aussi, la difficulté à s'assumer tel qu'il était,
00:12:12 mais tout ça sublimé dans quelque chose d'esthétique.
00:12:16 Je pense que c'est quelque chose qui le définit assez bien
00:12:18 et qui explique peut-être aussi son ouverture d'esprit,
00:12:21 son côté non sectaire, son refus, son mépris, l'impression qu'il dégageait.
00:12:26 Je pense qu'il avait une forme de mépris envers le monde politicien,
00:12:30 avec ses chapelles, avec ses dogmes, avec ses clans, avec ses tribus,
00:12:34 et qu'il était un petit peu, si vous voulez,
00:12:36 ce n'est pas tellement au-dessus de la mêlée, mais en tout cas prêt à discuter
00:12:39 avec le monde, avec les cuisinons.
00:12:40 – C'est vrai qu'on a du mal à imaginer Frédéric Mitterrand au sein du Conseil des ministres,
00:12:43 une certaine solennité.
00:12:46 Alexandre Boullier.
00:12:48 – Oui, je voulais rajouter quelque chose que j'avais oublié,
00:12:51 en écoutant, ça me paraissait juste l'idée du dandisme,
00:12:54 que ce qu'on peut louer, c'est déjà que c'était un ministre de la culture cultivée,
00:12:58 ce n'est pas toujours le cas, et surtout il n'était pas woke,
00:13:01 c'est aussi une autre époque qui avait ses défauts,
00:13:03 mais c'était une époque où il y avait une certaine liberté,
00:13:06 je pense qu'il incarnait une certaine liberté intellectuelle,
00:13:09 et il défendait la culture au sens large, et pas certains dogmes,
00:13:15 si vous voulez, et de ce point de vue-là, c'est assez rafraîchissant
00:13:18 par rapport, effectivement, à notre époque,
00:13:22 qui veut faire de l'idéologie plutôt que de la culture.
00:13:25 La culture c'est d'abord de l'émotion, je dirais, de l'esthétique, justement,
00:13:31 et en cela il incarnait bien le ministère de la culture.
00:13:34 Yannick, tu as que d'ailleurs.
00:13:35 Après, je pense aussi que d'un côté, effectivement, il est décédé ce soir,
00:13:39 donc c'est compliqué de faire le bilan, en même temps,
00:13:41 il a choisi aussi de se lancer dans la vie politique en 2009,
00:13:44 en acceptant du coup de devenir ministre de la culture,
00:13:46 en ayant vraiment aussi une empreinte sur la vie politique,
00:13:48 donc c'est quand même important de faire le bilan là-dessus.
00:13:51 Moi, je pense malgré tout que Frédéric Mitterrand
00:13:55 incarnait quand même ce qu'on reproche en permanence
00:13:58 sur ses plateaux de télévision aussi de ce qui s'est passé
00:14:01 lorsque la droite était au pouvoir sous Nicolas Sarkozy, il faut le dire,
00:14:04 c'est-à-dire quand même cet abandon de la culture à la gauche,
00:14:07 on le voit aujourd'hui, on se retrouve avec un Emmanuel Macron
00:14:10 qui a été élu par la gauche, qui met une Rachida Dati.
00:14:13 Je pense que beaucoup de spectateurs aussi,
00:14:15 beaucoup de Français ce soir, n'ont pas forcément une bonne opinion
00:14:18 et je pense qu'il y a un point qui est important,
00:14:20 que je voulais souligner sans aller plus là-dedans.
00:14:22 Moi, je suis malgré tout assez mal à l'aise
00:14:25 avec le fait de forcément rendre hommage à tout le monde.
00:14:28 Je fais partie d'une jeune génération,
00:14:30 on voit toujours cette jeune génération actuelle
00:14:32 qui s'est élevée par rapport au MeToo.
00:14:34 - Je vous interromps deux secondes.
00:14:36 - Oui, mais il faut le dire parce qu'on ne peut pas le...
00:14:37 - Bien sûr, je vous interromps deux secondes,
00:14:38 je vous redonnerai la parole,
00:14:39 mais est-ce que nous sommes avec priorité aux témoignages, évidemment,
00:14:41 et aux hommages, mais je vous redonne la parole, c'est promis.
00:14:43 Nous sommes avec Michèle Cotta, journaliste que tout le monde connaît.
00:14:46 Bonsoir, Michèle, je suis ravi de vous accueillir au sein de cette soirée.
00:14:50 Merci d'avoir accepté cette invitation.
00:14:52 Que retenez-vous de l'homme Frédéric Mitterrand, ma chère Michèle ?
00:14:56 - Je retiens au moins deux aspects.
00:15:01 L'aspect saltimbanque, comme on peut le dire,
00:15:04 c'est-à-dire celui qui était fasciné par le cinéma,
00:15:07 par les arts, qui avait acquis des salles de cinéma,
00:15:10 qui avait essayé de les faire marcher.
00:15:12 Et puis finalement, je me rappellerai toujours,
00:15:14 comme toute une génération, la fameuse émission
00:15:17 "Le cinéma de minuit" ou "Destin" après,
00:15:20 où il faisait des portraits avec sa voix incroyable,
00:15:25 très imitée par les humoristes d'ailleurs,
00:15:29 mais où on en disait "bonsoir", il y avait un "bonsoir" magique de Mitterrand.
00:15:35 Et puis après, je n'ai jamais considéré que ce soit un homme politique,
00:15:39 au sens du mot.
00:15:41 Il avait bien adhéré au Parti radical à un moment donné,
00:15:44 il avait bien soutenu Jacques Chirac en 1995,
00:15:48 mais ce n'était pas un homme politique.
00:15:50 Il faisait ça au fond pour affirmer sa liberté,
00:15:53 sa liberté de penser, et dans une famille, on le lui accordait.
00:15:57 Mais ce n'était pas un homme politique,
00:15:59 au fond c'était une prise de guerre pour Nicolas Sarkozy.
00:16:01 – C'était une prise de guerre sur vous.
00:16:03 Il n'était pas si proche que ça de son oncle en fait, Michel ?
00:16:07 – Il n'était pas loin, il n'était pas hostile à son oncle.
00:16:12 Vous savez, c'est difficile de s'appeler Frédéric Mitterrand
00:16:15 quand vous naissez le jour où François Mitterrand
00:16:20 entre pour la première fois au gouvernement.
00:16:23 Après, il faut essayer d'exister.
00:16:25 Au fond, ça a été son problème longtemps, ça a été d'exister.
00:16:30 Mais il n'était pas près, mais pas loin, c'est une famille
00:16:33 qui se voyait souvent, mais qui était très libre entre elles.
00:16:37 Et après tout, le général Mitterrand,
00:16:39 qui était le frère aîné de François Mitterrand,
00:16:41 n'avait pas du tout les mêmes opinions,
00:16:44 ni que Robert Mitterrand, qui pourtant était très proche de son frère.
00:16:48 Donc chacun était libre, au fond, il l'a manifesté à sa manière
00:16:53 et d'une manière que je trouve à la fois libre, décontractée et intelligente.
00:17:01 – Vous qui connaissez par cœur notre monde politique,
00:17:04 comment vous l'avez jugé ?
00:17:06 Puisque vous avez dit que ce n'était pas un homme politique.
00:17:08 Comment vous le jugez en tant que ministre de la Culture, Michel ?
00:17:13 – Écoutez, finalement, chacun sait que c'est un ministère très difficile,
00:17:17 surtout que c'est un ministère qui a été marqué deux fois
00:17:21 sous la 4ème et la 5ème République, un par Malraux et deux par Jacques Lang.
00:17:28 Donc c'est très difficile d'être ministre de la Culture.
00:17:31 Alors on sait très bien qu'il y a des syndicats très puissants,
00:17:34 qu'il faut répondre, qu'il faut parlementer, qu'il y a beaucoup de réunions.
00:17:39 Mais il échappait à tout ça franchement avec une vraie grâce.
00:17:45 Moi je me rappelle être allée lui parler de problèmes de télévision quand j'étais à TF1,
00:17:51 ou non, quand j'étais… enfin plus tard, peu importe,
00:17:54 je lui parlais de problèmes de télévision,
00:17:56 ça ne l'intéressait pas formidablement la télévision.
00:17:59 Au fond, il était un personnage de télévision,
00:18:03 mais il n'était pas un dirigeant de télévision.
00:18:05 Il aimait faire ce qu'il aimait, donc la télévision n'intéressait pas.
00:18:08 La télévision n'intéressait peu, mais tout le reste l'intéressait beaucoup.
00:18:11 Les arts plastiques, il a été représenté partout et curieux de tout.
00:18:21 Vous disiez qu'il n'aimait pas la télévision,
00:18:23 pourtant on se souvient tous de sa première émission de télévision,
00:18:26 c'était sur TF1, chaîne que vous avez bien connue, que j'ai bien connue aussi,
00:18:29 avec "Étoile, étoile", personne n'a oublié cette émission Michel ?
00:18:33 Non, enfin personne dans notre génération, personne n'a oublié "Étoile, étoile".
00:18:37 Et puis personne n'a oublié le cinéma de minuit.
00:18:39 Il présentait des films qui n'étaient pas du tout au grand public à une heure tardive,
00:18:46 et pourtant beaucoup de gens l'écoutaient, c'était un vrai succès.
00:18:51 Et après aussi, tous ses documentaires,
00:18:53 par exemple le documentaire qu'il a fait avec Valéry Giscard d'Estaing,
00:18:57 était emprunt de part et d'autre, je dois dire,
00:19:00 de la part des deux personnages, d'émotion et d'histoire partagée,
00:19:08 vraiment une grande émotion entre les deux.
00:19:12 Ça avait été je crois un des plus beaux documents qu'il ait réalisé.
00:19:16 Alors dernière question, Michel, c'était un homme de lettre qui aimait les mots,
00:19:21 est-ce qu'il y a, je vous lance le pari, trois mots pour définir Frédéric Mitterrand selon vous ?
00:19:27 Pardon ?
00:19:28 Je disais que c'était un homme de lettre, un homme de mots,
00:19:31 et je vous demandais trois mots pour définir Frédéric Mitterrand,
00:19:34 pour terminer cette interview, Michel.
00:19:36 Bienfaisant et triste, je dirais.
00:19:43 Bienfaisant et bienveillant, bienveillant,
00:19:46 parce qu'il était toujours bienveillant aux autres,
00:19:49 et moi je trouvais néanmoins dans son caractère, dans sa vie peut-être,
00:19:53 qu'il assumait plus ou moins, quelque chose de triste, de nostalgique,
00:20:00 mais qui en faisait un personnage de roman.
00:20:03 Alors bienveillant, triste, il me manque un mot, Justine.
00:20:06 Pardon ?
00:20:09 Bon, je crois qu'on a un petit problème de liaison.
00:20:12 Merci en tous les cas, Michel, d'avoir accepté de témoigner ce soir.
00:20:15 Merci mille fois, on était très heureux de vous avoir évidemment.
00:20:18 Karima ?
00:20:19 Pardon, excusez-moi.
00:20:20 Je trouve que le témoignage est très intéressant,
00:20:23 parce qu'on a parlé, oui, de l'homme politique,
00:20:26 mais ce qui ressort, je trouve, je parlais tout à l'heure
00:20:28 de ce parcours un peu éclectique, c'est l'exercice de sa liberté aussi.
00:20:32 C'est d'être un peu le personnage finalement de sa propre vie,
00:20:35 d'essayer des choses dans tous ses excès,
00:20:38 avec les bonnes choses comme les moins bonnes qui viennent avec,
00:20:41 et justement à travers les différents rôles,
00:20:43 oui, il y avait la trame de fond, c'est l'amour de la culture,
00:20:46 l'amour des arts, mais qu'est-ce que c'est au fond
00:20:49 quand on pense au cinéma, à la télévision, à l'art en tant que tel ?
00:20:52 C'est toujours un peu ce qui peut être magnifié,
00:20:55 c'est un peu l'exubérance et tout ça,
00:20:57 donc on voit que ça aussi, ça l'attirait,
00:20:59 donc cet exercice de liberté.
00:21:00 Et pour revenir par exemple sur des pans de vie,
00:21:03 je lisais par rapport à son livre qu'il avait écrit il y a quelques années,
00:21:07 « Mes regrets sont des remords », qui était publié chez Robert Lafond,
00:21:10 lui, il disait finalement que c'était à tout le moins
00:21:13 un sentiment qui faisait progresser.
00:21:15 Donc oui, il y avait des choses,
00:21:17 mais au final, c'était l'occasion pour l'être humain finalement
00:21:21 d'apprendre de ce qu'il avait fait, de bien, de moins bien, et de continuer.
00:21:26 Et effectivement, avec par exemple le livre sur la mauvaise vie
00:21:29 ou des choses comme ça, on se dit, bon, aujourd'hui,
00:21:32 ça n'existerait peut-être pas de la même façon,
00:21:34 donc je suis d'accord aussi avec Alexandre
00:21:36 en disant que c'est le témoignage aussi de certaines époques aussi,
00:21:40 d'une certaine époque peut-être où il y a eu certains excès.
00:21:44 Donc je trouve que c'est ça, c'est ce parcours qui est intéressant,
00:21:47 c'est de s'investir à fond dans chacune de ses missions,
00:21:50 par passion aussi, que ce soit pour développer des cinémas,
00:21:53 quand il avait décidé de développer, d'acheter des cinémas de répertoire,
00:21:57 d'essayer au moins de proposer quelque chose au français.
00:22:00 - Je vous propose d'écouter, puisque Michel Cotard nous disait
00:22:03 que ce n'était pas un homme politique.
00:22:05 Écoutez ce qu'il déclarait chez notre ami Pascal Praud
00:22:08 quand il parlait de ce milieu qu'est la politique.
00:22:11 - Le premier problème, c'est qu'il n'y a plus autant de gens brillants
00:22:16 pour faire de la politique.
00:22:18 Pourquoi ? Parce qu'on gagne plus d'argent en faisant des affaires,
00:22:22 on a moins de juges qui vous tombent sur le rable.
00:22:25 C'est un métier épouvantable, c'est un métier vraiment dangereux
00:22:29 et épouvantable, qui détruit la vie familiale, qui détruit tout.
00:22:33 Donc les gens les plus brillants, il y en a dans la politique,
00:22:38 moins qu'avant et ils sont ailleurs.
00:22:41 - Alors Jean-Christophe Florentin, parlez-nous un petit peu du détail
00:22:44 de cette interview. C'est une très longue interview
00:22:47 et vous le disiez en introduction, il a longuement hésité
00:22:51 et c'est sa dernière longue interview.
00:22:53 - C'est la dernière interview.
00:22:54 - Qu'est-ce que vous retenez de cette interview ?
00:22:56 - Bah oui, et ironie du sort d'ailleurs, il est décédé d'un cancer
00:23:01 de la prostate comme son auguste oncle.
00:23:04 La malédiction des Mitterrands.
00:23:07 - Et toujours est-il, qu'est-ce qu'on a retenu d'interview ?
00:23:09 Qu'il y avait Anita, son beauceron, qui dormait au pied
00:23:13 de l'interviewee et de l'intervieweur, qui doit se sentir bien seul
00:23:16 aujourd'hui, dans un environnement petit bourgeois,
00:23:21 dans un petit appartement très joliment décollé.
00:23:23 - Oui, puisque l'interview s'est faite chez lui.
00:23:25 - Chez lui. Rien ne laissait deviner qu'il était dans un tel état.
00:23:31 Il était très virulent, très content d'avoir cette interview.
00:23:37 C'était son côté punk, je crois.
00:23:39 Il était vraiment punk, le mot a été répété plusieurs fois
00:23:42 dans l'interview.
00:23:44 Et il le revendiquait, on le revendique aussi,
00:23:47 et il n'hésitait pas à mettre les pieds dans le plat,
00:23:49 comme le président Sarkozy d'ailleurs l'a rappelé justement tout à l'heure,
00:23:53 en disant qu'il avait annoncé sa propre nomination
00:23:56 au défi de tout protocole.
00:23:59 Et il nous racontait dans une même interview
00:24:03 qu'après, une fois en place, il était un ministre actif.
00:24:07 Il nous a même confié qu'au Conseil des ministres,
00:24:10 où chacun peut avoir l'honneur de faire une communication
00:24:13 de temps en temps, lui, il en faisait une systématiquement.
00:24:17 Toutes les semaines, tous les quinze jours.
00:24:19 Donc quelque part, c'était...
00:24:22 - Côté inclassable qu'on a souvent évoqué, quoi.
00:24:25 - Mais oui, tout à fait.
00:24:26 - Quoi d'autre ? Quelles sont les confidences
00:24:28 qu'il a pu vous faire ?
00:24:29 - Difficile de vous résumer à une interview de 12 pages
00:24:33 en quelques mots.
00:24:34 Le mieux est d'aller voir de quoi...
00:24:36 - Et d'acheter votre revue, c'est ça ?
00:24:38 - Et d'acheter ce magnifique magazine de 300 pages,
00:24:41 en vente partout.
00:24:42 Et non, c'est vraiment étonnant, parce qu'on a parlé de tout,
00:24:46 des côtés les plus sombres, les plus darks, les plus cachés.
00:24:50 Il ne s'interdisait aucun thème.
00:24:56 Il parlait vraiment de tout, y compris de ce qui aurait dû
00:24:59 être refoulé ou caché ou peut-être honteux.
00:25:03 Moi, ce qui m'avait choqué, c'était ce tournage
00:25:06 de film porno dans la factory d'Andy Warhol.
00:25:08 Je ne pense pas qu'il y ait de quoi en être fier.
00:25:10 Lui, si.
00:25:11 - Il assumait tout, quoi.
00:25:13 - Ah oui, totalement.
00:25:14 Sans filtre.
00:25:15 - Qu'est-ce qui vous avait incité à faire un papier sur lui,
00:25:17 parce qu'il n'était plus trop dans l'actualité ?
00:25:19 Pourquoi faire ce focus ?
00:25:21 - Parce qu'on aime bien surprendre nos lecteurs.
00:25:25 Plutôt que d'aller parler des cent piquetardnelles,
00:25:29 même thème que l'ensemble de la presse,
00:25:32 on essaye de surprendre, d'être un petit peu disruptif
00:25:35 et d'aller voir des gens qu'on va peut-être moins voir
00:25:40 et des gens qui ont des choses à dire.
00:25:42 Donc, il cochait toutes ces cases-là.
00:25:44 Il était très Playboy compatible.
00:25:46 On est content d'avoir, fier.
00:25:48 Lui aussi était heureux, d'ailleurs, de cet interview.
00:25:50 - Au final, il n'était pas pour, mais au final,
00:25:53 il était contenu aux étoiles.
00:25:54 - Au final, il était ravi.
00:25:55 - D'accord.
00:25:56 Eric, je vous ai coupé la parole.
00:25:57 Je tiens toujours à mes engagements.
00:25:59 Mille excuses, mais c'était la priorité au témoignage de Michel Cotard.
00:26:02 - Je vous en prie.
00:26:03 J'ai le son de cloche négatif de ce plateau,
00:26:05 mais on fait vivre aussi le débat sur CNews.
00:26:08 Je pense que ce qui est compliqué aussi,
00:26:10 c'est de parler des côtés d'arc et de ne jamais les exprimer.
00:26:12 C'est intéressant, parce que j'ai lu la presse ce soir,
00:26:15 y compris même Le Figaro,
00:26:16 qui parle beaucoup de Frédéric Mitterrand,
00:26:18 qui parle justement de ce fameux livre
00:26:20 Une Mauvaise Vie en 2005,
00:26:21 et qui, à aucun moment donné, ne dit ce qui est dit.
00:26:24 Ça veut dire qu'il fait la propagande
00:26:28 de la pédophilie et de la prostitution.
00:26:30 Il dit lui-même que ça l'excite en Thaïlande auprès des jeunes.
00:26:33 Moi, je vais vous dire, je fais partie de cette génération
00:26:35 qui est scandalisée que ça ne l'est pas disqualifié.
00:26:37 Moi, je pense qu'on ne devrait pas,
00:26:39 aujourd'hui, au XXIe siècle, lui rendre hommage ce soir.
00:26:42 Je trouve ça extrêmement scandaleux.
00:26:44 - C'est conçu, ça.
00:26:45 - Oui, parce qu'en fait, je suis désolé,
00:26:47 mais la pédophilie, c'est le sujet,
00:26:49 c'est l'impensé aujourd'hui.
00:26:50 Y compris dans la vie politique.
00:26:52 Parce qu'en fait, dès que vous allez parler de pédophilie
00:26:54 auprès de Frédéric Méthorant, je suis désolé,
00:26:56 on va vous dire, oui, mais est-ce que vraiment,
00:26:57 vous pouvez le dire ?
00:26:58 Vous êtes peut-être homophobe, etc.
00:26:59 C'est très compliqué, mais c'est une réalité
00:27:01 que ma génération vit, en fait.
00:27:02 - Il n'y a pas eu de condamnation,
00:27:05 il n'y a rien eu sur vos propos, évidemment.
00:27:07 Je préfère qu'on rende hommage ce soir à l'homme aussi.
00:27:10 - Oui, mais je précise, à aucun moment donné,
00:27:13 je suis en train de dire qu'il l'a fait.
00:27:15 Je suis en train de dire qu'il a fait la propagande
00:27:17 dans un livre qu'il a lu, relu, que son éditeur a validé,
00:27:20 qu'il a publié.
00:27:21 Et donc, évidemment, à un moment donné,
00:27:23 il a un rôle qui est important.
00:27:25 Donc je pense que c'est fondamental de le souligner.
00:27:27 Si ce soir, on dit que Frédéric Méthorant,
00:27:28 c'est une référence, qu'on pousse les jeunes demain
00:27:30 à aller lire ses livres comme une mauvaise vie,
00:27:32 qu'on se contente de dire, c'est un peu dark,
00:27:34 ça donne envie un peu d'acheter votre revue et son livre,
00:27:37 je suis désolé.
00:27:38 Moi, je trouve que c'est quelque chose, en fait,
00:27:39 qui ne faut pas être très clair.
00:27:40 - Tous les avis sont là pour s'exprimer.
00:27:42 Ce qui est bête, c'est qu'il n'est pas là pour se défendre.
00:27:44 - On est capable quand même de condamner la délinquance,
00:27:46 y compris auprès de gens qui ne sont pas capables
00:27:48 de venir sur un plateau pour en parler.
00:27:49 On sort leurs citations.
00:27:50 Moi, j'aimerais juste qu'on sorte les citations
00:27:52 du livre "Une mauvaise vie".
00:27:53 - L'idée, ce n'était pas de...
00:27:54 - Oui, mais c'est important.
00:27:55 - Non, mais aussi, il est minimum populaire.
00:27:56 - Oui, j'entends, j'entends.
00:27:57 - C'est un sujet dont on ne parle jamais
00:27:58 et c'est très compliqué d'en parler,
00:27:59 mais moi, je me sens mal à l'aise
00:28:00 et je trouve que c'est un problème, aujourd'hui, en 2024,
00:28:02 qu'on ne puisse pas l'expliquer.
00:28:26 - Justement, pour nuancer peut-être ce que dit Eric,
00:28:28 même si je peux partager certaines choses.
00:28:30 D'une part, c'était un livre,
00:28:32 je fais quand même la différence entre la fiction,
00:28:36 même l'autofiction, et la réalité.
00:28:39 Justement, je ne suis pas "woke",
00:28:40 même s'il y avait une ambiguïté chez lui.
00:28:42 Son côté d'art, à la limite, ne me gêne pas en tant qu'artiste.
00:28:46 Bien sûr, s'il a fait des choses condamnables,
00:28:48 c'est autre chose, mais il n'a pas été condamné pour cela.
00:28:51 Mais je ne me gêne pas en tant qu'artiste.
00:28:53 Maintenant, est-ce qu'il était vraiment à sa place en politique ?
00:28:55 C'est quand même une question qu'on peut se poser.
00:28:58 Je ne suis pas pour la morale,
00:29:00 mais c'est vrai que, est-ce que c'était bien son rôle ?
00:29:02 Une dernière chose qui n'a rien à voir,
00:29:05 et qui me le rendait plutôt sympathique avec le recul,
00:29:10 tout à l'heure, on a parlé de Jack Lang
00:29:12 comme ministre qui avait marqué la Ve République,
00:29:15 et par sa longévité aussi.
00:29:18 Je trouve que finalement, Frédéric Mitterrand,
00:29:20 avec celui qui a été punk,
00:29:21 mettait beaucoup moins d'émago que Jack Lang.
00:29:24 Il me semblait imprégné de culture classique,
00:29:26 ce qui n'est pas mal, parce que Jack Lang,
00:29:28 c'est quand même l'homme qui a nivelé vers le bas,
00:29:30 et qui a expliqué que tout se valait en matière de culture.
00:29:33 Et donc, finalement, il aurait beau s'appeler Mitterrand,
00:29:36 il est témoin d'une gauche déconstructrice,
00:29:39 de ce point de vue-là.
00:29:40 Vous parliez de Jack Lang,
00:29:41 les réactions politiques sont nombreuses, évidemment, ce soir.
00:29:44 Réaction de Jack Lang,
00:29:46 "La mort de Frédéric Mitterrand me bouleverse.
00:29:48 "Une amitié de plus de 60 ans nous liée.
00:29:50 "Une affection inaltérable.
00:29:51 "Lui, tout au long de sa vie,
00:29:52 "a servi les arts avec passion et audition et amour.
00:29:55 "Notre fidélité commune pour François Mitterrand
00:29:57 "nous unissait profondément."
00:29:58 Autre réaction, c'est la suite de Jack Lang,
00:30:02 "Par-dessus tout, j'appréciais son intelligence vive,
00:30:04 "son humour décapant, sa tendresse infinie,
00:30:06 "sa bon terrain.
00:30:07 "Frédéric était tout à la fois l'élégant,
00:30:09 "c'est la passion."
00:30:10 Autre réaction, celle de Gérard Larcher,
00:30:13 Frédéric Mitterrand, ancien ministre aux multiples casquettes culturelles,
00:30:16 "Les voix singulières de la télévision nous a quittés.
00:30:18 "Je pense à ses proches et à sa famille.
00:30:20 "Je pense à ce qu'il laisse à la vie politique française."
00:30:22 Autre réaction, celle de Gabriel Attal,
00:30:25 "Une vie de passion, de talent, de panache."
00:30:27 Avec Frédéric Mitterrand, la France perd un homme épris
00:30:30 de tout ce qui touchait de près ou de loin la culture,
00:30:33 un homme qui avait la soif insatiable d'apprendre
00:30:36 et le projet constant de fermer.
00:30:38 Elle perd un homme de culture totale.
00:30:40 Et réaction de Rachida Dati, la nouvelle ministre de la culture,
00:30:45 c'est important,
00:30:46 "Frédéric Mitterrand portait sa mélancolie comme une élégance.
00:30:49 "Nous serons nombreux à garder en mémoire
00:30:51 "le sourire lumineux de Frédéric
00:30:53 "et l'inimitable grain de sa voix.
00:30:56 "Je me joins à toutes celles et ceux qui se souviennent aujourd'hui
00:30:59 "de sa profonde humanité et de son humour."
00:31:01 Voilà ce que l'on pouvait dire pour Jack Lang.
00:31:03 Vous avez une minute, Nathan,
00:31:05 avant l'information avec Maureen Vidal.
00:31:09 - Oui, juste une toute petite phrase pour rebondir sur ce que vous disiez.
00:31:12 J'imagine que si je vous demandais ce que vous pensez
00:31:14 de la cancel culture, que vous appréciez pas...
00:31:16 - On parle d'envie, Nathan.
00:31:18 - Je fais un constat objectif.
00:31:21 - Oui, mais le colonialisme, c'est pas bien non plus, etc.
00:31:23 - Oui, d'accord, mais moi je parle d'enfance.
00:31:25 - On fait pas le débat, deux mots.
00:31:27 - La cancel culture existe partout.
00:31:29 C'est le constat que je voulais faire.
00:31:31 Il me semble qu'en effet, quand on parle de quelqu'un qui est décédé
00:31:33 et qui a eu des aspects sombres et des aspects lumineux,
00:31:36 il faut pas le canceller,
00:31:38 ni pour des raisons de gauche, ni pour des raisons de droite,
00:31:41 mais il faut essayer de penser cela dans la complexité,
00:31:43 dans les ombres et dans les lumières,
00:31:45 et que c'est ça ce qui fait l'intérêt d'ailleurs,
00:31:47 précisément, de la culture.
00:31:49 Et qu'il s'agit pas de mettre le cadavre,
00:31:52 de cacher la poussière sous le tapis,
00:31:54 ou de cacher le cadavre,
00:31:56 il s'agit pas non plus de vouloir déboulonner
00:32:00 systématiquement les statues
00:32:03 et faire de la damnation memoriae
00:32:05 sur tout ce qui pose problème pour une raison x ou y.
00:32:08 - Il est 23h, nous sommes à l'heure,
00:32:10 c'est le moment de faire un tour de l'information
00:32:12 avec Moïse Nidale, que je re-salue.
00:32:15 - Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:32:21 Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture,
00:32:24 est décédé à l'âge de 76 ans,
00:32:26 après une lutte de plusieurs mois
00:32:28 contre un cancer agressif, a annoncé sa famille.
00:32:30 Neveu de l'ancien président François Mitterrand
00:32:32 et ministre sous Nicolas Sarkozy,
00:32:34 de nombreuses hommages ont déjà été rendus
00:32:36 à Frédéric Mitterrand,
00:32:38 comme l'actuel ministre de la Culture Rachida Dati,
00:32:41 dans un long communiqué qui salue et raconte
00:32:44 l'accueil chaleureux que lui avait accordé l'ancien ministre
00:32:47 et le dernier appel qu'ils avaient échangé ce week-end.
00:32:50 Le Sénat s'oppose à la ratification du traité CETA,
00:32:54 de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
00:32:57 Une bonne nouvelle selon le président
00:32:59 de la Fédération nationale bovine.
00:33:01 Les éleveurs redoutaient notamment l'importation massive
00:33:03 de bœuf canadien sans droit de douane
00:33:05 sur le territoire français.
00:33:07 Enfin, mieux aider l'Ukraine au cœur des discussions
00:33:10 aujourd'hui à Bruxelles,
00:33:12 où les dirigeants européens se sont réunis.
00:33:14 En sommet, les 27 ont abordé plusieurs idées
00:33:17 comme l'utilisation des avoirs russes gelés
00:33:19 ou encore l'achat groupé d'armes et de munitions.
00:33:22 Des discussions importantes qui dureront jusqu'à demain après-midi.
00:33:26 Merci Maureen. On vous retrouve dans 30 minutes.
00:33:29 Avec moi depuis 30 minutes justement,
00:33:31 Karim Abric, Alexandre Devecchio, Nathan Dauvert,
00:33:34 Éric Tegner, Yoann Ussaï et Jean-Christophe Florentin,
00:33:36 directeur de la revue Playboy.
00:33:38 On va commencer notre dernière heure
00:33:40 en évoquant cette affaire pour le moins étonnante.
00:33:42 Une quarantaine d'établissements scolaires en France
00:33:44 ont reçu hier, via un piratage de messagerie interne,
00:33:47 un courriel au nom de l'État islamique.
00:33:49 On pouvait lire une intention de commettre
00:33:52 un attentat aujourd'hui dans l'un de ces lycées.
00:33:54 Il y avait même une vidéo de décapitation pour le moins sordide.
00:33:58 Devant les établissements menacés, la vigilance était de mise.
00:34:01 Regardez ce qui se passait aujourd'hui à Sèvres
00:34:04 et on ouvre le débat juste après.
00:34:07 Principe de précaution oblige.
00:34:09 La police était là ce matin devant le lycée.
00:34:11 La veille au soir, une menace d'attentat
00:34:13 et une vidéo de décapitation ont été envoyées
00:34:16 à une cinquantaine de lycées franciliens,
00:34:18 dont celui-ci à Sèvres.
00:34:20 Pour la plupart des élèves, la nuit a été difficile.
00:34:23 Alors ce matin, la présence policière est particulièrement appréciée.
00:34:27 "C'est rassurant de voir que la police est là
00:34:29 et qu'elle nous entoure pour veiller à notre protection."
00:34:32 "Ca rassure encore plus et ça nous prouve
00:34:34 que les lieux sont sûrs un peu."
00:34:37 "Il y a aussi les équipes de démineurs qui sont venues
00:34:39 cette nuit pour chercher les bombes avec des chiens
00:34:41 et pour chercher toute trace éventuelle de bombes
00:34:44 et donc c'est vrai que ça rassure."
00:34:46 Dans cette classe de 35 élèves,
00:34:48 il n'était que 13 ce matin à l'appel.
00:34:50 D'abord hésitants, ils ont été rassurés par les mails de la direction.
00:34:54 "J'ai hésité parce que, comme on le sait,
00:34:57 ça peut être un canular comme ça ne peut pas en être un."
00:35:00 "Je pensais aussi que c'était un canular,
00:35:02 j'avais une petite part de doute qui pensait que c'était possible quand même
00:35:05 et que je pensais ne pas aller au lycée même du coup."
00:35:08 La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse,
00:35:10 s'est exprimée sur le sujet.
00:35:12 "Les brigades régionales de sécurité sont sur site
00:35:14 pour aider à la lever de doutes et à la sécurisation des sites.
00:35:17 Je souhaite que les auteurs soient rapidement identifiés
00:35:20 et sévèrement sanctionnés."
00:35:22 C'est l'ENT, l'espace numérique de travail,
00:35:24 qui a été piraté.
00:35:26 La région Île-de-France a annoncé avoir déposé plainte.
00:35:29 En attendant, la plateforme a été suspendue.
00:35:32 "Jean-Christophe Laurentin, j'ai oublié de vous remercier évidemment
00:35:36 pour être déplacé ce soir à SoirInfo
00:35:39 et je rappelle qu'on peut retrouver votre revue et relire
00:35:42 et vous plonger dans l'interview de Frédéric Mitterrand
00:35:45 et c'est toujours en vente dans tous les kiosques aux quatre coins de France.
00:35:49 Merci."
00:35:50 "Vous avez eu bien raison."
00:35:51 "Merci beaucoup. Nous sommes avec Greg.
00:35:54 Bonsoir Greg, vous êtes élève au lycée de Sèvres.
00:35:57 Je suis très content de voir ce reportage.
00:36:00 Je voulais absolument vous avoir.
00:36:02 Comment s'est passée la journée Greg à Sèvres ?
00:36:05 "C'était une journée assez bizarre.
00:36:08 On a vu qu'en classe on était à peu près une dizaine.
00:36:12 Il n'y avait pas tout le monde.
00:36:13 Il y avait aussi des professeurs absents
00:36:15 et on nous a beaucoup parlé de l'événement d'hier."
00:36:18 "Et quel est l'état d'esprit ?
00:36:20 Il y avait une inquiétude qui régnait devant l'établissement ?
00:36:24 "Oui, il y avait une petite tension, une grosse tension quand même.
00:36:27 On a vu qu'il y avait de la police de partout,
00:36:29 beaucoup de médias.
00:36:31 Donc c'était assez bizarre."
00:36:33 "Et Greg, vous avez pu voir cette fameuse vidéo ?"
00:36:39 "Oui, j'ai pu la voir.
00:36:41 Franchement, c'est une vidéo qui est choquante.
00:36:43 On voit deux personnes se faire décapiter.
00:36:45 Je pense que c'était super choquant."
00:36:49 "Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
00:36:51 Vous en avez parlé avec vos parents,
00:36:53 avec vos professeurs.
00:36:56 Racontez-nous un petit peu comment les choses se sont passées aujourd'hui."
00:37:00 "Il faut savoir que moi, quand on a reçu le mail,
00:37:02 j'étais dehors, j'ai rentré du foot.
00:37:04 À 21h, je suis passé devant le lycée,
00:37:06 j'ai croisé des policiers.
00:37:08 Ils m'ont dit qu'ils avaient vu la vidéo
00:37:10 et qu'il fallait en parler
00:37:12 et qu'il ne fallait pas rester silencieux."
00:37:14 "Il y a eu des réunions dans votre établissement,
00:37:16 je suppose, aujourd'hui.
00:37:18 Comment les choses se sont passées ?
00:37:20 Comment les choses se sont déroulées, Greg ?"
00:37:23 "On pouvait parler à des psychologues,
00:37:25 à l'infirmerie,
00:37:27 pour aider ceux qui avaient vu la vidéo
00:37:29 et qui étaient choqués."
00:37:31 "Et les cours se sont déroulés,
00:37:33 ensuite, normalement ?"
00:37:35 "Oui, tout s'est bien passé, quand même."
00:37:37 "Mais écoutez, merci en tous les cas, Greg,
00:37:39 d'avoir accepté de témoigner.
00:37:41 C'était important de vous écouter.
00:37:43 Petite réaction, Alexandre Devecchio,
00:37:45 sur ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:37:47 très concrètement,
00:37:49 avec cette menace."
00:37:51 "Le problème, c'est que
00:37:53 certains pensaient que
00:37:55 Samuel Paty serait
00:37:57 une exception, qu'il n'y aurait plus jamais ça.
00:37:59 Il y a eu celui de Samuel Paty,
00:38:01 il y a Dominique Bernard, on voit bien que ça s'inscrit
00:38:03 dans un phénomène beaucoup plus ample
00:38:05 d'islamisation de la France
00:38:07 et où il n'y a plus aucun lieu
00:38:11 né en quelque sorte
00:38:13 insanctuaire, parce que l'école
00:38:15 devrait être un sanctuaire
00:38:17 protégé du reste, où on apprend.
00:38:19 Et aujourd'hui,
00:38:21 il est investi par les islamistes
00:38:23 et on voit bien
00:38:25 qu'on va aller à une société qui va être obligée
00:38:27 d'être extrêmement sécuritaire,
00:38:29 peut-être demain avec des portiques à l'entrée
00:38:31 des écoles.
00:38:33 Et on va peut-être y être obligés, mais je trouve
00:38:35 dommage qu'on soit
00:38:37 demain sans doute obligés de sacrifier une partie
00:38:39 de nos libertés parce qu'on a refusé
00:38:41 de traiter la cause
00:38:43 de tout cela, qui au départ est quand même
00:38:45 un problème d'immigration massif,
00:38:47 qui nous a conduit à un échec total de l'intégration
00:38:49 et aujourd'hui à un phénomène d'islamisation.
00:38:51 Johan, je vous donne la parole dans quelques
00:38:53 instants, parce que Gabriel Attal a
00:38:55 réuni ses troupes aujourd'hui
00:38:57 et a fait une déclaration,
00:38:59 écoutez ce qu'il a déclaré
00:39:01 cet après-midi.
00:39:03 Une enquête est ouverte,
00:39:05 qu'elle suit son cours,
00:39:07 et qu'évidemment, tout est mis en œuvre
00:39:09 pour retrouver le ou les auteurs
00:39:11 de ces menaces, et évidemment pour
00:39:13 les punir le plus sévèrement.
00:39:15 Je le rappelle ici
00:39:17 à ces auteurs, ils pensent rester
00:39:19 anonymes, mais nous les traquons.
00:39:21 Ils pensent être à l'abri,
00:39:23 mais nous les sanctionnons.
00:39:25 Johan, Johan Hussain.
00:39:27 Oui, il est vrai que
00:39:29 l'islamisme dans ce pays est en train
00:39:31 de gangréner le pays en réalité,
00:39:33 il est en train évidemment de
00:39:35 gagner du terrain, on l'a vu ces derniers mois,
00:39:37 ces dernières années, les actes antisémites,
00:39:39 évidemment il y a un rapport avec l'islamisme
00:39:41 qui est en train de progresser dans ce pays,
00:39:43 ça c'est incontestable,
00:39:45 Alexandre Devecchio a cité des
00:39:47 exemples qui sont frappants et qui
00:39:49 effectivement sont en train de se multiplier.
00:39:51 Concernant ces faits-là, je serais quand même
00:39:53 plus prudent, parce qu'il est vrai que les islamistes
00:39:55 qui veulent commettre des attentats,
00:39:57 généralement ne les annoncent pas à l'avance,
00:39:59 ne publient pas des vidéos avant
00:40:01 les attentats montrant des décapitations,
00:40:03 donc il n'est pas impossible
00:40:05 qu'il s'agisse soit d'une
00:40:07 plaisanterie, ou soit d'une tentative
00:40:09 de déstabilisation d'une puissance étrangère.
00:40:11 Je pense notamment à la Russie,
00:40:13 on le sait, qui cherche à déstabiliser
00:40:15 le pays, qu'il a déjà fait notamment,
00:40:17 avec des actes
00:40:19 antisémites commis, en tout cas
00:40:21 sous influence russe,
00:40:23 et cela risque
00:40:25 évidemment de gagner du terrain
00:40:27 à l'approche des Jeux Olympiques
00:40:29 et des puissances ennemies vont
00:40:31 profiter de cette période-là
00:40:33 pour tenter encore une fois
00:40:35 de déstabiliser le pays
00:40:37 avec des forces de l'ordre qui seront déjà
00:40:39 occupés à sécuriser les sites
00:40:41 olympiques, les rues de la capitale, et qui devront
00:40:43 en plus avec ce genre de menaces
00:40:45 aller vérifier des
00:40:47 alertes à la bombe, aller vérifier ce
00:40:49 genre de choses. Donc il n'est pas
00:40:51 impossible que ce ne soit pas
00:40:53 lié à des islamistes
00:40:55 en l'occurrence. - Alors justement, nous sommes
00:40:57 avec Claude Moniquet, vous connaissez bien, spécialiste
00:40:59 des terrorismes et des renseignements.
00:41:01 Claude, bonsoir. - Bonjour.
00:41:03 - Alors la question, est-ce que c'était
00:41:05 une vraie menace
00:41:07 ou est-ce que c'était une
00:41:09 plaisanterie, mon cher Claude ?
00:41:11 Selon vous.
00:41:13 - Alors je suis tout à fait d'accord sur le fait que nous
00:41:15 avons une montée de l'islamisme en France
00:41:17 qui est inquiétante et qui a un risque terroriste
00:41:19 qui est lié à cette montée de l'islamisme
00:41:21 qui est tout aussi inquiétant, mais
00:41:23 je pense qu'il serait
00:41:25 très, très, trop
00:41:27 rapide de lier ce qui s'est
00:41:29 passé.
00:41:31 - On a un petit
00:41:33 problème de son.
00:41:35 On va retrouver Claude Moniquet
00:41:37 très rapidement, on attend. Quel est votre
00:41:39 sentiment ? - Je suis tout à fait d'accord
00:41:41 avec ce que vous avez dit. Premièrement,
00:41:43 que l'école publique, l'école républicaine,
00:41:45 l'école tout court, soit menacée
00:41:47 par l'islamisme,
00:41:49 c'est un fait, c'est un fait qui est avéré,
00:41:51 qui a été mortel dans plusieurs
00:41:53 situations pour des professeurs
00:41:55 et qui est la marque du
00:41:57 fanatisme, le fait que
00:41:59 quand
00:42:01 une religion ou certaines personnes au nom d'une religion
00:42:03 se mettent à défendre une vision fanatique,
00:42:05 en l'occurrence là, dans le cas de l'islamisme,
00:42:07 évidemment que l'idée d'une école
00:42:09 républicaine, l'idée d'une école
00:42:11 ouverte, l'idée d'une école laïque,
00:42:13 qui est à la fois ouverte sur les savoirs modernes,
00:42:15 qui est à la fois ouverte sur les sciences, qui est ouverte sur la littérature,
00:42:17 sur l'histoire, l'histoire c'est très dangereux
00:42:19 pour les religions. Ça met dans un
00:42:21 perspective temporelle la formation des dogmes.
00:42:23 C'est un objet de détestation
00:42:25 profonde. La littérature aussi, parce que la littérature
00:42:27 peut exposer, entre autres choses, au mal.
00:42:29 Et puis, l'école républicaine
00:42:31 comme lieu de la
00:42:33 tolérance, comme lieu de l'ouverture,
00:42:35 et comme lieu, parfois, de l'auto-dérision.
00:42:37 L'esprit Charlie,
00:42:39 en tout cas le cours qui avait
00:42:41 engendré l'horreur
00:42:43 de Samuel Paty. Mais là, en l'occurrence,
00:42:45 on peut se poser la question
00:42:47 de savoir qu'aujourd'hui, nous sommes dans une situation
00:42:49 non pas de guerre
00:42:51 en France, mais en tout cas
00:42:53 de grande rivalité, de grande
00:42:55 tension et de grande conflictualité.
00:42:57 Au XXIème siècle, la conflictualité ne passe pas
00:42:59 que par la guerre militaire. Dans le cas
00:43:01 de la Russie, on sait, vous l'avez dit,
00:43:03 que quand il y avait eu cette psychose sur les étoiles
00:43:05 de David peintes en bleu sur les immeubles juste après
00:43:07 le 7 octobre, on sait aujourd'hui que c'était la Russie.
00:43:09 Quand il y a eu la psychose en France sur les punaises de lit
00:43:11 et qu'il y a eu sur les réseaux sociaux une énorme
00:43:13 frayeur, un peu comme le Covid, où on se disait
00:43:15 les punaises, il y en a partout à Paris, que ça a fait
00:43:17 baisser le tourisme, que même les médias
00:43:19 sont rentrés dans la danse, on a démontré
00:43:21 que les services russes étaient liés à cela.
00:43:23 Donc on peut se poser la question, on verra ce que dira
00:43:25 le budget. - Claude Monniquet qu'on a retrouvé,
00:43:27 merci Claude, je vous posais
00:43:29 la question, est-ce qu'il faut prendre cette
00:43:31 menace au sérieux, ou est-ce
00:43:33 que c'était une plaisanterie,
00:43:35 quel est votre regard ?
00:43:37 - Alors mon regard, c'est plutôt qu'on est
00:43:39 en face soit d'un très mauvais
00:43:41 canular, soit peut-être
00:43:43 d'un règlement de compte lié à une personne
00:43:45 qui est peut-être
00:43:47 membre de la communauté
00:43:49 scolaire, ça peut être
00:43:51 un élève qui cherche
00:43:53 à se venger, ou effectivement peut-être
00:43:55 une déstabilisation. - Claude,
00:43:57 ça a touché quand même un grand nombre d'établissements,
00:43:59 si c'était juste
00:44:01 un jeu, il y a quand même une quarantaine d'établissements
00:44:03 en France quand même.
00:44:05 Donc ça demande une certaine organisation,
00:44:07 me semble-t-il. - Tout à fait.
00:44:09 Ça peut être une déstabilisation par exemple,
00:44:11 je ne l'exclus pas. Par contre,
00:44:13 ce que j'ai exclu à peu près, c'est
00:44:15 une menace islamiste réelle.
00:44:17 Le vocabulaire ne correspond pas
00:44:19 au vocabulaire habituel
00:44:21 des groupes islamistes.
00:44:23 La revendication est faite en français.
00:44:25 Ils font référence à un explosif, le C4,
00:44:27 qui n'a jamais été utilisé
00:44:29 par les terroristes islamistes en Europe.
00:44:31 Ils utilisent du ATP, qu'on peut fabriquer
00:44:33 avec des produits en vente libre.
00:44:35 On peut d'ailleurs rapprocher cette menace
00:44:37 d'une menace qui a été
00:44:39 perpétrée contre l'Ouvre la semaine dernière
00:44:41 avec la référence au même
00:44:43 explosif C4, et qui s'est avérée
00:44:45 être totalement fausse.
00:44:47 Donc je pense qu'on est en face de quelque chose
00:44:49 qui n'a rien à voir avec le terrorisme
00:44:51 islamiste, même si effectivement,
00:44:53 ce terrorisme est une menace réelle
00:44:55 et importante en France aujourd'hui.
00:44:57 Oui, mais ça ne demande qu'une certaine organisation
00:44:59 pour pénétrer les établissements,
00:45:01 etc., et diffuser ces vidéos, néanmoins.
00:45:03 Ça demande
00:45:05 une connaissance des réseaux,
00:45:07 les deux réseaux qui ont été utilisés
00:45:09 pour diffuser la menace.
00:45:11 Ça demande un accès à quelqu'un qui a le compte,
00:45:13 puisque quelqu'un a été piraté
00:45:15 pour avoir accès, les codes
00:45:17 d'accès à ces réseaux, mais ça peut
00:45:19 être le fait, ça peut être soit
00:45:21 le fait de quelqu'un qui est à l'intérieur du système,
00:45:23 soit effectivement le fait d'un groupe
00:45:25 de hackers qui pourrait être
00:45:27 lié à un État qui a un intérêt
00:45:29 particulier à décibeliser la
00:45:31 France actuellement, et effectivement
00:45:33 on pense évidemment à
00:45:35 la Russie, étant donné les tensions qui existent
00:45:37 aujourd'hui entre Paris et Moscou.
00:45:39 Claude, vous allez rester
00:45:41 avec nous si vous le voulez bien, parce qu'on va parler
00:45:43 d'une autre affaire, avec
00:45:45 un acte qui est assumé et revendiqué.
00:45:47 On va se parler maintenant d'un projet d'attaque
00:45:49 contre une église, signe que la menace terroriste
00:45:51 est toujours bien présente en France
00:45:53 et qu'hélas il va falloir vivre avec.
00:45:55 Un homme de 62 ans,
00:45:57 partisan de l'idéologie
00:45:59 djihadiste, a été interpellé en région parisienne
00:46:01 et mis en examen le 8 mars. Explications
00:46:03 Mathilde Coulers-Fleurnoy et
00:46:05 Marie-Victoire Diodonné. Et on poursuit le débat
00:46:07 avec mes invités du soir, et vous Claude Modiquet.
00:46:09 La menace terroriste
00:46:11 est toujours présente en France.
00:46:13 Un homme de 62 ans a été mis en examen
00:46:15 le 8 mars dernier en région
00:46:17 parisienne pour association
00:46:19 de malfaiteurs terroristes. Partisan
00:46:21 de l'idéologie djihadiste, il est soupçonné
00:46:23 d'avoir projeté une action violente
00:46:25 contre un édifice religieux.
00:46:27 Selon nos informations, il s'agirait d'édifices
00:46:29 chrétiens. L'enquête a été
00:46:31 pilotée par le Parquet national
00:46:33 antiterroriste. Le suspect a été
00:46:35 placé en détention provisoire.
00:46:37 Gérald Darmanin a salué cette arrestation.
00:46:39 Bravo à nos services de renseignement
00:46:41 et plus largement aux agents du
00:46:43 ministère de l'Intérieur qui ont une nouvelle
00:46:45 fois interpellé un individu suspecté
00:46:47 de préparer un attentat sur notre sol.
00:46:49 Merci à eux pour leur vigilance de
00:46:51 chaque instant. Il s'agit du deuxième
00:46:53 projet d'action violente déjoué
00:46:55 par la DGSI depuis le début de l'année.
00:46:57 Claude, c'est un homme
00:46:59 de 62 ans, ça veut dire quoi
00:47:01 très concrètement ?
00:47:03 Alors ça c'est très atypique.
00:47:05 Très clairement, depuis assez
00:47:07 longtemps maintenant, on est habitué à des
00:47:09 djihadistes ou des sympathisants
00:47:11 de la cause beaucoup plus jeunes.
00:47:13 Il y a 20 ans, le djihadiste
00:47:15 au moyen, celui qui est passé à l'acte,
00:47:17 avait entre 30 et 40 ans.
00:47:19 Il a rajeuni
00:47:21 de moins de 10 à 15 ans
00:47:23 en 20 ans. Aujourd'hui, on arrête des
00:47:25 adolescents, on arrête de très jeunes adultes.
00:47:27 Un homme de 62 ans qui
00:47:29 est prêt à passer à l'action, c'est
00:47:31 extrêmement atypique et on est
00:47:33 clairement là en face d'une réelle menace
00:47:35 terroriste avec quelqu'un dont nous ne
00:47:37 connaissons pas, puisqu'on ne connaît pas son
00:47:39 identité pour le moment. On ne connaît pas son
00:47:41 passé, son historique, mais ce sera
00:47:43 très intéressant de savoir effectivement
00:47:45 d'où il vient, quel est son passé
00:47:47 et quels sont ses liens
00:47:49 et éventuellement
00:47:51 les délits liés au terrorisme
00:47:53 qu'il aurait déjà commis dans le passé.
00:47:55 Et est-ce que selon vous, il a agi seul ?
00:47:57 Ça c'est impossible
00:47:59 à dire à l'heure actuelle. Ce qui
00:48:01 est intéressant et ce qui est important de souligner
00:48:03 c'est que nous continuons
00:48:05 à être confrontés à une menace
00:48:07 individuelle, celle de
00:48:09 l'attaque au couteau, celle de la voiture-bellier,
00:48:11 peut-être celle d'une attaque
00:48:13 avec des moyens plus sophistiqués, mais individuelle
00:48:15 ou en tout ou petit réseau
00:48:17 familial ou de quartier, mais
00:48:19 on a une résurgence depuis plus d'un an
00:48:21 des réseaux islamistes
00:48:23 organisés et transnationaux.
00:48:25 Depuis
00:48:27 décembre dernier,
00:48:29 disons depuis octobre, depuis le 7 octobre,
00:48:31 on a démantelé en Europe
00:48:33 cinq à six réseaux
00:48:35 qui s'étendaient sur plusieurs pays,
00:48:37 entre l'Allemagne et le
00:48:39 Danemark, entre la France
00:48:41 et la Belgique,
00:48:43 entre l'Allemagne et l'Autriche.
00:48:45 Et là on était en face de
00:48:47 réseaux structurés de plusieurs personnes
00:48:49 qui se coordonnaient au-delà des frontières
00:48:51 et qui parfois, et ça c'était une
00:48:53 première, pour un des réseaux en tout cas,
00:48:55 celui qui a été démantelé entre le Danemark
00:48:57 et l'Allemagne, était lié au Hamas.
00:48:59 C'est une première, c'est la première fois
00:49:01 qu'on a détecté en Europe
00:49:03 une cellule opérationnelle
00:49:05 terroriste du Hamas.
00:49:07 Merci beaucoup pour toutes ces précisions
00:49:09 Claude Monniquet, je rappelle que vous êtes un grand spécialiste
00:49:11 du terrorisme et du renseignement.
00:49:13 Merci Claude.
00:49:15 Éric Degner, comme le disait
00:49:17 Alexandre de Vécu, il va falloir hélas
00:49:19 vivre avec ces menaces
00:49:21 qui sont omniprésentes
00:49:23 sur notre terre. Et vivre surtout
00:49:25 de plus en plus jeunes avec, parce qu'effectivement
00:49:27 les écoles aujourd'hui sont une des principales
00:49:29 cibles, parce que, que ce soit
00:49:31 les Russes ou pas, si les Russes à un moment donné
00:49:33 ne sont pas à l'origine de l'antisémitisme ou de l'islamisme
00:49:35 en France, s'ils choisissent
00:49:37 potentiellement de nous cibler sur ce biais-là,
00:49:39 c'est qu'ils savent qu'en fait il y a une réalité
00:49:41 aujourd'hui. Ça il faut quand même le souligner.
00:49:43 Il ne faut pas remplacer un ennemi réel
00:49:45 implanté sur le territoire par un autre
00:49:47 en faisant comme si ce qu'il y a avant
00:49:49 n'existe pas. Moi ce qui me
00:49:51 surprend dans le tweet de Gérald Darmanin,
00:49:53 c'est qu'il félicite très bien
00:49:55 ces services. Moi je tiens à souligner quand même que depuis
00:49:57 plusieurs mois, il y a énormément
00:49:59 de prisonniers qui au niveau de 2016
00:50:01 et 2017 avaient été arrêtés pour
00:50:03 terrorisme, qui souvent ont fait des peines de prison
00:50:05 de 5 à 6 ans et qui depuis
00:50:07 fin de l'année 2022 sont
00:50:09 libérés aujourd'hui. On le sait, on l'a vu sur
00:50:11 l'attentat de Bir Hakeim que la DGSI
00:50:13 a du mal à suivre chaque
00:50:15 individu. Et donc aujourd'hui
00:50:17 on se retrouve avec des gens qui se sont encore plus
00:50:19 radicalisés dans les prisons,
00:50:21 qui sont encore plus idéologisés. Effectivement
00:50:23 il y a ce risque aujourd'hui depuis le 7 octobre du Hamas
00:50:25 mais également demain. Si le Hezbollah
00:50:27 rentre dans le conflit, la DGSI
00:50:29 expliquait très clairement que dans ce cas-là,
00:50:31 le risque d'attentat terroriste organisé
00:50:33 en France passerait véritablement
00:50:35 à une échelle imminente. Et ça
00:50:37 c'est une réalité avec le fait aussi que
00:50:39 depuis le 7 octobre, il y a de plus en plus
00:50:41 de radicalisés qui vont considérer que ce n'est pas
00:50:43 du terrorisme, que c'est une guerre en fait,
00:50:45 que c'est une transposition de la guerre
00:50:47 entre le Hamas,
00:50:49 les Palestiniens et Israël qui arrivent
00:50:51 sur le sol français. Et donc c'est ce qui va permettre
00:50:53 d'infuser beaucoup plus
00:50:55 au niveau des idées, au niveau de l'opinion. On l'a vu
00:50:57 à quel point au niveau des jeunes, des jeunes
00:50:59 lycéens par exemple, l'attaque terroriste,
00:51:01 on se rappelle, sur le mot terrorisme
00:51:03 il y a eu des débats, il y en a encore,
00:51:05 près de 45% des jeunes
00:51:07 lycéens musulmans
00:51:09 soutenaient justement, en tout cas considéraient
00:51:11 que ce n'était pas une attaque terroriste par le
00:51:13 Hamas le 7 octobre. Donc ça en dit long.
00:51:15 Nathan Demau.
00:51:17 Oui, il y aurait plus que
00:51:19 deux mots à dire. La première,
00:51:21 vous avez raison
00:51:23 sur un point, c'est que
00:51:25 depuis que l'État islamique
00:51:27 a été détruit ou quasiment
00:51:29 détruit en Irak et en Syrie,
00:51:31 qu'il y a eu beaucoup
00:51:33 de prisonniers, de djihadistes
00:51:35 qui sont devenus prisonniers en France,
00:51:37 la question du fait que nous
00:51:39 arrivons maintenant en 2024
00:51:41 à la période dans laquelle les gens qui ont été
00:51:43 condamnés à des courtes peines commencent en effet
00:51:45 à être libérés, c'est une question
00:51:47 qui est réelle. Et la question
00:51:49 est de savoir, est-ce qu'ils ont gardé les mêmes idées qu'à l'époque ?
00:51:51 Est-ce que ces idées-là se sont
00:51:53 intensifiées, sont restées telles qu'elles, se sont
00:51:55 intensifiées ? Est-ce qu'il y a un projet de passage à l'acte
00:51:57 qui est imminent ? Toutes ces questions relèvent
00:51:59 des services. Mais j'aimerais juste dire une chose quand même
00:52:01 parce que c'est très important. Moi, chaque fois que je
00:52:03 vois un projet d'attentat contre quelque
00:52:05 chose, une église ou quel que soit le lieu
00:52:07 déjoué, on ne se rend pas compte,
00:52:09 mais moi vraiment, chaque fois j'y pense, je me dis
00:52:11 si ça n'avait pas été le cas,
00:52:13 on se retrouverait là à commenter
00:52:15 le Bataclan, la promenade des Anglais,
00:52:17 Charlie Hebdo, etc.
00:52:19 C'est très difficile dans les médias
00:52:21 de commenter les catastrophes évitées, parce qu'une catastrophe
00:52:23 évitée, ça fait l'objet d'une dépêche de presse,
00:52:25 de cinq minutes
00:52:27 de débat, et après on passe à autre chose.
00:52:29 On oublie le service quand même. Et il faut
00:52:31 dire une chose, c'est que depuis 2017, il y a
00:52:33 eu un nombre incroyable d'attentats
00:52:35 déjoués, et nous n'avons plus
00:52:37 retrouvé l'époque qu'il y avait sous
00:52:39 François Hollande, je ne l'accuse pas lui, mais des
00:52:41 massacres de masse sur le territoire français.
00:52:43 Ça, c'est quand même une donnée qui est absolument centrale.
00:52:45 - Deux mots pour terminer sur le sujet, Johan.
00:52:47 - Je crains hélas d'avoir la réponse
00:52:49 posée, la réponse à la question
00:52:51 posée par Nathan Devers, c'est-à-dire que
00:52:53 il est évident que les islamistes qui ont
00:52:55 été incarcérés n'ont pas changé
00:52:57 d'idéologie en prison, au contraire,
00:52:59 ils sont peut-être davantage radicalisés,
00:53:01 et encore plus motivés pour
00:53:03 passer à l'acte. Ils ont
00:53:05 sans doute nourri en prison encore davantage
00:53:07 de haine contre notre pays, donc il faut que
00:53:09 tout le monde soit bien conscient, et le gouvernement
00:53:11 en premier lieu, conscient que
00:53:13 l'islamisme est la principale menace
00:53:15 pour notre pays, et que non seulement l'islamisme
00:53:17 ne recule pas, mais est en train de gagner
00:53:19 du terrain, même si les attentats
00:53:21 de masse sont heureusement moins nombreux.
00:53:23 La menace, hélas, semble
00:53:25 quand même revenir progressivement,
00:53:27 c'est-à-dire que c'est quelque chose qui était exclu
00:53:29 il y a quelques années, aujourd'hui, ça n'est
00:53:31 plus totalement exclu, mais
00:53:33 l'islamisme est en train de gagner du terrain
00:53:35 et de gangréner progressivement
00:53:37 ce pays, et s'il y a une guerre à livrer,
00:53:39 c'est une guerre précisément contre l'islamisme
00:53:41 qui est sur notre sol.
00:53:43 - Allez, on va parler maintenant de nos agriculteurs, c'est important
00:53:45 de ne pas les oublier, on en a déjà parlé
00:53:47 hier, c'est
00:53:49 le fameux CETA, on va parler
00:53:51 du fameux CETA, ce traité de libre-échange
00:53:53 entre le Canada et l'Union Européenne,
00:53:55 ça vous concerne, ma chère Karim Mabryk,
00:53:57 conclu il y a 10 ans,
00:53:59 qui a été rejeté ce jeudi par les sénateurs,
00:54:01 dans un hémicycle pour le moins enflammé,
00:54:03 on va en parler avec vous, mon cher Johan, mais d'abord,
00:54:05 rappel des faits, on va à tout ça avec
00:54:07 Mathilde Ibanez, et puis on en sera avec
00:54:09 Amélie Robière, qui est vice-présidente de la
00:54:11 organisation Rural. Allez, le sujet
00:54:13 d'abord.
00:54:15 - Les agriculteurs
00:54:17 se sont rassemblés aux abords du Sénat
00:54:19 pour s'opposer au traité CETA,
00:54:21 un accord de libre-échange controversé entre l'Union
00:54:23 Européenne et le Canada, qui s'applique de façon
00:54:25 provisoire depuis 7 ans. Mais
00:54:27 pour les agriculteurs, cet accord économique et
00:54:29 commercial global est une concurrence déloyale.
00:54:31 - Le vœur de viande bovine,
00:54:33 actuellement, tout le monde parle de
00:54:35 souveraineté alimentaire, alors qu'on est en train
00:54:37 de perdre des producteurs, perdre de la production,
00:54:39 voilà, et pendant ce temps-là, on continue
00:54:41 à signer des divers accords
00:54:43 de libre-échange pour pouvoir encore importer
00:54:45 de la viande bovine, qui va certainement arriver à moins cher.
00:54:47 - L'antilles du Canada,
00:54:49 elles sont traitées au glyphosate juste avant la récolte,
00:54:51 pour faciliter la récolte, pratique
00:54:53 qui est strictement interdite en France.
00:54:55 Ces accords ne protègent ni les paysans,
00:54:57 ni les consommateurs.
00:54:59 - Ce traité permet une baisse des droits
00:55:01 de douane de plus de 90% pour les
00:55:03 échanges de biens et de services entre l'Union
00:55:05 Européenne et le Canada.
00:55:07 Le texte prévoit également une réduction des réglementations
00:55:09 pour faciliter le commerce,
00:55:11 mais aussi, il permet aux entreprises européennes
00:55:13 d'avoir accès aux marchés publics canadiens,
00:55:15 y compris ceux des villes et des provinces.
00:55:17 Un traité rejeté par le Sénat
00:55:19 dans un climat très tendu aujourd'hui.
00:55:21 Le texte CETA passera ensuite
00:55:23 à l'Assemblée nationale pour un nouveau vote,
00:55:25 qui en 2019, avait été voté de justesse.
00:55:27 - Bonsoir Amélie Robière,
00:55:31 vous êtes vice-présidente de la coordination rurale.
00:55:33 Vous avez d'abord accepté notre invitation ce soir,
00:55:35 votre réaction sur ce rejet du traité par les sénateurs.
00:55:37 Ça change quoi ?
00:55:39 C'est la question que j'ai envie de vous poser.
00:55:41 - C'est plutôt une bonne nouvelle.
00:55:43 Ça prouve que le Sénat,
00:55:45 particulièrement,
00:55:47 a pris note de l'ampleur
00:55:49 du mouvement agricole
00:55:51 et la fin d'un système.
00:55:53 C'est-à-dire que, la fin de quel système ?
00:55:55 La fin des traités de libre-échange
00:55:57 et de la concurrence déloyale
00:55:59 dont on parlait tout à l'heure.
00:56:01 C'est-à-dire que ce traité ne protégeait
00:56:03 ni les consommateurs français,
00:56:05 ni les producteurs canadiens.
00:56:07 Parce que, par exemple,
00:56:09 il y a un exemple très concret,
00:56:11 c'est que Lactalis, qui achète le lait
00:56:13 à perte aux producteurs français,
00:56:15 le revendait à prix d'or aux Canadiens,
00:56:17 grâce à des subventions canadiennes.
00:56:19 Donc vous voyez que ça ne profitait pas forcément
00:56:21 non plus aux producteurs canadiens.
00:56:23 Après, il faut savoir aussi
00:56:25 que la viande bovine qui venait du Canada,
00:56:27 enfin, qui devait venir du Canada,
00:56:29 était traitée avec des produits interdits en France.
00:56:31 Donc vous voyez bien que,
00:56:33 de toute façon, le consommateur français
00:56:35 et le producteur français n'étaient pas protégés non plus.
00:56:37 J'ai vu que les
00:56:39 "exportateurs de vin spiritueux"
00:56:41 parlent d'un mauvais coup, eux.
00:56:43 Non, mais non.
00:56:45 On n'a pas attendu
00:56:47 les traités de libre-échange et le CETA
00:56:49 pour faire des échanges de produits.
00:56:51 Ce n'est pas parce qu'on produit
00:56:53 des produits d'excellence comme les spiritueux,
00:56:55 comme le fromage, qu'on a besoin de sacrifier
00:56:57 d'un autre côté une production
00:56:59 qui est en train de disparaître en France.
00:57:01 C'est la loi des marchés.
00:57:03 Si vous avez besoin d'exporter du cognac
00:57:05 ou du fromage qui est produit
00:57:07 nulle part ailleurs, vous n'avez pas besoin
00:57:09 de sacrifier la viande bovine
00:57:11 qui est produite en France de façon vertueuse.
00:57:13 Merci Amélie Robillard
00:57:15 d'avoir été notre invitée
00:57:17 ce soir et de ses précisions.
00:57:19 Alors, effectivement, Youann Hyssaï, vous me dites
00:57:21 "Ça ne change rien".
00:57:23 Pour l'instant, le CETA n'est pas mort du tout.
00:57:25 Alors là, le Sénat le rejette.
00:57:27 Le gouvernement a la main.
00:57:29 Il peut décider ou non de renvoyer
00:57:31 le texte devant l'Assemblée nationale.
00:57:33 C'est peu probable parce que le gouvernement,
00:57:35 n'ayant pas la majorité, il perdrait
00:57:37 à nouveau le vote.
00:57:39 Il peut décider, le gouvernement,
00:57:41 de dire à Bruxelles, d'informer Bruxelles
00:57:43 de la décision du Sénat
00:57:45 et de dire "Eh bien, écoutez, nous en France,
00:57:47 nous ne voulons pas du CETA". Le Parlement
00:57:49 s'est prononcé.
00:57:51 À ce moment-là, ça voudrait dire que
00:57:53 le CETA n'est plus valable pour l'ensemble
00:57:55 de l'Union européenne, mais a priori, ça n'est pas
00:57:57 la volonté du gouvernement. Donc, il est probable
00:57:59 que le gouvernement décide de s'asseoir
00:58:01 sur le vote du Sénat
00:58:03 et de laisser le CETA
00:58:07 tel qu'il est aujourd'hui. Parce que le gouvernement
00:58:09 considère que le CETA,
00:58:11 contrairement au traité du Mercosur,
00:58:13 est un bon accord
00:58:15 de libre-échange. Et donc, le gouvernement
00:58:17 n'a pas l'intention, manifestement, de revenir
00:58:19 dessus. Donc, le vote du Sénat est
00:58:21 à ce stade uniquement symbolique.
00:58:23 Il ne change rien et, à mon avis,
00:58:25 il ne changera rien dans la suite.
00:58:27 - Je suis obligé de donner la parole à Karima, quand même.
00:58:29 - Pardon? - Vous comprenez?
00:58:31 - Tout à fait. - Vous comprenez pourquoi je vous donne la parole?
00:58:33 Évidemment, Karima. - Oui, non, non, mais
00:58:35 je regardais, justement, j'ai l'impression
00:58:37 que c'est plus quelque chose de symbolique
00:58:39 pour les agriculteurs, sincèrement.
00:58:41 Et on entend, évidemment,
00:58:43 la colère. Moi, je l'entends, la colère des agriculteurs.
00:58:45 Mais quand on regarde plus largement,
00:58:47 il y avait quand même certains avantages
00:58:49 pour l'exportation, par exemple, des vins,
00:58:51 des fromages. Il y avait une protection aussi
00:58:53 pour des appellations contrôlées.
00:58:55 On parle de la question du bœuf pour les éleveurs.
00:58:57 C'est vrai que c'était un vrai enjeu.
00:58:59 Mais ce qu'on a compris, c'est que dans cette entente-là,
00:59:01 c'était... ça dépassait, je pense,
00:59:03 même pas 3 % pour le quota
00:59:05 qui était attribué
00:59:07 pour la viande de bœuf du Canada.
00:59:09 Et pourquoi aussi? Parce qu'il y a
00:59:11 certaines normes européennes, notamment
00:59:13 sur la question des hormones. Et c'est vrai
00:59:15 que, dans certains cas,
00:59:17 on ne passait tout simplement pas le test.
00:59:19 Donc, les exportations n'étaient tout simplement pas possibles.
00:59:21 Alors, je crois que c'est plutôt...
00:59:23 Excusez-moi, mais c'est un peu un spectacle
00:59:25 aussi, malheureusement. Je pense que
00:59:27 les agriculteurs méritent mieux que ça.
00:59:29 C'est un message un peu symbolique.
00:59:31 Mais dans les faits, je suis d'accord aussi
00:59:33 avec Johan, ça changera pas grand-chose pour l'instant
00:59:35 parce que c'est aussi plus global
00:59:37 avec l'Europe. - Et ça change pas grand-chose,
00:59:39 mais on en parle quand même, on se voit un fou.
00:59:41 - Oui, non, mais il faut en parler.
00:59:43 - C'est ça, c'est le symbole qui compte.
00:59:45 - Oui, mais c'est plus qu'un symbole, ça décrit
00:59:47 une réalité. Alors, il y a une chose intéressante,
00:59:49 c'est que la droite a voté contre ce traité
00:59:51 de libre-échange. La droite LR,
00:59:53 c'est une petite révolution idéologique.
00:59:55 Je sais pas si ça va durer ou si
00:59:57 c'est juste parce qu'on est à la veille des élections
00:59:59 européennes. - C'est tendance pour ça.
01:00:01 - C'est un bon point pour eux.
01:00:03 D'ailleurs, on peut se demander aussi si le gouvernement
01:00:05 est sincère dans son opposition
01:00:07 au Mercosur ou si c'est aussi parce qu'on est
01:00:09 à la veille des européennes. Après, ce qui est très important,
01:00:11 une réalité très importante, finalement, quoi
01:00:13 c'est la réponse du CETA. On peut considérer
01:00:15 que c'est un bon ou un mauvais accord, mais ce que ça montre,
01:00:17 c'est que l'Europe et
01:00:19 même les dirigeants français s'assoient
01:00:21 totalement sur la démocratie
01:00:23 et la volonté
01:00:25 populaire. D'abord,
01:00:27 on avait signé un traité, on n'a pas consulté
01:00:29 la représentation nationale.
01:00:31 Là, c'est les communistes qui ont fait une niche parlementaire
01:00:33 qui ont soulevé le problème.
01:00:35 Il y a un vote, on s'en fout.
01:00:37 Ça rappelle quand même le traité constitutionnel
01:00:39 européen, le non-français
01:00:41 par référendum et on continue.
01:00:43 Cette Europe, ça l'éloigne,
01:00:45 je crois, mécaniquement des peuples
01:00:47 et ça éloigne aussi les élites qui ont
01:00:49 quand même des comptes à rendre
01:00:51 à leurs électeurs. Sinon, on supprime
01:00:53 le Sénat, on supprime l'Assemblée nationale,
01:00:55 on met des technocrates et des experts et on
01:00:57 les laisse faire. Je crois que c'est aussi cette logique-là
01:00:59 qui s'est installée politiquement depuis
01:01:01 quelques années. Ça explique la colère d'une partie des
01:01:03 Français. Allez, le mot de la fin, mais très rapide, Eric.
01:01:05 Vous imaginez, ça fait depuis 2007, moi je me rappelle,
01:01:07 lors de la présidentielle, justement, on
01:01:09 parlait énormément du CETA et en fait
01:01:11 ils l'ont mis de côté avec le Covid, etc.
01:01:13 Et finalement, il faut attendre en fait que les
01:01:15 communistes aujourd'hui, comme le dit Alexandre,
01:01:17 s'allient avec les Républicains. Donc non
01:01:19 seulement aujourd'hui on a un gouvernement qui dit
01:01:21 "on veut pas de référendum", après
01:01:23 qui dit "le Parlement, finalement, on s'en moque de
01:01:25 ce qu'ils disent", quand les gens disent "vous savez,
01:01:27 l'Europe, c'est eux qui dirigent, c'est pas la France".
01:01:29 "Ah, mais vous êtes populiste, vous êtes d'extrême-droite",
01:01:31 etc. Et à chaque fois, qu'est-ce qu'ils font ?
01:01:33 Eh bien, ils mettent les choses sous le tapis. Et ça,
01:01:35 en fait, c'est imminemment politique à l'heure
01:01:37 des élections européennes, bien entendu. Et comme le disait
01:01:39 Alexandre, c'est la même chose.
01:01:41 Il nous manque plein de choses sur le sujet.
01:01:43 Mais surtout un parfum plutôt de soumission,
01:01:45 c'est-à-dire qu'on se sent complètement dépossédé de notre
01:01:47 capacité à, en fait, même aujourd'hui,
01:01:49 moi je me sens proche des élus communistes qui portent
01:01:51 ce genre de choses aujourd'hui, et en fait
01:01:53 on a l'impression qu'il y a seulement
01:01:55 Gabriel Attal, Emmanuel Macron, qui en fait
01:01:57 ne décident même pas, se contentent juste de dire
01:01:59 "on va temporiser".
01:02:01 Voilà, parce que de toute façon c'est l'Europe qui va décider.
01:02:03 Ils pourraient décider, pardon,
01:02:05 ils pourraient décider de dire
01:02:07 "le Parlement dit non au CETA, donc
01:02:09 on arrête, c'est une volonté française, il n'y a aucune
01:02:11 soumission là pour le coup, c'est le gouvernement
01:02:13 qui décide d'appliquer le CETA, ça n'est pas
01:02:15 du tout une obligation européenne".
01:02:17 Les amis, moi je décide... - Ils ont peur du budget en ce moment.
01:02:19 Moi je vais décider. Et je décide que
01:02:21 c'est l'heure de l'info, et l'heure d'info c'est
01:02:23 avec Maureen Vidal, avec
01:02:25 une minute de retard. Il excuse, Maureen.
01:02:27 - Je vous en prie Thierry, y a pas de problème.
01:02:37 Frédéric Mitterrand, ancien ministre
01:02:39 de la Culture, est décédé
01:02:41 à l'âge de 76 ans après
01:02:43 une lutte de plusieurs mois contre un cancer agressif.
01:02:45 A annoncé sa famille, neveu de l'ancien
01:02:47 président François Mitterrand, ministre
01:02:49 sous Nicolas Sarkozy. Ce grand
01:02:51 cinéphile avait annoncé en avril
01:02:53 2023 être malade. Sans en dire davantage,
01:02:55 de nombreux hommages ont déjà été rendus
01:02:57 à Frédéric Mitterrand. Dans un X,
01:02:59 Emmanuel Macron a rappelé la place
01:03:01 de la culture dans la vie de
01:03:03 l'ancien ministre et adresse ses pensées
01:03:05 à ses proches.
01:03:07 A la Courneuve, une marche blanche en hommage
01:03:09 à Oanis a été organisée aujourd'hui.
01:03:11 Plusieurs centaines de personnes
01:03:13 se sont réunies en mémoire du jeune
01:03:15 homme de 18 ans, mort la semaine
01:03:17 dernière lors d'une collision avec une voiture de police.
01:03:19 Organisé par la famille, le cortège
01:03:21 s'est rendu sur le lieu du drame.
01:03:23 La famille demande justice.
01:03:25 Le printemps du cinéma débute
01:03:27 ce week-end. 5 euros la séance
01:03:29 pendant 3 jours partout en France.
01:03:31 Cette opération inaugurée en 2000
01:03:33 se déploie à toutes les séances jusqu'à
01:03:35 mardi. L'année dernière, la vague
01:03:37 inflationniste s'était traduite par
01:03:39 une hausse d'un euro du tarif.
01:03:41 Merci beaucoup
01:03:43 ma chère Maureen, toujours avec moi pour la
01:03:45 dernière demi-heure de Soir Info.
01:03:47 Karim Abrik, Alexandre Devecchio, Nathan Devey,
01:03:49 Eric Tegner, Yoann Hussail.
01:03:51 On va évoquer
01:03:53 tout de suite ce sondage
01:03:55 CESA pour CNews Europe,
01:03:57 un journal du dimanche.
01:03:59 On vous a posé une question, une question
01:04:01 ô combien sensible, qui va susciter
01:04:03 évidemment quelques réactions
01:04:05 autour de ce plateau, j'en suis
01:04:07 persuadé. Avec cette question
01:04:09 êtes-vous favorable à l'utilisation des
01:04:11 statistiques techniques pour lutter contre la
01:04:13 délinquance ? Regardez la réponse
01:04:15 qui s'affiche avant même que je le dise.
01:04:17 C'est formidable, 53% des Français
01:04:19 y sont favorables, 35% sont
01:04:21 contre, on voit tout ça. Avec un sujet de
01:04:23 la rédaction de CNews et on ouvre le
01:04:25 débat juste après, j'ai hâte de vous entendre.
01:04:27 La loi de 1978
01:04:31 sur l'informatique et les libertés
01:04:33 interdit les statistiques ethniques
01:04:35 en application de la Constitution française.
01:04:37 Pourtant, une nouvelle juridiction
01:04:39 pourrait être utile pour l'action
01:04:41 des politiques publiques en matière de
01:04:43 lutte contre la délinquance.
01:04:45 Pour précisément lutter contre les discriminations,
01:04:47 pour
01:04:49 apprécier le niveau d'intégration
01:04:51 de certaines populations issues de l'immigration,
01:04:53 ce n'est pas pour discriminer mais précisément
01:04:55 pour lutter contre les discriminations
01:04:57 que ces statistiques
01:04:59 qui permettraient
01:05:01 d'analyser, de quantifier
01:05:03 l'immigration avec
01:05:05 la délinquance permettraient d'avoir
01:05:07 des politiques publiques plus efficaces.
01:05:09 Sur le plan législatif,
01:05:11 il suffirait qu'un projet ou qu'une proposition
01:05:13 de loi aboutisse pour que les statistiques
01:05:15 ethniques soient autorisées.
01:05:17 Il existe quelques exceptions
01:05:19 quand même à ces interdictions
01:05:21 mais elles ne sont pas suffisantes et le législateur
01:05:23 est parfaitement dans son rôle
01:05:25 de prévoir et d'encadrer juridiquement
01:05:27 ce type de statistiques qui encore une fois
01:05:29 je le rappelle est pratiqué dans
01:05:31 22 pays du Conseil de l'Europe, au Canada,
01:05:33 aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne.
01:05:35 Il n'y a pas de raison que la France soit
01:05:37 à la traîne sur un sujet aussi
01:05:39 sensible et utile pour mener des
01:05:41 politiques publiques. En janvier dernier,
01:05:43 Gérald Darmanin a annoncé que
01:05:45 4 686 étrangers délinquants
01:05:47 ont été reconduits dans leur pays d'origine
01:05:49 en 2023.
01:05:51 Johan, alors, réalisable ou non réalisable ?
01:05:53 En France,
01:05:55 ça semble un peu compliqué, c'est un sujet
01:05:57 disons un peu tabou mais néanmoins on a déjà
01:05:59 des éléments. Si vous regardez les prisons françaises,
01:06:01 on sait que les étrangers sont très largement
01:06:03 et très très largement surreprésentés
01:06:05 dans la population
01:06:07 carcérale. On sait
01:06:09 que le ministre de l'Intérieur et le président
01:06:11 de la République eux-mêmes ont fait un lien
01:06:13 entre immigration, délinquance
01:06:15 et criminalité. Donc,
01:06:17 on sait qu'il y a un lien qui est assez
01:06:19 évident.
01:06:21 Cela dit, pour lutter contre la délinquance,
01:06:23 il y a d'autres moyens que les statistiques techniques.
01:06:25 Si vous voulez, pour lutter contre la délinquance,
01:06:27 déjà, on peut durcir les peines.
01:06:29 On peut réviser la Constitution pour tenter
01:06:31 d'imposer des peines planchées
01:06:33 pour les récidivistes ou pour ceux qui
01:06:35 agresseraient des policiers ou tous les représentants
01:06:37 de l'État. On peut,
01:06:39 si vous voulez, avoir, mettre
01:06:41 en place d'autres politiques publiques
01:06:43 pour lutter contre la délinquance.
01:06:45 Il y a beaucoup de choses à faire. Si vous voulez,
01:06:47 les statistiques, on les connaît, encore
01:06:49 une fois. Mais pour lutter contre la délinquance,
01:06:51 on peut, par exemple, appliquer davantage
01:06:53 les OQTF. On peut
01:06:55 dire que tous les étrangers
01:06:57 qui ont commis, ne serait-ce qu'un acte de délinquance,
01:06:59 doivent être renvoyés
01:07:01 dans leur pays, appliquer les obligations
01:07:03 de quitter le territoire français et déjà,
01:07:05 la délinquance reculera un peu.
01:07:07 Alors, il y a aussi, bien sûr, des Français
01:07:09 qui sont délinquants, naturellement.
01:07:11 Et pour cela, il faut durcir les peines, je vous le disais à l'instant.
01:07:13 Mais déjà, appliquons
01:07:15 les lois qui existent. Négocions
01:07:17 de manière convenable
01:07:19 et
01:07:21 engagée avec les pays
01:07:23 pour qu'ils reprennent leurs ressortissants
01:07:25 qui n'ont rien à faire chez nous. Et déjà,
01:07:27 on aura lutté d'une manière efficace
01:07:29 contre la délinquance et la criminalité.
01:07:31 Éric et
01:07:33 Nathan et Alexandre, 53%
01:07:35 des Français y sont favorables. Ce n'est pas
01:07:37 une surprise ? Non, ce n'est pas.
01:07:39 Et je pense que ce n'est pas ce qui va permettre de lutter
01:07:41 contre aujourd'hui la délinquance, mais au moins
01:07:43 de poser un constat qui est simple.
01:07:45 Vous savez, moi, j'ai une expérience très concrète. Hier,
01:07:47 j'ai passé toute la matinée
01:07:49 à la police judiciaire parce que j'étais auditionné.
01:07:51 Pourquoi ? Parce que j'ai reçu dans mon média
01:07:53 la féministe Marguerite Stern, l'année dernière,
01:07:55 qui justement a dit que le problème
01:07:57 de l'immigration aujourd'hui, notamment par exemple
01:07:59 sur le cas des viols, c'est qu'il y avait une surreprésentation
01:08:01 de la délinquance auprès des populations
01:08:03 étrangères. Et donc, directement,
01:08:05 SES Racisme porte plainte contre elle.
01:08:07 Et donc, en tant que directeur de la publication,
01:08:09 je me retrouve aussi impacté. Donc,
01:08:11 hier, j'ai dû passer trois heures devant une policière
01:08:13 à débattre de ça. Et donc, il fallait que
01:08:15 je sorte des chiffres pour montrer
01:08:17 tout simplement que oui, c'est une réalité
01:08:19 statistique. Et donc, je pense
01:08:21 que ça va être important parce qu'en fait,
01:08:23 aujourd'hui, on est traité de raciste dès qu'on va poser
01:08:25 ce type de constat. Donc, j'ai pu lui expliquer
01:08:27 par exemple que dans les Alpes-Maritimes, on voit
01:08:29 le préfet, il a choisi de montrer que
01:08:31 53% de la délinquance
01:08:33 sur la voie publique à Nice
01:08:35 est due par les étrangers,
01:08:37 55% à Cannes. Mais vous savez,
01:08:39 déjà, il faudrait un peu plus de transparence
01:08:41 au sein du ministère de l'Intérieur parce que toutes les préfectures
01:08:43 de France ne le font pas. Et je pense que si
01:08:45 les statistiques ethniques permettraient pour le coup
01:08:47 d'apporter quelque chose, c'est que la problématique aujourd'hui,
01:08:49 c'est que parler d'étrangers ou de nationaux
01:08:51 ne suffit plus. On l'a vu lors des émeutes,
01:08:53 on l'a vu aussi sur les interpellés de la Courneuve.
01:08:55 Aujourd'hui, les jeunes de 16-17 ans
01:08:57 qui représentent la majorité de la nouvelle délinquance
01:08:59 sont français. On se rappelle de Gérald Darmanin
01:09:01 qui disait tout le temps "mais ils sont français,
01:09:03 donc c'est pas un problème d'immigration". Bien entendu
01:09:05 que si, parce qu'aujourd'hui, on n'est pas les statistiques
01:09:07 pour essayer d'évaluer, en fait, qui est
01:09:09 un français d'origine immigrée. Parce qu'on va nous dire
01:09:11 "oui, mais là, c'est un constitutionnel, vous êtes en train
01:09:13 d'établir des français de première zone et des français
01:09:15 de seconde zone". Donc, vous savez, on est déjà
01:09:17 très très loin de la possibilité d'avoir un consensus
01:09:19 en raison de cette absence de statistiques.
01:09:21 - Allez, je vais essayer de faire un petit peu plus court
01:09:23 les uns les autres pour que je puisse vous entendre, Nathan et Alexandre.
01:09:25 - Je vais essayer. D'abord, je ne suis pas
01:09:27 tout à fait d'accord avec le sondage en lui-même.
01:09:29 Les sondages, c'est bien connu, peuvent être
01:09:31 non seulement descriptifs... - C'est un sondage, donc, évidemment.
01:09:33 - Non, mais justement, les sondages ne sont pas toujours
01:09:35 seulement descriptifs, ils peuvent être prescripteurs.
01:09:37 Ça veut dire que la formulation d'une question peut orienter
01:09:39 les réponses. Là, quand c'est "afin de lutter
01:09:41 plus efficacement contre la délinquance,
01:09:43 êtes-vous favorable à ceci?", il y a un présupposé
01:09:45 qui est "les statistiques ethniques vont permettre
01:09:47 de lutter contre la délinquance". Si la question avait été
01:09:49 "afin de faire augmenter le racisme,
01:09:51 êtes-vous favorable à l'utilisation de statistiques
01:09:53 ethniques?", il n'y aurait pas eu, soit 53%
01:09:55 de Français pour être pour cela. Donc, la formulation,
01:09:57 déjà, on peut la questionner.
01:09:59 Et la deuxième chose... - C'est un sondage...
01:10:01 C'est News, hein. - Ah, pardon !
01:10:03 - Non, je dis ça, je dis rien. Mais c'est un sondage chez News.
01:10:05 - Mais c'est pas... C'est les méthodes des sondages
01:10:07 en général. Désolé. - Vous commencez pas à mettre
01:10:09 en place votre sondage ! - Mais c'est les méthodes
01:10:11 des sondages en général ! - C'est News, il n'y aura pas
01:10:13 un JDD, hein. - Non, mais d'accord. Mais même, je le dis,
01:10:15 je le pense, je vais dire. - Au revoir !
01:10:17 - Je pense qu'il n'y a pas forcément 53% de Français
01:10:19 qui sont pour les statistiques ethniques. La deuxième
01:10:21 remarque que je ferais... - Quel excellent sondage !
01:10:23 - Non, mais non, vraiment. La deuxième remarque
01:10:25 que je ferais, c'est que le mot
01:10:27 de délinquance, moi, me pose
01:10:29 problème. Si vous voulez, qu'est-ce que...
01:10:31 Là, c'est une grande catégorie,
01:10:33 mais faisons des statistiques ethniques sur
01:10:35 la fraude fiscale. Est-ce qu'on va
01:10:37 avoir une surreprésentation des étrangers
01:10:39 en France ? Faisons des statistiques ethniques
01:10:41 sur les violences, les viols,
01:10:43 par exemple. La majorité des viols sont dus
01:10:45 à des viols qui sont intrafamiliaux ou faits par des proches.
01:10:47 Est-ce qu'on va avoir une surreprésentation des étrangers ?
01:10:49 Etc. Etc. Ce que je veux dire, c'est que,
01:10:51 évidemment, l'utilisation,
01:10:53 l'introduction de statistiques ethniques dans le débat public,
01:10:55 on sait très bien à quoi ça va conduire.
01:10:57 Ça va conduire à faire augmenter
01:10:59 la quantité d'opinions
01:11:01 racistes sur les analyses
01:11:03 concernant la délinquance. Tout le monde le sait.
01:11:05 Et comme le disait Yoann, il y a d'autres moyens
01:11:07 aussi utiles, et pas forcément
01:11:09 laxistes, pour lutter contre la délinquance.
01:11:11 - Moi, je suis... - Alexandre.
01:11:13 - Carima va s'exprimer. - Je ne suis pas d'accord, forcément,
01:11:15 sur le fait que la conséquence
01:11:17 des statistiques ethniques
01:11:19 va faire augmenter le racisme.
01:11:21 J'ai le souvenir que les statistiques ethniques
01:11:23 sont utilisées dans les pays... Et c'est pour ça que je m'en méfie,
01:11:25 dans les pays anglo-saxons, et peut-être que
01:11:27 Carima va me rejoindre sur
01:11:29 le Canada. Et ça a été un
01:11:31 outil pour les progressistes
01:11:33 ou les pseudo-progressistes
01:11:35 pour faire
01:11:37 de la discrimination positive,
01:11:39 des quotas à
01:11:41 Carnavigo. C'est pour ça que je suis assez
01:11:43 ambiguë. D'un côté, je suis favorable à la science,
01:11:45 donc je pense savoir
01:11:47 un certain nombre de choses. Pourquoi ne pas
01:11:49 faire des statistiques ethniques comme on en fait
01:11:51 sur d'autres sujets ? Mais je me méfie
01:11:53 de l'utilisation qui va être
01:11:55 faite, et ça ne va être, à mon avis, pas du tout
01:11:57 pour lutter contre la délinquance.
01:11:59 On peut déjà faire des statistiques sur la nationalité.
01:12:01 Remontons, s'il le faut,
01:12:03 aux parents ou aux arrière-grands-parents
01:12:05 pour poser la question très clairement
01:12:07 de l'intégration, voir si elle est
01:12:09 réussie ou pas.
01:12:11 Mais je ne suis pas forcément favorable à ça,
01:12:13 d'autant plus que ce n'est pas un problème de couleur de peau,
01:12:15 c'est un problème culturel et un problème
01:12:17 d'intégration.
01:12:19 Faisons confiance aux Français pour être
01:12:21 intelligents et ne croyons pas
01:12:23 que parce qu'il y aura des statistiques ethniques,
01:12:25 ils vont devenir racistes. - Karima,
01:12:27 le mot de la fin, parce que j'aimerais vous faire réagir
01:12:29 en dernier sujet sur une petite communication
01:12:31 de Sandrine Rousseau en guise de conclusion.
01:12:33 - Je sais que c'est un sujet
01:12:35 tabou en France. Au Canada,
01:12:37 ça existe, les statistiques
01:12:39 qu'on dit ici ethniques,
01:12:41 c'est-à-dire que lors du recensement,
01:12:43 il y a ces informations.
01:12:45 Et d'ailleurs, vous avez dit, Alexandre,
01:12:47 que ça sert à quoi?
01:12:49 Ça sert à tracer le portrait
01:12:51 finalement le plus juste
01:12:53 d'un pays, de son évolution
01:12:55 et tout ça. Et les statistiques
01:12:57 ensuite sont disponibles pour des chercheurs,
01:12:59 pour quoi que ce soit. Et pour le Canada,
01:13:01 ça le dit, je suis allée même sur le site
01:13:03 du gouvernement, et ça dit, ces renseignements
01:13:05 servent de nos jours à appuyer la loi
01:13:07 sur le multiculturalisme canadien,
01:13:09 la Charte canadienne des droits et libertés.
01:13:11 Donc c'est toutes les questions aussi en lien,
01:13:13 par exemple, on a parlé tout à l'heure,
01:13:15 la question, c'était afin de lutter
01:13:17 plus efficacement contre la délégance, mais il y a aussi,
01:13:19 et certains vont dire, oui, sur les questions
01:13:21 par exemple du chômage, sur les questions
01:13:23 des revenus, sur les questions du parcours de vie,
01:13:25 l'éducation. Donc tout ça,
01:13:27 il peut y avoir, vous savez, les chiffres,
01:13:29 on peut leur faire dire ce qu'on veut,
01:13:31 dépendamment sous quel angle
01:13:33 on se place, et dépendamment
01:13:35 dans quelle idéologie on est,
01:13:37 les faits, ce sont les faits, je pense qu'il faut respecter
01:13:39 les faits, et ensuite, les interprétations,
01:13:41 ça peut aller dans différentes directions.
01:13:43 Mais ce que ça sert à faire, ça dresse
01:13:45 un portrait, oui, factuel,
01:13:47 mais ça fait aussi taire
01:13:49 les mensonges aussi. Donc ça indique
01:13:51 une réalité. - Allez, on termine
01:13:53 par cette information, vous savez quoi?
01:13:55 On fait moins de bébés, dans le monde.
01:13:57 On fait moins de bébés. Alors,
01:13:59 je vais vous montrer... - En France.
01:14:01 - Oui, c'est ça. - Oui, mais il y a une baisse aussi.
01:14:03 - Ça dépend d'où. - Il y a une baisse aussi.
01:14:05 Et regardez ce que
01:14:07 tweet Sandrine Rousseau.
01:14:09 J'ai envie de vous faire réagir, et ça sera
01:14:11 notre sujet de fin. Sandrine Rousseau
01:14:13 qui se réjouit, la baisse de la fécondité
01:14:15 est une bonne nouvelle. En 1970,
01:14:17 la population mondiale était de 3 milliards.
01:14:19 Aujourd'hui, elle a triplé. La natalité ne peut
01:14:21 pas être une priorité en situation de grand
01:14:23 danger écologique. Allez, on termine
01:14:25 par ça. - Bon, elle parle du danger
01:14:27 écologique, mais quand on connaît un peu
01:14:29 les idées de Sandrine Rousseau,
01:14:31 je ne suis pas sûr que ce soit sa principale
01:14:33 préoccupation. Si vous voulez, moi, je pense qu'on peut
01:14:35 parfaitement être une femme sans
01:14:37 être une mère, et inversement,
01:14:39 mais on a l'impression que Sandrine
01:14:41 Rousseau pense que
01:14:43 les mères ne sont pas tout à fait des femmes
01:14:45 et que, finalement, il faut se passer
01:14:47 des hommes et il faut se passer de la procréation.
01:14:49 Moi, je pense que quand on lit Sandrine
01:14:51 Rousseau et quand on voit
01:14:53 son raisonnement à répétition,
01:14:55 c'est ça. Je trouve que ce n'est pas très positif.
01:14:57 Par ailleurs, oui, on a aussi besoin
01:14:59 d'enfants et de démographie, parce que
01:15:01 c'est comme ça qu'on transmet notre culture,
01:15:03 c'est comme ça qu'on
01:15:05 survit à travers l'histoire.
01:15:07 - Bon, fait moins de bébés en France. - Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle
01:15:09 des verbes démographiques. - Non, mais Sandrine Rousseau...
01:15:11 - Et Sandrine Rousseau s'en réjouit. - Sandrine Rousseau
01:15:13 milite pour la décroissance, c'est extrêmement clair.
01:15:15 Un pays qui ne renouvelle pas sa population,
01:15:17 un pays qui, au fil des années, a de
01:15:19 moins en moins d'habitants, est un pays qui
01:15:21 d'abord est appelé à disparaître, mais qui
01:15:23 en plus
01:15:25 régresse économiquement, si vous voulez.
01:15:27 Donc c'est un pays qui s'appauvrit.
01:15:29 Mais c'est une militante de cela, donc on le sait,
01:15:31 il n'y a pas de surprise. Néanmoins, c'est un peu ironique
01:15:33 quand on sait qu'elle a quatre enfants, si vous voulez.
01:15:35 Donc, faites ce que je dis,
01:15:37 pas ce que je fais. - Salut, Gaïma.
01:15:39 Très rapide. - Je pense que c'est un choix
01:15:41 effectivement qui est personnel et que
01:15:43 je respecte totalement, d'en avoir ou pas,
01:15:45 d'avoir d'enfants. Ce n'est pas ça la question.
01:15:47 Je pense de se réjouir, par exemple, qu'en France
01:15:49 ou dans les pays, peu importe où,
01:15:51 il y a une baisse de fécondité.
01:15:53 Il faut se poser la question.
01:15:55 Je pense que c'est problématique parce que ça dit
01:15:57 plutôt pourquoi les gens décident de ne pas en avoir.
01:15:59 Est-ce que c'est un choix ou est-ce que c'est
01:16:01 parce qu'ils ont peur de la catastrophe écologique?
01:16:03 Est-ce parce qu'ils ont peur de ne pas être
01:16:05 capables d'acheter ou de louer une propriété?
01:16:07 Est-ce que c'est parce qu'ils sont
01:16:09 dans une grande inquiétude?
01:16:11 Et il y a aussi tous les facteurs environnementaux
01:16:13 qui font en sorte aussi que la fécondité, c'est un problème.
01:16:15 - C'est parce que Sandrine Rousseau dit
01:16:17 que si on ne fait pas suffisamment d'enfants en France,
01:16:19 ce n'est pas grave, on en fera venir d'Afrique.
01:16:21 C'est pas son projet politique en réalité.
01:16:23 - Deux mots pour terminer.
01:16:25 - La natalité même au sein de l'ordre,
01:16:27 on dissocie les populations musulmanes
01:16:29 des populations plutôt chrétiennes.
01:16:31 On sait très bien que c'est 2,5 enfants par femme
01:16:33 auprès des musulmans qui sont en France
01:16:35 et plutôt autour de 1,6 pour les autres.
01:16:37 Moi, effectivement, je rejoins un karyma.
01:16:39 C'est-à-dire que l'inquiétude aujourd'hui,
01:16:41 si les gens ne font pas d'enfants,
01:16:43 c'est parce qu'ils retardent le plus tard possible
01:16:45 la possibilité de le faire parce qu'ils sont inquiets.
01:16:47 Moi, je suis de cette génération,
01:16:49 je suis de cette génération qui a peur des questions sociales.
01:16:51 On leur vend aussi un monde à chaque fois qui est catastrophique
01:16:53 comme le dépeint Sandré de Rousseau.
01:16:55 Et le jour où ils veulent en faire, il y a un problème aussi de fertilité.
01:16:57 Donc, ce n'est pas une bonne nouvelle
01:16:59 parce qu'il y a des gens qui veulent le faire et qui ne peuvent plus.
01:17:01 - Nathan, deux mots parce que j'ai revu de toi juste après.
01:17:03 - En un mot, je pense que la question
01:17:05 de l'augmentation de la population,
01:17:07 en effet, ça peut être une vraie question,
01:17:09 mais à l'échelle internationale et mondiale,
01:17:11 de se dire à quoi ressemblerait un monde
01:17:13 avec 15, 20 milliards d'habitants.
01:17:15 Mais à l'échelle nationale, ça ne peut pas se poser
01:17:17 parce que si un pays décide tout seul
01:17:19 de mener une politique de dénatalité,
01:17:21 c'est aberrant d'un point de vue économique,
01:17:23 d'un point de vue même de son avenir dans le monde.
01:17:25 Mais en revanche, à l'échelle mondiale,
01:17:27 c'est une question évidemment importante.
01:17:29 - Allez, on termine par la revue de presse.
01:17:31 On va commencer par le Figaro.
01:17:33 Alors, il n'y a pas Frédéric Vitterand à la une du Figaro.
01:17:35 - La nouvelle est tombée trop tard.
01:17:37 - Oui, c'est ça, je dis ça, je ne dis rien.
01:17:39 - Mais il est sur notre site internet.
01:17:41 On nous l'a d'ailleurs...
01:17:43 Eric Tegner nous l'a limité.
01:17:45 - Je dis ça, je ne dis rien.
01:17:47 Mais en revanche, à la une d'Aujourd'hui en France,
01:17:49 Frédéric Vitterand, une vie au service de la culture
01:17:51 avec à côté les nouvelles brigades
01:17:53 antidrogues du Net.
01:17:55 West France, face aux déficits budgétaires
01:17:57 et à l'inquiétude des aînés locaux.
01:17:59 Et à la droite, l'ancien ministre Frédéric est mort.
01:18:01 Je dis ça, Alexandre.
01:18:03 Et à la une des DNA,
01:18:05 les dernières villes d'Alsace,
01:18:07 Deschamps a sa liste en tête.
01:18:09 Et oui, il y a Frédéric Vitterand, ancien ministre de la culture
01:18:11 qui est mort.
01:18:13 - Il travaille plus qu'au Figaro.
01:18:15 Qu'est-ce que vous voulez plus tard ?
01:18:17 - On termine avec le QR code
01:18:19 qui va s'afficher quelque part sur notre écran.
01:18:21 Vous l'avez ici.
01:18:23 Si vous voulez tout savoir sur notre chaîne,
01:18:25 vous scannez avec votre téléphone
01:18:27 et vous saurez tout sur CNews.
01:18:29 Les amis, c'était un plaisir de vous avoir.
01:18:31 Merci mille fois.
01:18:33 Merci pour votre fidélité.
01:18:35 Merci à Martin Mazur, Céline Génaud, Lord Parra, Geoffroy Gonard.
01:18:37 Merci à la programmation Magdalena Dervis.
01:18:39 Merci aux équipes en régie.
01:18:41 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site.
01:18:43 Tout de suite, place au journal de la nuit.
01:18:45 C'est avec Mathieu Devesme, semble-t-il.
01:18:47 Et moi, je vous dis bye-bye.
01:18:49 A demain, je vous retrouve pour Midi News.
01:18:51 A partir de midi, la lumière sera allumée.
01:18:53 Je compte sur vous.
01:18:55 Bye-bye. Belle soirée.
01:18:57 ♪ ♪ ♪

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