Lara Fabian était hier une des invitées de "Quelle époque" sur France 2 et face à Léa Salamé elle s'est livrée à coeur ouvert sur les moments difficiles qu'elle a traversé, avec un moment donné l'envie de suicider qui a surgit dans sa vie, alors qu'elle était moquée et critiquée :
"De tout de façon elle est grosse et moche, quand on est moche on ne fait pas ce métier.... On me disait tout ça en face, car c'était plus drôle pour eux. Or j'étais courageuse et résiliente. Il m'a fallu plus de courage que de talent pour ma carrière. Je pense que c'était mon chemin, il fallait surmonter tout ça pour faire son chemin. J'étais né pour ça et il fallait passer par là.
En fait, il fallait avoir 'la carte', et moi je ne l'avais pas.
Quand je suis allé aux USA tout le monde a dit que c'était un échec alors que ça ne l'était pas. On me reprochait d'avoir une voix puissante, alors qu'on trouvait ça fantastique chez Florent Pagny ou chez Céline Dion.
En fait, on fini par traverser ce pont là et 20 après, je m'en fou d'avoir la carte car je suis enfin devenue qui je suis. Mais à un moment, j'ai eu envie d'en finir avec la vie... Car ma voix c'était ma vie. Ma voix, c'est mon âme et des gens disaient qu'ils détestaient m'entendre chanter, que je criais..."
"De tout de façon elle est grosse et moche, quand on est moche on ne fait pas ce métier.... On me disait tout ça en face, car c'était plus drôle pour eux. Or j'étais courageuse et résiliente. Il m'a fallu plus de courage que de talent pour ma carrière. Je pense que c'était mon chemin, il fallait surmonter tout ça pour faire son chemin. J'étais né pour ça et il fallait passer par là.
En fait, il fallait avoir 'la carte', et moi je ne l'avais pas.
Quand je suis allé aux USA tout le monde a dit que c'était un échec alors que ça ne l'était pas. On me reprochait d'avoir une voix puissante, alors qu'on trouvait ça fantastique chez Florent Pagny ou chez Céline Dion.
En fait, on fini par traverser ce pont là et 20 après, je m'en fou d'avoir la carte car je suis enfin devenue qui je suis. Mais à un moment, j'ai eu envie d'en finir avec la vie... Car ma voix c'était ma vie. Ma voix, c'est mon âme et des gens disaient qu'ils détestaient m'entendre chanter, que je criais..."
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00:00 -Au début, tu chantes trop bien, t'y arriveras jamais.
00:02 On n'a pas besoin d'une Mireille Mathieu de 20 ans.
00:04 De toute façon, elle est grosse.
00:05 -Elle est moche. -Quand on est moche...
00:07 Quand on est moche, on ne fait pas ce métier.
00:10 -Exact.
00:11 -C'est vraiment ça qu'on vous disait derrière votre dos ou en face ?
00:15 -Non, sinon, c'est pas drôle.
00:17 Ceux qui s'amusent, ils le disent devant vous.
00:19 Sinon, c'est pas drôle.
00:20 -Ils vous disent que t'es trop grosse, t'es moche...
00:23 On ne fait pas ce métier quand on est moche ?
00:25 -Ouais. Et tous ces empêchements-là,
00:26 toutes ces impossibilités-là énoncées par les autres
00:29 ont été mes plus grands maîtres, mes plus grands enseignants.
00:31 Ca a été extraordinaire de voir à quel point j'étais résiliente,
00:35 résistante, parfois beaucoup plus courageuse que talentueuse,
00:38 parce qu'en réalité, il m'a fallu beaucoup plus de courage
00:41 que de talent pour traverser.
00:42 Et finalement, c'est ça qui a été le plus grand cadeau
00:46 mal emballé de ma vie, c'est de mettre à l'épreuve.
00:49 -C'est Boudère qui nous disait la semaine dernière,
00:51 je sais pas si vous avez regardé mes slongs,
00:53 "Je remercie tous ceux qui ne m'ont pas aidée
00:56 "parce qu'ils ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui."
00:58 -Et tous ceux qui ne m'ont pas aimée
01:00 parce qu'ils m'ont fait mesurer ce que c'était d'être aimée.
01:02 -Ah ouais. Et vous n'avez pas pensé à abandonner à des moments...
01:05 Parce que c'est vrai que même quand vous avez 8 ans,
01:07 vous rêvez d'être danseuse, on vous dit "non, c'est pas possible,
01:09 "c'est cuisse, vous avez les pieds plats."
01:10 Enfin, j'ai vu... C'est quand même fou, ce que vous avez...
01:13 -Ouais, il m'a écrasé le pied avec sa canne,
01:16 le maître de danse, et il a dit "mais qui pourrait soulever un truc pareil,
01:18 "dehors ?"
01:20 Après, bon, je l'ai vécu devant les caméras aussi,
01:22 donc j'étais née pour vivre ça.
01:24 -Les pieds plats ? -Les pieds plats, entre autres.
01:27 Et la violence. Mais je pense que j'étais née pour ça.
01:29 Je n'ai pas choisi ce métier, ce métier m'a choisi.
01:32 -C'était votre chemin, vous l'avez dit.
01:34 -Oui, c'était mon chemin.
01:35 -Il fallait surmonter tous ces obstacles-là.
01:37 Et puis, il y a les obstacles d'avoir la carte ou ne pas avoir la carte.
01:41 -Ca aussi. -Et ça aussi.
01:42 Vous avez vécu du mépris.
01:44 Christophe, parlez de votre période américaine,
01:46 où c'est vrai que ça a marché, mais pour tout le monde, c'était un flop.
01:49 -Pas pour les gens qui ne le savaient pas,
01:50 mais pour en tout cas les petits wagonniers
01:52 qui sont les médias qui nommaient nos gens,
01:53 dans les wagonniers, il n'y avait pas tellement de vérité.
01:56 -Mais c'est quoi ? C'est les milieux ? C'est les médias ?
01:58 Ou c'est parce que vous étiez une femme ?
02:00 Parce que vous dites...
02:01 Florent Pagny, on lui disait "T'as une voix puissante, c'est magnifique",
02:04 alors que moi, on me disait "T'as une voix puissante, c'est horrible",
02:06 ou "Elle fait des grimaces", ou "Elle gueule".
02:08 -Oui. C'est vrai que...
02:09 Enfin, pas toutes les femmes, parce que Céline n'a pas subi ça.
02:12 -Et on a eu ça avec Patrick Fioré, l'autre jour, on a eu cette conversation.
02:15 -En vrai, je veux dire, j'espère que ça vous pose pas de problème.
02:17 -Pas du tout. -D'accord, d'accord.
02:19 Il a une voix extraordinaire, comme vous, masculine.
02:21 -Extraordinaire. -Si t'es un garçon.
02:23 Et il a vécu un peu ce truc d'avoir la carte ou pas,
02:26 ce que vous venez de dire.
02:28 -Et en même temps, avoir la carte,
02:29 je pense que c'est un espace qui est clos dans le temps.
02:32 Parce que je crois que quand on a, justement, cet esprit résilient,
02:36 quand on a beaucoup plus d'amour que de haine en soi,
02:39 ça peut paraître bateau,
02:40 mais on finit par traverser ce pont-là.
02:43 Et puis derrière, 20 ans après, 15 ans après...
02:45 -Là, maintenant, vous l'avez, la carte ?
02:47 -Est-ce que j'ai la carte ?
02:48 En tout cas, je vous avoue que je m'en fous de l'avoir aujourd'hui.
02:50 Finalement, c'est un peu ça.
02:51 Ça me fait juste plaisir d'être là, de continuer à être qui je suis,
02:54 enfin, d'être enfin devenue qui je suis,
02:57 et d'être tout à fait à l'aise avec le fait que si c'est imparfait,
03:01 si c'est pas aimé, c'est pas un problème.
03:03 -C'est la psychanalyse, vous aussi ?
03:06 -Moi, j'ai fait aussi... -Elle chante !
03:07 -J'ai fait aussi...
03:08 Le chant, c'est une catharsis, c'est sûr.
03:10 Vous m'avez demandé tout à l'heure si j'ai eu envie d'arrêter.
03:13 Moi, j'ai eu envie d'arrêter tout court, à certains moments.
03:15 -Ca veut dire de venir avec la vie ?
03:17 -Oui, je pensais que ça n'avait pas tellement de sens,
03:19 puisque ça, c'était ma vie.
03:20 Ma voix, c'est qui je suis.
03:22 Donc, quand on dit "on l'aime pas", on s'en fout.
03:24 Quand on dit "on aime pas une chanson", c'est pas grave.
03:26 Mais quand on vous dit...
03:27 Je déteste cette voix, cette voix est un cri,
03:30 cette voix est un hurlement.
03:31 En fait, on parle de votre âme.
03:32 On parle pas du...
03:33 C'est pas un jugement de valeur sur ce que vous faites.
03:37 C'est un jugement...
03:38 C'est une sentence sur ce que vous êtes.
03:40 -Vous avez des noms ?
03:41 -Il ressemble à ceux que la dame a vécus,
03:44 enfin, a traversé aussi.
03:45 C'est le même genre de nom.