• il y a 9 mois
"L'oeuvre de Toriyama, c'est beaucoup d'amour"
Brigitte Lecordier, la voix officielle de Son Goku, rend hommage au célèbre mangaka Akira Toriyama, mondialement connu pour son oeuvre "Dragon Ball", décédé début mars.
Elle revient sur ce chef-d'oeuvre qui lui a changé la vie.

Category

😹
Amusant
Transcription
00:00 Mon rapport à l'œuvre de Toriyama, c'est beaucoup d'amour, c'est un chemin.
00:04 Pour moi, j'ai rencontré un jour cette œuvre,
00:07 et elle m'a fait vivre 40 ans de bonheur, de rencontres.
00:11 Je ne serais pas là aujourd'hui si je n'avais pas eu cette rencontre-là.
00:14 Ça y est ! Oui ! J'ai fait un nuage supersonique !
00:21 Tu es en pleine douleur !
00:23 Quand Dragon Ball est arrivé en France, pour nous c'était vraiment un ovni.
00:26 On ne connaissait pas du tout la culture japonaise.
00:28 Elle commençait un petit peu, il y avait eu Goldorak avant.
00:31 Les animés, on ne connaissait pas, les mangas n'existaient pas en France.
00:34 Et moi, j'ai eu la chance de faire le premier essai
00:38 pour incarner un petit bonhomme avec des cheveux qui piquent,
00:42 avec une queue de singe.
00:43 On ne savait pas si c'était un petit garçon ou un petit singe.
00:46 Et j'ai eu la chance d'être choisie.
00:47 On ne pouvait pas du tout imaginer combien de temps
00:49 on allait doubler cette magnifique œuvre qui nous posait problème,
00:53 parce qu'on ne savait pas trop où on allait, ce que c'était, etc.
00:57 Je ne savais pas encore que je serais un super saiyan.
01:00 Je ne savais pas non plus, en regardant ce petit personnage,
01:02 que je serais un super héros.
01:04 Il n'avait rien d'un super héros.
01:05 Et voilà, il nous a conduit dans des aventures inimaginables.
01:10 En 89, je ne sais jamais si c'est 89 ou 90,
01:13 les Japonais, vu le succès de Dragon Ball en France
01:17 et vu leur amour pour les Seiyuu,
01:18 ont pensé que Dragon Ball avait un succès immense comme ça
01:23 en langue française grâce à ma voix.
01:25 Et ils ont eu envie de m'inviter pour rencontrer l'équipe de Dragon Ball
01:30 et mon homologue japonaise Masako Nozawa.
01:34 Au moment de cette rencontre,
01:36 on me présente un petit bouquin qui s'appelle un manga
01:39 et qu'on lit à l'envers.
01:41 Et je dis "Ah mais c'est dingue, en fait, ça vient de là."
01:44 "Oui, oui, ça vient de là."
01:46 Et du coup, on m'a amenée dans une librairie
01:49 et puis j'ai vu qu'il y avait toutes sortes de mangas
01:51 et on est pris plein l'émirate, tu vois.
01:54 Et j'étais vraiment hyper étonnée.
01:56 Nous, on ne connaissait pas ça.
01:57 Et c'est arrivé après moi, c'est arrivé dans les années 90,
02:01 91, je dirais, où le manga a commencé à arriver.
02:04 Et puis là, ben voilà, après, c'était la grande déferlante.
02:07 En fait, au départ, les gens qui nous suivaient,
02:09 c'était les personnes du Club Do, qui sont maintenant grands,
02:12 avec qui je travaille, comme les Davy Mourier, les Balak, tout ça.
02:16 Eux, ils ont grandi avec ça.
02:20 Et ils sont tellement attachés à ces personnages et à nous,
02:24 aux voix qu'ils ont eues quand ils étaient petits.
02:27 C'est génial aussi.
02:28 Il y a une grosse tendresse.
02:30 Et puis, ces gens-là ont partagé avec vous,
02:33 avec votre génération, parce qu'ils ont eu des enfants.
02:35 Vous, vous avez découvert Dragon Ball, puis Dragon Ball Z,
02:38 puis Kai, puis GT.
02:40 Et puis, aujourd'hui, il y a les petits qui découvrent S
02:44 et les parents disent "ouais, mais c'est bien S."
02:47 Mais nous, on avait le vrai Dragon Ball.
02:50 Et du coup, les petits reviennent sur le premier Dragon Ball.
02:53 Souvent, à ma table, quand je demande aux enfants,
02:56 je dis "toi, tes Dragon Balls, super."
02:59 Ils disent "ouais, mais j'ai regardé les premiers.
03:01 Vraiment, j'aime beaucoup Goku quand il est petit.
03:03 C'est magnifique."
03:05 Donc, ça continue.
03:06 Puis là, il y a Daima qui devrait arriver.
03:08 Je croise les doigts.
03:09 Je ne sais pas exactement ce qui touche le plus les gens,
03:11 mais je pense que c'est l'histoire d'une initiation.
03:14 On est tous passés par là.
03:15 On est enfant.
03:17 On doit grandir.
03:18 On rencontre des gens chouettes.
03:20 On rencontre des aventures.
03:21 On n'est pas super Saiyan, malheureusement,
03:23 mais on aimerait bien l'être.
03:25 Et ça donne envie.
03:27 Ça donne envie de ressembler à ces personnages.
03:29 Et en même temps, ce qui est génial,
03:30 c'est que ces petits personnages, ils sont un peu comme nous,
03:32 un peu comme tout le monde.
03:34 Gohan, il fait ses devoirs.
03:35 Il se fait disputer par sa maman.
03:37 Bon, il passe par la fenêtre des fois pour aller se battre avec son père.
03:40 Mais tu vois, il y a les interdits qui sont passés, etc.
03:45 Donc, je pense que ces personnages nous parlent à chacun.
03:48 On est tous quelque part, Vegeta, Goku, Gohan.
03:52 Et pour les filles, pareil, C-18, elle est magnifique
03:54 parce qu'en fait, au départ, c'est une cyborg.
03:57 Et puis, elle apprend à devenir humaine.
03:59 Videl, elle, c'est une petite nana qui a l'air de rien.
04:03 En fait, qui est un super héros et qui est une super combattante.
04:06 Et je pense qu'on a tous vécu ça dans l'enfance
04:09 ou dans notre construction.
04:10 Les tortues, génial.
04:12 Nos maîtres qui sont en même temps où on est admiratif.
04:16 On se dit, il est quand même un peu chelou.
04:19 Et on a tous eu ça quelque part, des gens qui ne sont pas complètement parfaits.
04:24 Voilà.
04:24 Et nous, nous ne sommes pas complètement parfaits.
04:27 Et ça, Toriyama a su nous l'enseigner.
04:29 Pour moi, Dragon Ball, c'est la vie.
04:32 Je le dis tout le temps.
04:33 Ma génération de comédiens et moi beaucoup,
04:35 j'ai été un peu mise à l'écart parce que j'aimais bien,
04:40 justement, la culture japonaise, les animés, etc.
04:43 Et que ce n'était pas très bien vu, en fait, dans notre culture.
04:46 Il y a beaucoup de parents qui ne voulaient pas que les enfants lisent des mangas
04:49 parce que ce n'était pas de la culture.
04:51 Ce n'est pas des livres.
04:51 Mais pour moi, oui, le manga, c'est de la littérature.
04:54 Et ce qui est chouette, c'est qu'à travers le manga, on peut parler de tous les sujets.
04:58 Et puis, il faut dire qu'aujourd'hui, tous les mangakas que je rencontre,
05:01 que ce soit à Japan Expo, que ce soit sur mon chemin,
05:04 même les mangakas français, les mangakas thaïlandais de tous les pays,
05:08 je pense, à chaque fois, ils te disent "vous m'avez inspiré".
05:10 Alors, ils s'adressent à moi, mais en fait, c'est Toriyama les a inspirés.
05:14 Toriyama, il a une patte, il a une façon de s'exprimer,
05:17 il a les cases qui débordent.
05:20 C'était nouveau, aujourd'hui, c'est quotidien.
05:22 Il faut continuer à faire vivre Dragon Ball.
05:24 Et puis là, il y a Daima qui arrive.
05:26 J'espère que ça va être une réussite et qu'ils vont garder les voix d'origine.
05:29 Si tu vois ce que je veux dire.
05:33 Ce qui serait chouette, c'est de découvrir tout l'ensemble de son oeuvre.
05:38 Parce que moi, souvent, je vais dans une librairie manga
05:41 et je prends un petit livre, je dis "ça a l'air sympa"
05:43 et puis je vois Toriyama.
05:45 Et combien de fois ça m'est arrivé ?
05:47 Parce qu'on parle de Dragon Ball, mais en fait, il a une oeuvre considérable.
05:50 Il n'a pas arrêté de toute sa vie de créer, créer, créer, créer.
05:54 Et du coup, tu découvres des oeuvres comme ça dont on n'a jamais parlé.
05:58 Et ça serait bien de dire "ben voilà, maintenant,
06:01 on connaît Dragon Ball, on connaît son auteur,
06:04 eh bien allons voir le reste".
06:06 Mais c'est sûr, ça va se faire.
06:08 Je suis sûre, naturellement.
06:09 Et Dragon Ball est tellement porteur, il est tellement l'œuf, en fait,
06:13 de nous tous, de combien de générations,
06:16 que tout ce qui va éclore de ce dessin animé, de cet animé, de ce manga,
06:24 on ne le connaît pas encore, mais il va y avoir beaucoup de choses.
06:27 Donc, Dragon Ball, c'est la vie.
06:30 *Bruit de téléphone*
06:31 -TOMINI !
06:31 *Bruit de téléphone*

Recommandations