Titre original: Brigitte Fontaine, Réveiller les Vivants
Titre anglais: Brigitte Fontaine, Waking the Living
Année de sortie: 2023
Genre: Documentaire
Réalisateur: Benoît Mouchart, Yann Orhan, Aurélien Guégan
Durée: 1h40
Synopsis:
Ce film documentaire retrace la carrière de Brigitte Fontaine, figure incontournable de la scène musicale française depuis plus d'un demi-siècle.
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MusiqueTranscription
00:00 Du coup alors voilà...
00:03 A mon avis y'a un qui prend le coup, je comprends pas bien.
00:08 Je suis Brigitte Fontaine.
00:10 Vous n'êtes pas la maquilleuse ?
00:11 Bah non, pas du tout.
00:13 Je suis une chanteuse, enfin, entre autres.
00:17 Les bébés ont besoin de lait et le père ne peut leur en donner.
00:27 Moi j'avais envie de m'amuser quand je faisais de la télévision.
00:33 Ça continue, il faut toujours tailler des pipes au producteur.
00:37 On croyait que j'étais folle.
00:40 Et puis alors on m'invitait parce que j'étais folle.
00:44 C'est parce que je suis conne et que tout le monde est con parce que j'ai raté ma vie.
00:54 Le grand public l'a pas capté à cause de toutes les clowneries.
00:57 C'est Brigitte Fontaine que je vous sors d'accueil !
00:59 Autant que vous avez pas vu, elle a l'air superbe.
01:03 Ouais, c'est vrai.
01:04 Le masque de clown a été dévastateur d'une certaine manière.
01:09 Il a même pas écouté le livre !
01:11 Peut-être le fait qu'il soit une femme fait qu'on lui passe moins de choses.
01:15 Y'a un prix à payer pour l'authenticité.
01:17 Je pense que c'est ça Brigitte, elle est juste entière.
01:23 Il faut l'apprendre comme elle est.
01:25 C'est très rare des grands artistes, et c'est vrai que quand je vois Brigitte, je la reconnais comme une des grandes.
01:33 Y'a qu'elle qui écrit comme ça, c'est de la très grande poésie.
01:37 C'est vraiment sa position à elle de dire "moi je suis ailleurs".
01:43 "Aimez-moi comme ça, comme je suis, mais je peux pas être comme vous".
01:50 Être rebelle c'est évident.
01:52 Je suis révolté depuis toujours, contre tout.
01:58 Y'a pas d'âge pour être rebelle qu'elle dit Brigitte.
02:07 Je vous déteste !
02:10 Vous aussi ?
02:12 On est fiers pour s'entendre alors.
02:14 Brigitte.
02:18 Brigitte.
02:19 Brigitte.
02:21 Toujours au fond des cafés
02:27 Comme au fond de moi
02:35 Tu ne veux pas qu'on te voie
02:45 Pourquoi ?
02:47 Pourquoi ?
02:52 Je me rappelle une nouvelle de Clarisse Lispector.
03:05 Y'a une vieille dame qui va voir le gynécologue.
03:12 Et qui... bon tout va bien.
03:15 Timidement, à la fin, elle demande au docteur
03:21 "Docteur, quand est-ce que ça s'arrête ?"
03:26 "Quoi madame ?"
03:31 "Le désir."
03:36 "Ah ça madame, jamais."
03:42 Je suis un poète.
03:45 Je rêve et je flash
03:48 Sur les lueurs du liquide vaisselle.
03:52 Brigitte Fontaine c'est quand même une des artistes
03:57 qui dans mon travail est celle que j'écoute à chaque fois que je ne sais plus.
04:02 C'est-à-dire que pour moi ça a toujours été une révélatrice de la création.
04:08 La folie des grandeurs, des filles d'aujourd'hui
04:11 C'est comme un mal de coeur dans un avion taxi.
04:15 Elle a dû se battre 100 fois plus que les hommes
04:19 pour avoir pas du tout le même niveau de reconnaissance.
04:24 Alors que là je trouve ça génial qu'on ait une grande artiste
04:27 qui ait pris autant de liberté avec toutes les formes.
04:30 La folie des grandeurs, des filles d'aujourd'hui
04:35 C'est mon plus grand péché.
04:38 Depuis toujours j'écris dans des cahiers.
04:41 Donc j'écris n'importe quand.
04:44 Et pour dire la vérité, quand j'écris, surtout quand j'écris,
04:49 je me sens libre.
04:53 Mais parlons d'autre chose.
05:03 On devrait jamais emmener les enfants aux enterrements.
05:07 Quand j'étais toute petite à Plouillet,
05:12 il y a eu une petite fille qui est morte de la diphtérie.
05:16 Tous les enfants étaient convoqués à l'enterrement.
05:22 Je me suis dit que je devais me faire un petit peu de la folie.
05:29 Et je me suis fait un petit peu d'enterrement.
05:32 Il y avait les parents, au début du cortège,
05:39 qui hurlaient de douleur.
05:43 Et c'était terrible, terrible, terrible.
05:47 L'abominable alcool va à l'envers.
05:52 Le trou, atroce.
05:55 Traumatisant.
05:58 Je me l'ai laissé.
06:00 Je sentais les grands,
06:06 comme une rumeur de fantômes autour de moi, autour de nous, les enfants.
06:12 La première fois que j'ai été à l'école, j'avais cinq ans.
06:21 Mes enfants, le 19e siècle est terminé.
06:27 À ma place, comme ça, je me suis mis à chanter normal, quoi.
06:32 Eh bien, non, il ne fallait pas.
06:36 Alors j'étais complètement ébahi et poustouflé qu'on ne puisse pas chanter.
06:42 Ça m'est resté comme un coup, presque comme une gifle.
06:47 On ne court pas.
06:52 On baisse les yeux.
06:56 Les adultes se conforment à des règles.
06:59 Et moi, je n'aime pas me conformer à des règles.
07:20 J'ai l'impression qu'ils nous menaient dans une voie complètement idiote, raide.
07:28 À Morlaix, c'était merveilleux.
07:41 Mais à Brest, c'était très laid.
07:45 Évidemment, ce n'est pas de leur faute. Ils ont été bombardés.
07:50 Ma mère était très autoritaire.
07:53 Mon père n'était pas autoritaire.
07:56 Mon père et ma mère jouaient au théâtre avec une troupe d'amateurs.
08:03 J'avais 7-8 ans.
08:06 Et le leader de la troupe m'appelait "notre critique".
08:10 Parce que je lui disais "non, ça, ça ne va pas, ça ne va pas aux répétitions".
08:16 Quand j'étais petite, j'avais un gilet en ancora rose qui s'arrêtait
08:26 avant les côtes flottantes.
08:30 Les vieux messieurs m'aimaient beaucoup.
08:36 Mon adolescence a été très dure.
08:39 Je ne parlais à personne.
08:45 Je ne pouvais pas supporter comment on me regardait.
08:47 C'était comme de la lave brûlante, les regards.
08:52 C'est bizarre, hein ?
08:59 Vers 15-16 ans, je ne protestais pas.
09:08 Je me contentais de faire des dessins et d'écrire de la main gauche.
09:14 J'étais assez intellectuelle, quoique très dissipée.
09:18 Quand je suis montée à Paris, j'ai fait d'abord du théâtre.
09:29 J'ai un camarade qui m'a dit "mais pourquoi tu veux chanter alors que tu es une actrice ?"
09:42 "Mais pourquoi tu veux chanter alors que tu es une actrice unique ?"
09:44 "Des chanteuses, il y en a plein."
09:47 Je savais que j'écrirais et que ce serait peut-être ma principale passion.
09:58 J'ai commencé, j'allais traîner dans les bastringues.
10:04 J'avais très peur.
10:08 Et donc, je faisais très peur aux gens.
10:13 J'avais peur de tout.
10:16 J'avais peur de tout.
10:19 J'avais peur de tout.
10:23 Et donc, je faisais très peur aux gens parce que j'y allais, je fonçais.
10:51 Evidemment, ce qui m'intéresse, c'est de chanter ce que j'écris.
10:56 Ce qui n'est pas du tout, du tout fréquent pour les femmes.
11:02 À ce moment-là.
11:04 Juste avant, il y avait Brel, Brassens, Ferré.
11:10 Et puis arrive une femme qui ravage tout.
11:17 Je suis une poupée et je suis un gibier.
11:21 Je suis la femme.
11:26 Si j'ai un nez, si j'ai deux pieds, comme si j'étais un être humain, c'est pour ne pas les orienter.
11:36 Si j'ai deux yeux, si j'ai deux mains, c'est seulement pour faire illusion que l'homme soit pas dépaysé.
11:43 Brigitte ne sait absolument jamais ce qu'elle va vous dire avant.
11:46 Elle fait partie de ces gens qui provoquent une surprise perpétuelle quand on est à ses côtés.
11:51 C'est ça qui se passe.
11:53 Son positionnement est assez transversal parce qu'elle commence avec le jazz d'une certaine manière.
11:59 Un peu comme Gainsbourg dans les années 60.
12:02 Ils sont très proches d'ailleurs dans leur trajectoire.
12:06 Poète, prends ta livre.
12:10 Que dire qu'il ne me manque que la parole.
12:19 Je voudrais que les chansons soient une espèce de petit événement, une espèce de jeu avec les gens.
12:27 Il se passe quelque chose entre nous de très rapide et terrible ou drôle.
12:34 Elle était tellement éblouissante, aussi de beauté, de grâce, comme un chat.
12:42 Et tellement perso, tellement original.
12:45 Jeune c'était un esprit.
12:47 Quand elle plante la lame, c'est rock'n'roll.
12:50 Je fais partie d'une génération qui écoutait très peu d'artistes français.
13:00 On écoutait plutôt volontiers la musique anglo-saxonne.
13:04 Et Brigitte faisait partie de cette sorte de liste d'artistes français qu'on écoutait sans complexe ou culpabilité.
13:11 Il y a quelque chose qui me frappe quand j'écoute Brigitte Fontaine.
13:28 Cette espèce d'amour des mots qui existe.
13:32 On aime bien jouer avec les mots.
13:34 Je les goûte et je les mange.
13:37 Ils sont bons.
13:39 Je les garde longtemps dans ma bouche et après je les avale.
13:42 Même s'ils ne vont pas ensemble, ça fait une combinaison magique.
13:46 Et le reste vient après.
13:49 J'aime les brutaux aux larges coups cuivrés
13:53 Qui gardent un chapeau pour me déboussoler
13:58 Elle est fascinante.
14:04 C'est très théâtral et à la fois très inspiré.
14:06 Brigitte a une plume exceptionnelle.
14:09 A ce côté fatal des mots, les mots qui tombent comme ça, comme des coups près, comme des évidences.
14:16 C'est l'esprit qui va avec.
14:18 C'est ce côté, cette rébellion inspirée qui fait qu'il y a un petit piment.
14:23 Ce n'est pas juste des jolis mots.
14:25 La page blanche est un gros bonbon au citron que je vais déguster.
14:37 La peur de la page blanche, excusez-moi, mais je ne connais pas.
14:44 Je ne crois à l'inspiration, je ne crois qu'à ça.
14:47 Il y a eu toujours des chansons d'hommes qui ont raconté les femmes.
14:58 Ensuite, il y a eu des chansons des femmes qui se racontaient souvent par le regard des hommes.
15:02 Et ensuite, il y a Brigitte Fontaine qui arrive et qui dit
15:05 "Moi, je veux être aimée sans ma peau, sans mes cheveux."
15:08 Je voudrais partir avec un carnet de jeans tours très orienté.
15:13 À la base, ce serait un personnage de mutante, si on veut,
15:16 avec le crâne entièrement rasé, sans vêtements, on s'arrangera,
15:20 avec une espèce de folie, de pureté.
15:23 Tout ça dans un langage très direct.
15:26 Une balle dans le simple appareil d'une fille arrachée au sommeil éternel.
15:33 Éternel.
15:35 Avec des chaires, c'est trop facile, c'est vulgaire et c'est malhonnête.
15:41 J'aime ce qui est difficile, je veux qu'on aime mon squelette.
15:47 Je veux être aimée pour le pire, je veux être aimée pour mes os.
15:55 Je veux que les hommes me délirent comme des chiens sentimentaux.
16:00 Je veux être aimée pour moi-même et non pas pour mes ornements.
16:06 Je veux être adorée quand même sans cheveux, sans chair et sans gants.
16:12 Je me cite moi-même.
16:14 Moi, j'aime ce qui est rasibus, net et clair et un petit peu barbare.
16:25 La féminité avec le contraste des cheveux tendus, ça me fait kiffer.
16:31 Elle a un côté un peu martien, comme si elle était un espèce de personnage un peu extraterrestre.
16:38 Je me suis trouvée là
16:41 Dans ce corps inconnu
16:45 Pour Dieu, ces quelques-uns-là, je ne les ai jamais su
16:53 Soudain parachutée
16:56 Dans ce monde étranger
17:01 Ange au supermarché, il m'a fallu danser
17:08 La java des terriens
17:11 C'est très difficile de parler de cette angoisse qu'elle a de l'incarnation et de l'horreur de la condition humaine.
17:18 Je fais un genre humain
17:21 On est tous des mutants, mais on dirait que moi seule, je me rends compte.
17:27 Je fais un genre
17:31 C'est une histoire invraisemblable de naître et d'être propulsée dans un corps comme ça
17:40 et d'être au milieu de cette chose ahurissante.
17:46 C'est pire que n'importe quelle histoire de science-fiction qui aurait pu être imaginée par un barge quelconque.
17:54 J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur. J'ai peur, j'ai peur de tout.
18:04 Qu'est-ce qu'il y a encore ?
18:07 Là
18:10 Et ben quoi là ?
18:15 Ben là, qu'est-ce que c'est ?
18:17 Dans la pièce qu'on avait écrite avec Ygelin, elle découvre son corps
18:24 comme si c'était une âme qui découvre.
18:27 Et puis elle dit "Regardez ce que j'ai regardé"
18:30 C'est des doigts.
18:32 C'est pas grave, tu sais.
18:35 C'est quelquefois un peu gênant, mais ça n'est jamais douloureux.
18:40 J'en ai déjà au moins dix des doigts, des tas de doigts.
18:44 Bravo, c'est la fête.
18:47 Il n'y a pas de raison pour que ça s'arrête en plus.
18:50 Mais t'affole pas, de toute façon on peut pas en avoir plus.
18:53 Et là, j'ai encore deux tiges là.
18:56 Pourquoi que j'aurais pas des doigts au bout pendant qu'on y est ?
18:59 On a peur et on voulait que les autres aient peur aussi.
19:03 Vous avez peur, généralement ?
19:07 On les fait rire un petit peu, mais en les faisant rire si c'était possible.
19:11 C'est des choses qu'on avait dans la tête, qui nous hantaient
19:14 ou qui nous faisaient rire ou qui nous faisaient peur
19:16 ou qui nous empêchaient de dormir, nous.
19:18 On t'a dit que c'était tout !
19:20 Alors maintenant, tournons la page, t'es trop bête, tu vois.
19:22 Et ça !
19:24 C'était ça, j'en suis sûre, alors.
19:27 La pièce a fait un malheur pendant des années.
19:34 On m'avait joué en Suisse, en Belgique, même à Vienne
19:39 avec une traduction simultanée dans les oreilles.
19:44 Maman, j'ai peur.
19:48 Si on avait voulu prolonger plus notre temps,
19:51 ça nous aurait apporté sans doute des choses intéressantes
19:55 et de l'argent en particulier.
19:57 Je n'ai pas envie de faire des choses qui vont durer.
20:01 J'ai envie de faire des cadeaux comme ça, qu'on jette après,
20:04 mais qui sur le moment sont des cadeaux empoisonnés.
20:09 Et après, on en fait un autre.
20:12 Beaucoup de gens croient que Jacques et moi,
20:20 nous étions frères et sœurs.
20:23 C'est vrai, nous étions frères et sœurs de cœur.
20:30 Autrement, non.
20:31 Il y en a aussi qui ont cru qu'on était des amants.
20:35 Ce n'est pas la vérité.
20:38 Mon père a rencontré Brigitte à peu près au même moment qu'il a rencontré ma mère.
20:45 Entre Jacques et Brigitte, c'est assez rare des gens qui se reconnaissent,
20:52 qui se voient, en fait.
20:56 Je te vois, je sais qui tu es, et toi, tu sais qui je suis.
21:00 Ils sont tous les deux sortis d'un film de Fellini.
21:05 Fauchés, mais contents.
21:07 Le talent souffle où il peut.
21:10 J'espère bien que pour eux, un jour, ce sera la tempête.
21:13 Voici, en liberté, Brigitte Fontaine et Jacques Ejard.
21:17 Cet enfant que je t'avais fait, pas le premier, mais le second,
21:26 T'en donnais l'âme, te souviens-tu ?
21:32 Je me souviens tout d'un coup que certaines personnes croient
21:38 que c'est une chanson sur l'avortement.
21:41 Non, mais n'importe quoi.
21:44 Mais cet enfant où la tumeur
21:47 Tu ne fais attention à rien.
21:52 C'est juste une farce très sérieuse.
21:57 Alors, je vous en prie, arrêtez vos conneries.
22:01 Je n'en puis plus.
22:04 Vous êtes tout à fait charmant.
22:10 Mais ça suffit pour aujourd'hui.
22:14 Quand une chose comme ça se passe,
22:17 que tu vois vraiment la personne et que tu la comprends vraiment,
22:20 c'est pour la vie.
22:22 Le grand plaisir de la vie, c'est de pouvoir insulter ses amis.
22:25 C'est un pauvre mec.
22:27 C'est la lourdeur incarnée.
22:29 Cette fille n'a aucune race.
22:31 Il y a des gens qui l'adorent parce qu'ils trouvent que ses paroles sont légères.
22:34 C'est un ouf.
22:37 Le travail avec lui a été une grande joie.
22:40 C'est un amusement extraordinaire.
22:44 Et en même temps, un travail très sérieux.
22:52 Pourquoi ?
23:03 Pourquoi tout ça ?
23:07 Pourquoi ce jeu ?
23:09 Nous brodons des flammes sur le ciel souffrant,
23:20 sur l'envers du décor.
23:31 Oui, la mort travaille comme une araignée.
23:36 Elle tisse sa toile dans les frigidaires.
23:42 Et nous l'éclairons avec nos lampes de poche.
23:47 Je veux vivre.
23:50 Vivre.
23:53 Les livres sont plus importants.
23:59 Peut-être moins que les disques.
24:02 Quand j'écris des livres,
24:06 les mots, je les cajole, je les sculpte, je les caresse.
24:12 Je trouve simplement qu'il est souhaitable que,
24:17 quand on écrit quelque chose,
24:19 on soit le plus exact possible vis-à-vis de ce qu'on voit ou qu'on ressent.
24:25 Peu importe si c'est noir ou rigolo en même temps.
24:29 Moi, ce que j'aime souvent,
24:31 j'ai une prédilection personnelle pour la rigolade
24:35 avec quelque chose de carabiné.
24:38 Elle a écrit des pièces de théâtre, des romans, de la poésie,
24:42 elle a fait des chansons.
24:44 Elle se met dans la forme
24:47 et au final, il faut qu'elle y foute le bazar.
24:51 Mon cœur est un mégot
24:55 qui ne peut pas s'éteindre.
25:01 Les gens qui m'apprécient,
25:06 ils me jettent à la figure que je suis quelqu'un de libre.
25:10 Une femme libre, blalalala...
25:16 C'est pas vrai, je suis entravé,
25:19 comme tout le monde, d'ailleurs, je crois.
25:24 Ce sera tout à fait
25:26 comme à la radio.
25:30 Ce ne sera rien, rien que de la musique.
25:35 Ce ne sera rien, rien que des mots, des mots.
25:41 Ce sera tout à fait comme à la radio.
25:46 Ce ne sera rien, rien que de la musique.
25:52 Ce sera tout à fait comme à la radio.
25:56 Je suis révolté depuis toujours contre tout,
26:01 contre la façon dont tourne le monde,
26:06 tout juste un peu de bruit,
26:10 surtout contre le consensement de la médiocrité.
26:18 À son ensemble, au Chicago,
26:21 ils faisaient de la musique,
26:24 "Great Black Music".
26:27 C'était le "Black Power".
26:30 Ils étaient vraiment merveilleux.
26:34 Nous jouions avec Islam,
26:44 et Ariski, que je connaissais à peine,
26:47 dans un petit théâtre.
26:50 Ils jouaient avant,
26:53 comme c'était plus ou moins improvisé, ce qu'on faisait.
26:57 Ils sont passés jouer avec nous.
27:01 Il fait froid dans le monde.
27:06 Il fait froid.
27:12 Il fait froid.
27:16 Comme à la radio, c'était un des albums qui circulaient,
27:21 c'était des années où les albums étaient chers.
27:25 Il y en avait un qui l'achetait,
27:28 et on se le prêtait à tour de rôle.
27:31 Il y a des incendies qui s'allument.
27:35 Feu !
27:39 Il s'allume dans certains endroits,
27:42 parce qu'il fait trop froid.
27:45 Il fait trop froid !
27:48 Il y a quelque chose de la puissance chez Brigitte.
27:53 Elle a une forme de connexion,
27:57 de fluidité, de connexion créative ou spirituelle.
28:01 On ne sait pas ce que c'est, mais on sait que ça existe.
28:06 Traduisez !
28:09 On est impacté, choqué, bousculé.
28:16 On est face à une personnalité radicale.
28:20 C'est rare de nos jours, même à l'époque, que ça frappe l'esprit.
28:25 Je suis obligée de faire peur,
28:28 car je suis un reflet des choses qui se passent.
28:34 Je ne peux pas m'empêcher de faire ça.
28:36 Mon Dieu, mon Dieu !
28:40 Merci d'avoir inventé Marx.
28:43 Vous n'étiez pas forcé.
28:46 Ce qui m'a plu dans "Comme à la radio",
28:49 c'est le côté poétique, poilant, poignant.
28:53 J'ai 26 ans, mais seulement 4 d'utile.
29:00 Levez-vous.
29:03 Rien à rien.
29:04 Il y a un côté en sa manière d'exprimer les choses qui est enfantin.
29:08 J'aimais ça.
29:10 Ça me faisait rire.
29:12 Je souhaite toujours qu'un ouragan m'emporte.
29:15 C'est pourquoi je me suis attachée sur ce fauteuil
29:18 avec des sangles de vélo.
29:21 J'aime toutes les histoires qui commencent par
29:31 "C'était une fois..."
29:33 Après le Harts Ensemble au Chicago,
29:45 il y a eu un resquément.
29:48 Une boule d'énergie qui était comme une petite fournaise.
29:52 Vous êtes chanteuse ?
29:54 Vous êtes percussionniste ?
29:56 Ah, j'étais percussionniste.
30:00 J'ai joué des cuillères et des fourchettes à escargots.
30:02 Mon amoureux est mon partenaire favori.
30:13 C'est un grand mélodiste.
30:18 C'est le seul qui puisse être à la hauteur de la bizarrerie de mes textes.
30:28 Et lui, il est formidable.
30:31 Qui ça ?
30:33 Toi !
30:35 Elle dit qu'elle a rencontré Arezki et ils ont bossé ensemble pendant trois ans.
30:42 Et puis un jour, hop, elle est tombée amoureuse.
30:45 Je trouve ça hyper beau comme histoire.
30:47 Au bout de trois ans de boulot constant avec quelqu'un, clac !
30:51 Quand je vais chez eux,
30:54 des fois, tu es vraiment perdu temporellement.
30:57 Tu pourrais être avec des artistes en 1830,
31:00 et ce serait exactement pareil.
31:02 Et tu pourrais être aussi avec des gens, elle et lui,
31:05 qui viennent d'un futur hyper sophistiqué.
31:08 Tu pourrais être avec une espèce de jeune sorcière celte
31:13 dans une prairie sauvage il y a 2500 ans.
31:19 Nous avons connu des merveilles,
31:22 des dragons et des nuits de veille.
31:27 Nous avons connu mille morts
31:32 et résurrection à l'aurore.
31:36 Tu vas me pousser, je te connais.
31:40 Pourquoi tu veux que je te pousse ?
31:42 Ah bon, elle a peur que je la pousse.
31:47 Quand des fois tu les vois tous les deux,
31:49 c'est vraiment le couple le plus mignon de la Terre.
31:54 Areski et moi, nous travaillons toujours ensemble
32:00 et nous jouons ensemble tous les deux
32:03 avec des instruments de percussion
32:08 et des petits instruments d'enfants.
32:10 Et on a été jouer partout, partout, partout.
32:14 La plupart du temps, on essaie de ne pas jouer sur les scènes.
32:18 On va jouer dans le hall ou bien sur un escalier.
32:21 On s'accroche les micros autour du cou et on saute partout.
32:25 Les concerts de Brigitte et Areski dans les années 70,
32:30 c'était extrêmement drôle.
32:32 C'était presque du théâtre de rue.
32:34 Ça semblait être de l'improvisation.
32:36 C'était aussi très iconoclaste, comique.
32:39 Une seconde avant d'entrer sur scène,
32:41 nous ne savions pas ce que nous allions faire,
32:46 à part les chansons que nous attrapions au vol.
32:51 Le déroulement était très vivant.
32:56 Quand l'année est passée,
32:59 on a eu un grand défi.
33:02 On a eu un grand défi.
33:06 Les chansons de Brigitte et Areski
33:08 sont devenues un des plus grands défis
33:11 pour les enfants de la région.
33:14 On a été très content.
33:17 On a été très content.
33:20 On a été très content.
33:23 On a été très content.
33:26 On a été très content.
33:29 On a été très content.
33:33 J'en ai passé des nuits à douter du soleil
33:38 J'en ai passé des jours à douter des étoiles
33:44 J'ai rêvé dans un buis
33:47 La chute et le sommeil
33:50 La musique d'Areski a apporté dans le texte de Brigitte
33:54 et dans ses mélodies quelque chose de très oriental.
33:58 J'en ai passé des nuits à douter du soleil
34:02 C'est un art de la mélodie,
34:04 même de la ritournelle,
34:07 parce que c'est des mélodies souvent très accessibles.
34:10 Tu te prenais pour rien
34:13 Tu te prenais pour tout
34:16 Je te prenais pour tout
34:19 Il n'y a pas d'orchestre symphonique,
34:22 il n'y a pas de groupe, il y a juste deux voix.
34:25 C'est vraiment que l'idée.
34:28 Et ça, quand c'est bien fait, ça ne vieillit pas.
34:31 Tu me prenais pour moi, tu me prenais pour toi
34:34 On n'est pas en couple, on est tous les deux.
34:37 Oui, c'est ça.
34:39 D'ailleurs, je me souviens, ça m'avait fait rire,
34:42 le journal Vogue, elle me parle de ça,
34:45 elle me dit, tu sais, le journal Vogue en Amérique,
34:48 ils veulent sortir un article et tout ça,
34:51 et puis la rédactrice, elle l'appelle.
34:54 Et elle lui dit,
34:58 "Bon alors, on voudrait que vous nous parlez de votre couple."
35:03 Elle a dit, "Couple ? Il n'y a pas de couple ici."
35:07 Et puis elle a raccroché.
35:10 L'amour, l'amour, l'amour, toujours le vieux discours
35:14 Soit divin, soit humain, idem le baratin
35:18 Jusque dans les WC, je ne veux plus par pitié
35:22 Faudrait changer de disque, entreprise à haut risque
35:27 Comment dire qu'il s'agit d'une lutte d'inconciliable ?
35:32 Ça peut être le dedans et le dehors, ou bien l'eau et le feu,
35:36 ou un homme et une femme.
35:39 L'amour, c'est du pipeau, c'est bon pour les gogo.
35:49 L'amour, c'est du pipeau, c'est bon pour les gogo.
35:56 L'amour, quand je l'ai fait présenter à moi,
36:02 avec sa Mercedes rose, et sa poitrine nue et dorée,
36:10 je l'ai laissé sur le bord de la route,
36:13 et je suis planté dans une bûche d'eau.
36:17 Oui, mais il y avait un chien qui pleurait.
36:23 Je suis très très conne, mais hypocrite.
36:26 Donc là, par exemple, vous me voyez, je souris, je lis des choses aimables,
36:31 mais en fait, je suis méchante et je suis conne.
36:39 Et je suis incapable de passer l'aspirateur,
36:47 parce que je suis conne,
36:52 parce que je suis conne,
36:54 parce que je suis conne,
36:58 conne,
37:01 conne.
37:04 Elle fait peur, elle peut faire peur,
37:07 mais on voit bien que c'est une protection à sa tendresse.
37:10 C'est sûrement la femme la plus tendre que j'ai rencontrée,
37:13 et pour se protéger, elle fait un peu peur aux autres,
37:17 pour essayer de préserver cette tendresse.
37:21 [Musique]
37:28 Si vous ne comprenez plus rien à rien, pensez à autre chose.
37:34 [Musique]
37:39 Si vous pensez que les femmes sont moins bêtes que les hommes,
37:44 pas encore au bout de vos peines.
37:48 [Musique]
37:58 Masculin à sa femme.
38:01 [Musique]
38:17 Je ne suis pas, je n'ai jamais été féministe,
38:21 parce que j'ai horreur des noms eniste,
38:24 et je ne suis rien eniste,
38:27 sauf peut-être, si je peux me permettre, artiste.
38:33 Mais je suis solidaire avec toutes les meufs, les gonzesses, etc.
38:43 [Musique]
38:53 Alors dans la chanson "Oulèfnek",
38:56 moi aussi, je change de cabine,
39:00 et Rensky chantait en français.
39:04 [Musique]
39:12 Moi aussi, j'ai connu l'humiliation
39:16 que subissent les femmes de la part des hommes, le mépris.
39:20 [Musique]
39:25 Il y a eu de longues époques où les mecs me draguaient, disons, fortement,
39:31 et où je cédais alors que je n'avais pas envie du tout.
39:34 Du coup, il y avait beaucoup d'avortements.
39:38 [Musique]
39:41 Sur la question de l'avortement, je me demande si cette loi aurait eu lieu.
39:44 Cela n'est pas commencé par signer le manifeste des 343,
39:47 on nous a appelé quelques fois les 343 salopes.
39:50 [Musique]
39:52 Le manifeste où nous disions que dans notre vie, nous étions toutes faites avorter.
39:57 [Musique]
39:59 Évidemment, j'ai signé.
40:01 Bon, bien sûr, c'est la moindre des choses.
40:05 [Musique]
40:32 Je voulais faire en sorte que l'on sache que les femmes sont des créatrices
40:39 et ont toujours été des créatrices.
40:43 [Musique]
40:52 Elle a envie d'être libre et de faire un jour quelque chose et le lendemain autre chose.
40:57 Elle a envie de pouvoir penser une chose et le lendemain autre chose.
41:01 [Musique]
41:04 C'est hyper enfermant d'être la chanteuse féministe révolutionnaire rebelle
41:10 parce que ça l'enferme dans une case.
41:13 [Musique]
41:18 [Musique]
41:26 Dans les années 80, elle a traversé des années un peu compliquées.
41:30 Elle a dit au Japon que c'est revenu d'ailleurs avec le nougat.
41:32 [Musique]
41:45 C'est une tragédie cette chanson.
41:48 C'est la panique dans le pays. Il y a une pénurie de nougat.
41:53 [Musique]
41:59 Je ne comprenais pas pourquoi une artiste de cette trompe et de cette qualité
42:02 n'arrivait pas à trouver une maison de disques en France digne de ce nom pour épauler sa carrière,
42:07 pour l'accompagner, pour accompagner son talent.
42:10 [Musique]
42:25 Ce sont des années aussi où Brigitte a produit des disques qui ont été des succès commerciaux aussi.
42:30 Ce qui est vraiment important après une longue traversée un peu compliquée.
42:35 "Egerie" de Jacquie Jelin, c'est comme ça qu'on vous a connue.
42:38 Egerie, mon cul !
42:40 Egerie, c'est une inspiratrice. Or, je ne suis pas une inspiratrice, je suis une créatrice. Ha ha ha !
42:48 Tout d'un coup, elle a fait des disques d'or, etc.
42:52 Et à un moment, les gens ont commencé à la reconsidérer comme une artiste qui est là
42:56 et pas seulement comme une artiste "underground", un peu perchée.
43:01 [Musique]
43:30 [Musique]
43:36 La célébrité ne me motive pas du tout.
43:41 Ce qui me motive, c'est de faire ce que je veux.
43:45 De faire ce que j'ai envie.
43:47 [Musique]
43:56 [Musique]
44:00 Je comprends qu'à un moment donné, Brigitte Fontaine dise "bon, je suis là, il va falloir compter avec moi".
44:06 C'est normal qu'à un moment, elle aille chercher M.
44:09 [Musique]
44:13 Parce qu'en fait, si on ne joue pas des coudes, on n'existe pas.
44:16 [Musique]
44:19 C'est des belles années avec des beaux disques.
44:23 On joue aussi d'artistes étrangers, comme Sonique Yous par exemple.
44:26 [Musique]
44:35 Il y a toujours un modèle standard plus ou moins imposé.
44:38 Mais à mon avis, peut-être de moins en moins, en tout cas, dans la rue ou chez les gens qu'on rencontre.
44:43 [Musique]
44:49 On peut être de plus en plus, je crois, n'importe comment et comme on veut.
44:53 Et ça, j'ai l'impression que c'est un progrès.
44:57 [Musique]
45:02 Nous, on ne sait pas ce que c'est d'être Brigitte Fontaine.
45:05 Quand tu es dans l'ailleurs de la société, c'est génial en termes d'intégrité, de liberté.
45:11 Mais le prix que la société finalement te fait payer, il est costaud, parce que la société, elle n'aime pas.
45:18 [Musique]
45:44 Il y a un prix à payer pour l'authenticité.
45:47 Moi, je pense que c'est ça Brigitte, c'est qu'elle est juste entière.
45:50 Il faut la prendre comme elle est.
45:52 Et c'est vrai que dans ce monde très lisse, de plus en plus politiquement correct, on a besoin d'être comme elle.
46:02 [Musique]
46:16 C'est vraiment sa position à elle de dire "moi je suis ailleurs, je suis juste ailleurs".
46:24 [Musique]
46:29 Aimez-moi comme ça, comme je suis. Je ne peux être que là, parce que c'est comme ça que j'aime la vie.
46:34 C'est moi, aimez-moi comme je suis, mais je ne peux pas être comme vous.
46:37 Parce que sinon, ce sera juste vraiment trop ennuyant.
46:43 [Musique]
47:12 [Musique]
47:26 Moi, je crois que simplement je suis de mon époque.
47:32 [Musique]
47:35 Telsi, donc, qui change avec tout le monde.
47:41 [Musique]
47:42 Crevards, mythes, pauvres, errants.
47:49 Vous êtes le sel de la terre.
47:53 La terre craquelée qui ruisselle d'asticots et de barbelés.
48:01 [Musique]
48:04 Sûr qu'il y a la télé qui empoisonne vos cœurs purs. La télé pleine de monstres en plastique.
48:11 Liftés et de paroles botoxées, de paroles sans humanité, sans sang, ni animalité.
48:21 De paroles juste à pleurer. Crevards, mythes, pauvres, errants.
48:26 N'oubliez pas la flamme de votre cœur ardent.
48:32 Je crois, oui, qu'écrire, c'est le seul barrage entre moi et la mort.
48:41 Et la mort, bien sûr, je ne sais pas ce que c'est. Je suis comme tout le monde.
48:47 Je ne suis pas comme tout le monde, bon, je sais, d'accord.
48:52 Mais de ce point de vue-là, je suis comme tout le monde.
48:58 C'est-à-dire, je ne sais pas ce que c'est que la mort et ce qu'il y a après la mort.
49:04 [Musique]
49:06 J'ai d'autres projets, vous voyez. Je vais baiser, boire et fumer.
49:21 Je vais m'inventer d'autres cieux.
49:27 Toujours plus vastes et précieux.
49:30 Je suis vieille et je vous encule.
49:36 Avec mon look, ma libellule.
49:40 Je suis vieille, sans beau-voix ni loint.
49:45 Si je meurs, ce sera de joie.
49:51 Je dis souvent que pour écrire, pour créer, il faut être un peu joyeux.
49:58 Si tu es triste, si tu es déprimé, tu ne peux pas créer.
50:18 Quand j'écris, j'ai quatre ans et je fais ce que je veux par conséquent.
50:23 Comme les gens de quatre ans font ce qu'ils veulent,
50:28 10 000 fois plus que nous parce qu'ils n'ont pas encore intériorisé la répression.
50:34 Quelquefois, j'arrive à retrouver cet état.
50:37 On peut appeler ça la joie ou on peut appeler ça la vie,
50:42 c'est le degré de vie que j'arrive à porter en moi
50:47 et qui, fatalement, est communiqué d'une façon ou d'une autre.
50:52 La vie commence maintenant.
51:02 Et maintenant.
51:05 Et maintenant.
51:10 Et maintenant.
51:13 J'écris encore un autre livre.
51:17 Je suis incorrigible.
51:19 J'ai plusieurs cahiers pour ce livre qui s'appelle "Fatrasie".
51:24 "Fatrasie".
51:27 Et ce cahier m'a été donné par Étienne.
51:32 Étienne Dao.
51:36 Quand une chanteuse a bien chanté, tous les hommes ont le droit de l'embrasser.
51:42 Tu préfèrerais que je change ma gloire, ma noble histoire ?
51:50 J'irai pas à ma coucher.
52:00 J'irai pas, j'irai pas.
52:04 Ça doit être encore des trucs pornos.
52:07 Je reçois plein de trucs pornos.
52:10 De gens que je connais pas, évidemment.
52:14 Et qui me connaissent pas, bien sûr.
52:16 Vous avez pas ça, vous ?
52:18 Ah bon ?
52:20 Désolé.
52:22 C'est pas marrant, hein.
52:24 Ça bouffe toute la batterie.
52:26 J'irai pas, j'irai pas.
52:31 J'irai pas, j'irai pas.
52:33 J'irai pas, j'irai pas.
52:38 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
52:41 [Musique]