Lynda Lemay: J'étais Folle Amoureuse de Johnny Hallyday

  • il y a 6 mois
Transcript
00:00 ♪ ♪ ♪
00:04 - Vous l'adorez, je le sais, et moi aussi, c'est Linda Lemay.
00:07 Et c'est toujours un immense bonheur de la retrouver, Linda.
00:10 Quel exploit! Alors la tournée, bien sûr, on va en parler
00:13 parce qu'elle est soldate, comme on dit en bon français,
00:16 partout quasiment. Et puis là, 111 chansons! C'est dingue!
00:19 - 121 chansons, en fait.
00:21 - 121 chansons!
00:23 - Parce que c'est 11 x 11 chansons. Donc un gros, gros,
00:27 gros projet, trois ans de bonheur, mais de gros travail
00:29 aussi pour réussir à relever un défi comme ça.
00:32 - Non, mais c'est un exploit!
00:34 Il n'y a que vous, Linda, pour faire ça! Ça, c'est les deux
00:37 derniers volumes, le 11 et le 10e.
00:40 - Exactement. Donc les deux derniers albums de ce grand
00:43 projet de 11 albums où est-ce que j'ai raconté tout ce que
00:46 j'avais envie de raconter à ce moment-ci de ma vie.
00:49 J'avais des grands débordements d'inspiration, je me suis
00:52 laissée aller et tout en spontanéité, je me suis
00:55 offert la plus grande liberté qui soit et ça donnait ça.
00:59 - C'est ça, des débordements d'inspiration de Linda.
01:02 Ça nous donne des chansons, on va vous voir sur scène, Linda,
01:05 parce que là, le public adore vous entendre chanter
01:08 "Les souliers verts".
01:10 - Bien oui!
01:11 - Évidemment, des grands classiques, on voit ici
01:14 des images, Linda. La scène, c'est toujours un moment
01:17 incroyable.
01:19 - Ça, c'est le cadeau que je me fais parce que c'était un gros
01:22 défi de sortir 11 albums de 11 chansons en trois ans,
01:25 c'est-à-dire que le premier point de mon honneur, c'est
01:28 de les laisser vivre sur scène après ça, ces chansons-là,
01:31 parce qu'elles vont avoir une vie totalement différente
01:34 sur scène. Les chansons se transforment quand je suis
01:37 sur scène. Le public est important dans la création
01:40 des chansons. Le public vient compléter les chansons.
01:43 Donc c'est sûr que ce que je fais sur scène, ça prend
01:46 une ampleur extraordinaire et puis le public peut me faire
01:49 des demandes spéciales aussi quand je suis en spectacle.
01:52 - On peut lever le doigt dans la salle et puis dire
01:54 "Tiens, je voudrais le plus fort, c'est mon père".
01:57 - Oui, mais surtout sur les réseaux sociaux. Maintenant,
01:59 depuis peut-être un an, on demande aux gens de me faire
02:02 des demandes spéciales sur les réseaux sociaux, donc Facebook
02:04 et tout ça. Les gens m'expliquent pourquoi ils veulent
02:07 entendre telle ou telle chanson.
02:08 Et puis moi, j'essaie d'en offrir un maximum, parfois
02:11 juste un couplet, parfois un refrain, parfois les chansons
02:13 complètes. Mais donc, c'est toujours un nouveau spectacle.
02:16 Soir après soir, c'est jamais la même chose que les gens
02:18 entendrent.
02:20 - On se regarde pour le plaisir, Linda. Tiens, regarde,
02:22 c'est un peu comme ça, mais sur scène, Linda le met.
02:25 ♪ Le plus fort, c'est mon père ♪
02:27 ♪ Quand j'ai l'air résignée ♪
02:29 ♪ Les hommes changent de regard ♪
02:31 ♪ Si j'ose m'attacher ♪
02:32 ♪ Ils se mettent à m'en vouloir ♪
02:35 ♪ Si je parle d'avenir ♪
02:36 ♪ Ils sont déjà loin derrière ♪
02:38 ♪ J'avais raison de le dire ♪
02:40 ♪ Le plus fort, c'est mon père ♪
02:42 - On l'explique, voilà, par exemple, cette chanson-là,
02:45 elle touche tellement le public parce qu'évidemment,
02:47 chacun pense à son père.
02:49 Il y en a beaucoup qui pensent à leur propre père.
02:51 - Oui, oui.
02:52 - Ils pensent à leur propre papa. On peut vous raconter
02:55 la vie de tout le monde, du public.
02:57 - C'est fou, hein? En étant très... c'est très personnel,
03:00 cette chanson-là. Je l'ai écrite parce que c'était
03:02 la vérité. C'était de l'autobiographie. Et de voir
03:05 à quel point il y a des tas de familles qui se sont appropriées
03:07 ces mots-là, cette émotion-là, cette chanson d'amour
03:10 à des parents extraordinaires.
03:11 - Oui, oui.
03:13 - Donc, oui, c'est complètement fou, ça me dépasse.
03:15 - Alors, il y a une chanson extrêmement personnelle, Linda,
03:18 très intime, c'est-à-dire "Le plus fort, c'est mon père".
03:20 - Oui.
03:21 - Très intime, ça s'appelle "La nausée".
03:23 - "Nausée à bon".
03:24 - "Nausée à bon". Non, je dis ça parce qu'on va voir
03:26 les images du clip.
03:27 (rire)
03:28 Mais quand même, Linda...
03:29 - Je me prends pas au sérieux.
03:30 - Vous avez osé, osé raconter des choses comme ça sur scène.
03:33 Vous osez...
03:34 - J'adore dire en chanson des choses qui ne se disent pas
03:37 et de trouver une poésie dans tout ça. Donc celle-là,
03:40 c'est une poésie assez particulière.
03:43 - Ah non, non, mais...
03:44 (rire)
03:45 Il y a de la poésie dans certaines odeurs qu'on sent
03:47 chez les autres, surtout chez les mecs. Voilà.
03:50 On voit les images, il y a un chauffeur comme ça,
03:53 qu'on sent bien en sueur, là, qui...
03:55 - Oui, c'est surtout, je pense, les passagers dans le petit
03:59 clip, donc il y a le conducteur du taxi et puis il y a tous
04:03 ses clients qui sont derrière et qui semblent pas sentir
04:07 la rose, moi y compris.
04:09 - Oui. Ah! Ça s'appelle donc "La nausée".
04:12 Regardez, Linda.
04:15 ♪ Ah, les pays laissés au fond ♪
04:17 ♪ Avec le reste de leurs amis ♪
04:19 ♪ Plein de petites nouilles qui désespèrent ♪
04:21 ♪ Qui font des pactes de suicide ♪
04:23 ♪ Puis qui se jettent en bas de la cuillère ♪
04:25 ♪ Pour éviter l'haleine fétide ♪
04:27 ♪ Mononcle armencée par les fesses ♪
04:29 ♪ Qui nourrit pas en ses souvenirs ♪
04:31 ♪ C'est pas les bruits, c'est ce que ça laisse ♪
04:33 ♪ Comme un suspens qui nous fait fuir ♪
04:35 ♪ Ils pondent plus souvent que les poules ♪
04:37 ♪ Ça pue les oeufs, mais c'est des nuages ♪
04:39 ♪ Et plus l'arrière traîne, il recoule ♪
04:41 ♪ Plus la pollution se propage ♪
04:44 ♪ Ça prend plein de monde pour faire un tronc ♪
04:46 ♪ Toutes sortes d'égouts, puis de caractères ♪
04:48 ♪ Y a des grands blonds puis des petites rondes ♪
04:50 ♪ En général, tout le monde veut plaire ♪
04:52 ♪ Tout le monde a un jardin secret ♪
04:54 ♪ Là-dedans, ça sent toutes sortes d'affaires ♪
04:57 ♪ Y en a qui gardent pas les secrets ♪
04:59 ♪ Qui se promènent le jardin à l'air ♪
05:01 ♪ Le petit John ♪
05:13 - Alors là, vous nous le direz, "Ceux qui se promènent
05:15 le jardin à l'air", là, vraiment, c'est...
05:17 - C'est complètement fou, mais ça, ça fait du bien
05:19 quand je suis sur scène, parce que souvent,
05:21 je vais aborder des sujets très durs en chanson,
05:23 que ce soit la violence, les abus, toutes sortes de choses
05:25 comme ça, je décortique ça en poésie, ça fait un bien fou.
05:27 Mais à un moment donné, ça prend des respirations
05:29 dans le spectacle, et là, c'est une respiration...
05:31 - C'est le cas de le dire, Linda, une respiration, oui.
05:33 Non, mais c'est vrai, on rit beaucoup,
05:35 puis il y a cette force que vous incarnez,
05:37 j'ai du mal à dire "vous", j'ai envie de dire "tu".
05:39 - Bien oui.
05:40 - Que tu incarnes, Linda, qui est incroyable,
05:42 parce que tu es tellement vue sur scène.
05:44 D'ailleurs, tiens, ça va être l'Olympia,
05:46 le 64e Olympia, le 18 novembre prochain.
05:49 64 Olympia, Linda.
05:51 - C'est complètement fou, et c'est parce que le public
05:54 est toujours au rendez-vous, et chaque fois, je me dis,
05:57 mais peut-être que ça va être un peu plus fort,
06:00 et je me dis, mais peut-être que c'est la dernière fois
06:02 que ça va être plein, cet Olympia-là.
06:05 Et puis on vient de le vivre encore en décembre,
06:07 c'était mon 63e en décembre.
06:09 Public de feu, je pense que chaque fois,
06:12 c'est toujours de plus en plus fort.
06:14 Le spectacle a duré 3h20.
06:15 Là, il va falloir que je me calme.
06:17 Parce que je répondais...
06:19 - Non, mais il y en aura toujours un qui va lever le doigt
06:21 et dire "Ah, moi, je voudrais celle-là en plus."
06:23 - Exactement. Donc, j'ai fait la liste des chansons
06:25 qui m'ont été demandées depuis qu'on a commencé
06:27 à faire des demandes spéciales.
06:28 Il y a 200 chansons qui m'ont été demandées.
06:30 - Il y en a encore 11 de plus, là. Alors là...
06:32 - C'est ça. Donc, c'est complètement fou.
06:34 Alors moi, c'est de l'étude.
06:36 Chaque fois que je prépare mes spectacles,
06:38 il faut que je réapprenne mes propres chansons,
06:40 essayer de me rappeler de mes accords,
06:42 de me rappeler des paroles et de les livrer avec bonheur.
06:44 - C'est fou.
06:45 - Donc, j'ai du bonheur.
06:47 - Il y a une chanson, je sais pas si je crois que c'est
06:49 la fin du spectacle, c'est "L'arc-en-ciel".
06:51 Je voudrais que tu nous dises quelques mots sur cette chanson,
06:53 parce qu'elle est tellement touchante.
06:55 - Je suis une artiste, rien qu'une artiste, mais une artiste.
07:01 Ça me définit, ça me définit vraiment.
07:04 Puis des fois, je me dis...
07:06 Quand j'étais jeune, j'avais l'impression de pas exister
07:09 vraiment. Puis c'est quand j'ai mis les pieds sur une scène,
07:12 quand j'ai commencé à écrire de la poésie, que là,
07:15 j'ai senti... Ah! Voilà qui je suis! Alors, c'est ce que
07:18 je raconte dans cette chanson-là.
07:20 C'est une chanson qui termine le spectacle, en bonne idée,
07:23 je trouve.
07:24 - C'est un spectacle, c'est un spectacle.
07:27 - C'est un spectacle.
07:30 - C'est un spectacle.
07:32 - C'est un spectacle.
07:34 - C'est un spectacle.
07:36 - C'est un spectacle.
07:38 - C'est un spectacle.
07:40 - C'est un spectacle.
07:42 - C'est un spectacle.
07:44 - C'est un spectacle.
07:46 - C'est un spectacle.
07:48 - C'est un spectacle.
07:50 - C'est un spectacle.
07:52 - C'est un spectacle.
07:54 - C'est un spectacle.
07:56 - C'est un spectacle.
07:58 - C'est un spectacle.
08:00 - C'est un spectacle.
08:02 - C'est un spectacle.
08:04 - C'est un spectacle.
08:06 - C'est un spectacle.
08:08 - C'est un spectacle.
08:10 - C'est un spectacle.
08:12 - C'est un spectacle.
08:14 - C'est un spectacle.
08:16 - C'est un spectacle.
08:18 - C'est un spectacle.
08:20 - C'est un spectacle.
08:22 - C'est un spectacle.
08:24 - C'est un spectacle.
08:26 - C'est un spectacle.
08:28 - C'est un spectacle.
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08:32 - C'est un spectacle.
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08:58 - C'est un spectacle.
09:00 - C'est un spectacle.
09:02 - C'est un spectacle.
09:04 - C'est un spectacle.
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09:37 - C'est un spectacle.
09:39 - C'est un spectacle.
09:41 - C'est un spectacle.
09:43 - C'est un spectacle.
09:45 - C'est un spectacle.
09:47 - C'est un spectacle.
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09:57 - C'est un spectacle.
09:59 - C'est un spectacle.
10:01 - C'est un spectacle.
10:03 - C'est un spectacle.
10:05 - C'est un spectacle.
10:07 - C'est un spectacle.
10:09 - C'est un spectacle.
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10:31 - C'est un spectacle.
10:33 - C'est un spectacle.
10:35 - C'est un spectacle.
10:37 - C'est un spectacle.
10:39 - C'est un spectacle.
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10:51 - C'est un spectacle.
10:53 - C'est un spectacle.
10:55 - C'est un spectacle.
10:57 - C'est un spectacle.
10:59 - C'est un spectacle.
11:01 - C'est un spectacle.
11:03 - C'est un spectacle.
11:05 - C'est un spectacle.
11:07 - C'est un spectacle.
11:09 - C'est un spectacle.
11:11 - C'est un spectacle.
11:13 - C'est un spectacle.
11:15 - C'est un spectacle.
11:17 - C'est un spectacle.
11:20 - C'est une chanson que j'avais écrite pour mon père.
11:22 Je sais pas lors de quelle occasion, souvent pour leurs
11:25 anniversaires, que ce soit un anniversaire de mariage,
11:28 un anniversaire de naissance.
11:30 Je leur offrais des chansons, c'était ma façon de m'exprimer
11:33 envers eux. Et cette chanson-là, donc, décrit un petit peu
11:36 mon papa quand il était gamin.
11:38 Et puis ça débute l'album parce que vraiment, je commence à...
11:41 Je voyais dans ma tête un peu un opéra.
11:44 Et ça le deviendra peut-être, d'ailleurs, cet album-là.
11:47 C'est peut-être le début d'un possible opéra.
11:50 J'en ai déjà écrit un, c'était "Un éternel hiver".
11:53 Et peut-être que ça se répétera dans les années qui vont venir,
11:56 mais pour le moment, je vais me consacrer à la tournée.
11:59 - Mais opéra, ça dit symphonique.
12:01 Par exemple, on a une version symphonique d'"Une mère".
12:04 Écoutez ça. C'est vrai que le grand orchestre qui vient
12:07 là-derrière apporte quelque chose à des chansons, des
12:10 classiques du répertoire de Linda, comme cette chanson-là,
12:13 "Une mère" sur la quatre.
12:15 C'est comme cette chanson-là, "Une mère", sur ce disque
12:18 très personnel.
12:19 - Exactement. J'ai décidé de faire quelques cadeaux,
12:22 des chansons que les gens connaissent sur cet album-là.
12:25 Donc, il y a plus que 11 chansons sur l'album parce que
12:28 j'ai ajouté des cadeaux, des chansons que j'ai décidées
12:31 de faire orchestrer symphoniques.
12:33 Je pensais que le plus fort, c'est mon père et une mère
12:36 méritaient d'avoir une orchestration comme ça,
12:39 signée Simon Leclerc avec l'orchestre...
12:42 - C'est un orchestre polythein extraordinaire.
12:45 Il y a des frissons. En tout cas, quand j'ai enregistré ça,
12:48 ça m'a donné beaucoup, beaucoup d'émotion.
12:51 - Oui, on en écoute quelques instants.
12:54 ♪ Au prix de sa beauté ♪ ♪ Une mère ♪
12:57 ♪ Ça fait ce que ça peut ♪ ♪ Ça ne peut pas tout faire ♪
13:00 ♪ Mais ça fait de son mieux ♪ ♪ Une mère ♪
13:03 ♪ Ça calme des chameurs ♪ ♪ Ça peigne d'autres cheveux ♪
13:06 ♪ Que sa propre mère ♪
13:09 ♪ Ça calme des chameurs ♪ ♪ Ça peigne d'autres cheveux ♪
13:12 ♪ Que sa propre broussard ♪
13:15 - C'est sur cet album absolument magnifique avec ce portrait
13:18 des parents de Linda.
13:20 Tiens, vous en parliez, le plus fort, c'est mon père,
13:23 en version symphonique cette fois. Ça aussi, c'est un beau
13:26 cadeau pour le public, peut-être aussi un cadeau pour votre papa
13:29 au fond.
13:31 - Un cadeau pour mon papa qui veille, je le sens très présent,
13:34 évidemment, qu'il nous a quittés physiquement en 2017,
13:37 mais je ne pensais pas que je me serais rendue au bout
13:40 de ce projet-là s'il n'y avait pas eu cette belle énergie
13:43 d'amour qui m'a accompagnée tout le long de ce projet.
13:46 - Oui, le plus fort, c'est mon père en version symphonique.
13:49 - Oui.
13:50 ♪ Tu l'as connu comment ♪ ♪ Tu l'as aimé pourquoi ♪
13:54 ♪ Est-ce qu'il y en avait juste un ♪
13:57 ♪ Dans tout le présent siècle ♪
14:00 ♪ Et il se trouve que c'est toi qui dors avec ♪
14:03 ♪ Comment t'as pu trouver ♪
14:06 ♪ Un homme qui n'a pas peur ♪ ♪ Qui promet sans trembler ♪
14:09 ♪ Qu'il y aime de tout son coeur ♪ ♪ Je le disais il y a longtemps ♪
14:12 ♪ Mais pas de la même manière ♪ ♪ T'as de la chance, maman ♪
14:15 ♪ Le plus fort, c'est mon père ♪
14:18 - Voilà, ce sont ces petits bijoux qui sont là sur cet album,
14:21 le 11e de 11 albums sortis.
14:22 Voilà, le dernier, comme ça, qui fait...
14:25 Alors, il y a le 10e, là, qui est arrivé. Tiens, voilà.
14:28 Alors, celui-là, il est quand même aussi spécial, Linda.
14:31 - Oui.
14:33 - "Entre le rêve et le souvenir, chanson de mes débuts".
14:36 - Oui.
14:38 - Alors, on va juste écouter quelques instants.
14:41 Écoutez bien le début, début d'une des chansons de ce disque.
14:44 Écoutez.
14:45 (clics)
14:47 (sifflement)
14:50 ♪ J'aurais voulu chanter les mots ♪
14:53 ♪ Que tu as eu peur de me dire ♪
14:56 ♪ ♪ ♪
15:00 ♪ J'aurais voulu trouver l'amour ♪
15:02 ♪ Que tu as eu peur de m'offrir ♪
15:05 ♪ ♪ ♪
15:09 - Et ça, c'est la Linda d'aujourd'hui.
15:11 - Exactement.
15:13 - Ce qu'on vient d'entendre, c'était la petite Linda
15:15 qui s'enregistre au magnétophone.
15:17 - Oui.
15:18 - On voit d'ailleurs la cassette derrière, là.
15:20 - Exactement. Ça, c'était moi.
15:21 - Débutante.
15:22 - Débutante.
15:23 Et j'ai un meuble encore dans ma chambre.
15:25 C'est comme mon trésor de vie, rempli de cassettes
15:28 avec des chansons qui n'ont jamais été enregistrées
15:31 jusqu'à maintenant.
15:33 Je me suis amusée à aller en chercher quelques-unes
15:35 de ces chansons-souvenirs-là qui avaient jamais trouvé
15:37 leur place sur mes albums et de... de... de...
15:41 de mettre un petit bout de la cassette et puis
15:43 de transformer ça avec ma voix d'aujourd'hui,
15:45 un ton plus bas.
15:46 - La même chanson, voilà, donc, qui s'appelle
15:48 "Notre île au fond du coeur".
15:49 Écoutez avec la voix de Linda maintenant.
15:51 ♪ J'aurais voulu chanter les mots ♪
15:52 ♪ Que tu as eu peur de me dire ♪
15:54 ♪ ♪ ♪
15:57 ♪ Celui que j'élève à présent ♪
15:59 ♪ N'est pas celui dont je suis fière ♪
16:02 ♪ ♪ ♪
16:06 ♪ J'ai fait ma vie dans une ville ♪
16:09 ♪ Et je rêvais de l'océan ♪
16:11 - Et on s'imagine toute jeune écrivant ces mots-là, Linda.
16:15 Ça, c'est les mots d'une... d'une toute jeune chanteuse...
16:18 - C'était la première chanson que j'ai osé chanter
16:21 lorsque des chansonniers dans les boîtes à chansons
16:23 m'invitaient sur scène alors que je connaissais
16:26 à peu près cinq accords sur la guitare.
16:28 J'osais monter sur scène avec ma toute petite voix à l'époque,
16:32 celle qu'on a entendue au début de l'album.
16:34 Et puis... et puis les gens se disaient
16:36 "Mais est-ce que c'est du vécu? C'est presque impossible.
16:39 T'as une vingtaine d'années et puis tu chantes
16:41 une histoire épouvantable.
16:42 Ou est-ce que t'as un enfant et que t'aimes pas vraiment
16:45 ton enfant ou en tout cas t'en es pas assez fière
16:47 parce que tu l'as pas eu avec la bonne personne."
16:49 En tout cas, c'est... mais c'était de la fiction.
16:51 C'était des choses que j'imaginais,
16:53 mais j'y mettais toute mon émotion
16:55 comme je le fais encore aujourd'hui.
16:56 - On va s'écouter en chorus, pour le plaisir.
16:58 L'original. - Oui.
16:59 - Alors voici la version originale.
17:01 D'abord, le début. Linda, toute gamine.
17:04 ♪ ♪ ♪
17:10 - ♪ L'original de "Mais je t'aime" ♪
17:13 ♪ Tu l'as emmuré dans ton coeur ♪
17:16 ♪ ♪ ♪
17:20 ♪ Peut-être qu'il a manqué d'oxygène ♪
17:23 ♪ Peut-être qu'il est malade de peur ♪
17:27 - Et là, la petite fille qu'on voit derrière
17:29 avec son gros magnétophone à cassette, là,
17:31 avec sa cassette, c'est celle qu'on entend chanter.
17:34 - Oui, c'est exactement ça.
17:36 Et puis moi, dans ce temps-là,
17:38 quand j'écrivais cette chanson-là,
17:39 je me rappelle l'original,
17:40 j'avais écrit ça dans ma tête
17:41 parce que je me considérais pas comme une chanteuse encore.
17:43 Je me disais, je vais écrire ça
17:45 puis je vais l'envoyer à Johnny Halliday.
17:47 Moi, c'était ça mon... oui, oui.
17:48 Alors cette chanson-là, quand je la composais,
17:50 c'était dans le but que Johnny la chante.
17:52 - C'est vrai?
17:53 - Oui!
17:54 - Alors là, bien non, mais ça, c'est pas fait.
17:56 - Et puis là, je l'ai chantée.
17:57 - C'est pas fait.
17:58 - Ça, c'est pas...
17:59 - Écoutez, là, il y a la version actuelle de Lina, écoutez.
18:01 ♪ Depuis j'en ai distribué ♪
18:02 ♪ J'en ai laissé sur d'autres lits ♪
18:04 ♪ Tant pis s'ils se sont envolés ♪
18:05 ♪ C'était que des photocopies ♪
18:08 ♪ Si j'ai menti ♪
18:13 ♪ Oui, j'ai menti ♪
18:18 ♪ Si j'ai menti ♪
18:23 ♪ C'est vrai que j'ai, que j'ai menti ♪
18:28 ♪ À l'âge que j'ai, que j'ai pris ♪
18:30 ♪ Si j'ai menti à la téléphonie ♪
18:33 ♪ Que que j'ai pas dit, que je n'ai pas dit ♪
18:35 - Ah ben là, moi, je voyais bien Johnny chanter ça
18:37 au Stade de France.
18:38 - Que que j'ai pas dit.
18:39 - Ah non, imagine, là, le truc "j'ai menti",
18:41 Johnny qui dit ça, et tout, ça aurait été formidable.
18:43 - ♪ L'original de "Mais je t'aime",
18:45 tu l'as emmuré dans ton coeur ♪
18:47 - Ah oui, la voix de Johnny!
18:49 - Je ne l'ai pas, non, mais...
18:51 (rires)
18:53 J'aurais jamais sa voix, mais...
18:55 Seul Johnny est capable de donner des frissons
18:58 comme ça avec cette voix-là que j'imagine.
19:01 - Il y a un autre enregistrement,
19:03 il y a toujours sur ce disque, incroyable, les chansons
19:05 de mes débuts, on va entendre ça, écoutez.
19:07 On entend un public qui applaudit.
19:09 - Ah oui!
19:10 - C'est enregistré, le son n'est pas terrible,
19:12 c'est une cassette, écoutez.
19:13 - ♪ Je veux pas sortir ♪
19:16 ♪ Pour aller voir le monde ♪
19:19 ♪ Avec mes portes clés ♪
19:22 ♪ Mes vieux souvenirs de mon dos ♪
19:24 ♪ Et mes bras tatoués ♪
19:26 ♪ Mes stylos ♪
19:28 ♪ Je veux pas sortir ♪
19:30 (rires)
19:31 - Ah oui, alors "Je veux pas sortir
19:33 avec mes bras tatoués".
19:34 - Oui.
19:35 - Ah, c'est vrai.
19:36 - Je me rappelle, j'étais sur la rue Saint-Denis à Montréal,
19:39 je venais d'écrire cette chanson-là qui parlait
19:42 d'un gars qui sortait de prison puis qui vendait des stylos
19:45 pour essayer de... de gagner sa vie. Et là, j'ai rencontré
19:48 vraiment, donc, un jeune homme, c'était son histoire.
19:51 Puis là, quand il m'a dit "Ah bien, moi, je vends des stylos,
19:54 mais c'est parce que, tu sais, je sors de prison
19:57 puis j'ai besoin..." J'ai dit "Ah! Bien là, j'ai écrit
20:00 une chanson, c'est exactement ce que tu me dis là!"
20:03 On s'est assis dans un petit bistro, je lui ai payé
20:06 un verre, puis on a discuté de cette chanson-là.
20:09 Donc tu vois, des fois, des chansons sont le point de départ
20:12 de belles conversations et de souvenirs qui restent
20:15 toute une vie.
20:17 - Là, on a la pochette de ce dixième des 11 nouveaux albums
20:20 de Linda. Et alors, derrière la photo d'aujourd'hui, là,
20:23 on voit une petite Linda avec un chapeau sur la tête derrière.
20:26 Là, je sais pas si on voit, mais la photo, là, elle est à Paris,
20:29 cette photo prise à Paris par ta soeur.
20:32 - C'était mon premier voyage à Paris. Je me rappelle,
20:35 ça a été l'occasion d'aller voir mon idole pour la première fois.
20:38 Il était à Bercy. Donc sur la photo, on le voit pas,
20:41 mais j'ai le T-shirt de Johnny Hallyday, le gros visage
20:44 de Johnny sur le ventre, et je me promenais dans Paris,
20:47 puis c'était... je réalisais un rêve.
20:50 - Oui, incroyable. Tiens, là, cette fois, voilà, on a
20:53 un enregistrement en public.
20:54 Les tous débuts, les premières fois où tu affrontes
20:57 un public. Écoutez ça, enregistré sur cassette aussi.
21:00 Le public était là, hein?
21:02 - Oui, oui, c'était un de mes premiers spectacles.
21:05 - Un petit peu mieux, je pense que...
21:07 - Oui.
21:08 - Je peux me permettre de vous confier quelque chose.
21:11 OK, là, il faut que je le dise à quelqu'un.
21:14 Mon mari...
21:17 il m'a trompée.
21:21 Souvent, il passe ça...
21:25 - Avec la petite voix.
21:27 - Avec la salle qu'il appelle.
21:30 - Oui.
21:32 - La grosse, maudite salle de billard.
21:37 ♪ ♪ ♪
21:42 - Mon mari me trompe avec une salle de billard.
21:45 - Avec la salle qu'il appelle.
21:47 La grosse, maudite salle de billard.
21:50 C'est une chanson sur... un petit peu...
21:53 C'est de l'autobiographie, à l'époque.
21:56 - Ah oui, c'est vrai? Ah oui, ah oui.
21:58 - Ah, j'étais presque jalouse de la salle de billard.
22:00 - C'est un mot d'un gars qui passait son temps au billard.
22:03 - Oui, et voilà. Il y avait même une salle de billard,
22:06 d'ailleurs, qu'il avait achetée.
22:08 Puis donc... et c'était très drôle parce que c'est devenu
22:11 le père de ma plus grande fille, d'ailleurs.
22:14 Donc, ça a été une belle relation.
22:16 - Donc, il a découvert la chanson, il a compris que
22:18 le billard, il fallait...
22:19 - Il fallait arrêter ça.
22:20 - Il fallait y aller mollo.
22:21 - La salle n'existe plus.
22:22 - Ah oui, ça n'existe plus.
22:23 Mais alors, ça nous ramène à tout début, quand il y a
22:26 une rencontre décisive, Linda, c'est avec Gérard Davoust.
22:30 - Ah!
22:31 - Qui est un producteur incroyable, hein, qui va
22:33 travailler chez Philips, qui va révéler des talents immenses,
22:36 à la discuvel Mort Schumann, Maxime Le Forestier,
22:39 de grands artistes.
22:40 - Il a tout connu.
22:42 - Oui.
22:43 - Il connaît les plus grands.
22:44 Et puis, moi, quand j'ai rencontré cet homme-là,
22:47 je savais pas tout ça, je savais pas son passé.
22:50 Parce que jamais, en plus, il va se mettre à s'en vanter.
22:53 Si on pose des questions, on va découvrir quel homme il est.
22:56 Mais j'en reviens pas que cette personne-là,
22:59 que cet homme-là, ce grand homme-là, Gérard Davoust,
23:02 m'ait ouvert les bras et m'accompagne encore aujourd'hui.
23:05 - Encore, incroyable!
23:07 - Et fait en sorte que ma carrière est celle qu'elle est.
23:09 Parce que ma mère disait, il y a quelques semaines,
23:12 justement, lorsqu'on s'est vus à l'Olympia, elle disait
23:14 à Gérard Davoust, "Moi, j'ai mis Linda au monde.
23:17 Et toi, t'as mis au monde Linda Lemay."
23:19 Elle disait ça à Gérard et j'ai trouvé ça tellement beau
23:22 et tellement vrai, parce que sans Gérard, je pense pas
23:25 que j'aurais cette carrière-là.
23:27 En tout cas, je l'aurais pas eue de la même façon et avec...
23:29 J'aurais pas été en confiance comme je le suis aujourd'hui.
23:32 - Oui, oui. Un grand producteur français, donc,
23:34 qui travaille pendant des décennies avec Charles Aznavour.
23:37 - Oui.
23:38 - Et qui est amoureux du Québec, amoureux de la chanson
23:41 et qui va être le premier à dire...
23:43 Mais attendez, il y a un truc qui serait génial,
23:46 c'est si Gérard était là dans les parages.
23:48 Il viendrait, par exemple, s'asseoir là, il y a une chaise.
23:51 - Oui.
23:52 - Qu'est-ce qu'on pourrait lui proposer de venir ou pas, Linda?
23:55 - Bien là, oui!
23:56 - Ça s'est passé la première fois.
23:58 - Oui, on le fait?
23:59 - Allez. Gérard, Gérard, est-ce que tu nous entends?
24:01 - Est-ce que t'es là?
24:02 Viens nous rejoindre, Gérard.
24:04 C'est lui, mon Gérard.
24:05 J'ai déjà écrit une chanson sur Gérard.
24:07 - Mais oui, tu vas nous la chanter à capella après.
24:09 - Ah oui, hein?
24:11 - Voici Gérard Davoust.
24:12 - J'en parle pas trop dans mes chansons, mais je vais
24:14 te chanter.
24:15 - Asseyez-vous, Gérard Davoust.
24:16 - Bienvenue, mon Gérard, à ce partage de micro.
24:18 - Et on va lui mettre un micro.
24:20 Voilà, il y a un micro qui doit être caché.
24:21 - C'est mon Gérard, j'en parle pas trop dans mes chansons,
24:24 parce que l'amour, c'est dangereux. Mais comme t'es pas
24:26 mon amoureux et que notre amour est pour de bon, comme il y a
24:29 ce respect entre nous deux, qu'on ne trouve jamais que
24:32 dans l'amour, qu'on ne consomme que par les yeux au fil d'un
24:34 long, très long parcours.
24:35 Et c'est pour mon Gérard que j'ai écrit cette chanson-là,
24:38 une chanson d'amitié, qui est presque une chanson d'amour,
24:41 mais c'est une chanson d'amour inconditionnelle.
24:43 - On entendait à l'instant, voilà, les enregistrements
24:46 de Linda sur des cassettes de sonore.
24:48 - C'est ça.
24:50 - Les enregistrements de Linda sur des cassettes comme ça,
24:52 et qui un jour dit "Tiens, j'ai des chansons à vous faire
24:55 entendre", ça s'est passé comment, Gérard?
24:57 - Mais ça s'est passé comment que, l'ayant vu au Festival
25:02 de Montreux sur une seule chanson, mais pas n'importe
25:06 laquelle quand même, puisque c'était "Je veux pas de visite"...
25:10 - Avec l'accent, c'est bon.
25:12 - Avec l'accent, bien sûr.
25:13 Et qu'on a pris rendez-vous pour... Quand j'irais au Québec
25:17 et j'y suis allé assez vite dans les mois qui ont suivi,
25:21 et on m'a enfermé avec elle, par bonheur, pendant toute
25:25 une matinée, et toutes les cinq chansons, elles me disaient
25:29 "Vous êtes pas tanné", et je disais "Non, continuez".
25:33 J'étais stupéfait d'entendre ce que j'entendais, et puis
25:37 la manière dont elle interprétait comme ça, comme s'il y avait
25:41 eu 5 000 personnes.
25:43 Et j'étais pris, et donc comme ça, elle m'a chanté 30 chansons,
25:47 et je suis reparti avec ma cassette, décider absolument
25:51 de faire tout ce qu'il faudrait pour qu'on la connaisse,
25:55 on la découvre.
25:57 - Ça a été réussi.
25:58 Tiens, on va entendre "Chantez comme au début".
26:02 Ça, c'était une des premières chansons de Linda.
26:06 Enregistrée toujours au magnétophone. Écoutez, Gérard,
26:10 c'est ce que vous aviez entendu, vous, à l'époque.
26:14 - Oui.
26:16 ♪ Tu te rends à la fenêtre ♪
26:18 ♪ Tu sais bien que la vue n'est pas très belle ♪
26:21 ♪ C'est la lumière qui t'appelle ♪
26:23 ♪ Tu cherches où ils ont mis la couverture ♪
26:27 ♪ Celle que tu mets toujours en plus des autres ♪
26:31 ♪ Parce que t'es un peu frileux de nature ♪
26:35 ♪ Quand c'est le lit de quelqu'un d'autre ♪
26:39 ♪ Et t'allumes la télé en attendant la nuit ♪
26:44 ♪ Où tu pourras rêver que t'es ailleurs ♪
26:47 ♪ Qu'ici est inventé ♪
26:49 - C'est vrai que Gérard, on se dit quand même,
26:52 elle a un talent de dingue.
26:54 - Chaque fois, elle me donne des émotions incroyables.
26:58 ♪ ♪ ♪
27:02 On ne peut pas être insensible à ce pouvoir
27:06 qu'elle a d'interprète sur des mots.
27:10 - Oui. Elle peut tout chanter.
27:13 C'est ça qui est dingue.
27:15 Elle provoque des émotions sur nos vies,
27:18 sur... comment dire?
27:20 L'existence humaine, dans toute sa variété,
27:23 dans la joie, le bonheur, le malheur.
27:26 - Ah!
27:27 - La vie.
27:28 - La vie, c'est ça.
27:29 C'est vrai que c'est quand on me demande
27:31 qu'est-ce qui t'inspire.
27:32 La vie, l'humain. L'humain.
27:34 Oui.
27:35 - Et là, vous vous êtes dit, Linda, après avoir rencontré
27:38 Gérard, tiens, il y a peut-être un truc qui va faire
27:41 que le public français, je vais pouvoir aller le rencontrer.
27:44 Mais vous imaginez pas cet amour.
27:46 - Non, je l'imaginais pas.
27:48 Je m'étais installée pendant deux mois à l'Européen
27:51 pour que débute un bouche-à-oreille, si on veut.
27:54 Et c'est sûr qu'au début, j'allais voir Gérard,
27:57 je disais, oui, mais il y a presque pas de personnes
28:00 dans la salle, qu'est-ce qu'on va faire?
28:03 Et j'étais là, plein à craquer, et tout de suite après,
28:06 ça a été... c'est ça, le...
28:08 En tout cas, je sais pas quelle première salle de spectacle,
28:11 et puis après ça, l'Olympia a commencé.
28:14 Puis le public ne m'a jamais quittée.
28:16 - Vous étiez sûre de coup.
28:17 Gérard, je disais, vous avez révélé Mortschum,
28:19 à l'enfrance, vous en avez révélé des Alan Stievel,
28:21 des Magma, des choses absolument incroyables.
28:24 Vous étiez sûr de votre coup avec Linda?
28:27 - Bien, c'était pour moi tellement évident
28:30 que j'avais du mal à comprendre que les gens
28:33 ne la recevaient pas tout de suite.
28:36 Et parce que c'est là où j'ai pensé qu'il fallait absolument
28:41 qu'on passerait pas par la télévision ni la radio,
28:45 mais on passerait par la scène.
28:48 Et il y a eu les tournées, il y a eu ces deux mois
28:52 que je voulais absolument.
28:54 Elle n'avait pas de producteur à cette époque-là.
28:57 J'avais tout couvert jusqu'à ce que quelqu'un,
29:01 Geneviève Girard, en l'occurrence,
29:04 vienne être sa tourneuse productrice de scène.
29:09 Mais ça me paraissait tellement évident que...
29:15 c'était pas... c'était un plaisir.
29:18 - Mais Gérard a fait en sorte qu'une chanson
29:21 comme "Les souliers verts", qui n'était vraiment pas
29:23 une chanson commerciale ou en tout cas,
29:26 c'était des choses qu'on entendait à la radio
29:28 ou à la télé, et t'avais insisté pour que ce soit
29:31 la chanson que je fasse lors d'une spéciale télé
29:33 avec Charles Aznavour, une émission très importante
29:35 et tout ça. Et ça a fait en sorte que le public m'a découverte
29:39 pour ce que j'avais de différent à offrir.
29:41 Et ça, c'est grâce à Gérard.
29:43 - Qu'est-ce que, Gérard, qu'est-ce que vous auriez envie
29:45 de lui dire, cette petite Linda qui a grandi, qui est là?
29:48 - Oui.
29:50 - Vous auriez envie de lui dire quoi aujourd'hui?
29:52 - Ce qui est formidable, c'est qu'elle a grandi
29:55 à un niveau que... dont je ne doutais pas,
29:58 mais elle est toujours la petite Linda pour moi.
30:01 C'est merveilleux parce qu'elle est restée la même personne.
30:05 - Ah! Mais je pense que dans ma façon de créer des chansons,
30:09 c'est vrai que j'ai toujours la même spontanéité
30:11 et la même vérité dans ma façon de faire.
30:15 Je fais confiance à l'émotion et j'essaie pas d'analyser
30:18 comment je fais pour écrire.
30:20 Je laisse venir le petit miracle. Voilà.
30:23 - Merci à tous les deux. Quel miracle.
30:25 - Merci.
30:26 - Et Linda, on va pouvoir l'applaudir partout,
30:28 en Belgique, en Suisse, partout en France,
30:31 et puis après, ça sera le Québec, la tournée,
30:33 après les 100 titres, "Vas quitter avec l'arc-en-ciel".
30:36 C'est vrai, cette chanson, elle dit tout de Linda, Gérard,
30:40 de ce qu'est être artiste, de la solitude de l'artiste.
30:44 Il y a un moment d'abandon qui est merveilleux
30:46 parce qu'elle donne tout à son public.
30:49 - Elle est comme ça profondément.
30:52 Et je suis toujours renvoyé à nos 30 chansons
30:56 qui, toute une matinée, ont fait que...
31:01 cinq chansons par cinq chansons m'apparaissaient
31:06 à un gigantesque monde de ces mots,
31:10 de la manière dont elle les exprimait.
31:13 Parce que c'était pas seulement de l'entendre,
31:15 c'était la voir.
31:17 Et là, moi, je l'avais en face et j'étais vraiment enthousiasmé
31:21 et je ne doutais pas que le public ne pourrait que suivre.
31:28 - Merci, Linda.
31:29 - Merci beaucoup.
31:30 - Merci, Gérard.
31:31 C'était beau de vous avoir encore une fois ensemble.
31:33 - Merci.
31:34 - Deuxième fois qu'on se fait ce bonheur-là.
31:36 - Merci à toi.
31:37 - Mon Gérard.
31:38 - Je t'aime.
31:39 - Mon Gérard.
31:40 Tu as quelques mots de Mon Gérard.
31:42 - Mon Gérard, c'est un grand homme.
31:44 C'est un homme d'honneur.
31:45 Comme il y en a peu, on rencontre pas des Gérards
31:48 dans notre vie.
31:49 On en rencontre un.
31:50 J'ai eu cette chance-là et c'est pas tout le monde
31:52 qui a cette chance-là.
31:53 Alors, je suis reconnaissante à la vie et à la mort.
31:56 - Merci.
31:57 - Merci à toi.
31:58 - Merci.
31:59 - Merci à tous les deux.
32:00 Linda, sur scène et en disque.
32:02 Merci, Linda.
32:03 - Merci.
32:04 ♪ Je ne suis qu'un phénomène météorologique ♪
32:09 ♪ Je ne suis qu'un mirage et je ne parie jamais ♪
32:13 ♪ Que lorsque l'éclairage transmet mes regrets ♪

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