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00:00 Alors, nous sommes au tribunal de commerce pour la liquidation, cession du quotidien.
00:10 Vous êtes sorti à l'instant de la salle du tribunal.
00:13 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur votre offre aujourd'hui ?
00:17 Alors, nous avons eu droit à une écoute attentive du président du tribunal
00:23 qui semble très très concernée par ce dossier
00:28 puisque l'on sent bien qu'il a l'ensemble des informations
00:31 et qu'il a été attentif depuis le début à cette procédure.
00:37 Il y a encore évidemment l'offre de M. Nijdam et M. Dijoux qui reste à débattre
00:44 mais j'imagine que la décision doit être difficile puisque, comme vous le savez,
00:49 aucune offre n'est pas faite.
00:51 En tout cas, en ce qui nous concerne, nous avons eu l'opportunité d'expliquer
00:54 notre démarche de responsabilité concernant les risques financiers liés à la clause de cession
01:01 qui se chiffre à des montants stratosphériques
01:04 et qui ne sont pas du domaine du raisonnable pour des investisseurs réalisés.
01:09 D'accord.
01:10 Donc, votre projet ne peut pas se faire avec la rédaction actuelle du quotidien ?
01:14 Alors, notre projet consiste à conduire un changement qui n'a pas été fait depuis de longues années
01:20 de modélisation, de changement de méthode de travail notamment
01:26 et de système de gestion des compagnies.
01:29 Et cette conduite du changement doit se faire, évidemment,
01:33 dans un contexte très résistant justement au changement.
01:37 Et il n'est évidemment pas opportun de reprendre exactement la même rédaction
01:44 pour faire un changement que la famille Chien-Ki-Chu n'a pas réalisé auparavant.
01:48 En tout cas, moi, en ce qui me concerne, je n'ai pas plus de compétences que Mme Chien-Ki-Chu
01:52 à effectuer ce changement.
01:54 Donc, par contre, ce qui peut changer, c'est le périmètre justement de cette rédaction
02:00 qui peut peut-être donner une chance à cette conduite du changement.
02:05 D'accord. Donc, pour vous, nouvelle équipe, nouveau programme,
02:08 donc on ne fait pas du neuf avec de l'ancien, c'est ça ?
02:11 L'idée en fait que nous avons soumise à la barre, c'est un mix entre de l'ancien et du nouveau.
02:15 De l'ancien parce qu'effectivement, il faut reconnaître la compétence historique
02:20 des journalistes du quotidien qui connaissent très très bien le milieu.
02:25 Du nouveau, par rapport à des jeunes journalistes qui viennent de l'école de journalisme
02:30 et qui ont des méthodes de travail et une diversité, disons,
02:35 l'esprit différent de ce que nous pouvons connaître aujourd'hui.
02:41 Et donc, l'idée, c'est de faire un mix.
02:43 On nous a soumis la difficulté d'une éventuelle qualification de fraude aux AGS
02:49 par rapport aux anciens qui, s'ils étaient repris par nous,
02:55 on pourrait considérer que du coup, ça aurait été un faux licenciement.
02:59 Et donc, ça amène à un paradoxe, c'est que nous sommes volontaires justement
03:03 pour recruter les anciens journalistes, mais nous nous sommes vus opposés à la barre
03:07 par les AGS, cette éventuelle qualification,
03:10 alors que nous avons été très très clairs depuis le début sur notre démarche.
03:13 D'accord.
03:14 Si vous attendez la liquidation de l'entreprise, que vous mettez la rédaction entièrement au chômage,
03:23 il y a une période de carence forcément avant une reprise du titre,
03:27 comment gérez-vous cette période de carence ?
03:29 Parce que financièrement parlant, ce n'est pas l'opération impossible.
03:33 Alors, la période de carence, elle est technique, parce qu'il faut le temps de se retourner,
03:40 signer des contrats avec des journalistes qui pourraient éventuellement ne pas attendre d'être licenciés.
03:47 J'en connais certains qui, par exemple, n'ont pas droit à des sommes colossales en termes d'indemnités
03:54 et qui seraient même plutôt intéressés à démissionner et à prendre un emploi tout de suite.
03:58 À cela, on rajoute des nouveaux journalistes qui arriveraient, qui sortiraient de l'école des journalistes.
04:05 Et l'idée, c'est de faire une version allégée.
04:08 Nous avons fait la remarque à la barre que le Coutien est déjà dans une version allégée depuis longtemps.
04:14 Quand vous regardez le nombre de pages rédigées localement, à part la une, il doit y avoir cinq pages à peu près.
04:20 Donc, il n'y a pas besoin d'avoir une armada de journalistes, je pense, pour produire cinq pages par jour,
04:25 sachant que le restant des pages jusqu'à 32 est essentiellement constitué de publicité,
04:34 mais aussi de contenu AFP, Demand Croisé, Météo, des petites annonces, etc.
04:41 Donc, le vrai contenu journalistique lui-même est déjà en version allégée aujourd'hui.
04:45 Et donc, notre période de transition pourrait être la plus courte possible.
04:49 Donc, évidemment, je n'ai pas le nombre de jours exact, mais ça peut se faire assez rapidement
04:55 pour permettre une continuation d'activité avec une version aussi allégée qu'aujourd'hui.
05:00 Mais n'oubliez pas que notre projet consiste justement à renforcer l'équipe et à remonter à 30 journalistes
05:06 pour permettre de faire un travail d'approfondissement.
05:09 Nous estimons que le quotidien d'aujourd'hui doit absolument être enrichi dans le contenu de ces articles
05:16 en termes de profondeur d'analyse, de recherche et de lecture.
05:21 – D'accord, et quelle serait la périodicité de ce titre ?
05:23 – Il sera toujours la même chose, du lundi au vendredi.
05:26 Nous estimons que le week-end, il y a très très peu d'intérêt de lecture
05:32 et c'est la raison pour laquelle l'édition du samedi-dimanche sera remplacée par un hebdomadaire
05:38 qui couvrira les deux jours.
05:42 – D'accord, dans le cadre de la distribution de ce journal, qui ferait l'opération ?
05:47 – La proposition que nous avons faite est que la distribution ne change pas,
05:51 ça sera toujours la même équipe qui a déjà le réseau de distribution,
05:57 les avenues de travail, etc. pour le dépôt des journaux et l'encastement des recettes.
06:04 – D'accord, et l'imprimerie par contre ?
06:06 – Alors l'imprimerie c'est justement le gros point d'économie
06:08 puisque notre projet consiste à faire baisser une charge qui pèse 3,6 millions d'euros
06:13 dans le compte de résultat du quotidien à une masse de 1,2 millions,
06:18 de 2,4 millions d'économies.
06:20 – D'accord, merci.
06:22 Merci.
06:23 Merci à tous !