Audition à l'Assemblée nationale - Éducation nationale : audition de Nicole Belloubet - 27/03/2024

  • il y a 6 mois
Première audition à l'Assemblée nationale pour la nouvelle ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse du gouvernement Attal, nommée le 8 février. Ancienne garde des Sceaux du gouvernement d'Edouard Philippe (2017-2020), Nicole Belloubet est entendue par les députés de la commission des Affaires culturelles et de l'éducation. Lors de cette audition, la ministre dévoilera sa feuille de route et les priorités de son action. Elle sera notamment chargée de mettre en place le "choc des savoirs", la politique souhaitée par Emmanuel Macron et Gabriel Attal, qui instaure notamment des groupes de niveau au collège. Retrouvez l'intégralité de cette audition sur LCP Assemblée nationale.

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00:00:00 La vidéo est lancée, donc mes chers collègues, nous sommes en direct.
00:00:04 Donc, rebonjour à toutes et à tous.
00:00:09 Nous recevons cet après-midi Mme Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse.
00:00:15 Mais je voulais vous prévenir, mes collègues, qu'à 19h dans notre salle, nous avons une commission mixte paritaire.
00:00:22 Donc c'est pour cela qu'à un moment, nous allons peut-être devoir accélérer l'audition, mais le débordement sera très peu possible.
00:00:32 Je dis ça, c'est au vu du nombre d'inscrits pour les questions.
00:00:41 Non, mais je vous le dis, on fera un peu attendre la CMP, mais on ne pourra pas non plus déborder d'une heure.
00:00:53 Madame la ministre, c'est la première fois que vous exprimez devant notre commission depuis votre nomination, intervenue le 8 février.
00:01:01 Et nous nous réjouissons donc que vous nous présentiez aujourd'hui votre feuille de route.
00:01:08 L'actualité de votre ministère est très riche.
00:01:11 Et oui, effectivement, comme toujours, aurais-je été tentée de dire, si des événements particulièrement choquants n'étaient intervenus la semaine dernière et ces derniers jours, y compris dans ma circonscription.
00:01:22 Et je vous ai interrogé hier là-dessus.
00:01:26 Et effectivement, je vais parler des messages menaçants que des centaines d'élèves ont reçus dans plusieurs dizaines d'établissements à travers la France.
00:01:36 Et leur espace numérique de travail ayant été ce véhicule.
00:01:42 Donc je suppose que vous allez nous faire un point là-dessus, madame la ministre, sur ces intrusions numériques inacceptables pour le bon fonctionnement et la sérénité de l'enseignement.
00:01:56 L'école est la mère des batailles du gouvernement, selon les mots du Premier ministre Gabriel Attal, confirmant ainsi la priorité accordée à l'éducation par le président de la République.
00:02:05 Les chantiers sont nombreux et les défis qui vous attendent très difficiles. Mais nous connaissons votre détermination pour les questions éducatives et l'égalité des chances.
00:02:12 L'une de vos priorités sera bien entendu de concrétiser le choc des savoirs annoncé par le Premier ministre lorsqu'il était lui-même ministre de l'Éducation nationale.
00:02:20 Et vous nous préciserez certainement le calendrier et les modalités de mise en œuvre des principales mesures prises dans ce cadre.
00:02:27 Notamment la création de groupes constitués en fonction des besoins des élèves en français et en mathématiques au collège, ou encore la labellisation des manuels scolaires,
00:02:35 sujet cher à nos collègues Fabrice Levigoureux et Annie Gennevard, sans oublier la formation des enseignants, enjeu crucial à laquelle notre commission a décidé de consacrer une mission d'information qui avait été confiée à nos collègues Roger Chudeau et Cécile Rilac.
00:02:50 A titre personnel, je souhaite vous interroger sur le déploiement du plan interministériel de lutte contre le harcèlement. C'est un sujet qui nous préoccupe beaucoup.
00:02:58 Nous avons d'ailleurs souhaité participer aux réflexions sur le phénomène en confiant à nos collègues Virginie Lenlot et Soumya Bouroua une mission flash sur le rôle que peut jouer la médecine scolaire dans ce combat essentiel.
00:03:10 J'aurais envie de vous poser la question, Madame la Ministre, où en sommes-nous aujourd'hui ? Sur cette question, je vais sans plus attendre vous laisser la parole et ensuite nous prendrons les orateurs du groupe.
00:03:27 Merci, Madame la Présidente. Merci à vous tous de m'accueillir dans cette commission. C'est la première fois que je me présente devant vous et j'en suis vraiment tout à fait ravie, étant donné que j'ai la certitude que nous pourrons ensemble améliorer encore le système éducatif de notre pays et finalement rendre concrète la promesse que l'école est la fabrique des possibles.
00:03:52 C'est vraiment ce à quoi je vais m'attacher. Madame la Présidente, je ne sais pas de combien de temps je dispose. Je vais essayer peut-être d'aller assez vite, préférant ensuite répondre à vos questions.
00:04:01 Mais permettez-moi juste de vous dire qu'à ce stade, c'est-à-dire à peu près six semaines après mon arrivée à la tête de la rue de Grenelle, je souhaiterais porter quatre axes majeurs dans le travail que je voudrais accomplir à la tête de ce ministère et à vos côtés.
00:04:18 Je voudrais ainsi tout d'abord tout mettre en oeuvre pour assurer la réussite des élèves et redonner en quelque sorte à l'école son rôle d'ascenseur social.
00:04:27 Alors je sais qu'il y a des contestations parfois sur le terme d'ascenseur social, mais pour moi cela a du sens et j'insiste sur ce premier axe qui me semble essentiel.
00:04:37 Je m'attacherais encore à accompagner nos professeurs et les personnels de l'éducation dont le travail quotidien, je dois le dire ici, doit être salué et reconnu. Cela me semble tout à fait indispensable.
00:04:50 J'agirais aussi pour refuser toute ségrégation au sein de l'école et plusieurs mesures peuvent être déployées en ce sens. Enfin, j'agirais également pour que nous puissions promouvoir une école de l'avenir qui permette à tous nos élèves de s'adapter à des situations différentes auxquelles ils auront à faire face lorsqu'ils seront adultes.
00:05:16 Peut-être quelques mots très rapides sur ces quatre axes prioritaires qui, à ce stade, évidemment, ne sont que des grandes directions.
00:05:23 Sur la réussite des élèves et sur l'ascenseur social, c'est évidemment dire là qu'il s'agit de déployer la priorité que le président de la République, le Premier ministre et moi-même portons, avec évidemment, j'en suis sûre, chacun d'entre vous ici.
00:05:40 Pour cela, nous mettons en place une série de mesures autour de la maîtrise des savoirs fondamentaux et du choc des savoirs. Vous en avez parlé, madame la présidente.
00:05:49 Je m'attacherai évidemment à déployer ces mesures. C'est un plan d'ensemble dont la mise en oeuvre commencera à compter de la rentrée prochaine.
00:05:58 Vous avez notamment fait allusion au groupe de besoins qui se mettront en place en français et en mathématiques en sixièmes et en cinquièmes dès l'année prochaine.
00:06:09 Je rappelle ici qu'il s'agit de travailler en groupe avec une pédagogie différenciée sur des séquences pédagogiques que les professeurs auront à construire ensemble.
00:06:22 Cela permettra ainsi de donner les meilleures chances à tous les élèves en fonction de leurs besoins. C'est évidemment un travail très important que les équipes pédagogiques devront réaliser.
00:06:33 J'ai eu l'occasion de dire que comme je ne souhaitais pas d'assignation dans le collège à un statut particulier qu'aurait tel ou tel élève, des temps de brassage permettront de recomposer ces groupes en fonction des séquences pédagogiques abordées.
00:06:49 Je souhaite, je vous l'ai dit, que cette mesure soit applicable au plus près du terrain et au plus près des spécificités de chaque équipe d'établissement.
00:07:00 Je sais également, lorsqu'on évoque la réussite des élèves, que la problématique des remplacements de nos professeurs absents, qu'il s'agisse du temps court ou du temps long, je sais à quel point cette problématique est complexe et doit nous mobiliser.
00:07:15 Pour cela, les moyens dédiés à la suppléance et au remplacement ont été croissants ces dernières années. Sachez que dans les remplacements longs, le taux d'efficacité est de 94,5%, mais évidemment ce sont les 5% qui manquent, qui sont extrêmement difficiles et que les familles relèvent de manière tout à fait justifiée.
00:07:40 C'est là que nous devons progresser encore. Pour les remplacements courts, le travail qui a été conduit sur la base du pacte, auquel un nombre important de nos professeurs ont adhéré, a permis d'améliorer significativement le remplacement court sans que, là encore, nous soyons au bout de nos efforts et de nos possibilités.
00:08:00 Donc, quelques mots très brefs, je vous l'avais dit, sur cette priorité qui est celle de la réussite éducative et de l'ascenseur social. Dans ce cadre-là, évidemment, le travail sur l'orientation, construit comme un accompagnement de l'élève tout au long de son parcours scolaire, méritera également toute mon attention.
00:08:19 Le deuxième point concerne l'accompagnement des personnels. Nos élèves ne sauraient pas vraiment réussir sans le rôle d'enseignants et de personnels de la communauté éducative d'ailleurs, qui sont présents, qui sont motivés et qui sont tout à fait dans le désir d'exercer leur mission.
00:08:42 Nous ne pouvons pas nier qu'il existe aujourd'hui une certaine désaffection du métier d'enseignant. Tout le monde le sait. Plusieurs raisons sont à l'origine de cette désaffection.
00:08:52 Et c'est un point sur lequel j'ai déjà eu l'occasion d'échanger avec les organisations syndicales que j'ai rencontrées dès mon arrivée rue de Grenelle.
00:09:01 Les efforts assez importants ont été accomplis à ce titre grâce à la majorité au cours de ces dernières années. Il faut le rappeler, entre 2020 et 2024, ce sont 7,7 milliards d'euros qui ont été investis pour revaloriser les personnels du ministère.
00:09:20 C'est un effort tout à fait colossal qui a permis d'améliorer l'entrée dans la carrière des professeurs, des CPE, des psychologues de l'Éducation nationale qui commencent désormais leur carrière à plus de 2 000 euros nets par mois.
00:09:35 Nous agissons aussi pour les personnels non enseignants, qu'il s'agisse des AESH, des personnels de santé scolaire ou des assistants sociaux, dont les métiers sont évidemment essentiels.
00:09:47 C'est ainsi, à titre d'exemple, que l'indemnité liée aux fonctions, aux suggestions et à l'expertise des FSE des assistants sociaux a progressé entre 2020 et 2022 d'environ 3 500 euros par an pour les assistants de services sociaux.
00:10:04 Nous avons également recruté de nombreuses AESH pour faciliter l'intégration des enfants en situation de handicap dans notre école. Nous accueillons actuellement plus de 400 000 élèves en situation de handicap dans notre école.
00:10:18 Et nous avons également un nombre important d'AESH puisque c'est aujourd'hui près de 140 000 personnes physiques que nous accueillons au titre des AESH.
00:10:32 Au-delà des sujets de rémunération, nous travaillons également, et vous l'avez sans doute entendu ou lu, à une réforme de la formation initiale de nos personnels enseignants,
00:10:45 qui sera destinée à accroître l'attractivité de la profession avec des filières qui seront clairement dédiées, des concours qui seront repensés et qui nous permettront, en tout cas c'est notre objectif, de faire en sorte que les étudiants soient plus nombreux à se diriger vers les filières de l'enseignement.
00:11:06 Et nous avons également une réflexion en cours sur la formation continue qui est un levier indispensable pour promouvoir l'efficacité de nos personnels et de leur parcours professionnel.
00:11:15 Dans ce travail d'accompagnement des enseignants, madame la présidente, vous l'avez rappelé, la sécurité des personnels, des élèves bien sûr et des établissements, est tout à fait au cœur de nos préoccupations, surtout aujourd'hui au moment où je vous parle.
00:11:33 Je viens à l'instant, et c'est ce qui est à l'origine de mon retard et je vous présente mes excuses, je viens à l'instant de recevoir le proviseur du lycée Maurice Ravel, où s'était déroulé, avec le Premier ministre, un refus doté de voile par une élève de BTS, alors même qu'elle était dans l'enceinte du lycée.
00:11:57 Elle s'est allée avec l'ensemble des services académiques réaffirmer, bien entendu, le caractère tout à fait essentiel du respect de la laïcité.
00:12:05 C'est le fondement de la République, c'est le fondement de notre école, c'est notre socle commun et nous devons évidemment absolument faire respecter ce principe-là.
00:12:14 Vous avez rappelé, Madame la Présidente, que je me suis rendue à Genève, où une principale avait été agressée par un jeune au moyen d'un couteau.
00:12:24 Ce que je retiens, c'est qu'à la fois l'école est de plus en plus le réceptacle des violences de notre société et que donc nous devons tout faire pour protéger cette école, mais également que lorsque nos personnels peuvent disposer des éléments importants de sécurité matérielle et d'une formation qui leur permet de s'adapter à des situations de crise ou d'urgence, nous pouvons éviter des drames, ce qui s'est passé à Genève est l'un de ces exemples.
00:12:53 Nous devons tout faire pour améliorer encore cette situation. Le Premier ministre m'a demandé, ainsi qu'à mes collègues d'Armanin et du Pont-Moréti, de recevoir les préfets, les recteurs et les procureurs généraux pour cibler des actions territoire par territoire pour absolument concrétiser, mieux encore que ça ne l'est, la sécurisation des établissements les plus en difficulté de ce point de vue-là.
00:13:17 Je l'ai dit, la sécurité, c'est aussi la nécessité d'être exigeant et clair sur le respect de l'ensemble des principes républicains. Je ne reviens pas sur ce que je vous ai dit sur la laïcité. Sachez simplement que nous avons autour de cette question des principes républicains déployé des équipes académiques Valeurs de la République qui permettent, par un accompagnement auprès des professeurs et des établissements, d'être immédiatement disponibles et mobilisables.
00:13:46 Par ailleurs, tous nos futurs chefs d'établissement CPE font l'objet de plans de formation spécifiques dans ce cadre.
00:13:55 Je continuerai également sur cet axe-là, autour de l'accompagnement de nos personnels, à lutter avec fermeté contre le harcèlement. J'avais d'ailleurs choisi comme premier déplacement à Reims de travailler sur ce dossier-là. Je ne peux dans ce cadre-là que me féliciter que les dispositifs de prévention et de traitement mis en oeuvre ces dernières années fassent leur preuve.
00:14:20 Je pense notamment au numéro dédié, le 30 18, qui joue un rôle extrêmement important et tout à fait efficace. Je le dis clairement ici, le pas de vague, c'est terminé. Nous ne voulons plus de ça dans l'éducation nationale.
00:14:35 Le troisième axe de l'action que je déploierai porte sur le refus de la ségrégation scolaire. Ce sont des grands mots, mais cela me semble très important. Je souhaite que nous puissions conforter l'accès de tous à l'école, quelle que soit sa situation, quel que soit le territoire où il vit.
00:14:55 Avoir accès à l'école, c'est l'objet de la politique "Une école pour tous". Je n'ai pas le temps ici de le détailler, mais sachez que je déploierai l'ensemble des axes qui ont été réaffirmés par le président de la République à l'occasion de la conférence nationale du handicap qui s'est tenue en avril 2023.
00:15:14 Nous agissons en ce sens depuis 2017. C'est un défi majeur pour notre école et je serai très mobilisée sur ce sujet-là, sur lequel je devrai travailler en interministériel avec mes collègues de la santé, bien entendu, et de la prise en charge du handicap, que j'ai déjà eu l'occasion de les rencontrer, pour que nous puissions vraiment donner corps à cette école inclusive, au-delà encore de tous les efforts qui ont été faits.
00:15:43 J'ai pu mesurer à quel point, je crois que je suis allée, c'était vendredi dernier, me semble-t-il, dans une école au Plessis-Robinson, qui accueillait une Ulysse et des enseignants extrêmement motivés, investis dans la prise en charge des élèves en situation de handicap.
00:15:57 Cela donne des résultats tout à fait probants et c'est cela qu'il faut que nous déployions sur l'ensemble de nos établissements.
00:16:05 Sur la présence de l'école dans les territoires, nous avons deux axes sur lesquels il faut que nous travaillions. C'est d'une part le traitement de la ruralité.
00:16:16 Bien entendu, lorsqu'on regarde les chiffres facièlement, il y a beaucoup plus de postes qui sont laissés sur les territoires que la baisse de la démographie l'exigerait.
00:16:26 Mais les choses ne sont pas que mécaniques et il faut évidemment que nous puissions donner à vous qui êtes les élus, à nos écoles, une visibilité au moins sur trois ans,
00:16:37 comme la Première ministre Elisabeth Borne s'y était engagée dans le plan pour la ruralité qu'elle avait déployé.
00:16:43 Et donc c'est ce à quoi je m'attacherai, cela me semble tout à fait essentiel.
00:16:47 Nous allons également travailler comme l'exige la lettre de mission que le Premier ministre m'a adressée, travailler sur la question des REP et de la cartographie de ces REP pour voir dans quelle mesure il est possible de la faire évoluer.
00:17:00 Et je souhaite également travailler sur un sujet également tout à fait important qui est celui de la carte scolaire, notamment dans le domaine de la ruralité.
00:17:14 Enfin pas que dans le domaine de la ruralité mais il est vrai que parfois la carte scolaire, pardon, c'est pas le mot carte scolaire, j'envoyais l'offre scolaire devrais-je dire et non pas carte,
00:17:24 sur l'offre scolaire dans la ruralité parce que parfois cela peut conduire à une autocensure des jeunes et donc cela peut induire des choix d'orientation par défaut.
00:17:34 Enfin, dans ce cadre-là, je dois dire également que je souhaite conduire une véritable politique de mixité scolaire en prolongeant les réflexions qui ont déjà eu lieu sur les questions d'infectation,
00:17:52 sur les questions de sectorisation et sur tous les dispositifs qui pourront nous permettre de donner corps à ce qui sera pour moi une véritable volonté politique.
00:18:01 Je sais la difficulté de ce dossier donc je suis prudente dans ce que je vous dis là parce que je crois qu'au fond il n'y a que des preuves de traduction de cette politique mais en tout cas je souhaite m'y attacher.
00:18:14 Le dernier point puisque je vous ai annoncé quatre axes, le dernier point consiste à construire l'école de demain, là aussi c'est un peu un slogan mais cela veut dire mesdames et messieurs les députés
00:18:25 que au fond l'école de demain c'est d'abord travailler sur le bien-être des enfants et des personnels de l'éducation nationale à l'école pour garantir les meilleures conditions de transmission des savoirs.
00:18:39 Le bien-être ce sont des choses parfois très matérielles, c'est les petits déjeuners qui ont été proposés à l'école, petits déjeuners gratuits qui ont profité à près de 250 000 élèves par an ces dernières années,
00:18:53 des repas à 1 euro, des aides aux devoirs qui ont bénéficié à un tiers des collégiens en 2022.
00:19:00 Nous sommes également en lien étroit avec les collectivités territoriales et j'ai dit récemment que j'ai eu l'occasion de recevoir des présidents de conseils départementaux, en l'occurrence celui du 93,
00:19:10 et des présidents de région pour travailler sur l'amélioration du bâti scolaire. Je crois que nous devons réfléchir pour offrir aux élèves des écoles qui soient rénovées, confortables et respectueuses de l'environnement.
00:19:25 Il faut que je progresse de ce point de vue là, que nous progressions dans le dialogue avec les associations d'élus.
00:19:30 Je souhaite aussi, dans cette optique de l'école de demain, travailler sur la pratique des évaluations. C'est un sujet important qui conditionne la pratique des enseignements et le ressenti qu'en ont les différents acteurs.
00:19:47 Les évaluations c'est très important pour nos enseignants, ça aide à comprendre les évolutions de nos élèves, mais il faut bien sûr en avoir une pratique tout à fait adaptée.
00:19:58 Je souhaite aussi travailler, je vous l'ai dit tout à l'heure, sur l'orientation et l'adaptation à des changements professionnels qui seront inévitables pour les jeunes que nous avons actuellement dans nos écoles.
00:20:10 Ce sont donc des comportements psychosociologiques dont il faut aussi tenir compte.
00:20:15 Et ce sont également des questions sur les problématiques d'intégration des enjeux environnementaux ou encore numériques sur lesquelles je devrais m'apesantir.
00:20:25 Dans ce cadre-là, je me félicite aussi, et ce sera presque mon dernier mot, du succès du Conseil national de la refondation qui, au sein de l'école, est une méthode de dialogue qui a été lancée par le président de la République,
00:20:42 mais qui permet aux acteurs concernés au plus près des territoires et des écoles de proposer des solutions concrètes sur les transformations à venir.
00:20:52 C'est un travail en profondeur qui laisse aux initiatives pédagogiques locales, auxquelles je suis extrêmement attachée, des possibilités de développer des projets qui mettent en lien l'institution scolaire,
00:21:06 les parents, les associations et les autres acteurs de la société civile.
00:21:10 Ça peut permettre de refondre le projet d'établissement et d'apporter des soutiens précieux à des projets pédagogiques qui tous doivent viser la réussite de nos élèves.
00:21:20 Je souhaite donc intensifier ce travail.
00:21:23 Voilà, Madame la Présidente, rapidement dressé le tableau de mon ambition pour l'école, une ambition qui est vraiment dédiée à la réussite de nos élèves, autour de professeurs considérés, engagés, respectés.
00:21:39 Et c'est cela qui fonde le socle de notre pacte républicain.
00:21:43 Au fond, ce que je voudrais pour chacun de nos élèves, c'est que l'école change sa vie.
00:21:49 Merci, Madame la Ministre.
00:21:53 Maintenant, je vais donner la parole aux orateurs, mais je vais d'abord couper le micro fantôme.
00:21:58 Voilà. Et comme ça, Fabienne Colboc peut avoir la parole pour deux minutes.
00:22:03 Merci, Madame la Présidente, Madame la Ministre.
00:22:06 Merci pour vos propos et vos perspectives pour l'éducation nationale.
00:22:10 Nous avons été confrontés, vous l'avez dit récemment, à des épisodes troublants où des menaces terroristes ont ciblé nos écoles, perturbant élèves, enseignants et parents à travers les espaces numériques de travail.
00:22:21 Ces événements ont ébranlé notre communauté éducative, nous rappellent l'importance cruciale de maintenir un climat de sécurité et de confiance au sein de nos établissements scolaires, en lien avec les collectivités territoriales.
00:22:33 Et je sais vos actions et vous les avez rappelées dans vos propos et je vous en remercie.
00:22:38 Je souhaite également évoquer la situation du proviseur du lycée Ravel contraint de démissionner suite à des menaces de mort.
00:22:45 Ce cas souligne, comme vous l'avez dit, la nécessité vitale de garantir un environnement sûr pour nos enseignants et personnels éducatifs, leur permettant d'exercer leur fonction en toute sérénité.
00:22:56 Par ailleurs, le choc des savoirs lancé par Gabriel Attal, visant à instaurer des groupes de besoins en sixième et en cinquième pour les matières essentielles telles que les mathématiques et le français, représente une ambition louable de permettre à chaque élève de réussir et de réduire les inégalités scolaires.
00:23:14 Toutes ces réformes soulèvent des préoccupations, mais cette réforme soulève des préoccupations au sein de notre corps enseignant, notamment en termes de ressources et de modalités d'application.
00:23:26 Vous nous avez éclairés sur la mise en oeuvre, ce qui permet d'apaiser les inquiétudes, mais la question peut parfois porter sur l'augmentation de la dotation horaire.
00:23:37 En vue de la rentrée 2024, je voudrais vous interroger quant à la continuité et au financement de dispositifs tels que Devoirs faits, le pacte des enseignants, le parcours citoyen et le label Cité éducative.
00:23:51 Comment prévoyez-vous de soutenir ces initiatives cruciales, tant pour l'épanouissement que pour la réussite de nos élèves ?
00:23:58 Bien sûr, j'aimerais aborder d'autres sujets, mais je laisserai la parole et les interventions à mes collègues, notamment de la majorité, qui pourront intervenir sur l'école rurale, approfondir sur la mixité scolaire et bien d'autres sujets importants.
00:24:12 Je vous remercie.
00:24:13 Merci, madame la députée. Pour le Rassemblement national, Roger Chudeau.
00:24:17 Merci, madame la présidente. Madame la ministre, faire réussir les élèves, accompagner les professeurs, préparer les élèves à l'avenir, voici de belles ambitions, mais vous me permettrez de le dire, ce sont aussi de belles généralités.
00:24:27 Voici quelques indicateurs un petit peu triviaux sur l'état réel de notre école après 7 années de pouvoir jupitérien.
00:24:34 50% des élèves de 6e ne savent pas vraiment lire. La proportion est quasiment la même en 4e.
00:24:39 L'école primaire peine à remplir sa mission et vous supprimez allègrement 1 706 postes de professeurs des écoles.
00:24:46 À l'âge de 17 ans, 11% de nos jeunes sont quasi illettrés. Merci au collège unique.
00:24:51 Le nombre d'élèves présentant des épreuves de mathématiques au bac, qui était de 200 000 autrefois, est tombé à 99 000 l'année dernière.
00:24:58 L'école de la République accroît les inégalités sociales. L'éducation prioritaire est au point mort.
00:25:03 L'islamisme radical, ce n'est pas moi qui le lis, c'est le Premier ministre, c'est depuis la loi de 2004 répandue de manière virale dans nos établissements.
00:25:11 Les concours d'encrutement sont toujours désertés par les étudiants. Nous avons 10% de contractuels formés à la va-vite.
00:25:16 Le système de remplacement pacte est évidemment totalement inopérant.
00:25:20 Je pourrais poursuivre longtemps cette triste énumération.
00:25:23 Face à ce qui s'apparente à une débâcle après 7 années d'inaction et d'agitation médiatique, vous proposez du bout des lèvres et dans une totale improvisation,
00:25:31 des groupes de besoins au collège et une classe de redoublants en seconde.
00:25:34 En somme, une nouvelle déclinaison du service minimum.
00:25:38 Notre école est désormais un grand corps malade et non pas la mère de toutes les batailles, comme vous le prétendez.
00:25:44 On peut parler d'une forme de dépression collective, comme l'illustre une fois encore, hélas, le départ du proviseur du lycée Ravel.
00:25:51 Alors, madame la ministre, où est véritablement votre politique éducative ? Je vous remercie.
00:25:55 Merci, monsieur le député. Pour LFI, Alexis Corbière.
00:25:59 Madame la ministre, alors que le Premier ministre a annoncé que l'école, vous l'avez dit, était la mère des batailles et un choc des savoirs pour les collèges,
00:26:09 le ministre des Finances, lui, a dit les choses avec plus de franchise. Il y aura 692 millions d'euros en moins pour votre ministère de l'Éducation nationale en 2024.
00:26:19 Quant au choc des savoirs, ce sont des groupes de niveau dès la 6e en français et en mathématiques.
00:26:24 Durant la quasi-totalité de la année scolaire, les élèves seront regroupés entre faibles, moyens ou bon élèves.
00:26:29 Pourtant, toutes les instances, avec représentants des enseignants, ont exprimé un rejet unanime à ce projet.
00:26:34 Pourtant, aucune étude n'a pu en justifier le bien fondé et trois chercheurs du Conseil scientifique de l'Éducation nationale ont démissionné pour cette raison.
00:26:42 Pourtant, cela n'a jamais été débattu à l'Assemblée nationale. Qu'importe, vous imposez par arrêté.
00:26:48 Devant la protestation quasi-unanime dans votre communication, vous avez renommé ces groupes de niveau des groupes de besoin.
00:26:53 Mais ce jeu de mots ne change rien. Ce n'est pas un dispositif pédagogique qui répond aux besoins ponctuels de l'élève.
00:26:59 C'est un tri social, un cloisonnement scolaire d'11 ans, dont il sera quasi impossible de sortir.
00:27:05 Selon vos propres chiffres, pour réaliser des groupes réduits à 15 élèves, il faudrait recruter 7 750 professeurs. Mais rien n'est prévu.
00:27:12 Dans un même temps, en Seine-Saint-Denis, département jeune et populaire, depuis un mois, les personnels et les parents sont fortement mobilisés contre vos groupes de niveau
00:27:19 et surtout pour la création d'un grand plan d'urgence de 358 millions.
00:27:23 Manque de moyens, non remplacement des enseignants, un élève perd chez nous 18 mois de cours sur l'ensemble de sa scolarité,
00:27:29 insalubrité de l'établissement, accès à la santé difficile avec 40% des établissements en samedi sans scolaire.
00:27:34 Ce mouvement veut simplement l'égalité républicaine.
00:27:37 Madame la ministre, allez-vous retirer votre réforme du choc des savoirs ?
00:27:41 Allez-vous recevoir l'intersyndicale de la Seine-Saint-Denis ?
00:27:44 Allez-vous surtout accorder un plan d'urgence pour l'école publique de notre département ? Je vous remercie.
00:27:50 Merci monsieur le député. Pour Les Républicains, Frédérique Meunier.
00:27:53 Merci madame la présidente.
00:27:55 Madame la ministre, votre nomination au ministère de l'Education nationale est arrivée
00:28:00 alors que Gabriel Attal avait annoncé une série de mesures dans le cadre de la réforme des chocs de savoirs.
00:28:05 Vous avez affiché deux positions plutôt contradictoires sur de nombreuses questions.
00:28:10 Par exemple, la création de groupes de niveau.
00:28:13 Après des semaines de querelles de mots, groupe de soutien, groupe de niveau, groupe de besoin
00:28:18 et d'un véritable manque de cohésion entre vous et Gabriel Attal,
00:28:22 ce qu'il faut en retenir aujourd'hui, ce sont les craintes des syndicats,
00:28:25 des recteurs et des directeurs académiques qui jugent cette mesure chaotique,
00:28:30 voire impossible à mettre en place au vu du manque de moyens.
00:28:34 Les collèges sont donc invités à rogner sur des dispositifs existants
00:28:37 ou des options qui fonctionnent très bien et qui permettent aux collèges publics
00:28:41 de maintenir une activité décisive pour une mixité sociale plus que fragilisée.
00:28:47 Autre mesure phare de la réforme, le port de l'uniforme annoncé par le Président.
00:28:52 Or en 2016, vous avez publié une tribune dans la revue "Après-demain"
00:28:57 dans laquelle vous écriviez, et je vous lis,
00:29:00 "L'éducation française ne pourra retrouver sa grandeur qu'à condition que nos enseignants soient plus motivés,
00:29:06 plus impliqués et mieux formés, loin des fariboles sur la restauration de l'autorité ou le port de la blouse."
00:29:13 Si je comprends bien, vous êtes contre le port de l'uniforme à l'école
00:29:16 et contre la restauration de l'autorité et de la discipline.
00:29:19 Ne pensez-vous pas être à contre-courant de la ligne politique affichée par le gouvernement ?
00:29:24 Vous vous voulez innovante, sollicitant les députés pour de bonnes vraies idées.
00:29:28 Alors je vais oser, Madame la Ministre.
00:29:30 Je viens de déposer une loi remise à vos services relative au maintien de classe en milieu rural.
00:29:36 Le principe est d'appliquer des coefficients péréquateurs.
00:29:39 Ainsi, un enfant en situation de handicap compterait double.
00:29:43 Une classe multiniveau aurait une bonification de 5 élèves pour 3 niveaux et 3 élèves pour 2 niveaux.
00:29:50 Alors seriez-vous prête à modifier vos critères de fermeture de classe,
00:29:54 actuellement principalement basé sur la démographie,
00:29:57 pour que nos territoires ruraux ne soient pas encore une fois de plus délaissés ?
00:30:01 Je vous remercie.
00:30:03 Merci Madame la députée.
00:30:04 Pour le groupe démocrate, Estelle Fauleste.
00:30:07 Merci Madame la Présidente.
00:30:10 Madame la Ministre, le gouvernement s'est engagé dans la bataille pour le redressement de notre école
00:30:15 en se donnant l'objectif central de redresser le niveau des élèves.
00:30:19 Le précédent ministre de l'Éducation avait fixé deux priorités qui ne vont pas l'une sans l'autre.
00:30:25 Améliorer la maîtrise des savoirs fondamentaux et restaurer l'autorité des professeurs,
00:30:30 laquelle repose d'abord et avant tout sur le savoir.
00:30:34 Ces priorités sont également celles du groupe démocrate.
00:30:37 La hausse du niveau doit être l'objectif des priorités.
00:30:41 La priorité des priorités, pardon.
00:30:44 En effet, parce qu'aujourd'hui encore, près de 30% de nos élèves ne savent ni lire,
00:30:49 ni écrire, ni compter, ni calculer correctement en quittant l'école.
00:30:52 Il faut poursuivre le travail engagé et mettre l'accent sur le français,
00:30:57 en particulier la grammaire et l'orthographe, ainsi que sur les mathématiques.
00:31:01 Plus largement, s'il est impératif de redresser le niveau de nos élèves,
00:31:05 cela l'est tout autant pour nos professeurs.
00:31:08 Les rapports de jury de concours de recrutement des professeurs des écoles,
00:31:11 cette année encore, sont alarmants et soulignent les lacunes, de nouveau,
00:31:16 en grammaire, orthographe et mathématiques, sans parler de l'extrême pauvreté de la culture générale.
00:31:22 Nous souhaitons que la réflexion quant à la formation des professeurs
00:31:26 puisse s'engager rapidement avec notre Assemblée.
00:31:29 Il faut un plan vraiment ambitieux.
00:31:32 Enfin, je souhaitais également évoquer un sujet qui nous préoccupe très fortement
00:31:36 et que l'actualité, malheureusement, nous rappelle régulièrement.
00:31:39 Plus d'un professeur sur deux dit se censurer en réaction à des contestations de l'enseignement.
00:31:46 Certains élèves, mais également leurs parents, vont jusqu'à menacer les professeurs
00:31:50 avec des conséquences meurtrières, on le sait.
00:31:53 On ne peut ni s'y habituer, ni s'y résoudre.
00:31:56 Et nous avons encore le départ du proviseur de Ravel dans le XXe qui vient nous alerter.
00:32:02 Comment entendez-vous, Madame la Ministre, dans le prolongement des engagements légitimes
00:32:06 qui avaient été pris par votre prédécesseur, protéger l'école des obscurantismes,
00:32:11 alors que nous fêtons cette année les 20 ans de la loi de 2004 sur l'analysité ?
00:32:16 Merci, Madame la députée.
00:32:18 Pour Horizon et Apparenté, Béatrice Bellamy.
00:32:21 Merci, Madame la Présidente, Madame la Ministre.
00:32:24 Je vous souhaite tout d'abord, au nom des députés du groupe Horizon,
00:32:27 une pleine réussite dans vos fonctions au service des élèves, des familles
00:32:31 et de tous les personnels de l'éducation nationale.
00:32:34 Je souhaite vous interroger sur trois sujets.
00:32:37 La sécurité numérique, le dispositif des classes prépa seconde
00:32:41 et la suite donnée aux annonces présidentielles sur l'éducation morale et civique.
00:32:46 Comme l'a exprimé précédemment ma collègue Fabienne Colboc,
00:32:49 ces derniers jours, de nombreux établissements scolaires ont fait l'objet
00:32:52 soit de menaces, soit d'attaques numériques bien concrètes.
00:32:55 Des élèves et enseignants ont été menacés suite au piratage des espaces numériques de travail.
00:33:00 Il y a quelques jours, vous avez annoncé un audit sur la sécurisation des ETN.
00:33:04 Dans un premier temps, pouvez-vous nous préciser les premiers éléments dont vous disposez
00:33:08 et les mesures déjà déployées dans les établissements ?
00:33:13 Deuxièmement, le groupe Horizon partage votre souhait et celui du Premier ministre
00:33:16 de revaloriser le diplôme national du brevet.
00:33:19 Un diplôme, ce n'est pas rien, c'est une étape de vie.
00:33:22 Nous croyons à la nécessité de marquer des temps forts pour une génération.
00:33:26 Directement liée, la création d'une classe prépa seconde pose davantage de questions
00:33:30 et suscite de nombreuses inquiétudes. J'en partage certaines.
00:33:34 Pouvez-vous nous préciser les contours de la préfiguration qui sera initiée
00:33:38 à partir de septembre 2024 ? Quels seront les moyens, les professeurs, les lieux,
00:33:42 les enseignants de ces classes ?
00:33:44 Enfin, Madame la ministre, le président de la République et votre prédécesseur
00:33:47 ont fait la refonte de l'EMC, le cœur du réarmement civique.
00:33:51 À l'école, les députés Horizon partagent l'ambition de porter haut
00:33:55 la transmission des valeurs de la République et de la connaissance des institutions.
00:33:59 Il est clair également que les enseignants ont besoin de concrets.
00:34:03 Le Conseil supérieur des programmes a certes publié le projet de programme
00:34:07 du CP à la Terminale, mais le flou semble total sur le doublement
00:34:11 du volume horaire de l'EMC. Ce doublement a été annoncé par l'exécutif.
00:34:16 Qu'en est-il aujourd'hui ? Je vous remercie.
00:34:18 Merci, Madame la députée. Pour les socialistes apparentés, Fatia Khelouachi.
00:34:22 Merci, Madame la présidente. Madame la ministre, tout d'abord, en préambule,
00:34:26 j'aimerais savoir comment doit-on comprendre la démission du proviseur
00:34:31 du lycée Maurice Ravel et quel signe est envoyé aux équipes éducatives
00:34:36 de l'établissement ? Comment les équipes éducatives de l'établissement
00:34:40 ont reçu cette démission ?
00:34:42 Étant élue du département de la Seine-Saint-Denis, je ne peux pas rater
00:34:46 l'occasion de vous parler de la mobilisation en cours dans notre département.
00:34:49 Depuis maintenant un mois et un jour, les personnels de l'éducation
00:34:53 et les parents d'élèves demandent au gouvernement un plan d'urgence
00:34:56 Éducation 93. Parce que la Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre
00:35:01 et le plus jeune de la France hexagonale, l'école publique doit permettre
00:35:05 à tous les élèves de s'extraire de leurs conditions sociales.
00:35:09 Sauf que lorsque le département le plus pauvre concentre aussi
00:35:13 le plus de problématiques autour de l'école, la machine est en panne.
00:35:17 Pas de justice sociale sans personnel en nombre suffisant.
00:35:20 Pas de justice sociale sans un bâti scolaire correct.
00:35:25 Madame la ministre, l'intersyndicale et les fédérations de parents d'élèves
00:35:29 attendent une réponse de votre part.
00:35:31 Les revendications sont précises et elles sont chiffrées.
00:35:35 Ma question est donc simple. Pourquoi n'avez-vous pas en un mois et un jour
00:35:40 reçu l'intersyndicale ? La mobilisation ne faiblit pas et ne faiblira pas.
00:35:45 Encore ce dimanche, les parents d'élèves étaient nombreux à manifester à Bobigny.
00:35:50 Jouer la montre malheureusement ne calmera pas ni les personnels ni les parents,
00:35:54 je le crois bien. Ma deuxième question et dernière question est autour du choc
00:35:58 des savoirs et de la grande réforme, large réforme qui va s'appliquer très vite.
00:36:03 Je pense aux classes prépa lycées pour les élèves n'ayant pas obtenu leur brevet
00:36:08 et qui souhaitent intégrer un lycée général. Pouvez-vous me dire combien de classes
00:36:12 seront ouvertes et pour mon territoire, est-ce qu'il faudra traverser toute la Seine-Saint-Denis
00:36:17 pour trouver une classe prépa ? Alors les élèves seront probablement découragés
00:36:21 et renonceront à ce cursus en filière générale. Avez-vous bien conscience de ce risque ?
00:36:27 Merci madame la députée. Pour les écologistes, Jean Caudreau.
00:36:31 Merci madame la présidente. Madame la ministre, depuis votre nomination,
00:36:35 vous avez su montrer votre connaissance de l'éducation nationale et vous efforcez
00:36:38 de nous apporter des réponses circonstanciées, ce qui constitue un net progrès.
00:36:43 J'imagine que vous êtes arrivé au ministère avec votre héritage, celui de la gauche,
00:36:47 celui de la lutte contre la reproduction des inégalités sociales dans notre système éducatif.
00:36:52 Mais vous arrivez aussi avec une feuille de route toute tracée, peut-être même figée
00:36:57 par Gabriel Attal, un héritage que vous avez accepté de porter, au risque de renier un jour le vôtre.
00:37:03 Un exemple, on nous parle des groupes de besoins ou de niveaux comme d'un outil de réduction
00:37:08 des inégalités au mépris de toutes les études qui indiquent le contraire et des alertes
00:37:13 de la communauté éducative jugeant sa mise en œuvre contre-productive.
00:37:17 Vous n'aviez pas l'air pleinement convaincu vous-même, mais aurez-vous le choix ?
00:37:21 Et si vous refusez le tri social, il faudra regarder en face la réalité de l'éducation aujourd'hui,
00:37:26 celle des établissements de niveau, les écoles des bons, les écoles des mauvais,
00:37:30 celle des classes sociales défavorisées, de véritables ghettos scolaires.
00:37:34 Nous parlions d'héritage, celui de Papendiaï est bien maigre.
00:37:37 Par contre, reconnaissons-lui le mérite d'avoir voulu s'attaquer au sujet épineux de la mixité
00:37:42 en actionnant un levier majeur, l'enseignement privé.
00:37:45 De sa volonté initiale, seul un protocole non contraignant a vu le jour.
00:37:49 Vous avez annoncé au Sénat qu'il serait évalué à la rentrée 2024.
00:37:53 Je doute qu'il produise des résultats convaincants, mais je laisse à l'enseignement privé sous contrat
00:37:57 le bénéfice du doute quant à sa capacité volontariste.
00:38:01 Le cas échéant, êtes-vous prête à aller plus loin que le plan mixité
00:38:05 si l'évaluation du diplôme ne donnait pas les résultats escomptés ?
00:38:09 Si oui, de quelle manière ?
00:38:11 Pourriez-vous exiger plus de transparence dans les procédures de recrutement de l'enseignement privé ?
00:38:17 Envisager de conditionner une partie de ses financements, voire même le contrat d'association,
00:38:22 à un objectif de mixité, inciter à l'adoption de frais de scolarité progressifs ?
00:38:27 Donc vous aurez compris ma question, madame la ministre.
00:38:29 Jusqu'où êtes-vous prête à aller dans la lutte contre la ségrégation scolaire et pour la mixité sociale ?
00:38:34 Merci, monsieur le député. Pour le groupe GDR, Stéphane Peu.
00:38:38 Merci, madame la présidente. Madame la ministre,
00:38:41 depuis cinq semaines, les personnels de l'éducation et les parents d'élèves de la Seine-Saint-Denis
00:38:45 se mobilisent pour obtenir un plan d'urgence pour l'école publique.
00:38:49 Je vous ai interrogé à plusieurs reprises depuis le 26 février sur le sujet
00:38:53 et je réitère aujourd'hui devant l'ampleur de ce mouvement, comme de sa durée et de sa détermination.
00:39:00 La situation de la Seine-Saint-Denis, vous la connaissez, vous la reconnaissez
00:39:04 et vous avez vous-même reconnu qu'elle exigeait des réponses singulières.
00:39:10 Pour autant, rien ne vient et le mouvement social s'amplifie.
00:39:14 Et mieux vaut le savoir, et que vous le sachiez d'ailleurs,
00:39:17 c'est que les vacances scolaires qui s'annoncent ne l'éteindront pas.
00:39:21 Comme le disent les enseignants du supérieur dans une tribune de soutien à ce mouvement,
00:39:26 la situation de dénuement de l'école dans ce département est désormais connue et documentée.
00:39:33 Elle est le miroir grossissant de l'absence d'ambition pour l'éducation sur l'ensemble du territoire.
00:39:38 Il n'y a pas de dépense d'avenir plus évidente que la réhabilitation urgente
00:39:43 du service public d'éducation en général et dans ce département en particulier.
00:39:49 L'intersyndicale a des propositions à vous faire.
00:39:52 Elle les a évaluées à 350 millions d'euros.
00:39:56 C'est beaucoup moins que le plan Marseille en grand décrété par le président de la République
00:40:00 quand il était allé à Marseille.
00:40:02 Le même président de la République qui témoignait à l'été 2021
00:40:06 de son admiration pour la Seine-Saint-Denis,
00:40:09 au point même de dire qu'il ne manque que la mer pour en faire,
00:40:11 pour faire de ce département la Californie.
00:40:14 Loin de cette emphase, pour le moment, l'Etat donne moins à ce département
00:40:18 qui est le plus pauvre et le plus jeune de l'Hexagone.
00:40:21 Ce département où vit ce peuple qui se lève tôt, qui travaille dur,
00:40:25 qui pendant la pandémie a tenu la France debout
00:40:28 et qui a beaucoup d'espérance vis-à-vis de l'école et vis-à-vis de la République.
00:40:32 Alors, madame la ministre, les familles et les enseignants du 93
00:40:35 ne veulent plus de belles paroles de compassion.
00:40:38 Ils veulent des actes.
00:40:39 Madame la ministre, quand recevrez-vous l'intersyndical
00:40:42 et quand répondrez-vous aux propositions du plan d'urgence ?
00:40:47 Merci, monsieur le député.
00:40:48 Pour le groupe Liott, Martine Froger.
00:40:51 Merci, madame la présidente, madame la ministre.
00:40:53 Lors de son discours, le Premier ministre a souligné
00:40:56 le travail essentiel des infirmiers scolaires
00:40:59 pour lequel il a annoncé une revalorisation salariale à effet immédiat.
00:41:04 Si nous pouvons tous nous réjouir de cette annonce bien méritée,
00:41:08 elle a provoqué toutefois un fort sentiment de malaise,
00:41:11 voire de colère parmi les assistants scolaires
00:41:14 qui voient ainsi un écart se creuser encore davantage avec leurs collègues.
00:41:18 À l'heure où l'éducation, l'enfance, la santé mentale
00:41:21 sont plus que jamais des priorités,
00:41:23 le service social scolaire qui se situe au premier rang de ces enjeux majeurs
00:41:27 se sent légitimement oublié.
00:41:30 C'est pourtant un maillon essentiel du système éducatif.
00:41:33 L'inclusion des élèves en situation de handicap,
00:41:36 la lutte contre le harcèlement scolaire,
00:41:39 le danger des réseaux sociaux, les violences intrafamiliales
00:41:42 sont au centre de leur métier.
00:41:44 Ainsi, malgré leur rôle au sein du même ministère
00:41:47 et à diplôme équivalent,
00:41:49 il est insupportable qu'ils ne bénéficient pas de grilles salariales
00:41:52 au moins équivalentes à celles de leurs collègues infirmiers.
00:41:56 Bien que cadre A, ils perçoivent déjà des rémunérations
00:41:59 bien inférieures aux autres corps de la fonction publique.
00:42:02 De plus, le manque cruel d'effectifs impacte leurs conditions de travail
00:42:07 et a des conséquences directes sur l'attractivité du métier.
00:42:11 Ce manque d'effectifs entrave ainsi la possibilité d'un suivi social
00:42:15 personnalisé dans de bonnes conditions.
00:42:17 Sans cette proximité de l'assistance sociale auprès des élèves,
00:42:21 les situations sont amenées à se dégrader,
00:42:24 devenir parfois irréversibles.
00:42:26 Or, il s'avère que de très nombreux établissements scolaires
00:42:29 ne bénéficient d'aucune présence d'assistants sociaux.
00:42:33 On compte environ 3 200 professionnels pour 6 950 collèges
00:42:37 et 3 750 lycées.
00:42:39 Une situation qui nous interpelle et qui doit nous faire réagir.
00:42:43 Alors, madame la ministre, allez-vous entendre
00:42:46 les revendications salariales des assistants sociaux scolaires
00:42:49 qui restent aujourd'hui sans réponse ?
00:42:51 Et comment comptez-vous remédier au manque d'effectifs chronique
00:42:54 et engager une démarche de création de postes massives ?
00:42:57 Merci.
00:42:59 Merci, madame la députée.
00:43:00 Madame la ministre, c'est à vous pour cette première série
00:43:03 de questions.
00:43:05 Enfin, c'était pour les réponses.
00:43:07 Merci, madame la présidente.
00:43:10 Je répondrai parfois sans répéter, puisque beaucoup d'entre vous
00:43:15 ont apporté les mêmes types de questions.
00:43:18 À madame la députée Kohlbock, vous évoquez plusieurs points.
00:43:23 La question du climat de sécurité que vous avez évoquée
00:43:28 en premier point, j'ai dit des éléments dans mon propos
00:43:33 introductif.
00:43:34 Sachez que nous travaillons d'abord sur les aspects matériels,
00:43:38 puisque j'ai eu l'occasion de le dire, il y a des aspects
00:43:42 sécuritaires tels que les boutons d'alarme,
00:43:45 tels que des loges à l'entrée des établissements,
00:43:49 la sécurisation des enceintes.
00:43:51 Tout cela, nous le travaillons avec les collectivités
00:43:54 territoriales.
00:43:55 Et également, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:43:57 nous allons territoire par territoire vraiment vérifier
00:44:00 que tous les établissements scolaires disposent des conditions
00:44:03 matérielles d'exercice de la sécurité.
00:44:06 J'ai parlé de formation, je n'y reviens pas.
00:44:08 Nous allons à nouveau continuer le déploiement de ces formations.
00:44:12 J'ai parlé plan de prévention et de mise en...
00:44:14 Je n'en ai pas parlé, mais je vous le dis.
00:44:16 Plan de prévention et de mise en sûreté, c'est ce qui s'est passé
00:44:19 à Genève et c'est parce que ce plan de prévention et de mise
00:44:22 en sécurité avait été activé et répété dans l'établissement
00:44:25 que les enseignants ont eu les bons gestes et c'est leur
00:44:29 sang-froid qui leur a permis d'éviter un drame.
00:44:32 Bref, nous avons là des exigences que nous allons continuer
00:44:36 à déployer.
00:44:38 Sur la question du choc des savoirs,
00:44:41 qui est un autre point que vous avez évoqué,
00:44:43 vous évoquez la question des ressources et des modalités
00:44:47 de fonctionnement.
00:44:49 Sur les modalités de fonctionnement,
00:44:51 j'ai eu l'occasion de le dire, cela suppose un accompagnement
00:44:56 des équipes pédagogiques dans les établissements,
00:44:58 puisque au fond, nous allons demander aux professeurs
00:45:00 de français et de mathématiques dans un établissement
00:45:03 de travailler ensemble pour construire ensemble
00:45:06 la progression pédagogique qu'ensuite,
00:45:08 ils appliqueront à leurs élèves selon les différents groupes
00:45:11 qu'ils auront en charge.
00:45:13 Et si nous voulons un brassage entre les groupes,
00:45:15 il faut effectivement, et c'est ce que je souhaite,
00:45:17 que la progression pédagogique soit construite ensemble.
00:45:20 Pour faire cela, nous allons demander à l'ensemble
00:45:23 des corps d'inspection d'accompagner d'abord
00:45:27 les chefs d'établissement dans la construction
00:45:29 des emplois du temps, et puis ensuite les équipes
00:45:31 pédagogiques, et j'ai déjà rencontré les inspecteurs généraux,
00:45:35 les chefs de groupe en français et en math,
00:45:37 des inspections pédagogiques régionales, etc.
00:45:39 Je vais continuer à travailler avec eux pour avoir
00:45:41 un accompagnement.
00:45:42 La DGESCO, monsieur le directeur, est à mes côtés,
00:45:44 la Direction générale de l'enseignement scolaire,
00:45:46 a déjà publié des documents d'accompagnement
00:45:49 et il va continuer à agir ainsi pour à la fois montrer
00:45:53 la liberté dont les établissements disposent
00:45:56 dans la mise en œuvre de ce dispositif,
00:45:58 mais évidemment le cadre sans lequel les choses
00:46:01 ne pourraient pas se mettre en place.
00:46:03 Je dois dire également que des moyens d'accompagnement
00:46:06 en termes de personnel ont été déployés.
00:46:09 Ce sont 2830 ETP qui ont été créés pour assurer
00:46:14 la mise en place de ces groupes au collège,
00:46:18 et vous m'interrogez sur le maintien des dispositifs,
00:46:21 devoirs faits, etc.
00:46:23 Alors les ETP supplémentaires qui sont descendus
00:46:27 avec la dotation des établissements comprennent
00:46:30 évidemment l'ensemble des éléments, des groupes de besoins,
00:46:37 mais aussi les autres dispositifs.
00:46:39 Cela revient à donner au chef d'établissement
00:46:42 une marge de manœuvre qu'il est libre d'utiliser.
00:46:45 Alors peut-être est-ce que dans certains cas,
00:46:47 suivant les choix qui seront faits dans les établissements,
00:46:49 cela entraînera des options différentes,
00:46:52 mais c'est évidemment dans le cadre de la marge de manœuvre
00:46:54 dont les établissements disposent.
00:46:56 Monsieur le député Chudeau, vous citez des indicateurs
00:47:01 dont j'ai connaissance.
00:47:05 Je pense que vos indicateurs sont peut-être un peu datés.
00:47:09 On ne va pas ici faire une querelle d'indicateurs.
00:47:12 Sachez simplement qu'actuellement, à l'entrée en sixième,
00:47:18 les dernières évaluations, si je prends par exemple la lecture,
00:47:22 c'est un des éléments que je ne vais pas ici déployer,
00:47:24 si nous prenons l'item lié à la fluence,
00:47:28 la faculté de lire avec rapidité et aisance,
00:47:32 en 2021, 50 % d'élèves répondaient de façon satisfaisante,
00:47:37 en 2023, 57 %, progrès dans ce domaine-là.
00:47:42 Je pourrais également citer les évaluations de début de CP,
00:47:45 qui sont aussi un indicateur, puisque vous savez,
00:47:47 nous avons des évaluations en début de CP et même à mi-CP
00:47:50 pour mesurer si les élèves s'intègrent bien dans les apprentissages.
00:47:53 En début de CP, en 2019, sur la connaissance des nombres,
00:47:58 par exemple, 76 % des jeunes répondaient de façon satisfaisante,
00:48:03 en 2023, 80,5 %.
00:48:06 Je pourrais multiplier les exemples.
00:48:08 Je ne suis pas en train de dire que tout va bien.
00:48:11 Les évaluations PISA montrent que tout ne va pas bien.
00:48:14 Mais on ne peut pas uniquement se fonder sur les évaluations PISA.
00:48:19 Des mesures ont été mises en place depuis 2017.
00:48:21 Il semble qu'elles donnent des résultats positifs.
00:48:24 C'est ce que nous attacherons à vérifier en continu.
00:48:27 Je ne crois pas que l'on puisse parler de débâcle,
00:48:30 monsieur le député, mais au contraire de renaissance.
00:48:34 Le troisième point que je voudrais évoquer devant vous
00:48:38 est lié au propos de monsieur le député Corbière.
00:48:43 Vous m'interrogez sur le budget.
00:48:46 Vous faites valoir effectivement que...
00:48:49 Oui, j'aurais pu parler d'autres noms, mais enfin...
00:48:52 Sur le budget, monsieur le député, effectivement,
00:48:58 nous devons restituer, je ne reviens pas sur le contexte général,
00:49:02 mais nous devons restituer 683 millions d'euros.
00:49:06 J'ai eu l'occasion de dire que nous veillons à ce qu'aucun emploi
00:49:11 ne soit supprimé.
00:49:13 Nous travaillons d'abord sur nos réserves, vous le savez,
00:49:17 et nous mettons en place, nous regardons également
00:49:19 partout où nous pouvons, le cas échéant,
00:49:22 faire quelques économies.
00:49:24 Mais aucun emploi ne sera touché et les mesures qui ont été présentées
00:49:28 ne seront en aucun cas affectées par cette restitution budgétaire.
00:49:33 Vous évoquez enfin la question du choc des savoirs
00:49:37 et du tri social et du cloisonnement scolaire
00:49:40 que ce choc des savoirs pourrait entraîner.
00:49:43 La façon dont nous l'avons construit...
00:49:47 D'abord, je rappelle que le choc des savoirs,
00:49:49 ce n'est pas qu'une seule mesure.
00:49:51 Il y a 20 mesures qui caractérisent le choc des savoirs.
00:49:54 Parmi ces 20 mesures, effectivement, nous trouvons des thématiques
00:49:58 liées à la refonte des programmes, liées à la labellisation d'Emmanuel,
00:50:02 cela a été évoqué, liées au redoublement.
00:50:06 Juste un mot sur le redoublement.
00:50:08 Pour dire que nous avons restitué aux équipes éducatives,
00:50:12 et nous le voulions, leur autorité, puisque nous considérons
00:50:15 que c'est elles qui doivent, après une phase de dialogue,
00:50:19 décider de ce qu'il en adviendra du redoublement.
00:50:22 Cela ne signifie pas, et dans mon esprit, cela ne signifie en aucun cas
00:50:27 que nous devions accentuer le redoublement.
00:50:30 Ce n'est pas le propos.
00:50:31 On doit, au contraire, très en amont, faire en sorte
00:50:34 de mettre en place les dispositifs pour éviter le redoublement.
00:50:37 Disons simplement que si un redoublement a lieu,
00:50:39 il sera essentiellement à la main des équipes éducatives.
00:50:42 Et enfin, je redis un mot ici sur la question des groupes.
00:50:47 La manière dont nous les avons construits,
00:50:50 évidemment en plein accord avec le Premier ministre,
00:50:53 vise à, au contraire, éviter un phénomène de tri.
00:50:57 Je refuse que le collège trie nos élèves.
00:51:01 On doit, au contraire, aider chacun d'entre eux
00:51:04 à améliorer ses compétences là où il en a besoin.
00:51:08 C'est la raison pour laquelle, un, nous laissons la main
00:51:11 aux équipes éducatives et au terrain.
00:51:13 Deux, nous disons, on ne crée pas un groupe le 1er septembre
00:51:17 pour que ce soit le même le 30 juin.
00:51:19 Mais, au contraire, selon les compétences qui seront
00:51:22 à étudier dans le cadre du programme,
00:51:24 nous donnons la possibilité aux éducatives
00:51:26 de répondre aux besoins de nos élèves.
00:51:29 Je sais que ça demande un vrai travail pour nos enseignants.
00:51:32 Donc, ça supposera un accompagnement.
00:51:34 Je vous ai dit tout à l'heure la manière dont je souhaitais
00:51:37 le mettre en place avec les inspections.
00:51:40 Nous avons également donné 2 demi-journées banalisées
00:51:43 pour que les équipes puissent commencer à travailler entre elles, etc.
00:51:46 Donc, mon souhait, vraiment, c'est que ce soit, au contraire,
00:51:49 un outil pour aider tous les élèves et pas du tout un outil très social.
00:51:53 Madame la députée Meunier, vous faites allusion
00:51:58 à mes fariboles anciennes.
00:52:01 J'ai déjà eu l'occasion de dire que je trouve que c'était
00:52:03 un joli mot, "faribole".
00:52:06 Mais en dehors de cette qualité-là,
00:52:11 ce que je voulais dire, je pardonnez-moi, je me répète,
00:52:14 à l'époque, dans l'article que j'ai écrit,
00:52:16 c'est que ce n'était pas le point central.
00:52:18 Je parle de l'uniforme. L'autorité, pour moi,
00:52:20 ça a toujours été un point incontournable.
00:52:23 Dans la classe, il y a des règles, il y a le respect de ces règles,
00:52:26 et il y a l'autorité qui va avec.
00:52:28 Ça a toujours été incontournable. Je suis professeure,
00:52:30 je cesse de tomber, je parle.
00:52:32 Sur l'uniforme, je disais à l'époque, dans cet article,
00:52:34 que ce n'était pas le point central de l'article,
00:52:36 que ce dont je parlais dans cet article,
00:52:38 c'était de l'autonomie des équipes éducatives, etc.
00:52:41 C'est la raison pour laquelle j'avais utilisé ce terme.
00:52:44 Mais je ne sais pas, mon propos n'est pas ici de me justifier,
00:52:47 mais plutôt de répondre au second point que vous évoquez,
00:52:51 c'est-à-dire à la question des classes en milieu rural.
00:52:55 Vous évoquez la question des critères de fermeture.
00:52:59 Je l'ai dit tout à l'heure, peut-être d'abord quand même
00:53:02 un point, lorsque nous travaillons sur l'attribution
00:53:07 ou le retrait de postes en milieu rural,
00:53:09 nous ne sommes pas guidés que par les critères démographiques.
00:53:12 Nous appliquons également des indices d'éloignement,
00:53:15 des indices de positionnement social.
00:53:17 Je parle sous le contrôle du DGESCO,
00:53:19 qui saura me contredire ou me faire les gros yeux
00:53:22 si ce n'est pas le cas.
00:53:23 Et en tout cas, je souhaite que nous mettions en place
00:53:26 un processus un peu différent pour les années à venir,
00:53:30 puisque je vous l'ai dit, je souhaite d'une part
00:53:33 qu'il y ait un véritable dialogue sur les territoires,
00:53:36 autour des observatoires que d'ailleurs Elisabeth Borne,
00:53:40 dont elle avait proposé, préconisait la mise en oeuvre,
00:53:43 et que dans ce cadre-là, nous puissions réellement étudier
00:53:47 un, la cohérence des politiques de l'Etat.
00:53:50 J'ai du mal à comprendre que là où le préfet décide
00:53:54 de faire une opération revitalisation du centre-ville,
00:53:58 nous, nous procédions à un retrait de moyens.
00:54:02 Donc il faut que nous soyons en cohérence.
00:54:04 Je crois que c'est très important.
00:54:06 Et il faut évidemment que nous puissions présenter
00:54:09 cette cohérence aux élus territoriaux,
00:54:12 aux élus locaux en l'occurrence, puisqu'il s'agit des écoles.
00:54:15 C'est ce à quoi je m'engagerais.
00:54:18 Donc on a vraiment à la fois un souci de dialogue avec les,
00:54:21 pas un souci, enfin, un désir de dialogue avec les élus
00:54:24 et de cohérence dans les politiques de l'Etat.
00:54:27 Voilà ce que je voulais vous dire, Madame la députée.
00:54:31 Madame la députée Fauleste, vous évoquez un certain
00:54:37 nombre de points sur, oui, Madame la députée,
00:54:42 pardonnez-moi, excusez-moi, vous évoquez un certain
00:54:45 nombre de points sur les savoirs fondamentaux.
00:54:47 J'ai répondu en partie.
00:54:49 Je dois dire que sur cette question des savoirs fondamentaux,
00:54:52 dans l'acquisition des savoirs fondamentaux,
00:54:54 la révision des programmes que nous sommes en train de réaliser
00:54:58 à l'école primaire, mais aussi au collège,
00:55:01 enfin, au cycle 3 et 4, cette révision des programmes
00:55:05 va nous aider aussi dans la maîtrise des savoirs fondamentaux.
00:55:10 Et vous évoquez ce qui est évidemment très important,
00:55:13 l'autocensure de certains enseignants en raison
00:55:17 de la contestation de leurs enseignements.
00:55:20 C'est un point dont on me parle de plus en plus,
00:55:23 effectivement, enfin, les organisations représentatives
00:55:26 me parlent beaucoup de cela, j'en ai conscience.
00:55:29 Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible.
00:55:32 L'école, c'est la science, c'est la science.
00:55:35 Et donc, nos enseignants doivent s'appuyer sur ce que dit
00:55:39 la science pour faire leurs enseignements.
00:55:42 Ce n'est pas le cru, c'est le su qui l'emporte.
00:55:47 Dans l'école, ça a toujours été cela.
00:55:49 Et disant ça, je fais référence à des hommes de science
00:55:53 tout à fait remarquables.
00:55:55 Et nous avons décidé, avec le Premier ministre,
00:55:58 de mettre en place des cellules d'appui à la pédagogie
00:56:02 si un enseignant en ressent le besoin,
00:56:06 parce qu'il ne s'agit pas d'imposer à tout le monde,
00:56:08 si un enseignant en ressent le besoin,
00:56:11 eh bien, nous pouvons mettre en place à ses côtés,
00:56:14 soit dans la classe, soit en dehors du temps de classe,
00:56:17 des personnels d'appui, alors c'est peut-être
00:56:20 les équipes Valeurs de la République
00:56:23 ou bien des corps d'inspection,
00:56:26 qui viendront en appui pour qu'ils se sentent assurés
00:56:30 dans la tenue de son enseignement.
00:56:32 Il n'est pas question qu'un enseignant ne se sente pas soutenu.
00:56:36 Ils ne doivent pas se sentir seuls.
00:56:39 Et je sais à quel point ce que vous dites est juste
00:56:42 et ce que je propose, et peut-être aussi méritera
00:56:45 sans doute un peu d'attention dans le déploiement,
00:56:48 mais l'idée c'est qu'un enseignant n'est pas seul.
00:56:51 Pardonnez-moi, je suis un peu longue.
00:56:53 Madame Bellamy, merci pour votre gentil mot.
00:56:58 Sur la question du proviseur du lycée Maurice Ravel,
00:57:03 juste un mot pour dire qu'il n'a pas démissionné.
00:57:06 Il est en retrait et il doit prendre sa retraite
00:57:10 au mois de juin ou de juillet.
00:57:14 Et il est actuellement placé en position d'activité
00:57:18 où il est rémunéré en ayant...
00:57:22 C'est en position d'asar, je ne sais plus ce que ça veut dire.
00:57:25 Donc...
00:57:27 Voilà, merci.
00:57:29 Une autorisation spéciale d'absence.
00:57:31 Et donc, il n'a pas démissionné.
00:57:34 Il est en autorisation.
00:57:36 Pardon ?
00:57:37 C'est pas votre question ?
00:57:39 J'avais noté ça, mais moi, attends.
00:57:41 Pardon, je vais revenir sur ce que vous m'avez dit.
00:57:44 Je répondais là-dessus à madame la députée Keloa Achi.
00:57:47 Pardonnez-moi.
00:57:49 Et donc, il est actuellement en autorisation spéciale d'absence
00:57:54 jusqu'au mois de juillet, jusqu'à la date de sa mise à la retraite.
00:57:59 Madame Bellamy, pardonnez-moi, vous m'avez interrogée sur trois points.
00:58:03 La sécurité numérique.
00:58:05 Vous me disiez où en est-on.
00:58:07 J'ai annoncé un audit.
00:58:09 Et effectivement, dès demain, mon directeur de cabinet a convoqué
00:58:13 les éditeurs de logiciels, les représentants des associations d'élus
00:58:21 et puis les personnes qui, à l'Annecy, travaillent sur la sécurité numérique.
00:58:28 Donc, nous allons voir comment, à un peu plus long terme
00:58:32 que les vacances de Pâques, puisqu'actuellement, à court terme,
00:58:35 nous suspendons la messagerie de l'ENT, de l'espace numérique de travail,
00:58:40 et nous cherchons les comptes qui ont été piratés
00:58:43 et nous demandons la réinitialisation de ces comptes.
00:58:46 Ça, c'est le B.A.B. à court terme.
00:58:50 Mais à plus long terme, il faut que nous voyions
00:58:53 comment nous pouvons aider les collectivités territoriales,
00:58:56 avec le concours de l'État, bien entendu,
00:58:58 à sécuriser ces environnements numériques de travail.
00:59:02 Il y a peut-être à faire un peu plus que ce qui a été fait jusqu'alors
00:59:07 et c'est sur quoi nous allons travailler.
00:59:10 Par ailleurs, j'ai demandé à ma collègue,
00:59:14 qui est en charge du numérique, Marina Ferrari,
00:59:17 d'organiser une réunion pour que nous puissions voir,
00:59:21 dans le cadre de la loi SREN que vous allez sans doute très prochainement adopter,
00:59:26 puisqu'il y a eu la CNP, les dispositifs que nous pourrons activer
00:59:30 pour les gens qui propagent de la haine en ligne et qui la diffusent.
00:59:34 Il y a des dispositions dans le texte européen,
00:59:38 transposées dans la loi SREN, que nous allons pouvoir activer.
00:59:41 Donc, je souhaite là aussi organiser des éléments précis.
00:59:47 Et je dirais simplement qu'à ce stade,
00:59:50 il n'y a pas de fuite massive de données
00:59:52 ou d'attaque en règle de nos systèmes d'information.
00:59:56 Vous m'interrogez également sur la prépa seconde.
01:00:00 La prépa seconde, elle se met en place l'année prochaine, à la rentrée 2024.
01:00:05 Il y en aura une par département, 100.
01:00:08 Donc, c'est une prépa l'année prochaine,
01:00:12 qui est mise en place à titre de prototype, à titre de pilote,
01:00:16 pour voir comment les choses fonctionnent
01:00:18 et comment nous pouvons concrètement faire fonctionner cette classe de prépa seconde.
01:00:23 Je le dis ici à nouveau pour moi,
01:00:26 la prépa seconde, nous devons être vigilants.
01:00:29 Ça peut être une opportunité donnée aux élèves
01:00:32 de sécuriser leurs acquis de base,
01:00:35 pour ensuite prolonger leurs études,
01:00:38 qu'il s'agisse de formation générale ou professionnelle.
01:00:41 Ça peut être un moyen de raccrocher des élèves
01:00:44 qui, ayant un peu plus de maturité, vont se sentir plus concernés
01:00:48 et prendront goût au lycée, puisqu'ils étaient en collège avant.
01:00:53 Mais il ne faut pas que ce dispositif
01:00:56 entraîne un décrochage plus important des jeunes
01:00:59 qui, pour une raison ou pour une autre,
01:01:02 auraient le sentiment que nous dupliquons au lycée ce qu'ils ont déjà fait au collège.
01:01:06 Donc, je l'ai dit à mes corps d'inspection,
01:01:09 je voudrais qu'on trouve des méthodes pédagogiques
01:01:12 qui les accrochent particulièrement,
01:01:15 alors, je ne sais pas, il y a mille et une manières,
01:01:18 peut-être des voyages à l'étranger, des choses qui les accrochent
01:01:21 à cette prépa seconde pour qu'ils ne décrochent pas
01:01:24 et que le cas échéant, ils puissent, en fin de seconde,
01:01:27 par un système qui reste encore à construire,
01:01:30 repasser l'équivalent du DNB.
01:01:33 Voilà mon objectif sur la prépa seconde,
01:01:36 donc une par département, la rentrée prochaine comme prototype.
01:01:39 Vous m'interrogez enfin sur l'EMC, l'enseignement moral et civique.
01:01:42 Jusqu'à présent, il y avait une demi-heure
01:01:45 qui était intégrée à l'Histoire-Géo au collège.
01:01:48 Désormais, il y aura une demi-heure
01:01:51 qui sera fléchée comme cours autonome.
01:01:54 Dans la grille des programmes, il ne sera pas...
01:01:57 Actuellement, c'est écrit, si je me souviens bien,
01:02:00 "Histoire-Géo, dont une demi-heure de EMC".
01:02:03 L'année prochaine, on va le sortir. C'est ça, Edouard ?
01:02:06 - C'est Nassim. - Oui, c'est ça.
01:02:09 On va le sortir pour en faire une ligne claire dans les programmes
01:02:12 avec, évidemment, une demi-heure de cours
01:02:15 qui pourront être assumés par les professeurs d'Histoire-Géo
01:02:18 et quasiment par d'autres, et une demi-heure de portage de projets
01:02:21 qui auront à voir avec l'enseignement moral et civique.
01:02:24 Ces projets pouvant être la participation
01:02:27 à des concours qui sont portés par l'école.
01:02:30 Je pense au concours de la résistance,
01:02:33 je pense au concours Ilan Halimi, etc.,
01:02:36 qui ont à voir avec l'enseignement moral et civique.
01:02:39 Nous allons mettre à disposition de nos enseignants,
01:02:42 de nos équipes pédagogiques. Dans ce cadre-là, sur cet aspect,
01:02:45 une demi-heure portage de concours, on pourra mobiliser
01:02:48 les professeurs documentalistes pour porter cette demi-heure
01:02:51 d'enseignement moral et civique qui devra être regroupée.
01:02:54 C'est-à-dire qu'on fera des séquences de 2 heures, par exemple.
01:02:57 Pardon d'avoir répondu partiellement
01:03:00 à Mme la députée Kéloa Achi tout à l'heure.
01:03:03 Pardon.
01:03:06 Non, non, non.
01:03:09 Oui, mais je comprendrais bien.
01:03:12 De toute façon, j'ai répondu à Mme Kéloa Achi
01:03:15 puisqu'elle m'interrogeait sur la démission du professeur de Ravel.
01:03:18 J'ai répondu sur la prépa seconde.
01:03:21 Je viens de répondre à Mme Bellamy et elle m'interroge également
01:03:24 sur la Seine-Saint-Denis. J'y répondrai dans une seconde.
01:03:27 Monsieur le député Raux,
01:03:30 vous faites état de...
01:03:33 Pardonnez-moi, je ne sais plus exactement
01:03:36 quels sont vos propos, mais je voulais ici dire
01:03:39 que j'ai une feuille de route qui a effectivement été signée
01:03:42 par le Premier ministre, comme tous mes collègues.
01:03:45 J'ai accepté cette feuille de route.
01:03:48 Donc c'est évidemment en pleine connaissance de cause
01:03:51 que j'ai accepté de porter, de m'inscrire dans le projet
01:03:54 de loi de la France.
01:03:57 De m'inscrire dans la ligne des réformes
01:04:00 qui avaient déjà été conduites pour l'éducation nationale.
01:04:03 Je suis ministre et j'ai évidemment,
01:04:06 je viens de vous le dire là, un certain nombre de priorités
01:04:09 que je déploierai dans le cadre de cette feuille de route.
01:04:12 Et tous les ministres disposent évidemment d'une latitude d'action
01:04:15 que j'utiliserai pour conduire dans la ligne
01:04:18 de ce qu'a voulu le président de la République,
01:04:21 de conduire mes actions que je ciblerai évidemment
01:04:24 en accord avec le gouvernement.
01:04:27 Vous savez, lorsque le président de la République dit
01:04:30 au recteur en 2022 qu'au fond il refuse l'idée
01:04:33 d'assignation sociale, je m'inscris en vous disant
01:04:36 ce que j'ai dit tout à l'heure sur la ségrégation scolaire,
01:04:39 je m'inscris exactement dans cette ligne-là.
01:04:42 Donc je pense qu'il y a une unité et qu'ensuite il m'appartient
01:04:45 évidemment de déployer sur le terrain la mise en oeuvre
01:04:48 des mesures en prenant en compte les spécificités du terrain.
01:04:51 Voilà ce que je voulais vous dire.
01:04:54 Vous évoquez également la question de l'enseignement privé
01:04:57 et vous demandez si je veux ou si je suis en mesure
01:05:00 ou si j'irai plus loin que le protocole d'accord
01:05:03 qui a été signé avec le secrétariat général
01:05:06 de l'enseignement catholique.
01:05:09 Monsieur le député, laissez-moi évaluer ce plan.
01:05:12 Moi, je vais être très claire, je ne veux pas rallumer
01:05:15 la guerre scolaire. On a vu des situations qui étaient très douloureuses.
01:05:18 Je ne suis pas dans cet état d'esprit, mais je suis
01:05:21 dans l'état d'esprit que nous devons ensemble,
01:05:24 enseignement privé sous contrat et enseignement public,
01:05:27 porter un certain nombre de priorités. La mixité,
01:05:30 je vous l'ai dit, pour moi c'est quelque chose de très important.
01:05:33 Je vais évaluer le protocole d'accord, sa portée,
01:05:36 je verrai ensuite ce que nous pouvons faire
01:05:39 et bien entendu je vous en tiendrai informés.
01:05:42 Disant ceci, je suis dans le plein respect
01:05:45 de la loi et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
01:05:48 Monsieur le député, Stéphane peut vous évoquer,
01:05:51 comme d'autres de vos collègues,
01:05:54 la question de la Seine-Saint-Denis.
01:05:57 C'est une question qui est délicate,
01:06:00 qui ne me laisse pas indifférente.
01:06:03 Vous le savez, je vous l'ai dit,
01:06:06 puisque j'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises.
01:06:09 Je suis dans le plein respect de la loi
01:06:12 et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
01:06:15 Je suis au sens suivre le mouvement
01:06:18 qui se déroule en Seine-Saint-Denis avec grande attention.
01:06:21 Je vous rappelle que les organisations représentatives
01:06:24 ont été reçues.
01:06:27 Elles ont été reçues par le directeur académique,
01:06:30 elles ont été reçues par la rectrice de l'Académie de Créteil,
01:06:33 elles ont été reçues avec les fédérations nationales
01:06:36 par mon cabinet. Je recevrai moi-même
01:06:39 ce vendredi l'ensemble des députés de la Seine-Saint-Denis
01:06:42 qui m'en ont fait la demande pour évoquer cette question-là.
01:06:45 Et les sénateurs de Seine-Saint-Denis m'ont fait la même demande
01:06:48 tout à l'heure. Je les recevrai donc également.
01:06:51 C'est tout à fait normal que je reçoive les élus de la République.
01:06:54 Je tiens quand même à redire ceci.
01:06:57 Sur les actes,
01:07:00 effectivement, beaucoup de choses ont été faites pour la Seine-Saint-Denis.
01:07:03 Je ne vais pas le reprendre ici devant vous,
01:07:06 sachez qu'en termes de nombre d'emplois,
01:07:09 la Seine-Saint-Denis a bénéficié
01:07:12 d'un nombre important d'emplois liés par exemple
01:07:15 au dédoublement de classes en CP, CE1 et maintenant
01:07:18 en grande section.
01:07:21 C'est 1 500 emplois depuis 2017
01:07:24 qui ont été affectés au premier degré,
01:07:27 ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a 6 classes sur 10
01:07:30 en Seine-Saint-Denis qui bénéficient
01:07:33 aussi des dispositifs de dédoublement.
01:07:36 Monsieur le député, je n'ai rien dit de tout autre.
01:07:39 Je dis que le résultat est celui-là.
01:07:42 Non, je n'ai pas dit que c'était un privilège du tout.
01:07:45 Je dis que c'est un état des lieux.
01:07:48 Donc,
01:07:51 l'état des lieux est celui-là.
01:07:54 C'est la loi.
01:07:57 Absolument, c'est l'application de la loi.
01:08:00 Et ça veut dire que 6 classes de premier degré sur 10
01:08:03 ont aujourd'hui cette situation en Seine-Saint-Denis.
01:08:06 Il y a eu également, vous le savez, le plan
01:08:09 "Un état plus fort en Seine-Saint-Denis" avec 2 millions d'euros
01:08:12 donnés sur 10 ans depuis 2019
01:08:15 pour aider à la rénovation des écoles.
01:08:18 Une prime Seine-Saint-Denis qui donne aux agents publics
01:08:21 200 euros par mois
01:08:24 et dont bénéficient évidemment les professeurs d'éducation nationale.
01:08:27 La prime de fidélisation, 12 000 euros
01:08:30 au bout de 5 ans de présence dans le département.
01:08:33 Et également des efforts sur l'offre scolaire
01:08:36 qui ne sont pas négligeables
01:08:39 lorsque nous ouvrons des sections internationales.
01:08:42 Cela bénéficie évidemment aux élèves.
01:08:45 Et le président du département me le disait l'autre jour, ça renforce considérablement
01:08:48 l'attractivité du collège. Je ne suis pas en train de vous dire que tout va bien.
01:08:51 Je suis en train de dire que des efforts importants ont été faits pour la Seine-Saint-Denis.
01:08:54 En tout cas, c'est avec vous
01:08:57 que je réfléchirai à la manière
01:09:00 dont nous pouvons traiter
01:09:03 les questions que vous souhaitez évoquer.
01:09:06 Un dernier mot peut-être à propos
01:09:09 des assistantes sociales.
01:09:12 Madame Frogier, puisque vous m'avez posé cette question,
01:09:15 je crois que je n'ai oublié personne.
01:09:18 Madame la députée,
01:09:21 vous évoquez effectivement ce dossier-là.
01:09:24 J'ai une difficulté de santé scolaire
01:09:27 globalement. Les personnels
01:09:30 travaillent remarquablement. Mais vous le savez,
01:09:33 nous avons trop peu de médecins. La moitié des postes sont pourvus seulement.
01:09:36 C'est-à-dire que nous avons 700 médecins scolaires,
01:09:39 nous avons 1 500 postes ouverts à peu près.
01:09:42 Nous avons des assistantes sociaux, mais pas assez
01:09:45 pour toutes les raisons que vous avez évoquées.
01:09:48 Sachez qu'en 2023,
01:09:51 on a publié 148 postes au concours
01:09:54 de recrutement d'assistantes sociaux. Nous avons également
01:09:57 fait des efforts en matière financière
01:10:00 que je ne reprends pas ici parce que c'est trop long ou trop fastidieux.
01:10:03 Je vous le récapitulerai si vous le souhaitez
01:10:06 en dehors. Nous travaillons
01:10:09 beaucoup sur ce dossier-là et j'aimerais
01:10:12 prochainement pouvoir évoquer un certain
01:10:15 nombre d'améliorations. J'attends
01:10:18 encore quelques temps avant de dire des choses.
01:10:21 Voilà ce que je souhaiterais dire, Madame la Présidente.
01:10:24 Merci, Madame la Ministre.
01:10:27 Nous allons passer maintenant aux questions de mes collègues que je prendrai
01:10:30 en deux salves. Nous allons commencer avec
01:10:33 Gradiella Melchior pour une minute. Merci, Madame la Présidente.
01:10:36 Madame la Ministre, comme nous vous l'avons écrit il y a quelques semaines,
01:10:39 la DGESCO a demandé au recteur de ne plus faire traduire
01:10:42 les énoncés et documents d'accompagnement des sujets du brevet en
01:10:45 Breton et dans les autres langues régionales au motif
01:10:48 de l'équité de traitement de tous les élèves. Cet argument
01:10:51 de l'équité nous semble contestable. En effet, au cours de leur année
01:10:54 scolaire, les élèves bilingues sont amenés à passer leur contrôle avec des
01:10:57 énoncés en langue régionale. Ce changement à l'occasion
01:11:00 de l'examen peut évidemment engendrer des perturbations.
01:11:03 Aussi, cette décision a été perçue par les enseignants, les élèves
01:11:06 et leurs parents comme une mesure visant à décourager le choix
01:11:09 de composer dans la langue régionale pour les élèves de filière bilingue.
01:11:12 En Bretagne et dans le Finistère dont je suis élu,
01:11:15 comme dans d'autres régions de France, la population
01:11:18 est très attachée à la défense des langues régionales et à leur enseignement.
01:11:21 Dans le passé, et le souvenir en est encore vivace dans
01:11:24 nos départements, les politiques publiques n'ont pas favorisé,
01:11:27 et c'est un euphémisme, la transmission et l'apprentissage de ces
01:11:30 langues de France. Envisagez-vous, Madame la Ministre,
01:11:33 de revenir sur cette disposition qui a suscité un vif-éloi
01:11:36 en Bretagne et dans le Finistère comme dans d'autres régions.
01:11:39 Je vous remercie. - Merci, Madame la députée. Julie Lechanteux.
01:11:42 - Merci, Madame la Présidente.
01:11:45 Madame la Ministre, je souhaite vous interpeller aujourd'hui au sujet
01:11:48 de l'insécurité, évidemment, grandissante dans nos écoles.
01:11:51 Il y a quelques semaines, un proviseur dont on a parlé a reçu des menaces
01:11:54 de mort pour avoir demandé à une élève de retirer son voile,
01:11:57 suscitant une vive émotion dans la communauté enseignante.
01:12:00 163 chefs d'établissements parisiens avaient alors organisé
01:12:03 une manifestation pour dénoncer la montée des revendications
01:12:06 islamistes radicales et la violence généralisée
01:12:09 dans les établissements scolaires.
01:12:12 Oui, Madame le ministre, le proviseur a pourtant bien démissionné hier,
01:12:15 signe que rien n'a été fait pour assurer sa sécurité,
01:12:18 comme si cela ne suffisait pas. Ces derniers jours,
01:12:21 ce sont des dizaines de menaces d'attentats qui ont été envoyées
01:12:24 à des collèges et des lycées partout dans le pays,
01:12:27 tandis que des élèves découvraient avec horreur sur leur messagerie
01:12:30 scolaire des vidéos de décapitation.
01:12:33 Un seuil de violence a été franchi. L'éducation nationale
01:12:36 est forcée de vivre dans un climat de terreur,
01:12:39 tandis que les élèves sont devenus une proie, même sur leurs espaces numériques.
01:12:42 Je veux donc vous demander, Madame le ministre,
01:12:45 premièrement, si vous avez identifié les failles numériques
01:12:48 dans lesquelles ces terroristes se sont introduits, et surtout,
01:12:51 quelles mesures allez-vous prendre pour assurer la sécurité
01:12:54 du personnel scolaire et des élèves ? Je vous remercie.
01:12:57 Madame la députée Fabrice Le Vigoureux.
01:13:00 Oui, merci, Madame la présidente.
01:13:03 Merci, Madame, d'abord, la ministre,
01:13:06 pour votre engagement et vos précisions sur les groupes de besoins
01:13:09 de progression qui seront mis en place au collège à la rentrée 2024.
01:13:13 Nous l'avons mesuré lors de la mission d'information
01:13:16 sur l'apprentissage de la lecture. Les niveaux sont
01:13:19 tellement hétérogènes en matière de fluence
01:13:22 et de compréhension que cela exige une pédagogie
01:13:25 différenciée, et ce n'est pas faire du tri social que de le dire.
01:13:28 Je voudrais vous interroger sur l'impérieuse nécessité
01:13:31 de réviser la carte de l'éducation prioritaire
01:13:34 figée depuis plus de 10 ans,
01:13:37 et qui fait que certains collèges à IPS très bas
01:13:40 ne bénéficient pas de cette politique, alors que d'autres
01:13:43 auraient vocation, parfois, parce que leur sociologie a changé,
01:13:46 à en sortir. Où en est-on ? Une révision à la rentrée
01:13:49 2025, couplée avec celle des QPV,
01:13:52 est-elle toujours à l'ordre du jour,
01:13:55 comme annoncé il y a quelques mois dans cette enceinte ?
01:13:58 Je vous remercie. - Merci, monsieur le député.
01:14:01 Paul Vannier. - Madame la ministre, d'un côté,
01:14:04 le lycée Avey-Roues, dans lequel, je cite l'inspection générale
01:14:07 de l'éducation nationale, "jamais aucune remarque défavorable n'a été
01:14:10 formulée à l'encontre des pratiques enseignantes". De l'autre,
01:14:13 le collège Stanislas, à propos duquel la même inspection générale
01:14:16 relevait dans un récent rapport les atteintes
01:14:19 à la liberté de conscience des élèves, le non de respect de
01:14:22 certains programmes, un fichage confessionnel des élèves jusqu'en
01:14:25 2023. Le 1er établissement se déclare musulman
01:14:28 et accueille plus de 50% d'élèves boursiers. Le 2nd se dit
01:14:31 catholique et scolarise, enfant de ministre et de PDG du CAC 40.
01:14:34 Le lycée Avey-Roues a vu son contrat d'association rompu
01:14:37 par le préfet du Nord, une première depuis plus de
01:14:40 40 ans. Le collège Stanislas continue de recevoir
01:14:43 chaque année des millions d'euros d'argent public,
01:14:46 bien qu'il ne respecte pas les lois de la République. Alors, madame la
01:14:49 ministre, n'y a-t-il pas là un deux poids deux mesures révoltant,
01:14:52 une atteinte au principe républicain d'égalité
01:14:55 des droits qu'il convient de corriger immédiatement ?
01:14:58 Merci, monsieur le député. Maxime Minot.
01:15:01 Merci, madame la présidente, madame la ministre. Du
01:15:04 foulard, chez moi, à Creil-d'Anlois, en 1989,
01:15:07 aux abayes d'aujourd'hui, partout en France, cela fait 35 ans
01:15:10 que la notion d'atteinte à la laïcité préoccupe le cadre
01:15:13 scolaire. Les signalements pour atteinte à la laïcité dans les
01:15:16 établissements scolaires ne cessent d'augmenter, plus de 120%
01:15:19 en 2023 par rapport à 2022. Une note d'ailleurs
01:15:22 gouvernementale montre que cette hausse est notamment due au port d'Abaya,
01:15:25 devenu le premier motif de signalement depuis le
01:15:28 printemps 2022, fortement accentué, bien évidemment, depuis
01:15:31 les attentats du 7 octobre contre Israël.
01:15:34 Alors, l'incident dans le lycée Maurice Ravel
01:15:37 me révolte. Vous nous parlez d'autant plus
01:15:40 là d'une autorisation spéciale d'absence, mais ça, pour moi,
01:15:43 c'est purement de la com'. Ça reste aujourd'hui une démission,
01:15:46 en tout cas un retrait volontaire, et le signal est fort,
01:15:49 très fort, voire dramatique. Aujourd'hui, il est important
01:15:52 que la peur change de camp. Quand allez-vous en finir avec
01:15:55 le pas de vague ? Quand allez-vous enfin protéger nos professeurs ?
01:15:58 Ne les laissez pas tomber. Je vous remercie.
01:16:01 Merci, monsieur le député. Philippe Fay.
01:16:04 Oui, merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:16:07 Je souhaite revenir sur la reconquête du mois de juin,
01:16:10 plus spécifiquement concernant l'organisation de stages de fin d'année
01:16:13 pour les 560 000 élèves de seconde générale et technologique.
01:16:16 J'ai pu échanger sur mon territoire avec des lycéens, enseignants
01:16:19 et parents qui m'ont fait part de certaines inquiétudes. Je voulais
01:16:22 en souligner trois. Premièrement, le fait de trouver un stage
01:16:25 dans un temps assez court cette année. Deux exemples.
01:16:28 Le lycée Jean Lavésary de Berck-sur-Mer, la plateforme
01:16:31 1 jeune et 1 solution, qui a été lancée ce lundi, offre seulement
01:16:34 une place d'accueil dans un rayon de 10 km et une cinquantaine
01:16:37 dans un rayon de 60. Pour le lycée Eugène Wallet de Montreuil-sur-Mer,
01:16:40 aucune offre dans un rayon de 10 km, seulement 6 dans un rayon
01:16:43 de 30 et une soixantaine dans un rayon de 60.
01:16:46 Deuxièmement, la distance. Un défi particulièrement important
01:16:49 en zone peu dense ou rurale, obligeant les parents à emmener leurs
01:16:52 enfants loin de chez eux. Troisièmement, les équipes pédagogiques
01:16:55 ont fait part d'une incohérence dans le calendrier. En effet, les stages
01:16:58 des élèves de seconde se superposent à ceux des élèves de bac pro,
01:17:01 ce qui est injudiciable pour tous. Enseignants de profession,
01:17:04 je suis particulièrement visé aux côtés des équipes encadrantes et pédagogiques
01:17:07 pour la réussite de nos élèves. Je tenais donc à être le relais
01:17:10 de leurs préoccupations pour que vous puissiez y répondre et les rassurer.
01:17:13 Merci. - Merci, M. le député. Julien Audoul.
01:17:16 - Merci, Mme la Présidente.
01:17:19 Madame la ministre, l'éducation nationale est devenue
01:17:22 la fabrique de la soumission.
01:17:25 L'islam politique et l'identité sont en train de conquérir
01:17:28 notre école et la République démissionne.
01:17:31 Quatre ans après Samuel Paty, six mois après Dominique Bernard,
01:17:34 un proviseur de la République, le proviseur du lycée Maurice Ravel,
01:17:37 est contraint de quitter son poste à la suite de menaces
01:17:40 de mort et d'un lynchage sur les réseaux sociaux.
01:17:43 Ce lynchage qui a été alimenté d'ailleurs par un tweet scandaleux
01:17:46 d'une députée de la France insoumise. Ce proviseur n'avait fait
01:17:49 que son devoir, faire respecter la loi de la République.
01:17:52 Il est aujourd'hui menacé et doit quitter ses fonctions.
01:17:55 Cet événement gravissime est le symbole de la faillite,
01:17:58 de votre faillite, de la lâcheté, de votre lâcheté
01:18:01 et de la trahison, de la trahison de votre gouvernement
01:18:04 qui abandonne les serviteurs de la République aux pressions
01:18:07 et revendications communautaristes et islamistes.
01:18:10 L'école de demain fait peur, madame la ministre.
01:18:13 Elle fait peur parce que l'école d'aujourd'hui est en voie
01:18:16 d'effacement et de recul. Quand allez-vous réagir
01:18:19 une bonne fois pour toutes, pas avec des mots, pas avec des rendez-vous,
01:18:22 pas avec des slogans, mais avec des actes ?
01:18:25 Merci, monsieur le député. Philippe Bertha.
01:18:28 Merci, madame la présidente, madame la ministre, heureux de vous retrouver
01:18:31 dans notre commission. Je souhaite vous questionner sur l'enseignement
01:18:34 des sciences à l'école et la diffusion de la culture scientifique.
01:18:37 Attention, je parle ici de science, ne pas confondre avec les mathématiques.
01:18:40 Le choc des savoirs défendu par le Premier ministre est des plus nécessaires.
01:18:43 L'urgence en français et en mathématiques est clairement attestée.
01:18:46 Mais c'est aussi l'effondrement du niveau scientifique qui doit être
01:18:49 à l'entrée en 6e. Le niveau scientifique de nos élèves
01:18:52 est situé à l'avant-dernier pays de l'OCDE, juste avant le Chili.
01:18:55 On parle ici de physique, d'astronomie, de chimie, de biologie, d'environnement.
01:18:58 On parle aussi d'éducation à la santé et de moyens pour attirer
01:19:01 nos élèves vers les métiers scientifiques, techniques et industriels
01:19:04 en pleine déshérence et pourtant les plus à même d'assurer
01:19:07 un avenir économique et donc social. C'est aussi la formation
01:19:10 de citoyens aptes ne pas se laisser manipuler par les extrémistes
01:19:13 et autres complotistes. Alors, madame la ministre,
01:19:16 comment intégrer les sciences au choc des savoirs ?
01:19:19 Plus globalement, quelles politiques scientifiques allez-vous mener
01:19:22 de la maternelle au lycée en passant pourquoi pas par la réanimation
01:19:25 d'un conseil national de la culture scientifique sans existence
01:19:28 depuis bientôt 6 ans alors que plus de 1700 structures pourraient
01:19:31 participer à cet enjeu majeur sur l'ensemble du territoire ?
01:19:34 Je vous remercie et je m'excuse de ne pas pouvoir écouter
01:19:37 votre réponse au-delà du seul écran.
01:19:40 Merci monsieur le député. Jérémy Patry-Lettus.
01:19:43 Madame la ministre, je souhaiterais à mon tour vous lancer un cri d'alerte
01:19:46 pour nos écoles rurales qui sont l'âme de nos villages et souvent
01:19:49 le dernier service public. Nos écoles rurales doivent être préservées.
01:19:52 L'école de la République se doit de donner aux élèves de nos écoles rurales
01:19:55 les mêmes moyens que les élèves des quartiers prioritaires de la ville.
01:19:58 Pourtant, cette année encore, nos écoles rurales sont frappées
01:20:01 par de nombreuses fermetures de classes suscitant l'inquiétude,
01:20:04 la colère et la mobilisation des élus locaux, des parents d'élèves
01:20:07 et des enseignants. Dans ma circonscription, plus de 12 fermetures
01:20:10 ont été annoncées, et plus de 10 ont été annoncées.
01:20:13 La décision de la ministre de l'Enseignement, elle est la plus importante
01:20:16 de toutes les décisions que nous avons prises.
01:20:19 La décision de la ministre de l'Enseignement, elle est la plus importante
01:20:22 de toutes les décisions que nous avons prises.
01:20:25 La décision de la ministre de l'Enseignement, elle est la plus importante
01:20:28 de toutes les décisions que nous avons prises.
01:20:31 La décision de la ministre de l'Enseignement, elle est la plus importante
01:20:34 de toutes les décisions que nous avons prises.
01:20:37 Les conseils de la concertation seront-ils mis en place ? Je vous remercie.
01:20:40 Merci M. le député.
01:20:43 Madame la ministre, au printemps 2023, le ministre de l'époque,
01:20:46 Papin-Gueye, autorise les élèves de l'enseignement immersif associatif
01:20:49 à composer les preuves de science du DNB en langue basque.
01:20:52 Si nous saluons cette autorisation, nous ne comprenons pas pourquoi
01:20:55 elle ne concerne pas aussi les élèves volontaires des filières publiques
01:20:58 et confessionnelles suivant cet enseignement en langue basque
01:21:01 jusqu'en 3e. Cette extension est nécessaire au nom de l'égalité
01:21:04 de traitement entre les filières d'enseignement bilingue à parité
01:21:07 horaire et immersive. Demande faite le 11 avril 2023
01:21:10 par l'Office public de la langue basque. Le 17 octobre 2023,
01:21:13 le Premier ministre déclarait ici même être favorable
01:21:16 au développement de l'enseignement des langues territorielles.
01:21:19 Mais, car il y a bien un mais, après plus de 25 ans de passation
01:21:22 en langue basque de l'épreuve d'histoire-géographie et plus de 12 ans
01:21:25 pour chef de mathématiques, le 20 novembre, un courrier du DGESCO
01:21:28 ici présent met fin de façon incompréhensible et non concertée
01:21:31 aux traductions en basque des sujets des épreuves du DNB
01:21:34 entraînant une nouvelle iniquité, cette fois entre élèves bilingues
01:21:37 et unilingues. Pourquoi un tel recul après 25 ans ?
01:21:40 Au baccalauréat, avant la réforme de 2019, les élèves de 3 filières
01:21:43 d'enseignement bilingue basque pouvaient composer en langue basque
01:21:46 l'épreuve terminale d'histoire-géographie et les élèves de la filière associative
01:21:49 immersive l'épreuve de mathématiques également.
01:21:52 Or, cette réforme a quasiment éliminé la présence de la langue basque
01:21:55 aux épreuves terminales et cela dans un contexte d'augmentation régulière
01:21:58 des effectifs. Pourquoi cette question n'est toujours pas traitée
01:22:01 avec sérieux par le ministère, voire avec une pointe de mépris ?
01:22:04 Merci Monsieur le député. Philippe Emmanuel.
01:22:07 Merci Madame la Présidente. Madame la Ministre.
01:22:10 Depuis la rentrée dernière, les élèves de la voie professionnelle
01:22:13 reçoivent une gratification lorsqu'ils effectuent un stage conventionné.
01:22:16 C'est une avancée significative qui permet de renforcer
01:22:19 l'attrait pour les filières techniques, lutter contre le décrochage
01:22:22 des langues basques et de la langue basque.
01:22:25 L'attrait pour les filières techniques, lutter contre le décrochage
01:22:28 scolaire et améliorer l'insertion professionnelle.
01:22:31 La filière professionnelle est une voie d'excellence
01:22:34 dont nous pouvons être fiers. Dans le Sud Yvelines,
01:22:37 trois lycées professionnels bénéficient de cette mesure.
01:22:40 Louis Basquant à Rambouillet,
01:22:43 Jean Monnet à la queue des Yvelines et Dumont-Durville
01:22:46 à Morpas. Dans le cadre de mes échanges avec
01:22:49 les enseignants et les élèves, je souhaitais vous interroger
01:22:52 sur le possible conditionnement de cette gratification
01:22:55 à l'assiduité des élèves dans leur cursus scolaire.
01:22:58 Plus généralement, avez-vous des éléments,
01:23:01 Madame la Ministre, à nous communiquer sur les retours
01:23:04 que vous pouvez avoir ? Je vous remercie.
01:23:07 Merci, Monsieur le député. Ségolène Amiaux.
01:23:10 Merci, Madame la Présidente. Madame la Ministre,
01:23:16 vous voulez donc axer votre travail sur la réussite
01:23:19 des élèves, de tous les élèves et la lutte
01:23:22 contre la ségrégation, y compris sociale.
01:23:25 Vous aurez donc forcément à cœur de reprendre en main l'éducation prioritaire.
01:23:28 J'espère ne rien ne vous apprendre quant au fait que la carte
01:23:31 d'éducation prioritaire n'a pas été revue depuis sept ans maintenant
01:23:34 et que déjà à l'époque, le ministère
01:23:37 était alerté quant à la situation des écoles orphelines
01:23:40 rattachées à des collèges n'ayant pas la même réalité sociale
01:23:43 et n'ayant donc pas été intégrées au réseau
01:23:46 d'éducation prioritaire. Alors, vos prédécesseurs
01:23:49 ont dégainé le class, mais déjà le class,
01:23:52 ça ne suffit pas. Mais en plus, le class, c'est fini.
01:23:55 On nous a demandé d'attendre la révision
01:23:58 de la carte du PV, les quartiers prioritaires de la ville,
01:24:01 qu'elle ait été mise à jour. C'est donc chose faite depuis des mois
01:24:04 maintenant. Alors, on attend quoi ? Nous entendons
01:24:07 la police n'a pas besoin d'intervenir dans votre établissement.
01:24:10 Alors ça va. Faut-il attendre donc la délinquance
01:24:13 pour donner des moyens à nos établissements ?
01:24:16 On en fait quoi, nous, de nos écoles dans nos
01:24:19 quartiers où les IPS sont inférieurs à 90,
01:24:22 avec déjà 70 jours d'absence non remplacés,
01:24:25 avec des élèves allophones, avec des enseignants
01:24:28 qui ne restent pas malgré le fait qu'ils soient formés parce qu'ils ne sont
01:24:31 pas reconnus ? Quelle est pour vous
01:24:34 l'horizon, la date que nous pouvons attendre
01:24:37 désormais pour avoir enfin une révision
01:24:40 de cette carte de l'éducation prioritaire ? Et quels sont
01:24:43 les critères que vous allez retenir et les personnes
01:24:46 que vous pourrez associer pour établir cette nouvelle carte ?
01:24:49 Je vous remercie. - Merci, madame la députée.
01:24:52 Soumya Bourouara.
01:24:55 - Merci, madame la présidente, madame la ministre. Nous avons été
01:24:58 nombreux à vous alerter sur la situation du département de la Seine-Saint-Denis.
01:25:01 Depuis un mois, les professeurs et les parents d'élèves se mobilisent
01:25:04 pour demander un plan d'urgence pour nos écoles. Et vous connaissez la situation
01:25:07 de ce département où les défaillances de l'Etat
01:25:10 à assurer ses missions régaliennes sont avérées.
01:25:13 Et je veux vous redire l'urgence à laquelle votre ministère doit répondre.
01:25:16 Je voulais revenir sur la prime de fidélisation
01:25:19 qui a été touchée par les policiers et par le personnel
01:25:22 du ministère de la Justice. C'est pas encore pour
01:25:25 les enseignants qui vivent cela comme du mépris. Pouvez-vous
01:25:28 m'apporter une réponse ? Vous avez également parlé d'une prime
01:25:31 de 200 euros. Pouvez-vous préciser pour qui ?
01:25:34 Car je n'ai pas eu cette info. Et pour terminer,
01:25:37 je voudrais parler d'une ville de ma circonscription, la ville de Dunis,
01:25:40 qui demande depuis plusieurs années d'avoir ses écoles classées en réseau
01:25:43 d'éducation prioritaire. C'est un classement
01:25:46 qui permettrait d'obtenir des moyens supplémentaires et le doublement
01:25:49 des classes et de réduire ainsi ces inégalités.
01:25:52 D'où ma question, Madame la ministre. Une révision de la carte de l'éducation
01:25:55 en priorité, elle est-elle prévue, incluant
01:25:58 les écoles de la ville de Dunis ? Je vous remercie.
01:26:01 Merci, Madame la députée. Virginie Lanlot.
01:26:04 Merci, Madame la présidente, Madame la ministre.
01:26:07 En tant que co-rapporteur avec ma collègue
01:26:10 Soumaya Bourra de la mission d'information sur le rôle
01:26:13 de la médecine scolaire dans la lutte contre le harcèlement scolaire
01:26:16 dont nous démarrons les auditions demain, nous sommes
01:26:19 conscients des défis qui nous attendent. Les statistiques nous révèlent
01:26:22 une réalité préoccupante. Ce sont près de 720 000 élèves, selon
01:26:25 les premières données de l'enquête harcèlement 2023 de la DEP,
01:26:28 qui sont touchés par ce fléau. Face à cela, la question se pose
01:26:31 sur le rôle crucial de la médecine scolaire qui doit composer
01:26:34 pour 12 millions d'élèves. J'aimerais avoir votre vision et votre perspective
01:26:37 sur le rôle de la médecine scolaire dans la lutte contre ce fléau.
01:26:40 De plus, le harcèlement ne se limite pas aux murs de l'établissement.
01:26:43 Il s'étend sur les réseaux sociaux, le soir, le week-end, pendant les vacances.
01:26:46 Le harcèlement ne connaît aucune trêve. Comment
01:26:49 pouvons-nous, en collaboration avec les acteurs du secteur, contrer
01:26:52 cette évolution et protéger nos jeunes, même en dehors des heures de classe ?
01:26:55 Enfin, nous devons examiner de près la coordination
01:26:58 entre la médecine scolaire et la médecine de ville. Face à un manque
01:27:01 d'effectifs certains, comment pouvons-nous garantir un suivi
01:27:04 adéquat et continu des élèves victimes de harcèlement
01:27:07 en assurant un lien entre ces deux sphères médicales ? Je vous remercie.
01:27:10 Merci, madame la députée. Lisette Pollet.
01:27:13 Merci, madame la présidente.
01:27:16 Madame la ministre, une nouvelle version de l'arrêté relatif à l'organisation
01:27:19 des enseignements dans les classes de collège est sortie.
01:27:22 Pourquoi changer le nom et passer de groupe de niveau à groupe de besoin ?
01:27:25 Une classe est hétérogène et nier
01:27:28 les différences de niveau ne servira pas à résoudre les
01:27:31 inégalités. Ce principe de répartir les élèves
01:27:34 selon leur niveau a fait ses preuves dans de nombreux
01:27:37 pays, comme à Singapour, qui, je le rappelle,
01:27:40 est premier dans le classement PISA. Le but
01:27:43 est de redresser le niveau des élèves et de leur donner
01:27:46 toutes les chances de réussir. Alors pourquoi ne pas imposer
01:27:49 ce modèle ? Autre sujet important du choc
01:27:52 des savoirs, la prépa seconde. La vocation
01:27:55 a préparé au lycée les élèves qui n'auraient pas réussi
01:27:58 le brevet et serait expérimentée dès septembre dans
01:28:01 au moins un lycée intéressé dans chaque département
01:28:04 avec des élèves volontaires. Comment comptez-vous
01:28:07 vous y prendre concrètement ? Je vous remercie.
01:28:10 Merci, madame la députée. Stéphane Mazart.
01:28:13 Merci, madame la présidente. Lors de sa
01:28:16 conférence de presse du 16 janvier dernier, le président
01:28:19 de la République a rappelé son engagement pour un réarmement
01:28:22 civique, concluant que c'est à partir de l'école que nous
01:28:25 rebâtirons la France. C'est notamment l'enseignement moral
01:28:28 et civique qui est ciblé, souvent relégué à une variable
01:28:31 d'ajustement du programme d'histoire-géo ou à une heure
01:28:34 de vie de classe. L'instruction civique doit être aujourd'hui refondée.
01:28:37 Vous venez d'ailleurs de le confirmer en répondant
01:28:40 à notre collègue Béatrice Bellamy.
01:28:43 Madame la ministre, pouvez-vous nous confirmer que cette réforme
01:28:46 de l'éducation morale et civile sera effective
01:28:49 dès la rentrée prochaine ? Et puis, madame
01:28:52 la ministre de l'Éducation, je n'oublie pas que vous avez
01:28:55 été aussi notre garde des Sceaux. Quelle place
01:28:58 entendez-vous donner à l'enseignement juridique et
01:29:01 au droit dans ce nouveau programme ? Ne pensez-vous pas que cette
01:29:04 refonte doit être l'occasion de faire entrer plus
01:29:07 avant la culture juridique dans nos écoles ?
01:29:10 Merci, monsieur le député. Géraldine Bagné.
01:29:13 Madame la ministre, ma question va porter
01:29:16 précisément sur l'inquiétude ressentie par des professeurs de lettres
01:29:19 classiques, de langue régionale ou professeurs de matière qui pratiquent
01:29:22 les groupes à effectif réduit, par exemple pour les sciences expérimentales.
01:29:25 Il semblerait que les groupes de besoin, lorsque la
01:29:28 DGH ne suffit pas, se mettent en place via la suppression
01:29:31 de ces options ou heures en effectif réduit.
01:29:34 D'autres établissements choisissent de les maintenir. L'intérêt du
01:29:37 latin en termes de facteur de réussite n'est plus à démontrer,
01:29:40 mais se retrouve avec des groupes de besoin aux effectifs aussi
01:29:43 importants qu'en classe entière. L'inquiétude est particulièrement
01:29:46 grande lorsqu'un établissement qui proposait l'option latin
01:29:49 fait le choix de la suppression pour la mise en place de groupes
01:29:52 de besoin, alors que dans la proximité immédiate, un autre
01:29:55 établissement va pouvoir continuer à proposer cette option.
01:29:58 N'y a-t-il pas un risque pour la mixité sociale ? Je vous remercie
01:30:01 de l'éclairage que vous pourriez m'apporter.
01:30:04 Merci, Madame la députée. Véronique de Montchalin.
01:30:07 Merci, Madame la Présidente. Madame la Ministre,
01:30:10 ma question concerne le recrutement des personnels
01:30:13 enseignants en mathématiques et français.
01:30:16 Les personnels de direction des collèges semblent très inquiets
01:30:19 des besoins à venir en termes de ressources humaines en mathématiques
01:30:22 et en français, et ce, notamment avec la mise en place
01:30:25 des groupes de besoin néanmoins bienvenue
01:30:28 et saluée par nombre d'enseignants.
01:30:31 En effet, sachant que de nombreuses académies aujourd'hui
01:30:34 éprouvent des difficultés à pourvoir les remplacements de longue durée,
01:30:37 à savoir de plus de 15 jours, dans ces dites disciplines,
01:30:40 mais également dans d'autres matières déficitaires,
01:30:43 et que les remplacements de courte durée dans le cadre
01:30:46 du pacte ne parviennent pas à combler complètement
01:30:49 ces postes non remplacés ou vacants.
01:30:52 Madame la Ministre, comment envisagez-vous de pallier à ce manque
01:30:55 d'effectifs d'enseignants afin de répondre aux impératifs
01:30:58 des groupes de besoin et faire de cette mesure un succès ?
01:31:01 Je vous remercie.
01:31:04 Merci, madame la députée. Anne Bruniérat.
01:31:07 Oui, merci, madame la présidente. Madame la ministre,
01:31:10 parmi tant de sujets qui nous intéressent, je souhaite évoquer
01:31:13 ce soir le sujet récurrent et problématique
01:31:16 de la mobilité des enseignants du 1er degré de l'éducation nationale.
01:31:19 Je vais parler ici des procédures d'INEHAT et EXEHAT.
01:31:22 Depuis que je suis députée, et même avant,
01:31:25 adjointe à l'éducation de la ville de Lyon, j'ai été régulièrement
01:31:28 interpellée par des enseignants, même plus précisément des enseignantes
01:31:31 qui souhaitaient, ayant obtenu un poste dans une académie,
01:31:35 quitter celle où elles étaient en poste et qui se sont heurtées
01:31:38 à un refus d'EXEHAT. Certaines d'entre elles
01:31:41 se sont alors mises en disponibilité pour suivre leurs conjoints.
01:31:45 L'an dernier, j'ai connu une enseignante de l'académie de Versailles,
01:31:48 maman de deux enfants de moins de 5 ans, qui chaque semaine faisait
01:31:51 les allers-retours de Lyon à Versailles pour exercer son mi-temps.
01:31:54 Elle a pensé que ces problèmes étaient résolus lorsqu'elle a obtenu
01:31:57 un poste dans l'académie de Lyon. Elle a donc obtenu un INEHAT.
01:32:00 Malheureusement, l'EXEHAT lui a été refusé. Elle a alors pensé
01:32:03 à se mettre en disponibilité, ce qui a conduit à perdre
01:32:07 un enseignant à Versailles et également un enseignant à Lyon.
01:32:10 Les INEHAT et EXEHAT sont des processus administratifs particuliers
01:32:13 qui, je crois, n'existent pas dans d'autres ministères.
01:32:16 Ces procédures, souvent longues et complexes, se révèlent être des obstacles
01:32:19 importants à la mobilité des enseignants. Je vais au bout de ma question.
01:32:22 Madame la ministre, si ce sujet est au travail...
01:32:25 Non, mais je vais au bout et je chante 3 paragraphes.
01:32:28 Madame la ministre, est-ce que ce sujet...
01:32:31 Je viens de passer outre 3 paragraphes, chers collègues.
01:32:34 Madame la députée, est-ce que vous pouvez poser votre question ?
01:32:37 Merci.
01:32:40 Madame la présidente, si ce sujet est au travail, s'il vous plaît,
01:32:43 madame la ministre, parmi vos services, et quelles mesures
01:32:46 pourraient être envisagées pour améliorer ce dispositif ?
01:32:49 Merci, madame la députée. Donc, Idir Vomert, TITIN.
01:32:52 Merci, madame la présidente.
01:32:55 Madame la ministre, nous...
01:32:58 C'est bon, je peux y aller ?
01:33:01 Je vous écoute, en tout cas. Très bien, merci.
01:33:04 On fait attention aux décomptes. Nous observons avec le plan
01:33:07 "Choc des savoirs" un véritable loterie sociale.
01:33:10 D'abord, la réforme du diplôme national du brevet, visant à le rendre
01:33:13 obligatoire et plus sélectif, entraînerait une hausse du taux d'échec
01:33:16 de 10 à 20 %. Ce serait alors un élève sur 5
01:33:19 qui serait empêché d'accéder au lycée général, technologique
01:33:22 ou professionnel, et potentiellement déscolarisé.
01:33:25 Ensuite, l'instauration des classes prépa secondes inquiète.
01:33:28 En effet, elles sont stigmatisantes puisqu'elles regroupent
01:33:31 des élèves n'ayant pas obtenu le brevet. Elles sont inutiles
01:33:34 car le redoublement est une mesure remplissant déjà l'objectif
01:33:37 de remise à niveau. De plus, l'organisation de 7 heures
01:33:40 d'enseignement méthodologique et de séquences d'observation
01:33:43 au milieu professionnel actent la réorientation
01:33:46 contrainte vers les filières d'apprentissage.
01:33:49 Aussi, on le sait, les quartiers populaires présentent une forte concentration
01:33:52 des élèves en difficulté, qui seront les premiers à être impactés
01:33:55 par cette ségrégation scolaire.
01:33:58 Donc ma question est la suivante, Madame la Ministre, comment comptez-vous
01:34:01 garantir aux élèves ayant échoué au brevet le droit
01:34:04 à la poursuite d'études de leur choix ?
01:34:07 Merci, M. le député. Christophe Marion.
01:34:12 Merci, Madame la Présidente. Madame la Ministre, le président
01:34:15 de la République avait annoncé vouloir réinventer nos
01:34:18 bonnes vieilles écoles normales. Dans sa déclaration de politique
01:34:21 générale, le Premier ministre a confirmé cette ambition en annonçant que le gouvernement
01:34:24 présenterait d'ici à la fin du mois de mars une réforme
01:34:27 de la formation des enseignants. Nous sommes fin mars,
01:34:30 Madame la Ministre, et la presse a publié la semaine dernière un document de travail
01:34:33 de votre ministère, nous révélant ce que semblent être les pistes
01:34:36 de votre réflexion. Celle-ci semble répondre
01:34:39 aux demandes que nous formulions avec mon collègue Philippe Fay dans notre
01:34:42 rapport pour avis sur les crédits de la mission d'enseignement scolaire pour
01:34:45 2023, à savoir une meilleure lisibilité de l'écosystème de la
01:34:48 formation et une professionnalisation de son contenu.
01:34:51 Votre stratégie rejoint également l'analyse du groupe de travail
01:34:54 transpartisan de notre commission, animée par Cécile Riak et Céline
01:34:57 Calvet, qui proposait d'avancer le concours de recrutement à la
01:35:00 fin de la troisième année d'études. Je m'interroge néanmoins sur
01:35:03 votre calendrier avec une application rapide de la
01:35:06 réforme dès 2025. D'autre part, pourriez-vous aussi
01:35:09 nous éclairer sur ces futures écoles normales supérieures
01:35:12 du professora correspondraient-elles
01:35:15 à nos actuelles INSP?
01:35:18 Merci, M. le député. Céline Calvet.
01:35:21 Merci, Mme la Présidente. Il y a un an, jour pour jour,
01:35:24 j'accueillais à l'Assemblée nationale des témoignages croisés
01:35:27 d'enseignants et de responsables associatifs sur la manière
01:35:30 dont les associations peuvent être aux côtés du personnel
01:35:33 de l'éducation, aussi bien sur l'orientation, le soutien
01:35:36 au niveau, l'ouverture sur l'environnement. Et aujourd'hui,
01:35:39 il y a quelques craintes parmi ces associations de ne pas
01:35:42 trouver forcément la place pour opérer et coopérer
01:35:45 avec l'éducation nationale. Donc, je voulais savoir dans quelle mesure
01:35:48 nous pouvions ouvrir la porte de l'éducation nationale
01:35:51 à ces associations. Deuxième question, c'est sur
01:35:54 la mixité. Il a attiré votre attention
01:35:57 sur la mixité sociale et la mixité scolaire
01:36:00 et d'avoir votre appréciation de la combinaison
01:36:03 des deux. Dans un des axes
01:36:06 que vous nous avez exposés, il me semble
01:36:09 qu'il y a plein d'expérimentations qui y concourent, comment
01:36:12 les développer et faire que nous puissions
01:36:15 réussir à donner autant de la cohésion que de l'émancipation dans notre école.
01:36:18 Merci beaucoup. Merci, Mme la députée.
01:36:21 Benjamin Lucas. Mme la ministre, vous avez
01:36:24 déclaré en 2018 "je suis devenu socialiste en lisant Jaurès et je ne vois
01:36:27 pas de contradiction entre l'action que je mène et mes lectures de jeunesse". Alors, aujourd'hui,
01:36:30 Jaurès ou Attal ? Jaurès est celui qui écrivait que l'école
01:36:33 a pour rôle de faire comprendre la solidarité comme
01:36:36 l'ardent de coopération des volontés libres et d'intelligence
01:36:39 autonome qui s'harmonise. Gabriel Attal, c'est celui qui
01:36:42 déclarait à votre poste que l'hétérogénéité tire tout le monde
01:36:45 vers le bas, qu'elle condamne certains à stagner et empêche d'autres
01:36:48 de s'envoler. C'est le vieux fantasme du nivellement par le bas qui marque
01:36:51 un mépris profond pour les enfants des classes populaires.
01:36:54 Il faut choisir, Mme la ministre, entre deux cultures de vision.
01:36:57 D'un côté, le marche ou crève inégalitaire de ceux qui militent depuis
01:37:00 des décennies, notamment à l'extrême droite, pour la fin de la scolarité
01:37:03 commune, pour organiser la différenciation des programmes, pour l'uniforme et autres
01:37:06 ringardises. De l'autre, l'égalité républicaine,
01:37:09 celle qui sait que pour vivre ensemble, il faut
01:37:12 scolariser ensemble et que l'égalité est meilleure pour tous.
01:37:15 Merci, M. le député.
01:37:18 Je suis arrivée au bout de la liste des orateurs
01:37:21 qui étaient inscrits. Est-ce que tout le monde a posé sa question ?
01:37:24 Comme ça, la ministre va pouvoir répondre et je ne prendrai pas
01:37:27 de deuxième salve de questions.
01:37:30 C'est bon ? Mme la ministre, c'est à vous.
01:37:33 Merci beaucoup, Mesdames et Messieurs les députés. Je vais tenter
01:37:39 de répondre à l'ensemble de vos questions.
01:37:42 Certaines n'ont pas fait l'objet, pour moi,
01:37:45 d'une réflexion encore aboutie. J'aurai l'occasion de vous le dire.
01:37:48 Au fond, vos interpellations sont une manière d'attirer mon attention
01:37:51 sur des sujets importants que vous avez évoqués,
01:37:54 même si je ne suis pas exactement en mesure de vous apporter
01:37:57 une réponse définitive aujourd'hui. Je pense notamment
01:38:00 à la première question qu'a posée Mme la députée Melchior.
01:38:03 Vous évoquez la question
01:38:06 du DNB et des langues régionales.
01:38:09 C'est un point qui, effectivement,
01:38:12 est délicat puisque, jusqu'à présent,
01:38:15 en tout cas, dans le DNB,
01:38:18 les questions, les sujets pouvaient être posés en langue régionale,
01:38:21 si j'ai bien compris. La direction générale
01:38:24 de l'enseignement scolaire a souhaité que les choses
01:38:27 évoluent pour le brevet.
01:38:30 La raison en est simple. Ce n'est pas, évidemment, une manière
01:38:33 de défiance à l'égard
01:38:36 de l'utilisation des langues, mais parce qu'en fait, la DGSECO a constaté
01:38:39 des disparités académiques,
01:38:42 un non-respect de certaines consignes de l'administration
01:38:45 centrale, du principe de confidentialité
01:38:48 et d'égalité des candidats qui étaient induits
01:38:51 par l'ouverture des sujets avant l'examen pour procéder à leur
01:38:54 traduction. C'est donc ce phénomène-là qui a conduit
01:38:57 la DGSECO, par souci d'harmonisation des épreuves
01:39:00 et d'égalité entre les candidats, à
01:39:03 rappeler au recteur que les consignes
01:39:06 et les documents joints doivent être rédigés en français.
01:39:09 Je vous rappelle par parenthèse que pour le baccalauréat,
01:39:12 toutes les épreuves sont rédigées en français. Alors j'entends
01:39:15 l'émotion qui peut naître ici ou là. C'est un dossier
01:39:18 que je vais regarder avec attention, mais je le redis
01:39:21 ici devant vous, c'est vraiment dans un souci
01:39:24 de traitement égal et d'harmonisation que la
01:39:27 Direction générale de l'enseignement scolaire a souhaité prendre
01:39:30 ces mesures pour qu'il y ait une égalité entre les candidats.
01:39:33 Voilà la raison qui a présidé à ces nouvelles consignes.
01:39:36 Je vais en rediscuter avec l'administration
01:39:39 centrale. Je vous rappelle que
01:39:42 pour la session 2025, nous devons
01:39:45 revoir l'organisation du brevet pour
01:39:48 passer à des
01:39:51 ratios différents, 60/40, et donc
01:39:54 peut-être à cette occasion-là, nous pouvons également
01:39:57 retravailler sur l'ensemble des dispositifs. En tout cas,
01:40:00 c'est un des sujets sur lesquels je vais me pencher. Je vous remercie d'avoir appelé mon attention
01:40:03 sur ce sujet. Monsieur le député,
01:40:06 le chan... Madame, pardon.
01:40:09 Oui, Madame. Elle est partie.
01:40:12 Elle a évoqué
01:40:15 la question de la violence numérique
01:40:18 et elle me demande si, à la suite
01:40:21 de ce que j'ai annoncé, j'ai d'ores et déjà repéré des failles
01:40:24 numériques et quelles mesures j'entends prendre. Les failles numériques,
01:40:27 je le redis ici, nous les avons parfaitement repérées.
01:40:30 C'est des usurpations de comptes de nos élèves
01:40:33 sur l'espace numérique de travail.
01:40:36 C'est par là que sont entrées les personnes
01:40:39 qui ont produit ces
01:40:42 mêles tout à fait inacceptables. Et donc, c'est cela
01:40:45 dont nous devons nous assurer. Je l'ai dit tout à l'heure,
01:40:48 il n'y a pas de failles numériques globales, mais cette
01:40:51 entrée-là est un point de faiblesse et c'est la raison pour laquelle nous allons
01:40:54 procéder à la réinitialisation des comptes,
01:40:57 voire même avoir une plus grande sécurisation des comptes
01:41:00 au-delà du traitement même des plateformes.
01:41:03 Je ne reviens pas sur les mesures que j'ai prises puisque je les ai
01:41:06 déjà annoncées. Monsieur
01:41:09 le député Le Vigoureux,
01:41:12 vous m'interrogez sur la
01:41:15 révision de la carte de l'éducation en prioritaire.
01:41:18 Alors, je vais être très franche avec vous, c'est dans ma
01:41:21 lettre de mission, mais dès que j'en parle à quelqu'un,
01:41:24 j'entends des "oh là là, oh là là",
01:41:27 personne n'a jamais osé s'y attaquer, mais
01:41:30 personne n'a embrassé le problème tant il est délicat.
01:41:33 Je crois qu'en effet, beaucoup de personnes souhaiteraient
01:41:36 entrer dans les dispositifs d'éducation prioritaire,
01:41:39 mais que peu souhaitent sortir de ces dispositifs,
01:41:42 si j'ai bien compris la problématique. Et donc,
01:41:45 voilà, c'est un sujet délicat, c'est dans ma lettre
01:41:48 de mission, donc je vais m'y attaquer.
01:41:51 Je ne donne pas de date, mais en tout cas, c'est un point
01:41:54 que je souhaite pouvoir traiter. Monsieur le député
01:41:57 Vanier, vous m'interrogez sur
01:42:00 la question
01:42:03 des deux établissements qui
01:42:06 ont fait l'objet d'un
01:42:09 traitement lié à des problèmes pédagogiques
01:42:12 et à des problèmes de financement. Je ne sais pas...
01:42:15 Oui, monsieur le député Vanier, je ne le vois pas.
01:42:18 J'avais déjà eu l'occasion, je crois, de répondre
01:42:21 à ce sujet-là sur le collège Stanislas.
01:42:24 C'est une question pédagogique qui a
01:42:27 été repérée, et donc il y a eu
01:42:30 une inspection générale qui a été lancée, un plan
01:42:33 présentant des recommandations
01:42:36 après cette inspection
01:42:39 qui a été établie,
01:42:42 et l'établissement doit se mettre en conformité avec ce plan
01:42:45 avant une nouvelle inspection. Évidemment, nous prendrons
01:42:48 les mesures nécessaires en fonction des résultats de
01:42:51 cette inspection, et c'est au recteur qui appartiendra
01:42:54 donner un avis sur les
01:42:57 suites à donner. Sur AVEROS, nous sommes
01:43:00 dans une situation différente, puisque ce n'est pas un problème
01:43:03 pédagogique qui a été repéré, mais essentiellement un problème
01:43:06 de financement, et c'est la raison pour laquelle le préfet,
01:43:09 parce que nous ne sommes pas dans la même situation, a pris
01:43:12 la décision qu'il a
01:43:15 retenue sur des questions d'opacité
01:43:18 du financement. Et actuellement, d'ailleurs, il faut savoir
01:43:21 qu'il y a un recours juridique qui est
01:43:24 pendant sur cette affaire-là.
01:43:27 Monsieur le député Minot,
01:43:30 vous évoquez,
01:43:33 reprenant, alors que je vous ai répondu
01:43:36 tout à l'heure, mais vous avez sans doute mal entendu ma réponse,
01:43:39 vous évoquez le fait que le
01:43:42 proviseur du lycée
01:43:45 Maurice Ravel a démissionné, je vous ai dit ce qu'il en était,
01:43:48 donc je le réaffirme devant vous, ce n'est pas une
01:43:51 démission, c'est une situation juridique
01:43:54 qui précède sa mise à la
01:43:57 retraite qu'il devait prendre au mois de juillet. Je redis
01:44:00 clairement ici que je lui
01:44:03 ai apporté, et pas seulement moi, l'ensemble
01:44:06 des services académiques, un soutien juridique,
01:44:09 un soutien que j'espère
01:44:12 pouvoir qualifier de moral, un soutien
01:44:15 en termes de forces de l'ordre qui ont été déployées et qui sont
01:44:18 toujours présentes devant l'établissement.
01:44:21 C'est un choc, évidemment, quand l'autorité
01:44:24 d'un proviseur est ainsi contestée
01:44:27 et qu'il doit faire face à une plainte de la part d'un élève.
01:44:30 De ce point de vue-là, je dois le dire ici,
01:44:33 tous les proviseurs ont mon plein et entier soutien.
01:44:36 Et dès que j'ai quelque chose
01:44:39 à faire auprès d'eux qui leur témoignent de ce soutien,
01:44:42 je n'hésite pas un instant à le faire. Et quand je dis
01:44:45 "je", ce n'est pas parce que je veux m'approprier la particularité
01:44:48 de ce soutien, mais parce que je crois que l'ensemble des services de l'éducation nationale
01:44:51 est aujourd'hui très soudé auprès
01:44:54 de ce qui peut se passer pour nos corps enseignants
01:44:57 et nos corps de direction. Donc,
01:45:00 je le redis également devant vous, le pas de vague
01:45:03 est inacceptable. Alors vous pouvez me faire tous les procès
01:45:06 que vous voulez, vous pouvez déployer tous les slogans, monsieur le député,
01:45:09 que vous déployez. En tout cas, ce que je constate,
01:45:12 c'est que vous ne me faites pas de proposition précise.
01:45:15 Et je dis "nous" ce que nous faisons, je dis les actions que nous mettons
01:45:18 en place. C'est peut-être ce qui nous différencie, monsieur le député.
01:45:21 Monsieur le député
01:45:24 Philippe Fay, vous m'interrogez
01:45:27 sur les stages de seconde.
01:45:30 Alors, ces stages
01:45:33 je ne sais pas où est monsieur le député, pardonnez-moi.
01:45:36 D'accord, merci Stéphane.
01:45:39 Ces stages de seconde qui sont mises en oeuvre
01:45:42 pour la première fois de façon généralisée,
01:45:45 nous avons souhaité aider
01:45:48 nos élèves en leur proposant
01:45:51 dans le cadre de la plateforme "Un jeune, une solution"
01:45:54 des offres de stages. Il va de soi que
01:45:57 toutes les offres de stages, en tout cas,
01:46:00 y compris celles que je connais parfois de la part de très grandes entreprises,
01:46:03 ils offrent des stages, ils accueillent des stagiaires
01:46:06 et ils ne les inscrivent pas tous sur la plateforme.
01:46:09 Donc il y a plusieurs entrées sur ces offres de stages.
01:46:12 Sachez qu'à ce jour, il y a 3 177 offreurs de stages
01:46:15 et ça ne cesse d'augmenter.
01:46:18 Je vous rappelle que nous avons encore un peu de temps pour que nos élèves
01:46:21 puissent trouver un stage. Nous en accueillons
01:46:24 dans les ministères, je vais en accueillir moi-même.
01:46:27 Donc il y a une montée en puissance de cette plateforme
01:46:30 et les entreprises, j'ai eu l'occasion
01:46:33 d'aller dans des journées
01:46:36 en lien avec les entreprises, au CESE notamment,
01:46:39 où nous avons beaucoup travaillé avec les entreprises
01:46:42 pour qu'elles inscrivent leur stage sur cette plateforme.
01:46:45 Il faut qu'ils en prennent l'habitude, mais je pense que ce sera
01:46:48 un outil précieux pour celles et ceux qui n'ont pas
01:46:51 d'offre de stage.
01:46:54 Monsieur le député Audoul, vous m'interrogez
01:46:57 sur Ravel, j'ai déjà répondu,
01:47:00 je crois que je n'ai pas d'autres éléments
01:47:03 à ajouter. Vous avez simplement, monsieur le député,
01:47:06 évoqué malacheté. Franchement, je crois
01:47:09 que ce n'est pas le mot adéquat.
01:47:12 Et ce faisant, c'est un peu l'ensemble de l'éducation nationale
01:47:15 que vous insultez avec ce mot-là.
01:47:18 Je crois que dans notre système éducatif, personne
01:47:21 n'a de lâcheté. Nous regardons
01:47:24 avec lucidité et avec responsabilité
01:47:27 les actes que nous devons prendre. Nous savons sanctionner
01:47:30 ceux qui doivent l'être, je pense aux élèves
01:47:33 qui, évidemment, sont aujourd'hui systématiquement
01:47:36 sanctionnés dès lors qu'il y a une atteinte aux valeurs
01:47:39 de la République, dans son sens large, et une atteinte
01:47:42 à l'autorité des professeurs. Il n'y a pas de lâcheté,
01:47:45 il y a de la responsabilité.
01:47:48 Monsieur le député Bertha, qui s'est absenté,
01:47:51 il me l'avait dit, m'a interrogé sur
01:47:54 l'enseignement des sciences, au-delà des mathématiques.
01:47:57 C'est vrai que nous parlons beaucoup de mathématiques
01:48:00 quand on évoque les sciences, mais sa vision
01:48:03 était plus large, puisqu'il évoque devant moi
01:48:06 l'enseignement des sciences en général. C'est un sujet auquel
01:48:09 je suis extrêmement sensible.
01:48:12 Je vous prie de m'excuser,
01:48:15 puisque j'ai longtemps participé, notamment à la Fondation
01:48:18 La Main à la Patte, qui fait un travail tout à fait remarquable
01:48:21 sur l'enseignement des sciences, notamment dans le premier degré.
01:48:24 Au fond, je ne suis pas seulement pour les sciences,
01:48:27 pour tous, je suis aussi pour toutes les sciences, et ça, je crois
01:48:30 que c'est un point qu'il faut faire valoir. Nos programmes l'autorisent,
01:48:33 et nous incitons l'ensemble de nos élèves à aller
01:48:36 en ce sens.
01:48:39 Madame la ministre, je vous propose
01:48:42 une toute petite pause, parce que j'avais oublié de prendre une question, comme ça,
01:48:45 ça vous permettra de... Je n'avais pas
01:48:48 pris la question de M. Walter.
01:48:51 Je vous donne le micro, M. Walter.
01:48:54 Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'étais en hémicycle,
01:48:57 d'où mon arrivée tardive. Madame la ministre,
01:49:00 vous avez dénoncé avec force dans la revue "Après-demain",
01:49:03 les fariboles de la restauration de l'autorité
01:49:06 ou le port de la blouse.
01:49:09 Je sais, mais je voulais dire à Mme la ministre que je suis
01:49:12 tout à fait d'accord avec elle. L'ancienne rectrice
01:49:15 que vous êtes sait qu'il faut mettre immédiatement fin à cette faribole
01:49:18 de l'uniforme à l'école. Oui, vous avez raison,
01:49:21 et ce, pour au moins trois raisons.
01:49:24 La première, c'est que ça ne sert à rien, toutes les études le montrent.
01:49:27 La deuxième, c'est que ça coûte un pognon de dingue qui pourrait
01:49:30 être utilisé au plan d'urgence pour la Seine-Saint-Denis ou à tout
01:49:33 autre besoin criant de l'école publique. Je tiens la liste à votre
01:49:36 disposition sur simple demande. La troisième,
01:49:39 c'est que c'est une idée du Rassemblement national et qu'elle est plébiscitée
01:49:42 par Robert Ménard. Or, c'est là un indice qui fonctionne
01:49:45 comme une boussole qui indiquerait le Sud. Il faut donc
01:49:48 absolument faire le contraire. Madame la ministre,
01:49:51 je sais que vous êtes d'accord avec moi. Dites-le, renoncez
01:49:54 à cette expérimentation ridicule. Vous avez là une occasion
01:49:57 en or de répondre à une revendication unanime du monde enseignant.
01:50:00 Et si Gabriel Attal vous gronde, dites que c'est de notre faute.
01:50:03 Merci, monsieur le député.
01:50:06 Madame la ministre,
01:50:09 maintenant, je vous laisse reprendre le cours des réponses.
01:50:12 Merci.
01:50:15 Je parle au député
01:50:18 Jérémy Patrielletus.
01:50:21 Voilà. Patrielletus, pardonnez-moi.
01:50:24 Sur les écoles rurales.
01:50:27 Pardon, monsieur le député, excusez-moi.
01:50:30 Sur la question des écoles rurales, vous avez évoqué une carte à 3 ans.
01:50:33 Je vais être très claire. Je l'ai dit tout à l'heure,
01:50:36 c'est ce que je souhaite. Je souhaite qu'on ait une réflexion sur 3 ans.
01:50:39 Et je souhaite que cette réflexion, je vous ai dit, la manière,
01:50:42 cohérence des services de l'Etat, dialogue avec les élus.
01:50:45 Je ne veux pas installer un moratoire pendant 3 ans.
01:50:48 Je veux qu'il y ait une visibilité sur 3 ans.
01:50:51 Ce n'est pas tout à fait la même chose,
01:50:54 mais je voudrais ici être claire avec vous.
01:50:57 Dès l'année prochaine, je souhaite que ce dispositif-là puisse être
01:51:00 généralisé sur tout le territoire.
01:51:03 Monsieur le député Echanis, vous avez évoqué la question
01:51:06 de la langue basque, mais je crois avoir répondu.
01:51:09 Non, pardonnez-moi. J'ai peut-être mal compris.
01:51:12 Pardon ?
01:51:15 Ah, non, mais peut-être qu'elle ne vous satisfont pas.
01:51:18 Mais votre question portait bien sur la question du brevet
01:51:23 et de la manière dont les consignes en français ne seraient pas
01:51:29 traduites au prochain brevet. C'est bien cela, votre question ?
01:51:32 J'ai une des 3 questions. J'ai une question pour le PAN également.
01:51:35 Il est important que le passage des zones d'épreuves soient
01:51:38 autorisées dans le marginalatif.
01:51:41 Alors, écoutez, je n'ai pas la compétence, au moment où je vous parle,
01:51:44 pour répondre à ce sujet, mais je m'engage devant vous
01:51:47 à revenir vers vous sur cette question-là,
01:51:50 comme je le ferai auprès de Mme la députée qui me posait,
01:51:53 pour partie en tout cas, une question sur la question
01:51:56 de la langue bretonne. Merci.
01:51:59 Monsieur le député, en fait, le problème, c'est que quand vous ne parlez pas
01:52:04 dans le micro, ceux qui sont... Non, mais ce n'est pas pour autant
01:52:07 que vous allez le reprendre. Voilà.
01:52:10 Voilà. Donc je me fais...
01:52:13 La ministre a bien entendu et noté les questions,
01:52:16 et elle reviendra vers vous. Mais pourquoi je fais cette précision ?
01:52:19 C'est que quand on ne parle pas dans le micro, les personnes
01:52:22 qui nous regardent ne peuvent pas suivre.
01:52:25 Et pour le compte-rendu de la séance, même, ça rend la chose
01:52:28 plus difficile. Voilà. Donc, Mme la ministre, je vous laisse à nouveau
01:52:31 la parole. Merci beaucoup, Mme la présidente.
01:52:34 Monsieur le député, Emmanuel, vous m'interrogez sur
01:52:37 la gratification des stages. Je ne sais pas s'il est encore là.
01:52:42 Sur la gratification des stages en lycée professionnel.
01:52:45 Et vous souhaitez conditionner cette gratification à l'assiduité
01:52:49 des jeunes. Sachez que dans les textes, la gratification des stages
01:52:54 est conditionnée à la présence pendant les périodes de formation
01:52:58 au milieu professionnel. C'est donc une gratification
01:53:01 à la journée effective. Donc, je pense que
01:53:05 c'est ainsi que nous la mettrons en place.
01:53:08 Madame Amillot m'a interrogée sur la révision des zones d'éducation.
01:53:14 Non, mais j'ai déjà répondu tout à l'heure, monsieur le député.
01:53:18 Je ne sais pas si vous étiez là. Je crois savoir que c'est une tâche
01:53:21 qui est extrêmement... une mission qui est extrêmement difficile.
01:53:24 Mais ça fait partie de ma lettre de mission. Et donc, je m'y attellerai.
01:53:27 Je ne donne pas de date à ce stade.
01:53:30 Madame Boucharras... Bourras, pardon, si je ne me trompe pas
01:53:36 et si elle est là. Madame la députée, vous m'interrogez sur la Seine-Saint-Denis.
01:53:40 Je crois que j'ai déjà répondu tout à l'heure. Je dois apporter
01:53:43 un rectificatif. Je crains d'avoir mal formulé ce que j'ai dit tout à l'heure.
01:53:49 Quand j'ai parlé de la prime de fidélisation, j'ai parlé d'une prime
01:53:51 versée à tous les agents de 200 euros par mois.
01:53:54 Je crois que j'ai dit "et une prime de fidélisation".
01:53:56 En fait, c'est 200 euros par mois sur 5 ans. C'est la prime de fidélisation
01:54:00 de 12 000 euros au bout de 5 ans qui est en cours de versement
01:54:03 ou qui va être versée dans quelques jours.
01:54:06 Madame... Oui ? Pardon ? Au mois de mai ? Oui ?
01:54:15 En quelques semaines ? Le temps passe vite, M. le député.
01:54:19 Oui, enfin, c'est au mois de mai, je crois.
01:54:22 Monsieur... Madame la députée Lanlot, vous m'interrogez sur le harcèlement
01:54:28 et la médecine scolaire. Effectivement, c'est un sujet qui est très délicat.
01:54:33 Je le disais tout à l'heure, nous avons besoin de médecins scolaires.
01:54:36 Nous n'en avons pas assez. Je crois qu'il y a un double problème
01:54:38 sur la médecine scolaire. Je ne réponds pas exactement à votre question,
01:54:41 mais un tout petit peu quand même. L'autre jour, j'étais au Sénat
01:54:47 sur une proposition de loi visant à départementaliser la médecine scolaire.
01:54:51 Je m'y suis opposée à ce stade, car je considère qu'il faut avoir
01:54:56 une vision d'ensemble de la santé scolaire et pas seulement de la médecine.
01:54:59 Donc, les quatre professions, santé, infirmiers, assistants sociaux
01:55:03 et psychologues de l'éducation nationale.
01:55:05 C'est bien les quatre professions qu'il faut avoir en ligne de mire.
01:55:12 Je pense également qu'il faut que je revoie la gouvernance
01:55:14 de ces quatre professions sous un pilotage départemental.
01:55:18 Cela me semble très important pour qu'il y ait une unité et des priorités
01:55:24 dans les missions qu'ils doivent porter.
01:55:26 Le harcèlement sera évidemment l'une de ces priorités,
01:55:29 mais je pense aussi à la santé mentale sur laquelle travaille l'ensemble du gouvernement.
01:55:34 Voilà ce que je souhaitais vous dire.
01:55:37 Pour Mme la députée Pauley, vous m'interrogez sur...
01:55:43 Elle est partie, mais il me semble que ce qui est important
01:55:48 si nous voulons faire progresser les élèves, c'est vraiment de répondre
01:55:52 à des besoins particuliers.
01:55:54 C'est la raison pour laquelle je préfère utiliser le terme groupe de besoins
01:55:58 plutôt que groupe de niveau, étant ainsi précisé qu'il n'y a de toute façon
01:56:01 pas de classe de niveau.
01:56:03 Mme la députée citait l'exemple de Singapour.
01:56:06 Je ne crois pas que ce soit un exemple exactement pertinent pour la France.
01:56:09 Nous ne sommes ni dans la même situation géographique, ni culturelle, ni démographique.
01:56:14 Donc je crois que nous ne pouvons pas exactement prendre cet exemple,
01:56:18 même si nous retenons notamment pour l'enseignement des mathématiques
01:56:23 une méthodologie qui a été utilisée à Singapour
01:56:27 et que nous allons dès maintenant adapter à notre système français.
01:56:33 Donc ça, c'est évidemment un point important.
01:56:36 D'ailleurs, lorsque je suis allée à Mulhouse il y a quelques jours,
01:56:40 j'ai assisté dans une école primaire à un enseignement de mathématiques
01:56:48 selon la méthode de Singapour, qui est vraiment une méthode très intéressante
01:56:53 qui va de la manipulation à la verbalisation et à l'abstraction
01:56:58 et qui permet sans doute aux enfants de mieux prendre en compte
01:57:01 la réalité des mathématiques.
01:57:03 Monsieur le député Mazart, vous m'avez interrogé sur l'enseignement juridique et le droit.
01:57:08 Je crois qu'il faut absolument que nous donnions,
01:57:12 et c'est d'ailleurs rendu possible par les différentes options au lycée,
01:57:15 que nous donnions davantage d'éléments sur ces aspects-là à nos élèves de lycée.
01:57:22 Et je crois que c'est ce qui est en cours actuellement.
01:57:24 Madame la députée Bagné, vous m'avez interrogé sur le maintien d'un certain nombre d'options.
01:57:32 C'est l'autre façon de voir les choses.
01:57:36 Vous parlez de disparition, je parle de maintien.
01:57:39 Notamment, vous parlez du latin et des autres options.
01:57:44 Je l'ai dit tout à l'heure, nous avons attribué au collège
01:57:49 une dotation globale qui tient compte de la constitution des groupes.
01:57:54 Les dispositions que j'ai prises pour mettre en place ces groupes de besoin au collège
01:58:01 laissent un peu de souplesse aux établissements.
01:58:04 Et donc j'espère qu'ils vont pouvoir, sur la base de la marge de manœuvre dont ils disposent,
01:58:09 qu'ils vont pouvoir assurer le maintien des options dont vous faites état,
01:58:14 et notamment du latin en l'occurrence.
01:58:16 Mais là encore, si vous le souhaitez, je pourrais vous en reparler.
01:58:20 Madame de Montchalin, vous évoquez la question des ressources...
01:58:26 Merci, madame la députée.
01:58:28 Vous évoquez la question des ressources sur lesquelles nous allons pouvoir nous appuyer
01:58:32 pour mettre en place ces groupes, notamment en maths et en français.
01:58:35 Sachez que j'ai demandé au service du ministère de commencer dès maintenant
01:58:40 le processus de recrutement en termes de contractuel.
01:58:44 Il faut être très clair, nous le savons, nous allons avoir besoin de recruter
01:58:49 des enseignants contractuels pour la rentrée prochaine.
01:58:52 Les enseignants titulaires ne suffiront pas.
01:58:54 Je rappelle que les enseignants contractuels sont choisis, sélectionnés
01:58:58 par nos corps d'inspection qui travaillent avec eux avant que nous les recrutions.
01:59:05 Et nous allons mettre en place des modalités de recrutement des personnels contractuels
01:59:09 pour qu'ils soient effectivement là à la rentrée prochaine.
01:59:13 Et donc nous activons tous les leviers que nous pouvons pour avoir les enseignants
01:59:18 dont nous aurons besoin à la rentrée prochaine.
01:59:21 Je vais vraiment y consacrer une très grande énergie.
01:59:25 Madame la députée Bruniera, vous évoquez la question de la mobilité
01:59:29 des enseignants dans le premier degré.
01:59:31 Vous faites part notamment d'un dispositif que vous jugez un peu dépassé
01:59:35 sur les INEA et les EXEA.
01:59:37 Ce sont pour moi des souvenirs un peu lointains quand j'étais rectrice d'académie
01:59:42 et je vais me replonger sur ce dossier-là dont je n'ai pas tous les paramètres
01:59:47 au moment où je vous parle, je préfère être franche avec vous.
01:59:50 C'est un sujet que je vais retravailler avec les services.
01:59:54 Monsieur Boumertit, vous me demandez...
01:59:59 - Je vous laisse pas répondre, je vais répondre à vous.
02:00:02 - Oui, mais il n'y a pas de problème.
02:00:04 Vous m'interrogez sur la question des élèves qui ont échoué au brevet
02:00:08 et qui vont pouvoir intégrer ces prépas secondes dont j'ai dit tout à l'heure
02:00:15 qu'elles étaient mises en place à titre de pilote à la rentrée prochaine.
02:00:18 Pour moi, c'est un élément qui leur permettront de poursuivre leurs études
02:00:24 si nous savons, comme je le souhaite, mettre en place des enseignements
02:00:29 fondés sur l'innovation pédagogique, qui les maintiennent dans nos dispositifs éducatifs
02:00:33 et qui leur offrent la possibilité à la fois d'assurer leur socle de connaissances
02:00:37 dans les matières fondamentales, mais également de maturer,
02:00:40 de mûrir un choix professionnel et donc de pouvoir avoir une meilleure orientation.
02:00:45 - Monsieur le député Marion, vous m'interrogez sur la formation des enseignants.
02:00:52 Je crois que j'ai un peu répondu tout à l'heure sur cette question.
02:00:57 Oui, il me semble que j'ai déjà répondu sur cette question,
02:01:00 avec effectivement une formation qui serait dédiée, un concours qui sans doute serait avancé.
02:01:05 Nous sommes en attente des derniers arbitrages.
02:01:08 Et vous me dites que vous êtes inquiet sur le calendrier.
02:01:13 Eh bien, vous savez que nous devons publier les programmes des nouveaux concours
02:01:18 un an avant que se passent les concours.
02:01:21 Nous avons encore quelques mois, quelques semaines, devrais-je dire, pour avancer sur ce dossier.
02:01:28 La question des INSPE fait partie des arbitrages évidemment qui seront rendus.
02:01:34 Il n'est pas question de procéder à leur suppression de cette manière-là.
02:01:38 Évidemment, nous appuierons sur les compétences des INSPE,
02:01:41 même si nous travaillons avec eux sur les évolutions que nous souhaitons apporter à la formation.
02:01:49 Madame la députée Calvès, vous évoquez le rôle des associations.
02:01:54 Et vous nous dites le concours important qu'un nombre important d'associations,
02:01:58 d'éducation populaire ou autre, apporte à notre système éducatif.
02:02:02 J'en suis parfaitement consciente.
02:02:04 Et je pense que ces associations auront toujours de la place pour nous apporter leur concours.
02:02:11 Je prends simplement un exemple.
02:02:12 Lorsque nous avons, j'ai évoqué devant vous tout à l'heure, l'enseignement moral et civique,
02:02:16 et que je vous ai dit, une demi-heure d'enseignement,
02:02:19 et au fond, une demi-heure qui pourra être traitée en mode projet par les enseignants,
02:02:23 eh bien, cela pourra se faire évidemment avec le concours des associations
02:02:27 avec lesquelles nous avons l'habitude de travailler.
02:02:29 Je pense que l'une des forces de l'école, c'est de savoir s'ouvrir aussi à ceux qui les entourent.
02:02:35 Je parlais également tout à l'heure des projets CNR.
02:02:38 Un certain nombre de ces projets sont établis avec le concours des associations
02:02:43 qui travaillent en proximité des écoles ou des établissements scolaires.
02:02:46 Enfin, monsieur le député Lucas, lorsque vous évoquez Jaurès ou Attal,
02:02:56 moi, lorsque j'étais étudiante, c'était le conflit entre Jaurès et Péguy.
02:03:00 Et j'ai toujours fait partie des jaurésiennes ou des jaurésistes,
02:03:04 parce que j'ai toujours été favorable à l'action,
02:03:07 et que Jaurès était un homme de paix et d'action.
02:03:09 Et je demeure jaurésienne, fortement.
02:03:11 Mais je vous rappelle qu'il a écrit une très belle lettre aux instituteurs,
02:03:15 parue dans la dépêche du midi.
02:03:16 Et que dans cette lettre aux instituteurs, que disait-il ?
02:03:19 Il disait aux instituteurs, donnez-leur la base, c'est-à-dire la maîtrise de la langue.
02:03:25 C'était mieux dit que ce que je vous raconte.
02:03:28 C'était, donnez-leur la maîtrise de la langue.
02:03:31 Apprenez-leur à parler le français, car ils deviendront des citoyens libres à ce moment-là.
02:03:37 Parlez-leur, parlez-leur comme vous parleriez à des adultes,
02:03:41 car alors vous forgeriez leur esprit critique.
02:03:43 C'était cela que voulait Jaurès.
02:03:45 C'est cela que veut, je crois, le président de la République, le Premier ministre,
02:03:48 et en tout cas que je veux aussi.
02:03:50 Enfin, M. le député Walter, vous évoquez la question des uniformes.
02:03:59 Je rappelle une chose, c'est que la tenue unique fera l'objet d'une expérimentation.
02:04:06 Et qu'en fonction des résultats de cette expérimentation,
02:04:10 qui sera évaluée par des universitaires indépendants,
02:04:12 nous verrons ce qu'il convient de faire.
02:04:15 Voilà ce que je souhaitais vous dire, Mme la Présidente.
02:04:18 Je terminerai simplement en disant qu'au gouvernement,
02:04:22 sous l'autorité du Premier ministre et du président de la République,
02:04:26 nous sommes une équipe pour l'école.
02:04:28 Et c'est bien parce que nous travaillons ensemble pour l'école
02:04:32 que, je l'espère, nous pourrons réussir.
02:04:34 Mme la Présidente, vous m'excuserez d'avoir dépassé de 3 minutes le temps que vous m'avez donné.
02:04:39 Mme la Ministre, vous avez vraiment parfaitement respecté le timing,
02:04:42 puisque j'avais prévenu nos collègues sédateurs
02:04:45 que nous risquions d'avoir un tout petit peu de retard.
02:04:49 Donc merci pour la réponse aux questions de mes collègues
02:04:54 et de leur avoir répondu de façon quasi individuelle.
02:04:58 Donc maintenant, nous nous retrouverons, chers collègues,
02:05:01 pour certains d'entre vous, ceux qui le souhaitent,
02:05:03 pour les EGI demain matin à 9h30.
02:05:06 Mais j'en garde un certain nombre dans la salle
02:05:09 pour la commission mixte paritaire.
02:05:12 Merci.

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