• il y a 7 mois
Ancien joueur et entraîneur de l'OM, José Anigo était l'invité de Rothen s'enflamme pour évoquer le Classique entre Marseille et le PSG.

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Transcription
00:00 sur un match, des joueurs peuvent surprendre, comme à l'époque des Minos.
00:03 On en reviendra un mois avec notre invité José Anigo,
00:05 l'ancien joueur entraîneur et donc directeur sportif de l'OM.
00:08 Il est dans Rotten sans flammes, Gérôme.
00:10 Salut José !
00:11 Salut tout le monde.
00:12 Bienvenue José.
00:13 Bienvenue.
00:14 Merci d'être là.
00:15 Merci d'être là.
00:16 Jean-Michel Larquet, Pascal Alométa.
00:18 Bonjour José.
00:19 Salut Pascal, ça va ?
00:20 Ça va, mon José ?
00:21 Bien, ça va.
00:23 Bon José, déjà, qu'est-ce que tu deviens ? Tu fais quoi là ?
00:28 Je suis anglais, c'est l'OM qui a cause.
00:30 Je bosse pour l'Académie.
00:32 On est plutôt bien puisqu'on est qualifiés avec les U19 pour les phases finales de la Youth League.
00:40 Contre Nantes en plus ?
00:42 Contre Nantes, exactement.
00:44 C'est où le match ?
00:46 À Nyon, en Suisse.
00:48 D'accord, ok.
00:49 Comment tu vois cet OM-Paris Saint-Germain de cette année ?
00:55 C'est toujours pareil.
00:58 Paris Saint-Germain, depuis quelques années, c'est tellement puissant, c'est tellement au-dessus des autres équipes.
01:05 Le niveau est tellement haut que c'est quand même…
01:07 Au départ, tu connais l'histoire.
01:09 En début de championnat, tu sais qu'il y a le PSG et puis il y a le reste.
01:13 Après, l'OM, depuis deux ou trois ans, ils arrivent à rivaliser, ils arrivent à faire de bonnes choses,
01:18 notamment à titiller le PSG.
01:21 Cette année, c'est un peu plus compliqué parce qu'il y a eu quelques couacs.
01:24 Mais en réalité, sur un match au vélodrome et sur un match à Marseille,
01:31 je pense que les forces vont se niveler parce que le stade va pousser,
01:35 ça va sublimer les douleurs de l'OM.
01:37 Je pense que ça se joue, c'est 50-50 à Marseille.
01:41 On parlait des absents.
01:43 Là, franchement, Jean-Louis Gasset, pour faire son équipe défensivement, il est décimé.
01:49 Toi, tu avais connu ça aussi à l'époque, pour d'autres raisons, avec les Minots.
01:53 Tu penses que c'est moins problématique ou c'est problématique sur ce genre de rencontre ?
02:00 Non, en fait, tu les as joués, Jérôme, donc tu le sais.
02:03 En fait, c'est très particulier, ce genre de match.
02:05 Moi, déjà, je regrette une chose.
02:08 Je sais qu'en France, on est frileux pour plein de choses,
02:11 mais que les supporters ne puissent plus se déplacer dans un sens et dans l'autre.
02:15 C'est vrai qu'il y a toujours des arboutis là-dedans qui font tout, n'importe quoi.
02:19 Mais la réalité, c'est que c'est quand même agréable quand, dans les stades,
02:23 tu as des supporters de Marseille qui viennent à Paris supporter leur équipe
02:26 et à l'inverse, du PSG qui vient de supporter leur équipe à Marseille.
02:30 Après, Marseille, comme je viens de le dire, c'est vrai qu'il va leur manquer du monde.
02:35 Mais nous, on a été jouer une fois à Paris avec cette fameuse équipe de jeunes.
02:40 Après, c'est un état d'esprit.
02:42 Je sais déjà que quand tu rencontres Paris, c'est le match de l'année ou c'est les deux matchs de l'année.
02:47 D'un côté comme de l'autre, il ne faut pas le manquer. Il faut être là, il faut être présent.
02:51 Ce match-là, tu peux jouer avec des jeunes derrière qui vont se sublimer.
02:55 Tu peux jouer avec des joueurs qui habituellement ne vont pas être des titulaires,
02:59 mais qui vont te donner 1000 % ce jour-là.
03:01 C'est un état d'esprit, ce genre de match.
03:03 Tu sais que tu joues contre Paris, tu représentes Marseille.
03:06 Désolé, mais nous, les Marseillais, c'est quand tu es né dans ce club
03:11 ou quand tu portes ce maillot-là, il y a quand même quelque chose de fort.
03:15 Il y a quelque chose de fort, il y a une identité.
03:17 C'est comme quand tu joues en Corse, quand tu es à Bastia, tu as une identité corse,
03:20 une identité bastienne.
03:21 Marseille, c'est pareil, il y a une identité marseillaise qu'il faut cultiver, garder.
03:25 J'espère qu'ils l'auront en tout cas.
03:26 Je vais regarder le match et j'espère avoir moins d'état d'esprit de conquérant.
03:31 José, tu t'occupes des jeunes en Grèce.
03:36 On parlait des absentes, de très nombreuses absentes du côté de Marseille.
03:42 On parlait de Sparagna éventuellement pour le poste de latéral droit sur le plan défensif.
03:49 Explique-moi quand même que dans un...
03:52 Je ne sais pas si tu peux me l'expliquer en quelques secondes.
03:55 Comment se fait-il qu'il y a des bonnes équipes de jeunes du côté de l'OM
04:00 et il n'y a jamais un jeune qui sort ou très, très rarement, ou en tout cas trop rarement.
04:04 Mais où est le problème ?
04:06 Jean-Michel, le problème, il est simple.
04:09 Marseille, ce n'est pas un club à la base qui est un club formateur.
04:14 Ça n'a jamais été un club formateur pour de multiples raisons.
04:17 Parce que Marseille, c'est vrai qu'il y a quelques pépites qui sont sorties.
04:22 Des Samir Nastri, des André Ayoub qui ont poussé,
04:26 des joueurs comme ça, des Flamini qui sont arrivés un peu.
04:30 Mais concrètement, quand tu cherches vraiment dans l'histoire du club depuis très, très longtemps,
04:35 c'est un de temps en temps.
04:37 Ce n'est pas un esprit formateur.
04:39 Marseille, ce n'est pas un club dans l'esprit.
04:41 Ça n'a jamais été un club formateur.
04:43 Et pourtant, il y a de nombreux joueurs de la région, des jeunes de Marseille ou de la région PACA,
04:49 qui vont réussir ailleurs et qui ont même très bien réussi ailleurs.
04:55 Je pense que c'est parce qu'il y a peut-être une pression qui fait que les dirigeants à l'intérieur,
05:00 dont je faisais partie aussi,
05:02 parce que tu ne prends pas le temps.
05:04 Tu n'as pas le temps de former, tu n'as pas le temps de préparer,
05:06 tu n'as pas le temps parce que les résultats, il te les faut.
05:08 Si tu dis aujourd'hui, on va prendre du temps et on va faire jouer 4-5 jeunes,
05:12 on va les préparer, mais ils ne seront prêts que dans 2-3 ans,
05:15 ça veut dire que tu acceptes aussi que tes résultats ne sont pas ce que l'attente des supporters va être
05:22 au moment où tu vas jouer.
05:24 Et ça, ce n'est pas la patience.
05:26 À Marseille, il n'y a pas de patience.
05:27 Il faut les résultats, c'est immédiat, c'est tantôt.
05:29 Si tu ne les as pas, ça ne marche pas.
05:31 Il n'y a aucun dirigeant, aucun entraîneur.
05:33 Il n'y a personne qui prendra le risque.
05:35 Ou alors, d'ancrer cette philosophie, mais ça prendra du temps et je ne suis pas certain que ça marche.
05:39 Voilà, c'est la seule raison.
05:41 Parce que les joueurs, les joueurs de qualité à Marseille, il y en a.
05:44 Il y en a dans le club, il y en a dans la formation,
05:47 et il y en a eu, il y en aura encore.
05:49 Et malheureusement, je crains qu'il n'y ait pas de possibilité pour eux de pouvoir jouer.
05:56 José, José Nicolas Roten sans flamme, Pascal.
05:59 José, dis-moi mon ami, avec tout ce que tu as vécu à l'OM,
06:04 est-ce que tu es toujours attaché à cette couleur ?
06:07 Écoute Pascal.
06:09 À ce club.
06:10 Oui, oui, mais je vais te répondre.
06:12 Je suis un enfant des quartiers.
06:15 Moi, j'ai grandi à Marseille dans les quartiers Nord.
06:18 On en parle aujourd'hui en mal, mais je peux te dire que les quartiers Nord,
06:21 c'est les quartiers famille.
06:23 Aujourd'hui, ils sont ce qu'ils sont, mais moi, j'ai grandi, c'était des ouvriers.
06:27 Et moi, je vis loin de ma ville.
06:30 C'est fou ce que je te dis.
06:31 Je vis loin.
06:34 Je suis très heureux de vivre loin pour de multiples raisons,
06:36 parce que je ne veux plus y vivre.
06:38 C'est un choix que j'ai fait.
06:39 Mais au fond de moi, comme toi, Kékos, je vais rester un exilé marseillais ailleurs,
06:45 mais je ne suis pas une pièce rapportée à Marseille.
06:47 Je suis un enfant de Marseille.
06:48 Je suis né là-bas.
06:50 Ce club-là, il est au fond de mes tripes et il le sera jusqu'à la fin de ma vie.
06:54 Et là, je lève tout ce qui était ma vie d'avant,
06:57 dirigeant, entraîneur, wedge, joueur, ce que tu veux.
06:59 Je parle en tant que supporter.
07:01 Je te parle comme un supporter du club.
07:03 Mais José, pourquoi vous ne pouvez plus y vivre ?
07:05 Je reste un fan absolu de l'OM.
07:07 Et pourquoi vous ne pouvez plus vivre à Marseille ?
07:09 Pourquoi vous avez fait ce choix ?
07:11 Vous connaissez mon histoire, vous la connaissez.
07:13 Et cette ville-là, aujourd'hui, je n'en fais pas un rejet,
07:17 mais je ne me sens plus à l'aise, je ne me sens plus trop chez moi.
07:21 Parce que tu es roi, on te reconnaît à l'extérieur,
07:26 tu es roi à l'extérieur et tu n'es jamais à la maison.
07:29 C'est dommage.
07:30 Oui, je sais, j'ai accepté ça.
07:32 J'ai accepté plein de choses, j'ai compris.
07:34 J'ai accepté, j'ai compris.
07:36 Mais tu sais, Pascal, dans une histoire,
07:39 il y a un long parcours,
07:42 et souvent, les gens ne prennent que la partie qui les arrange, ce parcours.
07:45 Parce que dans mon parcours, il y a eu des choses qui ont été faites,
07:48 qui étaient correctes.
07:49 On a bossé avec Pape et avec Julien, on a bossé, on a fait du bon boulot.
07:53 Et au final, tu peux prendre ce que tu veux,
07:56 dans la partie que tu choisis chez les gens,
07:59 tu trouveras toujours des choses négatives chez les gens,
08:01 et tu prends ce qui t'arrange, à un moment où ça t'arrange.
08:04 José, vous en avez connu plein des OMPSG ou des PSGOM,
08:07 lesquels vous reviennent le plus en mémoire ?
08:10 Et je fais allusion à l'épisode des Minos,
08:12 quand vous aviez envoyé une équipe de jeunes...
08:14 C'est pour m'envoyer un taquet, en fait.
08:16 C'est Pape Diouf qui avait décidé ça.
08:18 Celui-là, il est en quelle place ?
08:19 Non, mais pour jouer contre les Minos, t'étais remplaçant.
08:22 J'étais puni, surtout.
08:24 Non, non, celui-là, c'est vraiment...
08:26 Alors là, on avait rien préparé du tout.
08:28 C'était Pape qui s'était pris la tête.
08:30 Ça, je m'en souviens parfaitement.
08:32 Pape s'est pris la tête avec le président de la Ligue,
08:34 je crois que c'était Thierry à l'époque.
08:36 Bref, pour nos supporters qui devaient se le passer,
08:38 ils ne pouvaient pas.
08:40 Et au final, Pape commençait à dire dans le bureau,
08:42 on était trois avec Julien, ou quatre, je ne sais plus qui il y avait,
08:45 et il commençait à dire qu'il ne voulait pas qu'on aille...
08:48 Il ne voulait pas qu'on joue, en fait.
08:50 Et en fait, il avait parlé avec l'actionnaire, avec Dreyfus,
08:54 et puis Dreyfus avait dit non, on va jouer.
08:56 Pape, il s'était tellement engagé,
08:58 tellement il s'était pris la tête avec tout le monde
09:00 qu'il ne voulait pas reculer.
09:02 Et je ne sais pas pourquoi, à un moment, je lui ai dit,
09:04 écoute, tu sais, Pape, il y a une idée, c'est peut-être qu'on monte avec les jeunes.
09:07 Puis on est resté sur ça, et puis le soir, il m'a rappelé à la maison,
09:09 il m'a dit, tu sais ce que tu m'as dit tout à l'heure ?
09:11 Je crois que tu as raison, on va monter avec la réserve.
09:14 Et on est parti comme ça un peu à l'aventure,
09:16 sauf qu'on savait, nous, que si on prenait un carton à Paris,
09:20 on était dehors, Pape et moi, on était virés.
09:22 C'était parce que c'était le deal,
09:25 et Dreyfus avait dit, Pape, si vous prenez un carton, ça ira mal.
09:28 - Ah oui ? - Donc on a fait ce choix, bien sûr.
09:30 - J'ai jamais entendu ce côté-là de l'histoire.
09:32 - Oui, mais c'est la vérité, ça je peux garantir, c'est certain.
09:35 Et Dreyfus avait dit, Pape, si vous prenez un carton, vous assumerez,
09:38 en gros, vous prendrez vos balises.
09:40 Et puis on est monté comme ça,
09:42 et puis on a serré les fesses, et puis c'est passé.
09:44 - C'était un sacré coup de poker, effectivement.
09:47 - C'était mal particulier.
09:49 Je peux te dire qu'on regardait, et pour être très honnête,
09:51 on regardait le temps, et plus ça passait,
09:53 et plus on se disait, ok, si on perd un 0, moindre mal.
09:56 - Et tu te rappelles du match de Jérôme ?
09:59 - Une entrée de Jérôme.
10:01 - Tu te rappelles du match de Jérôme ?
10:03 - Tu as eu peur, non, José ?
10:05 - Oui, j'étais déjà en train de me rassurer.
10:07 - Très très peur, oui.
10:09 - Là, vous étiez sur le reculoir.
10:11 - José, pour revenir à cette période,
10:13 on avait en début de semaine Fabrice Fiorez,
10:16 qui était notre invité dans ce feuilleton PSG OM,
10:19 et il nous a raconté le fameux été où il passe du PSG à Marseille,
10:23 sur la brouille avec Wahid, etc., il est rentré en détail,
10:26 et après sur l'expérience marseillaise,
10:28 il nous a dit "à Marseille, ils m'ont jeté dans la gueule du loup,
10:31 je ne pouvais plus jouer qu'à l'extérieur,
10:33 parce que je déstabilisais l'équipe,
10:35 car même au Vélodrome, on me sifflait".
10:37 Alors il dit qu'il a sans doute été maladroit
10:39 en voulant prendre le numéro de Drangba à l'époque,
10:41 mais quel souvenir vous avez de ce passage de Fiorez ?
10:44 Vous étiez entraîneur à ce moment-là de l'OM.
10:46 - En fait, Fiorez était un bon joueur.
10:48 Quand on l'a pris, ce qu'on n'avait pas acté,
10:53 c'est qu'il y avait eu des trucs où il était hyper marqué PSG,
10:59 quand il est venu chez nous, c'était…
11:01 Il y a des joueurs comme Loric Sanha qui est venu,
11:04 mais ce n'était pas marqué comme Fabrice, c'était différent.
11:07 Et ça, nous, on n'en a pas tenu compte réellement,
11:10 et quand il est arrivé chez nous, l'adaptation a été très difficile.
11:14 Et on emporte un peu cette responsabilité.
11:17 On a une responsabilité avec lui, et il a raison,
11:21 on ne l'a peut-être pas assez protégé, on n'a peut-être pas assez pris ses parts.
11:24 Peut-être que c'est vrai, mais après,
11:28 quand les choses se mettent en route à Marseille,
11:31 et quand tu es pris en grippe, parce qu'il y en a toujours un ou deux
11:33 qui sont dans l'œil du cyclone, et là, tu n'en sors plus.
11:37 Comme le jeune attaquant qui avait Vicignan, c'est compliqué après.
11:41 Et quand tu es pris dans l'œil du cyclone des supporters,
11:45 après, il faut juste changer d'air, parce que tu sais que ça ne marchera jamais.
11:49 Effectivement, ça a été le cas pour lui.
11:51 José, merci beaucoup.
11:53 Merci à vous.
11:54 José, j'ai juste une dernière question.
11:57 Est-ce que tu regrettes quelque chose à l'OM ?
12:01 Toi, sur tes passages en tant que dirigeant, trainer, joueur ?
12:06 Je regrette de ne pas être parti en 2010 après avoir remporté le titre de champion.
12:11 Voilà.
12:12 Si c'était à refaire, je partirais juste après.
12:15 D'accord. Pourquoi ? Parce que c'était déjà chaud avec Didier Deschamps ?
12:19 Non, ce n'est pas que c'était chaud.
12:21 Tu sais, c'est partout pareil.
12:25 Des fois, tu t'entends avec d'autres, et moi avec certains.
12:28 Didier a son caractère, j'ai le mien.
12:30 Ça reste un très bon entraîneur, il n'y a aucun souci.
12:32 Ce n'est pas seulement pour ça.
12:34 Je pense qu'il faut être capable à un moment d'analyser les choses.
12:38 Aujourd'hui, je peux le faire à 63 ans, mais peut-être quand j'étais plus jeune,
12:41 j'étais plus fougueux, je suis moins réfléchi, je ne sais pas.
12:44 Mais en tout cas, si c'était le cas aujourd'hui,
12:47 je n'attendrai pas qu'on me mette dehors.
12:49 Je partirais au moment où il faut partir.
12:51 C'est le seul regret que j'ai.
12:52 Bon, écoute.
12:53 Merci José, en tout cas.
12:55 Bon match. Profite bien du match.
12:58 Le classico dimanche soir, comme nous tous.
13:00 Je vais essayer d'apprécier ça et j'espère que l'OM gagnera.
13:04 Bon, écoute, moi j'espère le contraire.
13:06 Allez, je t'embrasse.
13:08 Merci José.
13:09 Merci José.

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