La commission d'enquête sur le contenu et le contrôle des fréquences TNT poursuit ses auditions à l'Assemblée nationale, alors que les autorisations de diffusion de 15 chaînes de la TNT arrivent à échéance en 2025, la plus importante vague d'attribution de fréquences depuis l'avènement de la télévision numérique terrestre en 2005 . Ce 28 mars, les députés auditionnent Bertrand Delais, président de LCPAN, et Christophe Baldelli, président de Public Sénat, dont les chaînes ne sont pas concernées par cette remise en jeu. Créée à la demande du groupe La France insoumise, cette commission d'enquête est présidée par Quentin Bataillon (Renaissance). Son rapporteur est Aurélien Saintoul (LFI).
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00:00:00 Mes chers collègues, nous reprenons les auditions
00:00:01 de la commission d'enquête sur l'attribution, le contenu
00:00:03 et le contrôle des autorisations de services de télévision
00:00:05 à caractère national sur la télévision numérique terrestre.
00:00:08 Dans un premier temps, nous allons entendre
00:00:10 les présidents des 2 sociétés de programmes
00:00:11 qui composent la chaîne parlementaire.
00:00:13 Je souhaite donc la bienvenue à M. Christopher Baldelli,
00:00:15 président directeur général public Sénat depuis 2021.
00:00:18 Bienvenue.
00:00:19 Et à M. Bertrand Delay, président directeur général
00:00:21 de la chaîne parlementaire Assemblée nationale, LCP,
00:00:24 depuis 2018. Bienvenue, messieurs.
00:00:26 Je précise que vos mandats prendront chacun fin en juin
00:00:29 et que les bureaux des 2 assemblées ont lancé
00:00:31 les procédures d'appel à candidature
00:00:33 pour ces présidences pour les 3 prochaines années.
00:00:37 Messieurs, je vous remercie de répondre à notre invitation.
00:00:40 Vous êtes, comme d'ailleurs nous avions eu l'occasion
00:00:42 d'auditionner au divisé public,
00:00:44 de fait des acteurs de la TNT par votre présence
00:00:47 et vous avez aussi, par votre parcours,
00:00:50 une vraie expertise, une vraie expérience
00:00:52 dans le milieu de l'audiovisuel
00:00:53 et spécifiquement des chaînes de la TNT.
00:00:55 Donc votre avis nous sera utile, notre expertise.
00:00:58 Également, je vais vous proposer
00:00:59 une intervention liminaire à chacun
00:01:02 de 5 à 10 minutes maximum.
00:01:05 N'hésitez pas effectivement à nous faire part
00:01:08 de votre avis aussi sur l'évolution de la TNT,
00:01:10 sur l'évolution du paysage audiovisuel.
00:01:12 Ca nous sera utile et bien sûr,
00:01:14 parler, on s'y attend, de vos chaînes parlementaires
00:01:17 qui comptent pour nous évidemment beaucoup.
00:01:20 Nous aurons ensuite l'occasion de donner la parole
00:01:22 à M. le rapporteur pour ses questions
00:01:23 et puis si les députés nous rejoignent.
00:01:26 Mais il n'y a plus de séance aujourd'hui,
00:01:29 donc on sent effectivement une forme de calme
00:01:32 arrivé dans cette maison.
00:01:35 Je vous remercie également de déclarer
00:01:36 tout autre intérêt public ou privé, nature influencée,
00:01:38 vos déclarations dans un souci transparent.
00:01:40 Je vous invite les députés membres à rappeler le passé
00:01:43 qu'ils auraient pu avoir dans le secteur de l'audiovisuel.
00:01:46 Auparavant, je vous rappelle que l'article 6
00:01:47 de l'ordonnance du 17 novembre 1958
00:01:49 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires
00:01:52 impose aux personnes auditionnées
00:01:53 par une commission d'enquête de prêter serment
00:01:55 de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
00:01:57 Je vous invite donc, messieurs les présidents,
00:01:59 à lever la main droite et à dire "je le jure".
00:02:03 Je vous remercie et je vous donne la parole.
00:02:06 Peut-être M. Baldéli, M. Deleuze, c'est comme vous souhaitez.
00:02:10 -Je suis à domicile, donc je vais laisser la parole
00:02:12 à M. Baldéli.
00:02:14 -Alors, M. le président, M. le rapporteur,
00:02:17 messieurs les députés,
00:02:18 mon propos liminaire sera assez court.
00:02:20 Je le concentrerai à la fois en passant du macro
00:02:24 pour avoir quelque chose de plus focalisé
00:02:25 sur notre chaîne parlementaire.
00:02:28 D'abord, pour répondre à votre interrogation
00:02:30 sur l'évolution du paysage audiovisuel français,
00:02:33 de la TNT au cours des presque 20 dernières années.
00:02:36 Puis, je me recentrerai sur la chaîne publique Sénat.
00:02:41 Il est incontestable que la TNT,
00:02:45 la télévision numérique terrestre,
00:02:47 a été un succès considérable et très important
00:02:51 qui, aujourd'hui, véritablement structure
00:02:53 le paysage audiovisuel français.
00:02:55 Et je crois que, de ce point de vue-là,
00:02:56 c'est une réussite française.
00:02:58 Ca a été mené grâce notamment à l'action
00:03:01 à la fois des pouvoirs publics,
00:03:02 mais aussi de ce qui était à l'époque
00:03:05 le conseil supérieur de l'audiovisuel,
00:03:07 puisque c'est lui qui a à la fois décidé
00:03:09 de lancer les appels d'offres, de retenir les candidatures.
00:03:12 Et surtout, on a complètement changé d'univers.
00:03:14 C'est-à-dire, quand je dis "on",
00:03:15 c'est pas seulement les acteurs, ce que j'étais à l'époque,
00:03:19 et ce que je suis aujourd'hui,
00:03:20 mais c'est également, surtout, nos concitoyens,
00:03:23 les Français et les téléspectateurs,
00:03:24 puisque avant, en dehors de l'offre payante,
00:03:27 l'offre gratuite de télévision accessible à tous
00:03:31 n'était, en fait,
00:03:33 ne constituait qu'un nombre de chaînes inférieure à 10
00:03:36 avec des chaînes publiques et quelques chaînes privées.
00:03:41 Et on est passé de ce paysage extrêmement restreint
00:03:44 à un paysage d'une trentaine de chaînes,
00:03:48 ce qui est à la fois une révolution
00:03:51 pour l'audiovisuel public français,
00:03:53 mais également, évidemment, pour nos concitoyens,
00:03:58 qui ont aujourd'hui un choix,
00:03:59 qu'il s'agisse des chaînes publiques,
00:04:00 qu'il s'agisse des chaînes privées,
00:04:02 un choix beaucoup plus large.
00:04:04 Et notamment, si on prend un exemple,
00:04:06 puisque vous l'avez évoqué, les chaînes d'information,
00:04:08 avant le lancement de la TNT,
00:04:10 il n'existait quasiment, à ma connaissance,
00:04:13 qu'une chaîne d'information, LCI,
00:04:14 et qui était une chaîne payante,
00:04:17 donc qui n'était pas accessible gratuitement
00:04:19 à l'ensemble de nos concitoyens.
00:04:22 Alors, dans ce paysage-là,
00:04:24 il s'est caractérisé par le fait
00:04:26 que nous avons aujourd'hui un nombre de chaînes d'information
00:04:29 et accessibles, encore une fois, à tous nos concitoyens,
00:04:32 qui est particulièrement important en France.
00:04:34 Sur les décomptes qu'on fait, on sera...
00:04:36 Et je mets les chaînes parlementaires en dehors,
00:04:37 j'y reviendrai.
00:04:39 On est sur les décomptes entre 4, 5, 6 chaînes d'information.
00:04:44 Donc c'est réellement une offre conséquente, très importante.
00:04:49 Mais, et je le précise tout de suite,
00:04:50 nous ne considérons pas, à Public Sénat,
00:04:53 que Public Sénat rentre dans la catégorie
00:04:56 des chaînes d'information.
00:04:57 Pourquoi ? Nous ne sommes pas, d'abord,
00:04:58 une chaîne d'information en continu.
00:05:00 On ne fait pas de l'information 24 heures sur 24.
00:05:03 Nous n'avons pas de rendez-vous de journaux,
00:05:06 ce qui ne veut pas dire
00:05:07 que nous ne traitons pas l'actualité, évidemment.
00:05:10 Nous traitons même, en grande partie, l'actualité.
00:05:13 Mais je crois que nous la traitons assez différemment
00:05:14 des chaînes d'information, puisque nous la traitons...
00:05:17 D'abord, nous traitons majoritairement
00:05:19 l'actualité parlementaire,
00:05:21 qui est aussi traitée par les chaînes d'info,
00:05:23 mais évidemment, et ce n'est pas dans leur mission,
00:05:25 ce qui est clairement notre mission.
00:05:27 Donc on donne une visibilité beaucoup plus grande
00:05:29 en termes de volume et d'importance
00:05:32 à tout ce qui est le travail du Parlement,
00:05:34 que ce soit d'ailleurs sous la forme du Parlement légiférant
00:05:37 ou, comme c'est le cas aujourd'hui,
00:05:39 du Parlement exerçant sa mission de contrôle.
00:05:42 Mais je dirais également
00:05:44 que nous sommes une chaîne d'actualité
00:05:46 qui traite de l'actualité.
00:05:47 Mais nous la traitons souvent avec des logiques pédagogiques,
00:05:51 des logiques d'aller plus en profondeur,
00:05:54 des logiques de revenir sur des éléments d'actualité.
00:05:56 Pourquoi ? Parce que ça renvoie, vous le savez,
00:05:59 à la loi qui a créé ces 2 chaînes.
00:06:02 Et il est très clair que la loi
00:06:04 qui a défini en partie leur mission
00:06:07 en a fait non seulement des chaînes parlementaires,
00:06:10 mais, si j'ose dire, a eu l'intelligence,
00:06:12 au moment où elle a été adoptée,
00:06:14 d'en faire également des chaînes qui sont en charge
00:06:17 d'apporter, en tout cas en termes d'audiovisuel,
00:06:21 ce qui peut être utile aux citoyens.
00:06:23 Donc nous sommes à la fois des chaînes parlementaires
00:06:25 et des chaînes citoyennes, ce qui explique,
00:06:27 et public par ailleurs, évidemment,
00:06:29 ce qui explique, je crois, la différence de ligne éditoriale
00:06:32 et de contenu que nous avons
00:06:34 par rapport à la plupart des autres chaînes de la TNT,
00:06:37 et en particulier par rapport aux chaînes d'information.
00:06:42 Alors, en ce qui concerne,
00:06:45 et je finirai par ce point-là,
00:06:47 en ce qui concerne, j'aurais peut-être déjà dit un mot,
00:06:49 en ce qui concerne la stratégie de nos chaînes,
00:06:52 la question de notre différenciation,
00:06:54 la question de notre utilité,
00:06:57 je voudrais pas me résumer à un slogan publicitaire,
00:07:01 puisque c'est aujourd'hui la signature de Public Sénat,
00:07:03 depuis quelques mois, c'est "Regardez la différence".
00:07:06 Parce que nous pensons vraiment que nos chaînes,
00:07:08 déjà par leur mission de chaîne parlementaire,
00:07:11 qui est unique, mais au-delà de ça,
00:07:13 comme j'ai essayé de le rappeler
00:07:16 par les missions que lui donne la loi
00:07:19 et par ailleurs le travail que nous faisons
00:07:21 à partir de cette base-là,
00:07:23 je crois que ces chaînes réussissent vraiment,
00:07:25 en tout cas, c'est leur ambition,
00:07:26 à être des offres différentes
00:07:29 à peu près de la plupart des chaînes
00:07:30 qu'on peut trouver sur la TNT.
00:07:33 Voilà.
00:07:36 -Merci beaucoup, président.
00:07:37 Je donne la parole à, maintenant, à M. Bertrand Delay.
00:07:39 -Merci, M. le président Quentin Bataillon,
00:07:48 M. le rapporteur Aurélien Saint-Aoul.
00:07:51 Alors, moi, je vais d'abord reprendre, évidemment,
00:07:54 un constat de réussite de la TNT
00:07:59 depuis 20 ans, de manière évidente.
00:08:02 Et effectivement, je pense qu'on peut rendre hommage
00:08:05 à quelqu'un qui a été très important,
00:08:06 qui est Dominique Bodis, à l'époque où il était
00:08:08 à la tête du CSA, pour la réussite de la TNT.
00:08:10 Et la TNT, là, je parle,
00:08:12 c'est le patron d'une petite chaîne, malgré tout,
00:08:15 qui est la mienne qui parle,
00:08:17 c'est qu'il a permis d'offrir une visibilité
00:08:20 à ce qu'on appelle les chaînes de complément.
00:08:21 C'est qu'auparavant, on avait, effectivement,
00:08:23 les opérateurs historiques qui étaient...
00:08:25 qui écrasaient à peu près tout sur leur passage
00:08:27 et que les plus petites chaînes et les chaînes d'information
00:08:30 étaient perçues à l'époque comme telles,
00:08:32 avaient beaucoup de mal à exister.
00:08:35 Et finalement, on leur a offert
00:08:37 une visibilité extrêmement importante.
00:08:40 Pour autant, je pense qu'on arrive à la fin d'un cycle,
00:08:43 d'un modèle, c'est-à-dire que la TNT,
00:08:46 je ne sais pas si ces jours sont comptés,
00:08:49 mais en tout cas, l'offre telle qu'elle existe,
00:08:52 aujourd'hui, on s'oriente vers des plateformes
00:08:55 et les chaînes ont toutes à obtenir une forme de mutation
00:08:59 qui est celui de diffuseurs à devenir un éditeur
00:09:02 de contenu pour différents supports de diffusion.
00:09:06 Et là, effectivement, la question qui se pose, à mon avis,
00:09:09 aux pouvoirs publics dans leur accompagnement,
00:09:12 comme aux acteurs de l'audiovisuel,
00:09:14 c'est, à mes yeux, il ne faudrait pas faire
00:09:16 ce qui s'est passé avec le Minitel,
00:09:18 où, au fond, la France avait, comme elle a réussi la TNT,
00:09:21 avait réussi le Minitel et elle a pris du retard
00:09:24 au moment où Internet est arrivé, parce que, finalement,
00:09:26 on se satisfaisait d'avoir réussi le Minitel.
00:09:29 Donc, on a réussi la TNT.
00:09:31 C'est un exemple à peu près unique en Europe.
00:09:34 Pour la France, ça, c'est indéniable.
00:09:36 Par contre, il y a aujourd'hui une vraie difficulté globale
00:09:40 à pouvoir basculer dans la logique des plateformes
00:09:43 de la plupart des opérateurs.
00:09:44 Et c'est là où, à mes yeux, il y a un motif d'inquiétude,
00:09:48 y compris pour des petites chaînes comme la nôtre,
00:09:50 parce qu'il faut le dire, et j'y reviendrai tout à l'heure,
00:09:53 le canal 13 de la TNT,
00:09:55 et la TNT, pour publics sénins comme pour nous,
00:09:58 nous sanctuarise, nous protège,
00:10:00 de ce point de vue, le canal 13 est quelque chose
00:10:02 auquel nous sommes excessivement attachés,
00:10:04 parce que c'est d'abord ça qui offre la visibilité
00:10:08 à la chaîne parlementaire.
00:10:09 Donc, il y a à la fois... On a ce besoin-là,
00:10:12 et en même temps, on a cette espèce de...
00:10:15 j'allais dire d'inquiétude face à un paysage
00:10:16 en plein bouleversement
00:10:18 dans lequel il va falloir pouvoir survivre.
00:10:21 -Si vous me permettez un complément,
00:10:28 qui est vraiment au coeur de votre mission,
00:10:30 puisque justement, votre mission porte sur la TNT
00:10:33 et le renouvellement des fréquences,
00:10:35 moi, ce qui me fera beaucoup, j'entends tout à fait
00:10:37 ce qui vient d'être dit, et c'est vrai,
00:10:38 la diversification, la multiplication
00:10:41 des plateformes numériques,
00:10:42 la multiplication des offres numériques,
00:10:43 fait qu'aujourd'hui, tout média,
00:10:45 et c'est le cas de Public Sénat ou de LCP,
00:10:46 ne peut plus juste se considérer comme une chaîne de télévision,
00:10:49 mais doit avoir une offre la plus large possible.
00:10:51 On est tous d'accord là-dessus.
00:10:52 Mais la TNT demeure, à mon sens,
00:10:55 et là, plus que le président de Public Sénat,
00:10:57 c'est un peu l'acteur du secteur qui parle,
00:11:00 je pense qu'elle demeure durablement
00:11:02 une richesse importante,
00:11:04 pour richesse au sens, peut-être au sens financier,
00:11:08 mais en tout cas, sûrement, au sens exposition,
00:11:11 au sens existentiel, au sens d'existence,
00:11:14 pour ceux qui ont la chance d'avoir eu
00:11:17 ou d'avoir à l'avenir, dans les appels d'offres,
00:11:19 des fréquences de TNT.
00:11:20 Nous ne nous y trompons pas.
00:11:22 Quand on regarde, l'année dernière,
00:11:23 il y a eu 2 fréquences qui ont été remises en jeu,
00:11:26 celle de TF1 et celle d'M6.
00:11:28 Sur la fréquence d'M6,
00:11:29 il y avait un acteur majeur de l'économie française
00:11:32 et qui se caractérise notamment
00:11:33 par son côté extrêmement numérique
00:11:36 et qui le revendique,
00:11:38 et qui, pourtant, est bien venu candidater
00:11:41 sur une fréquence de TNT.
00:11:42 Donc, tous ceux qui voudraient expliquer
00:11:44 que la TNT, c'est le passé, on en est très loin.
00:11:47 Je préjuge pas des appels d'offres qui auront lieu
00:11:49 et du nombre de candidats qu'ils auront,
00:11:51 mais on peut penser que, sans doute,
00:11:53 vu l'intérêt, les candidatures ne manqueront pas.
00:11:56 Et puis, il y a une nouvelle dimension très importante
00:11:58 qui a toujours existé, on y reviendra peut-être,
00:12:00 à travers la numérotation,
00:12:02 à travers l'obligation auxquelles veille l'ARCOM
00:12:05 pour les différents opérateurs, quels qu'ils soient,
00:12:07 de mettre la TNT, en quelque sorte,
00:12:10 dans un écrin d'accessibilité,
00:12:12 et la nouvelle décision qui a été prise par l'ARCOM,
00:12:15 des services d'intérêt généraux.
00:12:16 Donc, je crois qu'au-delà même
00:12:18 de la question purement technique de la diffusion,
00:12:21 on voit bien que, derrière la TNT,
00:12:24 il y a des enjeux qui sont extrêmement importants
00:12:26 dans un monde multiple,
00:12:27 où les offres cessent de s'agrandir chaque jour,
00:12:30 il est extrêmement important
00:12:32 d'avoir, en termes de référencement,
00:12:34 une valeur différente.
00:12:37 -Je vous remercie.
00:12:39 Peut-être 3 questions pour chacun d'entre vous, de ma part.
00:12:43 La première, on vous connaît,
00:12:45 mais notamment pour ceux qui nous regardent
00:12:46 et qui suivent nos travaux,
00:12:48 et nous savons maintenant qu'ils sont nombreux.
00:12:49 Peut-être nous rappelez vos passés respectifs d'individuels,
00:12:53 parce qu'ils sont riches et importants,
00:12:55 et ça nous permet aussi de nous éclairer
00:12:56 par rapport à vos propos.
00:12:58 De 2e point, effectivement,
00:13:01 le sujet des chaînes d'information au sens large.
00:13:04 Est-ce que vous pensez qu'il y aurait...
00:13:05 On entend bien qu'effectivement, le canal 13 est extrêmement important,
00:13:09 il vous protège par sa visibilité, son exposition.
00:13:12 Est-ce que pousser, on va dire, l'ARCOM, le gouvernement
00:13:15 à reprendre cette idée du bloc des chaînes d'information,
00:13:19 c'est-à-dire en bouger certaines,
00:13:21 de manière à pouvoir suivre, après, le chiffre 13,
00:13:24 je pense notamment à LCI,
00:13:25 je pense notamment à France Info, par exemple.
00:13:28 Est-ce que ceci vous paraît aller dans le bon sens,
00:13:30 d'autant plus que la loi de 86 le permettrait
00:13:32 par le mot "logique" qui a été placé quant à la numérotation ?
00:13:37 Et le 2e élément,
00:13:39 puisque c'est un sujet qui est assez fréquent
00:13:40 dans cette commission d'enquête, et à juste titre,
00:13:43 celui de la ligne éditoriale.
00:13:45 Finalement, y a-t-il vraiment une ligne éditoriale
00:13:48 dans les chaînes parlementaires ?
00:13:49 Qui la fixe ? Qui y veille ?
00:13:50 Comment cela fonctionne-t-il ?
00:13:53 On entend bien qu'effectivement, vous êtes des chaînes complémentaires.
00:13:55 C'est vraiment très spécifique.
00:13:57 Nous savons, et notamment ici à l'Assemblée,
00:13:58 qu'LCP fait toujours le maximum et très bien
00:14:01 pour que l'ensemble des groupes politiques
00:14:02 soient présents, représentés.
00:14:04 Je pense qu'il n'y a aucun sujet là-dessus.
00:14:05 Et puis même la composition du Conseil d'administration
00:14:08 le démontre, et voilà.
00:14:10 Donc ce n'est vraiment pas une critique,
00:14:11 mais pour comprendre comment on fixe une ligne éditoriale
00:14:16 pour une chaîne d'info parlementaire,
00:14:19 et qui y veille, qui y régit.
00:14:21 -Je vais, si tu veux.
00:14:22 Alors très rapidement, sur...
00:14:25 Ca fait effectivement...
00:14:26 J'ai presque passé toute ma vie professionnelle
00:14:29 en travaillant sur le secteur des médias.
00:14:31 Mais pour remonter aux dernières années,
00:14:34 j'ai eu des responsabilités de direction
00:14:38 dans le public ou dans le privé
00:14:40 de différents médias, presse écrite, radio, télévision.
00:14:43 Pour aller vite, j'ai été directeur général
00:14:45 de la province de la République.
00:14:47 J'ai été directeur général de la province de la République.
00:14:49 J'ai été directeur général de la Provence,
00:14:51 le quotidien régional de Marseille.
00:14:53 Puis directeur général de France 2,
00:14:55 à l'époque où c'était une société constituée en SA.
00:14:59 Puis j'ai été patron des chaînes numériques du groupe M6,
00:15:04 puis patron du groupe de radio RTL,
00:15:05 puis vice-président du groupe M6.
00:15:08 Et puis aujourd'hui, si je n'oublie pas,
00:15:10 président de Public Sénat, comme vous l'avez dit.
00:15:12 Je vais directement sur vos 2 autres questions.
00:15:15 Bertrand, tu...
00:15:16 -La question des blocs thématiques,
00:15:20 y compris des blocs d'information.
00:15:23 Autant la thématique de l'information,
00:15:26 on voit que c'est une thématique assez claire,
00:15:28 encore que se poserait la question de savoir
00:15:30 si nos chaînes parlementaires
00:15:32 sont des chaînes d'information ou pas.
00:15:34 Je crois, comme j'ai dit, qu'elles sont des chaînes d'actualité.
00:15:36 C'est incontestable.
00:15:37 Donc à ce titre-là, elles pourraient certainement
00:15:39 et elles devraient rentrer dans ce bloc-là.
00:15:42 Mais je pense, même si la faculté
00:15:45 de revoir les numérotations existe,
00:15:47 j'ai même l'impression que je ne sais quel acteur,
00:15:49 qui pourtant, aujourd'hui, n'est pas dans la TNT,
00:15:51 mais qui sera peut-être de nouveau candidat,
00:15:53 proposer même qu'en permanence,
00:15:55 comme on voit comme ça existe en ce moment,
00:15:57 excusez-moi cet anglicisme, le ranking,
00:16:00 c'est-à-dire que les chaînes soient classées
00:16:02 au fur et à mesure de leur dernière audience.
00:16:04 Donc en gros, de la plus puissante en audience
00:16:06 à la moins puissante.
00:16:08 Inutile de dire que je pense que je suis très défavorable
00:16:11 à ce type de classement,
00:16:13 qui présente beaucoup de travers, à mon avis.
00:16:16 Moi, je pense que la force de la numérotation d'aujourd'hui,
00:16:19 c'est que ça crée des habitudes
00:16:22 et que certaines chaînes portent même le numéro
00:16:26 dans leur titre.
00:16:27 Donc je pense que la question de réorganiser des blocs
00:16:31 n'est pas une question facile.
00:16:32 En tout cas, personnellement, je ne suis pas sûr d'y être favorable.
00:16:35 -Peut-être la ligne éditoriale. -Il y avait une dernière question
00:16:38 sur la ligne éditoriale.
00:16:39 Alors sur la ligne éditoriale, c'est assez simple.
00:16:42 C'est toujours difficile de définir
00:16:44 ce qui relève de la ligne éditoriale,
00:16:46 parce qu'il y a des choses qui relèvent de l'existence même,
00:16:50 de l'essence même de la chaîne,
00:16:51 et puis il y a des choses qui relèvent de la ligne éditoriale,
00:16:54 mais qui partent de ça.
00:16:55 Pour nous, public Sénat,
00:16:56 mais je pense qu'on est très proches sur LCP,
00:16:59 je dirais qu'il y a trois blocs.
00:17:00 Le premier, c'est la loi.
00:17:01 Comme je l'ai dit, la loi définit.
00:17:03 Nous sommes une chaîne publique,
00:17:05 nous sommes une chaîne de service public,
00:17:06 nous sommes une chaîne parlementaire,
00:17:08 et nous sommes une chaîne qui a un rôle à jouer
00:17:11 vis-à-vis des citoyens.
00:17:12 Donc déjà, sauf à changer la loi,
00:17:14 je crois que c'est déjà la définition très importante
00:17:17 de notre ligne éditoriale.
00:17:19 Ensuite, nous signons tous les trois ans...
00:17:23 Pardon, alors si je vais même bien dans les étapes,
00:17:26 mais très rapidement,
00:17:27 le président qui est élu présente un projet
00:17:30 dans le cadre, vous l'avez rappelé,
00:17:32 les procédures sont en cours sur les deux chaînes,
00:17:34 dans le cadre d'une procédure très transparente,
00:17:36 qui donne lieu d'ailleurs, le cas échéant,
00:17:38 à des diffusions d'auditions.
00:17:40 Donc les candidats présentent des projets pour la chaîne.
00:17:43 Dans les projets, il y a une dimension, évidemment,
00:17:46 de ligne éditoriale, une dimension de contenu.
00:17:49 Et ensuite, quand ils sont élus,
00:17:51 ils ont un dialogue approfondi avec leurs actionnaires,
00:17:54 en l'espèce le Sénat ou l'Assemblée nationale
00:17:57 ou l'émanation choisie,
00:17:58 la délégation, par exemple, à la communication,
00:18:02 et là, nous signons des contrats d'objectifs et de moyens
00:18:05 qui ont des objectifs, notamment éditoriaux, importants,
00:18:09 par de la place du travail parlementaire,
00:18:11 par du documentaire, etc.
00:18:14 Et ces contrats, par définition, ils sont négociés
00:18:17 et font l'objet d'un accord
00:18:19 entre les dirigeants de la chaîne et l'actionnaire.
00:18:22 Donc je crois que la ligne éditoriale,
00:18:24 elle est définie à ces trois niveaux.
00:18:26 Et ce qui peut varier, c'est le cas échéant,
00:18:29 en fonction d'un président, mais dont je rappelle
00:18:31 qu'il est choisi par le bureau de l'Assemblée.
00:18:34 Donc derrière lui, c'est aussi son projet qui est choisi,
00:18:38 parce qu'il doit exposer un projet.
00:18:39 Il doit dire ce qu'il entend faire de cette chaîne dans les 3 ans.
00:18:42 Donc il y a sûrement des dimensions là-dedans
00:18:44 qui peuvent relever de la ligne éditoriale.
00:18:46 Puis, en dernier ressort, le com, le contrat d'objectifs et de moyens.
00:18:49 -Alors, très, très brièvement pour mon CV,
00:18:55 moi, j'ai une longue expérience.
00:18:58 D'abord, j'ai été chroniqueur politique,
00:19:00 éditorialiste politique à la radio, dans le service public.
00:19:03 Et ensuite, j'ai une longue expérience
00:19:06 de documentariste et de producteur de films documentaires
00:19:09 et d'émissions pour la télévision,
00:19:11 principalement les services publics, j'allais dire,
00:19:15 puisqu'il m'a été arrivé de travailler
00:19:17 pour les chaînes parlementaires, pour Arte,
00:19:19 ou pour ce qu'on appelle plus communément
00:19:21 le service public France Télévisions,
00:19:24 voilà, pendant une vingtaine d'années.
00:19:27 Et puis, j'ai candidaté en 2018,
00:19:31 et depuis cette date, je suis donc à la tête
00:19:34 de la chaîne parlementaire de LCP.
00:19:37 Voilà, brièvement, pour le pédigré, si j'ose dire.
00:19:41 Alors, pour qui détermine la politique éditoriale,
00:19:45 il y a effectivement un cadre législatif qui est donné.
00:19:50 Moi, j'assume pleinement avoir un peu réorienté la chaîne
00:19:54 sur deux points.
00:19:56 Le premier, c'est que je pense que,
00:19:58 et Christophe Heurel l'a évoqué tout à l'heure,
00:20:00 la frontière entre une chaîne qui traite de l'actualité,
00:20:04 et une chaîne d'information est très ténue.
00:20:06 Et il y a eu parfois la tentation de faire
00:20:09 des chaînes parlementaires, des chaînes d'information.
00:20:14 Et je pense que, non seulement, ce n'était pas leur mission,
00:20:18 ça, c'est d'abord, mais au-delà de ça,
00:20:21 ça posait aussi une autre question par rapport à notre environnement,
00:20:24 qui était celui de nos moyens.
00:20:26 C'est-à-dire qu'en France, on a globalement une télévision,
00:20:29 et il suffit d'aller à l'étranger, même en Europe,
00:20:32 pour s'en rendre compte, qui est très bien produite.
00:20:34 Donc avec des standards de qualité excessivement élevés.
00:20:37 Là, je parle de la production, je ne parle pas de la ligne éditoriale
00:20:40 des uns ou des autres.
00:20:42 Mais ça veut dire que, très concrètement,
00:20:44 on habitue le téléspectateur à une certaine exigence
00:20:48 de fabrication, de production,
00:20:50 et que si vous êtes un peu en dessous,
00:20:52 principalement pour des contraintes économiques,
00:20:55 il faut le dire, eh bien, vous ne pouvez pas, à ce moment-là,
00:21:00 faire une concurrence, j'allais dire, tout à fait équilibrée.
00:21:04 Et donc, la première chose que j'ai faite,
00:21:07 ça a été de nous sortir de l'actu chaude,
00:21:10 parce qu'on n'en avait pas les moyens, très concrètement,
00:21:14 pour essayer de trouver un espace, un point d'équilibre
00:21:17 qui nous permettait de mettre en avant notre valeur ajoutée
00:21:20 de façon plus nette.
00:21:22 Et donc, ainsi, je considérais que le travail de la rédaction
00:21:27 et de la production de LCP pouvait retrouver une attractivité.
00:21:30 Ça, c'était pour les téléspectateurs.
00:21:33 Ça, c'est le premier élément.
00:21:35 Le deuxième élément, c'est qu'effectivement,
00:21:38 la ligne éditoriale, elle est plus ou moins calquée.
00:21:40 Moi, je me suis fixé, malgré tout, deux principes.
00:21:44 C'est-à-dire que je considère que,
00:21:46 parce que nous sommes la chaîne d'une institution,
00:21:49 nous sommes une chaîne qui a vocation à être
00:21:55 dans la légitimité républicaine.
00:21:56 Alors, ça peut faire rire, parce qu'on va considérer
00:21:59 que, finalement, on est de fait dans la légitimité républicaine.
00:22:02 Mais je vais prendre un exemple très concret.
00:22:04 Au moment de la crise des Gilets jaunes,
00:22:06 on a reçu des gens qui supportaient les Gilets jaunes,
00:22:09 mais je n'ai pris que des élus.
00:22:11 Je n'ai pas, à aucun moment,
00:22:13 un leader autoproclamé des réseaux sociaux.
00:22:16 Parce que, pour moi, ça n'est pas la légitimité républicaine.
00:22:19 C'est un événement, je comprends...
00:22:21 C'était des acteurs d'un mouvement social.
00:22:24 Je comprends qu'une chaîne d'information les invite,
00:22:26 mais moi, je préférais inviter un élu de terrain
00:22:29 qui était favorable aux Gilets jaunes,
00:22:31 si je voulais quelqu'un de favorable aux Gilets jaunes,
00:22:34 mais qui avait, quelque part, j'allais dire,
00:22:36 avec malice, l'onction du suffrage universel avec lui.
00:22:39 Et je considère que cette ligne, elle est absolument fondamentale
00:22:43 dans la mission qui doit être celle d'une chaîne parlementaire.
00:22:47 Parce que c'est précisément là où on va se différencier,
00:22:50 à mes yeux, des chaînes d'information.
00:22:53 Le 2e point, et qui peut prolonger cela,
00:22:55 c'est que je pense qu'un média de service public
00:22:58 est plus encore une chaîne parlementaire.
00:23:01 Aujourd'hui, nous voyons bien que nous sommes dans un moment
00:23:04 où il y a une espèce de fracturation de la société française,
00:23:08 qui est assez préoccupante.
00:23:10 Et cette fracturation, elle est, dans le même...
00:23:14 J'allais dire une fracturation qui va vers une forme d'atomisation.
00:23:17 Il y a un sociologue allemand qui suit la société française
00:23:21 qui a dit que la France est en train de devenir un archipel
00:23:23 et qu'il n'y a plus de ponts pour aller d'une île à l'autre.
00:23:27 Je pense que la mission d'un média de service public
00:23:30 et plus encore d'une chaîne parlementaire,
00:23:33 c'est de construire ces ponts,
00:23:35 c'est d'essayer d'être un outil pour recréer du commun.
00:23:38 Et ça, je me suis...
00:23:41 J'allais dire, assigné ça comme mission
00:23:44 pendant les 6 années de mon mandat à la tête de l'LCP.
00:23:49 Et au fond, j'ai rencontré,
00:23:50 et là, ça permet de toucher aussi la gouvernance,
00:23:53 j'ai rencontré un soutien plein et entier
00:23:56 de toutes les formations politiques
00:23:58 qui composent le Conseil d'administration.
00:24:01 J'avais même fait le choix à un moment donné,
00:24:04 puisque ça n'était pas le cas dans cette législature,
00:24:07 mais c'était le cas dans la législature précédente.
00:24:10 Il n'y avait pas de groupe parlementaire
00:24:12 du Rassemblement national.
00:24:14 Pour autant, le Rassemblement national,
00:24:18 avait réuni plus de près de 13 millions de suffrages
00:24:21 sur son candidat au second tour de l'élection présidentielle.
00:24:24 Donc c'était une force qui comptait dans le paysage.
00:24:27 Et j'avais pris soin de rencontrer à titre personnel
00:24:30 Marine Le Pen pour lui demander
00:24:32 si elle considérait qu'elle était bien traitée
00:24:35 sur la chaîne parlementaire
00:24:37 et prendre en fond ses remarques en compte.
00:24:39 Parce que je considérais que même si j'étais la chaîne
00:24:42 des groupes parlementaires, je ne pouvais pas totalement
00:24:46 mettre une force politique de cette ampleur dans le paysage.
00:24:49 Et au fond, ça allait avec mon mode de gouvernance,
00:24:53 parce que je crois pouvoir dire,
00:24:55 et certains députés qui sont là, qui sont au Conseil d'administration,
00:24:59 que toutes les décisions du Conseil d'administration,
00:25:02 que ce soit dans la législature précédente
00:25:05 ou dans cette législature,
00:25:07 ont toujours été prises à l'unanimité.
00:25:09 J'ai en tout cas toujours recherché l'unanimité
00:25:12 pour gouverner au mieux la chaîne.
00:25:16 -Merci beaucoup, cher président.
00:25:18 En pluriel, je vais donner la parole à M. le rapporteur.
00:25:21 -Ah, pardon.
00:25:26 Merci beaucoup. Merci, M. le président,
00:25:29 messieurs les présidents, pour vos premiers propos.
00:25:33 Je trouve ça très intéressant parce que,
00:25:36 en particulier compte tenu du sujet de la commission d'enquête,
00:25:40 vous nous montrez l'exemple de chaînes singulières,
00:25:43 très singulières, mais qui ne sont pas placées
00:25:46 sous la régulation de l'ARCOM, sous l'autorité de l'ARCOM.
00:25:49 Et je ne sais...
00:25:51 Je n'irai pas jusqu'à imaginer que le modèle
00:25:54 soit transposable aux chaînes du secteur privé,
00:25:57 mais je trouve très intéressant que,
00:26:00 en dehors de l'autorité de l'ARCOM,
00:26:03 on puisse avoir des chaînes qui respectent globalement,
00:26:06 je crois que c'est reconnu de façon assez unanime,
00:26:09 leurs obligations, même plutôt très bien,
00:26:12 et qui représentent quand même une certaine idée
00:26:15 de la qualité en télévision.
00:26:18 Et évidemment, ça nous laisse songeurs,
00:26:21 si bien que la première question que je vais vous poser,
00:26:24 c'est d'abord, est-ce que vous avez quand même des relations
00:26:27 avec l'ARCOM, j'imagine que ce n'est pas interdit,
00:26:30 de quelle nature, quels échanges vous pouvez avoir,
00:26:33 et puis, comme la loi quand même s'applique à vous,
00:26:36 comment s'organise le contrôle du respect de la loi ?
00:26:41 -Je vais débuter.
00:26:43 Oui, on a des contacts, enfin, moi, j'ai des contacts,
00:26:46 en tout cas, je ne peux pas parler pour Christopher,
00:26:49 mais avec l'ARCOM, de deux manières.
00:26:52 C'est-à-dire qu'il y a des...
00:26:54 D'abord, il y a un contact de fait.
00:26:56 Dans les périodes électorales, il faut savoir que,
00:26:59 à ce moment-là, c'est l'ARCOM, y compris pour les chaînes parlementaires,
00:27:03 qui est le gendarme des temps de parole, etc.
00:27:06 Et donc, à chaque période électorale passée,
00:27:09 je fais en soin de demander au service de l'ARCOM,
00:27:13 enfin, au IR du CSA,
00:27:15 pour m'assurer qu'il n'y a pas eu de réclamation
00:27:18 qui concerne la chaîne que je préside.
00:27:21 Ça, c'est le premier élément.
00:27:23 Ensuite, le deuxième élément, il faut le reconnaître,
00:27:26 Rocc-Olivier Mestre, depuis qu'il est là,
00:27:28 a toujours eu à cœur d'associer les chaînes parlementaires
00:27:31 dans les phases de réflexion qu'il pouvait avoir.
00:27:34 Par exemple, il y a eu, à un moment donné,
00:27:37 une réforme de l'information après le 7 octobre.
00:27:40 On était associés au même titre que tous les acteurs de l'information
00:27:44 au fond des médias classiques, privés et publics.
00:27:48 Et ça, c'est important parce qu'il y a un danger.
00:27:51 C'est-à-dire qu'on n'est pas régulés par l'ARCOM,
00:27:54 on est des chaînes un peu à part,
00:27:56 mais il ne faudrait pas aussi que cette singularité
00:27:59 amène à nous marginaliser.
00:28:01 Donc, il y a un point d'équilibre à trouver.
00:28:04 De mon point de vue, je trouve que l'ARCOM, aujourd'hui,
00:28:07 arrive à être à la bonne distance avec les chaînes parlementaires,
00:28:11 tout en laissant les chaînes parlementaires,
00:28:13 j'allais dire, dans leur précaré et avec leur singularité.
00:28:16 -Oui, M. le rapporteur, vous l'avez évoqué, mais c'est très clair.
00:28:22 Nous ne relevons d'aucune façon de la régulation sous quelque forme,
00:28:25 qu'elle se soit pluralisme ou autre de l'ARCOM.
00:28:27 Donc, à partir de là, le dialogue que nous pouvons avoir
00:28:30 avec l'ARCOM est un dialogue, si j'ose dire, non contraint, libre,
00:28:34 et nous le faisons essentiellement
00:28:37 sur des sujets d'évolution du secteur.
00:28:39 Pour vous donner un exemple, quand l'ARCOM a travaillé
00:28:42 sur le fait de retenir des services d'intérêt généraux,
00:28:46 il y avait la question du périmètre.
00:28:48 Donc, naturellement, on en a discuté avec eux,
00:28:51 on en a discuté avec nos collègues des autres chaînes.
00:28:54 Donc, vraiment, sur toutes les questions
00:28:56 d'évolution du secteur, économiques, régulation,
00:29:00 on a naturellement, bien que n'étant pas régulés par eux,
00:29:03 un dialogue fructueux.
00:29:06 Sur les questions strictes de pluralisme,
00:29:08 qui étaient aussi une partie de votre question,
00:29:11 en ce qui concerne public Sénat, la pratique est la suivante.
00:29:14 Hors période électorale, comme le prévoit la loi,
00:29:19 nous respectons le pluralisme
00:29:22 de la composition de la Chambre du Sénat,
00:29:26 et c'est la délégation et ma nation du Bureau
00:29:30 qui est en charge de ce contrôle
00:29:32 et qui, donc, contrôle les tentes d'antenne
00:29:35 que nous consacrons.
00:29:37 Sur les périodes d'élection, le Sénat a la tradition,
00:29:40 il n'est pas obligé de le faire,
00:29:42 l'a-t-il fait systématiquement ? Je ne sais pas.
00:29:44 En tout cas, depuis que je suis président, oui.
00:29:46 Sur les périodes d'élection,
00:29:48 il nous renvoie aux règles définies par l'ARCOM,
00:29:53 ce qui change, évidemment, complètement,
00:29:55 dans cette période-là, la pratique du pluralisme.
00:30:00 Mais évidemment, ce n'est pas l'ARCOM, à l'arrivée,
00:30:03 qui nous contrôle,
00:30:05 mais nous rendons compte de la période,
00:30:07 toujours à la même instance, qui est une délégation,
00:30:10 une émanation du Bureau du Sénat.
00:30:12 -Merci beaucoup.
00:30:18 A propos du fonctionnement,
00:30:21 cette commission d'enquête a été une occasion de le vérifier.
00:30:24 Est-ce que vous pouvez nous préciser
00:30:27 d'où proviennent vos audiences les plus importantes ?
00:30:30 Est-ce qu'elles sont sur les programmes réellement télédiffusés
00:30:37 ou, au contraire, j'ai déjà un élément de réponse,
00:30:40 sur les mises en ligne,
00:30:42 sur la façon dont vous pouvez, vous aussi,
00:30:44 utiliser les réseaux sociaux, etc.
00:30:46 Comment s'articule votre stratégie multimédia ?
00:30:49 -Il y a deux types de programmes.
00:30:55 Sur les programmes parlementaires,
00:30:58 de manière générale, d'abord, c'est un préalable
00:31:00 et c'est un élément assez intéressant.
00:31:03 C'est-à-dire qu'à l'exception,
00:31:05 quand on avait décidé de diffuser en totalité
00:31:08 le débat sur les retraites, y compris en soirée,
00:31:11 on va faire quelque chose de comparable pour la fin de vie.
00:31:14 Quand on a des lois qui traversent la société dans son ensemble,
00:31:18 je pense que c'est le propre de la mission d'une chaîne parlementaire
00:31:21 que d'être présent à ce moment-là.
00:31:23 On avait complètement cassé la grille.
00:31:25 J'avais pris cette décision.
00:31:27 De manière générale, hormis ces éléments un peu exceptionnels,
00:31:31 il faut constater que les audiences
00:31:34 autour de ce qui procéderait plutôt
00:31:37 des activités dites de contrôle du Parlement,
00:31:39 beaucoup plus que de législateurs,
00:31:41 étant entendu que je mets les QAG
00:31:44 comme une forme de contrôle à chaud, plus que de législateurs,
00:31:47 globalement marchent mieux en audience
00:31:50 que les sessions d'élaboration de la loi,
00:31:54 qui apparaissent comme plus techniques,
00:31:56 en fait, et moins politiques.
00:31:58 C'est le préalable qu'on peut constater sur l'audience de manière générale.
00:32:02 Ensuite, il y a une différence de consommation évidente
00:32:05 entre les réseaux sociaux et les audiences
00:32:09 de ce qu'on va retransmettre dans la longueur.
00:32:13 Il n'est pas rare qu'une escarmouche autour d'un débat
00:32:18 devienne virale via Twitter,
00:32:20 et donc on atteint très vite les 200, 300, 1 million de vues.
00:32:24 Ça peut arriver parfois.
00:32:26 Donc là, d'un seul coup, LCP prend une visibilité absolument énorme,
00:32:29 surtout qu'on a déjà un fil sur X,
00:32:32 enfin je dis Twitter, mais X assez performant,
00:32:35 puisqu'on a près de 700 000 followers.
00:32:37 Mais ça n'est pas comparable
00:32:42 avec, j'allais dire, l'audience plus classique.
00:32:45 Alors aujourd'hui, pour toucher un public plus jeune,
00:32:48 par exemple les questions gouvernement,
00:32:50 elles sont non seulement diffusées sur la TNT,
00:32:53 mais on les diffuse aussi sur YouTube.
00:32:55 Et donc quand il y a des interventions attendues
00:32:58 de tel ou tel parlementaire ou un sujet extrêmement chaud,
00:33:01 on arrive à un complément d'audience qui n'est pas anodin,
00:33:05 voire à peu près identique,
00:33:07 donc on double quasiment l'audience de départ.
00:33:10 Ça, c'est le premier point.
00:33:12 Le deuxième point, c'est que les audiences, en règle générale,
00:33:15 sur les questions gouvernement, par exemple,
00:33:17 ou sur certains projets de loi,
00:33:19 sont très liées à l'actualité.
00:33:21 Au moment de la Covid,
00:33:24 au moment de la réforme des retraites,
00:33:29 au moment de la crise des gilets jaunes,
00:33:31 au moment, etc.,
00:33:32 on a atteint des audiences extrêmement importantes.
00:33:35 On a une législature aujourd'hui qui est parfois plus agitée,
00:33:40 donc qui génère aussi de l'audience, de manière évidente.
00:33:43 Par contre, ça n'est pas automatique.
00:33:48 Il y a des ventremous à certains moments
00:33:50 dans les questions de la question du Parlement.
00:33:52 Et le deuxième point,
00:33:54 le climax, c'est les questions gouvernement.
00:33:57 Le deuxième point, pour nous,
00:33:59 puisqu'on a les primes de 20h30,
00:34:01 on arrive à capter un public important
00:34:03 avec l'offre documentaire
00:34:05 que j'ai énormément musclée
00:34:07 par des arbitrages budgétaires quand je suis arrivé.
00:34:10 Et maintenant, on n'a pas une soirée
00:34:12 en dessous de 100 000 téléspectateurs.
00:34:14 -Monsieur le rapporteur, je ne sais pas...
00:34:19 Merci.
00:34:20 Monsieur le rapporteur, je ne sais pas quelle sera l'audience
00:34:23 du programme que nous sommes là,
00:34:25 en tout cas, que vous êtes en train de produire
00:34:28 et que nous diffusons,
00:34:29 mais c'est vrai, comme l'a rappelé mon ami,
00:34:32 aujourd'hui, et c'est vrai depuis quelques années,
00:34:35 le travail, et puis je pense que la majorité relative
00:34:38 dans laquelle nous sommes maintenant depuis 2 ans
00:34:40 contribue sans doute encore à plus faire
00:34:42 que nos concitoyens s'intéressent à ce qui se passe au Parlement
00:34:45 dans les deux chambres.
00:34:46 Il est clair que le travail parlementaire,
00:34:48 effectivement, pas tout le travail parlementaire,
00:34:50 mais les questions d'actualité,
00:34:52 les lois, comme on l'a eu sur les retraites,
00:34:55 sur la loi immigration,
00:34:56 les lois qui sont très concernantes pour le grand public
00:34:59 et, je dois dire, assez médiatisées,
00:35:01 et puis les commissions d'enquête
00:35:03 ou certaines missions d'information
00:35:05 clairement intéressent le public
00:35:07 et je pense que ça permet aussi de montrer
00:35:09 un large panel du travail du Parlement.
00:35:11 En tout cas, c'est notre mission.
00:35:13 De la même façon, pour aller sur les gens de nos programmes,
00:35:16 les documentaires, évidemment, sont...
00:35:18 Globalement, l'offre de documentaires est assez faible
00:35:20 sur les 30 chaînes de ATNT.
00:35:21 Certes, il y a une chaîne qui est entièrement consacrée
00:35:23 aux documentaires, mais je pense que, globalement,
00:35:25 elle ne diffuse pas le même type de documentaires
00:35:28 que nous diffusons sur nos chaînes parlementaires.
00:35:30 Nous diffusons beaucoup de documentaires historiques,
00:35:33 de sujets de société, de sujets importants,
00:35:37 avec souvent des débats derrière.
00:35:39 Nous avons sur Public Sénat un format, un monde en doc,
00:35:42 qui fait qu'après le documentaire,
00:35:43 nous avons un débat d'une demi-heure.
00:35:46 Je crois que, oui, là, le documentaire fonctionne
00:35:48 très bien en termes d'audience.
00:35:49 Et enfin, sur Public Sénat, on a une particularité,
00:35:51 on a une émission quotidienne qui s'appelle "Sens public"
00:35:54 et qui fait partie aussi des émissions
00:35:56 les plus regardées de la chaîne.
00:35:57 Alors, sur l'articulation avec le numérique,
00:36:00 il y aurait beaucoup de choses à dire.
00:36:01 Bertrand l'a dit.
00:36:02 On diffuse aussi, que ce soit des extraits,
00:36:05 que ce soit des programmes entiers,
00:36:06 sur beaucoup de canaux.
00:36:07 Pour l'effort Malon, YouTube est sans doute,
00:36:10 en dehors de notre site, un des plus regardés.
00:36:15 Je dirais que, pour vous donner des ordres de grandeur,
00:36:19 sur un mois, sur une chaîne comme Public Sénat,
00:36:21 mais c'est la même chose pour LCP,
00:36:23 vous avez plus de 20 millions de nos concitoyens
00:36:25 qui passent à un moment donné sur la chaîne.
00:36:27 Quand je regarde sur Public Sénat,
00:36:29 nous avons sur un mois,
00:36:31 sur l'ensemble de nos contenus numériques,
00:36:33 tout réseau confondu,
00:36:34 nous sommes également au-dessus de 20 millions,
00:36:37 c'est-à-dire à peu près au même niveau.
00:36:38 La grosse différence, c'est que ce n'est pas tout à fait comparable
00:36:41 parce que sur la chaîne, chiffres, médiamétrie,
00:36:44 ce sont vraiment des gens différents,
00:36:46 alors que sur le numérique,
00:36:47 on ne sait pas identifier les personnes.
00:36:49 Je vous parle de contenus qui ont été...
00:36:52 sur lesquels des personnes sont allées,
00:36:54 mais on ne sait pas combien cette personne.
00:36:56 Derrière l'impression que la puissance est la même,
00:36:58 si on raisonne en termes de citoyens,
00:37:00 ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:37:02 Le canal, ça revient à ce que je disais précédemment,
00:37:05 le canal de télévision et le canal TNT
00:37:07 demeurent quand même clairement plus forts.
00:37:13 -Est-ce que vous pourriez revenir un petit peu
00:37:15 sur les synergies qui existent éventuellement
00:37:18 entre vos deux chaînes,
00:37:20 la façon dont vous interagissez, vous coordonnez ?
00:37:23 Évidemment, c'est un peu un serpent de mer,
00:37:26 la question de la fusion éventuelle des deux.
00:37:28 Est-ce que vous pourriez faire le point sur cette question,
00:37:30 sur vos positions ?
00:37:32 -Alors, des synergies proprement dites
00:37:37 au sens industriel du terme, il n'y en a pas
00:37:42 parce que nous sommes assez petits.
00:37:44 On pourrait peut-être imaginer,
00:37:46 je sais qu'on y réfléchit parfois,
00:37:48 à ce qu'on fasse des investissements en commun,
00:37:51 mais encore faudrait-il avoir les mêmes besoins
00:37:53 au même moment, ce qui n'est pas toujours le cas.
00:37:55 Par contre, ce qui est...
00:37:58 Je le dis, là, ce n'est pas parce que Christopher est là,
00:38:01 mais avec Christopher, depuis trois ans,
00:38:05 on a réussi à avoir une intelligence du canal,
00:38:08 ce que j'appelle l'intelligence du canal.
00:38:10 Ça nous a permis d'avoir au mieux...
00:38:13 Parfois, on n'est pas d'accord,
00:38:15 chacun défend sa boutique aussi,
00:38:17 il est là pour ça, moi aussi,
00:38:19 mais on a réussi, notamment au moment des retraites,
00:38:22 par exemple, où je me retrouvais à prendre l'antenne
00:38:24 sur ce qui, officiellement, était dans le...
00:38:27 j'allais dire le partage d'antenne
00:38:29 dévolu à public Sénat ou inversement,
00:38:32 et on a réussi à avoir une intelligence de l'antenne,
00:38:35 on essaie d'avoir une intelligence de l'antenne
00:38:37 sur les invités, pour qu'on ne retrouve pas
00:38:39 un même invité sur une chaîne,
00:38:41 et puis, deux heures après, sur l'autre chaîne,
00:38:44 mais sur le même canal, parce que les téléspectateurs,
00:38:47 eux, ne font pas nécessairement la différence.
00:38:49 Donc, de ce point de vue-là,
00:38:51 il y a eu un travail important.
00:38:54 Maintenant, quant à la fusion,
00:38:57 alors, comme vous l'avez dit, monsieur le rapporteur,
00:39:00 c'est un serpent de mer, le propre des serpents de mer,
00:39:02 c'est qu'on ne les attrape jamais, en général.
00:39:04 Donc, je fais partie des gens qui pensent
00:39:06 qu'effectivement, la fusion est quelque chose
00:39:08 qui a existé. Je ne suis pas complètement convaincu
00:39:11 que ce soit la chose la plus pertinente,
00:39:16 pour deux raisons.
00:39:18 D'abord, parce qu'on rentre dans un moment
00:39:21 avec les plateformes qui vont exister
00:39:25 à côté de la TNT, où c'est les marques
00:39:28 qui vont devoir exister comme éditeurs de contenu,
00:39:30 et nous avons deux marques qui, aujourd'hui,
00:39:32 existent par elles-mêmes, et donc, en créer une troisième,
00:39:35 je pense que c'est préjudiciable aux deux,
00:39:37 de manière évidente.
00:39:39 Donc, c'est le premier élément qui me fait penser
00:39:42 que l'idée d'une fusion des deux chaînes
00:39:46 n'est pas nécessairement...
00:39:48 Alors, on pourrait fusionner le back-office, peut-être,
00:39:50 mais les économies qu'on pourrait générer
00:39:52 ne seraient pas, à mon avis, très importantes
00:39:55 et signifiantes, surtout.
00:39:57 Ça, c'est le premier élément.
00:39:59 Et le deuxième élément, c'est que je pense
00:40:01 que nous avons aussi des missions un peu complémentaires
00:40:05 et qui correspondent aussi à ce qui est assigné
00:40:08 à chacune des chambres.
00:40:10 -Sur la question des synergies,
00:40:14 Bertrand a à peu près dit l'essentiel.
00:40:16 J'insiste sur le fait que nous produisons ensemble
00:40:19 et diffusons ensemble un certain nombre d'émissions,
00:40:22 que ce soit de façon régulière ou de façon exceptionnelle,
00:40:25 en fonction de l'actualité.
00:40:27 Il y a eu, bien sûr, la marge du dimanche...
00:40:30 C'était en octobre ? -Novembre.
00:40:32 -En début novembre.
00:40:34 Pour vous donner un exemple,
00:40:36 depuis que nous sommes l'un face à l'autre,
00:40:38 toutes les soirées électorales,
00:40:40 et il y en a eu beaucoup autour des présidentielles,
00:40:42 des législatives, et nous en aurons encore une à venir
00:40:45 autour des européennes, nous les faisons en commun.
00:40:48 Sur la question fusion, deux observations.
00:40:52 La première, si vous me permettez,
00:40:54 c'est mon expérience du privé et du public
00:40:57 à différents niveaux, en audiovisuel.
00:40:59 Je peux vous dire, messieurs les parlementaires,
00:41:01 et je dis la même chose aux sénateurs,
00:41:04 c'est que l'argent, le budget de ces chaînes
00:41:09 est véritablement employé
00:41:12 avec, je crois, beaucoup d'efficacité.
00:41:15 C'est-à-dire que les budgets, y compris quand on...
00:41:18 Même si les origines ne sont pas les mêmes,
00:41:20 même si on faisait le cumul des deux budgets,
00:41:22 on est, pour une chaîne de télévision,
00:41:24 je crois qu'on ne trouvera pas un équivalent,
00:41:26 sûrement pas dans le public, en termes de budget.
00:41:29 Je crois qu'on est de loin le plus bas
00:41:31 en termes de chaîne de télévision.
00:41:33 Et en allant dans le privé,
00:41:35 je crois qu'on ne trouvera pas beaucoup de chaînes
00:41:37 qui ont le même niveau d'argent que nous.
00:41:40 La plupart y ont plus.
00:41:41 C'est le 1er point.
00:41:42 Souvent, quand on fait des fusions,
00:41:43 c'est pour des raisons économiques.
00:41:45 Là, je crois que le sujet n'est pas majoritairement économique.
00:41:48 Sur le fond, pour le compte, je ne donnerai pas d'avis,
00:41:51 ça ne relève pas du tout de ma responsabilité.
00:41:53 Ce n'est pas vous que je le dirai.
00:41:54 Ça relève de nos actionnaires,
00:41:56 le Sénat, l'Assemblée, d'un côté,
00:41:58 et donc des organes décisionnaires,
00:42:00 en espèce le Bureau pour le Sénat.
00:42:02 Mais je n'ai pas connaissance, depuis 3 ans,
00:42:04 ce sujet ne m'a jamais été posé du côté du Sénat.
00:42:07 -Pour revenir à la question
00:42:11 du respect des obligations de chaque chaîne,
00:42:15 les contrats d'objectifs et de moyens
00:42:20 ne sont pas rendus publics sur vos sites Internet.
00:42:23 Est-ce que c'est juste un oubli ?
00:42:26 C'est une volonté ?
00:42:27 Enfin, je ne sais pas pourquoi.
00:42:30 -Vas-y.
00:42:31 -Alors, dans ce domaine-là,
00:42:34 la chaîne est régie
00:42:38 par le Bureau du Sénat ou son émanation,
00:42:42 et c'est donc celui-ci
00:42:46 qui décide des conditions de publicité,
00:42:50 des coms ou autres.
00:42:51 Donc aujourd'hui, il a fait un choix
00:42:54 qui est celui que vous mentionnez.
00:42:56 -Vous avez dit que vous n'étiez pas
00:42:58 au courant de ce que vous mentionnez.
00:43:00 -Pour compléter sur...
00:43:04 Pour compléter, pour ce qui s'agit de LCP,
00:43:10 LCP a prévu d'ajouter dans sa démarche RSE
00:43:15 une démarche d'éontologie et transparence.
00:43:18 Et c'est une thématique prioritaire
00:43:21 sur toute l'année 2024,
00:43:22 donc qui sera effective à la fin de l'année.
00:43:25 Et dans cette thématique,
00:43:27 on aura une transparence qui nous permettra
00:43:29 de mettre en avant un certain nombre d'éléments du com.
00:43:32 Mais il n'y a pas de décision de publier le com
00:43:37 de manière évidente,
00:43:39 notamment sur le site, par exemple, de la chaîne.
00:43:42 -Donc j'imagine que dans la même perspective,
00:43:47 aujourd'hui, on note que Public Sénat
00:43:49 mentionne l'existence et la composition
00:43:51 du fameux chip-IP,
00:43:54 bien connu désormais par les commissaires.
00:43:58 Ce n'est pas le cas encore pour LCP.
00:44:01 Est-ce que d'abord, ces comités,
00:44:04 ils existent bien quand même pour vos deux chaînes ?
00:44:06 Est-ce qu'ils se réunissent ?
00:44:07 Est-ce qu'ils sont saisis ?
00:44:08 Est-ce que vous, vous les avez saisis ?
00:44:10 -Alors, ils existent formellement.
00:44:14 Moi, je n'ai jamais eu à les saisir pendant six ans.
00:44:16 Donc j'ai à dire, ils sont un peu en "sommeil",
00:44:19 pour ce qui me concerne.
00:44:22 Alors, pour ma part, ils sont constitués,
00:44:25 comme vous l'avez dit, ils sont publics.
00:44:27 Je n'ai pas eu, à titre personnel, à les saisir,
00:44:30 mais nous les réunissons
00:44:33 avec une certaine périodicité
00:44:35 pour, de toute façon, avoir un échange
00:44:37 sur la chaîne, sur l'information,
00:44:40 et voir s'il y a des sujets qui peuvent venir.
00:44:43 -Est-ce qu'il y a une charte déontologique dans vos chaînes ?
00:44:48 -Sur Public Sénat, il n'y a pas de charte déontologique.
00:44:52 -Alors, nous, il y en a une
00:44:55 en cours d'élaboration avec les salariés,
00:44:58 et plus principalement les journalistes,
00:45:00 sur la pratique journalistique
00:45:04 et aussi le traitement global de l'information.
00:45:07 Je tenais à ce que ce soit une démarche participative,
00:45:11 parce que c'était le meilleur moyen d'associer,
00:45:14 j'allais dire, toutes les intelligences à la chose.
00:45:17 -Merci.
00:45:21 En 2021, un litige a opposé la direction de Public Sénat
00:45:25 et la responsable des documentaires, Mme Hélène Risser,
00:45:28 autour de la diffusion d'un film sur l'occupation.
00:45:30 Le litige était né de votre demande, M. Baldéli,
00:45:33 de supprimer les premières minutes d'un documentaire
00:45:36 commandé sur l'occupation.
00:45:38 Et cette demande, Mme Risser l'avait relayée,
00:45:40 mais elle avait protesté.
00:45:42 Le 11 mars dernier, son licenciement a été jugé nu.
00:45:45 Les Publics Sénat ont été sommés par le conseil de Prud'homme de Paris
00:45:49 de réintégrer cette salariée et de lui verser les salaires non perçus
00:45:52 et 100 000 euros de dommages et intérêts
00:45:54 pour violation de ses libertés fondamentales
00:45:56 d'opinion et d'expression.
00:45:58 Est-ce que vous pouvez revenir brièvement
00:46:02 sur les raisons qui vous avaient amené
00:46:04 à demander la suppression
00:46:06 des premières minutes de ce documentaire
00:46:08 et des suites que vous avez décidé de donner à cette décision,
00:46:12 outre l'exécution, évidemment, de la décision de justice,
00:46:16 de quelle façon vous pensez essayer
00:46:19 de modifier éventuellement les processus internes
00:46:22 de Publics Sénat pour éviter d'avoir
00:46:24 une nouvelle affaire de cette nature ?
00:46:26 -Alors, M. le rapporteur, d'abord,
00:46:28 il s'agit d'une affaire judiciaire en cours,
00:46:31 puisque vous avez fait état d'un jugement en 1re instance.
00:46:34 Ce jugement ne nous a pas encore été communiqué
00:46:37 à aucune des parties.
00:46:39 Donc les commentaires qui ont eu lieu aujourd'hui
00:46:42 ne reposent pas sur la communication du jugement.
00:46:45 J'imagine qu'ils sont conformes à ce que sera le jugement,
00:46:48 mais en tout cas, aucune des parties, pour l'instant,
00:46:51 n'a eu formellement ce jugement.
00:46:54 La chaîne a décidé a priori de faire appel.
00:46:57 Je dis "a priori" puisque, comme vous le savez,
00:47:00 la date de recours ne s'ouvre que quand on a communication
00:47:05 du jugement, donc la date n'est pas encore ouverte,
00:47:08 mais donc très vraisemblablement, la chaîne fait rappel,
00:47:11 donc nous serons dans le cadre d'une affaire judiciaire en cours.
00:47:14 Vous comprendrez que, même devant cette commission,
00:47:17 je ne vais pas faire beaucoup de commentaires,
00:47:19 mais je vais juste rappeler, parce que vous m'y avez invité,
00:47:23 de quoi s'agit-il.
00:47:24 Il s'agit d'un documentaire fait par une société extérieure
00:47:27 qui est livré à la chaîne sur la base d'une commande
00:47:30 et sous la base d'un département en charge des documentaires,
00:47:34 donc qui réceptionne le documentaire une fois fait
00:47:37 et qui, le cas échéant, visionne pour voir
00:47:40 s'il est conforme à la fois à ce qu'on avait demandé
00:47:43 à une diffusion sur la chaîne.
00:47:45 Et là, je viens à un point très simple,
00:47:47 c'est que nos chaînes sont naturellement,
00:47:49 par leur diffusion, soumises à la loi.
00:47:51 Il y a un responsable légal qui relève de ça
00:47:56 et qui est le président de la chaîne, en l'espèce, moi-même.
00:47:59 Et nous avons estimé que, sur ce documentaire,
00:48:02 un certain nombre d'éléments mis au début de ce documentaire
00:48:07 pouvaient relever d'une forme de révisionnisme,
00:48:10 puisqu'en gros, était développée la thèse selon laquelle
00:48:13 Pétain n'était pas seulement le bouclier,
00:48:16 mais aurait pu aussi, à un moment donné,
00:48:19 au long de l'occupation, devenir le glaive,
00:48:22 c'est-à-dire celui qui aurait armé la résistance extérieure.
00:48:28 Bref, des thèmes bien connus du procès de Pétain,
00:48:31 puisque c'est la thèse qu'il a plaidée
00:48:34 et sur laquelle, à ma connaissance,
00:48:36 il n'a apporté aucune preuve.
00:48:38 Donc, c'était en tant que...
00:48:40 J'ai naturellement consulté mon comité de direction,
00:48:44 mais c'était donc, pour moi, en tant que représentant légal,
00:48:48 j'ajouterais sur une chaîne publique comme Public Sénat,
00:48:51 un problème majeur, vous le comprendrez,
00:48:53 de diffusion sur le risque qu'il y avait
00:48:56 que nous diffusions des éléments révisionnistes.
00:48:58 A partir de là, nous avons demandé à notre responsable
00:49:01 des documentaires de faire part au producteur
00:49:04 des problèmes que ça a posés,
00:49:06 et nous l'avons fait aussi devant,
00:49:08 parce qu'on était très près d'une diffusion à trois jours.
00:49:11 Nous l'avons aussi fait directement vis-à-vis du producteur,
00:49:14 lequel, d'ailleurs, a accepté de faire les modifications...
00:49:17 Lui a proposé des modifications
00:49:19 qui répondaient aux risques que nous avions vus.
00:49:23 -Avant de laisser la parole à nos collègues,
00:49:31 je me voudrais de ne pas vous poser la question de l'accessibilité.
00:49:35 Nous avons reçu des associations dans cette commission d'enquête.
00:49:40 Qu'est-ce qui est aujourd'hui mis en oeuvre
00:49:44 et quels sont les projets pour permettre
00:49:47 la plus grande accessibilité de ces chaînes d'actualité
00:49:51 si importantes pour nos concitoyens ?
00:49:54 -Tout de suite, il faut savoir qu'un appel d'offre
00:49:58 pour pouvoir étendre l'accessibilité
00:50:01 avec Public Sénat va être enclenché
00:50:06 au début de semaine prochaine
00:50:09 pour un début de prestation en octobre 2024.
00:50:12 Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que si nous n'avons pas pu
00:50:17 aller au-delà aujourd'hui,
00:50:20 on a plus de 40 % du temps d'antenne qui est rendu accessible.
00:50:25 Donc il en reste 60 %. Vous allez me rétorquer.
00:50:28 C'est là où on voit une petite chaîne.
00:50:32 C'est des raisons de coût qui nous amènent
00:50:35 à ne pas pouvoir aller aussi loin que ce qu'on pourrait souhaiter.
00:50:39 Aujourd'hui, le coût est d'environ 90 000 € par an.
00:50:43 Si on arrivait à quelque chose de l'ordre de 60 %,
00:50:49 on a une inversion,
00:50:51 on arriverait à un coût d'environ 160 000 € par an,
00:50:54 ce qui, pour une chaîne comme la nôtre,
00:50:56 apparaît comme très lourd.
00:50:58 -C'est bien sûr non seulement une préoccupation,
00:51:03 mais des actions que nous menons,
00:51:05 qui sont prévues dans notre com pour l'accessibilité.
00:51:08 Mais vous le savez, le coût n'est pas du tout le même,
00:51:11 par exemple, de sous-titrer ou de rendre accessibles
00:51:14 des diffusions en direct et des diffusions en stock.
00:51:18 Typiquement, nous sommes dans une diffusion en direct.
00:51:21 On peut très bien comprendre que par rapport au travail parlementaire,
00:51:25 il y a des choses qui sont très importantes.
00:51:28 Il y a des choses qui sont très importantes,
00:51:31 mais il y a des choses qui sont très importantes.
00:51:34 -Je vais vous donner un exemple.
00:51:36 Je vais vous donner un exemple.
00:51:38 Je vais vous donner un exemple.
00:51:40 Je vais vous donner un exemple.
00:51:42 Je vais vous donner un exemple.
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00:51:58 Je vais vous donner un exemple.
00:52:00 Je vais vous donner un exemple.
00:52:02 Je vais vous donner un exemple.
00:52:04 Je vais vous donner un exemple.
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00:52:10 Je vais vous donner un exemple.
00:52:12 Je vais vous donner un exemple.
00:52:14 Je vais vous donner un exemple.
00:52:16 Je vais vous donner un exemple.
00:52:18 Je vais vous donner un exemple.
00:52:20 -Sur le sujet des manipulations de l'information
00:52:23 et autres désinformations,
00:52:25 au lendemain du vote par scrutin public
00:52:28 à l'Assemblée nationale de la proposition de loi
00:52:31 visant à prévenir les ingérences étrangères en France,
00:52:34 portée par Sacha Houllier, Tom Agassilou et moi-même,
00:52:37 et avant que cette proposition de loi ne vienne en discussion au Sénat,
00:52:41 je crois que c'est envisagé dans un avenir pas trop éloigné,
00:52:44 que le sujet des ingérences étrangères de manière générale
00:52:47 et notamment de la manipulation de l'information
00:52:50 occupe les deux assemblées dont vous avez à rendre compte des activités.
00:52:54 Il y a eu une commission d'enquête, vous le savez, à l'Assemblée nationale.
00:52:58 Il y a une commission d'enquête en ce moment même au Sénat
00:53:01 qui déroule ses travaux sur ces sujets d'ingérences étrangères
00:53:04 et particulièrement avec le focus des informations,
00:53:07 manipulations, fake news, etc.,
00:53:09 et sachant le danger réel que représentent ces manipulations
00:53:13 pour nos médias dits "classiques".
00:53:16 Il y a eu des exemples tout à fait récents
00:53:19 et rendus publics, attribués, comme on dit d'ailleurs,
00:53:23 par nos autorités à la Fédération de Russie,
00:53:26 s'agissant d'opérations de désordre massif
00:53:28 comme Doppelganger, Matryoshka, etc.,
00:53:31 et d'autres encore qui ont fait quelques dégâts
00:53:35 en dupliquant des sites de médias classiques,
00:53:39 en diffusant massivement des fausses informations, etc.
00:53:41 Il y a eu aussi récemment une affaire
00:53:44 qui a fortement touché France 24,
00:53:48 un vrai faux journal télévisé,
00:53:52 avec évidemment des informations totalement fausses.
00:53:55 Quelles sont les prises de conscience
00:53:59 et mécanismes d'information, de sensibilisation
00:54:02 et de prévention que vous avez mises en oeuvre
00:54:05 ou que vous envisagez de mettre en oeuvre
00:54:07 pour les journalistes de votre chaîne
00:54:09 et tous les salariés de vos deux chaînes ? Merci.
00:54:12 -Madame la députée, il se trouve que par ailleurs,
00:54:17 je travaille sur les états généraux de l'information
00:54:19 et je préside un groupe de travail,
00:54:20 justement celui sur les médias et les journalistes,
00:54:22 mais il y a d'autres groupes que vous avez peut-être entendus
00:54:25 qui, eux, sont particulièrement sur la question
00:54:27 des ingérences étrangères.
00:54:29 Donc moi, je vais parler du point de vue
00:54:32 des médias et des journaux.
00:54:34 D'abord, c'est un constat, je pense, assez objectif
00:54:36 qu'on peut partager.
00:54:37 Aujourd'hui, globalement, les médias de notre pays,
00:54:40 parce qu'ils sont à la fois réguliers
00:54:42 et qu'ils sont professionnels
00:54:44 et qu'ils estiment qu'ils ont une responsabilité sociale,
00:54:46 évidemment, les médias publics,
00:54:48 mais aussi la plupart des médias privés,
00:54:50 je pense, sont globalement un endroit
00:54:54 où les fake news,
00:54:56 les éléments d'information faux,
00:54:58 mais qui ont des buts très précis d'ingérence,
00:55:02 sont quand même, je ne vais pas dire totalement absents,
00:55:06 mais très peu présents
00:55:08 par rapport à ce qui se passe sur les réseaux sociaux,
00:55:12 presque quels qu'ils soient.
00:55:14 Donc il faut tous qu'on en soit conscients.
00:55:16 Je pense que les médias,
00:55:18 non seulement apportent déjà des réponses
00:55:21 à travers leur professionnalisme,
00:55:23 à travers leur procédure interne de vérification,
00:55:26 à travers la déontologie des journalistes
00:55:29 et le fait qu'ils emploient des journalistes,
00:55:31 pour la plupart, et beaucoup de journalistes.
00:55:33 Et donc ça, c'est extrêmement important.
00:55:36 Il faut qu'on en soit conscients.
00:55:37 Il faut encore le renforcer, si j'ose dire.
00:55:39 Parce qu'hélas, en ce qui concerne les réseaux,
00:55:41 on le sait qu'au niveau européen ou au niveau français,
00:55:43 il est très difficile de trouver des réponses.
00:55:46 Ce n'est pas impossible, mais c'est très difficile.
00:55:49 Une fois qu'on a dit ça,
00:55:50 maintenant, je vais parler vraiment
00:55:51 pour une chaîne comme Public Sénat,
00:55:53 peut-être aussi parce que, c'est ce qu'on disait,
00:55:55 on n'est pas une chaîne d'information,
00:55:57 on n'est pas obsédé, on cherche l'audience,
00:55:59 parce que notre rôle est de toucher nos concitoyens,
00:56:02 mais on n'est pas obsédé par l'audience
00:56:04 parce qu'elle n'a pas de conséquences
00:56:05 directement économiques chez nous
00:56:07 ou alors purement marginales.
00:56:09 Donc je pense que la 1re réponse à ça,
00:56:11 c'est le travail et le temps de la vérification.
00:56:14 J'ai des exemples récents sur des choses
00:56:17 qui, parfois, y compris sur les médias,
00:56:19 commencent à être reprises et où on se repose la question
00:56:22 avec notre rédaction, avec nos journalistes
00:56:24 avant de le reprendre,
00:56:26 essayons de décrypter pour savoir ce qui s'est fait,
00:56:28 essayons de revérifier les sources,
00:56:30 est-ce qu'elles existent, est-ce qu'elles sont fiables ?
00:56:33 Donc j'aurais tendance à dire
00:56:35 que c'est un travail constant,
00:56:38 mais c'est notre travail, on est fait pour ça.
00:56:40 Et il y a une particularité,
00:56:42 que ce soit pour l'audiovisuel public ou privé,
00:56:44 alors nous, comme le rappelait le rapporteur,
00:56:48 on y échappe, mais il y a quand même
00:56:50 un contrôle de l'ARCOM, puisqu'il est en charge
00:56:52 de l'honnêteté de l'information,
00:56:54 pas seulement du pluralisme, de l'indépendance
00:56:56 et de l'honnêteté de l'information.
00:56:58 Donc si on met des "fake news",
00:57:00 on peut le faire "sans être malhonnête",
00:57:02 c'est-à-dire parce qu'on en a été victime.
00:57:04 Donc ça n'apporte pas toutes les réponses.
00:57:06 Mais le fait qu'un secteur soit régulé,
00:57:08 le fait que ce secteur soit...
00:57:10 que l'information y soit traitée par les journalistes
00:57:13 est quand même une garantie.
00:57:15 Mais attention à une chose,
00:57:17 et là, je le dis pour tout le monde,
00:57:19 y compris sur ma propre chaîne,
00:57:21 je l'ai vécu sur d'autres chaînes,
00:57:23 sur d'autres médias privés,
00:57:25 la course à l'audience, la course à la rapidité,
00:57:27 la course au scoop,
00:57:29 sont vraiment un danger important pour les médias.
00:57:32 Et de ce point de vue-là, les réseaux sociaux,
00:57:34 n'ayant pas ce type de pudeur, n'ayant pas ce type de réserve,
00:57:37 ça part très vite chez eux,
00:57:39 et un certain nombre de médias, il faut le dire,
00:57:41 sont un peu sur une tendance, tous les réseaux sociaux en en parlent,
00:57:44 donc on doit en parler.
00:57:46 C'est pas toujours vrai.
00:57:48 -Alors, pour ce qui est de l'LCP,
00:57:55 d'abord, sur le 1er point par rapport à la rédaction,
00:57:59 je souscris pleinement à ce que vient de dire Christopher,
00:58:02 c'est-à-dire qu'à partir du moment
00:58:04 où on est dans une logique un tout petit peu différente
00:58:07 par rapport à cette espèce de réflexe pavlovien
00:58:10 qu'entraîne la concurrence effrénée
00:58:12 et la recherche du scoop
00:58:14 des plus grosses machines d'information,
00:58:17 quelque part, protège la rédaction
00:58:19 et nous protège des fake news.
00:58:21 Après, dans la mission citoyenne aussi,
00:58:24 qui est la nôtre,
00:58:26 il y a évidemment un travail à mener autour de ça.
00:58:29 Alors, pour ce qui est de l'LCP, on l'a fait de trois façons.
00:58:33 La première, c'est qu'on a établi un accord avec le Clémy
00:58:37 qui nous permet d'avoir un acteur
00:58:40 et d'intervenir le cas échéant aux demandes du Clémy
00:58:44 auprès des classes qui le demandent
00:58:46 ou des enseignants qui le demandent.
00:58:48 Ça, c'est le 1er élément.
00:58:50 Le 2e élément, on a produit,
00:58:52 on doit refaire une saison,
00:58:54 une série de programmes courts.
00:58:56 Alors, pourquoi des programmes courts
00:58:58 en interprogramme sur l'antenne,
00:59:00 donc avec moins de visibilité ?
00:59:02 C'est destiné prioritairement aux réseaux sociaux,
00:59:05 précisément là où on considérait
00:59:07 que c'est là que ça se jouait beaucoup plus que sur la TNT.
00:59:10 Des programmes courts produits par Thomas Huchon
00:59:14 et Rudy Reichstadt,
00:59:16 donc qui étaient au cœur de...
00:59:18 Je vais dire qu'ils s'appelaient Conspi
00:59:20 et qui étaient au cœur de ce travail-là.
00:59:22 Et puis, on a une journaliste qui travaille sur,
00:59:25 on va dire, ce qui émerge sur les réseaux sociaux
00:59:28 comme actu parlementaire et souvent totalement déformé,
00:59:31 qui est Valérie Brochard,
00:59:33 et qui fait de manière régulière
00:59:36 des clips très bien faits
00:59:38 à destination du public jeune.
00:59:40 On est même maintenant présents sur TikTok
00:59:43 avec des programmes totalement dédiés à TikTok,
00:59:45 des programmes natifs.
00:59:47 Donc, en fond, on a décidé,
00:59:49 dans ce travail-là de pédagogie,
00:59:51 de le faire là où ça se passait,
00:59:53 c'est-à-dire sur les réseaux sociaux
00:59:55 et pas sur l'antenne de la TNT.
00:59:57 Voilà.
00:59:59 -Je vous remercie. Est-ce que nous avons d'autres questions ?
01:00:02 Monsieur le rapporteur. C'est bon, également.
01:00:04 Ecoutez, un grand merci, messieurs,
01:00:06 pour vos contributions, on l'a vu,
01:00:08 qui dépassent dans l'intérêt de nos travaux
01:00:10 le sujet des chaînes parlementaires que vous représentez.
01:00:12 C'est pour ça que c'était important de vous voir
01:00:14 et puis ça nous permet de vous remercier à nouveau
01:00:16 pour le travail que vous faites,
01:00:18 l'accompagnement de la vie parlementaire que vous apportez
01:00:20 et votre présence de fait important sur le délais public.
01:00:24 On a dû vous transmettre, il me semble, un questionnaire.
01:00:27 Vous avez la possibilité, effectivement,
01:00:29 nous souhaitons d'ailleurs que vous nous apportiez
01:00:32 des réponses écrites à celle-ci.
01:00:34 Si vous voyez d'autres documents qui pourraient être utiles
01:00:37 à nos travaux, n'hésitez pas à nous les transmettre également.
01:00:41 Je vais lever la séance et la suspendre jusqu'à 15h
01:00:45 et nous aurons l'audition
01:00:47 de cinq anciens ministres de la Culture.
01:00:49 Je vous remercie, messieurs.