• il y a 7 mois
Êtes-vous déjà allé au Musée Grévin ? Mais surtout, vous êtes-vous déjà demandé qui sculpte ces chefs d'oeuvre ?

La journaliste Clara De Antoni vous emmène dans l'atelier de Stéphane Barret, un artiste sculpteur hors pair du musée Grévin, découvrir le monde fascinant de la sculpture de célébrités. Une journée de formation exceptionnelle avec Stéphane, explorant son parcours artistique unique, les personnalités marquantes qu'il a immortalisées, et ce qu'il en coûte de devenir un maître sculpteur pour l'un des musées les plus emblématiques au monde, le tout alors qu'il travaille sur sa dernière œuvre : une sculpture de Théo Curin, un athlète de natation paralympique.

À travers des gestes précis et une passion palpable, Stéphane Barret donne vie à l'argile, révélant les secrets de son art et la profonde admiration qu'il porte à ses sujets. Ne manquez pas cette immersion artistique et émotionnelle, qui célèbre le talent, la persévérance et paradoxalement, l'humanité.
Transcription
00:00 J'ai la chance dans mon métier de rencontrer des personnalités.
00:04 Franck Dubosc, Benoit Poulvorde, Antoine Dupont, un des derniers, Thomas Pesquet.
00:09 Quand il est fini, quand il est réussi, quand la personnalité s'est mise à côté et dit
00:17 « voilà, je suis super content, c'est génial d'avoir rencontré et de réaliser ces personnages-là ».
00:22 Bonjour, je m'appelle Stéphane Barret.
00:27 Je suis sculpteur en hyperréalisme humain-animalier.
00:30 Je vais vous faire découvrir mon atelier.
00:32 Je travaille aujourd'hui sur le personnage de Théo Curin, donc pour le musée Grévin.
00:45 Là, je suis sur le modelage de son visage.
00:48 J'ai à peu près une quinzaine de jours de travail avant qu'il soit validé par lui d'ailleurs.
00:52 Pendant le rendez-vous, on a fait un scan haute définition de son corps.
00:56 On fait un maximum de photos, prise d'empreinte des dents, couleur des yeux, couleur de la peau.
01:01 Et puis, on a également scanné ses bras pour avoir un maximum d'informations sur toutes ses cicatrices
01:08 qui sont importantes, puisqu'il va vraiment falloir qu'elles soient conformes à la réalité
01:12 lors de l'inauguration, quand il va se mettre à côté de son personnage.
01:16 Et puis là, je travaille tous les détails, les expressions du sourire,
01:20 toutes les petites ridules que l'on voit en photo, que ce soit sur le front, que ce soit au niveau des yeux.
01:25 Je vais vraiment essayer de le reproduire sur le modelage.
01:27 Le travail sur le regard, sur l'expression des yeux,
01:32 c'est quand même le plus difficile à faire dans la réalisation d'un personnage hyper réaliste.
01:36 Et c'est ce que les gens regardent en premier, parce que c'est ça qui donne la vie,
01:40 c'est ça qui fait qu'en final, le personnage est conforme et ressemblant à la réalité.
01:55 Alors moi, j'utilise une plastiline, donc c'est une pâte à modeler qui ne sèche jamais.
01:59 Et l'avantage, c'est qu'elle est très, très fine.
02:01 Ça me permet vraiment d'aller loin dans les détails, dans le grain de peau.
02:06 C'est des silicones qui ont été réalisés sur des peaux de clémentines.
02:09 Et donc, ça nous permet vraiment d'avoir un grain de peau.
02:12 Malheureusement, dans le commerce, on ne trouve pas les outils que l'on veut.
02:15 Donc, c'est des outils que j'ai réalisés.
02:17 J'ai des outils en bois, j'ai des outils en métal.
02:20 Après, je travaille beaucoup avec des pinceaux pour la finition.
02:24 J'ai des personnages, malheureusement, que je ne rencontre pas.
02:27 Les personnalités étrangères, c'est souvent plus compliqué.
02:30 Et puis, les personnages qui sont décédés, c'est aussi un autre process.
02:34 Parce que là, on ne travaille qu'avec des photos de presse.
02:36 Donc, les photos de presse, on n'a souvent pas la bonne expression,
02:39 pas la vue de face ou la vue de profil.
02:41 Là, par contre, il y a une vraie interprétation du personnage.
02:45 C'est un challenge encore plus important sur des personnages que l'on ne rencontre pas.
02:50 Quand il est terminé, c'est vrai que c'est une satisfaction.
02:53 On me demande toujours quel est le personnage que tu as préféré faire.
02:57 J'ai envie de dire, c'est toujours le dernier,
02:59 parce que j'ai investi un maximum d'attention, d'efforts, de stress.
03:04 Et que quand il est fini, quand il est réussi,
03:06 quand la personnalité s'est mis à côté et dit, voilà, je suis super content,
03:11 c'est une vraie satisfaction pour moi.
03:13 D'arriver à ce moment-là, c'est vraiment un moment de satisfaction.
03:17 C'est une vraie satisfaction pour moi d'arriver à les finir
03:20 et qu'elles soient contentes du résultat.
03:23 J'ai la chance, après que la tête soit moulée, de récupérer le modelage.
03:34 Donc ici, j'ai quelques modelages, je les garde parce que c'est des références pour moi.
03:38 C'est des gens que j'ai apprécié faire.
03:40 Là, vous avez Franck Dubosc, Benoît Poulvorde,
03:44 Antoine Dupont, un des derniers, Dwayne Johnson, Thomas Pesquet.
03:49 Et puis, au mur, j'aime bien maintenant avoir des masques des personnalités que j'ai faites.
03:55 Vous avez Edith Piaf ici, Brad Pitt, Stéphane Bern, Angelina Jolie, Nelson Mandela.
04:04 J'en suis aujourd'hui à plus de 60 personnages.
04:07 Et puis, je fais aussi des personnages de BD.
04:09 Vous avez Sophie la girafe ici, le petit prince, le petit Nicolas.
04:14 Je travaille aussi dans le personnage fictif de BD.
04:18 Mon parcours est un peu atypique.
04:25 J'ai travaillé dans l'industrie pendant 5 ans.
04:27 Et mon plaisir, c'était le soir et la nuit, faire de la sculpture.
04:31 Donc, j'ai décidé de reprendre des études de design.
04:34 Et puis, une fois que je suis sorti designer,
04:36 un jour, j'ai appris que le musée Grévin faisait passer des tests.
04:39 Et puis, il y en a eu des sculpteurs qui sont partis.
04:42 Et on m'a proposé si je voulais intégrer les équipes.
04:45 C'était Bruce Willis, mon premier personnage.
04:47 Donc, ça n'a pas été facile.
04:48 C'est vrai que c'est une grosse pression parce qu'à un moment donné,
04:51 il va y avoir une confrontation entre le vrai ou faux.
04:53 Il suffit d'être juste sur la totalité des choses
04:56 puis d'avoir un petit détail sur quelque chose
04:58 où les gens vont dire "ah bah non, c'est pas lui parce qu'il y a ça,
05:00 c'est pas lui parce qu'il y a ça".
05:01 L'hyperliste, c'est un mélange de plein de choses.
05:05 Pour que ça soit réussi, il faut que toutes ces choses soient justes.
05:09 Je lisse un peu par rapport à mes retouches de tout à l'heure.
05:13 Et puis après, je vais avoir toute la finition à faire.
05:16 Il faut être précis.
05:21 Il ne faut pas trop stresser.
05:23 Parce que c'est vrai que c'est du stress permanent.
05:26 Et puis surtout, il faut avoir une bonne vision 3D.
05:31 Et puis, je pense que la qualité, c'est mes mains.
05:35 Ouais, un peu de patience.
05:36 Non, c'est vrai, patience aussi.
05:38 Non, non, mais c'est vrai.
05:39 Mais ça, ça compte pas puisque quand on est passionné,
05:42 on peut y passer des heures sans problème.
05:44 [Musique]

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