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TVTranscription
00:00 *Musique*
00:18 On la découverte effrontée mais timide, sans doute un peu surchargée par l'amour d'un père très présent.
00:23 Elle s'est peu à peu révélée en actrice talentueuse et sensible,
00:26 demandée par les plus grands réalisateurs de film vendors à Lars von Trier en passant par Michel Gondry et Yvan Attal.
00:32 Rencontre avec une femme discrète qui sait rire, Charlotte Gainsbourg est en aparté.
00:37 Bonjour Charlotte Gainsbourg.
00:42 Bonjour.
00:43 Bienvenue en aparté.
00:44 Merci.
00:45 Ravie de vous accueillir dans cet espace qui est dédié à vous.
00:51 Vous allez bien Charlotte ?
00:54 Oui ça va et vous ?
00:55 Oui super merci.
00:57 Je vous en prie vous pouvez effectivement faire quelques pas.
01:01 C'est drôle.
01:04 Oui ? C'est déroutant ?
01:06 Non, c'est marrant quoi.
01:10 Voilà vous avez cet espace évidemment avec toutes ces choses qui parlent de vous, ces livres, ces disques et ces photos bien entendu.
01:20 C'est le bon truc mégalo.
01:23 La photo tiens, est-ce que cet espace, parce que je sais que vous êtes sensible à l'esthétique, à l'image, à la photographie,
01:30 vous préférez quoi ? Photographier plutôt des espaces comme celui-là, des lieux ou des visages vous ?
01:36 Des visages.
01:38 L'humain donc ?
01:39 Oui mais après j'ai fait beaucoup de photos, là en ce moment je fais beaucoup de photos de la rue de Verneuil comme elle va m'échapper.
01:47 Et du coup c'est que des objets.
01:50 Mais non sinon j'ai besoin de, c'est comme le dessin, j'ai besoin de visage ou de corps.
01:57 Vous aviez d'ailleurs une chambre noire je crois quand vous étiez ado, développée et tout ça ?
02:02 Oui, je sais pas, j'avais un petit cabanon dans le jardin de la maison de chez ma mère à Paris,
02:12 quand j'avais 15-16 ans et j'adorais, j'adorais la magie du développement.
02:19 Après le tirage j'étais pas très douée et j'avais pas persévéré.
02:25 Le dessin vous continuez ?
02:27 Alors c'est par période en fait, le piano et le dessin, c'est soit je deviens très obsessionnelle et j'en fais beaucoup,
02:36 ou j'arrête complètement. Et là le dessin, depuis que je suis partie de New York, j'y arrive pas.
02:42 Mais c'est vrai qu'avant je dessinais ma fille, ma plus petite, qui la nuit dans son sommeil.
02:50 Ah oui ?
02:51 Oui, j'ai toujours fait "Les enfants qui dorment".
02:53 J'avais commencé avec ma soeur Lou, quand elle avait 4 ans, je crois 4 ans,
03:01 parce que je faisais une école de dessin, donc j'étais vraiment à fond dans le dessin.
03:07 Et voilà, je l'avais dessiné à plusieurs reprises, et après "Les enfants dormis" c'était mon truc.
03:14 Ouais c'est marrant ça, vous en avez fait un recueil ?
03:17 Non, pas du tout.
03:18 Parce que pour le coup c'est très atypique, enfin singulier tout au moins.
03:21 J'en ai fait une chanson, j'en ai fait une chanson où je parle justement du fait de dessiner mes enfants la nuit.
03:31 Alors évidemment nous on a envie de vous parler à la fois de vos nuits mais aussi de vos jours.
03:37 Charlotte, vous en avez passé des nuits et des jours à New York d'ailleurs,
03:40 c'est à l'opposé de là où vous êtes là tout de suite, la baie Vitray bien sûr, et cette vue sur Manhattan.
03:46 Oui, moi c'était, je sais pas où on est là, mais j'étais que downtown.
03:56 Après bon, j'avais une école, l'école de ma fille qui était uptown, mais je vivais que downtown.
04:02 Donc j'imagine que c'est plutôt par... Non, je sais pas.
04:07 Je me demandais, à New York, vous vous êtes autorisée d'autres choses, d'autres goûts,
04:15 une autre façon de vivre, évidemment un peu plus anonyme j'imagine ?
04:19 Complètement anonyme.
04:22 Ah, complètement anonyme ?
04:23 Pardon, je vais faire un tour.
04:24 Je vous en prie, le micro peut-être est pas bien.
04:25 Non, non, pas du tout, je vais craquer mes poches.
04:27 Ah oui ?
04:28 Ouais, je comprends.
04:31 J'ai besoin de mettre mes mains dans mes poches.
04:33 D'ailleurs c'est un truc que je sais pas faire si je peux pas ranger mes mains.
04:40 Oui, je m'autorisais, déjà je m'autorisais à prendre des photos dans la rue, à regarder les gens.
04:49 Comme personne me regardait, moi je pouvais regarder les gens.
04:54 En fait j'ai réalisé que jusqu'à ce départ et jusqu'à cette vie à New York,
05:03 j'avais pas beaucoup pu regarder les gens.
05:09 Par défense, parce que c'était...
05:12 Quand on se sent observé,
05:19 moi j'ai eu tendance à me refermer sur moi-même et à beaucoup me regarder moi aussi,
05:25 à beaucoup comprendre que j'étais très complexée, mal à l'aise avec mon regard sur moi.
05:36 Et du coup on devient très, très... Enfin je suis devenue plutôt...
05:41 très...
05:46 nombriliste.
05:49 Et c'est très gênant, ça enlève beaucoup de générosité.
05:55 Du coup à New York je me sentais beaucoup plus généreuse,
05:59 beaucoup plus curieuse aussi.
06:03 Des gens, je parlais aux chauffeurs de taxi, j'avais pas peur du tout.
06:09 - Décomplexée aussi, cette image dont vous parliez ?
06:12 - Pas décomplexée, enfin oui, dans le sens où je m'en foutais.
06:17 Je m'en foutais de comment je sortais, habillée, pas habillée, maquillée ou pas.
06:22 J'étais très centrée sur mes enfants aussi et sur cet emploi du temps.
06:28 J'avais l'impression d'être en vacances en fait.
06:31 J'étais à New York en vacances à faire à manger...
06:35 Ça craque !
06:39 - C'est ça que tient !
06:40 - C'était une vraie découverte de plein de choses New York.
06:47 - Une parenthèse salutaire donc si je vous comprends bien.
06:51 C'est marrant que vous parliez de faire à manger parce qu'effectivement
06:54 j'ai cru comprendre que vous étiez un vrai cordon bleu.
06:56 En tout cas Yvan Attal nous a dit que vous cuisiniez magnifiquement.
07:01 Les spécialités russes entre autres ?
07:03 - Alors non, malheureusement j'aurais bien aimé transmettre ça à mes enfants.
07:07 Mais je n'ai pas pu rivaliser avec le côté séfarane d'Yvan.
07:12 Ce qui fait que mes enfants ont tout de suite préféré l'idée d'un couscous.
07:17 - Du kaila, de tous ces plats en solstance.
07:20 - Surtout la cuisine d'Yvette, la mère d'Yvan, c'était très compliqué de rivaliser avec.
07:27 Et surtout que ça venait pas de... c'était déjà quelque chose que je m'appropriais.
07:34 Ma grand-mère avait des plats russes que j'adorais mais j'ai pas su faire le borscht.
07:41 Pourtant j'ai les recettes mais le borscht, les pierrochkis...
07:45 - Alors vous cuisinez pas dans le film de Danny Boon, "La vie pour de vrai"
07:50 mais vous auriez pu aussi parce que dans ce film vous faites mille choses
07:53 et vous êtes dans mille dispositions qu'on adore.
07:56 Je vais raconter si vous voulez bien en quelques mots d'abord.
07:58 - Alors je peux boire un thé pour moi ?
08:00 - Je vous en prie, le comptoir est juste là, vous pouvez même vous installer sur la chaise haute.
08:05 - D'accord.
08:06 - Le thé, les macarons également et puis quelques orangettes.
08:09 - C'est gentil.
08:10 - On a fait sobre.
08:11 Je sais que vous êtes attachée à la cuisine saine, Charlotte.
08:14 - Oui parce que comme j'ai un comportement très boulimique,
08:21 je suis que dans le contrôle.
08:26 Donc je fais tout le temps attention
08:29 et pourtant j'aime manger d'autres choses que ça aussi.
08:36 - Donc là par exemple s'il y avait eu un fast-food, vous résistez ?
08:39 - Alors j'ai pas mangé de fast-food depuis très très longtemps,
08:42 c'est pas ça mon idée de n'importe quoi, de se faire plaisir.
08:49 - C'est plutôt les macaronis ?
08:51 - C'est plutôt les pâtes, c'est plutôt la bouffe italienne
08:55 et puis tout ce qui est tea time à l'anglaise, les scones.
09:02 - Ou le pudding d'ailleurs, je crois que c'était aussi une des bases des repas de Noël pendant votre enfance.
09:08 - Alors le Christmas pudding oui et surtout parce que le Christmas pudding,
09:12 si tu prends une cuillère à café de Christmas pudding et par contre tu te...
09:17 Enfin moi je mange énormément de brandy butter et c'est un mélange, je sais le faire maintenant,
09:25 c'est assez simple, c'est la même quantité de beurre que de sucre, bien mixé et avec du brandy.
09:33 - Voilà effectivement et ça tient au corps.
09:35 Alors dans la vie pour de vrai vous êtes bien sûr pas en cuisine
09:39 mais on voit sous mille facettes, très solaire et c'était hyper festif ce film
09:46 Danny Boon, qu'admira bien sûr qu'il vous entoule, il est en salle depuis hier.
09:50 Le générique, les premières minutes sont fascinantement irrésistibles selon moi.
09:54 Je pitche en quelques mots.
09:56 Alors à 50 ans, Trident Lagache alias Danny Boon, donc fait le grand saut,
10:00 il quitte en fait le club de vacances mexicain où il est né, où il a passé toute sa vie.
10:05 Il veut retrouver Violette, son grand amour d'enfance, 42 ans après,
10:10 il débarque à Paris en tongs pour ainsi dire, naïf comme tout.
10:14 Il sera hébergé chez Louis alias Cadmérade, un demi-frère dont il ignorait l'existence,
10:19 qu'il n'accueille pas franchement avec le sourire et justement pour s'en débarrasser,
10:23 eh bien Louis, ce fameux grand frère, supplie l'une de ses conquêtes, vous Roxane,
10:27 de tomber amoureuse ou en tout cas d'essayer de recréer cette histoire.
10:34 On regarde un extrait et on se reparle après.
10:37 C'est une grande nouvelle pour toi.
10:38 Alors, ce que j'ai retrouvé ?
10:39 Mon Trident.
10:48 Non.
10:49 Mon Stri... Ma...
10:50 Mon Trident, tiens.
10:52 Il y a Trident dedans mais ça fait si longtemps.
10:55 Trident.
10:57 Oh Trident ! Oui, pardon.
10:59 C'est l'émotion de le revoir.
11:01 Oh, Violette.
11:05 Bouge pas.
11:06 N'en jamais en oublie, le tout premier amour,
11:13 sublime premier amour, celui qui dure toujours.
11:18 Oh !
11:20 Oh, que c'est violette !
11:34 Et la vie pour de vrai, bien sûr avec votre trio infernal, j'allais dire,
11:39 mais en tout cas irrésistible, Charlotte.
11:41 Vous êtes irrésistible dans ce rôle, Roxane.
11:45 Roxane qui n'a pas froid aux yeux, ce personnage.
11:48 Je me demandais, vous vous êtes régalée, j'imagine.
11:51 Enfin, c'est ce qui transpire en tout cas.
11:53 Je me suis tellement amusée.
11:56 J'avais besoin d'un...
11:59 de comprendre à nouveau que les tournages pouvaient être
12:06 très légers, très joyeux.
12:09 Et sans se prendre au sérieux,
12:14 j'ai eu tendance à faire des rôles plus sérieux juste avant
12:19 que j'ai adoré faire, mais dans lesquels je...
12:24 J'étais très... Enfin, pas habitée, ça paraît un peu...
12:27 C'est un peu prétentieux et...
12:30 C'est pas ça, mais j'adore être très envahie par une histoire
12:35 et un personnage.
12:36 Là, c'était que dans la déconnade.
12:40 Et c'est vrai que même si je joue une femme
12:44 qui n'est pas forcément très heureuse au moment où on la rencontre,
12:49 c'est une femme seule qui fait justement des rencontres
12:53 sur cette application Fruits,
12:56 où c'est des coucheries d'un soir, quoi.
13:01 Et c'est ça qui me faisait rire, c'est qu'elle adore ça,
13:05 elle est plutôt branchée cul.
13:07 Et le côté un peu extrême là-dedans,
13:10 j'ai demandé à Dani si il pouvait forcer le trait
13:14 et il l'a fait très gentiment parce qu'apparemment,
13:18 il l'avait déjà fait, il l'avait enlevé,
13:20 pensant me choquer.
13:21 Et quand j'ai pu aller là-dedans,
13:24 c'est là où je me suis amusée.
13:26 Il faut que je puisse forcer le trait un petit peu,
13:31 sinon je me trouve un peu ennuyeuse.
13:35 Donc là, je pouvais vraiment m'amuser avec des situations drôles aussi.
13:40 - Et elles sont effectivement drôles, ces situations,
13:43 elles sont hyper joyeuses, elles sont très libres.
13:46 Cette rencontre avec Dani Boon Parlement, si vous voulez bien,
13:49 parce que bien sûr, il y a eu Yvan Attal qui a tourné avec Dani,
13:53 c'était "Huit rues de l'humanité",
13:54 je crois qu'il avait beaucoup apprécié évidemment ce tournage.
13:57 Est-ce que c'est ça qui a été le point de contact avec Dani Boon ?
14:01 - Oui, parce que complètement.
14:03 Il a tourné à deux occasions avec Dani dans ses films.
14:08 On a aussi fait un tournage, mais j'ai tendance à l'oublier,
14:11 on a tourné dans un film d'Yvan qui s'appelle "Ils sont partout"
14:16 et je me suis beaucoup amusée déjà.
14:19 C'était des petits sketches.
14:23 Donc ça, ça avait déjà été assez marrant.
14:28 Et après, c'est vrai qu'Yvan revenait tellement joyeux de ses expériences
14:35 et en ayant tenté des trucs, enfin...
14:40 Et puis bon, Dani, c'est devenu un ami, donc je l'ai croisé
14:46 et je me suis permise de lui faire signe
14:49 et de lui dire que j'adorerais travailler avec lui.
14:52 Et en fait, il m'a répondu...
14:54 Enfin d'abord, je pense que ça lui a fait plaisir.
14:56 Et puis après, il était en pleine écriture,
15:00 donc ça tombait vachement bien
15:02 parce qu'il n'avait pas pensé à moi au début.
15:04 Donc parfois, moi, je n'ai pas beaucoup fait ça de...
15:08 Ce truc d'appeler un metteur en scène
15:12 ou de dire à des gens que je les aime,
15:15 que j'ai envie de travailler avec eux.
15:17 Parce que souvent, je me suis sentie un peu...
15:21 D'abord, je ne veux pas mettre les gens mal à l'aise
15:23 si eux, ils n'ont pas envie de travailler avec moi.
15:26 Et après, je trouvais ça un peu pute de...
15:31 Voilà, de... Pas de mendier, mais de...
15:35 Je ne sais pas. Je ne sais pas.
15:37 J'étais hyper gênée.
15:38 Et aujourd'hui, ce n'est pas que je le fasse beaucoup
15:40 parce que je crois que je l'ai fait quatre fois dans ma vie,
15:42 mais avec Arnaud Desplechens aussi.
15:46 Je l'ai fait parce qu'on a eu des rendez-vous ratés.
15:48 J'ai refusé des trucs.
15:50 Il ne m'a pas pris pour autre chose.
15:52 Et donc, je me suis rappelée à son souvenir
15:55 et ça nous a permis de retravailler ensemble.
15:58 Donc je trouve ça assez...
15:59 Quand c'est spontané et quand c'est vrai,
16:03 je trouve ça bien.
16:05 - C'est la preuve, ça marche.
16:07 Et ça marche tellement que je crois que vous êtes repartie
16:09 sur une autre comédie, Charlotte.
16:11 "Noul et le roi" de Florent Bernard.
16:13 Vous serez en couple avec José Garcia.
16:15 C'est une famille en crise, je crois, en quelques mots.
16:18 C'est encore une comédie, donc.
16:21 - C'est encore... Mais alors,
16:23 c'est là où je trouve que j'ai eu de la chance
16:25 parce que j'ai enchaîné trois tons de comédies
16:28 très différents.
16:30 Et c'est en ça que je...
16:35 Je m'ennuie jamais, en fait.
16:37 C'est que je rentre dans des univers...
16:39 Là, c'était l'univers de Dani à fond.
16:43 Une équipe... En plus, à chaque fois,
16:45 je trouve que les équipes ressemblent
16:47 au metteur en scène.
16:49 Ils ont la facture du metteur en scène, enfin...
16:53 Et l'état d'esprit.
16:55 Et ils sont... Bon, après, c'est la chance
16:58 d'avoir des tournages à la française
17:00 où je trouve que l'équipe est hyper impliquée.
17:04 C'est... Justement, ils sont très...
17:07 Très fidèles au metteur en scène.
17:10 Et du coup, après, presque pendant le film de Dani,
17:13 je pense qu'au milieu, je faisais...
17:18 Non, j'ai eu une incursion dans le film de Dani
17:20 et j'avais déjà commencé la série de Nicolas Bedos.
17:23 Où là, c'est un autre ton très acéré, très méchant,
17:29 qui me faisait beaucoup rire.
17:32 Donc une écriture vraiment à part.
17:34 Et là, l'écriture de Florent Bernard,
17:38 c'est un univers encore complètement différent.
17:42 D'abord, il est jeune.
17:44 Désolée pour les autres, mais c'est vrai.
17:47 Il est très jeune.
17:49 Donc c'est très rafraîchissant.
17:52 C'est une patte dans le dialogue
17:56 qui est complètement nouvelle pour moi.
18:00 Beaucoup de vannes, mais...
18:02 - Ça fuse, donc. - Ouais.
18:04 Et encore une fois, c'est un autre personnage
18:07 et juste un autre ton de comédie.
18:10 Donc voilà, c'est des univers différents.
18:13 - On a hâte, évidemment, de voir ça
18:15 et vous reviendrez nous voir pour nous en parler.
18:17 Vous étiez près du fauteuil gris,
18:18 donc vous avez tourné autour, Charlotte.
18:20 Vous l'avez repéré, en tout cas.
18:22 Est-ce que vous voulez bien le tester maintenant ?
18:24 - Celui-là ? - Oui, s'il vous plaît.
18:26 - Je l'ai, je l'ai. - Ah bah voilà.
18:28 Vous avez donc une attirance.
18:30 La télécommande est à droite.
18:33 - J'aime pas faire ça. - Vous n'êtes pas obligée.
18:36 - Oh si, si.
18:38 - Vous avez quelques boutons,
18:40 mais le central fonctionne bien.
18:42 Et une première image...
18:44 - C'est bidon, ça.
18:46 - Il ne faut pas tout dire.
18:48 - Ah bah vous l'avez ouverte.
18:50 Je crois que c'est la première fois qu'un invité ouvre pour vérifier.
18:53 - Mais parce que j'aime bien les...
18:55 J'aime bien les objets.
18:57 - Demain, au concert, tu imagines qu'un miracle va arriver,
18:59 que ta Clara, elle va te dire "mais bien sûr, ma fille Charlotte,
19:01 mais bien sûr que je t'amène avec moi".
19:02 - Je regarde pas mes films, hein, mais bon.
19:04 - Tout le monde se moque de toi.
19:05 Et toi, tu veux, tu veux, tu veux,
19:06 et tu pries même le bon Dieu pour ça.
19:08 - Je prie pas le bon Dieu, ça me ferait mal.
19:10 De toute façon, je suis pas croyante.
19:11 - J'ai fait un pari
19:13 avec la première assistante, Valérie Hautemain-Gérard,
19:17 que j'allais réussir à pleurer.
19:19 Enfin, qu'est-ce qu'elle me disait ?
19:23 Que j'étais pas assez concentrée ou je sais pas.
19:25 Et je lui ai dit "tu verras, je vais réussir à pleurer".
19:28 - Tu me tueras.
19:29 - Tu me tueras comment ?
19:30 - Je me tirerai une balle.
19:31 - Et j'étais hyper fière d'avoir réussi à switcher dans l'émotion rapidement.
19:37 - Eh oui, d'autant que vous êtes très jeune,
19:40 vous avez 14 ans à peine.
19:42 - Alors, je peux vous dire un truc ?
19:44 - Oui, je veux bien.
19:45 - C'est mon premier jour où j'ai mes machins.
19:47 - Ah oui ?
19:48 - Je viens d'avoir... Non, j'ai même pas 14 ans.
19:51 Ah si, j'avais eu 14 ans, donc j'étais plutôt vieille en retard.
19:56 Et je le dis, c'est très impudique,
20:01 mais en même temps, je trouve ça...
20:03 C'est pour comprendre.
20:05 Bon, voilà, c'était un moment très intime.
20:08 - Oui, mais ça dit aussi beaucoup, bien sûr,
20:10 de ce que génère à la fois cet âge-là,
20:14 cet âge projeté dans un univers de cinéma
20:16 où vous commencez à y goûter,
20:18 mais vous êtes bien sûr très novice.
20:21 C'est défronté, bien sûr, de Claude Miller.
20:23 Et alors, pardon, mais je voudrais quand même...
20:25 Charlotte, vous êtes enfoncée dans le fauteuil.
20:27 - Ah, je suis...
20:29 - Parce que vous m'avez dit, en tout début de visionnage,
20:33 "Je peux pas me voir."
20:34 Donc vous vous êtes un peu recroquevillée dans le fauteuil ou pas ?
20:37 - Je vois pas la connexion.
20:42 Me recroqueviller, pourquoi ?
20:44 - Parce que vous vouliez pas vous voir ou pas ?
20:46 - Ah, ça, ça me fait rire,
20:49 parce qu'en plus, je l'ai montré à mes filles.
20:51 Pas à mon fils, mais à mes filles.
20:53 Et elles se sont foutues de ma gueule.
20:56 - Ah bon ?
20:57 - Non, mais elles étaient très mignonnes, hein, mais...
21:00 Mais je...
21:02 - Mais vous, c'est déplaisant de vous voir ?
21:04 - Non, alors ça, c'est des souvenirs...
21:07 Enfin, je trouve pas que je joue très bien,
21:09 mais c'est des souvenirs de famille,
21:13 et puis de voir Bernadette Lafon que j'aimais tellement.
21:17 Non, c'est mes plus beaux souvenirs de cinéma.
21:20 J'ai pas pu égaler ça, en fait.
21:23 - En tout cas, il y a ce film "Les Frontées",
21:25 et puis c'est pas encore acquis, non, dans votre esprit,
21:29 que ce sera votre trajectoire,
21:31 parce que vous refaites des allers-retours dans le canton de Vaud,
21:34 là où vous êtes en pension, c'est votre volonté, d'ailleurs.
21:37 - Avant qu'ils me proposent ce film,
21:39 je m'étais, en fait, à préparer les musiques.
21:43 Je suis partie...
21:45 - J'ai les chou-raquis avec Christophe Lambert et Richard Anconina, ouais.
21:49 - Oui, je suis partie vivre en pension, en Suisse, c'était mon choix.
21:55 Et du coup, Claude Miller m'a envoyé le scénario là-bas.
22:00 Il est venu me rencontrer.
22:03 C'était une vraie joie de recevoir cette proposition, en fait.
22:10 Parce que sur "Paroles et Musiques", j'ai passé un casting.
22:14 Et du coup, là, on me proposait un rôle, c'était le rôle principal.
22:23 Donc j'étais vachement...
22:26 Je pense pas que j'étais touchée à l'époque,
22:28 mais j'ai été très excitée par ce projet.
22:32 Mais j'avais pas décidé d'en faire un métier,
22:36 parce qu'on m'avait tellement mis en garde devant les enfants qui étaient acteurs
22:41 et qui, après, ça passait pas le cap de l'âge adulte.
22:48 Du coup, j'étais hyper méfiante.
22:51 J'avais très peur que ça s'arrête.
22:54 Ce qui fait que j'ai fait une école de dessin après mon bac
22:58 pour retarder le moment où j'allais accepter d'être...
23:02 Enfin, accepter, avouer que c'était ça que je voulais faire.
23:05 - D'autant que ce premier rôle, il est couronné par un César.
23:08 Donc effectivement, c'est d'emblée quelque chose de très puissant
23:12 en termes d'émotion, en termes de chamboulement aussi, j'imagine, de vie.
23:16 L'ado, le jeune ado que vous êtes, n'a pas forcément les codes.
23:21 Vos parents, ils vous accompagnent comment ?
23:23 - Mes parents étaient... - Avec quelle parole ?
23:25 - Très présents, en fait.
23:28 Très présents, surtout quand je faisais la promo,
23:32 parce que je détestais faire de la promo.
23:34 Enfin, j'ai compris ça en commençant.
23:37 Mais j'étais tellement timide, mais c'était vraiment maladif.
23:42 Du coup, ils m'ont beaucoup protégée en me disant
23:46 que je faisais ce que je voulais, ce que je pouvais.
23:50 Et après, vraiment, eux aussi m'ont mis en garde sur...
23:53 Surtout de ne pas avoir la grosse tête.
23:56 Tout ça, c'était très important.
23:58 Et mon père, avant d'aller au César,
24:03 il m'avait... En fait, il avait loué une Rolls, je crois.
24:09 Non, pas une Rolls.
24:11 Une... Comment on appelle ça, les trucs américains ?
24:16 Une limousine, une limousine.
24:18 Et donc, j'avais tellement honte d'arriver en limousine.
24:22 Mais c'était sa manière.
24:24 Aujourd'hui, je trouve ça tellement touchant,
24:27 et c'est un souvenir incroyable.
24:29 Mais dans la voiture, il m'avait dit
24:31 "Surtout, tu pleures pas si tu l'as pas."
24:34 Donc j'imaginais qu'il allait se dire
24:37 qu'on allait annoncer un autre nom
24:39 et que j'allais m'effondrer en larmes,
24:41 alors qu'effectivement, il faut sourire
24:43 et faire comme si on est ravi pour la personne qui l'a reçu.
24:47 Et moi, j'ai pleuré en le recevant.
24:50 - Et pour cause.
24:52 Une autre scène où on va vous voir très émue.
24:55 On avait, tout à l'heure, encore en regardant
24:57 les extraits en répétition, pour vous dire,
24:59 tous des frissons. Je vous laisse appuyer sur le bouton ?
25:02 - Ah oui.
25:04 Je suis très honorée d'avoir gagné.
25:07 - Ah oui. - Très, très heureuse.
25:09 Je veux partager ce prix avec mon metteur en scène,
25:12 Lars von Trier,
25:14 qui m'a permis de vivre, je crois,
25:17 l'expérience la plus intense,
25:20 la plus douloureuse
25:22 et la plus excitante jusqu'à présent.
25:25 Je veux remercier Yvan
25:29 et mes enfants, Ben et Alice,
25:33 qui sont ma respiration.
25:40 Je veux aussi...
25:44 embrasser ma mère,
25:46 qui a été ma confidente durant ce tournage.
25:49 Et pour finir,
25:51 je pense à mon père.
25:53 J'espère qu'il aurait été fier de moi.
25:55 Fier et très choqué, j'espère.
25:58 Merci beaucoup.
26:00 - Il est infiniment touchant pour vous, ce moment,
26:03 mais pour nous aussi,
26:05 quand on regarde ça.
26:07 C'est bien sûr le Festival de Cannes en 2009
26:09 et ce prix d'interprétation pour votre rôle
26:11 dans le film "Antichrist" de Lars von Trier.
26:13 On se parle du film, d'abord,
26:16 si vous voulez bien, Charlotte.
26:18 Le film est extrêmement puissant,
26:20 bien sûr, avec des scènes douloureuses,
26:22 interdites aux moins de 16 ans à sa sortie.
26:24 - Moi, je l'ai vu
26:26 une fois avant le Festival,
26:32 et puis aussi parce que je voulais
26:34 qu'Yvan le voit,
26:36 pour savoir s'il voulait bien m'entendre.
26:40 S'il voulait bien m'accompagner à Cannes après ça.
26:43 Et je l'ai vu au moment du Festival,
26:45 dans la salle.
26:47 Donc je n'ai pas vu le film de manière très détendue,
26:50 ni la première fois, ni la deuxième.
26:52 - Est-ce que vous vous souvenez
26:53 pourquoi vous avez accepté ce rôle,
26:55 bien sûr, Lars von Trier,
26:56 mais de nombreuses actrices avaient renoncé.
26:58 Vous, vous avez dit oui.
27:00 - J'avais très peur qu'ils ne me prennent pas, en fait,
27:04 parce que j'ai lu ce scénario,
27:06 on était en vacances dans le Sud.
27:08 Et il me semble que j'avais quand même un petit creux de...
27:12 Je ne sais pas ce que je venais de faire,
27:14 mais je n'étais pas très heureuse.
27:17 Ah oui, j'avais eu un accident à la tête aussi.
27:19 Un accident hyper grave,
27:21 où j'avais failli y passer.
27:24 J'avais 300 ml de sang dans la tête,
27:27 qui c'était après un accident de skinotic.
27:29 Donc...
27:31 Donc j'allais pas bien du tout, en fait.
27:35 J'allais pas bien du tout.
27:37 Et je reçois ce scénario
27:40 qui m'avait un peu foutu les jetons,
27:42 ces histoires de sorcières et tout.
27:45 Et il fallait partir du Sud,
27:49 où je me trouvais, vers Uzès,
27:51 et de filer à Copenhague,
27:53 rencontrer Lars von Trier et...
27:56 Et voir.
27:57 Et du coup, j'y étais allée avec mon T-shirt fétiche.
28:01 Évidemment, dans l'espoir d'avoir le rôle,
28:06 mais j'avais rencontré quelqu'un
28:09 de tellement maladif,
28:12 tellement compliqué.
28:16 Et moi, en réaction à ça,
28:19 j'avais montré un visage très serein,
28:23 très... Pas du tout anxieux comme lui.
28:27 Il m'avait dit, "Est-ce que t'as déjà eu des crises d'angoisse ?"
28:30 J'avais dit, "Non, pas du tout."
28:32 "Est-ce que t'as déjà fait une dépression ?"
28:35 "Non." Alors que c'était pas vrai,
28:37 parce que j'en avais fait une, mais...
28:40 Bref, j'avais montré un visage plutôt...
28:44 apaisé et pas du tout...
28:47 Qui allait pas du tout avec le personnage.
28:49 Du coup, en partant, j'avais appelé ma mère en disant,
28:52 "Non, malheureusement, je crois que ça le fera pas."
28:55 Et il m'a rappelé le lendemain,
28:58 ou le surlendemain, en me disant,
29:00 "Je voudrais que ce soit toi."
29:02 Mais du coup, j'étais ravie,
29:05 mais je sais pas pourquoi il m'a choisi.
29:07 Je sais pas ce qu'il savait de moi,
29:09 parce qu'après, en plus, le personnage était très anonyme.
29:12 Elle s'appelait She,
29:14 lui s'appelait...
29:16 Le personnage de William Defoe s'appelait He.
29:19 Donc j'avais l'impression...
29:21 C'était un film danois, donc...
29:23 J'avais l'impression qu'il savait rien de moi,
29:26 qu'il avait vu aucun film.
29:28 En fait, je pense qu'il connaissait bien mes parents,
29:31 enfin, qui étaient mes parents,
29:34 mais moi, jusqu'à aujourd'hui, je sais pas trop.
29:37 Et du coup, j'étais juste...
29:40 très, très heureuse d'avoir été prise,
29:43 mais après, assez en panique de...
29:46 de pas y arriver, ou...
29:49 Du coup, c'était un tournage très compliqué,
29:52 parce que... très déstabilisant, en fait,
29:55 parce que sa méthode, sur ce film, en tout cas,
29:59 c'était de me pousser dans tous les...
30:02 -Oui, dans tous les retranchements,
30:04 il y a eu beaucoup d'hystérie.
30:06 -Oui, mais c'était de faire la même scène hystérique
30:09 et puis cette même scène calme, en rigolant, en pleurant.
30:13 Ce qui fait qu'après les premiers jours,
30:16 j'étais allée le voir en lui disant
30:18 "Mais je sais pas, je comprends rien à ce qu'on fait."
30:21 Parce qu'il me parlait pendant la prise,
30:24 vu que c'était du numérique, les prises, ça coupait jamais.
30:28 Donc il me guidait pendant la prise
30:31 en me disant "Recommence, t'es pas...
30:34 J'y crois pas, t'es pas assez sincère."
30:37 Et du coup, c'était...
30:39 Mais c'était un travail tellement excitant
30:42 et puis de pouvoir se permettre d'être totalement hystérique,
30:46 d'aller trop loin,
30:48 c'était tellement tout et n'importe quoi.
30:51 Et j'avais commencé la scène, bon, un peu pudique,
30:56 comme je pensais le faire.
30:59 Et il m'avait dit "Mais non, pas du tout, va plus vite."
31:03 Et puis, enfin, du coup, je l'avais fait.
31:06 Mais c'était comme oser.
31:08 Il fallait tout le temps oser.
31:10 Et j'envoyais des textos à ma mère pendant tout le tournage,
31:15 mais pour la faire rigoler,
31:17 parce que c'était la seule personne avec laquelle
31:20 je m'étais dit "Mais elle aussi est allée très loin
31:24 dans l'impudeur sur Je t'aime moins non plus,
31:27 dans des photos, dans..."
31:29 Voilà, elle a fait tout ça.
31:31 Il fallait que je me fasse une cuisine
31:33 pour que je me cache quand même les parties
31:35 que je voulais pas qu'on voit.
31:37 Donc j'étais en...
31:39 J'avais une complicité avec la maquilleuse qui m'aidait.
31:43 Voilà, c'était un tournage très particulier.
31:46 -Et comment on ressort de tout ça, alors ?
31:48 Renforcée ?
31:49 -Eh bien, je me demande si...
31:52 Parce que j'étais en train de faire l'album
31:56 que j'avais commencé avec Beck.
31:59 Il me semble que j'avais commencé avant.
32:02 La seule angoisse que j'avais eue après cet accident,
32:06 c'est qu'il y a une scène où Willem Desfaux me tue,
32:11 m'étrangle, et il voulait que ce soit...
32:15 Qu'on ne coupe pas.
32:17 Du coup, il fallait que j'aille au maximum
32:20 de ce que je pouvais supporter,
32:22 de m'arrêter de respirer.
32:25 On coupait, on me mettait des lentilles,
32:31 des lentilles avec du sang injecté dans les yeux.
32:37 J'allais au maximum de ma respiration,
32:40 on coupait, et là, il y avait un effet spécial
32:44 où ma carotide se cassait.
32:47 Mais du coup, c'était vraiment filmé
32:50 avec l'idée de pas avoir peur,
32:54 mais d'aller un peu dans les limites.
32:58 Mais moi, j'adore ça.
33:01 Je fais pas de sport extrême,
33:04 mais j'ai ce tempérament, je crois,
33:07 de me mettre en danger.
33:09 J'aime beaucoup ça.
33:11 Et du coup, là, j'avais eu peur
33:13 que ma cervelle explose à nouveau,
33:15 parce que quand même, ça venait juste.
33:17 J'avais encore un trou.
33:19 C'est comme un oeuf à la coque, en fait.
33:21 J'ai un petit trou.
33:23 Et à l'époque, il était encore bien
33:25 comme la fontanelle des enfants.
33:27 -On va évidemment regarder un autre extrait.
33:30 Alors, il va falloir que vous vous déplaciez
33:32 vers la télécommande, Charlotte.
33:34 -D'accord.
33:35 -Vous êtes attirée par la cuisine.
33:37 Juste pour enclencher, mais vous pouvez continuer de...
33:40 -Oui, j'aime bien marcher.
33:42 -Ça y est, maman, ça va, c'est bon.
33:44 Tu rigoles ?
33:45 -Pour la 1e fois, Raphaël, qui t'a fait ça ?
33:47 -T'étais avec Marie-Élise.
33:49 -Mais qu'est-ce que ça change ?
33:51 Et puis arrête avec ça, putain, ça pique.
33:53 -Tu vas nulle part dans cet état, Raph !
33:55 Tu vas nous dire ce qui s'est passé !
33:57 T'as appelé la police ? -Je fais une balance !
33:59 -Qu'est-ce que vous m'énervez à jouer les cailloux, putain !
34:02 Je fais pas une balance ! -Qu'est-ce que tu fais ?
34:04 -Bah j'appelle la police.
34:06 Et donc quoi ?
34:09 Comme d'habitude, tu veux rien faire ?
34:11 -Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
34:13 -Tibi peut pas rester avec cette fille !
34:15 -Tu connais ton fils, il aime les culs.
34:17 Et Marie-Élise a un cul qu'on quitte pas.
34:19 -Elle te fait bander ? -Cécile, s'il te plaît.
34:22 Ça fait des jours que tu m'adresses pas à la parole.
34:24 Et la 1re chose que tu me dis, si elle te fait bander,
34:26 sois pas obscène. -Moi, je suis obscène ?
34:28 Ton fils rentre en sang et tu justifies ça par un cul ?
34:31 Mais c'est ta nonchalance qui est obscène !
34:33 -Et on est en 2018, mon chien stupide d'Yvan Attal.
34:37 5e fois que vous tournez sous sa direction.
34:40 Ce film, Charlotte...
34:42 Il raconte des choses de vous ?
34:44 Qu'est-ce qu'il y a de différent ?
34:46 Qu'est-ce qu'il y a de singulier dans ce film-là
34:49 par rapport aux autres avec Yvan ?
34:51 -Moi, j'adore le personnage d'Yvan, en fait.
34:54 Je suis folle de lui, de ce qu'il a fait du...
34:58 Ce qu'il a fait de ce rôle.
35:00 Il était vraiment habité.
35:03 Et je trouve que ça lui va très bien,
35:06 le côté grincheux...
35:11 Voilà, très...
35:13 Il est pas du tout méchant dans la vie,
35:15 mais ce côté très, très dur avec ses enfants...
35:20 Je lui trouvais beaucoup de charme,
35:25 dans la vie, évidemment,
35:27 mais dans ce rôle-là, dans ce personnage.
35:30 Ça lui allait vachement bien.
35:32 Et ce film, ça a été...
35:34 A chaque fois, je me dis,
35:36 mais quand même, on va réussir à faire un film
35:39 où on est tous les deux détendus...
35:42 Mais c'est tout le temps de ma faute.
35:44 Faut pas lui dire, mais c'est tout le temps de ma faute
35:47 parce que je suis très, très, très...
35:50 très angoissée quand je tourne avec lui.
35:52 Très angoissée à l'idée de pas réussir à le séduire,
35:57 pas réussir à le convaincre.
35:59 Et du coup, et surtout quand c'est le ton de la comédie,
36:04 parce que c'était un peu le ton de la comédie,
36:07 je me suis un peu coincée.
36:09 Donc j'espère que j'ai fait au mieux,
36:12 mais je pense que j'aurais pu mieux faire
36:16 si j'avais été plus...
36:19 plus à l'aise, plus...
36:22 Voilà.
36:24 En me...
36:26 C'est compliqué parce que je sais qu'il voit tout.
36:32 Donc il...
36:34 Il est... Il a toujours raison.
36:37 Ce qui rend...
36:39 Puis comme c'est son plateau, c'est compliqué.
36:42 Ça devient un rapport de force.
36:44 Ça devrait pas du tout l'être.
36:46 Et c'est pas du tout lui qui l'impose,
36:48 mais je le prends comme ça.
36:50 Ce qui fait qu'il y a plus l'équilibre de la maison.
36:53 On le retrouve plus.
36:55 Et j'ai du mal à... Voilà, j'ai du mal à l'accepter.
36:58 Et comme j'ai envie qu'il me trouve belle,
37:01 qu'il me trouve géniale,
37:03 ben ça... Voilà.
37:05 - Vous mettez une pression supplémentaire.
37:07 - J'ai énormément de pression et j'arrive pas à bien la gérer.
37:10 - Quand vous rentrez à la maison,
37:12 que le tournage est fini, quand vous sortez de plateau,
37:15 vous en parlez encore, quand c'est comme ça ?
37:17 - Oui.
37:19 Oui, oui.
37:21 Mais je pense que quand on est metteur en scène,
37:24 je vois la somme de travail que ça représente
37:27 et on est obnubilé par...
37:30 par un projet, par un tournage.
37:32 Donc on parle que de ça, oui.
37:34 - Dans "Mon cher stupide", il y a aussi votre fils, Ben, Charlotte.
37:38 Comment vous l'avez accompagnée ?
37:40 D'abord, comment vous avez repéré, j'allais dire, son talent, son potentiel ?
37:43 Et comment vous l'avez accompagnée sur ce tournage ou d'autres ?
37:47 - Je suis très fière parce que...
37:49 Non, Yvan l'a fait tourner en premier dans...
37:52 dans "Ils se marièrent".
37:55 Il avait 6 ans.
37:58 Et il était hyper mignon.
38:01 Mais c'était...
38:04 Il était complètement innocent.
38:08 Et il a...
38:10 Je sais pas s'il a eu l'occasion de prendre du plaisir.
38:13 Je suis pas sûre. A 6 ans, il...
38:16 Enfin, voilà, je pense que c'était sans doute une belle expérience,
38:21 mais pas une qui donne envie de continuer à faire ça.
38:25 Alors que sur "Mon chien stupide",
38:28 je pense qu'il a vraiment eu un goût à ça,
38:31 mais aussi un goût à...
38:34 Je trouve que, comme à mes débuts, en tout cas, ça m'a rappelé ça,
38:40 le plaisir d'être au sein d'une équipe.
38:43 Le copinage avec l'équipe, les restos le soir.
38:48 Voilà, c'était un...
38:50 Je crois que ça, ça a été un plaisir.
38:53 Mais moi, je l'ai fait tourner, en tant qu'adulte,
38:56 je l'ai fait tourner dans mes clips avant.
38:59 Et il est très beau dans mon clip.
39:01 - Et il a lâché la toque, complètement, selon vous ?
39:04 - Non, je pense pas.
39:06 Je pense qu'il a une vraie attirance...
39:09 Enfin, il veut pas lâcher la cuisine.
39:12 Mais c'est pas la cuisine pour...
39:16 Faire un manger le soir. Enfin, c'est pas ça.
39:19 C'est vraiment un truc de...
39:22 Très obsessionnel, aussi.
39:24 Très méticuleux, très...
39:27 Voilà. Et puis aussi, le côté...
39:30 C'est l'armée, quoi.
39:32 C'est ça qui, je pense, lui plaît encore.
39:35 - Alors, une autre image.
39:37 On va la lancer d'ici, comme ça, vous aurez pas besoin de retourner...
39:41 Bon, alors, allez-y.
39:47 Alors, c'est vous qui appuyez sur le bouton, si vous voulez bien.
39:50 - Ça vaut le coup de l'ouvrir ?
39:54 - Oh, comment, oui !
39:56 Mais c'est un bijou !
39:58 Bien sûr, c'est un bijou !
40:00 C'est étrange pour moi,
40:02 parce que ça me semble vraiment une autre vie.
40:05 Mais vraiment tellement une autre vie.
40:08 Mais ça n'a rien perdu de sa charme,
40:10 de sa beauté ou de son originalité.
40:13 C'est le bel et le beau dormant, quand même, ici.
40:16 - Oui, oui. - Vraiment.
40:18 - Oui, oui, j'ai toujours eu l'impression qu'il pouvait rentrer.
40:23 - Un moment fort, évidemment, et des images magnifiques.
40:28 "Jane" par Charlotte, 2021, votre premier film en tant que réalisatrice.
40:32 Et là, précisément, vous vous pénétrez avec votre maman
40:35 dans la maison de votre père, Ruud Verneuil, à Paris.
40:38 - Oui.
40:40 - C'est évidemment un moment important de votre vie, là,
40:43 ce qui va se passer en septembre prochain.
40:46 Ouvrir ce lieu, transformer ce lieu en musée.
40:49 La rue de Verneuil, vous y êtes enfermée beaucoup, je crois.
40:52 Ça a été votre rivage, un peu ?
40:54 - Oui, parce que...
40:56 J'avais 19 ans quand il est mort.
40:59 J'ai rencontré Yvan un mois plus tard, et on habitait ensemble.
41:02 Donc notre vie a commencé,
41:04 une nouvelle vie pour moi a commencé.
41:07 Mais j'ai tout de suite voulu racheter la rue de Verneuil,
41:11 racheter les meubles, pour que ça bouge pas.
41:15 Mais c'était plus...
41:17 Évidemment, je voulais faire un musée,
41:20 parce que je me suis dit que c'est ce que mon père aurait voulu.
41:23 Mais c'était, je pense, aussi plus égoïstement,
41:27 juste pour faire comme s'il était encore là.
41:31 Du coup, j'y m'y enfermais,
41:35 plus pour me faire du mal, mais...
41:38 Enfin, c'était la... De toute façon, j'avais pas trop...
41:42 Enfin, si, j'avais le choix de pas y aller, mais...
41:45 Je pouvais pas aller au cimetière,
41:48 parce qu'il y avait du monde, c'était compliqué.
41:52 En fait, le deuil de mon père,
41:57 j'ai jamais pu le faire, parce que j'ai pas pu, moi,
42:01 mais aussi parce que j'étais tout le temps en réaction
42:05 à ce que les gens me...
42:09 Ce qu'ils partageaient avec moi.
42:12 Ils avaient envie de me parler de mon père, qui venait de mourir.
42:16 Ils avaient envie de me montrer des trucs.
42:19 Je l'entendais à la radio,
42:21 je passais devant la rue de Verneuil.
42:25 Il était... C'était impossible de...
42:29 De se protéger, en fait.
42:31 Ce qui fait que...
42:33 Bon, donc...
42:35 Donc, j'ai pas à gérer.
42:37 J'ai pas à gérer cette disparition, le manque.
42:41 Ca m'a anéantie, mais pendant tellement de temps.
42:46 Je pense, jusqu'à la naissance de mon fils,
42:49 j'étais dans quelque chose de très morbide.
42:52 Mais bon, c'était comme ça.
42:55 -On réagit comme on peut, oui. -Oui.
42:57 Et c'est vrai que la rue de Verneuil,
43:00 je m'enfermais dedans et j'avais encore l'odeur.
43:04 Il y avait la marque sur son canapé,
43:08 comme s'il y avait la forme de son corps encore assis dessus.
43:14 Et il venait de mourir dans sa maison, donc sa chambre.
43:21 Je le voyais encore allongé,
43:23 comme j'ai pu le voir quand il est mort.
43:26 C'est vrai que j'ai eu un rapport quand même très bizarre.
43:30 Enfin, très bizarre, très particulier, je pense.
43:34 Mais voilà, une fois que je suis partie à New York,
43:40 j'avais essayé, évidemment, à plusieurs reprises,
43:43 de faire un musée, mais une fois arrivée à New York,
43:46 je me suis dit, bon, soit je fais un musée,
43:49 soit je vends. Je vends, je casse.
43:53 Mais j'arrête avec ce mausolée.
43:59 Et du coup, je pense que ça m'a donné la force.
44:04 En fait, New York m'a donné la force à la fois
44:06 de faire ce documentaire sur ma mère
44:09 et de persévérer, de le finir,
44:12 et d'ouvrir la rue de Verneuil.
44:14 Et après, il se trouve que j'ai quitté New York,
44:17 je suis revenue à Paris,
44:19 et j'avais à la fois le documentaire sur ma mère à finir
44:22 et la rue de Verneuil, qui était à deux rues,
44:25 enfin, qui est à deux rues de chez moi.
44:27 Donc, côté psychanalyse, c'était pas facile.
44:33 - Ça fait beaucoup.
44:34 - Je m'étais pas rendue les choses faciles.
44:36 Mais voilà, je suis tellement, tellement heureuse que ça...
44:39 Je suis heureuse et je suis très paniquée,
44:42 mais je pense que les projets les plus excitants
44:47 et les plus forts, c'est un mélange de trouilles,
44:51 d'excitation, de bonheur,
44:54 quand je vois des gens y entrer.
44:58 Parce que moi, j'ai peur encore.
44:59 J'ai peur que les gens soient déçus,
45:01 j'ai peur de ne pas offrir assez.
45:04 Ce sera un petit parcours, quand même.
45:06 La rue, la maison est minuscule,
45:08 donc c'est par petits groupes,
45:10 mais j'espère que j'offre une expérience très intime
45:17 à un public qui, malheureusement,
45:21 ça va devoir s'étaler dans le temps.
45:23 Parce que là, j'ai eu la chance de comprendre
45:26 que c'était complet jusqu'à fin décembre.
45:29 C'est les premières places qu'on a mises en vente.
45:33 Après, bien sûr, ça va continuer.
45:35 Et bon, j'espère que dans le temps,
45:37 ce sera un succès, en fait.
45:40 J'ai pas pensé à...
45:43 Enfin, maintenant, j'ai l'angoisse de...
45:46 Il faut qu'on soit prêt, déjà.
45:48 Et puis, il faut que les retours soient bons,
45:52 que ce qu'on offre en face,
45:54 le petit musée, le petit café, la boutique,
45:59 tout ça, ce soit à la hauteur de mon père.
46:02 Parce que c'est ça, l'enjeu.
46:05 C'est que jusqu'à présent, c'était la rue de Verneuil
46:08 que je gardais secret et tout,
46:10 mais j'avais pas de compte à rendre.
46:12 Là, j'ai quand même un compte à rendre à mon père
46:15 pour que ce soit...
46:17 J'ai toujours l'impression qu'il y a un truc...
46:20 - C'est le cadavre.
46:22 En tout cas, évidemment, les fans,
46:25 et pas seulement, attendent septembre prochain
46:28 et l'ouverture de ce lieu.
46:31 Et votre sincérité, en tout cas, nous dit
46:33 que, bien sûr, on retrouvera
46:35 et ils retrouveront tout ce qu'ils y recherchent.
46:39 Charlotte, est-ce que vous voulez bien...
46:41 Alors, attendez, vous êtes où, là ?
46:43 - Je suis là.
46:45 - Je suis désolée, je vous embête,
46:47 mais j'aimerais bien que vous alliez vers la bibliothèque.
46:50 C'est possible ou pas ?
46:52 - Des disques ou des livres ?
46:54 - Des disques, oui.
46:56 On aurait pu parler musique,
46:58 mais on en parlera la prochaine fois.
47:00 J'espère que votre dernier EP date de 2018.
47:02 J'imagine qu'il y a peut-être un nouvel album en préparation.
47:05 On avait envie que vous nous proposiez un disque à l'écoute.
47:08 - Des quatre, là ?
47:10 - Oui, des quatre.
47:12 - C'est une émission.
47:14 - Elle est super, cette émission.
47:16 - Avec, évidemment, Serge Gainsbourg,
47:18 avec Elvis Presley,
47:20 du bac aussi par Glenn Gould,
47:22 du Portishead, du Kendrick Lamar.
47:24 C'est un peu ce vers quoi vous allez.
47:26 Vous passez de l'un à l'autre aisément.
47:28 - Alors, Elvis, je ne m'en lasserai jamais.
47:30 C'est très lié à mon père,
47:32 mais j'adore.
47:34 Enfin, j'adore plus que ça.
47:36 Portishead, c'est une vraie découverte
47:38 à l'époque.
47:40 J'écoute plus autant,
47:42 mais à une époque, j'ai beaucoup écouté.
47:44 Et Kendrick Lamar, c'est...
47:46 En fait, je l'ai découvert très tard,
47:48 parce que cet album-là,
47:50 il était déjà...
47:52 Il date de quand ?
47:54 Euh...
47:56 C'est encore écrit sur les disques ?
47:58 Alors, j'ai pas encore de lunettes de vue,
48:02 mais c'est écrit hyper petit.
48:04 C'est un petit peu...
48:06 Hyper petit.
48:08 2017.
48:10 Eh ben non, il venait de sortir.
48:12 Non, non, il venait de sortir, mais il a fait des choses
48:14 avant et que je connaissais pas.
48:16 Je le mets ? - Oui, s'il vous plaît.
48:18 - Et c'est... J'adore.
48:22 J'écoute pas énormément
48:24 de rap.
48:26 Bon, j'écoutais
48:28 beaucoup Kanye West.
48:30 Je l'écoute encore, d'ailleurs.
48:32 C'est pas parce que je fais des conneries.
48:34 Je l'ai trouvé, voilà, exactement poussé.
48:36 Et là, voilà, ça y est.
48:38 Ouais, je pense qu'il...
49:02 Pour moi, ils sont trois à se partager
49:04 le...
49:06 Les...
49:08 - Le rap US ?
49:10 - Non, mais plus que le rap.
49:12 C'est-à-dire le...
49:14 Oui, cette musique hyper urbaine,
49:16 mais c'est des génies.
49:18 Entre Frank Ocean,
49:20 Kendrick Lamar
49:22 et Kanye West, je...
49:24 C'est compliqué d'être...
49:26 Voilà, d'être à ce niveau.
49:28 Ils ont un niveau au cœur.
49:30 Je...
49:32 - Qui m'épate.
49:34 Alors ça, en même temps...
49:38 C'est une...
49:42 En fait, c'était une...
49:44 Mon père l'a choisi, cette photo.
49:46 C'était une époque où je détestais faire des photos.
49:50 Bon, c'était...
49:52 Pareil, promo, photos, c'était horrible.
49:54 - Charlotte Forever, hein,
49:56 pour situer. - Ouais. Et en fait,
49:58 mon père m'avait dit de...
50:00 Il m'avait donné des instructions pour...
50:04 En photo.
50:06 Donc, normalement, il me disait de pas regarder
50:08 l'objectif. Bon, là, j'ai regardé, mais surtout...
50:10 Enfin, je fais la gueule, quoi.
50:12 Je... C'est vraiment...
50:14 J'avais...
50:16 Je boudais beaucoup, enfant,
50:18 et là, je suis encore dans une bouderie
50:20 très, très enfantine.
50:22 Mais... Donc ça me fait marrer de voir
50:24 à quel point je faisais aucun compromis.
50:26 - Ah !
50:28 Euh... Charlotte, on a...
50:30 On a évidemment un cadeau pour vous remercier
50:32 de votre venue et de votre sincérité,
50:34 parce qu'elle est hyper touchante. - Merci.
50:36 - Dans l'angle du canapé...
50:38 - Oui.
50:40 - Voilà, quand...
50:42 Avec le bouquet de fleurs, il y a deux paquets.
50:44 - J'ouvre les deux ?
50:48 - Oui, bien sûr.
50:50 - Je vais le faire.
50:52 - Oh !
51:00 - Alors, ça, c'est un livre, en effet,
51:02 qui parle de...
51:04 - De Billy Wilder. - De Billy Wilder,
51:06 parce que je crois que vous avez un film
51:08 que vous avez regardé et regardé
51:10 et regardé... - Ah, ouais.
51:12 - ...qui s'appelle "Certains l'aiment chaud", hein.
51:14 - Ouais. - C'est ça, hein.
51:16 - Ouais, "Certains l'aiment chaud", je pense que c'est le film
51:18 où il parle de Billy.
51:20 Euh... D'accord, et donc c'est...
51:22 - Là, on est sur un vrai faux biopic, en fait,
51:24 du réalisateur mythique. - Ah, OK.
51:26 - Donc ça, c'était la petite entrée.
51:28 Et il y a un autre paquet, que vous allez, du coup, avoir...
51:30 Et pour être complet...
51:42 Ta-da !
51:44 - Oh !
51:46 - C'est, en fait, du fameux tournage de "Certains l'aiment chaud".
51:48 - Oh, c'est trop gentil !
51:50 - Avec Marilyn, bien sûr,
51:52 Tony Curtis, Jack Lemmon...
51:54 - Oh, merci beaucoup ! C'est dingue !
51:56 - Eh oui, ce film,
51:58 ces quiproquos, ces dialogues...
52:00 Enlevez tout ce que vous aimez,
52:02 tout cet univers.
52:04 - Ouais, j'ai jamais pu aller visiter cet hôtel.
52:06 Euh... Je crois qu'il est en...
52:08 Oui, je crois qu'il est en Floride.
52:10 Enfin, ça...
52:12 Je pense qu'il est...
52:14 Il est très connu, ce lieu.
52:16 Euh... Ouais, c'est...
52:18 Mon père avait une vraie,
52:20 vraie fascination pour
52:22 Marilyn. Elle est d'ailleurs rue de Verneuil
52:24 partout. Et autant,
52:26 il a pris des clichés d'elle.
52:28 Je pense que c'était une vente aux enchères
52:30 où il y avait plein de clichés de...
52:32 de Marilyn à vendre.
52:34 Et...
52:36 Il y a des photos où elle a l'air
52:38 très mal en point...
52:40 Euh... Sur une plage,
52:42 enfin... C'est toujours...
52:44 C'est jamais cette Marilyn-là.
52:46 Et il y a surtout une photo qui me
52:48 choquait beaucoup, petite, mais c'est
52:50 la morgue, en fait. Et on voit...
52:52 On la voit pas morte, mais on voit son...
52:54 Euh... Son trou.
52:56 Euh...
52:58 Donc c'est plutôt glauque.
53:00 Mais... Mais du coup,
53:02 c'est... Je...
53:04 Ça a toujours
53:06 été un...
53:08 Un modèle féminin. Alors...
53:10 Évidemment, je peux... J'ai pas pu
53:12 euh... La prendre
53:14 comme modèle, comme exemple
53:16 pour moi. Mais justement, c'est
53:18 à l'opposé, c'est quelque...
53:20 Voilà. J'imagine
53:22 que c'est mon père qui me l'a
53:24 transmis, ce... Cet amour
53:26 pour elle. Et après, les...
53:28 Les deux autres,
53:30 enfin, le pouvoir comique de
53:32 Billy Wilder, c'était quand même
53:34 fabuleux. Et la beauté aussi,
53:36 la beauté du noir et blanc.
53:38 - Alors j'espère que cette photo
53:40 trouvera sa place chez vous. - Mais oui,
53:42 merci. - Charlotte, est-ce que vous voulez bien
53:44 nous laisser à nous aussi une photo de vous ?
53:46 Un appareil photo se trouve...
53:48 - Celui-là ? - Oui, absolument.
53:50 Alors vous qui aimez la photo, on est pas
53:52 effectivement sur un... Un cliché
53:54 travaillé, mais ça fait quand même
53:56 de belles images. Alors vous pouvez
53:58 le laisser sur place, en allumant
54:00 d'abord avec la petite pastille orange,
54:02 et puis ensuite la petite télécommande que vous allez
54:04 pouvoir prendre en main.
54:06 Vous pouvez faire 3-4 pas en arrière,
54:08 ouais, 2-3, voilà.
54:10 Et c'est l'auto-portrait, mais à distance,
54:12 donc...
54:14 - Attends, je me regarde.
54:16 - Voilà, impeccable.
54:24 Et ça, c'est...
54:26 Ça, c'est pour nous le souvenir
54:28 de votre venue, un des souvenirs
54:30 de votre venue, en espérant la prochaine
54:32 fois pour parler musique avec vous,
54:34 entre autres. - D'accord.
54:36 Mais là, je vois pas ce que vous
54:38 pouvez retrouver de différent,
54:40 hein, pour la prochaine fois.
54:42 - On trouvera, on trouvera.
54:44 Merci, Charlotte, en tout cas. Vous pouvez laisser le
54:46 cliché sur le bar. Il va sécher,
54:48 il va vivre sa vie.
54:50 N'oubliez pas vos cadeaux. - J'oublie pas
54:52 mes cadeaux. - Et puis...
54:54 Et puis nous, on va vous retrouver, bien sûr, dans les salles
54:56 obscures, avec ce film
54:58 "La vie pour de vrai",
55:00 deux et avec Danny Boon,
55:02 un film aussi qu'admirade, en salle
55:04 depuis hier. - Je suis pas assez parlée de Cannes.
55:06 - En tout cas, vous êtes un trio
55:08 épatant, et c'est vraiment un film
55:10 où on sourit de A à Z,
55:12 qui fait du bien, qui
55:14 commence de manière irrésistible
55:16 et qui est savoureux
55:18 de A jusqu'à Z, donc allez-y,
55:20 en nombre. Merci beaucoup, Charlotte, d'être
55:22 venue nous voir. - Merci beaucoup, merci, merci.
55:24 - C'était un plaisir, cette rencontre. - Moi aussi,
55:26 merci. - On vous embrasse. - Salut.
55:28 - Au revoir, Charlotte.
55:30 ...
55:32 ...
55:34 - Ah !
55:36 C'était cool, hein ? Enfin, pour moi,
55:38 c'était cool.
55:40 Ouah, c'était... Merci pour le boulot, hein ?
55:42 Ça...
55:44 Ça vous demande du temps ?
55:46 ...
55:48 ...
55:50 ...
55:52 ...
55:54 ...
55:56 ...
55:58 ...
56:00 ...
56:02 ...
56:04 ...
56:06 ...
56:08 ...
56:10 ...