En cartographiant avec précision les infrastructures souterraines, la start-up Exodigo vise à prévenir certains aléas, réduire le coût des projets et ainsi permettre aux entreprises et aux services publics de prendre des décisions éclairées pour bâtir en toute confiance. Pour cela, elle combine des technologies de fusion multicapteurs, d’imagerie 3D et d’IA. Créée en 2021, elle a réalisé depuis, plusieurs levées de fonds portant son financement à 118 millions de dollars.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:04 -Aux Sculpteurs et Sous-Sols, c'est la spécialité de mon invité. Bonjour.
00:07 -Bonjour.
00:08 -Vous vous appelez Christophe Norgeau, vous êtes ingénieur géophysicien et président de MDS,
00:12 et puis le partenaire stratégique d'une entreprise qui vient s'exporter en France.
00:17 Mais ce qui nous intéresse, c'est quelle technologie elle va apporter demain sur le sol français,
00:21 et j'ai envie de dire sur le sous-sol, puisqu'il s'agit d'outils, d'une sorte de boîte à outils
00:26 qui permettra de réaliser des cartographies souterraines non intrusives.
00:31 Alors expliquez-nous déjà aujourd'hui, pour réaliser des imageries de ce qui se passe en sous-sol,
00:38 comment on s'y prend, quelles sont les limites et peut-être les freins qu'on doit dépasser ?
00:43 -Tout à fait. Donc aujourd'hui, lorsqu'on réalise des chantiers de construction,
00:46 on a besoin d'avoir les informations du sous-sol et notamment la position des réseaux enterrés.
00:52 Donc aujourd'hui, on utilise plusieurs capteurs de façon indépendante,
00:55 qui sont généralement des géoradars, des détecteurs électromagnétiques,
00:58 avec des opérateurs qui doivent avoir de l'expérience.
01:01 Et nous, l'innovation qu'on a mis en place avec Exodigo, c'est d'utiliser ces capteurs qui existent,
01:06 mais de les fusionner en un seul outil que l'on va utiliser sur le terrain,
01:11 qui permet d'avoir un ensemble d'imageries pour ausculter totalement le sous-sol,
01:15 avec plusieurs informations. C'est un petit peu comme le parallèle avec l'imagerie médicale.
01:20 -Juste expliquez-nous, aujourd'hui, comment on procède ?
01:23 Quelles sont les limites ? Et est-ce que cette technologie va permettre de faire ce qu'on n'est pas capable de faire aujourd'hui ?
01:28 -Tout à fait. Aujourd'hui, on va utiliser un capteur, puis un autre.
01:31 Et on va avoir des incertitudes, parce qu'on ne va pas avoir l'information qui est complétée de partout.
01:36 -Mais des capteurs, comment ? Sonores ?
01:39 -Non, plutôt électromagnétiques, ou qu'on appelle géoradars.
01:42 -D'accord. Et sans images, sur ce qui est représenté en sous-sol ?
01:47 -On va avoir des imageries, mais qui vont être limitées en termes d'interprétation pour les opérateurs.
01:51 Et donc, aujourd'hui, l'innovation, c'est de pouvoir fusionner ces données-là,
01:54 avec en plus l'information des cartographies existantes,
01:57 et une interprétation automatique par des algorithmes assistés par l'intelligence artificielle.
02:02 -Donc, ça reproduit, à partir de l'ensemble de données, ça va permettre une reproduction visuelle...
02:08 -Tout à fait.
02:09 -... à l'identique, pratiquement, de ce qui se passe...
02:11 -Pratiquement à l'identique, bien sûr, avec des limitations de profondeur d'investigation
02:15 qui dépendent un petit peu de la qualité du sous-sol, et de la complexité.
02:18 Mais on va reproduire, en effet, un petit peu, comme votre sujet,
02:21 le jumeau numérique du sous-sol, pour avoir toute l'information.
02:24 -Ce sera, effectivement, le grand sujet, juste après.
02:26 Donc, c'est un semblant de jumeau numérique, ou c'est un jumeau numérique ?
02:30 Puisque vous me lancez sur ce sujet.
02:32 -Oui, en fait, on va récupérer une information en trois dimensions,
02:35 qui est complètement intégrable dans le jumeau numérique.
02:37 -D'accord. Donc, on va pouvoir aussi se promener virtuellement, en fait, dans ces réseaux souterrains.
02:42 -Tout à fait.
02:43 Et quels sont les usages ? Ça intéresse qui ?
02:45 -Alors, aujourd'hui, ça intéresse tous les acteurs des grandes infrastructures
02:49 qui vont construire, par exemple, des tramways, construire des métros,
02:53 construire des aéroports, et toutes les industries qui, par exemple,
02:56 ne connaissent pas bien la position de leurs réseaux,
02:58 puisque ce sont des industries, par exemple, qui sont en place depuis une centaine d'années,
03:02 qui ont construit des réseaux...
03:03 -Vous parlez quoi ? Réseau électrique, réseau télécom, réseau de réseaux ?
03:06 -On parle de tous les réseaux. Assainissement, télécom, électricité, gaz.
03:09 Certains sont plus dangereux que d'autres, si on les touche.
03:12 Généralement, on a une assez mauvaise information sur ces réseaux,
03:16 et donc on a besoin, lorsqu'on veut réhabiliter un site,
03:19 d'avoir l'information sur la position pour ne pas avoir de dégâts lors des travaux.
03:23 -Et alors, ça pourrait permettre de même pas avoir besoin d'aller vérifier en sous-sol,
03:29 si on a fait la bonne cartographie ?
03:31 -On va avoir, en effet, une qualité de cartographie qui va nous permettre de limiter les vérifications.
03:36 On a toujours...
03:37 -Quand même, il y a toujours une vérification ?
03:39 -Il y a toujours une petite vérification pour certains endroits où on a des petites incertitudes,
03:43 mais on va essayer de limiter ce qu'on appelle le contrôle destructif au minimum
03:46 pour pouvoir optimiser l'échantillon.
03:48 -Vous avez cité le nom de l'entreprise qui propose cette technologie,
03:52 qui fusionne, vous nous avez dit, des capteurs, de l'imagerie 3D,
03:56 de la simulation de l'IA aussi, j'imagine, l'hébergement dans le cloud,
04:00 enfin bon, tout cet ensemble.
04:02 Donc cette entreprise, c'est une entreprise israélienne, c'est ça ?
04:06 -Non, c'est une entreprise américaine avec une technologie d'origine israélienne.
04:10 -OK. Et aujourd'hui, ils ont des marchés en France ?
04:13 -Aujourd'hui, on est en train de développer le marché en France,
04:15 notre gros marché aujourd'hui est basé aux Etats-Unis principalement,
04:18 avec des revenus qui ont été multipliés par 10 depuis 3 ans,
04:22 depuis la création de l'entreprise, donc le gros marché, ce sont les Etats-Unis,
04:25 et on est justement en train de développer le marché sur l'Europe
04:28 avec des actions, enfin déjà, des marchés en Angleterre, en Italie et en France,
04:33 puisqu'on a déjà travaillé, nous, avec Total Energy, Vinci, GRDF,
04:38 qui sont des gros acteurs des infrastructures en France.
04:41 -Et ce n'est pas une petite entreprise, j'ai vu une levée de fonds
04:43 de plus de 100 millions de dollars qui a été réalisée récemment.
04:46 -Tout à fait, donc c'est une entreprise qui avait déjà levé
04:48 plusieurs dizaines de millions d'euros en 2021,
04:51 et qui vient de relever 100 millions de dollars aux Etats-Unis juste en février.
04:56 -Et on n'a pas d'équivalent en France ?
04:58 -C'est une technologie aujourd'hui complètement unique au monde.
05:01 -Merci beaucoup Christophe Norjau, président de MDS,
05:05 de nous avoir expliqué ce qu'il est en train de se passer dans nos sous-sols.
05:08 -Merci à vous.
05:09 -Allez, on continue sur ce sujet de la virtualisation,
05:11 puisqu'on va s'intéresser aux jumeaux numériques.