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00:00 Alors si tu étais président de l'Office de tourisme de Skikda, en un mot,
00:03 comment tu vends ta ville ? Pourquoi il faut venir à Skikda ?
00:06 Pour ceux qui te connaissent moins, est-ce que tu peux te présenter ? Qui es-tu ?
00:11 Aujourd'hui je pense que je suis vraiment une femme en devenir.
00:15 Ah ouais ? C'est beau, t'es une femme en devenir.
00:17 Oui, parce que je pense qu'on ne cesse jamais d'être une femme et on apprend à être une femme.
00:21 Oui, au fil des années, des expériences.
00:24 Donc je suis une femme qui est baignée un peu dans ce monde artistique à travers ma soeur qui est chanteuse.
00:28 Mon père joue de la guitare, mes frères ont toujours eu ce petit truc artistique et moi rien.
00:32 Je ne savais pas dessiner, je ne savais pas chanter.
00:35 Et finalement je me suis retrouvée sur un plateau de télé un jour et j'ai compris que c'était pour moi.
00:40 J'ai commencé en tant que journaliste.
00:42 Tu as commencé le concert ?
00:44 Oui, Canal Algérie.
00:46 J'ai travaillé en tant que reporter pendant deux ans.
00:49 C'est vraiment le terrain.
00:51 On avait un journaliste chef qui était là, qui nous guidait,
00:53 mais on devait tout faire nous-mêmes, du montage à la rédaction.
00:57 Et c'était la meilleure des écoles, j'en ai bavé.
00:59 Parce que j'étais là-bas à 8h, je sortais à minuit.
01:02 Et parce qu'il fallait aussi trouver sa place et la prendre.
01:05 Ce n'était pas évident.
01:06 Quand on est une femme, un peu plus ?
01:08 Oui, et j'ai commencé à avoir de la notoriété.
01:11 Et c'est à ce moment-là que j'ai compris que ce que je voulais,
01:13 ce n'était pas forcément être que devant la caméra.
01:16 Et donc du coup, j'ai décidé de me lancer dans la prod.
01:18 Et ça, c'était très très cool.
01:20 De fabriquer toi-même les programmes.
01:22 Faire mes programmes, de fabriquer d'autres programmes.
01:23 J'ai commencé un peu comme tout le monde à faire de la pub et après produire mes émissions.
01:27 Ça, c'était très cool.
01:28 Parce que du coup, j'étais vraiment maître de tout, de A à Z.
01:31 - T'es chef maintenant ? - Non, j'aime pas le mot chef.
01:33 - Je suis pas chef. - J'en ai jamais vraiment.
01:34 Non mais tu bâtis, t'es bâtisseuse quoi.
01:37 C'est différent.
01:38 En tout cas, je choisis mes projets et je me bats pour que mes projets aboutissent.
01:42 Tu es un peu rentrée dans l'histoire de la télé algérienne, on peut le dire ?
01:46 Un petit peu.
01:46 Il y a un gros projet actuellement.
01:48 C'est la première série d'ampleur sur la télé algérienne
01:51 et sur une plateforme, on va dire le Netflix arabe.
01:54 Exact.
01:55 Donc, on est en plein dedans.
01:57 Donc, depuis quelques semaines, il y a la série "Le Paris" en français.
02:03 "The Bet" en anglais.
02:04 Je m'en vais.
02:05 Si tu as besoin, je peux te laisser ton numéro de téléphone.
02:08 Ne t'inquiète pas, je suis là.
02:11 Ça va apprendre.
02:11 Projet algérien, 100%, réalisateur égyptien.
02:15 Scénario extraordinaire parce qu'on parle vraiment d'actualité.
02:18 - C'est quoi le pitch ? - Le pitch.
02:20 Donc, tout le monde a entendu un peu parler du Hérak.
02:22 - Le mouvement de contestation. - Le mouvement de contestation.
02:25 Et puis là, on parle un peu, on raconte l'histoire d'un homme
02:27 qui était vraiment dans les rouages de ce système.
02:30 C'est un comptable auprès d'un gros chef d'entreprise,
02:34 businessman qui avait beaucoup d'argent
02:35 et bien sûr qui avait beaucoup d'influence.
02:37 Ce comptable a remarqué qu'il y avait des fraudes et des petites magouilles.
02:41 Donc, il essaye un peu de l'alerter.
02:43 Bien sûr, ça se retourne contre lui.
02:44 Il le fait rentrer en prison
02:47 parce qu'il a des connexions à la police, dans la justice.
02:50 Cinq ans après, il sort.
02:52 Il veut se venger.
02:53 Donc, le drama, ce qu'on appelle en Algérie "drama",
02:56 c'est les séries ramadanesques.
02:58 Donc, c'est vraiment pendant le mois de Ramadan,
03:00 on a entre 20 et 30 épisodes.
03:02 Je sais pas, c'est vraiment des faits sociaux qui se passent.
03:05 D'un autre côté, on parle de drogue, on parle de violence conjugale,
03:09 on parle de faits politiques comme dans cette série.
03:12 Et on a vraiment beaucoup de liberté
03:14 et parce que le téléspectateur attend ça.
03:16 Les gens regardent la télé tout le temps.
03:18 Aujourd'hui, il y a des plateformes.
03:19 Aujourd'hui, il y a un vrai public qui est assoiffé
03:22 de production algérienne parce qu'on a accès
03:24 à tout ce qui se fait dans le monde et c'est facile.
03:27 Mais aussi, on a envie de nous voir nous-mêmes.
03:29 Et donc, j'espère que petit à petit, on y arrivera.
03:31 C'est vraiment le combat.
03:32 - T'as eu un petit passage sur W9.
03:34 - Exact.
03:34 J'ai présenté le W9 Urban Arena.
03:39 Et donc, c'était une super expérience avec Doumia et ça.
03:42 Et on devait avoir plein d'autres programmes.
03:44 On devait signer, d'ailleurs, je devais signer dans le groupe IMSIS.
03:47 Et tout ce process, il s'est passé pendant Covid.
03:52 Donc du coup, ça a mis beaucoup trop de temps et on devait signer.
03:55 Je devais faire une version nouvelle.
03:57 Ça aurait été tellement cool.
03:58 Du Pékin Express.
03:59 - Alors, tu es originaire de Skigda.
04:02 T'allais pas prononcer Skigda.
04:04 Je suis d'origine algérienne quand même.
04:05 Alors, si tu étais président de l'Office de tourisme de Skigda, en un mot,
04:09 comment tu vends ta ville ?
04:11 Pourquoi il faut venir à Skigda ?
04:12 - Alors, Skigda, anciennement Philippeville.
04:16 C'est une toute petite ville qui se trouve à l'est de l'Algérie,
04:18 qui garde encore vraiment les traces de ses racines.
04:22 Quand tu marches dans les rues, t'as l'impression que les murs te parlent.
04:25 C'est trop sympa.
04:26 Moi, j'adore être là-bas.
04:27 Les gens sont naturellement accueillants.
04:30 Il y a une vraie joie de vivre.
04:31 Il y a toujours un peu la fête un peu partout.
04:33 Mais si on peut vraiment mettre l'accent sur quelque chose,
04:36 c'est les plages de Skigda.
04:37 Mais t'en as jamais vu des plus belles.
04:42 - C'est vrai ? - Ouais.
04:43 - J'aime bien la fierté.
04:46 - Rien à voir.
04:46 Mais vraiment, tout le monde te dit, il y a Gigel et Skigda.
04:48 Donc moi, je viens de Skigda, je te parle de Skigda.
04:50 Les plages sont extraordinaires.
04:52 Genre, pour avoir vu parmi les plus belles plages du monde.
04:55 - Du monde ? C'est même plus d'Algérie, là.
04:56 Là, c'est... On est en...
04:56 - Là, on est à un autre level.
04:57 - D'accord.
05:01 - On est à un autre level.
05:02 Genre, tu trouves de tout.
05:03 Tu trouves du sable blanc, tu trouves des criques extraordinaires,
05:08 tu trouves des dunes et tu te tampes sur des lagons.
05:11 - Toi, quand tu vas là-bas, qu'est-ce que tu demandes ?
05:12 Tu mets ton pied là-bas, tu fais "je veux manger".
05:14 - Des milliards de choses.
05:15 Oui, couscous, ricette, choucroute à la farce, trida, tlitli.
05:20 - Tlitli.
05:21 - Oh, voilà.
05:21 - Tlitli, c'est les langues de...
05:23 - L'oiseau.
05:23 - L'oiseau, on dit.
05:24 Des toutes petites pâtes comme ça, que je explique à tous ceux qui nous regardent.
05:27 Qu'on peut prendre d'ailleurs, sauce tomate ou sauce blanche.
05:28 - Sauce blanche.
05:29 Voilà, c'est bon, t'es un chef.
05:30 - Mais oui, mais ma mère, je suis avec elle.
05:32 Je passe mon temps à regarder ça.
05:33 Jusqu'à aujourd'hui, j'appelle encore ma mère, je lui dis "mais tu sais comment je fais ça ?"
05:37 Et elle a toujours un petit truc en plus que moi, j'oublie.
05:40 - Tu es engagée dans plusieurs causes.
05:42 Il y en a une qui te tient particulièrement à cœur.
05:44 J'ai lu.
05:44 - Toutes, elles me tiennent à cœur.
05:46 Dernièrement, je suis particulièrement engagée dans l'action écologique.
05:51 - D'accord.
05:51 - Donc, c'est des mini-actions qu'on fait petit à petit à travers des conférences,
05:54 à travers des forums, à travers des campagnes pub, à travers nous-mêmes
05:58 qui partons vraiment dans des écoles, dans des associations
06:01 pour essayer petit à petit de vulgariser tout ce qui est écologie
06:05 et de leur dire petit à petit dans votre quotidien,
06:07 vous pouvez changer vos habitudes pour que l'avenir de vos enfants soit meilleur.
06:12 Moi, c'est ça, moi, en combat.
06:13 - En Algérie, je veux dire, c'était plus par économie, mais on avait le système de consignes.
06:18 - D'accord.
06:19 - C'est vrai ou pas ?
06:19 - Tout à fait.
06:20 - Avec le gazouze, consignes.
06:21 - Oui, tout à fait.
06:22 - OK, maintenant, c'est repris partout.
06:24 C'est très "bobo", on paye la consigne.
06:27 On l'avait avant.
06:28 - On l'avait avant.
06:28 - T'es avant-gardiste.
06:29 - Oui, avant-gardiste, sur plein de choses.
06:31 - En Algérie, on peut être vert comme l'Algérie et vert comme l'écologie.
06:34 - Exact.
06:35 On va le garder, ça.
06:36 - Et puis, ça m'a suivi.
06:37 - Oui.
06:37 - Le vert à moitié plein, j'en ai plein.
06:40 - Waouh ! J'ai suivi, j'ai regardé toutes tes petites vannes et tout.
06:43 Je me suis dit "qu'est-ce qu'il va me sortir ?"
06:44 - Je croyais que j'arrivais en terracotis, mais pas trop, non.
06:47 Je suis gris.
06:48 Bon, eh bien, on se rappelle ou alors tu vas parler fort au prochain rendez-vous ?
06:52 - Moi, j'aimerais bien que tu me rappelles.
06:54 - OK.
06:54 Merci.
06:55 - Merci.
06:56 En tout cas, c'était très cool.
06:57 - C'est parce qu'on fait le jeûne!
06:59 (rires)
07:00 - Ah !