Pascal Bruckner : «L’état de victime est devenu un état éminemment désirable»
Le philosophe Pascal Bruckner était l’invité de Face à Bock-Côté ce samedi 30 mars sur CNEWS. Il a revendiqué le fait que l’idéologie victimaire était souveraine dans l’imaginaire collectif européen depuis les années 80 : «L’état de victime est devenu un état éminemment désirable»
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00:00 Aujourd'hui, je vois qu'une sorte de nouvelle anthropologie
00:04 est en train de se mettre en place dans les pays européens et américains,
00:09 où chaque citoyen a tendance à vouloir s'assimiler à une victime absolue,
00:14 puisque l'état de victime est devenu, depuis précisément les années 80,
00:18 un état éminemment désirable,
00:21 en raison de tous les avantages, tous les privilèges,
00:24 à la fois matériels et existentiels qu'il procure.
00:27 Et donc, il y a eu un basculement dans les années 80,
00:31 c'est-à-dire qu'on est passé dans l'imaginaire collectif français,
00:35 mais aussi européen, de l'exaltation du résistant,
00:39 du maquisat, qui s'était battu contre l'Allemand,
00:43 à l'exaltation du déporté, du concentrationnaire.
00:46 Beaucoup de films sortent à cette époque,
00:48 dont vous ne les avez pas vus, parce que vous n'étiez peut-être pas nés,
00:51 beaucoup de films sortent qui exaltent la figure du sacrifié, du martyr absolu.
00:57 [Musique]
01:01 [SILENCE]