Lydie Harrouche sur LCI (31/03/2024)
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00:00 Cette économie de guerre annoncée à corps et à cri,
00:04 notamment par Emmanuel Macron,
00:05 elle a bien du mal à se mettre en route.
00:07 Qu'est-ce qui bloque encore aujourd'hui ?
00:09 Pourquoi ce nouveau coup de pression de notre ministre ?
00:12 Vous l'avez dit, en tout cas, notre ministre des Armées
00:14 est assez clair.
00:15 Pour la première fois, il n'exclut plus des réquisitions.
00:18 C'est ce qu'il a annoncé mardi dernier.
00:20 On va l'écouter.
00:21 Pour la première fois, je n'exclus pas
00:24 d'utiliser ce que la loi permet aux ministres
00:28 et aux délégués généraux pour l'armement de fer.
00:30 C'est-à-dire si le compte n'y était pas
00:32 en matière de cadence de production
00:34 et de délai de production,
00:35 c'est-à-dire de faire des réquisitions,
00:37 donner l'instruction à l'entreprise
00:38 de faire passer la commande militaire
00:40 avant la commande civile.
00:42 Au bout de deux ans de guerre en Ukraine,
00:43 avec un budget de 413 milliards d'euros
00:45 pour les six années qui viennent,
00:46 il est impensable que l'industrie de défense
00:48 ne poursuive pas, évidemment, sa transformation.
00:51 Et cette menace, elle est loin d'être en l'air,
00:52 puisque dès vendredi, le décret sur la sécurité
00:55 des approvisionnements a été publié.
00:57 Très vite, le ministre a dégainé
00:59 avec premièrement visé, vous le disiez,
01:00 le missile franco-italien MBDA.
01:04 L'objectif, c'est bien sûr accélérer
01:06 les cadences de fabrication des missiles Aster
01:09 pour la défense aérienne.
01:10 Pour le ministre, il y a urgence
01:12 à livrer très rapidement ces missiles.
01:14 À l'Ukraine, il faut dire qu'ils sont très efficaces
01:16 pour neutraliser les engins balistiques russes.
01:19 Vous le voyez, une bulle autour de Kiev, par exemple,
01:21 peut le protéger jusqu'à 200 km
01:25 grâce à ces systèmes de défense SOL-R.
01:27 Sébastien Lecornu explique pourquoi les cadences
01:29 sont trop lentes, selon lui, toujours dans cette interview.
01:32 C'est parce qu'il y a une tentation
01:34 de faire du flux tendu et de ne pas avoir suffisamment
01:36 de stock de matières premières ou encore de composants.
01:39 Alors, combien de temps prend-il justement
01:41 pour livrer ces missiles ?
01:43 Le ministre donne des objectifs.
01:45 En tout cas, jusqu'ici, le délai de production a baissé de 26 %.
01:49 On va le voir, il fallait avant jusqu'à 42 mois
01:52 entre le temps de la commande et le temps de livraison,
01:55 ce délai qui a été réduit aujourd'hui à 30 mois,
01:57 mais le ministre veut aller plus loin en raccourcissant
02:00 ce délai à 18 mois d'ici à 2026.
02:03 Sébastien Lecornu annonce également
02:05 qu'il s'apprête à débloquer un nouveau lot
02:07 de ces missiles pour l'Ukraine.
02:08 C'est ça, c'est ce qu'il affirme toujours dans cette interview.
02:11 Il le dit, "je m'apprête à débloquer un nouveau lot
02:14 de missiles Aster 30 donnés à Kiev".
02:17 Voilà pourquoi le ministre des Armées en a commandé plus de 400.
02:21 On en a 200 dans une première commande
02:24 qui a été faite en janvier 2023,
02:26 200 autres Aster qui sont à venir,
02:29 dont une centaine rien que pour les Ukrainiens.
02:31 Et puis il y a aussi les rafales,
02:33 les avions produits par Dacia Aviation.
02:36 Avant, ils n'en produisaient qu'un par mois,
02:38 11 par an.
02:39 Eh bien, aujourd'hui, le ministre de la Défense
02:41 veut là aussi aller plus vite
02:43 que l'entreprise produise davantage,
02:45 avec un changement complet de paradigme
02:47 pour la société française.
02:49 Ce sont tous les délais des entreprises d'armement
02:51 qui sont en train d'être scrutées, passées à la loupe.
02:53 Et désormais, Sébastien Lecornu n'hésite plus à taper sur les doigts.
02:57 Merci beaucoup, Lydie.