Georges Fenech sur le traitement de l’information dans l’affaire Emile

Georges Fenech, ancien magistrat, revient sur le traitement de l’information dans l’affaire Emile.

Transcript

00:00 J'ai entendu votre éditorial sur le traitement, finalement,

00:04 que nous devons observer et réserver à ce type d'affaires.

00:07 Il faut bien comprendre une chose.

00:09 Les gens, ce sont les Français, et l'humain général,

00:11 sont toujours passionnés pour des affaires

00:14 dont les victimes sont des victimes innocentes, des enfants.

00:16 Presque 40 ans plus tard, l'affaire Grégory,

00:19 à nouveau des expertises, vous vous souvenez ?

00:22 Vous avez cité l'affaire de Philippe Bertrand et Patrick Henry.

00:24 Donc, on comprend légitimement l'émotion

00:28 et à quelle bien se rajoutait l'énigme judiciaire.

00:31 Qui ? Pourquoi ? Comment ?

00:33 Ceci étant dit, l'important, c'est que l'injustice

00:39 observe ce silence et cette réserve,

00:41 ne communique que quand c'est utile,

00:43 alors qu'à une certaine époque, les affaires que vous avez citées,

00:46 l'affaire de Brouillet-en-Artois,

00:48 le juge Pascal tenait des conférences de presse.

00:51 Le juge Jean-Michel Lambert, regretté que j'ai bien connu,

00:55 lui aussi se livrait à la presse,

00:56 et ce qui avait entraîné un désastre judiciaire.

01:00 Aujourd'hui, vous avez vu, on n'entend pas les juges,

01:02 ils travaillent dans le secret de l'enquête,

01:05 qui ne doit pas préjudicier, effectivement,

01:07 la réussite de cette enquête, donc il ne faut pas le violer.

01:10 Et également, un traitement que je trouve, moi,

01:13 un traitement médiatique qui est plus responsable.

01:17 Vous avez dit, ce n'est pas la peine d'aller dans plus de supputations,

01:19 nous n'en savons rien, il faut attendre l'évolution.

01:22 Certains s'y livrent.

01:22 Et de l'instruction.

01:23 Alors, ceux qui s'y livrent,

01:25 ils commettent une erreur de traitement,

01:27 parce qu'on ne doit pas confondre le temps médiatique et le temps judiciaire.

01:30 Voilà.

01:31 [Musique]

01:35 [SILENCE]