• il y a 8 mois
C'est l'un des chapitres les plus méconnus de l'après-guerre. Les savants d'Hitler ont été convoités par tous les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Comme les États-Unis, ou l'URSS, la France a elle aussi participé à ce pillage des ressources humaines et matérielles de l'Allemagne défaite. Son projet a été élaboré dès 1944, et approuvé secrètement par le Général de Gaulle en personne.
Tirées de l'oubli, les voix de trois acteurs majeurs de ce transfert de matière grise racontent comment toute cette opération s'est déroulée, pour le plus grand bénéfice de la France. L'apport de 4 à 5000 ingénieurs et de techniciens allemands a permis à la France de retrouver son rang de grande puissance mondiale beaucoup plus rapidement que prévu. Le passé nazi de certains d'entre eux n'a jamais été un obstacle à leur emploi dans des programmes civils et militaires, tout en les laissant dans l'ombre.
Ce documentaire revisite le récit du redressement « national » français tel qu'il a été conçu et diffusé depuis les années 1950. Pour la première fois, ce documentaire inédit donne à entendre le témoignage des protagonistes de cette page enfouie de notre passé.

Documentaire réalisé par : Bénédicte Delfaut / Année : 2023 / Durée : 60'
Coproduction : Babel Doc / Mischia Productions / LCP-Assemblée nationale / ECPAD

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Transcription
00:00 "Vernon" Normandie
00:02 Sur cette photo d'école prise dans les années 50,
00:06 une tenue dénote par rapport à celle des autres.
00:09 Un petit garçon blond porte une culotte courte, en cuir,
00:13 la tenue traditionnelle bavaroise.
00:16 Une colonie allemande avait été construite
00:19 pour la première fois en 1840.
00:22 La colonie allemande avait été construite
00:25 pour la première fois en 1840.
00:28 Une colonie allemande a vécu ici, au milieu des bois,
00:32 juste après la Seconde Guerre mondiale.
00:35 Que venait-il faire en France,
00:38 alors que le pays se remet difficilement
00:41 des quatre années d'occupation nazie ?
00:44 Quels mystères entouraient ces familles ?
00:47 Elles ne sont pas les seules dans l'Hexagone.
00:50 Dans le plus grand secret, des milliers d'Allemands
00:53 ont été transférés sur le sol français.
00:56 - L'organisation de prendre les gens
00:59 pour les déplacer dans un autre pays pour travailler,
01:03 c'est en quelque sorte une prise de guerre.
01:06 - À Vaucresson, on a logé les scientifiques,
01:10 les ingénieurs, techniciens,
01:13 qui devaient être interrogés.
01:16 - Avant d'arriver en France,
01:19 ces hommes ont fait l'objet d'une traque impitoyable.
01:23 Leurs poursuivants sont des scientifiques versés dans l'armée.
01:27 Parmi eux, Yves Rocart,
01:30 un célèbre physicien français.
01:33 - Mon grand-père était un peu
01:38 les derniers touche-à-tout de la physique.
01:41 On ne pouvait pas le rouler dans la farine.
01:44 - L'Allemagne a été passée au peigne fin
01:47 pour retrouver des scientifiques qui ont servi le IIIe Reich.
01:50 À quel degré ces brillants cerveaux
01:53 étaient-ils impliqués dans le régime nazi ?
01:56 - Ils ont pris tout le monde, même ceux qui étaient dans la SS.
01:59 - C'est une ombre de l'histoire terrible.
02:02 Je pense qu'il y a une responsabilité morale sûre.
02:05 - Ces scientifiques vont eux-mêmes retracer leur parcours,
02:08 de l'Allemagne hitlérienne à la France de l'après-guerre.
02:11 Leur voie se mêle à celle des scientifiques français
02:14 qui les ont recherchés pour une plongée intimiste
02:17 et inédite dans l'une des plus vastes opérations de pillage
02:20 de la science nazi du XXe siècle.
02:23 Plusieurs milliers de scientifiques allemands
02:45 ont commencé leur carrière ici, à Pienemünde,
02:48 tout au nord de l'Allemagne,
02:51 dans un gigantesque centre de recherche
02:54 qui ne figure sur aucune carte.
02:57 Depuis 1942, l'Allemagne nazie conduit là son programme d'armes nouvelles.
03:02 - Personne ne connaissait,
03:05 à part les militaires et les gens au pouvoir,
03:10 autrement c'était archi-secret.
03:14 - Les parents d'Herbert Bull
03:17 avaient été recrutés par l'armée allemande,
03:20 comme des milliers d'autres ingénieurs.
03:23 - Ma mère était dessinatrice, très bonne dessinatrice.
03:33 Mon père était ingénieur,
03:36 spécialisé dans le guidage de la machine à feu.
03:39 - Herbert Bull vit aujourd'hui en Allemagne.
03:42 Il a grandi en France.
03:45 C'est lui le petit garçon de la photo d'école
03:48 prise en Normandie dans les années 50.
03:51 Son histoire familiale se mêle avec celle des débuts
03:54 de la recherche aérospatiale.
03:57 - Mon père et ma mère ont travaillé dans l'équipe de Von Braun.
04:00 Donc il faut dire que c'était un réel travail.
04:03 - On a commencé à travailler en France,
04:06 en équipe de Von Braun.
04:09 Donc il faut dire que c'était un grand centre de recherche
04:12 dans le domaine de la fusée, des V1 et des V2.
04:15 - Werner Von Braun dirige une équipe de chercheurs
04:22 qui espèrent être les premiers
04:25 à réussir à envoyer un objet dans l'espace.
04:28 Leurs travaux ont attiré l'attention des hauts gradés de la SS.
04:32 - Il y avait par exemple Himmler,
04:35 un dirigeant au niveau militaire
04:38 qui avait visité Pénémunde
04:41 et qui avait vu l'intérêt des V1 et des V2
04:44 pour attaquer d'autres pays.
04:47 - Nous eûmes l'impression, en arrivant de nous trouver
04:59 dans un monde peint par Jules Verne.
05:02 L'ensemble était extrêmement impressionnant.
05:05 La hauteur des fusées exigeant des ateliers de montage
05:08 adaptés en conséquence.
05:11 - Pierre de Comde est un jeune employé français
05:14 envoyé en Allemagne.
05:17 Il appartient à un bataillon de travailleurs forcés.
05:20 - Nous appriment par nos camarades
05:23 à quoi était destinée la production du Heimat Artillerie Park 22.
05:26 Il s'agissait de mettre au point une fusée, la V2,
05:29 qui, d'après les rumeurs qui circulaient,
05:32 devait effectuer une destruction totale
05:35 dans un rayon de 20 km lors de son impact.
05:38 - Il y a bien longtemps, ça fait 61 ans,
05:49 que j'ai commencé l'histoire des fusées.
05:52 En 41, il y avait un élément
05:55 où il y avait un essai.
05:58 Nous sommes allés à la plage
06:01 pour voir de loin le départ de la fusée.
06:04 C'était formidable.
06:07 Elle montait.
06:10 Et tout à coup, on a entendu un son.
06:13 Là, la fusée est revenue
06:16 et est tombée dans l'eau.
06:19 Alors il y avait une série de réactions.
06:22 Il y avait des essais qui ne marchaient pas.
06:25 Et enfin, le 2 octobre 1942,
06:39 c'est la première fois
06:42 qu'il y avait un essai qui était réussi.
06:45 Après, il y avait un autre essai
06:48 qui était réussi.
06:51 Après, il y avait un dîner
06:54 au messe-hôtel des officiers.
06:57 Tout le monde était heureux.
07:00 - Les Alliés apprennent l'existence
07:03 de ces nouvelles menaces.
07:06 On parle pour la V1 de bombes-robots.
07:09 Ces armes meurtrières sont pointées sur Londres.
07:12 Francis Rocart, astrophysicien,
07:18 a conservé sur des bandes enregistrées
07:21 les souvenirs de son grand-père, Yves Rocart.
07:24 Il était le père de Michel Rocart,
07:27 l'ancien Premier ministre,
07:30 et surtout un grand physicien français.
07:33 En juin 1944, il est conseiller scientifique
07:36 du général de Gaulle,
07:39 qui la rejoint à Londres.
07:42 - À cette époque, j'avais la tête farcie
07:45 de voir les armes de l'armée allemande
07:48 sur les côtes de Normandie.
07:51 La crainte diffuse d'une arme inconnue
07:54 hantait nos esprits.
07:57 - En septembre 1944,
08:00 les premières fusées V2 s'abattent sur Londres.
08:13 - J'ouvre la porte du couloir,
08:16 plus de couloir, je m'approche d'une fenêtre sur la cour,
08:19 plus de cour, elle était remplie de décombres du toit.
08:22 Le ciel nocturne, hérissé de faisceaux de projecteurs,
08:25 rougeoyait avec des incendies de tous côtés.
08:28 En franchissant la fenêtre pour descendre sur mon toit,
08:31 j'eus pendant quelques instants la vision
08:34 dantesque de Londres en flammes
08:37 sous l'effet d'armes secrètes d'Hitler.
08:41 Mon grand-père, évidemment,
08:44 était au courant de l'existence des V1 et des V2.
08:47 Mon grand-père, par ses compétences techniques,
08:50 a eu vent de plusieurs avancées technologiques allemandes.
08:53 - A Londres, on a besoin d'hommes
09:00 capables de décrypter ces nouvelles armes.
09:03 C'est la 1re fois qu'un engin volant explose
09:06 à 300 km de son point de décollage.
09:09 À Toulon, en France,
09:12 vit l'un des derniers témoins
09:15 de ces avancées spectaculaires.
09:18 Ursula Mendel a 101 ans.
09:21 Elle est née en Allemagne
09:24 et son destin est étroitement lié au 3e Reich.
09:27 Son père était l'un des généraux d'Hitler.
09:30 - Je voulais absolument travailler pour l'Allemagne.
09:33 Je voulais travailler pour l'Allemagne.
09:36 Je voulais absolument travailler
09:39 parce qu'on était déjà en guerre
09:42 et je voulais pas faire un métier
09:45 sans aider à notre victoire.
09:48 - Ursula est alors une toute jeune femme
09:51 qui a fait partie des jeunesses hitlériennes.
09:54 Elle a 20 ans quand la guerre éclate.
09:57 - Je me suis complètement fait prendre
10:00 par cet éternel réclin
10:03 que tout le monde, les journaux et tout,
10:06 ont fait autour d'Hitler.
10:09 "Hitler, magnifique, il fait ceci, il fait cela.
10:12 "Oh, quel magnifique homme."
10:15 Et moi, je le crus.
10:18 Moi, j'étais une fanatique pour Hitler.
10:21 Si j'avais su tout ce qui se passait en notre nom
10:24 et qu'il y avait toutes ces atrocités autour de nous,
10:27 je serais probablement franchement contre.
10:30 Mais en ne sachant rien de tout ça,
10:33 c'est devenu une normalité.
10:36 - Les industries civiles sont converties
10:42 pour fabriquer des armes.
10:45 Toute la population allemande est réquisitionnée.
10:48 Ursula passe la guerre à travailler dans les usines.
10:51 Elle devient l'assistante d'un ingénieur
10:54 en charge de la conception de l'aile d'une torpille
10:57 larguée d'un avion.
11:00 - C'était une aile qu'on aurait pu mettre sur n'importe quoi,
11:03 mais elle était prédestinée à être mise sur une torpille.
11:06 A l'époque, ça n'existait pas.
11:09 C'est probablement un dernier espoir
11:12 de gagner cette guerre.
11:15 - C'était assez redoutable.
11:21 Le principe, c'est que le pilote avait une bombe avec des ailes
11:24 et la bombe est larguée.
11:27 Le pilote avait 2 manches à balais,
11:30 il pilotait son avion et la bombe.
11:33 Il faisait en sorte que la bombe pointe vers le bateau
11:36 et le bateau explosait.
11:39 - Les alliés demandent à Yves Rocart de trouver une parade.
11:42 - J'ai fait des petits brouilleurs
11:45 que j'ai fait installer sur tous nos croiseurs.
11:48 Un a servi au moment du débarquement dans le midi.
11:51 J'ai explosé à 500 m derrière.
11:54 Autrement dit, j'ai eu des petits succès techniques.
11:57 - Les armées de l'air anglaise et américaine
12:02 reprennent peu à peu le contrôle de l'espace aérien.
12:05 - Nous sommes maintenant devant le front.
12:18 Maintenant, la guerre se rapproche de plus en plus
12:21 de notre sol bien aimé.
12:24 Donao et Schingen a souffert de la première attaque aérienne.
12:27 La rue le long de la Bribar,
12:30 avec les belles maisons à colombage, est détruite.
12:33 Il y a beaucoup de morts. C'est horrible.
12:36 Tous les villages entre Donao et Schingen
12:39 et le lac de Constance ont subi des raids aériens.
12:42 Nous allons nous y habituer,
12:45 comme toutes les autres régions avant nous.
12:48 - Nous nous trouvons dans une situation très difficile.
12:56 J'espère que nous pourrons nous en sortir une fois de plus.
12:59 Jusqu'ici, nous réussissons,
13:02 au prix d'infini soucis et peu de sommeil.
13:05 - Je recevais quand même assez de lettres de sa part
13:08 pour voir qu'il était très pessimiste.
13:13 - Mon père ne croyait plus du tout,
13:16 mais il a fait son devoir de soldat jusqu'à la fin,
13:19 parce que c'était ça.
13:22 C'était pas parce qu'il était nazi,
13:25 c'était parce qu'il était soldat.
13:28 - Les armes miracle n'ont pas permis de changer le cours de la guerre.
13:31 Le territoire des vaincus est réduit à un champ de ruines.
13:34 Mais pour les Alliés, c'est aussi une mine d'or
13:37 de technologies d'avant-garde
13:40 qui a déjà la convoitise des vainqueurs.
13:43 - Par un beau matin de 1945,
14:00 j'étais assis dans la cabine d'un camion de l'aviation américaine,
14:03 en train de rebondir sur les routes semées de trous de bombe
14:06 dans le centre de l'Allemagne.
14:09 J'avais l'impression que j'allais être en mission,
14:12 mais c'était une curieuse mission.
14:15 J'avais dans la poche des ordres secrets,
14:18 m'assignant à l'exécution du projet Lusty,
14:21 une opération extra-rapide menée par l'aviation américaine
14:24 pour débusquer et mettre la main sur tous les savants nazis d'Allemagne.
14:27 L'opération Lusty n'était qu'une partie du plan général
14:30 nommé Opération Paperclip.
14:33 - Paperclip est le nom du plan secret américain.
14:36 Les Anglais et les Soviétiques ont prévu d'en faire autant.
14:39 Mais les savants d'Hitler ont reçu l'ordre de dissimuler leurs travaux.
14:47 Les forêts, les tunnels, les grottes leur ont servi de cachette.
14:50 Pour échapper aux Alliés,
14:53 des milliers d'entre eux se sont fondus dans le flot des réfugiés.
14:56 Parmi eux, Wernher von Braun, le conseiller de l'aviation américaine,
15:04 il s'est volatilisé avec tous ses spécialistes.
15:07 - C'était la décision du service militaire à Berlin
15:18 qu'il fallait évacuer Penemünde,
15:21 aussi bien les scientifiques que tout le savoir,
15:24 les papiers, les données,
15:27 les documents, les données de l'aviation américaine.
15:30 Et de se retirer dans la forteresse bavaroise.
15:33 Parce que ça, c'était l'idée de Hitler,
15:36 qu'on allait retrouver un refuge dans les Alpes.
15:39 J'étais complètement idiot, mais c'était leur idée.
15:45 Il n'y a plus de sanctuaire.
15:50 Le réduit bavarois dont Hitler avait fait sa retraite tombe à son tour.
15:54 En mai 1945, toute l'Allemagne,
15:57 prise en tenaille entre les armées américaines,
16:00 anglaises, françaises et soviétiques de l'autre, est occupée.
16:03 Les concepteurs des fusées se rendent.
16:09 Leur chef, Wernher von Braun,
16:12 est soulagé le jour de son arrestation.
16:15 Il est sorti vivant du chaos.
16:18 - Je suis un peu déçu.
16:21 - Il est sorti vivant du chaos.
16:24 - Mon père, d'abord, se trouvait en sécurité
16:32 avec toute l'équipe, avec von Braun.
16:35 Pour eux, c'était vraiment primordial
16:38 et crucial de tomber sous la main
16:41 des Américains.
16:44 Parce que là, on était sûr qu'ils étaient bien traités
16:47 et que, de toute façon, ils étaient reconnus
16:50 pour leurs sciences et pour leurs savoirs.
16:53 - Dans les capitales européennes, alors que les populations
16:59 se réjouissent de la chute du 3e Reich,
17:02 l'inquiétude monte parmi leurs gouvernants.
17:05 A Paris, le gouvernement provisoire a appris
17:08 que les Américains avaient retrouvé les spécialistes des fusées.
17:11 Le temps presse pour profiter de cette manne exceptionnelle.
17:14 Il faut reconstruire le pays, ruiné par 5 années d'occupation.
17:18 - Moi-même, je revenais de la guerre.
17:21 J'étais habillé en marin, ingénieur en chef de la marine.
17:24 J'avais eu des négociations avec le chef du 2e bureau de la marine.
17:27 Il m'a appuyé sur l'idée qu'il fallait faire
17:30 un effort considérable pour mettre la main
17:33 sur les techniques allemandes, les techniciens allemands
17:36 après la guerre. Parce qu'il y avait tellement de choses
17:39 pour lesquelles nous recevions des coups sans comprendre.
17:42 J'avais le sentiment que nous avions beaucoup à apprendre.
17:46 - Il y a un obstacle majeur.
17:49 La France, à genoux après 5 années d'occupation,
17:52 a collaboré avec l'ennemi.
17:55 Elle est donc tenue à l'écart du butin des vainqueurs.
17:58 Le général de Gaulle, qui dirige le gouvernement provisoire,
18:01 va s'interposer au nom de l'intérêt supérieur de la France.
18:04 De Gaulle pense que le pays ne peut pas se passer de la porte allemande.
18:09 Secrètement, il donne l'ordre à son armée
18:12 de faire main basse sur les savants d'Hitler.
18:15 - Il y aura lieu de transférer en France
18:25 les scientifiques ou techniciens allemands de grande valeur
18:28 pour les faire interroger à loisir sur leurs travaux
18:31 et éventuellement les engager à rester à notre disposition.
18:39 - Alors la marine a monté une petite section
18:42 qui s'appelait la section T-Marine,
18:45 comportant peut-être une centaine d'hommes
18:48 sous les ordres d'un lieutenant de vaisseau
18:51 avec un armement léger pour accompagner les armées françaises
18:54 au fur et à mesure qu'elles envahissaient l'Allemagne.
18:57 Et c'était moi qui inspirais leur mission et leur travail.
19:00 - Il a été envoyé en Allemagne
19:03 alors que la France n'y avait pas droit.
19:06 - Il y avait des gagnants, c'est-à-dire les Américains et les Anglais,
19:09 mais discrètement, les Français le faisaient également.
19:12 - Des unités de recherche vont donc se mêler
19:15 aux troupes du général Delattre de Tassines.
19:18 Terre, mer, air,
19:21 chaque corps d'armée possède sa propre section scientifique.
19:24 Par pragmatisme, le haut commandement français
19:27 s'apprête à désobéir aux consignes des alliés
19:30 et la chance va lui sourire.
19:33 ...
19:36 ...
19:39 ...
19:42 - De nombreux laboratoires importants ont été évacués
19:45 dans l'état du Württemberg.
19:48 On attendait impatiemment que cette zone soit occupée
19:51 quand de nouvelles complications ont surgi.
19:54 Ce territoire scientifiquement désirable
19:57 allait être pris par les troupes françaises.
20:00 - Le général de Gaulle a joué là encore un rôle déterminant.
20:03 A force d'insister auprès de Winston Churchill,
20:06 il arrache en juillet 1945
20:09 la promesse que la France aura elle aussi
20:12 le droit d'occuper une partie de l'Allemagne.
20:15 Le pays a finalement été divisé en 4 zones,
20:18 attribuées à chacune des armées qui l'ont envahie.
20:21 Le petit territoire attribué à la France est prometteur.
20:24 Il comprend le lac de Constance,
20:27 au bord duquel des centaines d'ingénieurs allemands
20:30 ont trouvé refuge.
20:33 Tous ont poursuivi leur travail jusqu'au bout.
20:36 Parmi eux, il y a Ursula Mendel,
20:39 toujours occupée à des calculs
20:42 pour améliorer l'aile de la torpille planante.
20:45 - C'était des officiers
20:48 qui venaient en tant que force occupante.
20:51 Ça ne nous gênait pas du tout.
20:54 Ils étaient très corrects, ils nous regardaient faire.
20:57 Ils étaient très intéressés par notre aile.
21:00 C'était un peu nos patrons, en quelque sorte.
21:03 - Ma position personnelle
21:06 était de parler très poliment aux Allemands
21:09 que je voyais là et de dire
21:12 "ce que vous avez fait est très intéressant,
21:15 "continuez s'il vous plaît.
21:18 "On vous met simplement 2 marins en faction devant la porte
21:21 "pour que vous puissiez continuer de travailler tranquille."
21:24 - Yves Rocart,
21:27 note toutes ses recherches dans des carnets.
21:30 A de nombreuses reprises,
21:33 il se déplace en Allemagne
21:36 pour interroger les scientifiques.
21:39 Leur nom, leurs fonctions, leurs travaux,
21:42 tout est recensé ici de manière méticuleuse.
21:45 Yves Rocart reconstitue intégralement
21:48 les organismes des instituts technologiques allemands.
21:51 - Le spectre est assez large.
21:54 On peut citer ces affaires de torpilles électromagnétiques
21:57 sur lesquelles il s'est intéressé.
22:00 On peut citer les bombes volantes,
22:03 mais aussi tout ce qui était cellules au sulfure de plomb,
22:06 cellules infrarouges.
22:09 Il y avait une avancée dans ce domaine en Allemagne
22:12 et ça a été récupéré à ce moment-là.
22:15 - L'Allemagne se révèle être un eldorado
22:21 pour tous les scientifiques dépêchés sur place.
22:24 On découvre ici le nouveau carburant,
22:27 à Propergol liquide des fusées nazies.
22:30 Là, ce sont les éléments d'une installation révolutionnaire
22:36 pour l'époque qu'on achemine en France.
22:39 C'est une soufflerie, un équipement destiné
22:47 à tester l'aérodynamie des avions et des fusées.
22:51 Elle est remontée pièce par pièce à Maudan, en Savoie.
22:54 Le site est toujours utilisé.
23:02 C'est encore la plus grande soufflerie du monde.
23:05 Pour exploiter ces avancées technologiques,
23:11 il faut pouvoir mettre la main sur leurs brillants inventeurs.
23:18 Parmi les hommes les plus convoités,
23:21 il y a les patrons du complexe militaro-industriel.
23:24 Ferdinand Porsche est activement recherché.
23:30 Chef de l'entreprise de moteurs Porsche,
23:33 il a mis son empire au service d'Hitler.
23:36 Il a fabriqué ses avions, ses chars
23:40 et du matériel de guerre en quantité industrielle.
23:46 Mais il demeure introuvable, comme Willi Messerschmidt,
23:49 le grand fournisseur d'avions de la Luftwaffe,
23:52 l'armée de l'ère allemande,
23:55 est l'inventeur du premier avion à réaction du monde.
23:58 J'ai monté une sorte de commando.
24:12 J'ai capturé Messerschmidt,
24:15 qui était sur le point d'être évacué
24:18 par une unité SS vers la Suisse.
24:21 Et j'ai pu le ramener vers les lignes alliées.
24:24 J'avais déjà récupéré tous les archives de Messerschmidt
24:31 au fond d'un lac où ils avaient été immergés dans le Tirol.
24:34 Et le dernier camion français partait
24:40 lorsqu'est arrivé tout un bataillon américain
24:43 avec des forces puissantes
24:46 qui sont arrivés un peu après la bataille.
24:49 D'ailleurs, ils m'en ont voulu.
24:52 Les Américains ont repris Messerschmidt,
24:57 mais les Français ont eu le temps de l'interroger
25:00 et de copier ses travaux.
25:03 Les Alliés se livrent une concurrence féroce,
25:06 des scientifiques disparaissent mystérieusement.
25:10 J'avais mis la main sur d'excellents ingénieurs
25:13 et agents techniques d'un laboratoire de torpilles.
25:16 Ces Allemands furent regroupés dans une grosse ferme
25:19 des environs de Kresborn.
25:22 Nos premiers ennuis vinrent de nos concurrents américains
25:25 qui avaient mis le cap sur le même groupe que nous.
25:28 Le conseiller de l'armée américaine,
25:31 le célèbre Von Karmann, me dit
25:34 "Vous, les Français, vous êtes bien naïfs de croire
25:37 que ces Allemands sont tous des génies."
25:40 Il ne m'encourageait pas du tout à traiter
25:43 avec les techniciens allemands, mais il déclencha
25:46 l'action des services secrets américains
25:49 dans le but de faire évader des Allemands.
25:52 Ceux-ci quittaient la zone française,
25:55 enlevant un autre barbe dans une voiture américaine.
26:04 Il y a eu de nombreuses équipes qui ont fait ça,
26:07 les Américains l'ont fait énormément,
26:10 les Anglais aussi, c'était un peu chacun,
26:13 c'était un peu des potes banals et compagnie,
26:16 on ne se faisait pas de cadeaux.
26:19 Pour les convaincre de rester au service de la France,
26:22 les scientifiques allemands sont choyés.
26:25 Un petit groupe de spécialistes de fusée
26:28 est installé dans cette auberge, à Hemdingen.
26:31 Pendant qu'ils dessinent les plans des V2,
26:34 les autorités françaises prennent en charge
26:37 tous les aspects matériels.
26:40 Nous étions une trentaine d'ingénieurs.
26:57 Nous avons négocié avec le ministère des Armées.
27:00 L'affaire a bien évolué.
27:07 Nous avons obtenu des documents français
27:13 qui protégeaient nos familles.
27:16 Nous avions un supplément de nourriture,
27:19 ce qui, à l'époque, était important
27:22 vu la misère qui régnait en Allemagne.
27:26 Villelme Dolopff vérifiait les calculs
27:29 des moteurs de fusée V2.
27:32 Il était soulagé d'avoir retrouvé du travail.
27:35 Ce qu'on sait très rarement,
27:41 c'est que les restrictions ont commencé
27:44 le premier jour de la guerre, en 1939.
27:47 A la fin de la guerre, nous avions vraiment faim.
27:50 On était vraiment sous-alimentés.
27:54 Des dizaines de laboratoires allemands
27:57 travaillent ainsi pendant plus d'un an
28:00 pour le compte de l'armée et de la recherche française.
28:03 Nous sommes en mars 1946,
28:14 en plein travail sur notre empennage pour torpilles planantes,
28:17 quand surgit l'ingénieur du génie maritime.
28:20 Il déclare que notre travail doit cesser en Allemagne.
28:23 La consternation est grande.
28:26 Les recherches à but militaire sont interdites
28:33 sur le sol allemand pour éviter que l'Allemagne
28:36 ne se réarme et ne redevienne une puissance hostile.
28:40 Au bout de quelques mois,
28:43 il y eut les instructions de déménager en France
28:46 les institutions que nous avions fondées.
28:49 Si on veut continuer à exploiter ce potentiel,
28:52 ces ingénieurs, ces gens qu'ils connaissent,
28:55 il faut les faire venir en France.
28:58 Il n'y a pas trop de chance pour nous.
29:01 On a besoin de l'aide de l'ensemble des institutions
29:04 qui sont en France.
29:07 Donc il n'y a pas trop d'alternatives.
29:10 Évidemment, pour nous, c'était très étonnant.
29:15 Parce qu'on pensait qu'après la guerre,
29:18 des déplacements forcés comme ça n'étaient plus possibles.
29:21 C'est là où on fait des propositions alléchantes,
29:27 un peu carottes et le bâton.
29:30 Mon grand-père me disait qu'il arrivait avec des propositions
29:33 de faire venir la famille, de salaire, etc.
29:36 Mais aussi, s'ils refusaient,
29:39 en gros, ils les emmenaient de force.
29:42 Pour les savants d'Hitler, c'est l'exode.
29:49 Les États-Unis ont déjà transféré sur leur territoire
29:54 118 spécialistes des fusées,
29:57 avec leur ingénieur en chef, Werner Von Braun,
30:00 qui deviendra l'architecte du programme spatial américain.
30:05 Les Soviétiques vont organiser le déménagement forcé
30:08 de milliers de chercheurs en URSS.
30:11 Des voix s'élèvent pour protester contre l'arrivée d'anciens nazis.
30:16 Mais qui étaient-ils vraiment,
30:22 ces collaborateurs ailés du Troisième Reich ?
30:25 Le journaliste et l'archéologue
30:28 de l'Université de Paris
30:31 a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:34 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:37 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:40 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:43 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:46 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:49 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:52 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:55 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
30:58 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:01 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:04 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:07 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:10 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:13 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:16 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:19 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:22 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:25 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:28 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:31 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:34 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:37 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:40 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:43 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:46 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:49 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:52 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
31:55 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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32:01 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
32:04 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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32:22 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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32:31 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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32:40 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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32:46 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
32:49 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
32:52 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
32:55 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
32:58 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:01 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:04 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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33:25 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
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33:40 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:43 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:46 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:49 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:52 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:55 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
33:58 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:01 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:04 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:07 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:10 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:13 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:16 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:19 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:22 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:25 Il a été envoyé à Paris pour faire un tour.
34:28 Le jour où, à son tour, on vient l'interroger.
34:31 Le jour où, à son tour, on vient l'interroger.
34:34 La sécurité navale est venue chez moi juste avant mon départ.
34:37 La sécurité navale est venue chez moi juste avant mon départ.
34:40 C'était un officier de la sécurité qui était comme tâche
34:43 C'était un officier de la sécurité qui était comme tâche
34:46 de voir si les Allemands étaient dangereux ou pas.
34:49 de voir si les Allemands étaient dangereux ou pas.
34:52 Alors il m'a demandé "Vous n'étiez pas nazi ?"
34:55 Alors il m'a demandé "Vous n'étiez pas nazi ?"
34:58 C'était difficile, quelqu'un de trouvé en Allemagne qui n'était pas nazi.
35:01 C'était difficile, quelqu'un de trouvé en Allemagne qui n'était pas nazi.
35:04 En quelque sorte, oui, j'étais nazi.
35:07 Il était un peu pris à court, il s'est levé,
35:10 Il était un peu pris à court, il s'est levé,
35:13 il s'est un peu incliné devant moi et m'a dit
35:16 "Mademoiselle, vous êtes le premier nazi que je rencontre en Allemagne.
35:19 "Mademoiselle, vous êtes le premier nazi que je rencontre en Allemagne.
35:22 "Mademoiselle, vous êtes le premier nazi que je rencontre en Allemagne.
35:25 Mais je dis "Mais comment il se comporte
35:28 "Mais je dis "Mais comment il se comporte
35:31 qu'un officier me dise ça, qu'il me dise
35:34 "Mademoiselle, vous êtes le premier nazi que je rencontre en Allemagne.
35:37 Mais ça c'est inadmissible pour moi
35:40 parce que ça pouvait montrer qu'on s'est mis derrière un parablu
35:43 et on n'était pour rien.
35:46 Alors qu'on était ce qu'on était,
35:49 très bien, à vous est ce qu'on était.
35:53 Aucun profil n'arrête les recruteurs,
35:56 même les plus compromis.
35:59 Otto Ambross, chimiste,
36:02 ami personnel d'Himmler,
36:05 a donné son feu vert à l'usage du Zyklon B à Auschwitz.
36:08 C'est le gaz utilisé pour l'extermination des Juifs d'Europe.
36:11 C'est le gaz utilisé pour l'extermination des Juifs d'Europe.
36:14 Otto Ambross est sur la liste des criminels de guerre.
36:17 Pourtant, à la libération,
36:20 il est embauché par une entreprise française de colorants chimiques.
36:23 La France finit par le livrer aux Américains.
36:26 Ce tribunal, dressé pour juger les crimes commis à Auschwitz,
36:29 le condamne à 8 ans de prison en 1947.
36:32 Le tribunal, dressé pour juger les crimes commis à Auschwitz,
36:35 le condamne à 8 ans de prison en 1947.
36:38 Combien d'autres ont échappé à tout jugement ?
36:42 Pendant la Seconde Guerre mondiale,
36:45 au centre de l'Allemagne, près de Nordhausen,
36:48 une gigantesque usine souterraine a été creusée
36:51 sur ordre des nazis en 1943.
36:54 Il fallait poursuivre la fabrication des V2 dans un lieu sûr,
36:57 à l'abri des bombardements alliés.
37:00 Le V2 a été vendu en France,
37:03 et a été vendu en Allemagne.
37:06 Le V2 a été vendu en France,
37:09 à l'abri des bombardements alliés.
37:12 Quand les troupes américaines découvrent le site,
37:15 en avril 1945, elles découvrent l'enfer.
37:18 La construction du camp de Dora a été une hécatombe.
37:21 La construction du camp de Dora a été une hécatombe.
37:24 Les soldats américains évacuent les corps suppliciés des déportés
37:27 forcés à travailler jusqu'au dernier jour
37:30 dans les entrailles militaires du régime.
37:33 Nous sommes restés 72 heures debout,
37:36 sans nourriture et sans sommeil.
37:39 Des grappes humaines de cornus s'agglutinaient
37:42 les unes aux autres afin de rechercher un semblant de chaleur.
37:45 des grappes humaines de cornus s'agglutinaient
37:48 les unes aux autres afin de rechercher un semblant de chaleur.
37:51 Comment résister à une température de -25°C ?
37:54 Comment résister à une température de -25°C ?
37:57 Vision dantesque, ahurie,
38:00 il mourrait bien davantage d'hommes qu'il ne sortait de fusée.
38:03 il mourrait bien davantage d'hommes qu'il ne sortait de fusée.
38:06 il mourrait bien davantage d'hommes qu'il ne sortait de fusée.
38:09 Ces dessins ont été réalisés sur place par un prisonnier français.
38:15 Il témoigne de la brutalité des capots.
38:18 Il témoigne de la brutalité des capots.
38:21 Les ingénieurs étaient présents,
38:27 mais ils ne trouvent ces clichés pris par un photographe officiel du régime.
38:30 Comment se sont-ils comportés envers cette main-d'œuvre réduite en esclavage ?
38:33 Comment se sont-ils comportés envers cette main-d'œuvre réduite en esclavage ?
38:36 Au début du mois de mars 1944,
38:46 on nous a annoncé la visite d'un groupe d'ingénieurs.
38:49 L'un d'eux m'a aperçu et a foncé vers moi,
38:52 m'a giflé, invectivé, m'a accusé de sabotage
38:55 parce que j'avais posé le pied sur un petit moteur de guidage de l'aileron de la fusée.
38:58 parce que j'avais posé le pied sur un petit moteur de guidage de l'aileron de la fusée.
39:01 Après son départ, mon chef d'équipe m'a dit qu'il s'agissait de Werner Von Braun.
39:04 Après son départ, mon chef d'équipe m'a dit qu'il s'agissait de Werner Von Braun.
39:07 Il paraît qu'il y avait du sabotage aussi dans ces galeries souterraines
39:10 que les Allemands, bien sûr, essayaient de détecter à temps,
39:13 mais certainement que ça eut lieu.
39:16 Et celui qui était pris, évidemment,
39:19 c'est très très malheureux, c'était la peine de mort.
39:22 Tout ça, c'est sûr que c'est une ombre de l'histoire terrible.
39:27 Des dizaines d'autres sites souterrains ont été construits
39:31 pour la fabrication des armes du régime nazi,
39:34 laissant dans leurs sillages des milliers de morts.
39:37 Oh là là, il est fragile.
39:50 Contrat de prestation de service entre le ministère de l'Armement
39:54 et mademoiselle Mendel Ursula.
39:57 Ursula Mendel décroche à son tour en 1947
40:01 un contrat d'assistante technique dans un laboratoire de la marine française.
40:06 C'était tellement incroyable que ça s'est passé comme ça
40:12 que personne n'a vu ce filtre qu'ils auraient pu mettre
40:17 et dire "La fille de la Générale qui s'est passée en Normandie contre nous,
40:23 qu'est-ce qu'elle voulait qu'on en fasse ?"
40:25 Non, non, ça passait.
40:28 Leur degré d'adhésion au régime nazi a été très variable.
40:33 Seule certitude, la France a accueilli plusieurs milliers
40:37 d'anciens collaborateurs du Troisième Reich.
40:40 On estime leur nombre à 5000 environ.
40:44 Leur nom est le "Militant"
40:47 Vernon s'offre à la flânerie.
40:58 Des roches, quelques grottes, allons voir.
41:02 Un carrefour, une plaque, LRBA.
41:06 Il faut montrer pas de blanche pour entrer au laboratoire
41:09 de recherche balistique et aérodynamique de Vernon.
41:13 C'était caché sur le plateau, complètement à l'extérieur de Vernon
41:19 et pratiquement les hôtes français de Vernon n'avaient ni accès
41:23 ni grosses connaissances de ces lieux.
41:26 En mai 1946, un premier groupe s'installe.
41:33 70 ingénieurs qui ont mis au point les V2
41:36 sont chargés de doter la France d'une fusée.
41:39 Peu à peu, on construit pour eux une soufflerie,
41:43 des stands d'essais pour les moteurs.
41:46 Une cité de l'espace voit le jour.
41:49 Au mois de septembre 1947, je suis arrivé à Vernon.
42:00 Moi j'étais dans la section vanne, soupape,
42:06 j'avais une chambre au barraquement E à l'entrée,
42:10 qui sont détruits maintenant.
42:13 On était bien traités, on était contents de travailler en France.
42:17 Sur ces images rares, tournées par l'un de ces scientifiques,
42:26 on aperçoit les maisons mises à leur disposition.
42:30 Les femmes et les enfants rejoignent l'espace.
42:33 Les femmes et les enfants rejoignent les pères de famille
42:37 dans les mois qui suivent.
42:39 Le déménagement est pris en charge, les salaires sont bons.
42:43 La France leur a déroulé le tapis rouge.
42:46 Pour vivre, pour jouer, on était très bien au l'herbère.
42:59 D'ailleurs, on disait toujours "lieu de repos bien aménagé".
43:04 C'est vrai que pour les enfants, c'était le paradis de jouer.
43:09 Moi je faisais des gros bouquins de muguets,
43:12 je cherchais des murs avec ma mère, des fraises des bois,
43:16 parce qu'ils mettaient ça dans du vin blanc,
43:19 et c'était de la bolle, c'était une boisson qu'on buvait en Allemagne,
43:23 c'est un genre de sangria.
43:26 Les premières années, la colonie allemande reproduit son mode de vie à l'identique.
43:31 Les fêtes traditionnelles comme le carnaval des enfants ponctuent l'année.
43:35 A première vue, l'arrivée des spécialistes en Normandie ne pose aucune difficulté.
43:41 Je crois que la peur d'aller à l'étranger a été tout de suite oubliée,
43:52 voyant comment on les traitait en France.
43:57 Ils étaient traités aussi bien au point de vue paiement,
44:03 comme un Français, ils étaient très bien payés.
44:08 Un second groupe rejoint le premier pour construire des moteurs de chars.
44:15 La colonie allemande compte désormais 130 scientifiques.
44:19 De nouvelles maisons sont mises en chantier,
44:22 alors que la ville de Vernon, bombardée par l'aviation allemande en 1940,
44:27 n'est toujours pas reconstruite.
44:30 La ville était quand même beaucoup détruite, dévastée.
44:34 Et les vernonnais, de voir ces camions qui montaient avec des agglos,
44:39 du ciment, enfin du sable, tout ce qu'il fallait pour construire,
44:42 ils ne le prenaient pas très bien, ce qui est tout à fait logique.
44:46 Et franchement, après toute cette violence qui a été connue
44:51 de par la faute des Allemands, moi je comprends.
44:56 Cette installation aux portes d'une cité meurtrie déclenche l'hostilité des habitants.
45:05 Les enfants allemands scolarisés avec les Français le ressentent.
45:16 On était reconnus de loin avec cette culotte en cuir.
45:20 Il y avait une haine.
45:23 Les Français traitaient les Allemands de boche.
45:27 Les écoliers, les camarades scolaires reprenaient ça.
45:31 On s'est quand même interrogés sur toute l'histoire des Allemands à Vernon.
45:39 De toute façon, on était très jeunes, mais on se disait,
45:42 pourquoi on est mal vus, pourquoi on a des problèmes, pourquoi il y a des tensions.
45:46 Notre frère aîné, lui, il avait à peu près 18 ans.
45:52 Et lui, il est allé travailler comme apprenti chez un électricien en ville.
46:00 Et donc, il allait faire des installations chez des particuliers.
46:07 Karl Bencke a placé son fils en apprentissage chez un électricien français.
46:12 Et là, lui, il a subi quelques agressions. C'était plus difficile.
46:18 Battu sauvagement, le jeune homme en gardera des séquelles.
46:22 Sa famille n'a jamais porté plainte.
46:25 Ça a été assumé.
46:28 On a fait du mieux qu'on a pu, mais voilà.
46:34 Oui, oui. Mais il faut avouer que c'est une période qui n'était pas facile.
46:40 L'arrivée des Allemands suscite partout la peur et l'incompréhension.
46:50 A Decize, dans la Nièvre, 170 ingénieurs débarquent en juillet 1946.
46:59 Avec leurs 272 wagons remplis d'outillages, ils ne pouvaient pas passer inaperçus.
47:05 Aujourd'hui, nos rues sont à nouveau pleines de silhouettes que nous reconnaissons pour les avoir trop connues.
47:18 L'uniforme n'y est plus, mais nous reconnaissons l'allure et le regard.
47:25 Les habitants de Decize se rappellent surtout les derniers teutons, ivres de fureur et armés jusqu'aux dents,
47:32 partir en expédition contre les maquis du Morvan.
47:35 Personne n'oublie.
47:38 Les craintes de la population n'ont pas pesé lourd face à la raison d'État.
47:45 L'ingénieur en chef du groupe, Herman Eustrich, a mis au point l'un des tout premiers moteurs à réaction.
47:53 Ses bombardiers ME 262 représentaient une avancée technologique majeure.
47:58 Pour venir travailler en France, le ministère de l'Armement lui a fait un pont d'or.
48:02 Eustrich a dicté ses conditions pour mettre au point le premier moteur à réaction français.
48:08 5% du prix lui revient, sur chaque exemplaire fabriqué.
48:13 Le gouvernement français a entouré d'une discrétion maximale l'installation de dizaines de laboratoires civils et militaires.
48:23 Les moteurs à réaction à Decize, les sous-marins à Cherbourg, les avions de chasse à Melun.
48:28 Dans tous ces centres, des Allemands travaillent pour la France,
48:32 car la priorité est donnée au retour du pays parmi les puissances mondiales.
48:36 Le premier moteur à réaction à Decize
48:41 À mon arrivée ici en février, les arbres et les buissons de Mimosa ployaient sous leur charge luxuriante.
48:58 À Fréjus, je fais la connaissance de mes nouveaux camarades.
49:02 Ce sont des ingénieurs, amenés ici d'office, mais ils disent qu'ils s'y plaisent bien.
49:07 Le personnel allemand se compose d'une trentaine d'ingénieurs et d'une dizaine de techniciens.
49:12 Je suis appelée chez le professeur Bittel, physicien.
49:15 Il m'apprendra, en acoustique sous-marine, tout ce qui me sera utile plus tard.
49:20 Pendant quatre ans, nous travaillerons ensemble.
49:23 Au début, nous étions des ingénieurs et techniciens allemands, avec deux techniciens français.
49:30 Tout ce qui était scientifique ou savoir, c'était dirigé par les Allemands.
49:37 Ursula Mendel fait partie des effectifs embauchés par la Marine.
49:42 Elle travaille dans l'un des trois centres expérimentaux de la côte d'Azur,
49:46 ouverts grâce au recrutement d'Ivrocar.
49:49 J'avais embauché tous ces ingénieurs et techniciens qui étaient très bons
49:58 et qu'on a transférés en France au laboratoire du BRUSC.
50:01 Ils avaient la solution pour ces torpilles qui se retournent sous les bateaux et explosent.
50:06 Entre Français et Allemands, ça marchait très très bien.
50:10 Et plus le travail que je faisais était finalement important,
50:16 plus j'étais contente que je pouvais montrer que c'était possible.
50:20 Parce qu'il est presque incroyable que j'étais une des rares personnes
50:25 qui était au courant qu'il va y avoir des sauberains nucléaires.
50:30 C'était classifié.
50:33 La Marine française avait sacrée confiance en moi.
50:37 Ursula Mendel passe son diplôme d'ingénieur et sert fidèlement les intérêts de la France.
50:47 Les autorités militaires lui imposent un silence complet sur la nature de son travail.
50:53 Dans son contrat, il est écrit qu'en cas d'espionnage, c'est la peine de mort.
50:58 J'ai trouvé ça un peu dur, que ce soit déjà dans un contrat.
51:04 Mais je me suis dit, bon, s'ils veulent qu'on le sache, c'est leur truc.
51:09 D'ailleurs, ça ne risque pas beaucoup qu'il fallait moins le dire,
51:13 parce que je suis née dans une famille militaire où on savait de quoi on peut parler,
51:20 de quoi on ne peut pas parler. Ça, c'était déjà tout petit.
51:24 Ursula Mendel a été une pionnière.
51:30 Elle a créé le premier service de mesure des bruits sous-marins.
51:34 Une discipline nouvelle qui a permis d'augmenter la sécurité à bord des submersibles.
51:39 Les sous-mariniers, c'était les premiers qui ont compris que j'avais raison
51:44 et qui m'ont adoptée à partir de ce moment-là.
51:48 Maintenant, il y a des oreilles d'or.
51:51 C'est vraiment devenu quelque chose qui a été compris.
51:56 La greffe a pris. Les premiers instituts de recherche franco-allemands voient le jour.
52:03 Leurs travaux vont permettre à la France de rattraper son retard.
52:07 Finalement, vaille que vaille, avec le temps, les Français et les Allemands vont se réconcilier.
52:14 C'est effectivement ce qui s'est passé.
52:17 À la fin des années 50, le fruit de ces collaborations se concrétise.
52:23 Le 22e salon de l'aéronautique qui vous est présenté révèle au monde étonné
52:36 le prodigieux essor de notre aéronautique nationale.
52:39 Depuis la guerre, nos constructeurs, nos centres d'essai, nos services techniques
52:43 ont fait d'une industrie mise en sommeil pendant les hostilités
52:47 une des plus florissantes et sûrement la plus vivante qui soit.
52:51 Le salon du Bourget 1957 est une vitrine mondiale pour les réalisations technologiques françaises.
52:58 Le pays vient de se doter de ses premiers avions à réaction.
53:03 Mistir 4A, Marcel Dassault, France.
53:09 Intercepteur et commandant d'un avion.
53:11 Marcel Dassault, France. Intercepteur et avion d'appui transsonique
53:14 qui équipe les forces aériennes de l'OTAN.
53:16 Personne ne précise que le concepteur du premier moteur à réaction est allemand.
53:24 Hermann Oestrich l'a mis au point à deux cises.
53:27 Les prouesses technologiques éblouissent les visiteurs,
53:38 mais leur ADN reste inconnu.
53:41 Le Djinn est un hélicoptère léger qui bat des records d'altitude.
53:45 Le nom des deux ingénieurs allemands qui l'ont conçu n'est jamais prononcé.
53:51 Le clou du salon de l'espace, c'est cet appareil futuriste.
53:56 Attaque volante C-400 P2, France.
54:00 Appareil expérimental pour l'étude du décollage et de l'atterrissage à la verticale
54:06 construit par la SNECMA.
54:08 On songe à équiper le réacteur d'une aile annulaire
54:11 dont la partie intérieure sera pourvue d'un statoréacteur.
54:14 Le comte Helmut von Zborowski en est l'inventeur.
54:20 Il faisait partie des unités d'élite de la SS.
54:24 Mais c'est aussi un génie, enlevé à la fin de la guerre aux Américains.
54:28 Arrivé en France, il a mis au point le premier avion à décollage vertical au monde.
54:35 S'il ne s'était pas craché lors d'un essai,
54:38 ce curieux engin aurait propulsé la France dans un univers de science-fiction.
54:42 Pourquoi il y a eu une omerta sur la présence de scientifiques allemands sur le territoire français ?
54:54 Je dirais que ça a été la même chose aux Etats-Unis avec Van Braam.
54:57 Il est arrivé aux Etats-Unis, c'était sous le plus grand secret pendant 4-5 ans.
55:02 Personne n'était au courant de rien, surtout pas la presse.
55:04 Et après, l'affaire a un peu explosé avec le fait que Van Braam a été du parti nazi.
55:10 Les recherches conduites en Normandie par les anciens collaborateurs de Werner Von Braun
55:16 sont restées entourées jusqu'au bout d'un épais mystère.
55:19 Eux-mêmes conservent une discrétion totale sur les raisons de leur présence.
55:24 On savait qu'ils travaillaient sur des moteurs de fusée, sur des fusées.
55:31 Mais à l'excellent, les pères ne parlaient de rien.
55:36 Souvent, les épouses ne savaient pas ce que faisait leur mari.
55:41 Tellement c'était secret.
55:43 Et ils ont été formés comme ça.
55:46 Et tous les papiers qui circulaient, par exemple dans l'usine, etc.
55:51 ont été tamponnés secrets, été numérotés, etc.
55:56 Il y avait aussi un petit côté cocorico qui était de ne pas trop révéler
56:01 que c'était grâce aux Allemands et au cerveau allemand
56:04 qu'on avait fabriqué les premières fusées Véronique,
56:07 des fusées sondes qui volaient à Maguire et autres.
56:12 Donc la fierté nationale voulait,
56:15 était plutôt de montrer que c'était grâce aux ingénieurs français.
56:19 Ceci, c'est Véronique, la fusée.
56:24 Les ingénieurs allemands de Vernon
56:26 se voient confier le secteur propulsion des fusées.
56:29 Le général de Gaulle a demandé à ce qu'on développe,
56:41 par exemple, une fusée anti-avion,
56:45 la Parca, qui a été développée au LRBA,
56:49 pour descendre les bombardiers russes
56:54 qui sont chargés de bombes atomiques.
56:57 Ça, bien sûr, en tant qu'enfance,
57:00 on sait que c'est quelque chose de tout à fait nouveau
57:04 et quelque chose qui va faire changer le monde.
57:07 Mais ces premiers missiles Sol-R ou Mer-R,
57:11 impulsés par des équipes allemandes, rencontrent des problèmes de guidage.
57:16 Le développement de plusieurs fusées est abandonné.
57:19 Les ingénieurs allemands de Normandie se concentrent dans les années 60
57:24 sur la conception de moteurs de lancement, toujours plus puissants.
57:28 Ces réalisations très spectaculaires vont de Véronique,
57:31 dont il a déjà été tiré plus de 70 exemplaires,
57:34 au premier étage émeraude du lance-satellite Diamant
57:37 et à Cora, deuxième étage du lanceur européen Eldos Equest.
57:45 Les recrues allemandes mettent au point un moteur fusée
57:48 qui équipera les premiers étages de tous les lances-satellites
57:51 jusqu'en 2003, jusqu'au dernier vol de la fusée Ariane 4.
57:55 Et ça a été comme ça que la France a pu fabriquer des fusées
58:06 et devenir un peu le leader européen d'Ariane.
58:10 Mission accomplie.
58:14 On estime que le travail des scientifiques allemands
58:17 a fait gagner à la France 15 précieuses années de recherche et d'études.
58:21 Ils sont pour la plupart repartis.
58:24 L'Allemagne, à partir des années 60, a été en mesure
58:27 de leur proposer des postes équivalents.
58:29 Seules quelques familles sont restées en France, sans attirer l'attention.
58:34 Moi, ça ne m'a jamais troublé qu'on soit resté un peu dans l'ombre.
58:43 - Beaucoup ? - Beaucoup dans l'ombre.
58:46 Ça ne nous a pas... Non, je sais. Et mon père non plus.
58:50 Ça n'a... D'aucune façon, ça ne l'a troublé.
58:54 Entourés par le secret défense,
58:59 l'existence de ces colonies allemandes sur le sol français
59:03 n'a jamais été portée à la connaissance du grand public.
59:06 C'est ça, les Allemands.
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