Champion de France en 1999 avec les Girondins de Bordeaux, Romain Ferrier est l'entraineur des U17 des Marine et Blanc. Il raconte son travail de coach.
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00:00 On va s'intéresser ce soir à une catégorie d'âge dont on parle peu, trop peu.
00:05 Je suis ravi de saisir l'occasion d'un beau résultat des jeunes Girondins de Bordeaux
00:09 lors du célèbre tournoi de Montaigu qui a lieu en Vendée chaque année.
00:15 Un tournoi qui existe depuis 1972.
00:18 Les jeunes Girondins de Bordeaux, les U17, ont terminé 2ème de ce championnat avec une finale...
00:24 J'ai déjà revu le péno, on va en reparler, parce que je ne suis pas tout à fait convaincu.
00:30 Je vous laisserai le lien pour voir l'intégralité de ce match si vous ne l'avez pas encore fait.
00:34 Ce qui est sûr, c'est que le coach de ces jeunes est avec nous jusqu'à 19h. Il s'agit de Romain Ferrier.
00:39 Bonsoir Romain Ferrier.
00:47 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:49 Je salue notre spécialiste foot Clément Carpentier.
00:51 Salut Clément.
00:52 Salut Dominique. Salut à tous.
00:53 On parle très peu des U17 dont vous avez la charge aux Girondins de Bordeaux.
00:58 On va d'ailleurs remettre l'organigramme des jeunes.
01:04 On parle souvent des équipes réserves, du centre de formation.
01:07 Avec vous, on va pouvoir voir exactement qui est qui.
01:10 Ce célèbre tournoi de Montaigu dont on va parler aussi,
01:14 les passionnés de foot le connaissent en règle générale,
01:17 d'abord champion de France 1999 avec les Girondins de Bordeaux, Romain Ferrier.
01:20 C'est encore un sacré souvenir.
01:22 Oui, ça reste un souvenir incroyable.
01:25 Avec des flashs, c'est quelque chose qui marque.
01:30 La manière dont on l'a obtenu aussi est assez exceptionnelle.
01:34 C'est sûr qu'il a fallu attendre la dernière seconde,
01:38 la dernière minute d'arrêt de jeu pour vraiment réaliser qu'on était champion de France
01:44 au terme d'un mano-a-mano sur toute la saison avec l'Olympique de Marseille.
01:48 C'est encore plus plaisant quand c'est avec l'Olympique de Marseille.
01:52 Je pense qu'il y a le 14 mai, le match des Cent Ans du Parc Lescures Stade Chabond-Elmas.
01:58 Votre plus beau souvenir dans ce stade, c'est quoi ?
02:01 Je pense que c'était le dernier match à domicile.
02:04 On savait que notre avant-dernier match était à domicile.
02:07 On partait donc au Parc des Princes.
02:10 Le public était là, il fallait absolument gagner quoi qu'il arrive.
02:15 C'était juste incroyable cette ambiance.
02:19 Pour nous, c'était la dernière fois qu'on voyait notre public dans notre enceinte nous soutenir.
02:26 Il nous laissait quelque part sur cette dernière semaine pour essayer de réaliser ce rêve.
02:32 C'était vraiment une ambiance, c'était la fusion.
02:35 Franchement, c'était incroyable.
02:36 De mémoire, il me semble que le retour de Paris était pas mal aussi.
02:40 Il était pas mal, mais ce qui était surtout impressionnant,
02:43 c'était de survoler Bordeaux et de voir cette enceinte illuminée,
02:48 et de voir déjà ce monde de l'avion.
02:51 Là, on a pris conscience de ce qui se passait.
02:55 Je ne parle même pas du chemin de l'aéroport jusqu'au stade, c'était juste magique.
03:00 Ça fait très longtemps que vous avez choisi d'entraîner des jeunes.
03:04 On va en parler, mais ça fait 10 ans que vous avez des sections de jeunes
03:07 sur votre charge depuis 2014 au Stade Rennes.
03:10 C'est quelque chose que vous pouvez leur transmettre, ces moments-là de vie de footballeur ?
03:15 Oui, on a envie de ce que ressent le footballeur.
03:19 Et le jeune footballeur, peu importe l'âge, après plus tard,
03:22 ils le réaliseront peut-être, mais c'est les émotions qu'on leur laisse.
03:25 Nous, c'est ce qu'on retient de notre carrière, c'est les émotions qu'on a pu avoir nous,
03:29 et aussi transmettre aux autres.
03:31 C'est ça qui est le plus important.
03:33 On le fait avec le maximum de passion.
03:35 On leur dit que ça vaut le coup, que c'est dur, évidemment,
03:38 mais qu'au bout, ça vaut vraiment le coup,
03:40 parce que ce sont des choses qu'ils se souviendront de toute leur vie.
03:43 On entend bien sur le char, que vous vous en souvenez formidablement bien.
03:47 Très bien.
03:48 Le tournoi de Montaigu, on va y venir dans un instant.
03:52 Il faut savoir que Didier Deschamps, Marcel Desailly, Thierry Henry,
03:56 Djibril Sisé, Johan Gourcuff, Karim Benzema, Paul Pogba,
04:00 ils ont gagné ce tournoi de Montaigu.
04:02 Edouard Okamavinga aussi.
04:04 Edouard Okamavinga, exactement.
04:05 Kylian Mbappé, mais bon, à part l'euro, pour l'instant,
04:08 il a la Ligue des Champions, il a quasiment tout gagné.
04:10 Et Christophe Dugarry en 86 avec les Girondins de Bordeaux,
04:13 qui sont le deuxième club le plus titré dans ce tournoi,
04:15 derrière le FC Nantes.
04:17 Sept victoires pour les Girondins de Bordeaux,
04:19 et dix, c'est-à-dire contre le FC Nantes, que vous étiez en finale.
04:22 C'est le tournoi le plus important de jeunes,
04:25 pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Romain Ferrier, ce soir,
04:28 c'est la coupe du monde des minimes.
04:30 Moi, quand j'étais minome, on disait ça comme ça.
04:32 C'est ça, oui.
04:33 C'est vraiment un tournoi référence en France.
04:36 Parfois même à l'international, parce qu'il y a des clubs
04:39 qui sont venus auparavant, qui étaient des clubs européens.
04:43 Donc oui, c'est vraiment un tournoi référence,
04:45 puisqu'il y a un double tournoi.
04:47 Il y a un tournoi qui représente les nations et les clubs.
04:50 Donc c'est vraiment ce parallèle qui est intéressant.
04:52 Et nous, ça nous permet de nous juger déjà entre clubs,
04:55 de voir un peu où on en est au niveau des générations,
04:57 de voir un peu comment ça bosse,
04:59 un peu les profils que les clubs ont choisis,
05:02 voir un peu où ils en sont.
05:03 Et puis ça nous permet aussi d'avoir un repère.
05:05 Et c'était aussi important d'avoir ce repère de sélection de nations,
05:11 pour que nous, on puisse leur montrer aussi
05:13 qu'il y avait un step encore important pour atteindre ce niveau-là,
05:17 qui est vraiment l'élite de ces jeunes joueurs de 15 ans.
05:20 Et la France qui l'a remporté en plus cette année,
05:22 ce qui n'était pas arrivé depuis très très longtemps.
05:24 Oui.
05:25 Vous avez vu une belle jeune équipe de France ?
05:28 Oui, une belle jeune équipe.
05:29 Alors ça a été assez choquant pour les joueurs,
05:31 parce qu'en fait, on a profité que la France jouait contre l'Argentine
05:35 après notre match contre Brest.
05:38 Donc on a vite été voir,
05:39 parce que pour nous c'était important qu'ils réalisent ce niveau-là.
05:45 Et ça a été un match comme tous les France-Argentine,
05:48 même à ce niveau-là, très engagé, très vicieux déjà pour ces jeunes âges.
05:52 Et en fait, ils ont pris le niveau en pleine tête, nos jeunes joueurs,
05:55 parce qu'ils se sont dit "Waouh, on a l'impression que ce ne sont pas des U16".
05:58 Et c'est vrai que c'est vraiment très mature dans le jeu, très athlétique.
06:02 Et c'est une bonne référence aussi pour nos jeunes joueurs.
06:06 Donc faites-moi du plaisir, dites-moi que la France a battu l'Argentine.
06:08 La France a battu l'Argentine.
06:10 Oui, c'est vrai.
06:12 Ça fait depuis la finale de la Coupe du Monde qu'on attendait cette phrase.
06:15 Tout à fait, oui.
06:16 Comment fonctionne, en quelques mots et de façon assez pédagogique,
06:20 pour celles et ceux qui découvriraient dans 100% Girondins, Romain Ferrier ?
06:24 Parce qu'on voit rentrer chez les professionnels des jeunes garçons de 19 ans.
06:29 Jean Griot, il n'a pas encore 20 ans.
06:32 Et puis on entend parler de U17, de U19, de centres de formation, d'équipes réserves.
06:36 Est-ce que vous pouvez nous faire un petit dessin sonore
06:39 de comment est organisée la formation et les jeunes aux Girondins de Bordeaux ?
06:42 Alors un dessin, oui, ça va être vite fait.
06:46 Sonore, c'est-à-dire qu'en fait, ils arrivent au centre de formation, donc en U16.
06:51 En fait, il faut savoir que le premier socle, c'est calé aussi avec la scolarité.
06:56 Donc le U16 correspond à la seconde, le U17 à la première et le U18 à la terminale.
07:01 Donc nous, l'idée, c'est de les amener au moins jusqu'à la terminale
07:04 pour qu'il y ait ce double projet qui soit important.
07:07 Donc le U16 qui arrive dans notre structure,
07:10 alors il peut provenir de différents parcours.
07:13 Donc le plus riche et le plus important, c'est celui déjà de notre école de foot,
07:18 donc de notre pré-formation.
07:20 Ensuite, ça reste au niveau régional et évidemment,
07:23 ça peut être ajusté aussi avec des garçons qui viennent d'autres régions.
07:26 Et donc après, l'entrée au centre, elle peut être délicate
07:30 parce qu'il y a pas mal de garçons qui se connaissent, mais d'autres un peu moins.
07:34 Il y a un cadre qui est mis en place au niveau sportif,
07:36 au niveau éducatif évidemment et au niveau scolaire.
07:39 Donc la première année, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer.
07:44 C'est une année assez fragile, même physiquement,
07:46 parce qu'il y a une charge de travail, il y a une charge aussi.
07:48 Il faut penser que ce sont des lycéens, donc ils vont aussi à l'école.
07:52 Donc le double parcours est assez intense.
07:54 Et après, j'ai envie de dire, il n'y a pas forcément d'âge pour monter dans les catégories.
08:00 Nous, on a des U16 qui jouent beaucoup avec les U17 Nations,
08:04 et on a aussi des U17 qui jouent avec les U19,
08:07 et on a un U17 qui joue même avec la N3 qui est Mathis Angéli.
08:10 Donc après, c'est le garçon et surtout le besoin du garçon.
08:15 On va essayer de récompenser et alimenter le besoin du garçon.
08:18 D'accord, et c'est-à-dire que nous, quand on est observateur,
08:21 on se réfère à l'âge U17, U19, mais c'est surtout une affaire de talent.
08:25 Tout à fait, oui.
08:26 Et une petite question, à quel moment vous recrutez ?
08:29 Est-ce que vous recrutez par exemple tous les ans de nouveaux éléments qui vont intégrer l'équipe ?
08:33 Ou par exemple quand vous avez 20 joueurs qui intègrent l'équipe de U16,
08:38 ils vont faire U17, U19 après avec vous et ça ne va pas bouger, cette équipe va se suivre ?
08:43 Alors bien sûr, il y en a qui vont aller plus vite que d'autres vers le haut,
08:45 mais c'est toujours la même équipe ?
08:47 Ou vous intégrez aussi des joueurs qui viennent de l'extérieur entre deux ?
08:50 Et aussi, c'est évidemment le versant un peu moins sympathique,
08:54 est-ce qu'il y a de la "perte" ?
08:56 Est-ce que malheureusement, à la fin de la première année d'U16,
08:59 vous remerciez les garçons en disant "non, finalement on ne va pas pouvoir continuer avec toi" ?
09:05 Voilà un peu comment ça se passe, les mouvements, on va dire, chez ces jeunes équipes.
09:08 Alors déjà, il faut remettre le contexte en place.
09:11 On reste une équipe élite, un centre de formation,
09:14 c'est pour former des joueurs professionnels in fine.
09:16 En effet, on n'est pas un club de masse,
09:19 on essaie de trouver vraiment les meilleurs joueurs et l'élite des joueurs.
09:24 C'est pour ça que lorsqu'ils sont contractés ou sous convention,
09:29 on croit en eux et l'idée de croire en eux, c'est de leur donner du temps d'adaptation
09:34 pour qu'ils puissent s'exprimer.
09:36 Après, il y a des garçons sur lesquels, à l'entrée au centre,
09:38 on leur donne "une petite carotte" parce qu'on ne sait pas encore, il y a quelques doutes.
09:45 Et là, très ponctuellement, mais c'est assez singulier,
09:48 il y a très peu de garçons qui sont dans ce cas-là,
09:50 où on peut dire en cours de parcours que ça peut s'arrêter.
09:53 Et inversement aussi, il y a des réajustements, mais c'est extrêmement rare aussi,
09:58 on donne confiance aux garçons qu'on a signés et contractés avant.
10:01 Et c'est tout de l'importance de ce double cursus.
10:04 Il faut penser qu'on peut être doué pour le football à un certain âge,
10:08 et les carrières, si elles se font, elles peuvent être courtes.
10:11 Je vous renvoie à l'émission où on avait parlé beaucoup avec Pierre Ducasse,
10:15 ce qu'il faut prévoir l'après-carrière, d'où ces doubles cursus qui sont très importants.
10:19 Et des fois, quand ça s'arrête, il faut pouvoir faire autre chose.
10:22 Comment cela s'est-il passé à Montaigu ?
10:24 On a en plus une bonne nouvelle, a priori, puisqu'il y a un gardien de but
10:27 qui semble-t-il avance bien chez les Girondins de Bordeaux.
10:30 Il a été élu meilleur gardien du club, vous allez nous en parler.
10:33 Et puis on va évoquer aussi, si vous le voulez bien, la question des têtes chez les jeunes joueurs.
10:38 Depuis les déclarations de Raphaël Varane, chez nos confrères de l'équipe hier,
10:42 c'est une question que beaucoup de parents se posent.
10:44 Romain Ferrier, le coach des U17 aux Girondins de Bordeaux, est l'invité de 100% Girondins.
10:49 C'est le retour des bons plans du week-end avec les Vignerons de votre région.
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11:42 100% Girondins et puis on peut parler des jeunes, des U17 ce soir
11:54 parce que les U17 ont obtenu un très beau résultat au tournoi de Montaigu
11:57 qui fait référence dans le domaine des jeunes équipes.
12:00 Leur coach Romain Ferrier, notre invité ce soir, lui qui a été champion de France
12:04 avec les Girondins de Bordeaux en 97.
12:06 Je le disais Romain Ferrier, ça fait 10 ans maintenant,
12:08 pardon de faire passer le temps,
12:11 ça fait 10 ans que vous entraînez des équipes U15, U17, U19.
12:15 C'est un vrai choix, une passion d'entraîner des jeunes ?
12:20 Oui, c'est une passion. Je n'ai pas entraîné que des jeunes aussi, j'ai entraîné des réserves.
12:25 Ils ne sont jamais très vieux.
12:28 Oui, les réserves, c'est bien de le rappeler, ça reste des joueurs extrêmement jeunes
12:33 et qui ont au maximum 18-19 ans.
12:36 Mais oui, c'est intéressant, il y a ce rôle évidemment éducatif.
12:41 Et puis dans la pédagogie, c'est une autre approche je trouve.
12:44 Notamment chez les U17, ils sont encore un peu naïfs, ils sont attentifs.
12:49 C'est un peu comme des éponges, on sent vraiment qu'on peut avoir un impact sur eux.
12:54 Après, c'est un peu plus compliqué au-dessus,
12:57 parce qu'il y a d'autres choses qui rentrent en ligne de compte pour eux.
13:01 Mais c'est aussi intéressant, et là on rentre plus dans du management.
13:05 Là, on est vraiment dans l'idée de nourrir et de donner un maximum aux garçons
13:09 et d'être comme un outil pour eux.
13:10 Ce n'est pas trop dur de faire éteindre les téléphones portables dans le vestiaire ?
13:13 Oui, mais en tout cas, chez les plus jeunes, on essaie d'installer ça.
13:18 Il y a des moments où, évidemment, ils sont avec leurs...
13:22 je ne sais pas comment on appelle ça, avec tous les gens qui les suivent...
13:26 leurs communautés pardon !
13:27 Et il y a des moments où il faut qu'on soit ensemble quand même,
13:30 donc c'est important, on essaie de leur inculquer ça au tout début.
13:33 Ce tournoi de Montaigu, il y a de très nombreuses équipes
13:37 qui sont réunies chaque année sur ce tournoi qui existe depuis 1972.
13:43 Ça va jusqu'à la finale, deux pénaltys contre les Girondins de Bordeaux.
13:48 Vous pouvez me dire que je ne suis pas objectif, mais ça me semble.
13:53 Le deuxième est lunaire.
13:55 Le deuxième est complètement lunaire, le premier l'est totalement aussi.
13:58 Maintenant, on ne peut que subir sur le terrain, et puis il y a l'arbitrage.
14:04 On n'oublie pas qu'on n'est pas loin de Nantes,
14:07 donc ça, je ne sais pas si ça m'impacte, mais on le dit quand même.
14:10 C'est vrai qu'on le dit quand même.
14:12 Mais en effet, avec l'arbitrage, on s'est vraiment un petit peu attrapés
14:16 parce que déjà le premier, il est lunaire, et le second, il est juste imaginaire.
14:21 Nous, honnêtement, on a été vachement touchés de ça,
14:26 mais c'est surtout pour les garçons, en fait.
14:28 Ils ont eu un sentiment d'injustice complet,
14:32 et c'est surtout pour eux que c'est embêtant.
14:36 Est-ce que ça fait partie de l'apprentissage ?
14:39 Oui, mais je préfère apprendre avec la victoire
14:42 et être allé chercher le titre.
14:44 Je pense que c'est plus important que ça.
14:47 Il y aura d'autres moments dans leur vie où il y aura de la frustration,
14:50 mais ils n'auront peut-être pas d'autres moments pour jouer une finale et la gagner.
14:53 C'est ça qu'on leur a aussi expliqué, c'est une finale.
14:56 On dit toujours, oui, une finale, ça se gagne,
14:58 mais c'est surtout là où ils avaient la possibilité d'atteindre quelque chose,
15:01 de gagner quelque chose.
15:03 On ne sait pas, en fait, avec ces jeunes joueurs,
15:04 si un jour, ils auront la possibilité de faire une autre finale.
15:07 Quel manque à apprentir ?
15:09 En tout cas, ça montre une nouvelle fois que la formation se porte très bien
15:12 au Girondin de Bordeaux.
15:14 Je ne suis pas en train de vous dire que grâce à cette équipe,
15:16 on va pouvoir remonter en Ligue 1 dans quelques années, mais pourquoi pas ?
15:19 En tout cas, ça prouve une nouvelle fois que du côté du centre de formation,
15:25 ça travaille très bien aujourd'hui,
15:27 et vous continuez à sortir des jeunes joueurs.
15:29 Une formation qui a été très mise en avant l'année dernière,
15:32 avec notamment Dylan Bakoua, Junior Manga, tout ça.
15:35 Là, on sent vraiment qu'il y a du très bon boulot qui est fait derrière,
15:39 et on peut le dire, ça a sauvé déjà le club une fois,
15:41 et ça le sauvera peut-être une deuxième fois.
15:43 Oui, alors, notre mission, c'est de sortir des joueurs
15:49 pour alimenter l'équipe première,
15:52 et puis on essaie évidemment à ce qu'ils soient performants avec l'équipe pour mai,
15:57 et puis in fine, pourquoi pas, s'ils se révèlent,
15:59 et puis que ça devienne des joueurs importants,
16:01 tant mieux.
16:03 L'effectif, là, il a l'air costaud chez ces U17,
16:08 parce qu'il y a même un gardien de but qui a été élu meilleur gardien du tournoi,
16:13 Nicolas Cutran, est-ce que vous pouvez nous en dire quelques mots ?
16:16 Puis après, avec Clément, on a une question,
16:18 parce que vous pensez bien qu'on a regardé la vidéo de la finale,
16:20 alors vous nous dites notre question.
16:22 Oui, en fait, on a deux bons gardiens,
16:24 alors il y en a un qui a été récompensé,
16:26 parce que les deux sont très bons,
16:28 et alors après, il n'y avait que cinq matchs,
16:31 donc il a fallu trancher,
16:33 mais les deux ont fait deux matchs chacun auparavant,
16:36 et Nicolas a été très performant,
16:38 et notamment en demi-finale,
16:40 où il y a une séance de tir au but qui est juste incroyable,
16:42 et il a rentré dans le cerveau de tous les adversaires,
16:45 et c'est lui qui nous fait passer, en fait,
16:47 donc ça a marqué tous les esprits là-bas,
16:49 et après, en effet, il n'a pas pris de but sur les matchs auxquels il a participé,
16:53 donc ça a eu aussi un impact là-dessus,
16:55 et puis, j'ai envie de dire aussi,
16:57 c'est le plus petit de tous les gardiens,
16:59 en fait, sur le plateau,
17:01 donc peut-être que ça a eu un impact,
17:03 mais en tout cas, c'est un garçon qui est animé,
17:07 qui est vivant, et qui amène tout un groupe,
17:09 donc c'est aussi un leader important de l'équipe.
17:12 - Et c'est l'autre gardien que vous avez choisi pour la finale,
17:16 en plus, il touche le ballon sur le pénalty,
17:19 il est vraiment à deux doigts de le sortir,
17:21 ce sont des arbitrages pour que tout le monde ait du temps de jeu,
17:25 déjà dans les U17 ?
17:26 - Oui, on essaye un maximum sur ces générations-là,
17:28 de leur donner la possibilité de jouer,
17:30 parce que c'est important, les séances évidemment,
17:32 mais c'est important, les compétitions sont importantes pour leur donner,
17:36 alors après, évidemment, on fait attention quant à la charge,
17:39 on est très attentifs à ça aussi,
17:41 mais l'idée c'est, au départ, justement,
17:43 de leur donner la capacité de faire des choses,
17:46 et ensuite, ils auront le temps plus tard,
17:48 qu'il y ait une sélection un peu plus performance et compétition.
17:52 - Donc il y avait le choix du coach,
17:54 d'avoir alterné entre ces deux gardiens,
17:56 mais en fait, ça fait plaisir,
17:58 parce que c'est vrai qu'au Gironne de Bordeaux,
18:00 il y a une vraie culture des grands gardiens de but,
18:02 au sens du talent,
18:04 puisque là, vous avez expliqué que c'était le plus petit,
18:06 alors ça c'est bien, Fabien Barthez, il aime pas trop,
18:08 je me souviens de ses déclarations,
18:10 quand on choisit que des grands gardiens,
18:12 donc c'est bien qu'il y ait un petit,
18:14 c'est quelle taille déjà ?
18:16 - Petit, non, il doit faire un 73.
18:20 - Ah oui, si oui, effectivement,
18:22 dans la taille des gardiens de but,
18:24 effectivement, il est loin d'être le plus grand.
18:26 - Oui, après ça reste un U16.
18:30 - Il n'a pas fini de grandir,
18:32 il a ça pour lui.
18:34 Pendant que vous étiez en main ferrée à Montaigu,
18:38 avec les U17,
18:40 Ryo Mavuba, lui,
18:42 était avec les U14 au tournoi Sens Frontière,
18:46 parce qu'il y a Sens dans Lyon,
18:48 où on sait qu'ils ont le sens du jeu de mots,
18:50 beaucoup là-bas,
18:52 et Ryo Mavuba, il a parlé de l'entourage des enfants,
18:56 parce que lui a eu à faire ce tournoi,
18:58 il y a de très nombreuses années,
19:00 donc je vous propose d'écouter,
19:02 sur France Bleu au Cerf,
19:04 Ryo Mavuba qui parle de l'entourage
19:06 autour de ces jeunes joueurs.
19:08 - L'histoire est plutôt sympa.
19:10 - On va écouter Ryo Mavuba
19:12 sur l'entourage des jeunes joueurs.
19:14 - Oui, ça, ça a évolué,
19:16 on en parlait encore pendant ces trois jours,
19:18 avant il n'y avait peut-être que les recruteurs
19:20 qui venaient,
19:22 maintenant il y a beaucoup d'observateurs,
19:24 beaucoup d'agents ou de pseudo-agents,
19:26 je ne sais pas, mais en tout cas,
19:28 ça fait beaucoup de monde autour de ces jeunes-là,
19:30 donc il faut vraiment faire attention,
19:32 les protéger aussi,
19:34 mais en tout cas, le monde qu'il y avait
19:36 de manière générale, je trouve que c'est vraiment top,
19:38 faire des pouvoirs des matchs à cet âge-là,
19:40 avec des belles affiches, du monde autour,
19:42 ça leur met une petite forme de pression,
19:44 et on espère qu'il y aura un maximum
19:46 qui passent par le tournoi,
19:48 de manière professionnelle. - Alors si c'est comme ça
19:50 chez les U14, d'ailleurs, beau résultat aussi,
19:52 parce qu'ils ont terminé 6ème sur 20,
19:54 une équipe de Tokyo,
19:56 qui paraît-il absolument incroyable,
19:58 si c'est comme ça chez les U14,
20:00 chez les U17, je n'ose pas imaginer, Romain Ferrier.
20:02 - Non, il ne faut pas imaginer,
20:04 c'est vraiment...
20:06 c'est vraiment pas problématique,
20:08 parce que ça fait partie aujourd'hui de la société,
20:10 mais un peu quand même.
20:12 C'est vrai qu'il y a
20:14 beaucoup, beaucoup de monde, et du coup,
20:16 les garçons commencent à être en capacité
20:18 de comprendre les choses,
20:20 donc ils ressentent une certaine pression aussi,
20:22 quelque part, et très jeunes.
20:24 Donc il faut faire très attention, comme le dit Rio,
20:26 je le rejoins complètement, ça reste un jeune public
20:28 qui est en pleine construction.
20:30 Et là,
20:32 il peut y avoir déjà le premier socle
20:34 des parents qui est important,
20:36 mais on ne sait pas,
20:38 on ne connaît pas exactement
20:40 l'environnement familial
20:42 du garçon, donc il peut qu'il y ait des gens
20:44 autour, qu'il soit des conseils
20:46 ou de mauvais conseils aussi.
20:48 La frontière, elle est mince,
20:50 et du coup, ça peut être
20:52 très dangereux pour le garçon.
20:54 - Mais qu'est-ce que vous pouvez faire, vous,
20:56 au quotidien, ou je sais pas,
20:58 même prendre le joueur dans votre bureau,
21:00 lui expliquer certaines choses,
21:02 comment vous faites ça, en fait, parce qu'en effet,
21:04 vous avez le cercle familial qui est hyper important,
21:06 et souvent qui est très protecteur, pour le coup,
21:08 et on citait justement Mathis Angéli
21:10 en dehors du studio, mais il y a
21:12 malheureusement des enfants qui n'ont pas ce cadre-là,
21:14 donc qu'est-ce que vous pouvez faire concrètement,
21:16 vous, au quotidien, parce que vous n'avez pas non plus les enfermer dans leur chambre ?
21:18 - Non, on est là,
21:20 et puis nous, on dit toujours que notre
21:22 discours s'arrête à la barrière du terrain,
21:24 en fait. Après,
21:26 il suffit qu'ils récupèrent leur smartphone, et puis
21:28 ils sont à la merci du monde entier,
21:30 en fait, donc c'est sûr que c'est
21:32 très compliqué, alors après, il faut
21:34 qu'on leur donne confiance,
21:36 et on
21:38 leur cadre,
21:40 on leur trace une feuille de route,
21:42 mais en effet, il faut qu'ils nous fassent confiance,
21:44 après, on
21:46 commence à connaître un peu les entourages
21:48 des garçons,
21:50 on sait plus ou moins
21:52 qui va être positif
21:54 pour le garçon, et d'autres
21:56 peut-être un peu moins.
21:58 - Par rapport à votre jeunesse,
22:00 ça a complètement changé par rapport au cursus
22:02 que vous avez eu, vous, en tant que jeune footballeur ?
22:04 - Complètement, moi,
22:06 le premier agent qui m'a approché,
22:08 c'était International Espoir,
22:10 donc j'avais déjà signé mon premier contrat pro
22:12 tout seul,
22:14 j'avais été le chercher, à l'époque, il fallait faire 15 matchs pour signer pro,
22:16 et en fait, c'est ce qui s'est passé,
22:18 j'avais fait 15 matchs de première division,
22:20 j'ai signé mon contrat pro, j'avais personne,
22:22 après, j'ai été à International Espoir,
22:24 et là, j'ai eu un agent qui m'a accompagné,
22:26 mais aujourd'hui,
22:28 ils ne sont même pas en centre de formation,
22:30 il y a déjà des gens qui tournent autour.
22:32 - Alors, je voulais vous faire entendre aussi la belle histoire de Ryo Mavuba,
22:34 parce qu'il se trouve que ce tournoi,
22:36 dans un sens, lui, il l'a fait quand il était gamin,
22:38 et là, dans son équipe, il y avait un autre Mavuba,
22:40 donc l'histoire est plutôt belle d'Iryo Mavuba.
22:42 - L'histoire est plutôt sympa,
22:44 parce que moi, j'ai fait ce tournoi en 1996,
22:46 bon, je suis allé plus loin que lui,
22:48 je pourrais le dire,
22:50 puisqu'on a été en finale ici en 1996 avec Bordeaux,
22:52 on a perdu contre Marseille,
22:54 et en tout cas, lui s'est fait sortir en quarte de finale,
22:56 mais en tout cas, c'est sûr que c'est un beau clin d'œil,
22:58 on en a parlé avec Raphaël,
23:00 voilà, il m'a connu lui si petit,
23:02 maintenant, je reviens en tant qu'entraîneur
23:04 ou responsable de la Prefaut,
23:06 et maintenant, c'est mon fils, donc c'est une belle histoire.
23:08 - Alors Raphaël Raymond, qui est l'organisateur
23:10 de ce tournoi de Sens Sans Frontières,
23:12 ça casse dans la famille Mavuba,
23:14 absolument, il y en a un qui n'a pas basé les quartes de finale,
23:16 il y a des footballeurs dans la famille,
23:18 Romain Ferrier ?
23:20 - Il y a des footballeurs aussi, mais des passionnés de football.
23:22 - D'accord, d'accord.
23:24 Qui ne sont pas dans ce type de tournoi.
23:26 - Non, là-dedans, non.
23:28 [Générique]
23:30 100% Girondins
23:32 100% Foot
23:34 sur France Bleu.
23:36 - Je voulais, vous qui vous occupez depuis 10 ans
23:38 de jeunes sections, des U17
23:40 au Girondins de Bordeaux,
23:42 vous poser la question aussi de l'information
23:44 donnée par
23:46 Raphaël Varane, c'est donc un frère de l'équipe hier,
23:48 mon fils de 7 ans
23:50 joue au football et je lui conseille de ne pas faire
23:52 de tête liée aux questions
23:54 des commotions cérébrales. On est mercredi,
23:56 à l'école de foot dans plein d'endroits de village
23:58 de Gironde aujourd'hui, il y a peut-être des parents depuis hier
24:00 qui se posent la question. C'est une question que vous vous êtes
24:02 déjà posée ? - Oui, oui, on s'est
24:04 posé ce type de question depuis un petit
24:06 moment. C'est vrai que
24:08 chez les plus jeunes,
24:10 en effet, on commence à avoir
24:12 des retours, c'est ça en fait,
24:14 c'est comme toute étude, il faut que
24:16 ça soit fait sur du temps
24:18 et en effet, il y a eu quelques études qui sont
24:20 sorties, qui ont révélé que
24:22 ça pouvait avoir une incidence
24:24 plus tard. Et c'est vrai que notamment
24:26 sur ce jeune public qui est en plein développement,
24:28 il faut être très précautionneux
24:30 et faire attention. C'est ce qu'on met en
24:32 place, nous, déjà
24:34 dans l'idée éducative.
24:36 Nous, on a reçu une formation
24:38 par notre médecin référent au centre de formation,
24:40 tous les éducateurs,
24:42 sur qu'est-ce qu'une commotion cérébrale
24:44 et qu'est-ce qu'il faut faire en fait, comment la
24:46 reconnaître et qu'est-ce qu'on doit faire.
24:48 Donc l'idée, c'est qu'après, on puisse le retransmettre
24:50 aux garçons. Et
24:52 malheureusement, quand on l'a eu, il y a eu
24:54 une tragique qui est arrivée
24:56 lors du match de Ligue 2 avec Albert
24:58 Ellis. Mais nous,
25:00 on a été formés là-dessus
25:02 et du coup, on
25:04 est plus dans la précaution,
25:06 dans la prévention, pour
25:08 essayer de limiter
25:10 les traumatismes.
25:12 - Là, il y a cette formation pour les professionnels que
25:14 vous êtes. Vous diriez le message
25:16 aux parents, c'est oui, effectivement,
25:18 attention, ce n'est pas obligatoire que les
25:20 enfants de 7, 8, 9 ans fassent des tests
25:22 au football ? - Alors, le football,
25:24 il y a des tests dans le football depuis
25:26 toujours. - Alors, en fait, ils interdisent
25:28 en 2012 ? - Oui, oui, ils ont interdit
25:30 maintenant. Pour l'instant, la FED
25:32 n'a rien interdit. Mais
25:34 nous, on fait attention
25:36 notamment sur les jeunes catégories.
25:38 Après, c'est tout ce qui va être
25:40 un impact, un contact en match,
25:42 on ne pourra pas forcément
25:44 l'éviter, quoi qu'il arrive.
25:46 C'est souvent les accidents, en fait, des choses.
25:48 On en a vécu quelques-unes cette année au niveau
25:50 de la formation. Et c'est souvent un ballon
25:52 dans la tête. Par exemple, ce matin, ça est arrivé ce matin,
25:54 il y a un garçon qui a arrêté une semaine
25:56 par rapport à ça, juste en prévention.
25:58 - C'est rassurant.
26:00 Franchement, c'est chouette de savoir qu'il y a
26:02 des formations qui existent et qu'elles
26:04 sont suivies par l'éducateur que vous êtes
26:06 et mises en place pour les
26:08 enfants qui jouent au Girondins
26:10 de Bordeaux, notamment. Et évidemment, on donne le message
26:12 pour toutes les écoles de football.
26:14 Merci beaucoup, Romain Ferrier, d'être venu dans 100% Girondins.
26:16 - Merci à vous.
26:18 - A partir du 14 juin, j'imagine que vous allez être
26:20 accroché à la télécommande pour suivre l'Euro ?
26:22 - Oui, bien sûr.
26:24 - Je vous offre de nos confrères de l'équipe etSolarEdition
26:26 50 euros pour l'Euro 2024
26:28 de Vincent Duluc.
26:30 - Ah oui, un garçon qui suit le football.
26:32 - Merci beaucoup.
26:34 - Merci beaucoup. Si on veut voir jouer
26:36 les U17 ? - Ah ben là,
26:38 on reçoit sur
26:40 le terrain numéro 8
26:42 du Haïan, on reçoit
26:44 sur le terrain numéro 8.
26:46 - C'est dimanche ? - Dimanche à 11h.
26:48 - Il est incollable.
26:50 - Merci beaucoup.