• il y a 8 mois
Jérôme Guedj, député Socialiste de l'Essonne

Jean-Luc Mélenchon l'a pris sous son aile quand il avait 13 ans. Depuis, le virus de la politique n'a plus quitté Jérôme Guedj. 2022 a marqué son retour à l'Assemblée en tant que député socialiste.

Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
Car on ne naît pas politique, on le devient !

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Transcription
00:00 -Une figure de la gauche l'a prise sous son aile
00:02 quand il avait 13 ans.
00:04 Depuis, le virus de la politique ne l'a plus quitté.
00:07 2022 a marqué son retour à l'Assemblée
00:09 en tant que député socialiste.
00:11 Musique de tension
00:13 ...
00:25 Bonjour, Jérôme Gaedge. -Bonjour.
00:27 -J'ai découvert comment vous vous êtes intéressé à la politique.
00:31 C'est une histoire étonnante qui a débuté
00:33 dans les couloirs de la mairie de Massy.
00:36 Votre père était adjoint au maire.
00:38 Vous aviez pris l'habitude d'entrer dans les bureaux
00:41 des uns et des autres, notamment dans le bureau d'un Jean-Luc.
00:44 -Oui, Jean-Luc Mélenchon était conseiller municipal délégué
00:48 ou maire adjoint du maire de Massy à l'époque.
00:50 Il était jeune.
00:52 C'était un des jeunes conseillers municipaux délégués
00:55 ou maire adjoint.
00:56 Il aimait parler avec des plus jeunes.
00:58 J'étais ado, vers 14-15 ans, en effet, dans ces eaux-là.
01:01 C'est Jean-Luc qui m'a conseillé.
01:03 Je l'ignorais, qu'on pouvait passer le concours de Sciences Po
01:07 directement après son baccalauréat.
01:09 C'est lui qui me l'a conseillé.
01:11 Après, pendant mes études à Sciences Po,
01:13 pour gagner ma vie, j'étais stagiaire
01:15 ou assistant parlementaire.
01:17 -Vous avez été collaborateur parlementaire au Sénat.
01:20 Vous avez rejoint son cours en politique
01:22 "La gauche socialiste".
01:24 -Avec les images qu'on voit avec Julien Dray et Marie-Noël.
01:27 C'était une magnifique école de formation.
01:30 C'était le socialisme républicain exigeant sur les questions sociales,
01:34 déjà pionnier sur les questions écologiques.
01:36 C'était une formidable école de formation
01:39 à l'intérieur du Parti socialiste.
01:41 -Il a été votre mentor en politique ?
01:43 -Oui, incontestablement.
01:44 Ca a été une rencontre fondatrice,
01:47 intellectuellement, historiquement, personnellement, amicalement.
01:51 -Vous avez fait des campagnes électorales.
01:53 -C'était la première qu'on a faite ensemble, en 98.
01:56 Ce que j'ai gardé de cette époque,
01:58 c'est l'attachement à l'universalisme,
02:01 à la laïcité, à la République.
02:03 C'est cette gauche qui a besoin de se rassembler,
02:05 d'être en lien avec le mouvement social.
02:08 Bref, le contraire de la gauche de gouvernement
02:10 qui pense plus à gouverner qu'à être de gauche.
02:13 -En 2008, quand Jean-Luc Mélenchon a décidé de quitter le PS,
02:17 vous avez refusé de le suivre.
02:18 Ca a été la rupture, mais la rupture totale.
02:21 Il a coupé les ponts avec vous,
02:23 et pendant 14 ans, il ne vous a plus du tout parlé.
02:26 Il refusait même de vous saluer, de vous serrer la main.
02:29 -On me parle toujours de mon rapport à Jean-Luc Mélenchon.
02:32 Ca a été important jusqu'en 2008.
02:34 Il a fait un choix politique avec lequel j'étais en désaccord.
02:38 C'est une rupture politique, amicale, un peu affective,
02:41 mais on s'en remet, tout va bien.
02:43 -On a l'impression que ça a été une blessure intime, profonde,
02:46 pour vous, quand on voit...
02:48 -Quand on a été engagé dans des combats en commun,
02:51 et puis que, par ailleurs,
02:52 on a aussi noué des relations personnelles.
02:55 -Vous partiez en vacances avec lui ?
02:57 -Oui, on habitait dans la même ville,
02:59 on se voyait tous les jours, on partait en vacances.
03:02 Bref. Mais voilà, c'est ainsi.
03:04 -Cette rupture avec Jean-Luc Mélenchon
03:06 ne vous a pas empêché de poursuivre votre ascension politique.
03:10 En 2011, vous avez été élu président du département de l'Essonne.
03:13 En 2012, vous êtes présenté comme suppléant
03:16 de François Lamy aux législatives.
03:18 Il a été nommé au gouvernement, et ça a fait de vous un député.
03:21 Et là, pendant deux ans,
03:23 vous êtes affirmé comme un des meneurs
03:25 de la fronde contre la politique de François Hollande.
03:28 Vous n'aimez pas l'expression "frondeur".
03:30 -Non, parce qu'elle est devenue péjorative.
03:33 On était des lanceurs d'alerte.
03:34 Je voulais la réussite du quinquennat de François Hollande
03:38 et de la gauche rassemblée.
03:39 Le problème, c'est que ça s'est passé l'inverse.
03:42 La gauche s'est divisée sur les questions économiques et sociales.
03:46 -Les faits nous ont donné raison.
03:48 Il y a eu un décrochage de l'électorat de gauche
03:50 qui ne s'est plus reconnu.
03:52 On les a vus dans les élections municipales intermédiaires
03:55 de 2014 et de 2015 aux élections départementales.
03:58 Au bout du bout, François Hollande n'a pas pu se représenter
04:02 à l'élection présidentielle. Il aurait pu agir différemment.
04:05 -Pendant ces deux ans, il y a eu plusieurs votes marquants.
04:08 Vous avez voté contre le pacte européen de stabilité.
04:11 C'était la rigueur budgétaire imposée par l'Europe.
04:14 C'était la forme des retraites de Marisol Touraine.
04:17 En 2014, à un moment, on vous a présenté
04:19 comme un futur ministrable,
04:21 potentiel secrétaire d'Etat aux personnes âgées,
04:24 sauf que vous avez refusé de voter la confiance au gouvernement.
04:27 Vous n'êtes pas tiré une balle dans le pied ?
04:30 -Peut-être. -Vous aviez conscience ?
04:32 -Oui, j'avais conscience. -Vous jouiez votre place ?
04:35 -Peut-être. Voilà.
04:36 Mais il faut avoir de la cohérence.
04:38 Je suis prêt à faire des compromis en politique,
04:41 mais pas à n'importe quel prix.
04:43 -Vous avez développé votre style en politique,
04:45 un côté un peu grande gueule, attiré par les caméras,
04:48 brillant, attachant et insupportable.
04:51 C'est comme ça que vous définissez François Lamy.
04:53 Une autre facette de vous est apparue.
04:56 C'était le soir de votre défaite,
04:58 le soir où vous avez perdu le département de l'Essonne.
05:01 -C'est pas un bon souvenir. -Je trouve ça injuste.
05:03 C'est la raison pour laquelle je suis en colère.
05:06 On est emporté par une vague dont on n'est pas responsable.
05:09 On va pas continuer comme ça, bon sang !
05:12 On va pas continuer comme ça à chaque fois.
05:14 Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
05:17 Le sursaut, c'est urgence et maintenant.
05:19 "Bye bye 2017", ce soir, c'est une répétition générale
05:22 de ce qui va nous arriver si on continue comme ça.
05:25 -On a presque l'impression que vous êtes au bord des larmes.
05:28 Vous êtes un grand sensible. -Oui.
05:30 La politique, c'est... On est des monstres froids.
05:33 -Pourtant, c'est un peu l'image qu'on a des hommes politiques
05:37 qui cachent un peu leurs émotions.
05:39 C'est s'exposer, montrer ses failles.
05:41 -Oui, mais c'est aussi avoir cette part de sincérité
05:44 sans laquelle on donne l'impression de naviguer
05:46 en fonction du vent. Je vais pas revenir sur le moment,
05:49 mais comme je l'ai dit à l'instant,
05:51 les divisions de la gauche qui s'éloignent de nous
05:54 parce qu'ils se reconnaissent plus dans les choix économiques
05:58 et sociaux, c'est ce qui s'est passé en 2017.
06:00 -Pour revenir sur les émotions en politique,
06:03 Jean-Luc Mélenchon a dit qu'il y a pas si longtemps
06:05 qu'on vient d'une école politique où on dépose son coeur
06:09 à l'entrée. Vous ne le faites pas ?
06:10 -Non, parce que je pense que c'est le dialogue
06:13 entre le coeur, la raison et le cerveau
06:15 qui permet d'être à la fois empathique
06:17 et résolu et déterminé.
06:20 -On dit que l'amitié et la politique
06:22 ne font pas bon ménage, mais il y a un contre-exemple
06:24 dans votre propre histoire. Vous avez un autre ami politique,
06:28 Edouard Philippe, à Sciences Po.
06:30 Vous avez préparé l'ENA ensemble...
06:32 -Dans le bureau de Jean-Luc Mélenchon.
06:34 -Dans le bureau de Jean-Luc Mélenchon
06:36 pendant tout un été.
06:38 C'est votre pote de droite, comme vous dites.
06:40 On vous voit ensemble, période étudiante, je crois.
06:43 -Période étudiante. Je dois être en stage de l'ENA.
06:46 Moi, j'ai des cheveux longs.
06:48 Je suis dans le stage de l'ENA, je pense que je suis à Madrid,
06:51 et Edouard est en train de faire son service militaire,
06:55 c'est pour ça qu'il a ses cheveux courts.
06:57 Il était venu me voir en week-end à Madrid.
06:59 -C'est pas parce que l'un est de droite et l'autre de gauche
07:02 que ça a rendu cette amitié politique possible ?
07:05 Vous êtes pas l'un au service de l'autre
07:07 ou en concurrence pour mener votre propre parti ?
07:10 -C'est certain que la politique, c'est souvent âpre,
07:13 d'abord avec les gens de son propre camp.
07:16 Notre amitié, on n'est pas des intimes,
07:18 mais depuis plus de 30 ans, depuis Sciences Po,
07:21 on a été ensemble dans des moments importants.
07:23 On a fait nos études ensemble, on a préparé le concours,
07:26 et puis on a eu aussi cet attachement
07:29 pour la chose publique au-delà du service public.
07:31 On est aux fonctionnaires tous les deux,
07:34 c'est quand même les mains dans le cambouis.
07:36 C'est amusant, parce qu'à peu près au même moment,
07:39 lui est devenu maire du Havre.
07:41 Je suis au Havre avec lui, avec mon ami Luc Broussy.
07:44 Il est devenu maire du Havre,
07:46 et moi, au même moment, je suis devenu président.
07:48 On se parlait pas mal à cette époque
07:51 pour confronter l'expérience, d'abord,
07:53 de la gestion d'une grosse collectivité
07:55 et de la manière dont on avait pris sur le quotidien des gens.
07:58 -Si on reprend le fil de votre parcours politique,
08:02 en 2014, ça a été un peu votre climax,
08:04 parce qu'après, ça a été la chute.
08:06 Vous êtes pas rentré au gouvernement,
08:08 vous avez dû quitter l'Assemblée,
08:10 vous avez perdu la présidence du Conseil général
08:12 et vous avez été battu au législatif en 2017.
08:15 Vous avez dit que la politique s'est finie ?
08:17 -Oui, parce qu'il y a des choix de vie,
08:19 des choix personnels, j'ai rencontré celle qui deviendra ma femme.
08:23 Donc... Donc, je prends des distances, voilà.
08:26 Mais le virus est là.
08:28 -Le virus est là, et vous revenez en 2022,
08:31 en battant au législatif celle que vous avez battue en 2017,
08:34 Amélie de Montchalin.
08:35 A l'Assemblée, vous avez profité de votre expérience
08:38 pendant le débat sur la réforme des retraites.
08:40 Vous avez poussé Olivier Dussopt à la faute
08:43 sur le nombre de personnes concernées
08:45 par la revalorisation des petites retraites.
08:47 On va revoir ça en image.
08:49 -La Direction de la Sécurité sociale,
08:51 et je tiens à remercier les hauts fonctionnaires de qualité
08:54 qui ont répondu avec franchise aux questions que nous posions,
08:58 mais qui ne savaient pas à l'origine de ce chiffre
09:00 et qu'ils ne savaient pas d'où venait ce chiffre.
09:03 Alors, monsieur le ministre, la question est simple,
09:06 d'où vient ce chiffre ?
09:07 -Je maintiens que si pour la génération 62,
09:09 la revalorisation maximum pour la génération 62,
09:13 en 2024, c'est effectivement 13 000 personnes,
09:16 vous savez que pour la génération 72,
09:18 ça sera 40 000 personnes.
09:19 -Un côté un peu technique dans cet échange.
09:22 -C'est très important de le dire parlementaire.
09:24 Il avait donné des chiffres la veille sur France Inter
09:28 et sur le nombre de personnes qui bénéfiaient de la retraite minimum.
09:31 Moi, je connais l'Assemblée,
09:33 je connais le ministère des Solidarités,
09:35 puisque j'y ai travaillé pendant 20 ans.
09:37 -Vous connaissez les pouvoirs des députés,
09:40 le pouvoir de contrôle sur pièce et sur place.
09:42 -Je suis co-président de la mission d'évaluation des comptes de la Sécu.
09:46 J'ai débarqué un matin dans le bureau du directeur
09:49 pour lui dire que le ministre a donné des chiffres
09:52 et qu'ils ne peuvent venir que de chez lui.
09:55 J'ai travaillé avec beaucoup de franchises.
09:57 En répondant aux questions précises,
09:59 ils ont été obligés de me donner les éléments
10:02 qui m'ont permis de dire au ministre
10:04 que je lui avais menti.
10:05 -De torpiller la communication du gouvernement.
10:08 Il reconnaît en creux qu'il n'a pas donné les bons chiffres.
10:11 -C'est les moments où Olivier Dussopt flanche un peu,
10:14 s'énerve, et ça a contribué,
10:17 dans ce combat qui, pour moi, a été essentiel,
10:20 à faire le lien entre ce qui se passait dans le mouvement social,
10:24 la rue qui se mobilisait, les salariés,
10:26 et le travail parlementaire qu'on essayait de faire
10:29 de manière sérieuse, précise, ciselée.
10:31 C'est comme ça que je conçois mon rôle.
10:33 -Il y a autre chose qu'on retient de vous,
10:36 c'est que vous avez été un des plus ardents défenseurs de la NUP.
10:39 Vous avez renoué avec Jean-Luc Mélenchon.
10:41 Une belle photo a été prise à l'occasion des obsèques
10:44 de Bernard Pigneroll.
10:46 Beaucoup de choses transparaissent dans cette image
10:49 au point qu'on a l'impression que les proches de Jean-Luc
10:52 sont pas en train d'être là, d'assister à ça.
10:55 -Peut-être. C'est vrai qu'il y a l'expression
10:57 "la paix des cimetières".
10:59 C'est vrai qu'on était, même avec la création de la NUP,
11:02 on n'avait pas tout à fait renoué.
11:04 Malheureusement, ou lucidement, tout ça s'est fracassé,
11:10 parce que l'espérance que moi, je nouais,
11:12 dans ce rassemblement de la gauche
11:14 et dans le fait que nous allions tous travailler ensemble
11:17 de manière intelligente, s'est fracassée sur le réel
11:20 de cette opposition.
11:22 -La vraie rupture est venue du communiqué de LFI
11:24 à la suite des attentats menés par le Hamas.
11:27 -Il y avait déjà des signaux.
11:29 La réforme des retraites, la manière de conflictualiser
11:32 et de s'aborder le travail coordonné qu'on avait fait,
11:35 les divergences d'appréciation au moment des émeutes
11:38 et de la mort de Nahel, où le débat est conflictualisé
11:41 par les proches de Jean-Luc Mélenchon.
11:44 "On appelle pas au calme."
11:45 Oui, j'appelle au calme. Et puis, le Hamas,
11:48 là, ça a été trop.
11:50 -On va conclure l'émission par notre quiz,
11:52 si vous le voulez bien. Je vais vous proposer
11:55 des débuts de phrases, à vous de les compléter.
11:57 "Quand je serai vieux, j'espère que..."
12:00 -J'espère que je serai entouré par l'amour de mes proches
12:04 et que je ne solliciterai pas ni les EHPAD,
12:07 ni les services à domicile. -Parce que c'est votre combat.
12:10 -C'est mon combat et l'isolement, pour une loi grand âge.
12:13 -Vous voilà vieillis artificiellement.
12:16 -On a fait une campagne pour dire que le vieillissement,
12:19 c'est un universaliste. Je me suis vieilli pour dire
12:22 qu'on sera tous vieux un jour.
12:23 Nous devons être le lobby vieux, c'est tout le monde.
12:26 -Tous les jeunes.
12:28 Ma dernière partie de Scrabble, dans l'hémicycle,
12:31 remonte à... Vous avez été surpris par un photographe.
12:34 -Pendant le débat sur le mariage pour tous,
12:36 qui s'éternisait et qui durait des heures et des heures,
12:39 et dans lequel on n'avait pas le droit de parler,
12:42 pour ne pas allonger les débats.
12:44 La photo a été prise pendant une suspension de séance.
12:47 Il y avait des dizaines de suspensions,
12:49 et je faisais une partie de Scrabble avec des tablettes interposées.
12:53 C'était le début, avec Thomas Thévenoud.
12:55 -Vous n'avez pas refait ça ? -Non.
12:57 -Enfin, en 2027, je souhaite à mon pote de droite...
13:00 -Euh... Je souhaite à mon pote de droite
13:04 d'avoir à débattre avec son pote de gauche.
13:08 -Ah bon, vous ne lui souhaitez pas du succès dans ses projets ?
13:12 -Je lui souhaite du succès dans la confrontation
13:15 entre la droite et la gauche,
13:16 parce que si on a une droite républicaine
13:19 qu'Edouard peut incarner et une gauche républicaine
13:22 qu'on peut continuer à revivifier,
13:24 le débat politique s'emportera mieux dans le pays.
13:27 -Peut-être un affrontement Gedges et Edouard Philippe
13:30 à la présidentielle. -Je rêve qu'on puisse
13:32 faire vivre ce débat. -Merci, Jérôme Gedges,
13:35 d'avoir été l'invité de La Politique et moi.
13:37 ...
13:55 Merci.

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