Le député LFI, Louis Boyard, interpelle le gouvernement sur les gratifications non payées aux lycéens professionnels. Après un échange tendu avec la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, le député est recadré par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
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00:00 Madame la ministre de l'Education nationale, je n'ose pas y croire.
00:03 La semaine dernière, j'ai été contactée par des parents et des lycéens de la voie professionnelle partout en France.
00:08 Tenez-vous bien, depuis la rentrée, soit près de 7 mois, plusieurs centaines de milliers de lycéens effectuent leur stage sans être payés.
00:16 C'était pourtant la grande promesse du président Macron.
00:19 Plus de stages pour les lycéens de la voie professionnelle et en contrepartie, une rémunération.
00:24 Alors madame la ministre, voilà ma question.
00:26 Où est passé le respect ?
00:28 Où est passé le respect quand on oblige des lycéens à trouver des stages tout seul ?
00:32 Parce que tout le monde n'a pas le réseau du lycée Stanislas pour qu'à la fin, dans les entreprises, ils effectuent des stages sans aucun rapport avec leurs études.
00:39 Où est passé le respect quand ces stages sont payées par l'Etat et non par les entreprises ?
00:44 Un cadeau pour le patronat qui ne paie rien, une arnaque pour les lycéens qui se retrouvent à travailler 1 à 5 euros de l'heure.
00:52 Ce n'est pas de l'enseignement professionnel, c'est de l'exploitation.
00:56 Où est passé le respect quand vous refusez à la jeunesse ouvrière, à ses futurs ouvriers, commerçants et techniciens hautement qualifiés,
01:04 l'allocation d'autonomie de 1159 euros pour leur travail en atelier que nous vous avons soumis au vote ?
01:10 Et où est passé le respect, mes chers collègues, lorsque vous huez ma question sur la voie professionnelle,
01:15 alors que si c'était vous qui aviez un retard de 7 mois sur vos indemnités, ce serait tous les jours un sujet à l'Assemblée nationale ?
01:22 Alors, où est passé le respect, Madame la Ministre, quand l'Etat doit de l'argent à un tiers de la jeunesse scolarisée
01:29 et que tout le monde s'en fout parce que qui ici s'intéresse à la jeunesse populaire ?
01:34 Sûrement pas les macronistes qui sont responsables du fiasco et certainement pas la bande à Bardella
01:40 qui, au Parlement européen, vote contre la rémunération des stages et en France, quand il faut défendre la jeunesse ouvrière, rien, Bard est pas là.
01:50 Madame la Ministre, je vous pose donc la question clairement. Pourquoi les lycées de la voie professionnelle ne sont toujours pas payés
01:57 et quand seront-ils payés ? Madame la Ministre, rendez l'argent !
02:00 (Applaudissements)
02:05 Je vous remercie. La parole est à Madame Priska Thévenot, ministre en charge du renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement.
02:15 Un peu de silence, s'il vous plaît, on se calme.
02:17 Merci Madame la Présidente. Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député Louis Boyard.
02:24 Oui, nous avons fait avec le président de la République de la filière professionnelle une filière d'excellence.
02:30 Et notamment, mais vous allez écouter ma réponse, et notamment avec la réforme de la filière professionnelle qui a pu être mise en place grâce à cette majorité.
02:39 Cette majorité qui a fait en sorte qu'il y ait effectivement un lien plus étroit entre les entreprises et les étudiants
02:45 avec la mise en place de bureaux d'entreprise au sein des établissements.
02:49 En luttant notamment contre le décrochage scolaire avec des mesures très précises.
02:54 Et en mettant une gratification sur les stages des lycéens professionnels.
02:59 Alors j'annonce aux familles et aux lycéens qui peuvent s'interroger aujourd'hui légitimement que d'ici la semaine prochaine,
03:06 100 000 jeunes lycéens verront leur gratification arriver et que sur les semaines à venir, le reste des gratifications arriveront.
03:13 Mais vous voulez parler d'arnaque, monsieur Louis Boyard. Mais l'arnaque ici, c'est qui ?
03:18 C'est qui ? Qui osait aussi nous demander des leçons alors que vous vous êtes opposé à la mise en place de cette réforme ?
03:25 Alors que vous vous êtes opposé à la mise en place de cette gratification ?
03:29 Alors oui, monsieur Louis Boyard, vous pouvez parler de gratification. Vous pouvez dire que vous n'osez pas y croire.
03:34 Mais moi, je n'ose toujours pas croire à votre capacité à faire de l'indécence votre seule compétence.
03:40 Je vous remercie, madame la ministre. La parole est à madame Anne-Laure Babaut pour le groupe démocrate.
03:49 Merci, madame la présidente. Ma question s'adresse au ministre délégué...
03:55 Monsieur Boyard ! Non, non, vous vous taisez. Autrement, vous ne parlez à rien. C'est l'hémicycle.
04:03 Vous ne voulez pas réagir, monsieur Boyard, pendant tout le long de votre question et vous ne respectez pas cet hémicycle.
04:08 (Applaudissements)
04:16 (Applaudissements)
04:24 Merci, madame la présidente. La parole est à madame Anne-Laure Babaut, s'il vous plaît, un peu de silence.