Le président Upso 93 Alexis Berreby était l’invité de La Matinale ce jeudi 11 avril sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de la multiplication des agressions et les cambriolages visant les pharmaciens : «On est sur une typologie qui est très large»
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00:00 Il faut sortir du cliché le toxicomane qui veut à tout prix sa dose.
00:05 Mais finalement, on est sur une typologie qui est très large.
00:09 On a le patient qui voit son ordonnance refusée au comptoir pour non-conformité,
00:14 un patient qui est très énervé parce qu'il n'y a pas sa molécule,
00:17 sa monoxysiline, qui est en rupture,
00:19 un patient dont les droits sociaux ne sont pas ouverts
00:22 et qu'il ne peut pas faire le tir payant.
00:24 Il y a des voleurs, des typologies qui ne sont pas classiques de la pharmacie,
00:28 des patients plutôt masculins qui essayent de voler et revendre sur les marchés
00:31 des produits d'hormo-cosmétiques.
00:33 Finalement, on a une typologie très large qui, au quotidien, met une pression très forte,
00:41 je dirais une violence d'atmosphère sur nos collaborateurs
00:46 pour essayer de les déstabiliser et d'avoir tout de suite ce qu'ils veulent.
00:52 Oui, parce que 40 agressions par mois, ça fait plus d'une par jour dans le pays.
00:55 Sans compter ceux qui ne sont pas déclarés.
00:57 Sans compter effectivement ceux qui ne portent pas plainte.
01:00 Alors il y a les agressions, mais on y vient, les cambriolages.
01:03 Votre pharmacie à Aubervilliers en a été victime il y a un mois, en pleine nuit.
01:07 On voit d'ailleurs les images de vidéosurveillance pendant que vous allez nous raconter les faits.
01:12 Comment ça s'est passé ?
01:13 Ça s'est passé, il y a des fenêtres qui donnent sur les arrières-cours,
01:17 la cour intérieure de l'immeuble de la pharmacie.
01:19 Donc il y a eu des repérages qui ont été faits.
01:22 Il y avait des barreaux.
01:24 Ils sont très souples, très agiles, parce qu'ils sont passés entre les barreaux.
01:27 Ce qui me paraît assez improbable.
01:30 Ils sont passés entre les barreaux, ils ont donc cassé une vitre.
01:34 Ils ont pénétré et ils sont restés 1h22 dans la pharmacie, malgré les systèmes d'alerte, malgré l'alarme.
01:39 1h22 ? Ils ont eu le temps de faire leur marché ?
01:41 1h90, 5h22.
01:43 Ils voulaient faire leur marché, ils ont ouvert toutes les colonnes tiroir pour chercher des stupéfiants.
01:48 Parce qu'effectivement cette recherche précise était sur des stupéfiants.
01:51 Et finalement, ils ont pris ce qui était à portée de main,
01:54 des produits d'hormocosmétiques, des produits de diabétologie, des fonds de caisse.
01:57 Ils ont ouvert les machines de monnaie, l'échange de monnaie.
02:01 C'était pensé, stratégisé.
02:06 Il y avait une volonté vraiment maîtrisée.
02:09 Ce n'était pas un coup de sang, un côté impulsif.
02:11 Il y avait une mécanique stratégique pour essayer d'aller à l'essentiel et voler.
02:18 Ça a choqué votre personnel ?
02:19 Oui, complètement.
02:21 Ça a déjà choqué.
02:22 Surtout qu'au quotidien, ils sont victimes de plus en plus de pression physique.
02:25 Ce qui est terrible, c'est que deux semaines plus tard,
02:28 on a un petit voleur qui est passé par derrière, par le couloir d'entrée de l'immeuble.
02:32 Il avait une porte arrière qui était un peu ouverte.
02:34 Il a dérobé des sacs de mes préparatrices.
02:37 Du coup, on a encore plus rajouté de la sécurité à la sécurité
02:40 en mettant en place un sas avec une porte blindée fermée en permanence.
02:44 Ça s'est développé des frais incroyables ?
02:47 Ça s'est développé des frais incroyables.
02:49 On a une économie de la pharmacie sous tension.
02:51 Les négociations entre nos syndicats et les instances de sécurité sociale ne sont pas encore finies
02:55 parce qu'il y a une pression qui est forte pour baisser nos marges.
02:58 Et en même temps, on a des budgets qu'on va devoir investir pour renforcer la sécurité
03:02 avec M. Attal qui nous donne des nouvelles missions, ce qui est très bien.
03:05 Mais il faut aussi des moyens humains pour pouvoir contrôler tout ce flux
03:08 qui va arriver pour faire maintenant de la prescription.
03:10 [Musique]
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