• il y a 7 mois

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Musique
Transcription
00:00 - Bonjour Nicolas Perracq. - Bonjour Alain Visuigo.
00:03 - Vous êtes d'abord une plume, un homme à la sensibilité exacerbée, habité par une furieuse envie de raconter des histoires.
00:09 Ces histoires ont rapidement pris la forme de chansons, d'abord écrites pour les autres, on ne va pas se mentir.
00:14 Donc je pense à Marie Laforêt, je pense à Gérard Lenormand, je pense à John Elie Day, je pense à Morane, évidemment.
00:18 Puis vous avez notamment sorti vos titres à vous avec l'explosion "On est en 75 et so far away from LA",
00:25 qui a été un énorme raz-de-marée dans votre vie et dans celle de nombreux Français, parce qu'on a toujours un souvenir avec cette chanson.
00:32 La musique a toujours été votre confidente, votre exutoire, en plus de la photographie et de l'écriture.
00:37 Vous regardez, observez, vous nous offrez un regard sur le monde depuis maintenant presque 50 ans.
00:42 Oui, 50 ans de carrière pour 23 albums en tout.
00:45 Aujourd'hui même, vous sortez le petit dernier intitulé "D'ici ou d'ailleurs", soit 22 titres inspirés par les Moody Blues et leur disque mythique "Days of Future Past".
00:54 Est-ce que ce n'est pas aussi à travers cet album et donc le reflet de l'homme que vous êtes devenu, finalement, aussi un clin d'œil, encore une fois,
01:04 un travail de mémoire ?
01:06 Votre père devait signer chez Gallimard.
01:09 Il a refusé parce qu'il fallait qu'il nourrisse la famille, votre mère et vous.
01:12 Et donc il a refusé de partir dans l'écriture.
01:15 Il est resté en médecine.
01:16 Quelque part, vous le représentez aujourd'hui dignement, d'ailleurs.
01:20 Est-ce que ce n'est pas aussi un clin d'œil que vous souhaitiez faire à "Tous partout" ?
01:23 Vous savez, c'est un album, je me dis qu'en fait, si ça devait être le dernier album, on ne sait jamais.
01:28 Il y a tout dans cet album, c'est-à-dire toutes les choses qui m'ont marqué, qui m'ont suivi, qui m'ont fait être qui je suis aujourd'hui.
01:37 Je veux dire, j'ai l'impression dans cet album, j'ai le sentiment, même la certitude, que cet album, c'est moi, c'est-à-dire avec un M majuscule.
01:44 C'est-à-dire qu'on ne peut pas se dire "Ah oui, il a cherché A ou il copie un tel ou quoi".
01:49 Non, c'est vraiment moi, ça me définit vraiment à travers, je pense, une honnêteté, une sincérité que j'ai toujours gardée au fil des années.
01:58 Vous avez toujours cette voix de la sagesse.
02:01 François Berléand chante "Tu sais, nos enfants avalent quand ils jouent la même poussière.
02:06 Ils se foutent pas mal de tout ce qui nous a fait faire la guerre".
02:10 C'est aussi un message, ça, que vous souhaitiez envoyer ?
02:13 Il y a une chanson qui s'appelle "C'est mais encore un quart d'heure" que j'avais sortie dans l'album de 2004 ou 2005, je ne sais plus.
02:20 Et je trouvais que c'était, oui, c'est un vrai message.
02:24 C'est-à-dire que quand on voit tout ce qui se passe aujourd'hui, que ce soit à l'est ou au sud, on se dit que si on réfléchissait un tout petit peu,
02:34 on se rendrait compte que justement, nos enfants avalent la même poussière et que la guerre, ils n'en ont rien à faire.
02:39 C'est pas du tout... Quand ils naissent, ils sont pas comme ça.
02:45 Je veux dire, ils ont un an, deux ans, trois ans, cinq ans.
02:47 S'ils sont pas embrigadés, si on leur bourre pas le mou avec des choses, je pense qu'ils pensent pas une seule seconde que les gens sont là pour se battre. Jamais.
02:58 Vous parlez des droits de l'homme, de l'indifférence, savoir le rejet de celles et ceux qui, effectivement, viennent d'ici ou d'ailleurs.
03:06 Vous dites "notre histoire est en nous", même sourire, même douleur ?
03:10 - Je pense que, encore une fois, c'est...
03:14 Moi, depuis très longtemps, je l'ai chanté quand j'ai écrit "Ne me parlez pas de couleur".
03:20 Je pense qu'on peut pas juger les gens par rapport à leur façon d'aimer, par rapport à leur façon de prier, par rapport à leur façon d'être.
03:25 Il y a des gens dont on pense que c'est des sales cons et en fait, en discutant avec eux cinq minutes, on se rend compte qu'ils sont brillants.
03:30 Donc, à un moment donné, il faut faire la part des choses.
03:33 Et je crois que c'est ce que veut dire cette chanson-là.
03:35 C'est-à-dire que si on fouille un petit peu, on se rend compte que l'histoire de certaines personnes est formidable ou désespérante et qu'il faut juste prendre le temps d'aller chercher un peu.
03:44 - Pourquoi "d'ici ou d'ailleurs" ?
03:46 - "D'ici ou d'ailleurs", parce que sans le faire exprès, c'est la suite ou c'est la réponse au premier album.
03:52 Le premier album s'appelait "D'où venez-vous" en 1975.
03:55 Et là, quelques années plus tard, ça s'appelle "D'ici ou d'ailleurs".
03:59 C'est-à-dire que c'est comme si c'était la réponse.
04:02 J'ai pas fait exprès.
04:03 Merci beaucoup Nicolas Parrac d'être passé dans le monde d'Élodie sur France Info.