• il y a 8 mois
GLASS après Incassable et Split !
L'Actualité Critique du Cinéma ? C'est ici ► https://www.youtube.com/channel/UC97a4Zx1t4xHpP3k_An_84Q/playlists
Rejoins-nous sur Facebook ► https://www.facebook.com/allocine

© Allociné - Fanzone
Transcription
00:00 Bon d'abord Split, maintenant Glass, il fait des films chez M. Night Shyamalan ou il fait des desserts ?
00:04 *Rire*
00:05 *Musique*
00:11 Au cinéma, les super héros c'est le MCU, le World of DC qui a enfin franchi le cap du milliard de dollars grâce à Aquaman,
00:18 les films de Sony dont Venom et Spider-Man New Generation,
00:21 l'univers de Marvel et Fox qui devrait toucher à sa fin avec Dark Phoenix mais ça on en reparlera,
00:26 et donc la trilogie de M. Night Shyamalan qui n'est pas la moins intéressante loin de là,
00:31 et qui a aussi failli ne jamais voir le jour, Rambo Minon.
00:34 Non, pas l'émission.
00:35 En 2000, M. Night Shyamalan transforme l'essai Sixième Sens avec Inca Sable,
00:39 film absolument brillant dans lequel un homme, le seul survivant du crash d'un train,
00:43 se perçoit petit à petit qu'il est un super héros.
00:45 Et à la fin, ah oui, euh non, si tu n'as pas vu Inca Sable, Split ou Glass,
00:49 je te conseille de passer ton chemin car ça va spoiler sévère.
00:51 Donc à la fin, David Dunn alias Bruce Willis découvrait qu'il avait peut-être bien des pouvoirs
00:56 et qu'Elijah Price, également appelé l'homme de verre à cause d'une maladie génétique qui rend ses os incroyablement cassants,
01:02 avait provoqué bon nombre de catastrophes dont l'accident de train du début,
01:06 pour prouver que les super héros existaient bien et que lui avait tous les talents d'un super méchant.
01:10 Pour le réalisateur, c'était le point de départ d'une trilogie qui a mis longtemps à voir le jour,
01:14 parce qu'après ça, il y a eu Signe et le village, ce qui est bien,
01:17 mais quand ensuite tu enchaînes La jeune fille de l'eau, Phénomène, Le dernier maître de l'air, After Earth,
01:22 on se demande plus si tu vas faire un jour la suite de Inca Sable, mais si tu vas finir par refaire un bon film.
01:27 Ce qui est arrivé en 2015, c'était avec The Visit, puis avec Split, l'histoire d'un homme doté de 23 puis 24 personnalités
01:37 et dont la scène finale a surpris tout le monde puisqu'elle nous révélait que le film était en fait la suite d'Inca Sable.
01:43 Oh mon Dieu.
01:47 C'était toujours dans l'univers d'Unbreakable.
02:05 L'original, qui est l'outil d'un film d'Unbreakable, avait Kevin Wendel Krumm dedans.
02:10 Et ça me causait beaucoup de problèmes, narratifiquement.
02:14 Je ne savais pas comment prendre mon temps avec David Dunn et sa femme
02:19 quand trois filles sont en vie et en mort, tentant de se manger par quelque chose.
02:23 Donc j'ai retiré ce personnage et cette question.
02:27 On peut bien sûr se demander pourquoi Split n'a pas été vendu comme un Inca Sable 2, et là il y a deux options.
02:32 Option numéro 1, c'était pour ne pas rebuter ceux qui n'avaient pas vu Inca Sable.
02:35 Option numéro 2, c'était pour éviter de se griller une cartouche.
02:38 Car si Split se banane, pas de Glass.
02:41 Alors que là, il pouvait faire sauter la scène au dernier moment s'il le souhaitait, et se la garder pour une autre occasion.
02:45 Heureusement, Split a rapporté 278 millions de dollars dans le monde, soit à peu près 28 fois le montant de son budget.
02:51 Et la trilogie s'achève donc en ce début d'année avec Glass.
02:54 Glass qui réunit les trois personnages principaux dans un hôpital psychiatrique avec des murs peints en rose
02:59 et se focalise sur Elijah Price alias Mr. Glass, d'où le titre, là où Inca Sable était le film de David Dunn et Split celui de Kevin.
03:06 A travers le personnage toujours joué par Samuel L. Jackson, Amy Natchiamlan développe un discours souvent passionnant sur le plan théorique
03:12 et c'est ainsi que Glass se présente moins comme un film de super-héros que comme un film sur les super-héros et leur place dans notre culture.
03:25 En faisant intervenir cette psychiatre jouée par Sarah Paulson, Glass tente de nous faire douter des pouvoirs de chacun
03:30 et laisse entendre que tout se passe peut-être dans leur tête.
03:32 Sauf que ça fonctionne moyen parce que dès le départ, nous on y croit.
03:35 Et peut-être parce que chez Malan aussi, comme il le fait sentir dans sa mise en scène.
03:38 C'est plus dans les sujets qu'il aborde que le film se révèle convaincant,
03:41 et notamment lorsqu'il parle du thème de la croyance et de la foi, central dans la filmo du réalisateur
03:45 puisqu'on le retrouvait déjà dans Sixième Sens, dans Le Village et surtout dans Signes, en plus bien sûr d'Inca Sable et de Split.
03:50 Et sans aller jusqu'à nous faire croire que les super-héros existent, Glass met en lumière leur place dans la pop culture.
03:54 Comme Inca Sable me direz-vous, et c'est vrai, sauf que le film était sorti en 2000, juste après les X-Men de Bryan Singer,
03:59 et à une époque où le genre était minoritaire.
04:02 Depuis, c'est devenu le nerf de la guerre entre les studios.
04:04 Et il y a surtout eu le 11 septembre 2001, on a pu en mesurer l'influence sur les comic books et certaines adaptations
04:09 comme The Dark Knight, Watchmen, Logan ou encore Batman v Superman,
04:12 auxquels Glass fait parfois écho en évoquant les notions de justicier, de moralité ou le côté super-héros vieillissant.
04:18 On notera d'ailleurs cette réplique de Bruce Willis qui avoue à un moment être fatigué de ses activités,
04:22 et ça, ça fait penser à l'expression anglaise "super-héros fatigue"
04:25 qui désigne la lassitude des spectateurs face à la prolifération actuelle de comic book movies,
04:29 malgré leurs excellents scores au box-office.
04:31 Bref, en 18 ans, il s'est passé beaucoup de choses dans le genre,
04:34 et c'est bien que Shyamalan ait attendu aussi longtemps pour faire ce film.
04:37 Aujourd'hui, les super-héros occupent donc une place de choix dans notre société, et ne sont plus relégués à une niche.
04:41 Ils peuvent avoir le même impact que les contes ou ces récits qui se transmettent de génération en génération,
04:45 et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la relation entre James McAvoy et Anya Taylor-Joy,
04:49 elle aussi de retour, évoque la Belle et la Bête.
04:51 No way !
04:53 On pense aussi au lien qui unit Hulk et Black Widow dans Avengers 2,
04:57 car Glass joue avec notre connaissance des grands motifs de la culture populaire,
05:00 des origin stories et des codes super-héroïques,
05:03 c'est notamment le cas dans ce dénouement qui se déroule devant des témoins,
05:05 pour révéler au monde l'existence des personnages et leur anormalité.
05:08 I've been waiting for a world to see that we exist.
05:14 Avec son mélange de croyances et de super-pouvoirs, Glass me fait penser à un livre que je vous conseille,
05:20 Super-Héros, un panthéon moderne de Vincent Brunner,
05:22 il nous montre que les personnages de comic books servent aujourd'hui à une humanité en perte de repère,
05:26 et qu'ils occupent donc une place semblable à celle des dieux grecs et romains de l'Antiquité dans l'imaginaire collectif.
05:31 Ce qui se tient puisque certains super-héros sont inspirés par des divinités, comme Flash par rapport à Hermès.
05:36 Sans aller jusqu'à citer Nietzsche et son concept du surhomme,
05:39 Glass s'aventure sur le même domaine et fait glisser le discours d'un cassable sur le terrain de la psychiatrie.
05:44 Peut-être que c'est pour permettre à Shyamalan de faire sa propre analyse,
05:46 car on retrouve beaucoup d'éléments personnels en plus des notions de croyances et de foi.
05:50 On se demande même s'il n'y a pas un clin d'œil à cette détracteur à travers le personnage de Sarah Paulson,
05:56 spécialisé dans les cas de mégalomanie.
05:58 Car après l'avoir qualifié de « petit génie » au comparer à Spielberg et Hitchcock lorsque Sixième Sens et Incassables sont sortis,
06:03 beaucoup ont reproché à Shyamalan d'être devenu mégalo.
06:05 La question n'est pas de savoir s'il l'est ou pas, mais de constater que s'il a pu aller à fond dans certains délires,
06:10 c'est parce qu'il croit en la force du cinéma et des histoires qu'il raconte.
06:13 Ce n'est pas un cartoon, c'est le monde réel.
06:17 Et c'est là tout le propos de Glass où il s'exprime à travers Elijah Price,
06:20 l'expert en comic books au plan aussi millimétré que la mise en scène du cinéaste.
06:24 C'est parfois du surlignage quand on nous explique quelque chose qui nous paraissait évident.
06:28 Mais on sent beaucoup de sincérité dans ce qui pourrait être le film-sum de Shyamalan
06:31 et la conclusion, certes pas parfaite, d'une trilogie souvent passionnante lorsqu'elle se penche sur le cas des super-héros
06:37 et donc qui tombe à pic dans le contexte ciné et série actuel.
06:40 Bon et vous alors ? Est-ce que vous avez été convaincus par Glass ?
06:43 Est-ce que vous voyez d'autres pistes et interprétations ?
06:45 Dites-le nous dans les commentaires et nous on se retrouve très vite pour décantiquer l'actu geek et héroïque tous ensemble.
06:49 Allez, salut !
06:51 [Générique]

Recommandations