Leverkusen vers un triplé ? "Pas une grande équipe, mais une grande performance", juge Breitner

  • il y a 5 mois
Titré ce week-end, le Bayer Leverkusen réalise une saison historique en Allemagne. Toujours en lice sur deux autres compétitions, les joueurs de Xabi Alonso pourront-ils réussir un triplé historique ? 

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00:00 Le Bayer Leverkusen donc, cet élève moqué, harcelé dans la cour de récré du collège, du lycée qui finit enfin par tarter tout le monde.
00:07 120 ans d'espoir, d'attente,
00:10 de multiple deuxième place toujours et le voilà champion mon cher Polo, la revanche du
00:16 Bayer.
00:19 Début donc le Leverkusen pour ceux qui ont découvert ce surnom là historique.
00:22 Il y a un autre surnom d'ailleurs pour évoquer ça. - C'est surtout Wieskusen
00:27 le plus important, plus que Leverkusen. Leverkusen c'est parce que on se moquait un petit peu du fait de ne pas avoir gagné le championnat.
00:33 Ce qui est toujours un peu illogique lorsqu'on voit
00:35 l'effectif de Leverkusen chaque saison et notamment la période
00:38 1996-2002, celle où est vraiment né le mot Wieskusen. C'est juste Wies le second.
00:44 Et ça c'est important parce qu'en fait si tu veux dans la
00:49 joie qu'a eu l'envahissement du terrain etc, beaucoup ont parlé du premier titre en Bundesliga mais en fait tu as l'impression
00:56 que c'est tout l'historique qui s'est effacé d'un seul coup et c'est pour ça que c'était extrêmement joyeux.
01:01 C'est pas spécialement le fait d'avoir fêté le titre en Bundesliga, c'est qu'on a l'impression finalement que 45 ans en Bundesliga
01:07 sans discontinuer et en fait avec le fait d'avoir perdu des titres à la dernière journée ou le fait d'avoir eu plusieurs fois des
01:15 avances confortables et d'avoir perdu
01:17 le championnat à l'avant-dernière journée, à l'extérieur, aux débuts contre son camp, des choses comme ça.
01:23 C'est que tu as l'impression qu'on est juste en train de rétablir une histoire qui n'aurait jamais dû arriver en fait.
01:28 Dans cette victoire il y a beaucoup de choses. Il y a évidemment un coach espagnol qui est en train de montrer qu'il est
01:35 en train de devenir l'un des plus grands clôtures européens.
01:38 Il faut rappeler l'histoire, c'est qu'il est arrivé en octobre 2022, le Bayer était avant-dernier de Bundesliga.
01:42 À ce moment-là ils sont avant-dernier de Bundesliga.
01:44 Mais ça c'est typique de l'Everkusen et de la Bundesliga aussi.
01:49 On avait avant le coach suisse Géraldo Sewan qui avait ramené l'équipe en Ligue des champions.
01:53 Ça s'était mal passé, on prend
01:55 Thiago Alonso, il ramène l'équipe en Europe parce que, encore une fois, quand il prend l'équipe il est théoriquement relégable.
02:03 Il finit en demi-finale de Europa League.
02:06 Il craque en fin de saison, ce qu'on oublie parce qu'ils avaient encore la possibilité d'aller chercher la Ligue des champions.
02:11 Et puis cette saison, j'ai envie de dire la saison 2, Thiago Alonso avec quelques avis justement comme Boniface, comme Grimaldo par exemple,
02:19 comme Granitzaka, qu'on parle beaucoup de lui en Allemagne en ce moment.
02:22 Et bien on a l'un des plus grands champions de l'histoire de la Bundesliga.
02:26 J'ai fait une petite erreur hier en parlant de ça.
02:31 En fait il y a plusieurs choses.
02:33 Le Bayern Leverkusen n'est pas le premier club allemand à être champion sans défaite.
02:38 C'est le Pep Guardiola en 2014.
02:41 Ce qui ne veut pas dire qu'après qu'ils ont eu le titre, ils n'ont pas commis des défaites.
02:44 Ils n'ont pas eu des défaites, c'est ça la différence.
02:46 Encore en route pour être invincible quoi.
02:48 Ils peuvent encore être invincibles.
02:50 Deuxième chose importante, le Bayern 2013-2014 de Guardiola avait été champion dès la 27ème journée avec 25 victoires et 2 matchs nus.
03:01 Donc ils sont en avance théorique sur Leverkusen version Alonso.
03:06 Mais si Alonso continue de motiver ses troupes, ils peuvent très bien battre le record de 2013 de Jupp Heynckes avec 92 points.
03:14 Incroyable.
03:15 Fred, en Espagne aussi on parle beaucoup de Xavi Alonso.
03:17 Je rappelle, très jeune entraîneur, c'était sa deuxième saison à la tête d'une équipe professionnelle.
03:23 Il était adjoint à la Real Sociedad chez les jeunes.
03:25 Il a été entraîneur du B.
03:28 De l'A.B.
03:30 Très bien d'ailleurs, on voyait déjà son style.
03:32 Je me souviens d'une interview que j'avais faite avec lui, c'était le Mondial 2014, c'était au mois de mars,
03:40 où il sentait déjà qu'Espagne allait se faire...
03:42 Il craignait vraiment qu'Espagne prenne la porte dès le premier tour.
03:44 Le mec il sentait des choses.
03:46 Et puis il a toujours été la courroie de transmission de l'entraîneur sur le terrain.
03:52 Non, ce que je voulais expliquer, c'est qu'il y a une chose qui m'a vraiment beaucoup surprise.
03:56 C'est le fait que des journaux comme A.C. Marca, avec des matchs de Ligue des Champions essentiels de main après main,
04:05 ont fait leur une sur Xavi Alonso et le Bayer Leverkusen.
04:08 C'est lui en portrait ?
04:10 Ah mais c'est la grosse photo !
04:12 Non, non, non, Sport et Mundo Deportivo ont fait ce qu'on appelle des bandeaux,
04:16 mais A.C. Marca c'est la pleine page, c'est-à-dire la grosse info du jour, c'est Xavi Alonso, champion d'Allemagne quand même.
04:25 Donc c'est dire ce qu'il représente dans le football espagnol.
04:29 Une semaine où il n'y a pas trop de matchs importants, tu pourrais dire "ok",
04:32 mais là on a quand même Barça-PSG...
04:36 Comment tu l'expliques ?
04:38 La fierté d'avoir un ambassadeur comme ça en Allemagne, un homme qui n'est qu'une nouvelle génération d'entraîneurs ?
04:44 Totalement, totalement. Et aussi parce qu'on sait qu'il sera un jour l'entraîneur du Real.
04:49 Donc il y a un intérêt très important à le suivre.
04:53 Et le choix qu'il a fait, on en avait discuté avec Polo, de ne pas partir à Liverpool ou à Bayern,
04:58 c'est-à-dire d'être prêt dans un an ou deux pour le Real Madrid, qui sera, quoi qu'il arrive, un jour son club.
05:06 Même si on en a parlé avec son agent la semaine dernière, lui il dit qu'il n'a pas pris cette décision-là pour ça.
05:11 Mais vraiment, il y a une vraie fierté de voir cet entraîneur pur produit de la formation espagnole.
05:21 C'est quelqu'un qui a une très bonne image. On parle beaucoup de son humilité aussi en Allemagne, mon cher Polo,
05:26 quand on parle de Xabi Alonso, qui aussi, rappelons-le, la saison est loin d'être terminée,
05:30 il a la possibilité de faire un triplé.
05:31 Bundesliga, coup d'Allemagne...
05:33 Mais ça c'est extraordinaire, parce que si j'ai parlé de Pep Guardiola, version 2013-2014, et du titre,
05:40 et qu'ensuite l'équipe s'est relâchée, c'est qu'en fait, moi je ne suis jamais rentré dans la logique
05:46 où j'entends des personnes dire "oui mais ils peuvent gérer les matchs,
05:49 maintenant on a déjà Championnats d'Allemagne, mettre ça de côté, c'est pas grave si on perd".
05:52 Lorsque Pep Guardiola gagne à la 27ème journée, en 2013-2014, c'est juste avant la double confrontation en demi-finale contre le Real Madrid.
06:01 Et ça fait 1-0 et 4-0 pour le Real Madrid, et en entretemps, Pep Guardiola va perdre deux matchs de championnat.
06:09 C'est-à-dire que là, on pourrait très bien faire un débat,
06:11 est-ce que Leverkusen va fausser le championnat pour se focaliser complètement sur l'Europa League ?
06:16 Je ne suis pas persuadé, à l'aune de l'exemple que je viens de donner,
06:19 que ce soit une excellente chose de se démotiver complètement en disant
06:23 "on va se reposer en championnat, maintenant on peut prendre des 3-0, on s'en fiche".
06:26 Non, il y a une dynamique !
06:28 C'est 43 matchs sans défaite.
06:30 C'est ça qui m'intéresse, et je pense peut-être que ce serait la plus grande des erreurs de vouloir être démobilisé pour le reste du championnat,
06:38 en dehors du fait que tu peux "fausser" le championnat, maintenant ce n'est pas de leur faute, ils sont champions.
06:43 Donc faire un triplé historique, oui, pourquoi pas.
06:47 Maintenant, quand tu vois les équipes qui restent, je persiste, même si tout le monde n'est pas d'accord avec moi,
06:52 à dire que ce n'est pas une grande équipe.
06:54 Quand on voit par exemple les Bayern d'il y a une dizaine d'années, quand tu vois les effectifs qu'ils ont,
06:59 quand tu vois même le grand Bayern de 96-2002 avec Balague, Zéroberto et compagnie,
07:03 ce n'est pas tout à fait le même niveau de l'équipe, par contre c'est une grande performance qu'ils ont réalisée.
07:09 C'est la grande question bien sûr qu'on a déjà évoquée,
07:11 parce qu'on sait que souvent dans l'ivresse d'un titre aussi historique que celui-ci,
07:16 souvent tout le monde annonce qu'il va rester la saison prochaine,
07:18 parce que le groupe est formidable, parce que le public est merveilleux, parce que la ville est splendide.
07:22 Est-ce que ce sera le cas aux Bayern et à la Vercoussen ?
07:24 Est-ce que certains ont déjà annoncé qu'ils allaient rester dans le sillage de Xavi Alonso ?
07:28 Évidemment, l'actif le plus important c'est Florian Wirth,
07:32 et sa famille a communiqué en disant qu'il allait rester une année de plus.
07:36 C'est important, il y a même des nouvelles sur le fameux Jonathan Thal,
07:39 internationalement, qui pourrait être titulaire à l'Euro,
07:42 qui lui n'a plus qu'un nom de contrat, était le seul, dans une situation un peu compliquée,
07:46 aux Bayern de la Vercoussen, il voulait partir en première ligue,
07:50 mais apparemment il serait prêt à prolonger, il nous fait ça de toute façon quasiment chaque année.
07:54 Et puis la seule autre possibilité, c'est le cas de Frimpong,
07:58 qui a une clause dans son contrat à 40 millions.
08:02 Ah oui, c'est faible pour le joueur que c'est ?
08:06 Je ne suis pas tout à fait...
08:08 Tu es prêt à te demander pour une deuxième saison ?
08:10 Je voudrais bien voir qu'il soit plus constant,
08:12 le jour où il sera aussi constant que Grimaldo, je pense qu'il voudra beaucoup plus.
08:16 Frimpong, ça marche très bien dans un système.
08:22 C'est ça, c'est exactement ça.
08:24 Et puis il est aussi un constant lors de ses rencontres.
08:26 Sinon, globalement, il n'y a pas de raison que cette équipe explose.
08:30 Le vrai problème, et la vraie question derrière, c'est est-ce que la Vercoussen,
08:34 après cette saison, peut réitérer en championnat de Ligue 1 l'année prochaine la même chose ?
08:38 Je pense que oui, mais ce qui est sûr, c'est que c'est du court-termisme,
08:42 parce qu'en 2025, Wirth ne sera plus là.
08:44 Qui dit Wirth, c'est parti. Boniface, on verra ce qu'il va faire au bout de deux ans.
08:47 Si Xabi Alonso part, on sait très bien que ça va être compliqué de conserver toutes les autres personnes.
08:51 Et là, on est dans une situation très différente du Borussia Dortmund de 2011-2012,
08:55 puisqu'on était vraiment dans une longue création, avec un coach qui était en train,
08:59 qui était allemand en plus, sur GameClub, qui était en train d'apparaître sur la place internationale
09:05 et qui arrivait par la suite à être en finale de Ligue des Champions.
09:08 Donc je pense, et en plus, les Vercoussen, et c'est tout le problème de ce club,
09:13 n'oublions pas, c'est un "Werksklub", c'est un club d'usine, un club de fabrique.
09:17 Le mot "werk", c'est la fabrique à l'ancienne dans le capitalisme.
09:20 C'est de ne pas dépenser plus qu'on a besoin.
09:23 C'est-à-dire qu'on ne veut pas dominer le football européen alors qu'il pourrait très bien le faire.
09:27 Donc on ne va pas changer le modèle.
09:28 On va continuer avec des jeunes joueurs, des "pépites", comme on dit, pour en faire des plus-values,
09:32 d'être compétitifs, évidemment, en Bundesliga pour être dans le top 4,
09:35 mais on ne va pas changer le modèle.
09:37 – Sous-titrage : Le Crayon d'oreille -

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