• il y a 7 mois
Lors de l’avant-première du film Un P'tit Truc en Plus, nous avons eu le privilège de nous entretenir avec Clovis Cornillac, l’un des protagonistes de cette aventure cinématographique. Dans une ambiance chaleureuse, il nous a livré ses impressions sur le scénario, les producteurs, et l’essence même du film.

Une Ambition Remarquable

Dès la première lecture du scénario, Clovis Cornillac a été conquis. Le projet porté par le réalisateur Arthus avait une ambition singulière : réunir des acteurs et actrices qui possèdent ce p'tit truc en plus. Ce défi ambitieux a séduit l’acteur, d’autant plus qu’il avait déjà collaboré avec Arthus par le passé. Les producteurs, avec qui il partage une longue histoire commune, ont également joué un rôle essentiel dans cette aventure.

L’Enchantement du Film

Un P'tit Truc en Plus a laissé une empreinte indélébile sur Clovis Cornillac. Il qualifie le film d’enchanteur, un terme rarement utilisé pour décrire une œuvre cinématographique. Selon lui, le film ouvre une porte vers une nouvelle manière de vivre ensemble, de se regarder, de rire et de pleurer. Les avant-premières ont confirmé cette magie qui opère sur le public.
Transcription
00:00 Bienvenue sur la radio du cinéma pour l'avant-première du film "Un petit truc en plus"
00:04 sorti le 1er mai avec à mes côtés quelques protagonistes de cette belle aventure
00:11 il y a Mayan, bonjour Mayan, il y a Soso là-bas, et Clovis Cornillac
00:18 Comment avez-vous perçu la première lecture du scénario, les premières informations sur le film ?
00:26 Plutôt joyeusement parce que déjà avec Artus on avait travaillé ensemble, que j'aime beaucoup cet homme-là
00:33 et je trouvais, les producteurs aussi avec qui j'ai des aventures communes depuis quelques années
00:40 tout ça sont des gens absolument formidables
00:43 et le projet d'Artus avait pour ambition qu'on bosse ensemble avec des acteurs
00:51 qui n'étaient pas forcément acteurs d'ailleurs, et actrices
00:55 mais qui ont un petit truc en plus
00:59 donc j'ai trouvé l'idée absolument ambitieuse, remarquable, tout ça
01:06 et connaissant Artus je me suis dit "putain il est porté par son projet"
01:11 et ensuite ça a été formidable parce que eux, parce que Artus, parce qu'on a pu jouer ensemble
01:20 on a pu partager ces moments-là, et puis surtout l'idée de faire un film c'est qu'il y ait un film
01:26 donc c'était pas simplement pour se faire plaisir et pour tout ça, c'est qu'il y ait un film
01:31 et quand je vois le film, quand j'ai vu le film, j'ai découvert, j'étais absolument enchanté
01:38 dans le mot "enchanté" c'est vraiment quelque chose, je trouve que c'est un film enchanteur
01:43 ils sont absolument remarquables et j'ai l'impression que le film ouvre une petite porte pour nous tous
01:50 à avoir une autre attitude, une autre manière de se regarder les uns les autres, de vivre ensemble
01:55 on se marre ensemble, on pleure ensemble, et on s'aime ensemble
02:00 donc c'est vraiment, je trouve un film, et les gens qui l'ont vu pour l'instant sur les avant-premières et tout ça
02:07 ont ce sentiment-là aussi, donc je pense qu'il a fait un film et ils ont participé à un film qui passe l'écran, donc c'est chouette
02:15 On va profiter du fait qu'Artus ne soit pas encore arrivé, comment avez-vous trouvé son travail de réalisateur ?
02:23 Un film pas évident au départ, et comment s'en est-il sorti ? On ne lui fera pas voir !
02:29 Pour réussir un film, je pense qu'on travaille pour quelqu'un, donc on a tous travaillé pour Artus
02:40 pour essayer de rentrer dans son univers, et la manière qu'il a eu dans le rapport qu'il a établi avec ses acteurs
02:46 toute cette bande, et avec l'équipe, et avec un projet qui était très... il savait où il voulait aller
02:53 et du coup, c'est un vrai film de cinéma, c'est-à-dire qu'on n'est pas ni dans du documentaire, ni dans une forme qui serait manipulée
03:05 Il a réussi, je pense, et son premier long-métrage, à mon avis, une réussite absolue, parce que je pense que c'est le film qu'il voulait faire
03:15 Parle-nous du tournage, comment ça se passait ? Une journée de travail ?
03:22 Un peu, mais ça va, j'aime bien ! C'était un bon moment alors ! Vous avez bien rigolé, j'imagine ?
03:29 Oui, oui, on a rigolé ! Donc c'est plus rigoler que travailler alors ?
03:33 Non, non, non, quand même ! Un peu des deux !
03:36 Non, non, ils ont bossé, vraiment ils ont bossé tous, et beaucoup ! Alors là, vous voyez exactement comment elle peut être, c'est-à-dire qu'elle est très coquette
03:48 Elle fait attention, elle commence à s'habiller, le beau gosse là-bas, les deux là, je peux le dire, là vous avez pris les deux...
03:58 Les deux MCG !
04:00 Les deux BG ! Et donc, en revanche, elle n'a aucun problème, par exemple, elle n'a pas d'appréhension à danser, c'est-à-dire qu'elle a une scène où elle danse sur la table, et tout ça, alors là, direct, on ne peut plus la rater !
04:15 Tu danses souvent toi, tu danses toujours, non ?
04:17 Oui, oui, toujours !
04:18 Tu dansais avant le film, tu as toujours dansé, mais oui !
04:21 Et en revanche, elle a des très belles scènes de jeux, de textes, et là, il y avait une appréhension plus, tu étais plus dans quelque chose de plus timide, et après, elle a libéré ce truc-là !
04:36 Oui, c'est vrai, parce que, comment dire, je fais du théâtre, je fais de l'improvisation, et ça convainc la timidité, pour bien parler !
04:44 Oui, il y avait du texte !
04:46 Oui, parce que le film est écrit, et ils ont amené leur personnalité, Artus était très sensible à ça, il leur laissait l'espace et tout, mais hyper rigoureux, et donc, c'était très chouette, parce que la manière de l'aborder, il y avait la scène, la scène raconte ça, donc ils ont vraiment dit le texte !
05:07 Quand elle lui dit, bon, mais je ne t'aime plus, ne t'inquiète pas, ou alors, suicide-toi !
05:14 Elle l'a joué, en plus, avec le truc, avec les cheveux, tu te souviens ?
05:18 Oui, c'était chouette !
05:20 Alors, le beau gosse, on va le faire parler un petit peu, on va lui passer le micro, une question de Clovis Cornillac à Soso, tiens !
05:29 Soso, est-ce que tu as kiffé ?
05:32 Oui, c'était trop bien, et toi ?
05:35 Oui, moi j'ai kiffé, et j'ai kiffé qu'on soit ensemble, Soso, il a un truc incroyable, parce que, tu vois, il reste comme ça, là, sur le côté, et tout à coup, il te sort la phrase qui déchire,
05:49 c'est-à-dire qu'il met au moment, pile, tu vois, le sens du timing, il a le sens du timing de dingo, et puis il a un regard de fou, et il est beau comme tout, quoi,
06:00 donc c'était un vrai kiff d'être avec Soso, mais dis aussi avec Artus le rapport qu'ils ont, parce que les deux, c'est deux frangins, maintenant.
06:08 Oui, avec Artus, on a un très bon lien, il m'a promis des choses après le tournage qu'il a tenu, c'est comme mon grand-frère pour moi.
06:27 Moi, le meilleur moment, c'est un peu tout, mais le pire moment, c'est, tu te rappelles, là, dans le chemin, c'était casse-couilles, là-bas.
06:51 Non, parce qu'il y avait un truc, alors, pour le chemin, c'était chiant aussi, parce que, tu vois, c'est pas des machines, heureusement qu'il y a eu la nouvelle,
07:01 mais il y avait aussi un truc, moi, qui était un tout petit peu, qui me faisait flipper au tout début, c'était que je joue un personnage qui n'est pas sympa,
07:13 et qui est assez con, qui a une relation, justement, au monde qui est assez bête, assez égoïste, et tout ça, et j'avais cette petite appréhension d'essayer de faire comprendre, au tout début,
07:29 de leur dire, voilà, dans les scènes, je ne vais pas être sympa, mais je ne suis pas ce gars-là, a priori, et tu as toujours l'angoisse de dire, mais est-ce que ça va être perçu ou pas ?
07:40 En fait, immédiatement, ça s'est passé vite, très vite, voilà, on passait plus de temps à pas tourner qu'à tourner, comme on tourne très peu de temps dans une journée,
07:48 d'un point de vue effectif, on s'est super bien entendus très vite, donc il y a...
07:52 - T'es très gentil. - Voilà, redis-le.
07:55 - T'es très gentil. - Voilà, et je lui dois encore de la thune.
07:59 - C'est vrai qu'il est très gentil ? - Ah, oui, Clovis, il est super sympa.
08:03 - Voilà. - Pour moi, mon meilleur souvenir, c'est, comment dire, c'est la scène où j'ai...
08:08 - Quand j'ai tourné avec Arthur, c'était très sympa. - Ouais.
08:11 - Ouais, et j'ai aimé aussi la table pour danser. - Ah, bah oui.
08:15 - On a hâte de le voir, effectivement. - Mais j'avais un pire souvenir, quand même.
08:20 - Quand on était tous à table et il y avait des... des plaques, c'était un peu horrible.
08:25 - Les plaques étaient horribles ? - Oui.
08:27 - Ah, bah oui, parce que dans le film, le moment où on... la nourriture est quand même pas le truc qui est...
08:33 Voilà, la cantine est pas top. Donc effectivement, ce qu'il nous envoyait dans les assiettes, à part...
08:39 Il y en avait quelques-uns qui... Bah, Ludo, quoi. Ludo, Ludo, il mange tout ce qu'on lui donne.
08:45 Donc Ludo, il fallait lui dire "non, non, c'est... il faut pas le manger, ça".
08:49 Donc, mais sinon, voilà. Puis avec Ludo, voilà, une fois, à un moment, je dois... je crie ou tout ça,
08:55 et ça, il avait un... il avait eu peur, donc il a fallu juste... Mais sinon, franchement, ça s'est bien passé.
09:02 - Oui, très bien. - Même entre eux et tout, c'était... c'était top.
09:08 Parce que c'était vraiment un grand moment pour nous tous, ce tournage.
09:13 - Et un beau moment. - Je pense que le... ce qui... ce qui se passe quand c'est...
09:18 cette typologie de comédie, c'est-à-dire qui n'est pas faite pour créer de la vanne, mais où tu te marres avec eux.
09:26 C'est-à-dire, c'est des films empathiques, en fait, où on est... on les aime, on a envie d'être ensemble.
09:33 Et ils nous font marrer, et nous, notre connerie fait marrer. Ce qui emmène sur un territoire, en fait, qui nous est proche,
09:41 qui est l'humain. Donc c'est des comédies humaines qui font que, forcément, ça ouvre les chakras, et ça amène à de l'émotion.
09:50 Donc c'est des jolis films, parce qu'ils nous ouvrent. Donc en ça, je pense que c'est... le film est très réussi, vraiment très réussi.
10:00 Et sur le public, on l'observe. C'est pas qu'un truc... on fait pas des films pour nous. On fait des films pour le partager,
10:07 et on sent que le public, quand il voit le film, il sort avec une sorte de lumière d'un truc que nous on a vécu, et tu dis "c'est top, ça traverse".
10:16 Que vous a appris ce tournage sur le monde du handicap, Chloé ?
10:21 Personnellement, ce que ça a mis vraiment en relief, c'est que je pense être quelqu'un dans la vie de plutôt bienveillant, et voilà, j'aime les gens.
10:36 Et donc je me suis jamais posé la question par rapport au handicap. La seule chose, c'est que je me suis rendu compte que par soi-disant bienveillance,
10:45 je n'allais pas vers... je n'allais pas vers les gens parce que... de peur de les blesser, de peur de mal agir, de faire une connerie, de pas...
10:56 Donc, en fait, derrière ta bienveillance, tu exclues toute une partie de la population.
11:01 Et ça, j'en ai pris conscience immédiatement avec eux parce qu'on n'était pas du tout dans ce rapport-là, et en fait, c'est très simple.
11:09 Donc, que quelqu'un ait... là, c'est un petit truc en plus, n'ayons pas peur, n'ayons pas peur de regarder, n'ayons pas peur de parler,
11:19 même si de temps en temps, on échange à des endroits très particuliers avec Théophile, on échangeait des fois qu'avec des sons, mais on y arrive super bien.
11:28 Donc, il n'y a pas de... en fait, il y a une barrière qui s'est complètement...
11:34 Et j'ai l'impression que le film peut donner aux spectateurs lambda, comme moi, comme n'importe qui,
11:40 une petite ouverture d'esprit qui peut être que une bonne chose, je pense, pour vivre ensemble.
11:48 Ce n'est pas un film sur le handicap, c'est un film avec des gens qui ont un petit truc en plus, et tout ce qui est en plus, c'est à prendre.
11:54 Donc, allons-y.
11:56 [SILENCE]

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