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00:00 GOMIS, tu l'as recroisé récemment contre Marseille.
00:15 On t'a vu assez proche de lui.
00:17 Justement, vous étiez concurrent à l'époque, mais en tout cas, vous êtes en super terme,
00:22 en bon terme.
00:23 Ouais, ouais.
00:24 Après, il faut savoir que Bafé, je le connais depuis.
00:27 À l'époque, on faisait des sélections de jeunes ensemble en équipe de France.
00:31 Donc, ça a été un plaisir de le retrouver à Lyon.
00:34 Il m'a aidé à m'intégrer au groupe, à la ville.
00:36 Et depuis, notre amitié dure depuis ces années.
00:40 Oui, on a toujours été concurrents parce qu'on joue au même poste.
00:42 Mais quand j'étais sur le terrain avec lui en plaçant, c'était le premier à être
00:48 content quand je marque et vice-versa.
00:50 Donc, c'est une concurrence forcément parce que c'est le haut niveau.
00:53 Mais moi, la concurrence, elle ne m'a jamais dérangé.
00:57 Je suis toujours prêt à aider le joueur qui joue.
01:00 C'est ça qui fait avancer.
01:02 Content que Bafé Gomis revienne en Ligue 1.
01:04 Ça te fait un pote, ça, en plus ?
01:06 Ouais, content surtout de le revoir jouer et de le revoir avec le sourire.
01:09 Parce qu'en Angleterre, ça s'est bien passé au début et un petit peu moins bien à la
01:13 suite.
01:14 C'est un joueur que, quand on le connaît et qu'on l'a au téléphone, on sait quand
01:17 ça va et quand ça ne va pas.
01:19 Je suis content de le revoir et je suis content surtout qu'on ait pu gagner contre eux avant
01:24 qu'ils recommencent à marquer des buts.
01:26 Parce qu'il va marquer beaucoup de buts cette année encore.
01:28 La saison dernière avec Guingamp, tu as fait un petit signe adressé aux supporters lyonnais
01:36 quand tu avais marqué contre Saint-Etienne.
01:38 Justement, ça nous fait revenir sur ta carrière à Lyon.
01:42 C'est toi qui marques le dernier but de la victoire 4-1 contre Saint-Etienne.
01:47 Ce petit signe, c'est un lien que tu as gardé avec les supporters de Lyon ?
01:52 Oui, ce qu'il faut savoir c'est que les Lyon-Saint-Etienne, c'est le match de l'année pour les supporters
01:58 lyonnais.
01:59 Et ça, on te le fait comprendre dès ton premier jour.
02:02 J'ai eu cette chance, c'est que contre Saint-Etienne, j'ai souvent marqué, j'ai souvent mis des
02:08 buts importants.
02:09 Notamment le dernier avant que je quitte Lyon.
02:12 Et les supporters lyonnais, par rapport à ça, mais aussi à ce que j'ai renvoyé sur
02:19 le terrain, ils sont reconnaissants de ça.
02:22 Ils sont reconnaissants, eux, aujourd'hui, quand je retourne à Lyon.
02:25 Alors que j'ai marqué quelques beaux buts et d'autres buts.
02:31 Mais ce but-là, pour eux, il est entré dans leur tête.
02:34 Parce que c'était un jour où il n'y avait pas de supporters, les supporters qui étaient
02:38 interdits d'aller au stade.
02:39 Et ils nous avaient attendus le retour à Toulavologe.
02:44 Et pour eux, ce but-là, quand on leur parle de Jimmy Briand, c'est 90 + 3.
02:49 Pour revenir aux petits signes que je leur ai faits, ce qu'il faut savoir, c'est que
02:54 du coup, à Saint-Etienne, je ne suis pas forcément le bienvenu.
02:57 Et au match allé à Saint-Etienne, c'est un petit peu le jeu aussi.
03:01 Je m'étais fait pas mal chahuter par le public, on va dire.
03:03 Et quand est arrivé ce but contre Saint-Etienne, la semaine d'avant, on avait joué contre
03:10 Lyon.
03:11 Donc ça s'était un peu moins bien passé.
03:12 Mais les supporters m'avaient fait un hommage assez...
03:15 Que je ne m'y attendais pas.
03:16 Et assez touchant.
03:17 C'était juste leur faire un coucou et leur dire qu'on a passé 4 belles années.
03:22 Et ça restera gravé.
03:24 Tu parlais des beaux buts que tu as inscrits avec le maillot lyonnais.
03:28 Si tu devais me donner le plus beau but que tu as inscrit et peut-être celui le plus
03:33 important.
03:34 C'est peut-être le même.
03:35 Le plus beau, c'était le quatrième but d'un match.
03:42 Il y avait 3-0 et je marque un super retourné contre Nancy.
03:46 Donc ça, c'est le plus beau.
03:48 Après, le plus important, c'est forcément dans le derby à Saint-Etienne.
03:53 J'étais remplaçant.
03:54 Un petit peu frustré d'être remplaçant dans un match comme ça.
03:58 Et je rentre à 20 minutes de la fin en même temps qu'Yohann Gourcuff à l'époque.
04:03 Et je marque le but décisif à la 93ème minute sur une passe de Yohann.
04:07 Pour moi, c'était le but parfait.
04:09 Il y a un scénario aussi qui n'est pas habituel en Ligue des Champions.
04:35 Vous jouez contre le Dynamo Zagreb.
04:37 Vous allez gagner 7-1 et vous vous replacer complètement dans la course pour la qualification
04:42 et vous allez accéder en huitième de finale.
04:43 C'est aussi, si tu as un match particulier, vous gagnez 7-1, tu marques un but.
04:47 Ça fait partie de tes souvenirs.
04:49 C'est un très bon souvenir.
04:51 C'est que c'est la dernière journée de la poule.
04:53 Il nous faut gagner avec un écart important et que dans le même temps, le Real Madrid
04:58 batte Amsterdam, Ajax.
05:00 Et donc nous, on joue notre match.
05:02 On est menés à zéro.
05:03 Et puis, on ne baisse pas les bras.
05:05 On revient petit à petit et puis on marque des buts, on marque des buts, on marque des
05:08 buts.
05:09 Et on se rend compte qu'à la fin, on a réussi un exploit incroyable.
05:12 Donc, ça, c'est un moment important qui est un petit peu ternique parce que le tour
05:16 d'après, on se fait sortir un peu bêtement contre Nikosi.
05:20 Donc, c'était un bon moment.
05:22 On s'en souvient.
05:23 Mais c'est vrai que la suite, elle est un petit peu amère.
05:25 Ta relation avec Jean-Michel Aulas, on sait que c'est un président qui a une forte personnalité.
05:30 Ça s'est toujours bien passé avec lui ?
05:31 Oui, dans l'ensemble, oui.
05:35 Après, on a eu des moments où on n'était pas d'accord.
05:37 Mais c'est une personne qui accepte qu'on lui dise qu'on n'est pas d'accord avec lui.
05:43 Et voilà, une période où il a voulu que je quitte le club.
05:49 Moi, je n'étais pas d'accord sur le fait que je n'avais pas le club qui me convenait
05:54 pour partir.
05:55 Donc, on a été un petit peu en confrontation.
05:58 On s'est un petit peu dit les choses comme on le pensait.
06:00 Mais derrière, une fois que le Mercato était terminé, il m'a tapé dans l'épaule et
06:04 m'a dit « j'aurais besoin de toi cette année ».
06:06 Donc, c'est une personne charismatique, un peu qui n'a pas sa langue dans sa poche,
06:13 mais avec laquelle on peut avoir une discussion et qui n'est pas fermée sur le fait de ne
06:19 pas avoir toujours raison.
06:20 Un moment aussi important de ta carrière, c'est le premier titre, Coupe de France,
06:25 le 28 avril 2012.
06:27 Là, ton titre pro, c'est celui-là et tu le tiens entre les mains.
06:31 Voilà, c'est mon premier titre en pro.
06:33 J'ai quelques finales perdues.
06:35 C'est un moment important.
06:37 C'est vrai qu'en plus, tout le monde voulait un petit peu que Kevin Igaïne, parce que
06:43 c'était la belle histoire.
06:44 Mais bon, nous, on a fait le boulot, on a remporté un titre.
06:47 C'est important d'ouvrir son palmarès en pro, surtout quand on n'en a pas gagné
06:52 beaucoup.
06:53 Ensuite, le trophée des champions face à Montpellier, qui a créé l'exploit en étant
06:57 premier face au PSG.
06:58 Là, tu vas marquer et vous allez gagner ce trophée.
07:01 Souvent, c'est un trophée qui est chahuté, mais n'empêche, c'est un titre pour un
07:06 joueur.
07:07 Bien sûr, c'est un titre.
07:08 En plus, il se passe dans un contexte particulier.
07:11 On va le jouer aux Etats-Unis.
07:12 On fait deux partout dans le match.
07:14 On va au tir au but.
07:15 C'est moi le cinquième tireur et je marque le but décisif.
07:19 Pour moi, c'est un titre important.
07:21 Encore plus, je donne la victoire sur ce pénalty.
07:24 En plus, aux Etats-Unis, qui pour moi, représentent tellement.
07:29 C'est un merveilleux souvenir aussi.
07:31 J'ai noté aussi, ce n'est pas forcément hyper important dans ta carrière, mais 14
07:37 juillet 2012, je ne sais pas si tu vois de quoi je parle, été 2012.
07:41 14 juillet 2012.
07:42 C'est participation à Fort Boyard.
07:45 Je voulais te demander s'ils étaient sympas, Passepartout.
07:48 Oui, ils sont sympas.
07:50 Ça, pareil, c'est un rêve d'enfant.
07:53 Quand j'étais petit, je regardais Fort Boyard tout l'été, tous les sabdis.
07:58 Et puis, quand on m'a proposé de le faire, j'étais ravi.
08:01 C'était une bonne expérience.
08:02 Et puis, Passepartout, Passe-temps, c'était vraiment un bon moment.
08:08 Tu te souviens de la team Fort Boyard ?
08:11 Oui, mais je me souviens surtout qu'on n'avait pas été terrible parce qu'on n'avait pas
08:15 trouvé le mot.
08:16 Et puis, moi, j'avais terminé en prison.
08:18 Donc, voilà, souvenirs mitigés, mais un jour, je me rattraperai.
08:21 Alors, 2014-2015, tu choisis Hanovre en Allemagne.
08:25 Quel regard, aujourd'hui, tu portes sur ta signature et sur ta saison qui va être
08:30 pleine ? Tu vas jouer 35 rencontres.
08:31 Quel regard tu portes sur cette expérience Allemande ?
08:35 Au départ, quand je me retrouve libre, je me dis que je vais avoir vite une proposition,
08:42 quelque chose qui m'intéresse.
08:43 Et puis, je reçois des propositions, mais rien qui me passionne ou que j'ai vraiment
08:50 envie d'y aller.
08:51 Et puis, il arrive une proposition d'Hanovre en fin de Mercato, le 30 août, je crois.
08:56 Et je me dis, l'Allemagne, c'est vrai que c'est un championnat qu'on ne regarde pas
09:00 trop, mais je me dis qu'il y a des bonnes équipes, qu'il y a un bon championnat.
09:04 Et je me dis pourquoi pas ? Donc, voilà, j'ai le coach au téléphone qui m'explique
09:09 ce qu'il veut faire de moi.
09:10 Et à partir de là, je me dis, vas-y.
09:13 Et puis, je signe un an pour voir.
09:15 Et tout se passe très bien.
09:17 J'ai vécu une bonne année footballistique.
09:20 Et je ne regrette vraiment pas d'être parti là-bas.
09:23 Et le retour en France, là, c'était l'envie de retrouver ta famille qui a primé ?
09:31 Oui, comme je dis, j'ai signé un an pour voir.
09:34 Et puis, Hanovre, c'est une petite ville dans le nord.
09:39 Il n'y a pas de structure d'école française.
09:41 Donc, je ne peux pas rapatrier ma famille.
09:45 Je fais les allers-retours.
09:46 Ils viennent aussi en Allemagne.
09:48 Et pour moi, à 29 ans, 30 ans, ça a commencé à être dur.
09:53 Et je ne voulais pas revivre ça une autre année et plusieurs autres années.
09:57 Et c'est vrai que l'allemand, c'est une langue un petit peu complexe.
10:01 Et donc, j'ai décidé pour ça de regarder ailleurs.
10:06 J'ai écouté d'autres propositions.
10:07 Et puis, c'est la proposition de Guingamp qui m'a donné envie.
10:12 Et voilà, c'est pour ça que j'ai signé ici.
10:15 Qu'est-ce que tu as apprécié dans la culture allemande ?
10:17 Est-ce qu'il y a des choses que tu as appréciées ?
10:18 La nourriture, par exemple ? La musique ?
10:20 Non, pas la nourriture.
10:22 C'est vrai qu'on ne connaît pas beaucoup le peuple allemand, on va dire.
10:27 Plus proche des pays latins.
10:28 Voilà, voilà.
10:30 Et je les ai trouvés très accueillants.
10:31 C'est vrai, ils sont toujours prêts à aider,
10:33 toujours prêts à vous indiquer la route.
10:34 Et ça, j'ai apprécié.
10:37 Et c'est vrai que c'était un bon moment.
10:40 Été 2015, Guingamp.
10:42 Pourquoi tu décides de relever le défi chez nous ?
10:46 Parce que déjà, j'ai une discussion avec le coach,
10:51 Jocelyn Gowenek, qui m'explique comment il voit la chose avec moi,
10:57 comment il voit évoluer dans l'équipe et dans le groupe,
11:01 ce que je peux apporter au groupe.
11:03 C'est un discours que j'avais besoin d'entendre peut-être à ce moment-là.
11:06 Et je me dis pourquoi pas ?
11:09 Ensuite, j'en parlais avec ma famille et puis on se dit pourquoi pas ?
11:13 Je décide de venir ici et je suis content d'avoir fait ce choix.
11:19 [SILENCE]