• il y a 7 mois
Anoush Morel a subi, comme de nombreuses autres femmes, des attouchements lors du déplacement du PSG à Barcelone, mardi. Présidente de l'association « Her Game Too », qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles au stade, elle raconte ces violences et encourage les victimes à témoigner.

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Transcription
00:00 De façon générale, c'est un sujet dont on entend de plus en plus parler en France comme en Europe.
00:04 L'équipe révèle aujourd'hui que des supportrices du Paris Saint-Germain présentes au stade Montjuic hier soir
00:09 se sont plaintes de fouilles au corps trop poussées au moment d'entrer dans le stade.
00:13 Il y a eu plusieurs témoignages dénonçant des agressions sexuelles de la part des officiers de sécurité du stade catalan.
00:19 Et avec nous, Anouche Morel qui est avec nous, présidente de l'association supportrice Her Game 2
00:23 qui lutte contre les violences sexistes dans les stades.
00:26 Bonsoir Anouche, j'espère que vous allez bien.
00:28 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:30 Plaisir de vous accueillir.
00:31 Alors, avant toute chose, expliquez-nous ce qui s'est passé hier soir, Anouche Morel, lorsque vous êtes rentrée dans le stade.
00:40 Alors moi, je faisais mon premier déplacement en Ever avec le Paris Saint-Germain.
00:47 Je faisais de faire ça pour une occasion très particulière.
00:50 Donc, quelle meilleure occasion qu'aller à Barcelone.
00:53 Le cortège s'est très bien passé avec les supporters.
00:56 Vraiment, j'ai ressenti une ferveur, une bienveillance sans faille.
01:00 Et arrivé à Montjuic, on sentait un petit peu déjà que la guardia civile était un petit peu au taquet.
01:06 Bon, ça, à la limite, on n'était pas très étonnés.
01:08 Mais en fait, arrive le moment de la fouille.
01:13 Déjà, il y avait des "steward femmes" pour fouiller les femmes.
01:15 Donc ça, déjà, c'est un bon point parce que ce n'est pas le cas partout, même si c'est obligatoire.
01:19 Et en fait, au moment où j'ai dû passer pour la fouille, grosse désillusion.
01:26 En fait, j'ai subi, et d'autres filles aussi, des palpations très intrusives.
01:30 On s'est fait palper les seins à pleine main, les fesses.
01:34 On nous a passé les mains dans les fesses.
01:36 On nous a passé les mains sur le sexe.
01:38 Des choses lunaires, très choquantes, qui existent encore trop souvent.
01:44 Et si certains supporters se sont habitués, il faut mettre fin à ça,
01:50 parce que ce n'est plus possible en 2024.
01:51 - Mais évidemment. Et quelle a été votre réaction ?
01:53 J'imagine qu'il y a un effet de surprise sur ce genre de choses.
01:57 Est-ce que vous êtes révoltés ? Est-ce que vous avez enchaîné ?
01:59 Est-ce que vous avez regardé vos amis à côté ?
02:01 Comment ça s'est passé derrière ?
02:04 - En fait, on passait par groupe de quatre.
02:07 Et les trois autres filles qui étaient avec moi, ont subi la même chose, étaient très étonnées.
02:11 Et en fait, moi, j'attendais un ami, un homme, pour qui la fouille était plus longue,
02:15 parce que pour les hommes, c'est plus long.
02:16 Donc j'ai attendu 20 minutes.
02:18 Et en fait, dès qu'il y avait des supportrices qui passaient,
02:19 je leur demandais s'ils avaient vécu la même chose.
02:22 J'étais abasourdie. On était toutes choquées.
02:25 Certaines plus habituées que d'autres, pour être tout à fait honnête.
02:28 Mais moi, c'était mon premier déplacement.
02:30 Et en plus, avec l'UEPA comme encadrant.
02:33 Donc, c'était un peu intense.
02:35 - Oui, j'imagine. Karim Benhani, une question pour vous, Anouche ?
02:38 Je me permets de te tutoyer, Anouche, parce qu'on se connaît.
02:41 Est-ce que tu en as parlé au PSG ?
02:43 Est-ce que le PSG est au courant de ça ?
02:45 Est-ce que tu es une des dirigeants du PSG aujourd'hui ?
02:47 Parce que ça, c'est aussi un problème.
02:49 Enfin, un problème qui n'est pas dû au PSG, évidemment,
02:51 mais que le PSG doit prendre très au sérieux, après ce que tu as subi, notamment hier.
02:57 - Il y a la directrice de la communication corporate, Michèle Gilbert,
03:01 qui m'a appelée ce midi, quand j'étais dans l'avion, prête à décoller pour rentrer à Paris.
03:05 On a longuement discuté de ça. Elle va voir en interne ce qu'elle peut faire.
03:08 Mais en tout cas, le club est concerné, se sent concerné.
03:12 Et notre président, elle a dit hier soir, on est les meilleurs supporters du monde.
03:17 Maintenant, on compte sur eux.
03:18 - On se rappelle, c'est arrivé à des supporters lancoises, du côté du Havre, en vue de saison.
03:21 - Au Havre, et il ne s'est rien passé.
03:24 Dans les faits, ensuite, ça, c'est grave.
03:27 Parce que ce que je dénonce, ce n'est pas une nouveauté, malheureusement.
03:33 Et c'est ignoble.
03:36 Mais c'est arrivé en France pour un résultat catastrophique.
03:41 Ça veut dire qu'on en a parlé, il y a eu trois lignes par-ci, par-là.
03:44 Enfin, Anouche, vous m'arrêtez si je me trompe.
03:46 Mais je crois que dans les incidents qui se sont passés au Havre,
03:50 il me semble qu'il n'y a eu strictement qu'une suite juridique, je crois.
03:54 - Il n'y a pas eu de suite juridique.
03:56 Et on rappelle le communiqué de presse catastrophique du club aussi,
03:59 qui montre toute l'importance que les clubs ont et leur responsabilité.
04:04 Parce qu'en fait, ils décrédibilisent, ils ont voulu se protéger, se faire tout petit.
04:08 Et à eux, justement, d'entrer dans la danse et de prendre les choses vraiment en main
04:15 et pas de se dédouaner sur l'équipe de sécurité qu'ils avaient mandatée,
04:19 qui était une société externe.
04:20 - Vous avez raison de le rappeler, parce que là, sur ce qui s'était passé, par exemple, à Lyon,
04:23 on a vu Laurent Prenom, qui m'a expliqué que quand il y a eu l'incident
04:26 sur le coach adjoint de Valenciennes qui avait été frappé, ce sont des mandataires.
04:29 Là, c'est la même chose pour ceux qui sont en sécurité.
04:31 Mais ça n'empêche pas le club qui a payé les mandataires d'être responsable sur ça.
04:35 - Enfin, on a des stades, alors peut-être que ce stade-là, je ne sais pas,
04:38 parce que c'est un stade intermédiaire en ce moment, qui dépanne.
04:41 Il n'y a pas des caméras qui sont censées être dans les parages ?
04:46 - Alors, pour aller encore plus loin que ce que dit Ludo, vous avez mis sur...
04:48 - Il n'y a pas la possibilité de récupérer des vidéos ?
04:50 - Oui, sur X, vous avez mis un fichier de signalement.
04:53 C'est-à-dire qu'on peut avoir un formulaire pour signaler ce qui s'est passé
04:56 et peut-être aider les autorités, le Barça, le PSG ?
04:59 - Je m'imagine qu'il doit y avoir des choses, quand même.
05:02 - Exactement, oui.
05:03 Je vous avoue que sur le moment, je n'ai pas repéré où étaient les caméras de surveillance.
05:06 Mais oui, en effet, on a mis en ligne un formulaire de signalement
05:12 qui existe déjà depuis un petit moment, qu'on a fait avec l'association Eurgame2.
05:16 En fait, nous, le but, c'est qu'on récolte le plus de témoignages.
05:19 Donc, c'est très difficile de libérer la parole et d'oser le faire.
05:23 Donc, on en est bien conscientes.
05:25 Et nous, notre but, c'est de pouvoir travailler aussi avec le collectif Ultra Paris,
05:30 parce que j'ai eu Romain Meubille au téléphone, qui était très concerné aussi,
05:33 pour faire remonter tout ça et faire remonter à l'UEFA.
05:37 - Merci beaucoup, Anouche Morel, d'être venue nous en parler ce soir,
05:40 d'être venue vous exprimer publiquement, raconter ce qui ne doit plus arriver dans un stade.
05:44 Ça, on est tous unanimes, évidemment.
05:46 On rappelle, sur X, X Twitter, vous avez de quoi parler,
05:50 signaler ce qui s'est passé hier, si jamais ça vous est arrivé.
05:53 On poursuit le combat, bien sûr, et on rappelle votre association, c'est EURGAME2.
05:56 Merci beaucoup, Anouche, bonne soirée.
05:58 Merci d'être venue témoigner dans l'équipe de Live.
06:00 - Merci à vous, bonne soirée. - Bonne soirée, au revoir.

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