L'épouse de Christophe Dominici se confie sur son deuil, depuis la mort de l'international de rugby.
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00:00 On se rappelle toujours de Christophe, surtout dans les moments drôles.
00:04 Je le vois poser devant la chaminée, je le vois quand il joue aux échecs avec moi,
00:09 je le vois faire de la bagarre avec les filles.
00:13 Le manque de sourire, il est toujours présent.
00:29 Je n'ai jamais connu Christophe dépressif.
00:32 Je l'ai vu excessif, mais dépressif, non.
00:36 La colère, des fois, elle est nécessaire.
00:39 Parce que quand on est en colère, ça veut dire qu'on a subi une injustice.
00:42 Je n'ai pas de haine contre personne.
00:44 C'est surtout de l'incompréhension.
00:46 Je ne comprends pas ce qui s'est passé, je ne comprends pas pourquoi ces dossiers ont été déposés sans contrôle.
00:52 Je ne comprends pas pourquoi ils sont revenus à l'attaque
00:56 et à prendre le club de Béziers, même le mois d'août, même le mois de septembre.
01:00 Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas eu d'aide de son entourage.
01:06 Donc oui, des fois, je suis en colère, mais finalement, je suis plus triste qu'en colère.
01:11 C'était tant soudain et tant imprévisible qu'on s'est dit, je n'ai pas dit, je n'ai pas fait.
01:21 La vie continue, bien sûr, la vie continue.
01:24 On fait en sorte de rajouter des jolis moments tous les jours pour qu'à la fin de la semaine, à la fin du mois,
01:31 on puisse dire voilà, on a passé des bons moments.
01:34 Mais un deuil, c'est...
01:39 Les étapes du deuil sont longues, elles sont compliquées.
01:43 Ce qui m'a fait tenir, oui, c'est les filles.
01:45 Parce qu'aujourd'hui, il n'y a que moi, donc ils ont besoin de voir une maman qui est là,
01:50 qui est présente, qui est forte et qui les soutienne.
01:54 C'est comme ça.
01:55 Je pense que les mamans louves, italiennes, françaises, elles sont un moment universel.
02:01 Eux, c'est mes piliers, bien évidemment.
02:04 Mais moi, il faut que je sois le pilier de Kiala et de Mia parce que...
02:10 La phase adolescence, elle est déjà compliquée tout court.
02:14 Et avec un épisode comme ça, on ne peut que les accompagner de notre mieux.
02:21 Nous, la famille, on est obligés de faire ça.
02:25 Je pense que ce qui peut nous faire du bien, c'est que le papa, il n'est pas oublié,
02:31 que le monde du rugby, il n'oublie pas, qu'on continuera à parler toujours de lui.
02:38 On s'appuie aussi sur le fait qu'il y aura justice.
02:42 Je tiens bon parce que je sais que tôt ou tard, ça va arriver.
02:46 Et que ça me fait du bien, cette pensée.
02:50 Ça me fait du bien de penser que grâce à nous, grâce à cette démarche,
02:54 grâce à ces articles, plus personne ne sera embêté.
02:58 Il y a une force qui arrive de je ne sais pas où, finalement.
03:01 Il faut trouver cette force-là.
03:03 C'est important.
03:04 Sous-titrage Société Radio-Canada