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00:00 Je suis intervenue en qualité de conseil de M. Aboudou dans le cadre de ce procès.
00:07 Ce qu'il était reproché à M. Aboudou, c'est d'avoir été un emploi fictif,
00:10 un emploi fictif de la région Réunion de 2016 à début 2021.
00:15 A mon sens, les critères pouvant justifier d'un emploi fictif étaient nullement caractérisés.
00:22 Très simples les critères, il y en a deux.
00:23 Le premier, c'est, on prend en fait, en réalité, l'office du juge administratif vous dit c'est le service fait.
00:31 Le service fait, c'est deux choses, deux critères.
00:33 Le fait d'être présent effectivement à son poste,
00:35 donc soit parce qu'on badge et donc on va badger, on va prouver qu'on est à son poste,
00:39 soit tout simplement la présence effective dans le cadre de ses fonctions.
00:44 Et le deuxième critère du service fait, ça va être la réalisation des missions telles qu'elles sont fixées par la fiche de poste.
00:52 Dans le cas de M. Aboudou, le premier critère, il tombe de fait.
00:55 Il tombe de fait parce que M. Aboudou était tout le temps à son poste, de 8h à 19h.
00:58 Ça a été corroboré par les attestations de témoins et les témoins qui sont présentés à l'audience,
01:04 notamment une de ses assistantes, on le confirme nous à l'appui de nombreuses attestations qu'ont produit le débat,
01:10 de ses anciens collègues et de ses anciennes assistantes.
01:14 Et même, on n'a qu'à se référer à ce qui a été dit dans le cadre des débats de ces cinq jours,
01:19 notamment son directeur de cabinet qui dit M. Aboudou était même un peu envahissant.
01:24 Voilà, pour moi, il est évident que ce critère de toute façon est dûment rempli.
01:28 Le deuxième, c'est les missions.
01:29 M. Aboudou, il a été chargé d'une mission qui était de mener des grands projets culturels.
01:33 Ces missions, il les a menées.
01:35 Le Guétali, il en a fait plusieurs ébauches avant d'arriver au Guétali tel qu'il est aujourd'hui effectif par la région Réunion.
01:43 De la même façon, il a accompagné de nombreuses associations dans la réalisation de projets culturels
01:48 et notamment, on l'a entendu à la barre, la possibilité d'avoir à la Réunion un centre
01:54 permettant à des professeurs de danse, de jazz et de danse contemporaine d'avoir une formation diplômante.
02:01 Et c'est grâce à l'intervention de M. Aboudou qu'aujourd'hui, cette habilitation, on l'a à la Réunion.
02:06 Donc M. Aboudou, il a mené non seulement un travail qui était purement concret, purement réel, loin d'être effectif.
02:13 Là où, en revanche, le babelaisse et ce qui a été extrêmement difficile à vivre pour M. Aboudou,
02:18 c'est les propos tenus par le procureur de la République qui va venir dire dans son réquisitoire,
02:22 M. Aboudou, incontrôlable et ingérable, je paraphrase, sa placardisation était inévitable.
02:29 M. Aboudou, il va souffrir. Il va souffrir à la fin, effectivement, de son passage à la région,
02:34 d'une mise au placard, d'une mise de côté par son supérieur à l'époque, dont on tirera le nom d'ailleurs.
02:45 Mais en tout cas, une partie de l'équipe qui va le mettre de côté, qui va le retirer du guet-d'alli
02:50 et peu à peu de l'ensemble des projets. Et il va en souffrir, il va en souffrir jusqu'à en faire une dépression.
02:56 Et aujourd'hui, il est là à la bord du tribunal et on vient lui dire que son emploi était effectif.
03:00 Donc autant vous dire qu'il ne comprend pas la situation, il ne la comprend toujours pas,
03:03 il ne comprend toujours pas ce qu'il fait là. Et nous non plus, en défense, on a du mal à comprendre
03:09 aujourd'hui pourquoi, finalement, on est entendu devant un tribunal correctionnel pour un emploi qui est tout sauf effectif.
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