• il y a 6 mois
En cette année dl'élections européennes et à l'occasion de la célébration de la ratification du Traité de Rome à l'Assemblée nationale le 26 février 2024, des collégiens, lycéens et étudiants ont pu poser leurs questions à Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et à des élus spécialistes de l'Europe.

Emission spéciale présentée par Brigitte Boucher, avec Valérie BrochardLCP mobilise son antenne à l'occasion des grands évènements. Journées parlementaires, grands débats, votes et explications de vote, auditions des commissions d'enquête, congrès, session extraordinaire, discours et grandes cérémonies...la vie politique avec l'analyse des meilleurs experts et politologues.

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00:00 Générique
00:02 ...
00:16 -Bonjour à tous et bienvenue sur LCP.
00:18 Vous allez pouvoir assister dans quelques instants
00:21 à un débat entre des jeunes et la présidente de l'Assemblée nationale.
00:25 Yael Brun-Pivet a souhaité réunir des collégiens et des lycéens
00:29 qui ont assisté dans l'hémicycle
00:31 à un débat sur la reconstitution du traité de Rome.
00:33 Elle va ensuite échanger avec eux autour de la question de l'Europe
00:37 alors que les élections européennes se tiennent prochainement,
00:40 puisqu'elles auront lieu le 9 juin prochain.
00:43 Très bon débat à tous.
00:44 -Rebonjour à tous.
00:47 Chut.
00:49 Je vais faire comme dans l'hémicycle.
00:53 Chut.
00:54 Je suis très contente de vous accueillir ici,
00:58 dans la galerie des fêtes, maintenant,
01:00 pour que nous puissions avoir un échange.
01:03 Je ne suis pas toute seule.
01:05 Je vous les ai présentés tout à l'heure.
01:07 Stéphane Bijoux, député européen,
01:10 Pierre-Alexandre Anglade, président de la Commission des affaires européennes
01:15 à l'Assemblée nationale,
01:16 et Marietta Karamanli, qui est députée de la Sarthe
01:21 et qui est très investie depuis très longtemps
01:24 sur les questions européennes.
01:26 Nous allons pouvoir maintenant échanger avec vous.
01:28 J'espère que votre matinée s'est bien passée.
01:32 Ça vous a intéressé ?
01:33 Vous allez tous voter le 9 juin ?
01:36 Tous ceux qui peuvent.
01:38 Donc vous allez faire mentir les derniers sondages
01:41 qui nous montrent que les jeunes participent très peu aux élections
01:45 et encore moins aux élections européennes ?
01:47 Oui ? Bon, je compte sur vous.
01:50 Donc on est à votre disposition pendant la prochaine heure
01:54 pour débattre. Il n'y aura pas de monologue,
01:56 ni de notre part, ni de la vôtre.
01:58 La parole est complètement libre.
01:59 Le micro va circuler comme vous le souhaitez.
02:02 Et ce n'est pas moi qui vais animer.
02:04 C'est Valérie qui a gentiment accepté de le faire pour moi
02:08 parce qu'elle, c'est son métier.
02:10 Moi, ça n'est pas le mien.
02:11 Je ne fais que de la politique.
02:15 À vous, Valérie. Merci à tous.
02:17 Merci.
02:18 Bonjour à toutes et à tous.
02:21 Voilà, après la représentation, place aux échanges.
02:23 Madame la présidente de l'Assemblée nationale,
02:25 Yann Le Preuvé, vous a tout expliqué.
02:27 Elle a organisé pour vous, aujourd'hui,
02:29 collégiens, lycéens, étudiants,
02:32 pour vous, cet échange,
02:34 pour parler de cette formidable matière qu'est l'Europe.
02:36 Je voulais simplement vous demander, parce qu'on l'a évoqué,
02:39 c'est quand les élections européennes ?
02:41 Vous le savez ?
02:42 Ah oui, bravo. C'est le 9 juin.
02:44 Levez la main, ceux qui pourront voter,
02:45 ceux qui seront majeurs à ce moment-là.
02:46 Ah oui, c'est bien.
02:48 Je vous propose de démarrer tout de suite
02:50 avec une 1re question, peut-être.
02:51 On va distribuer le micro.
02:54 Est-ce que vous pouvez lever la main ?
02:55 Levez la main, ceux qui veulent poser des questions.
02:57 Voilà, on a une jeune fille juste ici.
03:00 Question courte, réponse courte.
03:02 -Bonjour.
03:04 Vous avez parlé de...
03:07 Oui, alors je m'appelle Eugénie Poel,
03:08 je suis en 1re année de master à Sciences Po
03:10 en affaires européennes.
03:13 Vous avez parlé de souveraineté nationale,
03:16 qui était très important à l'époque,
03:18 qu'il est encore aujourd'hui,
03:19 à l'heure des élections européennes.
03:21 Est-ce que vous pensez qu'on arrivera un jour
03:23 à une identité européenne, une population européenne
03:28 sans, comment dire,
03:30 compromettre notre souveraineté nationale ?
03:33 Enfin, trouver un accord...
03:34 -La question de l'identité européenne.
03:37 Peut-être Pierre-Alexandre Anglade ?
03:41 -Merci beaucoup de me donner la parole
03:43 pour cette 1re question.
03:44 Moi, je partage beaucoup cette idée
03:46 qui est de dire qu'au fond, la souveraineté européenne,
03:49 cette idée d'indépendance de l'Europe,
03:51 de renforcement de l'Europe,
03:52 ne vient pas se substituer à la souveraineté nationale
03:55 et que c'est au fond par le renforcement de l'Europe
03:59 que nous arriverons à préserver
04:01 ce qui fait la singularité de nos Etats membres,
04:04 ce qui fait la particularité de Paris, de Lisbonne,
04:07 de Rome, de Tallinn ou de Varsovie,
04:09 dans un monde et dans une époque
04:12 qui est celle des empires continents,
04:13 où nous avons les Etats-Unis d'Amérique d'un côté,
04:15 la Chine de l'autre,
04:17 de grands Etats en Amérique latine, en Afrique,
04:19 qui sont des puissances émergentes,
04:21 en Asie également,
04:23 et qu'au fond, si nous, Européens,
04:26 avec des pays de taille moyenne,
04:27 nous ne sommes pas capables, au fond, de nous unir,
04:29 de coopérer, alors nous ne serons plus en capacité
04:33 de faire nos propres choix,
04:35 de décider par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
04:37 Et c'est pour ça que moi,
04:38 cette idée de souveraineté européenne,
04:40 elle est au fond celle qui me convainc le plus
04:42 parce que j'ai la conviction que c'est celle
04:44 qui permettra de préserver ce qui fait spécifiquement
04:47 nos spécificités au sein de nos Etats membres
04:49 et que si demain, nous ne sommes pas capables
04:51 de travailler ensemble, alors que ce seront d'autres
04:53 qui décideront pour nous,
04:54 et à ce moment-là, nous ne sommes plus libres,
04:56 plus souverains et plus indépendants.
04:57 -On va prendre une question au centre, peut-être.
04:59 Levez la main, ceux qui veulent poser une question.
05:01 N'hésitez pas.
05:02 Oui ? Bien sûr.
05:04 On va vous apporter un petit micro tout de suite.
05:06 -Bonjour. Je m'appelle Yuna Kounga.
05:09 Je suis en L2, sciences politiques, à Paris 8.
05:12 Et ma question, c'est comment mobiliser
05:14 les populations pour qu'elles votent aux européennes,
05:15 sachant que c'est une des élections les moins...
05:18 participatives en France et en Europe, même ?
05:24 -Très bonne question. Marietta Caramely.
05:26 Comment on fait, alors, pour entraîner les fouleurs ?
05:28 -Je ne vais pas vous donner, je dirais, la réponse.
05:33 En tout cas, ma façon de voir un petit peu les choses,
05:36 c'est qu'on arrive à mobiliser nos concitoyens,
05:40 quelle que soit l'élection,
05:42 lorsque nous parlons vrai,
05:43 lorsque nous nous adressons, finalement,
05:45 directement à nos concitoyens,
05:48 par des actions qu'on nous portons.
05:50 Certes, seulement, il faut expliquer
05:52 que tout ce qu'on nous portons
05:54 n'a pas immédiatement le résultat qu'on attend
05:57 et que, finalement, le monde de l'image
06:00 qui change du jour au lendemain, il n'existe pas.
06:03 Donc ça demande du travail.
06:05 Je pense à Robert Baventer, quand, il y a quelques années
06:09 et quelques mois encore, il disait
06:10 que le parquet européen que nous avons mis en place,
06:14 c'est ici que nous l'avons voté.
06:15 J'ai été rapporteur précédemment.
06:17 Il a été le porteur de cette idée avant même,
06:21 dès qu'il a été ministre et par la suite,
06:23 et ça a mis beaucoup de temps pour que ça se réalise.
06:26 Alors oui, comment concilier, finalement,
06:27 le temps et l'action sur le terrain ?
06:31 Je pense qu'il faut parler vrai, il faut parler comme on le sent,
06:35 il faut faire des actes, être, finalement,
06:38 agir par la preuve.
06:39 Agir par la preuve, ça donne confiance aussi,
06:42 non seulement à ceux qui agissent,
06:43 mais à ceux aussi qui auront envie, après,
06:45 de s'engager pour agir avec nous.
06:48 -On repart par là ? Levez la main. Oui, bien sûr.
06:51 -Bonjour. Galouane Lobby pour le lycée Evariste Galoua de Sartre-Auville.
06:56 Moi, j'avais une question, justement,
06:57 pour rebondir sur la question précédente.
07:00 Les jeunes, particulièrement, puisqu'on va être beaucoup
07:02 à pouvoir voter le 9 juin, nous, à l'échelon local,
07:04 moi, au conseil municipal des jeunes de ma ville
07:06 ou au sein de mon lycée, on essaye au maximum
07:08 de toucher les jeunes et les sensibiliser,
07:11 mais l'Europe, ça peut paraître loin,
07:12 ça peut paraître quelque chose qui est inaccessible d'un côté
07:14 et en même temps, qu'il n'y a pas forcément d'effet.
07:16 Enfin, beaucoup de jeunes, je sais que ça revient.
07:18 Donc comment la représentation nationale
07:20 pourrait, justement, permettre de multiplier
07:23 ces actions à l'échelon local ?
07:24 -Peut-être une question pour vous,
07:25 madame la présidente de l'Assemblée.
07:28 -Surtout qui vient de ma circonscription.
07:30 -Voilà.
07:34 Je pense qu'il y a de multiples moyens de mobiliser les jeunes.
07:38 Il y a l'éducation.
07:41 Je pense qu'il est fondamental de renforcer considérablement
07:45 l'éducation à la citoyenneté.
07:47 Vous êtes des citoyens en devenir.
07:50 Être citoyen, ça comporte un certain nombre de devoirs,
07:55 un certain nombre d'engagements.
07:58 On n'est pas...
07:59 Être citoyen, ça ne veut pas dire être consommateur,
08:02 ça veut dire être acteur.
08:04 Et être acteur dans une société,
08:06 c'est s'engager, participer.
08:08 Je vous invite à vous engager dans vos municipalités,
08:13 dans vos collèges, dans vos lycées,
08:15 dans des associations,
08:16 qu'elles soient sportives, caritatives, culturelles,
08:19 peu importe, dans un groupe de musique, peu importe.
08:22 S'engager dans du collectif, se sentir concerné,
08:25 je pense que c'est la base et que chacun devrait pouvoir trouver
08:29 dans ses centres d'intérêt un moyen de s'engager.
08:33 Ca, c'est la première chose.
08:34 Après, il faut qu'on vous forme.
08:36 Il faut qu'on vous forme, c'est-à-dire qu'on vous apprenne
08:39 ce que c'est que les institutions, à quoi elles servent,
08:42 à quoi sert l'Assemblée nationale, à quoi sert une mairie,
08:45 à quoi sert l'Europe, à quoi sert le Parlement européen,
08:48 à quoi sert la Commission européenne,
08:50 parce que si vous ne savez pas à quoi ça sert,
08:52 il n'y a aucune raison d'aller voter.
08:55 Aucune.
08:56 Donc nous avons un devoir, et ça, c'est notre boulot à nous,
08:59 de vous apprendre, de vous former.
09:01 Après, je pense qu'il faut aussi vous former,
09:03 ça, c'est un sacré défi, à avoir l'esprit critique,
09:07 c'est-à-dire que ce qu'on vous dit,
09:09 il faut que vous soyez en capacité de le challenger.
09:12 Et c'est aussi pour ça, par exemple, qu'aujourd'hui,
09:14 moi, j'ai voulu, au-delà de la représentation,
09:18 qui a le côté, justement, formateur.
09:21 Voilà quel a été le débat en 1957.
09:25 J'ai voulu avoir ce temps d'échange,
09:27 parce qu'après, il faut que vous soyez acteur,
09:29 vous ne devez pas être des citoyens passifs.
09:32 Moi, je veux que vous soyez des citoyens acteurs.
09:34 Et c'est vrai que dans l'action
09:36 que vous pouvez avoir en tant que citoyen,
09:38 il y en a une qui est hyper importante,
09:40 c'est le bulletin de vote, mais c'est pas la seule.
09:43 Moi, je serai jamais celle qui ne vous demande que d'aller voter.
09:46 -C'est pour ça qu'on vous demande, là, par exemple,
09:48 de participer et de lever la main.
09:50 Allez-y, vous pouvez poser toutes vos questions.
09:52 Oui ?
09:54 On vous écoute.
09:55 -Je m'appelle Alice Thivier, je suis en L3 de sciences politiques
09:58 à la Sorbonne-Paris Nord,
10:00 et j'ai une question de partie.
10:01 C'est tout à l'heure, durant le débat,
10:03 ils ont parlé des Etats-Unis d'Europe
10:07 en parallèle des Etats-Unis d'Amérique,
10:10 et je voudrais savoir si, en fait, ces Etats-Unis d'Europe
10:13 seraient le but de l'Union européenne.
10:16 Et si oui, je reviens à la question de génie.
10:18 Est-ce que, dans cette situation, la France pourrait garder
10:21 et le peuple français pourrait garder sa souveraineté ?
10:25 Peut-être Stéphane Bijoux ou, pire, Alexandre Anglade.
10:29 -C'est effectivement une question qui fait le lien
10:32 avec celle de génie précédemment.
10:35 Moi, je ne crois pas que l'objectif final
10:38 de ce que pourrait être la construction européenne,
10:40 ce soit une union complètement fédérale
10:43 où les Etats-nations seraient dépourvus
10:44 de toutes leurs prérogatives.
10:46 Mais la construction européenne,
10:47 c'est aussi l'idée d'une souveraineté partagée,
10:50 et c'est d'accepter que nous soyons capables
10:51 de mettre en commun un certain nombre de politiques publiques
10:54 où l'échelon européen est l'échelon le plus pertinent.
10:56 Je vais en prendre un qui, à mes yeux,
10:58 est absolument fondamental dans l'époque que nous traversons,
11:00 c'est la lutte contre le dérèglement climatique.
11:02 Ici, à l'Assemblée nationale, on vote plein de textes
11:06 pour, par exemple, transformer progressivement
11:08 notre modèle énergétique.
11:09 On a voté un texte pour pousser les énergies renouvelables,
11:13 pour pousser la politique nucléaire
11:16 pour faire en sorte qu'on ait une énergie
11:17 qui soit plus décarbonée.
11:19 Mais si on veut être pleinement pertinent
11:20 dans la lutte contre le dérèglement climatique
11:22 et faire baisser drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre,
11:25 alors c'est au niveau européen, avec 500 millions d'Européens,
11:29 27 Etats membres, qu'on sera le plus efficace,
11:32 et c'est ainsi qu'on fera de l'Europe
11:34 la 1re puissance verte, et c'est d'ailleurs ce qui a été fait
11:37 dans cette législature.
11:38 Et donc, moi, je crois que le partage de souveraineté,
11:42 c'est-à-dire déléguer une partie de notre pouvoir à Bruxelles,
11:45 au Parlement européen, au Conseil, à la Commission,
11:48 ce n'est certainement pas affaiblir la souveraineté française,
11:51 mais c'est au contraire travailler à un échelon
11:54 qui nous rend plus forts et plus pertinents
11:56 et qui nous permet d'être plus efficaces et plus agiles
11:58 pour avoir des politiques publiques
12:00 qui permettent de vrais changements
12:01 dans la vie des citoyens français et européens,
12:03 et la politique climatique en est une,
12:04 mais il y en a beaucoup d'autres.
12:06 -Vous voulez rajouter un mot, M. Bijoux ?
12:08 -Juste un mot, parce que Pierre-Alexandre Anglade
12:10 a totalement raison.
12:11 L'un des grands combats que nous avons collectivement à mener,
12:15 le combat pour le climat.
12:16 Et à l'échelle européenne, nous avons pris la décision
12:19 que 30% des fonds européens devaient systématiquement
12:21 être fléchés dans cette bataille pour le climat.
12:25 Tout ça pour dire que les grands défis
12:27 qui sont les nôtres aujourd'hui, et ça a été dit tout à l'heure,
12:30 notamment le défi de la paix.
12:33 La paix.
12:34 On a, ces 60 dernières années, pensé que c'était automatique,
12:38 que plus jamais la guerre ne reviendrait
12:41 sur le continent européen.
12:43 Et l'agression de Vladimir Poutine contre l'Ukraine
12:46 vient nous dire que la défense de la paix exige
12:49 que nous travaillions ensemble pour défendre
12:52 pas simplement ce marché commun dont on a beaucoup parlé,
12:56 et à l'origine, c'était comment on échange des marchandises.
12:58 L'Europe que nous avons construite ensemble aujourd'hui,
13:01 c'est une Europe qui partage beaucoup plus
13:03 que des marchandises.
13:04 C'est une Europe qui partage des valeurs.
13:08 Et dans les valeurs importantes,
13:09 il y a ce combat pour l'environnement,
13:11 il y a ce combat pour la paix,
13:12 il y a ce combat pour l'égalité.
13:14 Et à ce stade de notre échange,
13:16 je voudrais partager avec vous la grande émotion,
13:19 qui a été la mienne tout à l'heure,
13:20 de voir qu'aujourd'hui, en France,
13:23 à l'Assemblée nationale,
13:24 c'est une femme qui préside l'Assemblée nationale.
13:27 Pour la première fois, bravo, Yael Brun-Pivet,
13:29 un grand bravo à notre présidente,
13:31 parce que ce combat-là...
13:33 (Applaudissements)
13:35 Ce combat-là génère une énorme fierté aujourd'hui.
13:40 Tu montres que c'est possible,
13:41 et derrière toi, d'autres jeunes filles
13:43 prendront le flambeau que tu portes aujourd'hui,
13:46 comme Simone Veil, au Parlement européen,
13:49 a été la première présidente du Parlement.
13:52 Je peux vous dire que je ne suis jamais rentrée
13:53 dans l'hémicycle du Parlement européen
13:55 sans penser à la force et au sens des responsabilités
14:00 qu'imposait l'héritage de Simone Veil.
14:02 -On va transmettre la parole à une femme.
14:04 Marietta Caramondi.
14:05 -Oui, pour vous dire que...
14:07 Vector Higo parlait des Etats-Unis, de l'Europe.
14:10 Moi, je dirais plus simplement, parce que je viens de Grèce,
14:13 donc je suis une immigrée en France,
14:16 et la France m'a permis d'arriver là où je suis aujourd'hui.
14:20 Et je vous dirais que, finalement, ce qui guide aussi l'Europe,
14:24 c'est aussi l'Europe des peuples,
14:27 et que parfois, malheureusement aussi,
14:31 fait qu'on s'éloigne, par moments,
14:34 de cette Europe que nous rêvons, qui porte des valeurs.
14:37 Donc c'est à tous ces jeunes et d'autres moins jeunes
14:40 qu'on doit s'adresser pour les amener dans ce bateau,
14:43 qui est un bateau comme membre de la démocratie et de la paix.
14:45 -Il y a parmi vous des étudiants Erasmus ?
14:47 Levez la main, ceux qui sont justement en Erasmus.
14:50 Oui, OK. Est-ce que vous voulez justement poser des questions,
14:53 les étudiants Erasmus ? Levez la main, peut-être ?
14:55 Non ? Ah, parfait.
14:58 Prenez le micro, madame, bien sûr.
15:00 -Donc Nelly Fessaud, je dirige l'agence Erasmus pour la France.
15:04 Et tout d'abord, je tiens à vous remercier,
15:06 madame la présidente, de nous avoir conviés,
15:10 puisqu'effectivement, j'ai rassemblé un certain nombre
15:13 d'étudiants et d'élèves qui ont fait un Erasmus.
15:16 Donc je crois qu'ils sont par là. -Oui, c'est ça.
15:18 -Eugénie également.
15:20 Et donc, voilà, vous remercier de cette initiative,
15:24 parce que comme le disait madame la députée,
15:26 je crois que c'est effectivement quelque chose
15:29 que vivent très intensément celles et ceux qui font Erasmus.
15:33 Et au-delà de l'apprentissage d'une langue étrangère,
15:37 au-delà d'une simple mobilité,
15:39 c'est d'abord une rencontre avec d'autres Européens
15:43 et aussi une rencontre avec soi-même,
15:45 puisqu'on apprend à savoir qui on est,
15:48 on apprend à mieux se connaître,
15:49 on apprend à affirmer ses choix,
15:52 on apprend à devenir aussi un citoyen européen,
15:55 on comprend d'où l'on vient et où l'on va,
15:58 et pour nous, c'est absolument essentiel.
16:01 -Merci. On va continuer justement avec vos questions, juste là.
16:04 Oui, on vous amène un micro tout de suite.
16:08 -Merci beaucoup.
16:09 Lucille Galliot, étudiante de licence 3
16:11 à Sciences politiques Paris 8,
16:12 mais aussi présidente du Parlement européen des jeunes France,
16:15 qui est une association d'éducation à la citoyenneté
16:17 dans sa dimension européenne.
16:19 Et du coup, ma question sur les élections qui arrivent,
16:21 c'est, au-delà de mobiliser la jeunesse à voter
16:25 et à participer, comment ne pas tomber
16:27 dans ce biais de récupération politique
16:29 qui sont aujourd'hui les statistiques
16:30 qu'on voit partout sur les réseaux sociaux,
16:32 de l'extrême droite, la désinformation
16:34 liée à ce qui s'est passé,
16:36 la désinformation liée à ce qui se passe
16:37 dans l'hémicycle du Parlement européen.
16:39 On l'a vu notamment sur tous les discours
16:40 autour des nouvelles définitions du viol
16:43 dans la loi européenne.
16:44 Comment est-ce que vous, en tant que député européen,
16:46 parce que je vais m'adresser à vous, monsieur Bijoux,
16:49 comment est-ce qu'on lutte en tant que député européen
16:51 autour de cette désinformation pour les élections ?
16:53 -Merci. -Stéphane Bijoux, on vous écoute.
16:55 -Merci beaucoup pour cette question
16:57 qui est un axe fondamental.
17:00 Du rendez-vous.
17:02 Nous avons rendez-vous avec l'histoire le 9 juin.
17:07 Et contrairement à ce que voudrait faire l'extrême droite,
17:09 par exemple, et transformer ce scrutin du 9 juin
17:12 en référendum pour ou contre le président de la République,
17:16 le 9 juin, les enjeux sont très différents.
17:19 Les vrais enjeux, c'est comment on construit ensemble
17:23 notre avenir européen.
17:25 Et il ne faut pas se faire voler le débat.
17:27 L'extrême droite a des slogans, nous, nous avons un bilan.
17:31 Et nous avons un projet.
17:32 Et c'est ce que nous allons défendre.
17:34 Et tout à l'heure, la question était posée de savoir
17:36 comment mobiliser, comment lutter finalement
17:39 contre l'abstention.
17:40 Eh bien, l'une des meilleures façons de gagner cette bataille-là,
17:44 c'est de donner de la visibilité
17:46 à l'utilité de l'Europe dans mon quotidien.
17:50 Parce que pour chacune et pour chacun d'entre vous,
17:53 eh bien, l'Europe existe dans votre quotidien.
17:57 Vous étiez au lycée ou vous êtes au lycée.
17:59 Eh bien, votre lycée a été construit avec des fonds européens.
18:03 Demain, après-demain, vous choisirez de faire des études,
18:07 de choisir un programme de formation
18:09 qui correspond au parcours que vous voulez vous construire
18:12 pour faire le métier que vous avez choisi.
18:14 Eh bien, 100 milliards d'euros sont aujourd'hui engagés.
18:18 Ce n'est pas une dépense, c'est un investissement sur l'avenir
18:21 en matière de formation.
18:24 L'Europe est le partenaire de la construction
18:26 de votre projet professionnel, personnel.
18:30 L'Europe est votre allié.
18:32 Et c'est bien parce que c'est cette réalité-là,
18:34 aujourd'hui, qui existe dans notre pays,
18:36 dans chacun de nos territoires, pour chacune et pour chacun,
18:39 qu'il ne faut pas se faire voler l'élection du 9 juin
18:42 et qu'il faut aller voter pour l'Europe que l'on veut construire.
18:47 Et ce qui fait une différence fondamentale
18:49 sur la question de tout à l'heure entre l'extrême-droite et nous.
18:52 Eux, ils veulent être dans le Parlement
18:53 pour détruire l'Europe de l'intérieur.
18:56 Nous, nous sommes à l'intérieur du Parlement
18:58 pour construire l'Europe,
19:00 non seulement de l'intérieur,
19:02 mais de la construire avec chacune et chacun d'entre vous.
19:05 Parce que l'Europe, c'est votre quotidien,
19:08 c'est votre projet, c'est votre avenir.
19:11 -On poursuit, oui, au milieu.
19:13 On va vous apporter un micro.
19:15 Levez la main.
19:16 -Bonjour à tous et merci pour votre invitation.
19:24 Je m'appelle Yaïe, je suis en 2e année de sciences politiques
19:26 à Paris 8.
19:28 Et je m'assiste à vous, monsieur,
19:29 pour rebondir sur votre question.
19:32 Vous avez parlé de la guerre en Ukraine
19:33 et je voulais savoir aujourd'hui
19:35 comment on pouvait assurer la paix, la cohésion en Europe
19:39 avec 27 Etats
19:41 et surtout comment rassurer les Européens
19:43 face à la guerre en Ukraine.
19:45 -Des Européens qui ne sont pas tous d'accord, en l'occurrence.
19:47 On pense à la Hongrie.
19:48 Alors on va distribuer la parole.
19:50 Allez-y, Pierre-Alexandre Manglin.
19:53 -Merci de poser la question sur la guerre en Ukraine
19:55 parce qu'elle est absolument centrale
19:57 dans ce qui est en train de se passer aujourd'hui en Europe.
20:00 Et avec Yael Brown-Pivet, nous sommes rendus à Kiev
20:03 il y a de cela un peu plus d'un an maintenant.
20:06 Nous allons y retourner prochainement
20:08 parce que le soutien à l'Ukraine et au peuple ukrainien
20:11 est absolument fondamental. Pourquoi ?
20:13 Parce que les Ukrainiens ne sont pas attaqués
20:14 pour ce qu'ils font.
20:16 Ils n'agressent, ils ne menacent personne.
20:17 Ils sont attaqués pour ce qu'ils sont,
20:19 c'est-à-dire un peuple libre, démocratique
20:21 et qui a fait le choix de se tourner vers l'Europe.
20:23 Et si aujourd'hui la fédération de Russie,
20:25 Vladimir Poutine, fait le choix quasi quotidiennement
20:28 de bombarder les villes ukrainiennes,
20:30 d'écraser les Ukrainiens sous les bombes,
20:32 si son armée mène un certain nombre d'exactions,
20:35 c'est parce que justement, les Ukrainiens veulent être libres
20:37 et qu'ils se tournent vers nous.
20:38 Et donc nous leur devons un soutien total.
20:41 Et tu faisais écho à la paix.
20:44 Moi, je crois que la meilleure manière
20:46 de construire la paix aujourd'hui en Europe,
20:48 c'est de soutenir l'Ukraine.
20:49 Parce que celles et ceux qui vous disent, au nom de la paix,
20:52 cessons de soutenir les Ukrainiens
20:54 et arrêtons, par exemple, de livrer des armes
20:56 ou d'apporter une assistance humanitaire, économique,
20:59 financière au peuple ukrainien,
21:01 car ce sera la meilleure manière de favoriser la paix.
21:03 Mais ça ne favorisera pas la paix,
21:04 ça favorisera Vladimir Poutine et l'invasion de l'Ukraine.
21:07 Et si les Européens, la France, les Britanniques,
21:11 nos alliés américains de l'autre côté de l'Atlantique
21:12 n'avaient pas soutenu l'Ukraine,
21:14 alors ça faudrait longtemps que le drapeau russe
21:16 flotterait sur Kiev,
21:17 et aujourd'hui Vladimir Poutine ne serait pas en train
21:19 de faire la guerre dans le Donbass,
21:20 mais il serait vraisemblablement en train de tester
21:22 la résilience de nos démocraties,
21:24 ce qu'il fait d'ailleurs déjà à travers des attaques hybrides,
21:27 mais de manière militaire dans les Etats baltes,
21:30 en Pologne, en Roumanie.
21:32 Et si nous abandonnons l'Ukraine,
21:34 la conviction qui est la mienne,
21:36 c'est que nous ne connaîtrons plus la paix,
21:38 la liberté et la prospérité
21:40 comme nous la connaissons en Europe
21:41 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
21:43 C'est pour ça que les Européens
21:45 sont en réalité extrêmement unis
21:48 sur le soutien à l'Ukraine.
21:49 Certes, Viktor Orban, le dirigeant hongrois,
21:53 a fait entendre une musique différente,
21:55 mais il était assez isolé.
21:57 Et aujourd'hui, depuis maintenant 2 ans,
21:59 puisqu'hélas, on a passé les 2 ans de guerre en Ukraine,
22:03 de guerre totale, parce que la guerre en réalité en Ukraine,
22:05 elle dure depuis 2014 dans le Donbass,
22:08 depuis 2 ans, les Européens ont été capables
22:10 de dépasser un certain nombre de dogmes
22:12 et d'apporter un soutien
22:13 là où beaucoup pensaient que nous serions divisés.
22:16 On a su se détacher des énergies fossiles russes,
22:19 parce que la vérité, c'est que nous étions dépendants
22:21 du gaz russe, on a su s'en défaire.
22:23 On a été capables d'imposer un certain nombre de sanctions
22:25 vis-à-vis de la Russie, qui, certes,
22:27 ne portent pas tous les effets que nous aurions pu espérer,
22:29 mais qui ont considérablement affaibli
22:31 l'effort de guerre russe.
22:33 Et donc, nous devons, dans ce moment
22:34 où on voit bien que c'est difficile pour nos amis ukrainiens,
22:37 poursuivre le soutien,
22:38 parce que c'est la condition, encore une fois,
22:40 de la paix, de la liberté et de la prospérité
22:42 et de votre avenir en sécurité sur le continent européen.
22:46 Moi, j'ai la conviction de cela.
22:47 C'est pour ça que je défends avec beaucoup de coeur l'Ukraine,
22:50 parce qu'au fond, ils nous ressemblent,
22:52 ils sont attaqués parce qu'ils portent
22:53 les mêmes valeurs que nous.
22:54 -Un mot, Marietta Caramoli.
22:56 -Un mot pour compléter un petit peu ce que mon collègue,
22:59 président de la Commission des affaires européennes,
23:02 vient de dire, c'est que tout à l'heure,
23:04 quelqu'un a posé la question de l'identité,
23:07 l'identité européenne.
23:09 Je pense que, finalement, l'exemple de l'Ukraine,
23:12 comme d'autres exemples, la Moldavie et d'autres pays
23:14 qui, finalement, regardent vers l'ouest,
23:17 ils ont toujours regardé vers l'ouest,
23:19 c'est aussi cette identité européenne
23:21 qui dépassait, finalement, les 12, les 27
23:24 qu'on peut être aujourd'hui.
23:26 C'est cette identité de démocratie.
23:28 Ce qui nous unit, finalement, c'est la démocratie,
23:30 c'est ces valeurs, finalement,
23:33 je dirais, qui portent de la liberté et de paix.
23:36 Et je crois que dans cette famille européenne,
23:40 qui, aujourd'hui, est délimitée avec 27 pays,
23:43 il y en a d'autres qui ont leur place.
23:45 Et je pense que c'est comme ça qu'on va pouvoir aussi
23:47 construire, finalement, un monde plus largement
23:49 partageant la paix et la démocratie.
23:52 Donc c'est pour ça, d'ailleurs, l'enjeu qui se passe ici,
23:54 sous l'Ukraine, c'est aussi l'enjeu de la défense européenne
23:57 nécessaire et que, finalement, nous devons aussi le construire
24:01 et contribuer chacun, chaque pays, chaque Etat,
24:03 évidemment, et chaque citoyen.
24:06 -D'autres questions par là, peut-être ? Oui ?
24:08 On va vous distribuer un petit micro.
24:09 Approchez-vous un petit peu. Oui ?
24:12 Est-ce qu'on peut vous amener un petit micro ?
24:13 Il arrive tout de suite.
24:15 On vous écoute.
24:17 -Bonjour. Merci. Je m'appelle Noah.
24:18 Je suis en 2e année de sciences politiques
24:20 à l'université de Versailles, 50 ans, Nivelline.
24:22 Et je rebondis un peu sur les 2 questions précédentes.
24:25 J'ai l'impression qu'on en parle à demi-mot,
24:26 mais qu'on n'ose pas trop en parler.
24:27 C'est justement, quand on parle de paix en Europe,
24:30 la question de l'Europe de la défense.
24:32 C'est, on parle de paix.
24:33 Alors j'ai bien compris qu'il y a les moyens économiques,
24:35 il y a les moyens diplomatiques d'avoir la paix,
24:37 les moyens de pression, les sanctions, etc.
24:38 Mais concrètement, est-ce que l'Europe, selon vous,
24:41 a une vocation, un jour, à s'armer, à avoir sa propre armée,
24:46 à avoir une Europe de la défense ?
24:47 On sait aussi, je vais plus loin,
24:49 parce que nous sommes Français, on est la France,
24:51 et avec la sortie du Royaume-Uni de l'Europe,
24:54 on est le seul pays qui dispose de l'arme nucléaire
24:56 dans l'Union européenne.
24:57 Donc on a un rôle supplémentaire
24:59 dans la dissuasion par rapport aux autres pays,
25:02 nous attaquer, si les Etats-Unis, dont autant plus,
25:04 nous disent qu'il ne peut plus assurer la sécurité
25:05 au sein de l'OTAN.
25:06 On aura encore plus une responsabilité
25:08 à défendre l'Europe.
25:11 Et donc est-ce que cela passe par un armement de l'Europe
25:14 et une armée européenne ?
25:16 -Pierre-Alexandre Manglade.
25:18 -Moi, j'ai la conviction que si on veut être pleinement souverain
25:20 et pleinement indépendant, alors il faut qu'on soit capable
25:22 de développer notre propre industrie de défense
25:24 et nos propres armements.
25:26 C'est ce qu'on a commencé à faire depuis 2017
25:27 avec le Fonds européen de défense,
25:29 qui est au fond une mutualisation des moyens en commun
25:32 pour être capable de développer une base industrielle
25:35 et technologique commune aux Européens.
25:38 Et on voit bien que dans un moment où nos alliés américains,
25:42 qui, historiquement, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
25:45 ont assuré la protection du continent européen,
25:47 et dans un moment où ils jouent un rôle encore clé,
25:50 notamment en Ukraine, mais où on sent poindre
25:53 un certain nombre de divisions aux Etats-Unis,
25:56 on voit bien que le centre d'intérêt des Américains
25:59 est en train de se déplacer vers l'Asie,
26:01 mais pas que depuis Biden ou Trump,
26:03 déjà à l'époque d'Obama.
26:06 Eh bien, si on veut être capable d'assurer notre propre sécurité
26:09 dans un monde redevenu dangereux et incertain,
26:12 alors on doit être capable de développer
26:13 cette base industrielle de défense,
26:15 on doit être capable de mener ensemble
26:17 les armées des différents pays européens
26:19 des opérations de défense.
26:20 C'est ce qui a été fait ces 5 dernières années,
26:23 notamment à travers la force Takuba,
26:25 qui était une force d'intervention,
26:27 notamment en Afrique, au Sahel,
26:28 pour lutter contre les djihadistes au Mali.
26:30 Vous aviez des forces spéciales de différents pays européens
26:33 qui ont collaboré ensemble,
26:35 et donc il faut qu'on soit capable de développer cela
26:38 pour être pleinement souverains et indépendants.
26:39 C'est au fond une question de sécurité,
26:42 et je pense qu'il faut qu'on prenne collectivement conscience
26:45 que nous ne vivons pas en paix
26:47 sur le continent européen aujourd'hui.
26:49 La guerre est en Europe.
26:50 Elle n'est pas en France,
26:51 elle n'est pas immédiatement dans votre quotidien,
26:53 mais nous ne vivons pas en paix.
26:55 Et ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine,
26:57 si les Européens ne sont pas capables de s'organiser,
27:00 alors peut-être que nous le vivrons dans d'autres pays européens.
27:03 Et donc oui, nous avons une responsabilité particulière,
27:05 nous, Français, et nous, Européens,
27:07 c'est de préparer l'avenir
27:08 et de construire les mécanismes de protection et de sécurité
27:11 qui feront que cette ceinture de feu
27:14 qui aujourd'hui entoure l'Europe,
27:15 parce qu'il y a la déstabilisation au Sahel,
27:18 il y a la guerre en Ukraine,
27:19 il y a des tensions qui existent dans les Balkans
27:22 parce que des puissances extra-européennes,
27:24 la Chine, la Turquie, la Russie,
27:26 viennent déstabiliser ces démocraties,
27:28 parce que notre allié américain reste un allié fiable,
27:32 mais qu'il a aussi des doutes,
27:33 nous devons construire cela
27:34 pour être pleinement indépendants et en sécurité.
27:37 -Et on va prendre une toute dernière question.
27:39 Ca va très, très vite. Oui, tout devant.
27:41 On va vous apporter un petit micro tout de suite.
27:44 Malheureusement, le temps file. On vous écoute.
27:47 -Bonjour.
27:48 Je m'appelle Ossane Skersela.
27:50 Je suis étudiante en 3e année de licence de droit à Sasse
27:53 et j'accompagne aujourd'hui le collège Camus.
27:57 Je voulais repondir sur les questions climatiques
28:00 et comprendre comment les députés européens
28:03 peuvent oeuvrer pour promouvoir les politiques environnementales
28:07 et surtout comment faire évoluer de manière positive
28:10 le réchauffement climatique, qui est une question sociétale.
28:13 On ne sait pas trop, à notre échelle,
28:14 comment faire évoluer cette question.
28:17 -On va terminer avec le climat, évidemment.
28:18 Enjeu très important, surtout pour ce type de public, pour vous.
28:23 -Je le redis, nous le redisons,
28:25 parce que Pierre-Alexandre Langlade l'a dit tout à l'heure,
28:27 la présidente de l'Assemblée le dit systématiquement.
28:30 Le grand combat du siècle, c'est le combat pour le climat,
28:35 qui est la bataille au-dessus de toutes les batailles.
28:38 Elle a une influence planétaire.
28:41 A l'échelle européenne,
28:42 nous devons être la locomotive mondiale.
28:46 Beaucoup, qui ne veulent pas s'engager pour le climat,
28:50 disent "Ca, c'est pas possible.
28:51 "C'est même pas la peine d'essayer. C'est pas possible."
28:54 Moi, dans mon bureau, il y a, à l'entrée de mon bureau,
28:57 encadré une petite phrase qui dit
29:00 "Ceux qui pensent que c'est impossible
29:02 "doivent laisser faire ceux qui veulent essayer."
29:06 Et au Parlement européen, moi, je fais partie de ceux
29:09 qui essayent en permanence, et qui essayent et qui réussissent
29:12 à créer le changement.
29:15 Le Green Deal, qui est le grand...
29:17 Véritablement, la grande démarche
29:20 que nous avons construite, 75 lois européennes,
29:24 pour gagner cette bataille pour le climat.
29:27 C'est à la fois voir comment on peut réparer ce qui est réparable,
29:31 mais surtout changer nos habitudes.
29:34 Nous avons énormément de choses à faire
29:36 dans le changement de nos habitudes.
29:39 La bataille de l'eau, par exemple, est une bataille fondamentale
29:42 et qui va consacrer, concerner l'ensemble de la planète.
29:46 Là aussi, nous devons changer nos pratiques quotidiennes,
29:50 faire attention à la ressource, c'est fondamental.
29:54 Et cette bataille pour le climat,
29:56 elle passera également par le fait de pouvoir miser sur la science
29:59 à l'échelle internationale, à l'échelle européenne.
30:03 Nous avons un grand programme européen,
30:05 95 milliards pour la recherche et l'innovation.
30:08 Nous croyons à la science,
30:10 nous croyons que les solutions dont nous avons besoin,
30:13 si elles n'existent pas aujourd'hui,
30:15 ça ne veut pas dire qu'elles n'existeront jamais.
30:17 Il faut investir sur la science, sur les chercheurs,
30:20 pour que demain et après-demain,
30:22 on puisse trouver les solutions dont nous avons besoin.
30:25 L'autre point, et je terminerai par ça,
30:26 puisque c'est un combat mondial,
30:28 nous devons aussi jouer la carte de la coopération
30:32 et travailler à l'échelle de cette planète
30:35 pour construire ensemble des solutions.
30:37 Et je vais vous dire, en vous regardant dans les yeux,
30:39 cette bataille pour le climat, pour notre avenir,
30:42 nous la gagnerons aussi et surtout
30:45 en jouant la carte de l'intelligence collective.
30:48 Et dans cette dimension-là, l'Europe est une chance.
30:52 Voilà ce que je veux partager avec vous.
30:54 Sur ce combat-là, que nous pouvons gagner.
30:57 -Et on va terminer là-dessus. Merci.
30:59 Merci infiniment à tous les trois
31:02 d'avoir participé à ce débat.
31:03 On excuse évidemment Marietta Karamaly, qui a dû partir.
31:06 Bravo, vous pouvez vous applaudir. Bravo.
31:08 Et merci pour vos questions.
31:10 Voilà, on s'arrête ici pour cet échange.
31:12 Bravo. Bravo à tous.
31:14 -Vous êtes sur LCP où vous avez pu assister à un débat
31:18 entre des jeunes et la présidente de l'Assemblée nationale.
31:21 Yael Broun-Pivet avait souhaité réunir des collégiens
31:24 et des lycéens pour un temps d'échange sur l'Europe,
31:27 alors que vont se tenir très bientôt
31:29 les élections européennes.
31:30 Certains de ces jeunes seront pour la première fois
31:33 en âge de voter. Merci de nous avoir suivis.
31:37 (Générique)
31:39 ---
31:52 [SILENCE]

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