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00:00 - Il en rêve tous les jours.
00:01 Brillez l'été prochain à Paris 2024.
00:04 Il est notre invité exceptionnel.
00:06 Bonsoir Teddy Riner.
00:07 - Bonsoir.
00:08 - Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation dans Club 360.
00:12 Vous êtes où précisément Teddy ?
00:14 - Là je vous parle du parc Hayat Marrakech.
00:18 C'est là qu'on a organisé une petite régie.
00:22 - Un petit plateau en direct de Marrakech.
00:25 Là vous poursuivez votre préparation.
00:27 Comment se passe cette préparation marocaine ?
00:30 - Elle se passe bien.
00:32 Cette semaine c'était un travail de préparation physique.
00:35 Un gros travail technique.
00:37 C'est des ajustements.
00:39 Aujourd'hui on ne va pas changer énormément de choses.
00:42 On va affiner, peaufiner et se préparer au mieux
00:45 pour arriver fin près pour le jour J.
00:48 - Quels sont ces détails, ces derniers réglages
00:52 à peaufiner comme vous le dites ?
00:54 - Ces derniers réglages c'est être capable d'attaquer
00:57 dans n'importe quelle position.
00:59 C'est être capable, peu importe ce qui va se passer
01:02 aux Jeux Olympiques, sur n'importe quel combat
01:04 qu'il va y avoir, de trouver la solution.
01:06 Trouver la solution, être acteur de son combat
01:08 et pas être spectateur.
01:10 Aujourd'hui c'est vers ça que je tente.
01:12 C'est vraiment avoir une solution pour chaque adversaire.
01:15 - Il y a le Maroc en ce moment,
01:17 il y a eu le Brésil quelques mois avant,
01:19 le Japon dans quelques semaines.
01:21 Teddy, qu'est-ce que vous recherchez là-dedans ?
01:23 Qu'est-ce que ça vous apporte d'aller explorer
01:25 d'autres territoires ?
01:27 - Une diversité technique.
01:30 Quand je vais partir dimanche pour le Japon,
01:33 c'est vraiment ça que je vais chercher.
01:35 Je vais chercher un plateau où je vais pouvoir trouver
01:38 50 à 100 poids lourds qui veulent me rentrer dedans,
01:41 qui vont me donner le change,
01:43 qui vont me mettre en difficulté.
01:44 Et moi je vais devoir mettre en place tout ce que j'ai
01:47 travaillé cette semaine et auparavant
01:50 pour pouvoir bien préparer ces Jeux Olympiques.
01:52 Parce qu'il ne faut pas se tromper.
01:53 Les Jeux Olympiques, c'est vrai, c'est un bel événement.
01:55 Moi, ça va être mes 5e Jeux Olympiques.
01:57 Mais j'ai envie de réussir.
01:58 J'ai envie de réussir à la maison,
01:59 j'ai envie de réussir devant ma famille.
02:00 J'ai envie d'être grand à la maison.
02:03 - On va en parler dans un instant de ces Jeux Olympiques
02:05 de Paris 2024.
02:06 Mais ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vus
02:08 sur Canal+ Sport et sur Infosport+.
02:10 Teddy Riner, on en profite pour dérouler votre saison
02:13 qui se poursuit.
02:14 Une saison assez particulière peut-être,
02:16 peut-être pas pour vous, assez courte,
02:18 avec seulement deux tournois à disputer,
02:20 deux tournois gagnés quand même.
02:22 Le Paris Grand Slam, le Grand Slam d'Antalya.
02:25 Pourquoi si peu, Teddy Riner ?
02:27 - Pourquoi si peu ?
02:28 À chaque fois que je suis sorti, c'était un, pour les points,
02:31 pour être bien placé à la ranking list.
02:33 Deux, c'était une façon aussi de trouver,
02:37 de se confronter un petit peu au plateau international,
02:40 de savoir qui je vais avoir dans les mains,
02:42 comment ils se positionnent en compétition,
02:45 comment ils se présentent.
02:46 Et puis, savoir aussi mon état de forme par rapport à eux.
02:49 Tout se jauge.
02:50 C'est important de ne pas oublier aucun réglage
02:52 avant une grande compétition comme les Jeux olympiques.
02:55 - Après le Grand Slam d'Antalya que vous avez remporté,
02:57 il n'y avait pas forcément cette envie.
02:59 Est-ce qu'elle est revenue, cette envie, à Marrakech,
03:02 fin de ces derniers jours ?
03:04 - Là, il y a eu une mise en temps.
03:10 En fait, j'ai dû faire une compétition,
03:12 il y avait un état de fatigue aux entraînements
03:14 dû à la préparation, qui peut parfois être un petit peu longue.
03:17 J'avais besoin de souffler.
03:19 Et c'est vrai que cette compétition, je l'ai fait fatigué.
03:22 Alors oui, je suis hyper content de gagner,
03:24 je suis hyper content de réussir malgré la fatigue.
03:27 Mais voilà, c'est vrai qu'il y avait un peu de fatigue.
03:30 Et parfois, c'est vrai qu'il faut lever le pied
03:32 pour éviter parfois une blessure.
03:34 Mais sinon, non, tout va bien.
03:35 L'envie est toujours là.
03:36 - Vous êtes à combien de pourcent de vos capacités, là, Teddy,
03:39 pour nous rassurer, entre guillemets ?
03:41 - Ouh là !
03:42 Eh bien, écoutez, aujourd'hui, si les Jeux arrivent, je suis prêt.
03:45 - Bon, ben voilà, c'est très bien.
03:46 Au moins, c'est très clair.
03:48 Ce qui est un peu étonnant, Teddy,
03:50 quand on se met un peu dans la peau d'un sportif,
03:52 c'est que vous préférez privilégier la récupération
03:55 plutôt que de vous frotter à la concurrence.
03:58 C'est ça, si on résume ou pas ?
04:00 - Non, du tout !
04:01 Non, non, rien à voir.
04:03 Non, non, c'est pas ça.
04:05 Il ne faut pas brûler toutes ces cartes.
04:07 Les Jeux olympiques, en tout cas dans ma catégorie,
04:10 je vais être attendu.
04:11 Aujourd'hui, ça fait plus de plusieurs années,
04:14 pour ne pas me vieillir, que je suis au-devant de la scène
04:17 et que les adversaires me connaissent.
04:19 Aujourd'hui, je prépare des choses en entraînement
04:21 et je pense que ça ne sert à rien,
04:23 et c'est même inutile de tout dévoiler en compétition
04:26 tous les quatre matins.
04:27 Il faut privilégier l'entraînement, la préparation
04:32 plutôt que de se mettre à tournoi.
04:39 - On a un souci.
04:41 - Aujourd'hui, la target, l'objectif.
04:51 - Oui, Teddy, on a un petit souci de liaison avec vous.
04:55 On va retrouver la connexion rapidement.
04:57 On le rappelle, on est quand même à 98 jours
05:00 du début des Jeux olympiques de Paris 2024,
05:03 la cérémonie d'ouverture, vous l'évoquiez
05:05 il y a quelques instants.
05:06 Est-ce que vous y pensez tous les jours,
05:08 à ces Jeux, à la maison ?
05:10 - Plus que tout en ce moment.
05:12 Actuellement, maintenant, chaque jour,
05:14 chaque minute, on y pense.
05:17 Chaque fois que je monte sur un tatami,
05:20 je sais pourquoi je monte.
05:22 Chaque fois que je fais un exercice
05:24 dans ma préparation physique, je sais pourquoi je le fais.
05:27 De plus en plus, ça va être ça.
05:29 On est en train de s'approcher grandement
05:31 de cet événement.
05:33 Moi, je n'ai pas envie de le louper.
05:35 Donc, je fais ce qu'il faut.
05:37 Je serre les dents.
05:39 - Vous êtes prêts pour les Jeux, vous le répétez, Teddy.
05:41 Et ça nous rassure.
05:42 Ce sera votre cinquième Olympia,
05:44 que vous ne voulez pas vous vieillir.
05:45 Mais moi, je vais devoir vous vieillir.
05:46 On rappelle votre âge, 35 ans, immense champion,
05:48 Teddy Riner.
05:49 Quand on regarde votre palmarès exceptionnel
05:51 avec ses 11 titres de champion du monde,
05:54 5 titres de champion d'Europe,
05:56 5 médailles olympiques, 2 en or en individuel,
05:59 Londres 2012, Rio 2016,
06:01 un sacre olympique par équipe mixte à Tokyo en 2021.
06:04 Vous ne voulez pas passer à côté de quelque chose,
06:07 à côté de l'or.
06:08 Mais est-ce que vous avez conscience, Teddy Riner,
06:10 que vous serez la cible, forcément ?
06:13 - Mais j'aime ça.
06:15 Mettez-moi ce point rouge.
06:17 Je suis la cible.
06:18 Vous savez, quand on a gagné une fois, deux fois
06:21 et autant de fois que moi,
06:23 dans mon sport et dans ma catégorie,
06:25 on ne pense pas à ces choses-là.
06:27 On pense à réussir,
06:28 on pense à se préparer correctement
06:30 et arriver sur la compétition avec les meilleurs...
06:33 les meilleurs moyens, les meilleures solutions
06:36 pour pouvoir trouver à toute problématique une solution.
06:41 Quand je dis ça, c'est vraiment...
06:43 Chaque adversaire qui va se présenter à moi,
06:45 il faudra que je les gagne.
06:46 Il faudra que je sois...
06:47 que la main de l'arbitre tente vers moi.
06:49 Et c'est à ça qu'il faut penser.
06:51 Maintenant, je suis la Mahabat,
06:53 je suis la cible, je suis la target.
06:55 Pensez-y.
06:56 Moi, je pense qu'il faut prendre les combats
06:58 les uns après les autres.
06:59 Et à la fin de la journée, on fait les totaux.
07:01 - C'est la marque des grands, Teddy Riner.
07:03 Alors, il y a de la détermination.
07:05 Il y a aussi de la fatigue,
07:06 parce que plus on va avancer avant ces Jeux olympiques,
07:09 vers ces Jeux olympiques de Paris 2024,
07:11 les journées vont être longues, intenses.
07:13 Il va y avoir aussi un peu de pression, quand même, Teddy.
07:15 Comment vous comptez le gérer, tout ça ?
07:18 - Ça fait partie de cette préparation.
07:20 Quand je dis...
07:21 On parle beaucoup judo, on parle beaucoup,
07:23 parfois, de la préparation physique,
07:24 mais il y a aussi la préparation mentale.
07:26 Et c'est vrai que moi, j'ai...
07:28 Peut-être avec l'expérience,
07:30 ou peut-être j'ai cette intelligence
07:32 d'avoir mis autour de moi une belle cellule
07:34 avec un préparateur physique, un nutritionniste,
07:37 un psychologue qui me suit depuis mes 14 ans,
07:40 qui s'appelle Myriam Salmi,
07:41 et, ben voilà, un spécialiste technique.
07:44 Voilà, c'est très important.
07:46 - Est-ce que le fait de ne pas avoir remporté l'or,
07:50 aussi, à Tokyo, ça vous a relancé,
07:53 ça vous a reboosté, Teddy ?
07:55 En individuel précis ?
07:58 - Je trouve que ça a changé la...
07:59 Non, ça a changé la destination.
08:01 Ça m'a juste donné envie de finir encore mieux.
08:05 Ça m'a donné un second sous, d'aller chercher...
08:08 Voilà, une médaille d'or à la maison,
08:12 de...
08:14 Peut-être faire un visite des gens qui étaient autour de moi.
08:18 Aujourd'hui, c'est vrai qu'avec le staff,
08:20 la cellule de haute performance que j'ai mis autour de moi,
08:22 ça m'a permis de, un, pas voir cette Olympiade passer,
08:25 et de, deux, me dire que j'en ai encore sous le pied,
08:28 que je peux aller jusqu'en 2028.
08:30 - Et vous en aurez sous le pied sur les tatamis
08:33 de l'Aréna du Champ de Mars au Grand Palais.
08:35 Teddy, comment vous le trouvez, ce cadre ?
08:38 - Quel cadre ?
08:40 - Le cadre des Jeux de Paris 2024,
08:42 là où vous allez tenter d'aller chercher
08:44 cette médaille d'or à l'Aréna du Champ de Mars au Grand Palais.
08:47 - Mais même si...
08:48 Même si, même si, et je pèse mes mots,
08:51 même s'il n'y a pas le cadre,
08:53 les Jeux Olympiques à la maison, c'est quelque chose d'extraordinaire.
08:55 Donc le cadre, juste d'avoir les Jeux à la maison,
08:57 ça va être quelque chose.
08:59 Ça va être quelque chose parce qu'on ne peut vivre
09:02 qu'une seule fois les Jeux Olympiques à la maison.
09:07 Il y a des athlètes qui n'ont jamais pu vivre
09:10 les Jeux Olympiques à la maison.
09:12 Moi, je vais avoir cette chance-là.
09:14 Des centaines d'athlètes vont avoir cette chance-là.
09:16 Donc ça va être quelque chose de grandiose,
09:18 quelque chose que personne ne peut imaginer.
09:20 - Teddy, je reviens sur ce que vous disiez il y a quelques secondes.
09:23 Si j'ai bien compris, on verra Teddy Riner
09:26 aux Jeux de Los Angeles 2028.
09:28 Est-ce que vous nous le confirmez ce soir ?
09:30 C'est ce que j'ai compris ou pas ?
09:31 - Bien sûr. Pour l'instant, je le dis,
09:33 je ne compte pas m'arrêter après les Jeux de Paris.
09:35 Alors oui, c'est vrai, c'est à la maison.
09:37 Oui, on peut terminer avec une belle histoire.
09:39 Mais vu comment cette Olympiade s'est passée,
09:41 vu comment je me sens bien,
09:43 vu comment j'en ai encore sous le pied
09:46 et comment je prends du plaisir à me lever tous les matins,
09:49 on va jusqu'en 2028.
09:51 Par contre, après 2028, il faut me laisser tranquille.
09:53 - Non, vous serez le bienvenu ici, dans Club 360.
09:56 - Pas de problème. - Avec plaisir.
09:58 - En mode consultant judo, nous, on vous récupère
10:01 sans souci après 2028, Teddy.
10:03 On a parlé de ce cadre,
10:05 ce site olympique magnifique pour Paris 2024.
10:08 Il y aura aussi les portes-drapeaux
10:10 de la délégation française.
10:12 Vous l'avez été à Rio en 2016.
10:14 Est-ce que vous avez envie de voir
10:16 certains ou certaines porter ce drapeau tricolore
10:19 ou pas du tout ?
10:21 - Oh là là, la pression que vous mettez.
10:24 Je pense que c'est bien, moi, je trouve que c'est bien
10:27 que ce soit aux athlètes de voter pour qui
10:30 ils veulent mettre en termes de porte-drapeau.
10:33 Je trouve ça magnifique.
10:35 Par contre, un porte-drapeau, c'est bien deux.
10:38 Je trouve ça impersonnel.
10:40 C'est à nous de voter pour notre capitaine
10:43 et personne d'autre.
10:45 - En tout cas, on verra ce capitaine défiler
10:48 lors de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet prochain.
10:51 On veut aussi vous voir gagner, Teddy Riner,
10:54 avec l'équipe de France, avec le Paris-Saint-Germain judo aussi.
10:58 Votre club, c'est plutôt une bonne semaine, non,
11:01 pour le Paris-Saint-Germain en général, Teddy ?
11:04 - Oh oui, c'est une très belle semaine.
11:06 Je pense que le club est content.
11:08 Nous, on est contents puisqu'on est tous pensionnaires.
11:11 On n'est vraiment qu'une seule famille,
11:13 que ce soit le judo, le handball ou bien le foot.
11:16 On est contents quand une des sections performe
11:19 et on espère vraiment fêter cette année comme il se doit.
11:23 - Vous êtes le premier à nous avoir dit
11:25 que vous aviez un peu peur de la fin du mois de juin.