• il y a 8 mois
Transcription
00:00C'est le printemps, les abeilles sont au travail, les hormones aussi.
00:03C'est vraiment la saison idéale pour découvrir Challengers,
00:05le nouveau film de Luca Guadagnino.
00:25On sait que Luca Guadagnino, il est assez bon pour filmer le désir.
00:28Et là, le film est vraiment chaud comme la braise.
00:31S'il y va, il y va.
00:33Il n'a peur de rien.
00:34Il se fait même très, très, très plaisir dans certaines séquences.
00:37Je ne suis pas sûr que dans les douches et les vestiaires collectifs
00:41de ces messieurs, tout le monde se trimballe dans le plus simple appareil
00:44de cette manière-là, dans des grandes compétitions de tennis.
00:46Mais bon, pour Luca Guadagnino, c'est tout à fait possible.
00:49Il en profite et il en fait profiter les spectatrices et les spectateurs.
00:53C'est vraiment, effectivement, le roi du désir.
00:56On se souvient d'Amore avec Tilda Swinton.
00:59Donc, c'était une grande bourgeoise qui tombait amoureuse d'un chef cuistot
01:04et qui changeait de vie complètement.
01:06Et évidemment, on se souvient de Call me by your name avec Mimi Chalamet.
01:10Et là, voilà. Mais qui était un film très émouvant, etc.
01:12Ce n'est pas tellement le cas de celui-ci.
01:14Je ne vais pas mentir et commencer à dire que c'est vraiment un film excellent, etc.
01:19Ce n'est pas tout à fait ça.
01:20Est-ce que je me suis bien amusée?
01:21Oui. Pourquoi?
01:22Parce qu'en fait, ils tiennent leur raquette
01:27quasiment comme leur petit Jésus.
01:29Et cette idée de désir, elle suinte par tous les plans du film.
01:45Alors, le film est trop long.
01:47Le film n'est pas passionnant non plus, mais pour peu qu'on soit un peu sensible.
01:52À sa mise en scène, à son esthétique et vraiment à la beauté affolante
01:56de ces trois jeunes gens, il faut quand même bien le dire,
01:59qui se bécote, qui se désire, qui se quitte, qui s'engueule, qui s'embrasse, etc.
02:04Eh bien, on a l'impression de voir tout à coup un film
02:08comme on n'en voit plus tellement, presque une espèce de ces trucs
02:11qu'on voyait, les sex intentions et les trucs comme ça
02:14qu'on voyait dans les années 90, finalement.
02:16Et ce côté un peu, un peu cucu, un peu cul tout court, d'ailleurs,
02:21et un peu, un peu sale, un peu.
02:24Il nous manque dans le cinéma américain, qui est quand même globalement aseptisé,
02:28qui est quand même globalement beaucoup des gens,
02:30qui est des gars qui volent avec des capes et des collants.
02:32Et donc, tout à coup, de voir un cinéma sexualisé.
02:36Moi, ça m'a fait un bien fou.
02:38Comme Marie, effectivement, je suis d'accord.
02:39Ça fait du bien de voir un film américain qui ose quand même
02:42aller assez loin dans la représentation du désir.
02:46Et puis, c'est quand même un film qui est un potentiel blockbuster,
02:49ne serait-ce que par son casting, puisque vous avez quand même
02:51un des jeunes comédiens révélés par le remake de West Side Story
02:54qui avait fait Spielberg, c'est Mike Fest.
02:56Vous avez Josh O'Connor qui commence à se faire un petit nom
03:00dans le monde du cinéma, plutôt d'auteur, mais aussi dans les séries.
03:04C'était quand même le prince Charles dans la série The Crown.
03:07Un des meilleurs interprètes du prince Charles dans la série The Crown.
03:10Et puis, surtout, il y a Zendaya qui est quand même en train de devenir
03:12une super star à Hollywood.
03:14Elle est quand même à la tête d'affiche de Dune.
03:16Elle confirme qu'elle est une excellente actrice.
03:18Et puis, tous ces trois acteurs, en fait, font quand même.
03:21Voilà, on leur donne une partition qui est assez intéressante
03:24en ce sens où il n'y a pas d'effets spéciaux.
03:26Il y a quand même une histoire avec tous ses défauts, mais il y a une histoire.
03:29Et c'est un film qui repose beaucoup sur les sentiments.
03:32Et ça aussi, ça fait plutôt du bien.
03:34Alors, ceci dit, j'ai quand même des grosses réserves sur le film.
03:37Marie l'a dit, c'est un peu long.
03:39Il y a certains moments, on avait l'impression,
03:41on a l'impression quand même de voir un match de tennis à Roland-Garros
03:44d'il y a 30 ans, quand ça n'allait vraiment pas vite.
03:46Il y a aussi tout ce qui est autour du tennis que je trouve.
03:50C'est assez intéressant de ce que ça montre des coulisses du tennis.
03:54Les fameux tournois Challenger qui donne son nom au film,
03:56c'est à dire, c'est les tournois des joueurs de seconde zone, en fait.
04:00Mais c'est sa mise en scène du tennis que je trouve.
04:03Effectivement, il s'est fait très, très, très plaisir.
04:05Il fait n'importe quoi.
04:06C'est en même temps très bourrin, sans bourrer de clichés.
04:10C'est un peu dommage parce qu'il y a eu quand même des bons films sur le tennis
04:14où la mise en scène du tennis était quand même bien faite.
04:16Là, vraiment, il traite ça de manière un petit peu trop cavalière, si j'ose dire.
04:22Ça tape beaucoup, ça crie beaucoup pour un résultat qui n'est pas très crédible.
04:25Chaque rencontre tennis-tique sera un affrontement
04:29viriloïde à mort entre les mâles.
04:31Viriloïde, certes, mais quand même très sensible.
04:35Ils ne sont pas vilains à regarder, les trois.
04:37Et c'est quand même le principal atout de ce film.
04:39Moralité, on s'en fiche du tennis.
04:41Vive l'amour.
04:42C'est de très mauvais goût, mais c'est bien.
04:44Challengers, c'est chaud comme la braise, mais malgré tout, c'est un peu bof.

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