• il y a 8 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Des transports qui étaient à l'arrêt hier à Grenoble.
00:03 Les conducteurs et contrôleurs avaient exercé leur droit de retrait après ces tirs d'armes
00:07 à feu contre un bus à Échirol.
00:09 La goutte d'eau qui fait déborder le vase selon eux.
00:11 Pour en parler ce matin, notre invité Christian Goyennex.
00:15 Bonjour Monsieur Goyennex.
00:16 Bonjour Théo Knecht.
00:18 Merci d'être avec nous, directeur adjoint de la sécurité publique de l'Isère.
00:21 Vous êtes le numéro 2 de la police à Grenoble.
00:23 J'aimerais d'abord qu'on entende un conducteur marqué.
00:27 Vous allez l'entendre par ce nouvel épisode de violence.
00:29 On se sent souvent en danger, beaucoup.
00:31 Surtout quand il y a des projectiles, quand il y a des tirs de paintball.
00:34 C'est récurrent, c'est ça le problème.
00:36 Ça fait un moment qu'on alerte déjà la direction.
00:38 Ça peut arriver à n'importe qui, à moi, à tous les collègues.
00:42 Donc voilà, ça fait vraiment peur.
00:44 Et ce qui est malheureux, c'est qu'il va falloir attendre qu'il y ait un drame pour
00:46 qu'on réagisse.
00:47 Le drame, on l'a évité de peu.
00:49 Monsieur Goyennex a moins de 7 tirs d'armes à feu contre ce bus.
00:53 Ce conducteur appelle donc à une réaction des autorités.
00:56 Est-ce que vous assurez qu'il y a ce matin des policiers plus nombreux dans les transports
01:00 grenoblois ?
01:01 Oui, alors déjà c'est un fait très grave.
01:07 Mais je n'ai pas connaissance d'un précédent dans les transports en commun.
01:13 D'accord, c'est inédit à ce point-là, ce niveau de violence-là.
01:16 Des tirs d'armes sur un bus, même si on peut penser que le chauffeur n'était pas
01:23 visé en tant que tel, parce qu'on peut penser que les auteurs des tirs voyaient un
01:30 bus à l'arrêt et qu'ils ont fait un usage peut-être récréatif d'une arme.
01:35 C'est un peu triste de dire ça.
01:38 Mais on n'avait jamais eu ces faits-là.
01:40 Par contre, même si les statistiques de la dernière quinte sont en baisse pour 2023,
01:47 il y a une augmentation assez nette des incivilités.
01:49 Et des gilets de projectiles, notamment sur les bus.
01:54 Vous constatez depuis combien de temps cette hausse des violences dans les transports ou
01:58 sur les transports ?
01:59 Alors, en termes de qualifications pénales, selon notre recensement, on était plutôt
02:05 en baisse.
02:06 Mais effectivement, il y a eu une violence depuis l'an dernier.
02:10 Il y a eu des inhibitions, notamment des très très jeunes, depuis l'an dernier,
02:17 avec des comportements d'incivilité très marqués, qui renvoient à l'éducation.
02:24 D'accord.
02:25 C'est quel type de violence ?
02:27 Est-ce qu'on parle de vol, de violence envers les personnes, de violence avec arme ?
02:31 Non, non, non.
02:32 Ce sont des incivilités.
02:33 L'incivilité, c'est du bas pénal ou de l'infrapénal.
02:37 On n'est pas dans de la violence, mais des gens qui peuvent s'apostropher.
02:43 On est dans du niveau contraventionnel, des bousculades, de la promiscuité, qui est
02:49 assez mal ressentie dans un monde où on est de plus en plus individualiste.
02:53 Et qui est mal ressentie aussi par des usagers des transports.
02:56 On en a certains au standard de France Bleu Isère, Pauline.
02:58 Oui, nous avons Paul de Fontaine.
03:00 Bonjour Paul.
03:01 Oui ?
03:02 Bonjour Paul.
03:03 Vous vous prenez les transports en commun tous les jours.
03:06 Je crois, ça se passe comment ?
03:07 Tous les jours et même plusieurs fois par jour.
03:08 Est-ce que vous les sentez, ces incivilités ?
03:09 Personnellement, je n'en ai pas été, disons, victime.
03:14 Mais disons que j'ai été quand même témoin de pas mal d'accrochages.
03:20 Bon, j'ai failli être témoin également d'une attaque au couteau à la station Maisonnard.
03:27 D'accord.
03:28 Il y a combien de temps ?
03:29 Rien ne s'améliore.
03:30 C'était il y a combien de temps, cette attaque, Paul ?
03:35 Pour être précis, il y a au moins quatre mois.
03:38 D'accord.
03:39 Et la présence des forces de l'ordre dans les transports, est-ce que vous trouvez qu'elle
03:44 est suffisante ? Est-ce que vous y êtes favorable ? Est-ce que c'est la solution selon vous,
03:48 votre sentiment ?
03:49 Qui ne pourrait être favorable.
03:50 Mais ils ne peuvent pas être dans tous les véhicules, dans toutes les rames non plus.
03:55 Il ne faut pas rêver.
03:56 C'est impossible.
03:57 Merci Paul d'avoir témoigné ce matin sur France Bleu Isère.
04:01 Merci de nous avoir appelé.
04:03 Belle journée.
04:04 Et si vous souhaitez aussi témoigner, vous pouvez continuer la discussion avec nous au
04:07 04 76 46 45 45.
04:10 Christian Goyennex, directeur adjoint de la sécurité publique de l'Isère, est notre
04:14 invité ce matin.
04:16 Monsieur Goyennex, on entend le témoignage de Paul sur la présence policière notamment
04:20 ce matin.
04:21 Vous avez des agents supplémentaires qui circulent notamment sur les lignes C5 et C7.
04:26 Oui.
04:27 Alors on a développé depuis cette année une brigade de sécurité des transports en
04:32 commun qui sera renforcée et qui rentrera dans un système de fonctionnement un peu
04:39 plus nominal après les Jeux Olympiques.
04:42 Une brigade de combien d'agents ?
04:44 Alors pour l'instant c'est une brigade de 6 agents mais qui sera renforcée, qui a
04:49 vocation à être renforcée à hauteur de 10-15.
04:52 Alors cette brigade travaille en coopération avec tous les autres effectifs de voie publique
04:56 de Grenoble.
04:57 Dans l'immédiat, nous avons ciblé les lignes C7, celles qui a été l'objet des
05:06 tirs, qui n'étaient pas une ligne à problème jusqu'à présent.
05:09 La ligne C5 qui est plus problématique, donc qui va être présente dans les jours
05:15 qui arrivent sur ces deux lignes.
05:16 Et puis nous avons également la compagnie d'intervention qui est une unité de voie
05:22 publique qui sera présente sur les principaux arrêts du tram A, notamment Grand Place,
05:29 Préfecture Gare.
05:30 On parle d'agents armés ?
05:32 Oui, ce sont des agents de la police nationale, ils sont tous armés.
05:36 Donc c'est un dispositif qui est construit avec des agents affectés à Grenoble, des
05:43 réservistes de la réserve opérationnelle de la police nationale également.
05:47 Alors ils sont chargés à la fois de faire de la sécurité dans le système de transport,
05:54 mais surtout en visibilité sur les arrêts, pour avoir un maximum d'effets de contrôle
06:00 et de dissuasion.
06:02 Je reviens rapidement au fait qui nous intéresse, ces tirs contre le sobus de la ligne C7,
06:08 on parle d'armes automatiques, c'est quoi ce type Kalachnikov ?
06:12 C'est une arme qui peut tirer un rafale.
06:17 Alors Kalachnikov peut tirer un rafale, mais il y en a d'autres.
06:22 Et en ce qui concerne le calibre, pour l'instant il n'est pas tout à fait identifié parce
06:27 que les projectiles sont écrasés, mais on doit être peut-être sur du 9 mm ou moins.
06:34 On a l'impression qu'il y a une propagation importante d'armes ces derniers mois, ces
06:39 dernières années.
06:40 Est-ce que vous constatez une recrudescence des armes dans le bassin grenoblois ?
06:44 En ce qui concerne les armes à feu, il n'y a pas une recrudescence de l'usage d'armes
06:51 à feu.
06:52 Il arrive qu'on en trouve sur des perquisitions, on en cherche dans les visites de parties communes,
06:56 on fait plus de 2000 par an.
06:57 Mais en général les usages d'armes à feu sont concentrés plutôt sur les zones de
07:02 charlandises de stupéfiants, sur les points de dilles.
07:04 Il n'y en a pas plus qu'avant ?
07:05 Non, il y en a moins même que l'an dernier.
07:09 On surveille très fortement et puis ce sont parfois des zones très urbanisées, donc
07:18 il peut y avoir des balles perdues.
07:20 Mais on a fait des interpellations, on a trouvé beaucoup de fusils d'assaut cette année,
07:28 dans le cadre de nos enquêtes.
07:30 Mais on n'est pas dans quelque chose d'exponentiel.
07:35 Par contre il y a un usage assez marqué du couteau dans les différents interpersonnels.
07:40 On a eu des faits à Grenoble, dans la métropole grenobloise.
07:42 Paul nous en parlait d'une attaque au couteau.
07:45 Donc là on est un peu à l'identique de ce qui se passe sur le territoire français.
07:50 Il y a un usage désinhibé du couteau pour les règlements interpersonnels, pour des
07:56 motifs parfois futiles.
07:57 On parle ce matin de violence, notamment violence dans les transports et on a encore des appels
08:02 aux standards de France Bleue, Isair Pauline.
08:04 Voici celui de Serge de Grenoble.
08:05 Bonjour Serge.
08:06 Oui allô, bonjour toute l'équipe.
08:09 Bonjour Serge, vous nous appelez du quartier Mistral c'est ça ?
08:12 Et oula le quartier Chochot !
08:15 Comment ça se passe justement vous et notamment les violences dans les transports ou envers
08:21 les transports ?
08:22 Moi je prends le bus tous les jours et c'est pas la première fois que ça arrive.
08:29 Les jeunes ils caillassent les bus avec des pierres et quand c'est comme ça, plus de
08:37 bus, plus de trappes, plus rien.
08:40 Et c'est régulier ces arrêts de ligne à cause de jets de projectiles ?
08:45 Il n'y a pas longtemps, je voulais reprendre mon bus pour rentrer chez moi, le bus a été
08:50 dévié, il ne prenait plus le même itinéraire.
08:54 C'est un peu le… comment on dirait…
08:58 C'est récurrent.
08:59 C'est quelle ligne que vous utilisez Serge ?
09:03 Moi j'utilise la 12.
09:05 La 12 d'accord, très bien.
09:07 Et bon ben c'est pas la première fois que j'assiste à ça moi.
09:12 Hier j'étais à Carrefour, je prends le bus pour aller faire mes courses, après
09:16 au retour plus de bus, plus de bus, plus rien.
09:18 Et de bouche à oreille, il y a des personnes qui disaient oui, il y a eu agression, agression,
09:24 agression, agression, et les gens s'intégraient, ils ont vu qu'il y a eu un chauffeur de
09:28 bus qui a été ciblé.
09:30 C'est récurrent vous trouvez Serge.
09:33 Merci beaucoup de nous avoir appelé Serge depuis Grenoble.
09:36 Merci, au revoir.
09:37 Belle journée, merci beaucoup.
09:38 Au revoir.
09:39 Christian Goyennex est notre invité, directeur adjoint de la sécurité publique de l'ISER.
09:43 On parlait des moyens mis en place, notamment les agents, vous nous parliez, qui sont déployés
09:48 dès ce matin sur les lignes C5 et C7.
09:50 Ces agents, ils vont rester combien de temps ? Est-ce que c'est du court terme ?
09:53 Du moyen terme ? Du long terme ?
09:55 Alors, la brigade des transports est dédiée aux transports en commun.
10:01 Alors, on s'adapte en fait à la cartographie criminelle des faits recensés sur les lignes
10:09 de transport.
10:10 Donc on a effectivement la C5, la C12, la C7, c'est plutôt résiduel.
10:14 C'est une mission permanente.
10:18 D'accord.
10:19 Et les autres sont à l'appui, souvent en coordination avec la TAG.
10:23 La TAG que j'ai rencontrée avec le directeur de cabine hier, nous avons réuni la direction
10:34 et la représentation syndicale pour les assurer de notre soutien et du dispositif mis en oeuvre.
10:39 Donc pour bien comprendre, les 6 agents dont vous parliez, la brigade dédiée à la sécurité
10:44 dans les transports, elle va rester, elle va s'étendre à partir de septembre, vous
10:48 savez, après les Jeux Olympiques, pour atteindre une quinzaine et ces policiers vont rester
10:51 dans les transports, c'est acté ?
10:53 Oui, ils sont déjà dans les transports, mais forcément on est plus visible à 15
10:57 cassistes.
10:58 Et ça s'inscrit dans un schéma d'intégration de la thématique transport dans l'agglomération
11:07 et qui va donner lieu à la préparation d'un contrat de sécurité intégrée spécifique
11:14 aux transports qui associera la surveillance générale SNCF, la TAG, les polices municipales
11:21 et collectivités et qui permettra de s'inscrire dans la durée en coordination avec les opérateurs.
11:29 On va mettre le paquet sur la sécurité dans les transports.
11:31 Un dernier rappel peut-être standard de France Blazé, rapidement parce qu'on n'a plus
11:34 beaucoup de temps.
11:35 Martine nous appelle de Grenoble.
11:37 Bonjour Martine.
11:38 Bonjour.
11:39 Si vous pouvez être assez rapide parce qu'on n'a plus beaucoup de temps.
11:41 Oui, moi je prends les transports en commun tous les jours, bus et tram.
11:46 Ça s'est dégradé depuis ces dernières années et je pense que pour faire quelque
11:51 chose, des interventions policières c'est bien, mais il faut prendre le problème à
11:54 la base.
11:55 Il faut faire des maisons de correction, il faut reprendre tout ça, il faut que les
11:59 parents soient impliqués et puis s'il faut virer les allocations familiales, on vire
12:03 les allocations familiales.
12:05 C'est tout.
12:06 L'éducation aussi au cœur de la problématique et de la réponse.
12:10 Merci beaucoup Martine de nous avoir appelé.
12:12 Merci Martine.
12:13 Christian Goynet, rapidement, il y a des moyens aussi sur la vidéoprotection, vous voulez
12:17 renforcer ça, la caméra.
12:19 Oui, la vidéoprotection elle sera également étudiée dans le cadre de ce contrat de sécurité
12:24 intégrée.
12:25 Il y a un fonds interministériel de prévention de la délinquance qui permet de penser la
12:30 vidéoprotection.
12:31 Plus de caméras c'est une solution ?
12:32 Plus.
12:33 C'est un outil supplémentaire et la TAG réfléchit avec l'agglomération à développer
12:38 les caméras aussi aux arrêts les plus importants.
12:40 Merci beaucoup Christian Goyenet d'avoir été notre invité ce matin, directeur adjoint
12:45 de la sécurité publique de l'ISER.
12:46 Merci beaucoup, belle journée.
12:47 L'interview à retrouver sur francebleu.fr ainsi qu'en replayant sur notre appli.
12:52 Retrouvez tout France Bleu sur francebleu.fr
12:55 !

Recommandations