• il y a 7 mois
Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00 Clap clap. Benjamin, depuis la première fois où vous avez mis les pieds sur un plateau de cinéma en 2004,
00:05 on dénombre une quarantaine de longs métrages, sans parler des téléfilms.
00:09 Il faut dire aujourd'hui que la musique et le jeu ont une égale valeur dans votre vie.
00:15 Non, je pense qu'elles n'auront jamais une égale valeur.
00:18 La musique c'est comme ma langue maternelle.
00:21 Et puis la musique je peux en faire tout seul.
00:23 Et je ne pourrais pas être comédien, je ne pourrais pas attendre sans arrêt qu'on m'appelle ou je ne sais pas quoi.
00:29 Quand j'étais marié avec une comédienne, ce que je ne supportais pas,
00:32 ce n'était pas attendre les tournages, c'était que d'un coup la vie pouvait changer comme ça.
00:35 On est en vacances et puis un coup de fil, on reconnaît que la voix de l'agent.
00:38 Et puis après le scénario arrive, on se dit pourvu qu'il soit pourri ce film.
00:42 Et en même temps on se dit non mais tu ne peux pas penser à un truc comme ça, c'est horrible.
00:45 Et puis voilà, la vie peut être complètement chamboulée.
00:48 La musique c'est un truc qui est ancré, qui me permet d'avoir une...
00:52 Quelle est la part de musique dans votre jeu ?
00:55 Je pense qu'il y en a beaucoup parce que j'aime beaucoup...
00:57 Je fonctionne vraiment à l'oreille.
01:00 Parfois j'ai presque l'impression d'imiter la voix de mes partenaires
01:05 ou de me mettre tout de suite sur la même nuance.
01:07 Et ça peut être une erreur en fait, on n'est pas forcément en train de vivre la même chose
01:11 même si on joue dans la même scène.
01:12 Mais c'est hyper important la musique pour moi.
01:14 Et par exemple, je ne supporte pas qu'il y ait du bruit sur le plateau.
01:17 Comme ce n'est pas le cas.
01:18 Là je ne pourrais pas jouer.
01:19 Il faut faire taire la rue.
01:21 Oui c'est ça.
01:22 Elle est bloquée.
01:23 Et la part de jeu dans votre musique ?
01:26 Non il n'y en a pas.
01:26 La part de jeu, elle est sur scène.
01:29 Et tous les chanteurs, même ceux qui n'ont jamais joué la comédie, vous le diront.
01:32 À un moment on va faire le chanteur.
01:34 On peut être dans un état de fatigue ou même de tristesse,
01:38 ou je ne sais pas quoi, émotionnel très fort.
01:41 Et puis ça part en fait.
01:43 En mettant la petite veste, le truc, en faisant trois vocalises,
01:47 on reconvoque le chanteur en fait.
01:49 Musique et cinéma, on est donc naturellement droit d'attendre une comédie musicale de votre part ?
01:54 En vrai j'aimerais beaucoup.
01:55 Si un jour je réalisais un film, j'essaierais de faire les deux.
01:59 Et je trouve que c'est un genre dans lequel la française en a excellé,
02:02 mais on est resté bloqué sur les années 60 en fait.
02:05 Parce que Demi et Le Grand l'ont fait tellement bien,
02:08 que c'est dur de ne pas les paraphraser.
02:09 C'est dur d'inventer une nouvelle...
02:12 Ça vous tente, ça vous excite ?
02:13 Ça me paraît, oui.
02:14 Ok.
02:15 C'est une promesse ?
02:16 Non c'est une...
02:17 Menace.
02:18 Oui.
02:19 On verra bien.
02:21 Le film dont nous parlons aujourd'hui n'a rien de musical,
02:24 encore que vous jouez un rock critique,
02:26 qui se retrouve sur l'évacuation un peu musclée d'un camp de migrants,
02:30 et qui par un certain concours de circonstances,
02:33 et peut-être pour les beaux yeux de la jeune femme qui travaille dans l'association,
02:37 va se retrouver à héberger un afghan.
02:40 C'est ça, j'ai bien résumé ?
02:41 Oui, c'est très bien.
02:42 Et c'est surtout pour les beaux yeux de la jeune femme en vérité.
02:46 C'est un type complètement hédoniste,
02:47 un adolescent comme plein de rock critiques que je connais,
02:50 et que vous connaissez je pense.
02:51 Et il n'a même pas de chambre pour sa propre fille, ce type.
02:55 Et il a un coup de cœur pour Mathilde, qui est jouée par Camille Cotin,
02:59 et je crois qu'il est prêt à refaire sa vie,
03:03 donc il est prêt à tout tenter pour lui plaire.
03:05 Il se retrouve à héberger un réfugié,
03:07 et ça le fait considérablement chier au début quand même.
03:09 Le film est à la fois un drame social,
03:11 mais sans insister non plus sur le côté pathos,
03:14 avec des enjeux de comédie romantique.
03:16 Oui, c'était important je trouve.
03:18 Et aussi, beaucoup de drôlerie.
03:20 C'est ce mélange-là, ce cocktail-là qui vous a convaincu d'y aller ?
03:24 C'est ça qui m'a convaincu d'y aller.
03:27 Puis je trouvais le personnage amusant,
03:28 et je voulais qu'il le soit le plus possible,
03:31 parce qu'en fait, même si le film n'a rien à voir,
03:33 il me faisait penser au personnage d'Hippo, de Hippolyte Girardot,
03:36 dans Un Monde Sans Pitié.
03:37 Le branleur absolu en fait.
03:39 Et c'est ça qui m'a donné envie de le faire.
03:42 Puis je sais que les critiques rock comme ça sont des gens très singuliers aussi.
03:46 Tu aimes cette musique ?
03:47 Oui, c'est la merde.
03:48 La musique française, c'est la merde.
03:51 Bon appétit.
03:54 Merci.
03:55 J'adore tous les films et les livres de Hitnik Hornbill.
03:58 On trouve ça beaucoup dans le cinéma anglo-saxon.
04:01 Alors jouer un rock critique quand on est soi-même musicien,
04:03 c'est-à-dire l'objet des critiques de ses chers confrères,
04:07 c'est drôle, il y a une ironie là-dedans.
04:09 Surtout une tendresse, parce que c'est des gens qui s'en voient disparaître je trouve.
04:14 Il y a 15 ans, j'aurais peut-être eu envie de me venger de certains trucs.
04:20 Parce que quand on commence, on ne comprend jamais pourquoi les critiques nous critiquent.
04:23 On est très cons quoi.
04:25 Et maintenant que j'en vois de moins en moins,
04:28 et que ceux que je connais, je les vois vieillir,
04:30 et parfois même s'inquiéter pour leur situation sociale, c'est vrai.
04:34 Et je vois qu'ils emploient de plus en plus des créateurs de contenu,
04:38 j'ai une tendresse infinie pour ces mecs qui aiment vraiment ça en plus.
04:41 - Vous savez que c'est en vous regardant dans une émission radio filmée de l'après-midi,
04:45 peut-être sur WAPOP, c'est vrai ?
04:47 - Chez vous, oui. - Chez moi ?
04:48 - Ah bah écoutez, j'en suis flatté.
04:49 - Que votre réalisatrice vous a remarqué,
04:52 donc on pourrait appeler ça de l'importance de la radio filmée sur l'engagement des comédiens.
04:55 - Absolument.
04:57 De l'importance de...
04:59 Parce que je n'avais pas trop percuté que c'était filmé,
05:01 j'avais le casque de travers, elle s'est dit non mais oui, c'est pas possible.
05:03 - Elle a été frappée par justement votre nonchalance, votre humour, votre...
05:07 - Parce qu'avec vous je rigole toujours aussi.
05:09 - Bah on essaye, on essaye.
05:10 Vous avez une grosse actualité en ce moment Benjamin,
05:12 puisqu'on vous voit aussi dans cette série qui vient de démarrer sur Canal,
05:14 "La fièvre" d'Éric Benzécri.
05:16 - Je suis François Marins, le président du Racing, le club de foot.
05:19 On m'a conseillé de vous appeler parce que j'ai un joueur qui a mis un coup de tête à mon coach au trophée du foot.
05:23 - Vous sollez tout boire !
05:24 - François Marins, s'il vous plaît !
05:25 - Est-ce que vous avez vu le racisme anti-blanc ?
05:27 - Faudetiam est un cadre respecté de l'équipe de football.
05:29 - Mais c'est encore pire !
05:30 - Ce soir, c'était le 11 septembre de leur...
05:33 vivre ensemble.
05:34 - Quand on voit la série, c'est assez vertigineux, le sentiment qui s'en dégage.
05:37 Est-ce que c'est quelque chose que vous avez ressenti à la lecture ?
05:39 - Ouais.
05:40 - Qui était déjà là ?
05:41 - Ah ouais, ça m'a impressionné quoi.
05:42 Je comptais pas lire les 6 épisodes d'un coup pour dire la vérité.
05:46 Et en fait, j'ai été vraiment...
05:47 Je dévorais ça comme si c'était un polar.
05:49 Et je me suis dit quand même...
05:51 Souvent, Éric Benzécri, il est un petit peu...
05:55 prophète dans ses trucs.
05:56 Et je me suis dit, si lui, il en est là, c'est qu'on en est là.
05:59 - On l'avait déjà senti dans "Baron Noir" ça.
06:01 - Ah oui, carrément.
06:02 Donc s'il a ces obsessions-là, c'est qu'on n'est pas loin.
06:05 Parce que lui, c'est vraiment le sociologue.
06:07 Mais c'est pas tout à fait sa fonction.
06:09 Mais il observe tout, il lit tout, il analyse tout.
06:12 Et rarement il se trompe.
06:14 - Et puis, vous allez mettre un point final à cette tournée
06:16 que vous avez entamée il y a plusieurs mois.
06:18 Donc là, il se passe quoi dans la vie de Biolais ?
06:20 C'est "Farniente" total ?
06:22 - Ah bah non, là, j'ai pas fini.
06:23 Il me reste encore 6 concerts.
06:24 Donc c'est encore les voyages, les répétitions, les balances...
06:28 - Ouais, mais quand la tour est terminée.
06:29 - Ah bah là, je vais écrire.
06:31 - Donc on n'en a pas fini avec vous.
06:32 - Bah non, non, non.
06:34 Je suis navré.
06:36 - Merci Benjamin. - Merci beaucoup.

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