A la découverte du "Dipri", une fête marquant le début de la nouvelle année chez les Abidji

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Transcript

00:00 Le jour s'élève à Goumo, ce village situé dans le département de Sikensi, au sud du

00:07 pays, se prépare pour la fête du DIPRI, marquant la nouvelle année en pays abidji.

00:12 Le DIPRI pour nous c'est une transition de l'ancienne année à la nouvelle année.

00:22 Donc si on veut prendre le calendrier abidji, nous sommes à notre premier janvier du calendrier

00:28 abidji, donc ça marque le début de la nouvelle année de notre fête, de notre existence

00:34 en termes de la tradition.

00:35 C'est un moment de joie parce que vous-même vous voyez, vous constatez, comme vous le

00:40 voyez, tout le village est en ébullition, tout le village, en tout cas il y a la fête,

00:45 il y a l'ambiance, c'est ce que vous constatez.

00:47 Cette célébration du nouvel an est en plein mysticisme.

00:54 Pour l'occasion, les nouveaux membres de la communauté sont initiés à travers le

00:59 sacrifice des trois animaux, le poulet, le chien et le mouton.

01:03 Le sang d'un poulet est différent du sang d'un mouton, d'un chien.

01:09 Quand on tue le poulet, c'est le sang qu'on met dans les yeux, on peut boire.

01:14 Et le sang est une puissance, est une force qu'on recueille du poulet en nous-mêmes.

01:20 Lorsque par exemple tu reçois des ennemis, il faut être capable de t'envoler, au milieu

01:27 tu es capable de t'envoler.

01:29 Le chien par exemple, c'est un animal très puissant, le chien court vraiment vite.

01:36 Le chien est un animal qui guérit lui-même ses plaies.

01:42 Le mouton est un animal tranquille, très calme, qui amortit les attaques, mais qui

01:52 est quand même dangereux.

01:53 A la tombée de la nuit, vêtus de blanc, les nouveaux et anciens initiés se dirigent

01:59 vers le cimetière à l'entrée du village pour la recherche de pouvoir.

02:03 L'accès nous est interdit.

02:05 La nuit, on est au cimetière pour communiquer avec les morts, pour communier avec les morts.

02:10 Ce jour-là même, sur les tombes cimentées, carrelées ou comment en terme, c'est quand

02:16 tu demandes ton père, ton grand-père, peut te donner comme des plantes.

02:21 Il y a des messages qu'on va vous prendre pour venir vivre avec la fête du Dipli.

02:26 Le lendemain, jour du Dipli, nous retrouvons le doyen Victor Amani.

02:35 Au son du tambour parleur, il annonce aux habitants du village le départ pour le bain

02:40 rituel, le Radibé.

02:42 Quand il y a le Dipli, moi je n'étais pas en transe.

02:51 Mais mon pouvoir qui m'est destiné depuis ma naissance, c'est le tamtam que je tape.

02:57 Et c'est ça que je donne le pouvoir à tous ceux qui partagent la fête du Dipli.

03:02 Le tamtam vecue plein de messages.

03:05 Pour celui qui a l'oreille, symphonique, il entend ce que dit le tamtam.

03:12 C'est au Koumiabra, où réside le chef d'Étaire de Gomo, qui est le premier quartier

03:19 à se rendre à cette rivière sacrée, ouvrant ainsi le bal pour les sept autres quartiers

03:23 du village.

03:24 Koumiabra, en akan, ça veut dire si tu m'aimes, viens.

03:28 Donc ça veut dire que tous ceux que vous voyez, c'est les descendants de Koumiabra.

03:32 Et tant que Koumiabra n'est pas parti se laver, n'est pas parti se purifier, aucun quartier

03:37 ne peut.

03:38 Mais tous ceux qui ont essayé ont eu de malheurs.

03:41 A Gomo, en Europe, Jidia Busso est le dernier quartier à effectuer le bain rituel.

03:47 Le pouvoir nous a parti.

03:53 Parce que quand les descendants sont arrivés, c'est à nous qu'ils ont confié tout.

03:58 C'est pourquoi tous les sept quartiers s'avancent.

04:00 Nous, les derniers quartiers, c'est nous qui sommes les derniers quartiers.

04:03 Quand on va, après nous, il n'y a personne.

04:05 Du retour de la rivière sacrée, dans une procession sur la place publique du village,

04:16 les initiés sont dans un nouvel état d'esprit.

04:18 Des scènes spectaculaires de trance, ces hommes et femmes poussent des cris inhumains.

04:31 Ces convulsions sont connues sous le nom de pompes.

04:53 Demonstration de puissance.

05:07 Ils se perforent les ventes à l'aide d'un couteau.

05:13 Cette étape est appelée Seki.

05:17 Puisque le chien, je l'ai dit tantôt, il guérit sa plaie lui-même.

05:24 Donc ceux qui se piquent, ils ont ce pouvoir-là de se guérir eux-mêmes.

05:29 C'est pourquoi, pendant la fête de Dipri, on tue les chiens, on boit le sang du chien.

05:34 Au temps fort du Dipri, la démonstration de force dans le monde spirituel à travers

05:40 un combat mystique.

05:41 Un combat qui oppose deux groupes du village.

05:56 Dans la célébration du Dipri, cette étape est appelée Ambra.

06:11 Nous sommes à la dernière étape du Dipri qu'on appelle Ambra.

06:15 Ça veut dire qu'il y a deux quartiers, deux grandes familles qui doivent s'affronter.

06:19 Et la famille du bas et celle du haut.

06:23 Actuellement, c'est la famille du bas qui arrive, qui vient avec ce qu'on appelle l'agbu.

06:30 Après, ceux du haut iront avec une danse qu'on appelle le groba.

06:35 Donc c'est un combat entre deux camps, mais de façon à fleurons mouchetés.

06:40 Chaque camp doit montrer à son adversaire de quoi il est capable sur le plan mystique.

06:47 C'est ce que nous nous concentrons présentement.

06:50 Au fur et à mesure que le temps passe, le combat s'intensifie.

06:54 Quand prennent fin les hostilités, les différents camps peuvent rejoindre leurs quartiers respectifs.

07:08 Identité culturelle du peuple Abidji, le Dipri est une fête de réjouissance, mais

07:14 aussi de démonstration mystique qui attire chaque année de nombreux visiteurs.

07:18 C'est une fête extraordinaire.

07:20 La Côte-Val-de-Nouvelle renoue avec la cohésion sociale, avec tout ce qui est formidable,

07:31 tout ce qui fait de l'ivoirien ce qui est propre à l'ivoirien.

07:35 Nous assistons à une célébration où la nouvelle génération est en train de perpétuer

07:40 l'oeuvre de leurs aïeux.

07:41 Donc c'est formidable.

07:43 Ce que j'ai vu, j'ai entendu, c'est une fête très belle, très belle et qui a de

07:49 l'avenir parce qu'il s'agit de la fête de la tradition, c'est-à-dire de la fête

07:55 des populations traditionnelles.

07:58 Je vois les cadres, les jeunes, tout le monde est impliqué.

08:01 Cette tradition, ce peuple du sud de la Côte d'Ivoire entend la promouvoir pour les générations

08:08 futures.

08:09 (Bruits de la foule)

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