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Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa prise de parole à la Sorbonne : Emmanuel Macron : «J’assume d’avoir réintroduit une ambiguïté stratégique»

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Transcription
00:00 L'Europe puissante, c'est simple.
00:02 C'est une Europe qui se fait respecter
00:04 et qui assure sa sécurité.
00:07 C'est une Europe qui assume d'avoir des frontières
00:09 et qui les protège.
00:10 C'est une Europe qui voit les risques
00:12 auxquels elle est exposée et qui s'y prépare.
00:17 Pour ça, il nous faut, en quelque sorte,
00:21 sortir d'une forme d'état de minorité stratégique.
00:26 Pourquoi ? Parce que, implicitement,
00:28 nous étions, en quelque sorte, conçus comme cela.
00:33 Beaucoup de pays européens avaient accepté,
00:35 dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
00:36 on l'avait souvent imposé,
00:38 de déléguer leur sécurité à d'autres.
00:41 Parce que nous ne voulions pas les voir se réarmer trop vite.
00:44 Et, comme je le disais tout à l'heure,
00:45 tout ce qui est stratégique dans notre monde,
00:48 nous l'avions un peu délégué.
00:50 Notre énergie à la Russie,
00:53 notre sécurité pour plusieurs de nos partenaires,
00:55 pas la France, mais plusieurs aux Etats-Unis,
00:57 et des perspectives aussi critiques à la Chine.
01:01 Nous devons les reprendre.
01:03 C'est ça, l'autonomie stratégique.
01:05 Et d'abord, en changeant d'échelle sur la défense.
01:10 Le principal danger pour la sécurité européenne
01:13 est, évidemment, aujourd'hui, la guerre en Ukraine.
01:17 La condition sine qua non de notre sécurité,
01:20 c'est que la Russie ne gagne pas la guerre d'agression
01:23 qu'elle mène contre l'Ukraine.
01:26 C'est indispensable. C'est pourquoi nous avons eu raison,
01:29 dès le début, de sanctionner la Russie,
01:33 d'aider les Ukrainiens, et de continuer à le faire,
01:37 d'avoir la chance d'avoir les Américains à nos côtés
01:39 pour cela, et sans cesse de relever notre aide
01:45 et d'accompagner. Simplement.
01:47 J'assume totalement le choix en la matière,
01:53 le 26 février dernier à Paris,
01:54 d'avoir réintroduit une ambiguïté stratégique.
01:58 Pourquoi ? Nous sommes face à une puissance
02:00 qui est désinhibée, qui a attaqué un pays d'Europe,
02:04 mais qui n'est plus dans une opération spéciale
02:05 et qui ne veut plus nous dire quelle est sa limite.
02:08 Pourquoi, chaque matin, devrions-nous dire, nous,
02:11 quelles sont toutes nos limites, stratégiquement ?
02:14 Si nous disons que l'Ukraine est la condition de notre sécurité
02:17 que se joue en Ukraine davantage que la souveraineté
02:22 et l'intégrité territoriale de ce pays, déjà clé,
02:24 mais la sécurité des Européens, avons-nous des limites ?
02:29 Non.
02:32 Et donc, nous devons être crédibles,
02:35 dissuader, être présents et continuer l'effort.
02:39 Mais cette guerre engageant une puissance dotée
02:41 de l'arme nucléaire et qui utilise celle-ci dans sa rhétorique
02:45 n'est sans doute que le 1er visage des tensions géopolitiques
02:50 avec lesquelles l'Europe doit apprendre à vivre.
02:53 (Générique)
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