• l’année dernière
Transcription
00:00 Bonjour Boris, alors aujourd'hui je vais t'interroger sur un régime un petit peu à la mode.
00:07 Bonjour Victor.
00:08 Tu sais de quoi on va parler aujourd'hui ?
00:10 Alors tu m'as envoyé un message pour me prévenir que tu allais m'interroger sur un régime à la mode.
00:16 Alors à la mode, je pense que ça va être un régime un peu végétarien, je sais pas.
00:22 C'est le régime flexitarien.
00:24 On n'est pas si loin, on n'est pas si loin.
00:26 Alors tout d'abord, peux-tu nous expliquer ce qu'est le régime flexitarien ?
00:30 Alors le régime flexitarien, c'est en fait d'un point de vue de sa définition, flexitarien, c'est un régime d'un végétarien flexible.
00:42 C'est comme ça qu'il se définisse, flexitarien.
00:45 Donc du coup, c'est un végétarien qui fait quelques entorses à sa doctrine végétarienne et qui du coup va accepter de manger quelques fois dans la semaine certains produits animaux, mais pas tous.
00:58 En général, de la viande blanche, du blanc de poulet par exemple, des volailles, mais pas la partie charnue comme les cuisses, ce que les anglo-saxons appellent "dark chicken".
01:12 Et éventuellement d'autres viandes blanches comme du veau, notamment en France puisque le veau n'est pas brouteur, il est nourri au lait.
01:20 Et éventuellement des oeufs et puis du poisson.
01:24 Alors cette consommation de produits animaux, elle va survenir de une fois à environ trois fois par semaine, grand maximum.
01:32 Le reste de l'alimentation, c'est une base qui est végétarienne, donc c'est une base végétale.
01:36 Voilà en gros ce qu'est le régime flexitarien.
01:39 Et alors c'est à la mode depuis quand ce régime ?
01:41 Là c'est pas facile des questions.
01:44 Je ne sais pas exactement depuis quand c'est à la mode parce qu'en fait, la difficulté c'est que ce régime, il existe depuis longtemps, mais il ne s'appelait pas flexitarien.
01:59 Donc en tant que label flexitarien et en tant que régime revendiqué par des végétariens qui voudraient manger un petit peu plus de produits animaux quand même,
02:11 ou des gens qui veulent moins manger de produits animaux et être un peu plus végétariens, bref,
02:15 donc cette convergence-là affichée flexitarienne, elle est récente.
02:20 Je dirais il y a quelques années qu'on entend parler dans les médias vraiment de façon assez régulière et sur les réseaux sociaux.
02:26 Après, le principe du régime flexitarien, c'est-à-dire une base végétale, faire la guerre aux produits animaux et ne manger que des viandes blanches et pas tous les jours,
02:36 très étonnamment, on retrouve ça finalement depuis les années 60-70.
02:46 On a fait une guerre aux produits animaux gras en disant qu'on allait créer des maladies cardiovasculaires à tout le monde,
02:54 alors que les gens à l'époque mouraient du tabac essentiellement au niveau cardiovasculaire.
02:58 Et donc on a fait une véritable chasse, alors c'est les américains d'abord qui ont fait une véritable chasse aux viandes grasses et aux produits animaux gras.
03:07 Ça peut être les œufs, la crème entière, les viandes rouges grasses, ça peut être le lard, ça peut être les graisses de viande,
03:17 la graisse de bœuf, ce qu'on appelle aussi le suif de bœuf, le suif de porc, qu'on appelle aussi le saindoux, bref,
03:23 tout ça avait fort mauvaise presse pour de très mauvaises raisons d'ailleurs.
03:26 Et à l'issue, il y a eu des recommandations produites par l'USDA, qui est le département de l'agriculture des États-Unis,
03:36 parce que oui, aux États-Unis, c'est le ministre de l'agriculture qui édicte les recommandations de santé, les recommandations nutritionnelles.
03:44 C'est assez intéressant d'ailleurs.
03:46 Bref, ces recommandations dans les années 70 disaient justement de manger de plus en plus de produits végétaux,
03:53 des céréales par exemple, des choses comme ça, et de diminuer drastiquement la consommation de produits animaux,
03:59 parce qu'ils étaient riches en cholestérol et en graisses saturées, et qu'ils allaient donc tuer les gens,
04:03 ce qui d'ailleurs, entre parenthèses, a permis de créer une épidémie d'obésité, puis dix ans après de diabète,
04:12 puis dix ans après la résurgence d'un certain nombre de cancers, de maladies neurodégénératives par exemple.
04:19 Bref, donc finalement, dans les faits, ce régime-là, il date, je dirais, plutôt des années 60-70 en fait,
04:27 et il est survenu de façon très progressive.
04:30 C'est vrai que c'était aussi le régime qui était pratiqué par la plupart des gens qui étaient pauvres au Moyen-Âge,
04:35 et qui n'avaient pas les moyens de se faire de la viande, mais en général, ce n'était pas par volonté.
04:41 Oui, ce n'était pas un choix là.
04:43 Et ce ne serait pas par hasard le régime recommandé par les autorités de santé ?
04:47 Parce que c'est souvent un petit peu ce qu'on entend, de ne pas trop manger de viande, pas tous les jours,
04:51 d'éviter les viandes rouges...
04:54 C'est exactement ça. En fait, ce que je trouve extraordinaire, c'est cette hypocrisie totale
05:03 de certaines autorités de santé, qui recommandent un régime clairement flexitarien,
05:10 et qui n'ont pas le courage ou l'honnêteté de le dire.
05:15 Le plan national nutrition santé, qui sort pour X années,
05:19 donc là, il y en a un, c'est sur le site mangez-bougez.fr, évidemment,
05:24 puisqu'en pensant qu'en bougeant, en mangeant, on va perdre du poids, enfin bon, bref.
05:29 Et donc le régime recommandé par les autorités françaises, par exemple, mais d'autres,
05:35 c'est, en Europe c'est assez semblable de toute façon, et aux Etats-Unis aussi,
05:40 et bien c'est exactement ce régime flexitarien, sauf que ça n'est pas mentionné.
05:44 Donc ils n'ont pas eu l'honnêteté intellectuelle ou le courage de le dire.
05:48 C'est un régime flexitarien, ni plus ni moins.
05:50 Ce que je trouve assez beau avec le manger-bouger, c'est qu'on fait manger aux gens de la merde, quelque part,
05:58 et après, quand ils deviennent gros, on leur dit que c'est leur faute parce qu'ils ne bougent pas.
06:01 Exactement. C'est exactement ça. Combien de patients sont démoralisés ?
06:06 Moi, c'est le cas chaque jour, à chaque consultation, on voit des patients, à chaque bilan,
06:13 ils sont presque de toute façon tous en surpoids ou en tout cas avec une petite obésité abdominale.
06:18 On avait parlé dans un podcast précédent de l'IMC du tour de taille,
06:21 je vous invite à le voir si vous ne l'avez pas visionné.
06:24 C'est des gens qui peuvent être très musclés pour certains même, mais avoir un petit peu de ventre,
06:29 d'autres carrément vraiment surpoids, voire obèses.
06:32 Et quand on leur dit "mais est-ce que vous avez vu des films des années 1920 ?"
06:37 On ne parle pas des gens pendant la guerre, on parle après.
06:40 Les gens étaient minces, incroyablement minces.
06:44 À l'époque, on cuisinait avec quoi ? Du lard, de la crème entière, beaucoup d'œufs.
06:49 Donc en gros, on avait le contraire du régime flexitarien et en plus on avait un régime extrêmement gras,
06:54 et notamment avec des graisses animales.
06:56 Et le résultat était simple, à ce moment-là, il y avait très peu de glucides, quasiment pas dans l'alimentation,
07:01 et les gens étaient très minces.
07:02 Et en fait, le lien "glucides-insuline" n'a pas été fait, ou en tout cas ne veut pas être fait,
07:07 parce que probablement que ça soulève des problèmes de lobby, mais enfin bon bref, ça c'est une autre histoire.
07:11 Et nos pauvres patients se retrouvent, alors on parle de nos patients, parce que c'est eux que l'on voit,
07:17 mais c'est le cas aussi dans n'importe quel coin de rue, c'est incroyable de voir que les gens suivent,
07:24 pour la plupart, scrupuleusement ces recommandations, et pourtant, on va les culpabiliser,
07:28 refusant d'admettre que c'est les recommandations qui les rendent malades.
07:32 C'est incroyable.
07:33 Je suis d'accord, c'est assez incroyable.
07:35 Et donc, bon, t'as commencé un petit peu à répondre à cette question,
07:38 mais pourquoi c'est un régime qui est à la mode en ce moment ?
07:40 Déjà, disons que c'est un régime qui se trouve à la convergence,
07:46 le régime flexitarien c'est un régime qui se trouve à la convergence de plusieurs mouvances possibles.
07:51 D'une part, il y a des végétariens, et notamment des végétaliens, ou vegan,
07:56 qui reviennent de plus en plus de leur régime, et on en voit régulièrement, y compris chez nos patients,
08:02 donc ça a correspondu à un moment de leur vie, et puis, pour différentes raisons,
08:07 et notamment des raisons de santé en général, du coup,
08:10 ils se mettent à vouloir manger à nouveau un petit peu de produits animaux
08:14 pour essayer de limiter un certain nombre de carences,
08:17 et rappelons que ces carences peuvent se traduire par des problèmes neurologiques, par exemple.
08:21 Donc, il y a ce côté flexitarien, au sens propre du terme,
08:25 c'est-à-dire le végétarien qui veut devenir un peu plus flexible.
08:29 Il y a aussi des gens qui, à la base, étaient plutôt carnivores,
08:34 et qui, petit à petit, par culpabilisation, par les recommandations de santé, etc.,
08:39 ont peur, en mangeant un steak, de faire une crise cardiaque,
08:43 puisque c'est quasiment ce qu'on leur dit, pour peu qu'il soit bien gras,
08:46 et qui donc, petit à petit, vont manger de moins en moins de produits animaux.
08:51 Donc, finalement, on part de deux opposés, et ça va converger vers le régime flexitarien,
08:56 d'autant que c'est le message que font passer les autorités de santé,
09:01 mais que font passer aussi tout un tas de publicités, de marketing très forts,
09:06 sur les intérêts pour la santé de manger des produits céréaliers.
09:11 Alors, finalement, comme on a vu que les céréales, même de pâte ou de pain,
09:15 c'était finalement très toxique.
09:17 Ah oui, bon, alors maintenant, la nouvelle mode, c'est de les manger complets,
09:21 parce qu'on se dit qu'effectivement, les fibres vont empêcher d'absorber une partie du sucre
09:25 contenu massivement dans ces produits, pour peu qu'ils soient d'ailleurs raffinés.
09:29 Donc, voilà toute l'hypocrisie, c'est-à-dire qu'on va rajouter des fibres
09:32 pour essayer de limiter la toxicité naturelle de ces produits.
09:35 Enfin, bon, bref, c'est comme s'ils rajoutent des oméga-3 pour limiter les méfaits des oméga-6,
09:39 au lieu de simplement diminuer l'ingestion d'oméga-6.
09:42 Bref, mais bon, ça, en tout cas, ça permet de générer tout un commerce et beaucoup de bénéfices.
09:46 Il faut quand même rappeler que l'industrie céréalière, aux États-Unis, mais en Europe aussi,
09:52 a beaucoup de subventions, et qu'aux États-Unis, c'est un des secteurs les plus rentables
09:58 qui existent en termes de commerce et notamment au niveau de l'alimentation,
10:03 puisqu'il y a des marges de jusqu'à 700% dans ces domaines-là.
10:08 Donc, ça coûte peu à produire, il y a d'énormes subventions des États,
10:12 donc ça coûte encore moins quelque part, et donc, même si c'est pas cher à l'achat pour le consommateur,
10:17 finalement, sans s'en rendre compte, il y a des marges colossales,
10:21 d'autant que c'est des produits qui se conservent extrêmement bien.
10:24 Cette logique-là est permise par un aspect très centralisé des industries céréalières.
10:31 On le voit très bien en France, dans la Beauce, par exemple, etc.
10:34 Attention, là, je ne fais pas le procès des industries céréalières du tout,
10:38 j'explique juste quels sont les enjeux qu'il y a derrière, tout simplement.
10:43 Et ces industries-là, étant très centralisées, sont du coup beaucoup plus efficientes
10:49 à la fois pour produire et pour recevoir des subventions.
10:52 En fait, c'est très très différent pour les producteurs notamment de viande,
10:57 des éleveurs, où il n'y a pas du tout cette centralisation derrière,
11:02 où on est sur quelque chose de beaucoup plus local, de beaucoup plus décentralisé,
11:06 et qui du coup échappe à ces bénéfices massifs, d'autant que ce sont des produits qui, en général,
11:12 si on les consomme frais en tout cas, ne se conservent pas du tout.
11:15 Enfin, juste encore une chose, spontanément et en dehors de toutes ces pressions,
11:21 il y a quelque chose de très logique, qui est que plus on mange de sucre,
11:25 sucre simple mais sucre complexe aussi, de glucides, donc d'origine végétale,
11:29 puisque ça ne se trouve pas, ou en tout cas pas de façon significative chez l'animal,
11:33 plus on a envie d'en manger.
11:35 Pourquoi ? Parce que ça active des zones de la récompense dans le cerveau,
11:38 qui sont des zones, entre autres à dopamine, mais certainement pas seulement,
11:42 et sur certaines imageries fonctionnelles, on voit s'activer des zones du cerveau.
11:46 Ce qui est extraordinaire, c'est de voir à quel point des aspects sucrés ou d'insuline
11:51 peuvent déclencher l'activation de zones qui sont exactement les mêmes,
11:55 qui sont activées lors d'une prise de cocaïne, et oui, les gens ont changé,
11:59 enfin ont une nouvelle cocaïne en tous les cas, tout à fait légale, qui est celle du sucre,
12:03 mais on retrouve cet effet d'une autre façon avec les sucres dits lents ou glucides complexes,
12:08 des céréales par exemple.
12:10 Et donc tous ces produits riches en amidon, les féculents, ça peut être les pois chiches,
12:13 ça peut être les légumineuses, vont entraîner une addiction,
12:17 et donc spontanément, on va avoir tendance à manger de moins en moins de produits animaux,
12:21 de manger de plus en plus de ces produits-là, et donc être de plus en plus flexitarien,
12:25 d'autant que la diminution de consommation de viande, et notamment de viande rouge,
12:29 entraîne des carences, par exemple en zinc, mais pas seulement,
12:31 qui derrière nous provoquent une espèce de dégoût pour la viande.
12:35 Donc en fait, ce qui est d'ailleurs une preuve indirecte,
12:37 que nos ancêtres n'ont jamais connu ça, parce que sans quoi ils auraient été végétariens,
12:42 on sait aujourd'hui que le régime végétarien chez l'homme,
12:45 à moindre d'intervention médicale, trépoussée d'un suivi au long cours,
12:49 est à l'échelle d'une population toujours mortelle.
12:52 Oui, et puis c'est vrai qu'on va pouvoir en mettre une petite couche sur les lobbies,
12:57 vous n'avez jamais vu un Nestlé ou un Lu vous vendre de la viande,
13:01 quand vous achetez de la viande, c'est à votre boucher en général,
13:04 et votre boucher, il les a achetés à l'éleveur,
13:07 donc il n'y a pas vraiment de centralisation des bénéfices,
13:09 comme on voit pour les très grandes sociétés d'agroalimentaire,
13:13 qui elles, concentrent des bénéfices énormes,
13:16 et donc ont les moyens et ont le personnel pour aller faire du lobbying à Bruxelles,
13:21 ou dans la juridiction qui les intéresse.
13:24 Donc le narratif politique est très tourné vers la recommandation de ces produits,
13:30 céréaliers et sucrés, parce que c'est ce qui fait le plus de bénéfices.
13:35 Et en plus, comme c'est addictif, là au moins, on est sûr que ça prend.
13:38 Alors là, pour le coup, à la limite, il n'y a même pas besoin de plus de marketing que ça,
13:42 une fois qu'on a lancé les choses, vu le côté addictif, c'est réglé.
13:45 Alors, est-ce un bon régime pour homo sapiens ?
13:48 On a pas mal, je pense, déjà répondu, en gros, pour résumer.
13:52 Donc non, bien sûr, la réponse courte, c'est non, non, c'est un très mauvais régime pour homo sapiens,
13:56 c'est un régime qui garantit des carences et des maladies.
14:01 Donc en tout cas, pour un homo sapiens en bonne santé,
14:04 et qui veut une certaine longévité, un certain bien-être,
14:06 non, évidemment, c'est un très mauvais régime.
14:08 Alors après, il y a pire comme régime, mais c'est pas le régime optimal, c'est très clair.
14:13 Alors pourquoi est-ce que c'est un mauvais régime ?
14:15 Premièrement, déjà, il n'est pas cohérent du tout avec notre métabolisme.
14:18 Notre métabolisme est essentiellement le produit de nos gènes,
14:21 et nos gènes n'ont globalement pas changé depuis environ 150 000 ans,
14:26 c'est les derniers grands remaniements entre espèces,
14:29 notamment néandertal et sapiens, par exemple.
14:32 Et en plus, ces gènes sont très proches de ceux du genre humain, à proprement parler,
14:40 qui est beaucoup plus ancien, 2,5 millions d'années environ, d'après ce qu'on a pu retrouver.
14:45 Donc ça veut dire que nos gènes ont au moins 150 000 ans,
14:49 mais peut-être bien, bien davantage, peut-être ça se compte en millions d'années,
14:52 et donc au total, ce métabolisme était très clairement celui d'un chasseur-cueilleur.
14:58 Alors on dit chasseur-cueilleur, ce qu'on ne dit pas dans le chasseur-cueilleur,
15:00 c'est pourquoi chasseur est placé avant cueilleur,
15:02 parce que c'était chasseur-beaucoup-cueilleur-un-peu-un-peu,
15:05 pourquoi ? Parce que bien évidemment, les fruits n'étaient disponibles que dans certaines saisons,
15:10 sous certaines latitudes, l'importation des fruits en dehors des tropiques est très récente en réalité,
15:15 à l'échelle de l'évolution humaine, et donc ces fruits étaient essentiellement dans des zones tropicales,
15:20 où il y avait des singes arboricoles bien plus spécialisés pour les manger,
15:24 évidemment pour faire mieux qu'eux, il fallait se lever de bonne heure.
15:26 Et la plupart des plantes d'ailleurs étaient aussi toxiques,
15:29 et donc le mythe d'aller chercher son panais, soi-disant l'ancêtre de la carotte,
15:34 et manger ça toute l'année, bien évidemment ça ne tient pas du tout,
15:37 et quant aux noix, les écureuils étaient bien sûr bien plus efficaces que nous,
15:40 donc tout ça pour dire que même si bien sûr il y avait une consommation de végétaux,
15:44 c'était probablement sous forme d'herbes par-ci par-là, c'était extrêmement limité.
15:47 Donc ça n'est le régime flexitarien, parce qu'il est basé essentiellement sur un régime végétarien,
15:52 il est totalement décorrélé d'une réalité génétique et de l'évolution.
15:57 Deuxièmement, le régime flexitarien entraîne donc des carences,
16:03 alors moins que le régime végétarien strict ou végétalien,
16:06 la B12, il y a quand même un peu de vitamine B12,
16:10 mais par exemple sur la vitamine A il y en a peu ou pas,
16:12 la K2 peu ou pas, etc., tout va dépendre après de la consommation d'œufs,
16:16 qui vont venir rattraper notamment sur la K2, l'epholate par exemple.
16:19 Donc c'est un régime qui carence quand même un peu,
16:23 il n'est pas effroyable, mais il carence quand même.
16:26 Et puis enfin, il y a l'énorme problème du remplacement de la viande par quoi ?
16:31 Remplace justement par essentiellement des produits céréaliers dont on a parlé,
16:35 sauf que céréales, quand on dit céréales, on pense aux cornes flex,
16:38 mais non, les céréales c'est ce qu'on en fait, des céréales, c'est pas que les cornes flex.
16:42 Les céréales, c'est les pâtes, c'est les pains, complets, pas complets,
16:47 quel que soit le type de pain, et puis il n'y a pas que les céréales,
16:50 il y a les légumineuses en général, dont on sait qu'elles sont par exemple infestées de toxines,
16:55 et plus c'est complet, plus il y a de lectines,
16:58 et donc entre certaines toxines et les lectines,
17:01 on se retrouve finalement avec des produits qui ne sont pas sains du tout, du tout, du tout.
17:05 Ces produits ne sont pas cohérents non plus avec notre évolution, c'est très clair.
17:09 Oui, c'est vrai que j'imagine tout à fait le campement au paléolithique
17:13 avec des chromagnons dont la femme serait enceinte avec peut-être les 3-4 enfants au campement,
17:22 et l'homme de la famille rentré avec quelques noix, je pense qu'il se laissera pris dans la figure.
17:29 Je ne suis pas sûr que ce soit de cette manière-là que Homo sapiens ait évolué pendant des milliers d'années.
17:37 C'est d'accord.
17:39 Alors, à qui profite le crime ?
17:41 Le crime profite, on dit profit, on dit argent, où va l'argent ?
17:46 L'argent va clairement dans l'industrie agroalimentaire,
17:49 tu as largement parlé sur des systèmes centralisés et générateurs de profit, bref.
17:56 Donc, ça va très clairement dans l'industrie agroalimentaire,
17:59 mais après il ne faut pas non plus rentrer dans un complotisme bête,
18:04 et un complotisme tout court, parce qu'en fait, en réalité,
18:08 c'est parce qu'il y a eu des recommandations d'origine universitaire,
18:11 notamment de Selkies et d'autres fraudeurs académiques, universitaires américains,
18:16 mais pas que, ce n'est pas que des américains qui sont responsables de ça.
18:20 Et donc, c'est à cause de ça que les pouvoirs publics derrière ont pris des mesures,
18:25 en croyant bien faire, et derrière, l'industrie s'est engouffrée
18:30 pour déplacer les bénéfices d'un segment vers un autre segment, tout simplement.
18:36 On n'est pas du tout dans quelque chose qui a été créé et orchestré par l'industrie,
18:40 là pour le coup, ce serait très mal connaître l'histoire des recommandations américaines.
18:44 Et comme les recommandations européennes ont suivi, en fait, pour le coup, c'est très clair.
18:48 Et d'ailleurs, ça se retrouve pas mal dans toutes les recommandations qu'on peut avoir aujourd'hui,
18:54 même en termes de sport, d'activité physique, etc.
18:56 C'est souvent des travaux universitaires, alors parfois, c'est simplement des universitaires passionnés
19:01 qui vont se tromper, peut-être un peu naïfs, ou peut-être parce qu'ils voient pas assez de malades non plus.
19:07 Ça aide de voir des patients quand même, parce que quand vous vous trompez,
19:10 le patient, il vient vous le dire en général.
19:12 Et donc, ça, ça nous permet d'éviter de faire trop de bêtises, on en fait forcément,
19:16 mais en tout cas, ce retour, il est très important, parce qu'on est dans la réalité, avec des gens.
19:22 Et ça, ça manque beaucoup dans la recherche, énormément même, même si on étudie des gens.
19:26 On n'a pas ce retour-là qui est si précieux.
19:29 Et en plus, il y a aussi des universitaires, pour le coup, qui sont volontairement,
19:35 volontairement, je ne sais pas, mais en tout cas, qui sont plus malhonnêtes, pour le coup.
19:39 Ils ne pêchent pas par ignorance, en fait.
19:43 Ils pêchent parce que leurs travaux sont clairement payés par l'industrie agroalimentaire.
19:48 Il y a eu un scandale il y a quelques années à peine,
19:52 montrant que la quasi-totalité des études faites sur la nutrition et l'alimentation
19:57 était en fait grassement financée par Coca-Cola, etc.,
20:01 et qui avait derrière ce qui est l'équivalent du Final Cut chez le producteur,
20:05 c'est-à-dire que si ça ne leur plaisait pas, l'article n'était pas publié.
20:08 Et les chercheurs acceptaient ces conditions-là.
20:11 Donc, on a... Je ne sais pas si on peut parler vraiment de corruption,
20:15 mais il y a quand même des conflits d'intérêts qui sont quand même vraiment importants,
20:19 et qui, du coup, participent à alimenter cette fausse science.
20:24 Ce qui est très drôle, c'est qu'aujourd'hui, quand on s'écarte des recommandations,
20:27 on nous taxe de "bad science" ou de "fake science", de fausse science,
20:31 alors même que ces recommandations sont basées sur la plus fausse de toutes les sciences qui existent.
20:35 Ça, c'est extraordinaire.
20:37 Après, il y a des lobbies non directement commerciaux,
20:42 comme des lobbies végans, qui sont très forts, avec des valeurs philosophiques.
20:47 Donc, du coup, là, on est sur un autre combat,
20:49 qu'on peut tout à fait respecter et comprendre d'ailleurs, bien sûr, d'un point de vue humain.
20:53 Mais il y a aussi quand même un intérêt financier.
20:56 Ça n'est pas dénué d'intérêt financier, il ne faut pas croire.
21:00 La Vegan Society et autres sociétés végétariennes ou végétaliennes
21:05 vendent des compléments alimentaires, notamment de la B12,
21:09 font péger le petit logo qu'on va mettre en grande distribution pour certains de produits
21:16 qu'elles vont accepter en quelque sorte ou recommander.
21:20 Bref, donc, il y a tout un commerce caché là-derrière.
21:22 Ça, c'est assez intéressant. Enfin, caché, mais en tout cas, moins visible de première borne.
21:26 Pour être estampillé vegan compatible,
21:29 il faut avoir donné son petit bac chiche à la Vegan Society.
21:33 Ce qu'on comprend bien, c'est normal, quand on est dans une religion,
21:38 de pouvoir un peu percevoir des revenus pour les aliments qu'on olère.
21:43 Alors, la dernière question, que faire dans tout ça ?
21:47 C'est vrai qu'on a pas mal discuté.
21:52 C'est vrai que le régime flexitarien, ça l'a croisé des chemins.
21:56 C'est peut-être aussi un peu pour ça qu'il y a beaucoup à dire.
22:00 Que faire dans tout ça ?
22:03 Je pense que le premier conseil qu'on donne toujours dans Sequoia Santé,
22:07 c'est toujours le même, c'est déjà se dire que l'évolution et le temps
22:11 sont des choses extrêmement précieuses, qui ont fait une sélection très très forte
22:16 sur ce qui a pu être essayé.
22:18 Donc, si on veut maximiser nos chances de santé, de bien-être et de longévité,
22:22 il faut être le plus cohérent possible avec ce qui a été sélectionné
22:26 au fil du temps par l'évolution.
22:28 Donc, ça veut dire se mettre dans la peau d'un Cro-Magnon moderne
22:32 et du coup, qu'aurait mangé finalement un homme préhistorique,
22:37 qu'est-ce qu'il aurait mangé, qu'est-ce qui était disponible ?
22:40 Alors, bien sûr, rien de ce qu'on a aujourd'hui était disponible tel quel à l'époque.
22:44 C'est bien d'accord. Et d'ailleurs, c'est ce que objectent un certain nombre
22:49 d'opposants au régime paléo et ils ont parfaitement raison.
22:52 C'est évident que même le brocoli ne poussait pas comme ça à l'époque, c'est très clair.
22:55 D'ailleurs, le brocoli, ce n'est pas tant recommandé que ça,
22:58 soit dit en passant.
23:00 Mais voir où est-ce qu'on a une cohérence quand même.
23:03 J'ai un animal, certes qui est contemporain, néanmoins, qui est issu,
23:07 par exemple, des bovidés.
23:09 C'est un ensemble d'espèces qui est extrêmement ancien,
23:13 qui précédait largement l'homme.
23:15 Et donc, si on prend les chèvres, par exemple, les chèvres, les moutons,
23:20 les caprins, les ovins, qui font partie de cette super famille,
23:24 eh bien, s'ils se nourrissent, qu'ils pâturent, qu'ils mangent de l'herbe,
23:30 tout simplement, là on a une cohérence évidente avec ce qui se passait avant.
23:34 C'est très clair. L'espèce n'est pas exactement la même,
23:36 elle a très peu changé d'un point de vue génétique.
23:38 Elle mange des végétaux qui sont globalement,
23:41 qui semblent tout à fait compatibles avec son métabolisme.
23:44 Bref, on est dans une situation qui est anachronique.
23:47 On n'est pas dans la même époque, mais elle est conforme d'un point de vue
23:50 sémantique, d'un point de vue logique, elle est conforme.
23:52 Donc, le but c'est d'essayer de repérer des situations conformes.
23:55 Évidemment, les pâtes, c'est pas conforme.
23:58 Les céréales n'existaient pas.
24:00 Elles sont venues pour la plupart du Nouveau Monde,
24:02 et elles sont d'introduction extrêmement récentes.
24:05 Et les Italiens, même, s'ils ont beaucoup mangé de pâtes,
24:08 croyons-nous, en France, c'est faux.
24:10 C'était surtout le primo, donc ils en mangeaient très peu en entrée.
24:13 Et c'est beaucoup plus récemment qu'ils en mangent beaucoup plus,
24:16 sur l'influence d'autres pays occidentaux,
24:19 comme d'autres Européens et des Américains,
24:22 qui font des repas complets à base de pâtes, parfois.
24:25 Donc, se repérer sur la logique,
24:29 que mangeaient, qu'est-ce qu'auraient pu manger
24:32 nos ancêtres homo sapiens,
24:35 et nous, homo sapiens que nous sommes toujours,
24:37 rester dans cette logique-là.
24:39 Et puis, évidemment, plus c'est récent, plus faut se béfier,
24:42 parce qu'on nous dit "il y a un nouveau soda qui vient de sortir,
24:45 il y a un nouveau produit...
24:48 Tiens, le quinoa, par exemple.
24:50 Ah oui, c'est ce qu'ont toujours mangé nos ancêtres."
24:52 Complètement faux. C'est une partie minuscule
24:55 de la population planétaire qui a mangé ça
24:58 pendant quelques siècles, millénaires, peut-être pas plus,
25:01 c'est certainement beaucoup plus récent que ça,
25:03 et donc, en fait, on n'a absolument aucun recul sur le quinoa.
25:06 Aucun, aucun, aucun.
25:08 Et donc, aujourd'hui, on va en faire un aliment quasiment de base
25:10 dans certains repas, alors même qu'on n'a aucune information
25:13 sur la toxicité possible, via les lectines dont on a parlé,
25:16 via peut-être d'autres toxicités, les glucides,
25:19 de cet aliment. Après, je ne dis pas que le quinoa est mortel,
25:22 je dis juste qu'on n'a aucun recul.
25:24 Bon, merci beaucoup.
25:26 Je pense que la charge a été sévère.
25:29 Je te remercie.
25:31 Et merci à tous de nous avoir écoutés.
25:33 Donc, n'hésitez pas à nous retrouver sur notre site
25:35 www.secoyassanté.com
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26:00 Au revoir Boris.
26:02 Au revoir Victor, merci.
26:04 Et surtout, prenez soin de vous.
26:05 Et prenez soin de vous.
26:06 [Musique]