Zoom - Stéphanie des Horts : Les Kennedy, une famille maudite ? Le cas de John et Carolyn

  • il y a 6 mois
Romancière, journaliste et critique littéraire, Stéphanie des Horts retrouve, dans son 11ème roman, l’Amérique des Kennedy. Elle fait, avec fougue et sans tabous, les portraits de John Kennedy junior et son épouse Carolyn. Le couple est, sur le papier, béni des dieux. Lui est "l’homme le plus sexy de la planète" selon la presse américaine et il n’a jamais cessé de collectionner les conquêtes. Elle, si belle et mystérieuse, est devenue l’égérie du couturier Ralph Lauren. Un mariage légendaire sur une île déserte et le conte de fées vire à la catastrophe. Carolyn et John se déchirent. La drogue, le sexe, la boisson, l’adultère, la politique, la presse people toxique s’en mêlent. Le couple est damné mais il ne le sait pas.
John dit : "Etre né Kennedy n’est pas une fatalité. La fameuse malédiction n’existe pas !". Et pourtant… Dans une ultime tentative pour sauver leur union, John convainc Carolyn de l’accompagner au mariage de sa cousine. Nous sommes le 16 juillet 1999. John pilote seul l’avion privé qui va les mener à la reception. Il pilote seul. Cela n’aurait jamais dû être le cas !

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Transcription
00:00 [Générique]
00:06 - Promencière journaliste et critique littéraire Stéphanie Désor retrouve l'or dans son dernier ouvrage "L'Amérique des Kennedy"
00:12 Caroline et John Kennedy Jr. "La malédiction des Kennedy". Bonjour Stéphanie Désor.
00:18 - Bonjour Martial.
00:19 - Alors pour nos téléspectateurs, on va planter le décor si vous voulez bien.
00:22 Je vous cite "John Kennedy Jr. est né fils de roi et prince de la lumière.
00:27 Il est de la race des seigneurs. On ne lui parle que de son père, son père et encore son père, de sa mère aussi."
00:33 - Ben oui, on lui parle d'abord de son père parce que quand Jack Kennedy est élu,
00:43 Jackie est enceinte de son fils et quand Jack Kennedy est enterré,
00:48 eh bien on voit le petit John qui a trois ans exactement le 23 novembre 1963
00:55 et il fait le salut militaire le plus célèbre de l'histoire.
00:58 Donc oui, on lui parle de son père, de son père, de son père et à tel point qu'il ne sait plus
01:02 si ce dont il se souvient ce sont des souvenirs réels ou des images d'archives.
01:07 La seule chose dont il est certain, c'est que le bruit de l'hélicoptère annonce l'arrivée du père
01:13 et le bruit de l'hélicoptère a toujours eu pour lui une espèce de chaleur, quelque chose de familier.
01:19 Et sa mère, on parlait de sa mère, mais sa mère aurait été présente pour lui la plus grande partie de sa vie.
01:26 - Alors vous dites de John Kennedy Jr. qu'il est un garçon au physique de rêve,
01:30 portant en lui toute la frénésie des années 80.
01:33 Il est l'Amérique en technicolor, le rêve américain et on en parlait encore à l'instant avant cette émission,
01:39 le roi de New York.
01:40 - Le roi de New York, oui, ces années-là étaient, enfin je veux dire, c'était complètement fou,
01:46 c'était facile, les gens étaient gays, insouciants.
01:50 Lui, il est jeune, il est beau, il est riche.
01:52 Il sait très très bien se servir des journalistes.
01:56 Il a été élevé avec eux sous les lumières des spotlights depuis toujours
02:02 et donc il est le petit chéri de l'Amérique.
02:05 On le photographie torse nu, il revient de Yannisport,
02:09 on le photographie sur son vélo dans New York.
02:12 C'est une Amérique qui est gay, c'est une Amérique qui croit encore que la malédiction des Kennedy est derrière elle
02:19 et qui fait confiance à cet héritier.
02:22 - Et qui va devenir patron d'édition ?
02:24 - Et qui va devenir patron d'édition ?
02:26 Alors là, c'est une très très belle histoire que j'aime beaucoup
02:28 et c'est une histoire qui est reliée à la France.
02:31 Il s'avère que John Jr. n'aimait pas du tout qu'on l'appelle John John,
02:37 ça c'est un surnom français,
02:39 et que John Jr. ne voulait pas du tout se lancer dans la politique.
02:43 Alors ça c'était le souhait de son oncle Ted, de sa mère, mais non.
02:46 Et donc il décide de fonder un journal et il fait cela avec l'aide des Français,
02:51 notamment du groupe de Paris Match, de Daniel Filippaki.
02:58 Et c'est incroyable parce qu'il y a des allers-retours entre la France et les Etats-Unis.
03:04 Il y a cet immeuble à Times Square où il y a elle, il y a George, il y a Paris Match,
03:10 et il va devenir un peu le roi de la presse.
03:13 Et il va lancer ce magazine qui est en sorte un Paris Match américain
03:17 où on va parler de choses assez sérieuses quand même, de choses politiques,
03:22 mais d'un point de vue léger par exemple.
03:25 "Brigitte Bardot ou Madonna peuvent donner leur avis sur la politique ?
03:29 Que ferait Madonna si elle était présidente ?"
03:32 Voilà ce que c'est George. Et au début ça marche du feu de Dieu.
03:35 On est à demi-million d'exemplaires sur le premier numéro, c'est ce que vous indiquez.
03:39 Et puis des annonceurs, des annonceurs, des annonceurs, puisque c'est ça qui est important.
03:43 Tout le monde se bat pour y participer, les Français sont ravis.
03:48 Daniel Filippaki se frotte les mains, il accueille John et Caroline d'ailleurs à Paris.
03:55 Et c'est très très amusant, il y a une scène où il débarque dans les bureaux de Filippaki.
04:00 Vous savez qu'ils sont dans l'immeuble des Champs-Elysées.
04:03 Et c'est le tout début de l'art contemporain dont Filippaki était assez dingue.
04:08 Et il y a une femme tout en résine à l'entrée, John John n'a jamais vu ça.
04:13 Il passe devant cette femme en résine et il dit "Bonjour Madame".
04:16 Et c'est très amusant. Et ensemble ils vont vraiment faire un journal de grande qualité.
04:21 Alors le portrait que vous en faites, avant donc de diriger le magazine George,
04:26 est quand même je trouve assez sévère. Sportif, petit acteur de théâtre,
04:32 et collectionneur de femmes comme son père. Vous dites de lui un aimant à poufiasse.
04:37 Et vous insistez sur la vacuité totale de son existence, avant d'avoir dirigé George.
04:41 Alors, un aimant à pouffiasse, toutes les femmes se jettent sur lui.
04:47 Il est magnifique, il porte en lui, vous le disiez hors antenne,
04:52 les Kennedy c'est la famille royale américaine. Il est le prince de l'Amérique.
04:57 Elles se jettent tous dessus, que ce soit l'hôtesse de l'air qu'il va croiser sur un vol,
05:02 que ce soit Sarah Jessica Parker, Madonna, Julia Roberts, elles y vont toutes.
05:09 Et pourquoi refuserait-il ? C'est un homme après tout.
05:14 Et quant à la vacuité de son existence, disons qu'il ne veut pas se lancer en politique.
05:20 Lui, ce qu'il aimerait faire, c'est du théâtre.
05:23 Alors, il est un bon acteur, il est un très très bon acteur,
05:27 mais si vous voulez, ça fait très peur à sa mère, ça lui rappelle tout ce qu'était le showbiz autour de son mari JFK.
05:34 C'était quand même Sinatra, Marilyn, il y avait des liens avec la mafia, ça fait très peur à Jackie,
05:42 elle déteste tout ce qui est showbiz.
05:44 Elle va même jusqu'à organiser l'échec de sa carrière.
05:47 Oui, oui, mais ce qui est très dommage, c'est qu'en fait, John Junior,
05:53 pour lui, le théâtre, c'était porter un masque, être quelqu'un d'autre.
05:57 Et c'est là où je pense qu'il aurait été très bon.
05:59 Mais ce n'était pas pour lui.
06:01 Quand on est un Kennedy, on a une telle image publique que c'est difficile de se cacher sous des masques,
06:07 quels qu'ils soient.
06:08 Et donc, il va... Alors, à une autre époque, il aurait voulu être...
06:13 Il adorait faire du kayak et il voudrait fabriquer la "Rolls Royce" du kayak.
06:19 Mais enfin, pour sa mère, c'est inimaginable.
06:21 Toute sa famille le pousse vers la politique et il refuse.
06:25 Il se lance dans la presse.
06:27 Alors, l'homme est hypnotisé par les femmes.
06:29 Alors là, c'est vrai qu'on relève...
06:31 Je dirais plutôt que ce sont les femmes qui sont hypnotisées par lui.
06:34 Alors, Madonna, Daryl Hannah, Cindy Crawford, Julia Roberts,
06:37 vous en avez cité beaucoup d'autres.
06:38 Mais celle qui va marquer sa vie, celle, s'appelle,
06:41 et c'est le sujet aussi de votre ouvrage, Caroline Bassett.
06:44 Et là encore, très sévère, une sacrée garce ce qu'on dit d'elle.
06:48 Elle aime les hommes pour mieux les haïr,
06:50 alors qu'il y a cette blonde incandescente.
06:52 Alors, cette blonde incandescente est originaire de White Plains, dans le Connecticut.
06:58 Et en fait, comme John, elle a une faille originelle qui est le manque de père.
07:04 Son père était un coureur qui a trompé sa mère dans tous les sens.
07:07 La mère a fini par le mettre dehors et Caroline est élevée sans père.
07:12 Et elle est élevée dans une espèce de haine de l'homme.
07:15 Et donc, toute sa vie, elle n'aura de cesse que de les repousser, de les piétiner.
07:21 Et d'ailleurs, à un moment, elle dit à sa meilleure amie,
07:24 qui pleurniche parce qu'elle n'a pas de petite amie,
07:26 elle lui dit, "Écoute, c'est pas difficile, un homme te téléphone, tu ne réponds pas.
07:29 Un homme te donne rendez-vous, tu n'y vas pas.
07:32 Il faut laisser les hommes te courir après."
07:35 Et c'est pour ça que John va en tomber dingue.
07:37 C'est la première fois de sa vie qu'une fille lui résiste.
07:40 Il l'appelle, elle ne répond pas.
07:42 Il lui donne des rendez-vous, elle ne vient pas.
07:44 Quoi ? Il est quand même le prince de l'Amérique.
07:47 Il s'appelle John Kennedy Junior et elle n'en a rien à faire, apparemment, bien entendu.
07:53 Alors, on a tous la vision du couple béni des dieux.
07:56 Lui, l'homme le plus sexy de la planète, elle qui fait dire à Ralph Lauren,
07:59 devant ses stylistes, "Quand vous concevez un vêtement, pensez à Caroline Bassett."
08:04 Elle a un chic, elle a quelque chose.
08:07 Mais vous savez ce qui est incroyable, c'est que ce chic, cette pureté, ça s'appelle,
08:12 alors j'ai appris ça, je ne m'y connais pas beaucoup en mode,
08:15 mais ça s'appelle le "luxury quiet style".
08:18 Et il s'avère que ce style est aujourd'hui très à la mode.
08:21 Et si vous demandez à un jeune de 25 ans qui est Caroline Bassett,
08:26 il le saura parce que sur les réseaux sociaux, il y a des comptes dédiés à Caroline Bassett.
08:31 Ma fille de 28 ans, quand je lui ai dit "Je vais écrire sur Caroline",
08:35 elle m'a dit "Mais c'est formidable ! Comment tu connais Caroline Bassett ?
08:39 Elle est morte il y a 25 ans exactement."
08:41 Et ma fille m'a dit "Mais elle est partout sur les réseaux sociaux
08:45 parce qu'elle est porteuse d'un style incroyable."
08:47 Elle avait le chic, et il n'y en a pas beaucoup.
08:50 Un style qu'on retrouve chez Ralph Lauren encore en 2025.
08:53 Mais oui, Ralph Lauren, mais c'est la même histoire.
08:55 Ralph Lauren, petit juif du Bronx, d'accord ?
08:58 Qui tout d'un coup va réinventer l'Amérique wasp.
09:02 C'est quoi Ralph Lauren ? C'est une famille magnifique, bronzée,
09:06 et qui va suivre l'histoire américaine.
09:10 Alors il y a le style western, et puis il y a le style wasp de la Nouvelle-Angleterre
09:15 avec ses vêtements chics, ses grandes propriétés.
09:17 C'est la même chose que Caroline Bassett.
09:19 Nous avons des icônes qui incarnent l'Amérique que l'on aime.
09:23 Et pourtant, autour d'eux vient ce qu'on appelle la malédiction.
09:26 Alors malédiction, tout d'abord il y a la place, parce qu'on ne peut pas en parler,
09:30 de la drogue et de l'alcool, des antidépresseurs et de la cocaïne.
09:34 Ça, les Kennedy, père et fils.
09:37 Alors la drogue a beaucoup touché les Kennedy, l'alcool aussi.
09:41 Un des fils de Bobby meurt tout jeune d'une overdose.
09:47 Oui, ils ont tous les iris remplis d'héroïne, si j'ose dire.
09:52 La drogue, vous savez que JFK et Jackie tenaient grâce à la drogue.
09:59 En fait, JFK souffrait de la maladie d'Addison et il avait découvert un médecin,
10:03 un espèce de Dr Love, qui était le Dr Jacobson,
10:07 qui lui injectait des cocktails de vitamines.
10:11 On ne sait pas trop ce qu'il y avait dedans, mais ça le requinquait.
10:14 Et Jackie en prenait aussi.
10:16 Donc oui, la drogue est assez présente chez tous les Kennedy,
10:19 pas chez John Junior, qui lui est un garçon extrêmement sain.
10:23 Mais la drogue va bientôt être présente chez Caroline,
10:26 qui va souffrir d'une espèce de paranoïa dû au harcèlement des photographes.
10:31 On va en parler.
10:32 Il y a aussi bien évidemment le sexe, le père en fils, si j'ose dire,
10:35 mais aussi quand même les infidélités, les crises, les adultères qui se mêlent encore là aussi.
10:40 Oui, mais alors encore une fois, adultère et sexe,
10:44 ça c'est chez JFK, c'est chez Ted,
10:50 on pensera au scandale de Chappaquiddick,
10:54 Bobby aussi avec Marilyn,
10:56 le père naturellement à l'origine du mal, Joe Kennedy,
10:59 qui sautait sur tout ce qui bouge.
11:02 John, ce n'est pas qu'il saute sur tout ce qui bouge,
11:05 John Junior, les femmes sautent sur lui.
11:07 C'est totalement différent.
11:10 C'est une situation que je connais mal, mais on peut peut-être dire non.
11:15 Vous diriez non à Cindy Crawford, Cindy Crawford il y a 25 ans,
11:19 vous diriez non à Madonna peut-être, je ne sais pas,
11:24 mais il y a 25 ans, non.
11:27 Puis c'était facile, c'était gai, c'était une autre époque,
11:31 c'était il y a 25 ans.
11:35 Il y avait une insouciance, il y avait une recherche des plaisirs,
11:40 mais l'adultère dans ce couple-là ne va pas venir de John,
11:43 il viendra de Caroline qui, elle, est effectivement une femme
11:47 pour qui le sexe a une grande importance
11:50 et qui va se perdre, mais elle a besoin de quelque chose
11:55 que ne peut pas lui donner John.
11:56 Je ne dis pas que ce n'est pas un bon amant,
11:58 toujours est-il que la violence sexuelle qu'elle recherche,
12:02 c'est un garçon qui s'appelle Michael Burgin,
12:04 qui est un mannequin-torse et qui est un très bel animal
12:07 et mon Dieu, qu'il n'est que ça.
12:09 Et avec lui, elle va assouvir ses désirs les plus profonds.
12:12 Et puis vous insistez aussi beaucoup, vous en avez parlé à l'instant,
12:16 mais très rapidement sur un autre fait, c'est le rôle des médias,
12:19 John Kennedy Jr. fait vendre, et vous faites dire à Caroline Kennedy
12:23 cette phrase "ce sont les journalistes qui cachent notre vie".
12:26 Oui, alors autant John Jr. a été élevé avec les journalistes toute sa vie,
12:32 nous l'avons dit, Caroline non.
12:35 Un photographe, pour elle, c'est un photographe pour des photos de mode,
12:41 et tout d'un coup, elle va se retrouver sous le feu des projecteurs.
12:44 Et là, John lui dit "mais ma chérie, si tu veux qu'ils nous fichent la paix,
12:49 il faut leur donner un petit peu, il faut leur donner la photo
12:52 au retour de notre lune de miel, il faudra leur donner
12:55 le portrait de notre premier enfant, il faut leur donner un peu
12:58 et ils nous laisseront en paix".
13:00 Et elle, elle refuse, à tel point que dès qu'elle voit arriver les photographes,
13:04 elle baisse la tête, elle courbe le dos, Calvin Klein dit même
13:08 "mais Caroline Bessette, c'est devenu Quasimodo"
13:10 et elle va fuir les photographes.
13:12 Donc ils vont la harceler.
13:14 Un harcèlement qui va jusqu'à l'insulte, l'injure quasiment.
13:17 Oui, mais bien sûr, elle devient une biche sous le feu des projecteurs
13:23 et puis il y a le cas Lady Diana.
13:26 Elle croise assez souvent Lady Diana, mais notamment au moment
13:30 de l'enterrement de Gianni Versace et là Lady Diana la snob un peu
13:35 et donc elle focus sur Lady Diana et vous savez qu'à ce moment-là
13:41 Lady Diana est vraiment prise par les photographes,
13:44 elle ne peut plus rien faire, etc. et on sait comment ça se termine.
13:47 Et Caroline Bessette se met à dire "la prochaine, c'est moi.
13:52 Comme ils l'ont tué, ils me tueront". Elle a une peur panique des photographes.
13:57 Est-ce que c'est faux ?
13:59 Non !
14:00 Est-ce que c'est faux ? Lady Diana, on sait que les photographes
14:03 vont aller jusqu'à ouvrir la porte pour filmer ou photographier
14:06 les derniers instants.
14:08 C'était les paparazzi, oui, ce sont les paparazzi, la photo que l'on va vendre,
14:12 la photo qui va faire le tour. Dans mon livre, il y a plusieurs scènes
14:16 comme ça qui ne sont pas aussi violentes, mais on a un photographe
14:21 en plein mois de février qui va se geler pendant des heures
14:25 devant la porte de leur immeuble et qui aura la chance de photographier
14:29 leur dispute. Il est là depuis 3 ou 4 heures, un matin de février, dans le froid.
14:34 Il ne doute de rien. Le premier rendez-vous de Caroline et John,
14:38 ils sont sur un bateau du côté de Yannis Porte, ils sont seuls au monde,
14:43 c'est ce qu'ils croient, mais autour il y a des barques qui sont bâchées
14:46 et sous ces barques il y a des projecteurs, des objectifs, pardon.
14:51 Ils sont poursuivis tout le temps et elle leur tourne le dos.
14:56 Il ne faut jamais faire ça à un photographe, jamais. Il faut lui sourire.
15:00 - Contact. Être né Canady n'est pas une fatalité, la fameuse malédiction n'existe pas.
15:05 C'est ce que vous faites dire à John. Et pourtant, on voit bien que le sort
15:09 s'est acharné sur cette famille maudite, la mort rôde, et John et Caroline
15:13 sont damnés, ils ne le savent pas. - Beaux et damnés, comme dans un roman de Finn Gerald.
15:20 Ils ne le savent pas. Écoutez, ils sont damnés, certes.
15:26 Pour moi, il y a véritablement une malédiction des Canady. Je ne crois pas au hasard.
15:31 - On a relevé 13 malédictions. - Voilà. Dans chacun de mes livres,
15:36 j'ai toujours dit le hasard n'existait pas. Alors, je pense qu'il y a une origine du mal.
15:41 Et à partir de là, il y a des victimes incroyables, des accidents d'avion énormément.
15:49 Le premier des Canady, le fils aîné Joseph, qui en 1944, explose dans son avion
15:55 transformé en bombe volante au-dessus de Coventry, je crois. Il y a la soeur,
15:59 encore un crash en avion. Il y a la drogue qui va ravager tout le monde.
16:03 Il y a une suite de décès, de morts violentes chez les Canady.
16:11 C'est lourd. Et c'est ainsi que Jackie, on en parlait tout à l'heure,
16:19 Jackie, un jour, va quitter les États-Unis en disant "l'Amérique en veut aux Canady.
16:24 L'Amérique veut nous tuer." Bobby Canady, je l'ai mis en exergue de ce livre,
16:30 dit quand même "quelqu'un là-haut ne nous aime pas." Et Jackie va partir en Grèce,
16:37 va épouser Aristote Onasis, le milliardaire, qui, croit-elle, va pouvoir élever
16:42 des murailles autour de sa famille.
16:45 On revient à Caroline et John Junior. Il y a donc ce drame. C'est le 16 juillet 1999.
16:52 Caroline et sa soeur, Laurine, seront dans le mariage de l'un de leurs cousins.
16:57 Et c'est John qui pilote l'avion, seul. Ça n'aurait jamais dû être le cas.
17:01 Non, mais il y a une suite de choses qui n'auraient pas dû se faire.
17:07 Et là, pour le coup, John, on lui a dit "ne pilote pas, le temps est très mauvais."
17:17 J'ai un fils pilote et mon fils m'a expliqué exactement ce qui s'était passé.
17:23 Tous les pilotes expérimentés ont dit à John "ce soir, on ne décolle pas,
17:28 il y a cette espèce de brume autour de Marta Svignard, c'est très mauvais.
17:32 Et si jamais tu décolles, prends la route de la côte pour pouvoir suivre les lumières."
17:37 Parce que le problème de John Kennedy Junior, c'est qu'il ne savait pas piloter aux instruments.
17:42 Il pilotait à vue. Et quand il a été pris dans la tourmente de cette brume
17:49 qui était épaisse comme du coton, quand tout d'un coup dans un avion,
17:53 vous avez l'impression d'être enfermé dans un placard, c'est terrible.
17:58 Vous ne savez plus où est le haut, où est le bas.
18:00 Vous ne savez plus si vous montez, si vous descendez.
18:02 Et vous êtes pris dans une spirale spatiale qui fait que vos moindres mouvements
18:09 peuvent vous précipiter vers la mort. Et c'est ce qui se passera.
18:12 Et en plus, il était blessé, il avait une mauvaise cheville.
18:15 En plus, c'était la première fois qu'il pilotait seul cet avion,
18:19 qui est un nouvel avion pour lui.
18:21 Son instructeur habituel ne peut pas venir.
18:24 L'instructeur ne peut pas venir.
18:26 Voilà, enfin, il a été prévenu.
18:29 Il est responsable et coupable.
18:32 Il est responsable et coupable, absolument, de son destin.
18:35 Maintenant, c'était un chien fou. Il trompait la mort tout le temps.
18:40 Mais c'est ça ma question, Stéphanie Dior.
18:43 Est-ce qu'il n'a pas tout simplement considéré à un moment donné
18:46 qu'à force d'être le roi de New York, il était immortel ?
18:48 Je pense. On lui a tellement dit.
18:51 Et il était le dernier.
18:53 Donc oui, je pense qu'il pensait qu'il était immortel.
18:56 Il faisait du parapente, il sautait en parachute,
18:59 il grimpait les sommets en n'étant pas du tout un alpiniste chevronné.
19:05 Il va faire du kayak beaucoup trop près, au large.
19:12 Et il manque de se faire renverser par un bateau de pêche.
19:16 Enfin, rien ne lui fait peur, ça le fait rire.
19:19 Et sa mère est dans un état, elle a peur pour lui.
19:24 Depuis le début, elle a peur pour lui.
19:26 Heureusement, elle est morte avant lui.
19:28 Quatre ans avant.
19:30 On prédisait qu'il serait le président des États-Unis.
19:33 Son entourage, sa famille pensait qu'il avait les capacités,
19:36 c'est important aussi d'être président des États-Unis,
19:39 même si avec Joe Biden, le peuple américain était prêt à adhérer à ce projet.
19:44 Il a toujours refusé, tout au moins jusqu'à quelques mois, dites-vous, avant sa mort.
19:47 Alors, première question, il était démocrate, il avait soutenu son oncle Ted.
19:53 Pourquoi il ne voulait pas s'engager en politique ?
19:55 Alors, il y a plusieurs choses.
19:56 Alors, était-il démocrate ? J'en suis pas certaine.
19:58 Il vaut une admiration à Reagan.
20:00 Pour lui, Reagan était un héros.
20:02 Il avait adoré la carrière de Reagan et il aimait les idées de Reagan.
20:06 Maintenant, lui pensait...
20:09 Alors, de toute façon, s'il avait porté les couleurs de l'Amérique,
20:14 ça aurait été des couleurs démocrates, car familial.
20:17 Maintenant, en aurait-il été...
20:21 Mais il avait soutenu le candidat Ted Kennedy,
20:23 il l'avait soutenu à la convention démocrate.
20:25 Ah, bien sûr, c'est son oncle.
20:26 Attendez, les Kennedy, c'est la famille avant tout.
20:28 C'est la famille.
20:30 C'est comme la mafia.
20:31 C'est la famille.
20:33 Et donc, Ted ne peut pas être président,
20:37 puisqu'il a toujours ce scandale de Chappaquiddick
20:40 dans lequel sa secrétaire assistante a perdu la vie et il ne l'a pas secouru.
20:46 Donc, John pouvait être investi de cela.
20:51 Lui n'était pas certain d'avoir les capacités.
20:54 Maintenant, Ted Kennedy l'aurait aidé.
20:57 On aurait placé des hommes derrière lui, des conseillers.
21:00 Ce qu'il avait, c'est le charisme.
21:03 Et toute l'Amérique derrière lui, certes.
21:05 Est-ce que cela l'aurait protégé ?
21:09 Peut-être cela l'aurait cadré.
21:11 Ted Kennedy était en tout cas certain que le couple Caroline et John
21:16 aurait pu être sauvé par la politique,
21:18 puisque tout d'un coup, on donnait un nouveau rôle à Caroline.
21:21 Elle n'en avait plus en épousant John.
21:23 Elle n'était plus que la femme d'eux.
21:25 Tout d'un coup, elle aurait pu devenir la première dame.
21:28 Et là, le couple aurait peut-être pu tenir.
21:31 Vous laissez quand même penser qu'à la fin des années 90,
21:35 il est quand même dans cette réflexion.
21:37 Oui, il est dans cette réflexion parce que son magazine va mal.
21:43 Il sait très bien qu'Hachette ne le soutient plus.
21:46 Donc, il doit trouver de nouveaux investisseurs.
21:48 C'est difficile.
21:50 Tout le monde lui demande de faire du pari-match,
21:52 le choc des mots, le poids des photos.
21:54 Lui ne veut pas ça.
21:56 Il veut quelque chose de sérieux.
21:58 Il ne veut pas jouer avec les paparazzis.
22:00 C'est difficile.
22:01 Il se pose des questions.
22:02 Que va-t-il faire ?
22:03 Et surtout, Caroline est en train de l'abandonner.
22:06 Leur couple va très mal.
22:08 Et si c'était la politique qui pouvait les sauver ?
22:11 C'est là où est sa réflexion.
22:13 Si c'était ça la suite logique,
22:15 tout le monde, sa mère voulait qu'il fasse de la politique,
22:18 son oncle est là, toute la famille est derrière lui.
22:21 Et si, et si, et si, on ne le saura jamais.
22:23 Malédiction, gâchis, les deux ?
22:25 Oui, absolument.
22:27 Un terrible gâchis.
22:29 Souvenez-vous, ils sont morts le 16 juillet 1999.
22:33 Les titres des journaux le 17 juillet, c'est monstrueux.
22:37 C'est le gâchis.
22:39 Pourquoi ?
22:41 Qu'est-ce qui s'est passé ?
22:43 Oui, un horrible gâchis, une malédiction.
22:47 En tout cas, il n'a suivi aucun des conseils qu'on lui a donnés.
22:52 Aucun.
22:54 Ne décolle pas, prend un instructeur, aucun.
23:00 Et il s'est précipité vers la mort,
23:03 en y emmenant avec lui sa femme et sa belle-sœur.
23:06 Qu'est-ce qu'est-ce que reste-t-il de Kennedy ?
23:08 Un ambassadeur, une ambassadrice,
23:10 un candidat à la présidence des États-Unis ?
23:12 Oui, alors, vous savez, Joe Kennedy, le père, a eu neuf enfants.
23:19 Donc, vous imaginez le nombre de petits-enfants.
23:22 Donc, la fille de JFK est ambassadeur des États-Unis en Australie.
23:27 Le candidat démocrate, enfin, Robert Kennedy, est un des fils de Bobby.
23:34 Bon, on ne peut pas dire qu'il soit très très bien placé.
23:37 Il reste beaucoup de jeunes qui ont aussi un destin assez difficile.
23:45 Là, il y a une cousine qui s'est noyée avec son fils.
23:50 Il y a une autre petite qui est morte à 15 ans d'une overdose.
23:53 Enfin, je ne sais pas ce qu'il reste des Kennedy.
23:57 C'est des gens qui se cherchent et qui, j'espère, vont vivre cachés
24:02 pour justement faire des familles, construire des familles,
24:06 avoir une vie, oui, peut-être plus naturelle.
24:10 Il n'y a plus de poids, il n'y a plus d'influence des Kennedy.
24:12 Non, non, je ne pense pas.
24:18 La malédiction est donc totale.
24:20 Oui, parce qu'il n'arrive pas à ressortir.
24:24 Alors, je ne sais pas ce qui est devenu Teddy.
24:27 Ted Kennedy avait un fils, Teddy, amputé de la jambe à 12 ans.
24:31 Teddy doit avoir une soixantaine d'années aujourd'hui.
24:36 Mais on n'en entend pas parler.
24:39 Il n'y en a aucun qui, tout d'un coup, soit l'Amérique.
24:43 Vous voyez, John Junior, JFK, Bobby, Ted, c'était l'Amérique.
24:50 Vous savez que la femme de Bobby est elle,
24:54 qui doit avoir 104 ou quelque chose comme ça,
24:57 est toujours vivante ?
24:58 Incroyable !
24:59 Alors, je peux vous dire qu'elle, elle en a vu mourir des enfants.
25:02 On dirait que les femmes Kennedy durent très longtemps pour voir mourir leurs enfants.
25:06 Vous savez que Rose Kennedy, la femme de Joe,
25:10 avait demandé à Givenchy de coudre son collier de perles sur sa robe noire,
25:15 parce qu'à chaque fois qu'elle embrassait le cercueil d'un de ses enfants,
25:18 les perles cognaient contre le cercueil et ça les abîmait.
25:22 La malédiction Stéphanie Déor, c'est dans un ouvrage publié chez Alain Michel
25:28 et qui est en vente sur la boutique TVL.
25:30 Vous allez sur le site TVL.fr.
25:32 Merci beaucoup d'être venu évoquer cette famille.
25:35 Merci beaucoup.
25:36 [Générique]

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