Cette semaine, Sabrina Perquis reçoit Anthony Colette qui souffre depuis plusieurs années d'une douleur chronique à l'épaule.
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00:00 Bonjour à tous, très heureuse de vous présenter cette toute nouvelle émission sur Top Santé Télé
00:04 où chaque semaine, une personnalité publique viendra me confier son parcours santé.
00:08 Je m'appelle Sabrina Perkis et depuis ma naissance, les couloirs de l'hôpital font partie intégrante de ma vie
00:13 en raison de mon expérience personnelle.
00:15 Et c'est un honneur pour moi aujourd'hui de pouvoir vous partager des histoires tout aussi différentes les unes que les autres
00:21 et de partager des expériences compliquées mais aussi des sujets tabous avec nos invités qui nous livreront un message inspirant.
00:28 Et aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Anthony Collette, danseur professionnel, chorégraphe, comédien, chanteur.
00:35 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:37 Anthony Collette, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:49 Bonjour Sabrina, merci de me recevoir surtout.
00:51 C'est un grand plaisir, je suis très heureuse de vous rencontrer.
00:53 Moi aussi.
00:54 Alors, depuis 2017, à la suite d'un porté dans Danse avec les Stars, vous vivez avec une douleur aiguë à l'épaule ?
01:01 Vous êtes bien enseigné.
01:02 Racontez-moi.
01:03 En fait, ce qui s'est passé, c'est tout bête.
01:06 C'est la vie de danseur, j'ai envie de dire, on se fait toujours mal quelque part.
01:09 Je m'étais déjà fait mal à la cheville auparavant, ça je pourrais le raconter aussi si jamais.
01:13 Mais en fait, ce qui s'est passé, c'est que depuis 2017, j'ai une douleur.
01:17 C'est-à-dire, ne serait-ce que de faire ça là, je vis avec une douleur.
01:20 J'ai mal tout le temps, tout le temps, je lève le bras, j'ai le mal, tout ce qui est rotation, ça me fait mal.
01:25 J'ai appris à vivre avec.
01:26 Et ce qui s'est passé, c'est que lors d'un porté, pendant des entraînements avec une de mes partenaires, je ne citerai pas son nom, la pauvre.
01:33 On a fait le porté, moi je l'ai fait à fond, elle ne l'avait fait pas à fond.
01:38 Donc quand on ne fait pas à fond un porté, qu'il y en a un des deux qui ne le fait pas à fond, forcément, il y a un moment où ça coince.
01:43 Parce que si elle n'est pas gainée, le corps est plus lourd pendant le porté.
01:47 Ce qui s'est passé, c'est qu'elle ne l'a pas fait à fond. Je n'ai pas voulu qu'elle tombe parce qu'il y a eu un petit couac en haut.
01:52 Et en fait, je ne me rappelle plus exactement, mais j'ai fait un truc où je n'ai pas voulu qu'elle tombe.
01:56 Je l'ai rattrapé et j'ai fait ce genre de mouvement, comme ça. Un truc à peu près comme ça.
02:02 L'épaule, elle a sauté. Je ne sais pas.
02:05 Vous avez ressenti un craquage ?
02:07 Pas un craquage, mais une pointe de...
02:10 Comme si on venait m'appuyer avec un tournevis. J'ai eu une douleur de malade mental qui n'est jamais partie,
02:19 qui parfois s'estompe un peu si je ne danse pas, si je ne force pas dessus.
02:22 Mais là, par exemple, en ce moment, je suis en plein danser avec les stars.
02:25 Donc l'épaule, elle souffre et le dos aussi, parce que je me suis fait mal.
02:29 Je suis un peu en carton cette année.
02:31 Non, il ne faut pas dire ça.
02:32 Je suis un peu en carton.
02:33 Qu'on comprenne bien, en gros, ça vous fait une douleur aiguë, un point comme un point ou une douleur diffuse ?
02:38 Il y a comme un point, mais au final, j'ai l'impression que ça se propage de manière plus globale, bien profond dans l'épaule.
02:46 Presque le pec aussi, mais surtout l'épaule, le pec, vite fait.
02:50 Et c'est dans cette zone-là, je ne sais pas si on le voit.
02:53 C'est vraiment dans cette zone-là.
02:54 Et puis ça ne part pas.
02:56 Et depuis, je l'ai, j'ai vu beaucoup de médecins.
02:59 Je ne sais pas si on en parle.
03:01 Si, bien sûr, c'était ma prochaine question.
03:02 Justement, quel professionnel de santé vous avez consulté ?
03:06 Osteo, kiné, des professionnels de l'épaule, mais j'ai oublié le nom.
03:11 Il y a un terme particulier, j'avoue que je ne l'ai plus.
03:14 Et j'ai vu des médecins.
03:15 On m'a dit, lui, c'est lui qui s'occupe de Neymar avec toute son équipe.
03:19 Tu vas voir, c'est super.
03:20 Bon, il était très bien, le mec, attention, mais j'ai toujours mal.
03:24 Et en fait, on n'a jamais trouvé.
03:25 J'ai passé IRM, scanner.
03:27 Ils n'ont jamais trouvé ce que j'ai.
03:30 Du coup, j'ai laissé tomber.
03:31 Est-ce que quelque part, ça vous agace qu'on ne mette pas un diagnostic sur ce qui vous arrive ?
03:35 Oui, ça m'agace de ouf.
03:37 Ça m'agace de ouf parce que j'aimerais savoir tout simplement ce que j'ai
03:40 et comment faire pour le soigner.
03:42 Mais j'ai l'impression que…
03:43 Ce n'est pas j'ai l'impression, personne n'a rien su me dire.
03:47 Donc, moi, vu comme je suis un peu flémard aussi de base d'aller chez les médecins,
03:51 ne serait-ce que pour se soigner, prendre un Doliprane, je ne prends pas.
03:55 Je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire, mais moi, c'est comme ça.
03:58 L'épaule, j'ai laissé tomber.
03:59 Je me suis dit, OK, on va faire avec.
04:01 Ça veut dire qu'aujourd'hui, vous ne vous en occupez plus.
04:03 Vous avez arrêté de consulter.
04:04 Oui, mais j'ai mal tout le temps et j'ai fait, j'ai appris à vivre avec.
04:07 Alors, du coup, avec votre métier, j'imagine que c'est inconfortable
04:10 et que c'est hyper pesant comme douleur.
04:12 Est-ce que, justement, le fait de solliciter tout le temps cette douleur,
04:17 ça ne risque pas de s'aggraver ou d'entraîner autre chose ?
04:20 Si, je pense.
04:21 Je pense que si je continue comme ça longtemps, au bout d'un moment, je pense que…
04:25 En fait, ce qui est bizarre, c'est très intéressant comme question,
04:28 parce qu'en fait, au début, j'avais vraiment mal qu'à cette épaule.
04:30 Et au fur et à mesure, j'ai laissé traîner, comme je vous le disais,
04:34 et j'ai commencé à avoir mal sur cette épaule.
04:36 La même chose.
04:37 Sauf que là, je n'ai pas eu de problème, je n'ai pas eu de quoi, de portée, de quoi que ce soit.
04:42 Mais maintenant, je commence à avoir la même chose de l'autre côté.
04:45 Je ne sais pas pourquoi.
04:46 Moins virulent, mais quand même une douleur qui est là et qui persiste, que je ressens,
04:51 depuis un an, un an et demi.
04:53 Et voilà.
04:54 Du coup, j'ai les deux épaules qui me… Mais surtout la droite.
04:57 La droite, waouh.
04:58 - Vous avez l'impression d'être entendu ou vous avez l'impression,
05:00 d'une certaine façon, de subir une errance médicale ?
05:03 - J'ai l'impression de subir une errance médicale.
05:05 Véritablement.
05:06 - Il n'y a pas un professionnel en particulier qui vous écoute ?
05:09 - Si. Maintenant.
05:10 Là, j'ai un ostéopathe que je vois, Patrick, il s'appelle.
05:13 Je l'adore.
05:14 Il a eu beaucoup de danseurs dans sa vie.
05:18 C'est un…
05:19 En fait, c'est quelqu'un qui se…
05:21 Qui fait attention.
05:23 C'est-à-dire, il veut vraiment essayer de m'aider.
05:25 Alors que j'ai vu beaucoup de monde où, en fait, je venais et regardais,
05:29 ils disaient "on ne trouve pas, merci, au revoir, j'espère que vous trouverez".
05:32 - Parce qu'en plus, vous êtes jeune, donc j'imagine que limite…
05:36 - J'ai l'impression qu'ils s'en foutaient.
05:37 Mais clairement.
05:38 Vrai… Clairement.
05:39 Bon, je ne dis pas qu'ils sont tous comme ça.
05:41 Moi, je suis tombé sur des personnes comme ça.
05:44 Je suis même allé voir des… Comment on appelle ça ?
05:47 Pas des chamanes, mais… Vous savez, tout ce qui est un peu…
05:50 - Magnétiseurs ?
05:51 - Ouais, voilà, tous ces mecs-là.
05:54 Eh bien, il y a un magnétiseur qui m'avait fait du bien, bizarrement.
05:57 Enfin, bizarrement, non.
05:59 Mais bon, dès que je rebosse dessus, sur l'épaule, c'est fini, j'ai mal, quoi.
06:03 - Alors, justement, vous parlez du fait que c'est un petit peu agaçant
06:06 de ne pas trouver de mots à ce que vous avez.
06:08 On le sait tous.
06:10 Il ne faut pas le faire, mais on le fait tous.
06:11 Est-ce que, par exemple, par rapport à vos symptômes,
06:13 vous avez eu le réflexe de chercher sur Internet ?
06:16 - Ouais.
06:17 - Qu'est-ce que vous avez trouvé ?
06:18 - Plein de trucs différents.
06:19 - C'est inquiétant, c'est pire, non ?
06:20 - Bah oui, c'est horrible, du coup.
06:22 Et en plus, sur Internet, attention, j'essaye de pas trop y aller,
06:24 parce que si tu regardes, tu dis que tu as un rhume,
06:27 tu tapes "j'ai un rhume sur Internet",
06:29 ils te disent qu'année prochaine, t'es mort.
06:31 Donc, sur Internet.
06:32 - Exactement.
06:33 - Donc, c'est un peu relou.
06:36 - En plus d'être inconfortable au quotidien,
06:38 j'imagine que dans le cadre de votre métier,
06:40 c'est une douleur qui est hyper pesante.
06:42 - Oui, c'est hyper pesant, parce qu'en fait, c'est tout le temps.
06:45 Le matin, quand je me lève, tous les matins, c'est...
06:48 L'épaule, elle est...
06:50 En fait, je me prends du temps avant de la bouger normalement,
06:54 parce qu'elle est toute...
06:55 Je sais pas si le fait d'avoir dormi dessus, ça l'a un petit peu serré.
07:00 Je sais pas les termes exacts pour exprimer.
07:03 Mais du coup, j'ai très mal le matin.
07:05 Après, une fois que l'épaule est un peu plus chauffée, ça va mieux.
07:08 Et... Mais j'ai toujours la douleur.
07:10 Et quand je danse, j'apprends à danser.
07:12 Mais il y a des mouvements que je fais plus en danse, à cause de ça.
07:14 - Vous avez dû adapter vos chorégraphies ?
07:16 - Ouais, par exemple, il y a des mouvements de...
07:18 Enfin, je le fais plus. Ou alors, je le fais, mais très peu.
07:21 Des chorégraphies où je dois... Je vais pas le faire là,
07:23 parce que je dois lever le bras.
07:25 Du coup, je vais placer le bras différemment,
07:26 parce que je sais que si je le mets là, j'ai pas mal.
07:28 Ça fait pas moche, ça fait beau.
07:30 Mais c'est différent, quoi.
07:32 C'est vrai, c'est emmardant.
07:33 - Pour bien comprendre, sur "Danse avec les stars",
07:36 là, vous participez à la 12e saison, c'est ça ?
07:39 - Je sais plus combien de saisons il y a, mais je crois que c'est ça, ouais.
07:41 - C'est vous-même qui réalisez vos chorégraphies.
07:43 - Exactement.
07:44 - Ça veut dire que, par rapport à cette douleur,
07:46 vous composez votre chorégraphie pour pas trop solliciter la douleur.
07:49 - Alors, je compose pas que par rapport à ma douleur.
07:51 C'est surtout par rapport à la célébrité que je dois entraîner.
07:53 Tout est adapté à elle, pour que ce soit sur mesure,
07:55 pour qu'elle se sente bien elle.
07:57 Et moi, après, je réadapte mes mouvements à moi
08:00 que je dois faire dans la chorégraphie pour me sentir bien.
08:02 Toujours. J'ai pas le choix.
08:03 - Et par exemple, au quotidien, vous avez trouvé des astuces
08:05 pour vous soulager dans cette douleur ?
08:07 - En fait, par exemple, ce bras-là, ça va.
08:09 J'ai un peu mal, mais ça va.
08:10 Je peux lever le bras, là, ça va.
08:12 Lui, je vais faire une petite manip de...
08:15 Je vais passer par là, parce que je sais que ça me fait pas mal.
08:18 Je vais pas lever le bras directement. Là, ça me fait mal.
08:20 Vous voyez ce que je veux dire ?
08:21 - Oui, bien sûr.
08:22 - Automatiquement, mon corps a trouvé des stratégies
08:25 de chemin à suivre pour pas appuyer sur la douleur.
08:28 Et maintenant, c'est devenu ma manière de bouger.
08:31 Mais bon, voilà, je peux pas faire autrement.
08:33 C'est un peu handicapant dans la vie de tous les jours,
08:35 mais je me suis appris à vivre avec, encore une fois.
08:39 C'est toujours ça.
08:40 - Vous prenez un traitement particulier des antidouleurs ?
08:43 - Rien du tout.
08:44 - Rien du tout.
08:45 - Rien. Non, je vis ma vie normale.
08:46 - Pourquoi ?
08:47 - J'aime pas trop les médicaments.
08:48 - D'accord.
08:49 - J'essaie d'en prendre le moins possible.
08:51 Si je peux éviter, j'évite.
08:53 Et après, j'ai juste, comme je vous le disais,
08:55 j'ai un peu laissé tomber.
08:56 Je me suis basé comme ça.
08:57 Je vais vivre avec, et puis c'est pas grave.
08:59 Ça va peut-être passer un jour.
09:01 - Et là, vous dansez de manière...
09:03 - Intensive.
09:04 - Intensive et quotidiennement, de façon arbre.
09:07 Il n'y a pas, par exemple, alors peut-être que ma question est un peu bizarre.
09:10 - C'est de moi.
09:11 - Vous n'avez pas un masseur qui vous aide ?
09:14 - Si, si, en fait, on a des masseurs ostéo.
09:16 Donc, cet ostéo qui est sur le programme.
09:18 - Sur le programme ?
09:19 - Oui, oui, oui.
09:20 Alors, les masseurs, là, on en a normalement, cette saison,
09:22 on n'en a pas pour le moment, mais ils vont arriver, je pense, plus tard.
09:24 Mais bon, ça fait trois ans qu'on a des masseurs qui sont super.
09:28 Attention, hein.
09:29 Mais ça ne change pas mon épaule, quoi.
09:30 Ça me soulage, à la limite, sur le moment,
09:32 quand on passe dessus.
09:33 Ça fait mal, mais ça fait du bien, bizarrement.
09:36 Mais une fois que je reprends ma vie, j'ai mal, quoi.
09:39 - C'est marrant, parce que vous n'en avez pas vraiment parlé, de cette douleur.
09:43 - Non, parce que je ne veux pas que…
09:45 Là, j'en parle, parce que c'est le sujet.
09:47 Mais de moi-même, j'en parle jamais,
09:49 parce que je n'ai pas envie qu'on se dise que je me plains
09:52 et que je me trouve des excuses, tout ça.
09:55 Donc, je préfère…
09:56 Non, j'ai ça depuis 2017, mais non, je ne veux pas qu'on plaigne, en fait.
10:00 Qu'on se dise, oh là là, il a ça, c'est pour ça qu'il ne fait pas ça.
10:03 Non, non, je veux être normal.
10:05 Et puis, j'arrive quand même à faire des choses,
10:07 comme tout le monde, attention, je ne suis pas non plus handicapé de mon épaule.
10:11 - Bien sûr.
10:12 - Juste, c'est une douleur qui est là, H24, 7 jours sur 7,
10:16 et qui est embêtante, pour ne pas dire…
10:19 - Est-ce que ça a fait remettre en question votre participation au programme ?
10:23 - Non.
10:24 - Non, vous n'êtes pas posé la question ?
10:26 - Non, et puis, je n'en ai jamais vraiment parlé.
10:28 Je n'en avais parlé au début, après, j'ai arrêté.
10:30 Et puis, tant que j'arrive à faire…
10:31 En fait, tant que j'arrive à performer, je continue.
10:34 Donc, je ne remets pas en question, non.
10:36 Peut-être un jour, je n'espère pas, je n'espère vraiment pas.
10:38 Là, par exemple, j'ai fait un porté récemment, il y a deux jours,
10:42 que je savais qu'il ne fallait pas que je fasse.
10:44 Comme un abruti, je l'ai fait, parce que je voulais quand même essayer quelque chose.
10:47 Ça n'a pas manqué, parce que ce porté-là, il me détruit l'épaule,
10:50 c'est un mouvement particulier.
10:52 Voilà, ça fait deux jours.
10:55 C'est horrible.
10:56 - Et comment vous gérez ça ?
10:58 - Je fais.
10:59 - La force mentale ?
11:00 - Oui, je fais.
11:01 Je l'ai fait, moi, quand j'étais plus jeune, en compétition,
11:04 Championnat de France demi-finale.
11:06 Je me fais une entorse à la cheville.
11:08 Ce n'était pas une véritable entorse, mais on n'était pas loin.
11:10 Je l'ai eue après.
11:12 Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que je fais la demi-finale, je tombe.
11:15 Donc, je me fais mon entorse, la dernière danse,
11:17 et le docteur me dit qu'il faut arrêter.
11:19 Je ne vais pas m'arrêter, je vais en finale.
11:21 J'étais en train de passer en finale, ça faisait un an que je m'entraînais pour cette finale.
11:24 Mon père a fait un truc qu'il ne faut pas faire.
11:26 Il allait acheter des straps, mais une tonne, une tonne de straps.
11:29 Et il a strapé la cheville à un point.
11:31 Je pense que c'est...
11:33 Il ne faut pas le faire.
11:35 Et ma jambe, mon pied, je ne pouvais presque plus le tendre.
11:39 Mais je pouvais danser, je pouvais me poser dessus.
11:41 Et j'ai fait la finale comme ça.
11:43 Et je fais quatrième, je ne sais plus combien, j'étais très content.
11:45 Je fais plus que ce que j'avais prévu de faire.
11:47 Mais j'ai quand même dansé, alors que je souffrais, franchement, comme un chien, sur le moment.
11:51 Et je n'ai pas dansé pendant un mois après.
11:53 Je ne pouvais plus marcher.
11:55 - Anthony, je crois que récemment, vous êtes aussi blessé le dos.
11:57 - Oui, l'imbago.
11:59 - Avec un imbago sévère.
12:01 Les médecins vous disent d'arrêter.
12:03 - Ils m'ont conseillé de faire trois semaines de pause.
12:07 Mais je ne peux pas.
12:09 Je suis en pleine saison de "Danse avec les stars".
12:11 Et "Danse avec les stars" d'internet, qui est le format à côté.
12:15 Donc non, je continue.
12:17 Ils m'ont dit, dans ce cas-là, c'est faisable.
12:19 Mais ils m'ont dit, tu vas souffrir jusqu'à la fin de la saison.
12:21 Si tu vas loin, tu vas douiller.
12:23 Ça va être dur.
12:25 C'est comme ça.
12:27 C'est la vie de danseur.
12:29 Il y a eu pire que moi.
12:31 - Justement, si vous prenez le risque de ne pas vous arrêter,
12:35 que d'un coup, c'est le destin qui décide.
12:39 - Il peut se passer une dinguerie.
12:41 Il peut se passer que, terminé, je ne peux plus me lever.
12:43 Je ne peux plus me baisser.
12:45 Je ne sais pas.
12:47 Si j'arrivais à d'autres dans des compétitions,
12:49 pourquoi ça ne m'arriverait pas ?
12:51 J'espère que ça ne m'arriverait pas.
12:53 Je ne sais pas.
12:55 Je ne suis pas du vrai bois.
12:57 Mais ça peut arriver.
12:59 Je prends le risque.
13:01 Et si je suis évincé, ce serait normal,
13:03 parce que je ne peux plus rien faire,
13:05 ils trouveront un autre danseur qui dansera à ma place.
13:07 Et puis, moi, je les regarderai.
13:09 - Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui ?
13:11 Vous continuez à passer des examens
13:13 jusqu'à temps qu'on trouve un mot sur cette douleur ?
13:15 C'est invivable de vivre avec une douleur constante.
13:17 - Je ne passe plus rien.
13:19 Je ne fais plus rien.
13:21 Je ne fais plus rien à ce moment parce que j'ai besoin.
13:23 Mais je ne fais plus rien parce que je n'ai plus la foi
13:25 d'aller voir des médecins pour qu'on me dise
13:27 "on ne sait pas ce que vous avez".
13:29 Si vous ne savez pas, alors je ne me déplace plus.
13:31 J'en ai vu plein.
13:33 J'en ai vu beaucoup.
13:35 Donc, j'ai laissé tomber.
13:37 - Carrément ?
13:39 - Oui, mais je sais que ce n'est pas bien.
13:41 Je ne sais plus qu'y aller voir.
13:43 Et puis, tout le monde me conseille les meilleurs à chaque fois.
13:45 Tout le monde me sort "lui, c'est le meilleur, c'est le meilleur".
13:47 Je suis allé 4-5 fois voir les meilleurs
13:49 et si on ne sait pas, alors je continue.
13:51 - Et c'est une douleur, par exemple,
13:53 vous avez échangé avec vos partenaires dessus ?
13:55 - Oui, je leur dis dès le début.
13:57 - D'accord.
13:59 - Qu'elles soient conscientes qu'il y a des choses
14:01 et ça m'embête pour elles parce qu'il y a des choses
14:03 que je sais que je ne peux pas faire à fond, correctement.
14:05 Et du coup, ça ne les aide pas.
14:07 Donc, j'essaie de trouver des stratagèmes.
14:09 Je ne dirais pas que c'est handicapant pour elles.
14:11 Mais presque.
14:13 Par exemple, on a un concours de portée bientôt.
14:15 Je ne sais plus sur lequel des deux.
14:17 Je ne sais plus sur lequel des deux de "Danse avec les stars".
14:19 Moi, concours de portée, je lui ai dit
14:21 il y a peu de chances qu'on gagne.
14:23 Parce que je ne vais pas te faire un truc de ouf.
14:25 Et ça, ça m'embête.
14:27 Mais je ne peux pas en vouloir la prod
14:29 parce que les autres peuvent le faire, ils sont aptes à le faire
14:31 donc ils ne vont pas s'arrêter pour moi.
14:33 C'est normal, c'est à moi de m'adapter.
14:35 Moi, je veux faire comme tout le monde.
14:37 Mais attendez, un jour,
14:39 on a fait un concours de portée sur "Danse avec les stars".
14:41 J'étais déjà blessé à l'épaule.
14:43 Je l'ai quand même gagné le concours de portée.
14:45 Mais j'ai souffert.
14:47 Et ça ne s'est jamais su, je n'en ai jamais parlé.
14:49 J'ai souffert.
14:51 C'était une horreur.
14:53 - Quand c'est comme ça, le lendemain, vous ré-enchaînez sur cette douleur.
14:55 - Oui.
14:57 Après, j'essaye d'avoir, par exemple, le soir,
14:59 je pose mon épaule, je la mets de côté
15:01 et puis je fais avec.
15:03 Je mets du froid, des fois du chaud, ça dépend.
15:05 - Au repos.
15:07 - Au repos, quoi qu'il arrive.
15:09 - Et pour la tournée, pas de remise en question non plus.
15:11 - Pour la tournée, c'est-à-dire ?
15:13 - Pour la prochaine tournée de "Danse avec les stars".
15:15 - Il n'y a plus de tournée pour le moment de "Danse avec les stars".
15:17 Mais c'est une bonne question parce que ça aurait pu.
15:19 Et on m'a déjà proposé des tournées pour d'autres choses.
15:21 Du coup, j'évite.
15:23 J'évite.
15:25 Parce qu'en fait, moi,
15:27 principalement, la danse aujourd'hui, pour moi, c'est "Danse avec les stars".
15:29 À côté, je fais d'autres choses.
15:31 Je fais de la musique, de la comédie.
15:33 Donc la danse, c'est vraiment "Danse avec les stars".
15:35 Et je me focus là-dessus si je dois danser.
15:37 Priorité, "Danse avec les stars".
15:39 - Merci, Anthony. Et surtout, bravo.
15:41 La douleur, ce n'est pas chose simple, j'imagine.
15:43 Et vous faites preuve d'une grande force mentale.
15:45 - C'est gentil. J'essaye.
15:47 - Vous faites plein de choses. On en a parlé.
15:49 Vous faites aussi de la musique. - Exact.
15:51 - Et en ce moment, vous préparez un deuxième album.
15:53 - Oui. - Dont l'extrait est disponible.
15:55 "Zig Zag". Et je vous propose que pour
15:57 se quitter, on écoute un extrait.
15:59 Vous voulez rajouter quelque chose ?
16:01 - Non, avec plaisir. Écoutons. Ça me fait... Je suis heureux.
16:03 - Est-ce qu'avant de terminer, je peux vous poser
16:05 une dernière question ? - Bien sûr.
16:07 - Parce que moi, j'aime beaucoup le développement personnel.
16:09 C'est un développement quotidien qui vous booste.
16:11 - Oui. Le malheur est tampon vers le bonheur.
16:15 Voilà. - Merci beaucoup.
16:17 On va s'arrêter là-dessus. Et tout de suite,
16:19 on écoute un extrait de "Zig Zag".
16:21 Merci, Anthony. - Merci à vous, Sabrina.
16:23 ...