"Je n'y suis absolument pas favorable": Louis Boyard s'oppose à la levée de l'excuse de minorité

Louis Boyard, député LFI-NUPES du Val-de-Marne, est l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.

Transcript

00:00 On parle de la proposition de Gabriel Attal, reprise par le ministre de la Justice,

00:03 de pouvoir réfléchir à lever l'excuse de minorité.

00:08 L'excuse de minorité c'est quoi ?

00:09 C'est le fait de ne pas juger de la même manière ceux qui ont moins de 18 ans et ceux qui ont plus de 18 ans.

00:14 Peut-être que ça donne bonne conscience à Gabriel Attal.

00:16 Le problème c'est que concrètement sur le terrain ça ne change rien.

00:18 Écoutez je vais vous raconter...

00:19 Mais Louis Molière vous n'êtes pas favorable donc ?

00:21 Vous n'êtes pas favorable à la levée de l'excuse de minorité ?

00:24 J'y suis absolument pas favorable parce que, un, premièrement,

00:26 j'estime qu'il faut protéger les adolescents et leur donner un statut particulier

00:30 et deuxièmement parce que ce n'est pas la bonne solution.

00:32 Vous savez il y a six mois, dans ma circonscription, il y a un jeune qui a été tué.

00:36 Et j'ai été dans un centre social et il y avait un mur.

00:39 Sur ce mur il y avait des jeunes qui le connaissaient ou qui le voyaient juste comme une connaissance de quartier

00:44 qui écrivaient des choses sur ce mur.

00:45 Ils écrivaient "mais pourquoi tant de violence ? Que se passe-t-il à l'école ?"

00:49 Les jeunes aujourd'hui se posent énormément de questions par rapport à une problématique dont on saisit tous.

00:54 La question de la violence ?

00:55 La question de la violence, la question des réseaux sociaux, la question de la santé mentale.

00:58 Aujourd'hui, Gabriel Attal mène une politique qui est faite pour les gens qui ne vont pas à l'école.

01:03 Parce qu'aujourd'hui, quand on va à l'école, on sait que la politique de Gabriel Attal ne change absolument rien.

01:08 Premièrement, sur la question de tout ce qui se passe dans la jeunesse, consultez les jeunes.

01:12 Allez voir les jeunes, demandez-leur.

01:14 Ils n'ont pas une seule fois eu la voix au chapitre.

01:17 Et ensuite, deuxièmement, je ne sais pas dans quel pays vit Gabriel Attal,

01:20 dans la République de Stanislas ou dans le Stanislasistant, dans des écoles...

01:24 - En référence à l'école privée, Stanislas...

01:26 - Dans des écoles où il y a tous les moyens, où dès qu'il y a une consigne qui est donnée,

01:29 les professeurs ont le moyen de le faire, où peut-être tous les élèves sont millionnaires

01:32 ou majoritairement millionnaires comme dans son gouvernement.

01:34 - On va être un peu dans un caricatrice.

01:36 - Si, je vais être provocateur parce qu'aujourd'hui, vous avez une école à deux vitesses.

01:40 J'ai vu un article du Parisien qui explique la liste des endroits où il faut habiter

01:44 pour savoir où est-ce que vous allez avoir l'école qui permettra à votre enfant de réussir.

01:48 Mais ça, c'est totalement inacceptable.

01:49 Toutes les écoles doivent permettre aux enfants de réussir.