• il y a 8 mois
Transcription
00:00 *musique*
00:13 L'envie de faire ce film remonte à encore plus loin que la création du personnage de Sylvain
00:17 qui est arrivé après le sketch du Jour des Sports, mais c'est un sujet que j'ai toujours traité
00:20 parce qu'il a toujours été tabou et pour moi c'est important d'en parler
00:23 parce que justement il faut le détabouiser, je sais pas si ça se dit,
00:26 mais en tout cas le jour où ça sera plus tabou, on aura passé un cap.
00:29 Moi le jour où il n'y aura plus besoin de faire des sketchs sur le handicap,
00:32 ça voudrait dire que ça intéressera plus les gens parce que c'est pas un sujet et je trouverais ça cool.
00:36 Malheureusement il y a encore besoin de faire des sketchs là-dessus, il y a besoin d'en parler,
00:40 comme sur plein de thèmes et plein de choses qu'il faut qu'on banalise.
00:44 En fait déjà on fait pas un film sur le handicap, en tout cas Arsuz c'est le film qu'il a écrit,
00:49 c'est une comédie avec des personnes, des acteurs en situation de handicap.
00:53 Déjà à partir de là ça change tout, on est pas en train de faire une comédie
00:56 sur les handicapés qui nous feraient rire éventuellement, c'est pas du tout le sujet du film.
01:01 On raconte une histoire qui est drôle et après les situations le sont,
01:04 c'est évidemment deux mondes qui se rencontrent, c'est-à-dire que c'est des jeunes handicapés
01:07 qui vont juste leur ouvrir les bras, plein d'amour, de rigolade, de love, et c'est une rencontre humaine.
01:12 Évidemment qu'on allait pas se moquer d'eux, ça paraît évident,
01:16 mais en fait pas tant dans le monde dans lequel on vit apparemment.
01:18 J'ai pas l'impression que le cinéma ça peut changer les choses, ça peut changer la vie,
01:21 c'est pas la prétention qu'on a, mais en tout cas si ce film il peut ouvrir un tout petit peu la porte
01:25 comme il a ouvert ma porte moi pour le coup, parce que j'avais jamais été en contact
01:29 avec quelqu'un qui était porteur de Trisomie 21.
01:32 Puis en fait ils ont ouvert une porte en moi, d'une simplicité, d'un rapport en fait finalement,
01:36 "mais pourquoi tu vas pas parler à ton voisin s'il est autiste, comme t'irais parler à ton voisin qui ne l'est pas"
01:40 parce qu'effectivement, toujours peut-être la peur de pas bien faire, de pas bien s'exprimer,
01:43 mais en fait tu fais pas et c'est encore pire en fait.
01:45 Il fait très très très chaud non ?
01:47 C'est moi qui rend ce truc.
01:48 C'est toi qui fait glisser le truc ?
01:50 Et donc voilà, parce que...
01:53 Oui, on peut y aller là !
01:55 Qu'est-ce qu'on dit au chauffeur ?
01:56 Fils de pute !
01:58 Ils sont pas acteurs, à part Alice qui avait fait un petit court métrage une fois,
02:02 t'avais déjà l'expérience ? Enfin Nicole...
02:04 Oui du théâtre à Metzarpe.
02:05 Au foyer Arrivi.
02:07 C'est le foyer de Ludovic, ils le disent 700 fois par jour.
02:10 Tu connais le foyer Arrivi ?
02:11 Tu connais le foyer Arrivi ? Oui !
02:13 Avec Nathalie, oui !
02:15 Donc oui oui, après c'est sûr qu'il faut bien choisir sa bagnole.
02:18 C'était toujours pas ça la question.
02:20 C'est fou, comment on se perd.
02:22 Non, je me suis inspiré d'eux, parce que si j'avais écrit un rôle d'un adulte porteur de Trisomie 21
02:27 qui est fan de Dalida et qu'il fallait que je trouve le gars qui l'est vraiment,
02:30 ça aurait été compliqué.
02:31 Non non, je les ai vraiment castés avant de finir d'écrire,
02:33 parce que déjà je voulais pas les acteurs justement, je voulais pas les comédiens,
02:35 je voulais que ça soit vraiment eux.
02:36 Et c'est aussi une façon de me protéger des critiques,
02:38 parce qu'aujourd'hui si on me dit "tu trouves pas qu'un gars qui se déguise en bouteille de ketchup
02:42 et en banane et en machin c'est beaucoup ?"
02:44 J'irais aller lui dire à lui, parce qu'en fait il est comme ça dans la vie, Boris,
02:46 ses déguisements à lui, les personnalités que les gens vont découvrir dans ce film,
02:49 vraiment c'est eux, à part évidemment il y a des choses qu'on a dessinées,
02:52 qu'on a Marie qui est une des actrices qui se prend des balles dans la gueule tout le long du film,
02:56 elle se prend pas vraiment des balles dans la gueule dans la vie,
02:59 même s'il y en a une qui était pas prévue et qu'elle s'est vraiment prise.
03:01 Le ballon, quand elle se prend le ballon de foot, c'était pas prévu,
03:08 ça c'est la vie qui nous a fait un cadeau supplémentaire.
03:11 Moi c'est un cinéma qui me parle le plus, j'aime bien ce cinéma où on rit,
03:14 mais aussi où on est touché, plus que certaines grosses comédies qui sont moins monadènes,
03:18 donc j'avais plus envie d'aller là-dedans, j'avais envie d'aller dans un truc un peu sincère,
03:21 j'espère qu'on a réussi, et je pense que ça vient beaucoup, évidemment,
03:24 du naturel de nos pensionnaires, mais aussi du naturel des vrais comédiens qu'il y a à côté,
03:29 parce que personne ne joue, Alice, je mets n'importe qui au défi,
03:32 qui connaît pas Alice, de se dire "c'est une comédienne",
03:35 c'est qu'il y a un truc dès le début du film qui est évident, c'est une éduque en fait,
03:38 et même si on la connaît en tant qu'actrice, je pense qu'au bout de trois secondes on oublie,
03:42 parce qu'il y a ce côté naturel, même sur les fringues, sur le truc,
03:45 des fois il y a des comédiennes ou des comédiens qui veulent toujours être beaux,
03:48 là il y a un côté "non, on s'en fout", et ce qui pour moi la rend encore plus belle,
03:52 parce que c'est une fille normale dans le film.
03:54 De parfois passer sa peur de la différence, et d'ouvrir la porte un peu de sa peur,
04:01 de la confronter, de passer à travers, parce que je pense que ça nous ferait vraiment tous,
04:06 tous, tous du bien de se mélanger plus, et de prendre de leur poésie,
04:10 de leur simplicité, de leur vérité.
04:12 Et de pas avoir peur de mal faire, parce que c'est pire de rien faire.
04:15 Aller vers eux, et au pire si vous dites une connerie, vous dites une connerie,
04:18 mais c'est mieux que de pas y aller.
04:21 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:24 Merci à tous !
04:26 Merci.