En de nombreux endroits sur notre planète, des hommes et des femmes ont laissé derrière eux des tracés mystérieux, aux proportions impressionnantes : des géoglyphes.
La majorité de ces dessins a été effacée par le temps, mais quelques-uns ont traversé l’histoire pour nous parvenir. Et si personne ne connaît le nom de leurs auteurs, ils sont tous entourés de mystères et de légendes.
Des énigmatiques lignes de Nazca au Pérou aux grandes figures de la campagne anglaise, nous chercherons à percer leurs secrets et déchiffrer ces symboles d’un autre temps. Qu’est ce qui a poussé ces peuples à se lancer dans la conception de ces énormes figures ? Pourquoi laisser dans le sol ces messages qui allaient traverser les millénaires ?
La majorité de ces dessins a été effacée par le temps, mais quelques-uns ont traversé l’histoire pour nous parvenir. Et si personne ne connaît le nom de leurs auteurs, ils sont tous entourés de mystères et de légendes.
Des énigmatiques lignes de Nazca au Pérou aux grandes figures de la campagne anglaise, nous chercherons à percer leurs secrets et déchiffrer ces symboles d’un autre temps. Qu’est ce qui a poussé ces peuples à se lancer dans la conception de ces énormes figures ? Pourquoi laisser dans le sol ces messages qui allaient traverser les millénaires ?
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00:00En de nombreux endroits sur notre planète, des hommes et des femmes ont laissé derrière
00:09eux des tracés mystérieux.
00:11Ce sont des géoglyphes, des dessins sur des collines, ou à même le sol, faits de
00:17la main de l'homme.
00:18La majorité de ces dessins a été effacé par le temps, mais quelques-uns ont traversé
00:24l'histoire pour nous parvenir, et pour certains, c'est un miracle que nous puissions
00:28encore les admirer.
00:29Et si personne ne connaît le nom de leurs auteurs, ils sont tous entourés de mystères
00:40et de légendes.
00:41Qu'est-ce qui a poussé ces peuples à se lancer dans la conception de ces énormes
00:45figures, et à laisser dans le sol un message qui allait traverser des millénaires ?
00:49On sait que les dieux et les déesses avaient une importance considérable dans un passé
00:54lointain.
00:55En vérité, faire les figures, les tracer dans le terrain, ce n'est pas très difficile.
00:59Par contre, la planification à grande échelle, ça c'est un travail impressionnant.
01:04La civilisation masca qui est surtout connue pour ses lignes n'a pas produit seulement
01:11cela.
01:12C'est une icône, il est unique, il attire beaucoup d'intérêts et il génère beaucoup
01:23d'histoires.
01:25C'est une figure énigmatique, personne ne sait de quand elle date ou qui l'a construite.
01:33On ne peut pas savoir de façon certaine pourquoi elles ont été créées, donc ces choses
01:41sont fondamentalement mystérieuses.
01:54Nous irons en Angleterre, où l'on trouve de nombreux géoglyphes.
02:07Nous nous rendrons également en Amérique du Sud, autour du désert d'Atacama, où
02:14de nombreux peuples, et à des périodes différentes de l'histoire, ont laissé dans le sol ces
02:18mystérieux dessins.
02:19Nous commencerons par les plus énigmatiques, les lignes de Nazca.
02:24Des milliers de touristes empruntent chaque année ces routes à travers le désert d'Atacama
02:43au Pérou pour venir se confronter à l'un des plus grands mystères de l'histoire de
02:47l'humanité.
02:48De tous les géoglyphes du monde, les lignes de Nazca sont certainement les plus célèbres.
02:53Pourtant, en arrivant sur le site, on ne trouve qu'une plaine désertique, un enchavêtrement
02:58de cailloux et de poussières sans la moindre végétation, sans le moindre trésor archéologique.
03:03Il faut monter sur une plateforme pour saisir un petit morceau du puzzle qui nous attend.
03:08Deux figures sont visibles, l'arbre et la main, et aussi de grandes lignes droites
03:16qui s'étendent vers l'horizon.
03:18Mais pour prendre pleinement conscience de l'importance et de la beauté des géoglyphes
03:22de Nazca, il faut les survoler.
03:24L'avion étant le seul moyen de bien voir les lignes, la demande est très forte.
03:36L'aéroport de Nazca est devenu le second du Pérou.
03:39Il est possible de voir les lignes depuis une colline élevée, mais pour moi la perception
03:48la plus authentique des lignes est sûrement de les voir depuis le ciel.
03:52Pour mieux voir les formes des dessins, c'est mieux depuis un avion.
03:58Nous sommes venus de Corée.
03:59Maintenant, après 45 minutes d'attente, on va aller voir les lignes en avion.
04:04J'ai vu tellement de reportages là-dessus, des photos.
04:07Il y a beaucoup de mystères par rapport à cela, d'où ça vient, qui les ont faites,
04:10comment ils les ont faites.
04:13Vu que personne n'a su expliquer scientifiquement ce qu'elles sont, ce qu'elles représentent
04:18et pourquoi on les a faites, alors nous venons nous-mêmes nous faire une idée de ce que
04:22représentent ces lignes.
04:34Mais une tempête de sable se lève sur la ville.
04:36Tous les vols sont annulés.
04:38Notre pilote, Eduardo Heran, nous propose alors de nous emmener au plus près des lignes.
04:44Eduardo n'est pas simplement pilote.
04:46C'est aussi un passionné des lignes de Nazca.
04:49À bord de son ULM, il en a découvert des centaines lui-même.
04:54Il nous emmène à la limite de la ville.
04:56C'est là que se trouve El Tellar, le métier à tisser, un des rares géoglyphes que l'on peut
05:01approcher au plus près et qui permet aussi de comprendre comment étaient tracées les lignes.
05:07En réalité, c'est très simple.
05:16On repousse des pierres sur les côtés et on balaie le centre.
05:20Cela donne comme résultat que la couche qui a une plus grande teneur d'argile blanche ressorte par
05:24rapport à la surface qui est sombre.
05:27C'est de cette façon que sont réalisées les lignes.
05:30Ce n'est vraiment pas compliqué de les faire.
05:32La plupart des tracés sont réalisables avec des outils simples comme des piquets et des cordes.
05:38Mais la précision des lignes prouve que la civilisation Nazca maîtrisait bien les mathématiques.
05:43Beaucoup, comme Eduardo, sont convaincus que les Nazca avaient des moyens de prendre de la hauteur
05:48pour mieux vérifier leur travail.
05:51À partir du sol, nous ne les distinguons pas bien.
05:54Et ce que nous voyons d'ici, c'est plutôt sans forme.
05:58Mais au fur et à mesure que l'on s'élève vers le ciel, nous allons vraiment découvrir ce que ces gens
06:05ont voulu nous transmettre.
06:08Alors, si on me demande si les anciens volaient ou pas, je réponds que oui.
06:12Je pense qu'ils utilisaient des cerfs volants constitués de toiles et de plumes pour contempler leur
06:18travail. Un autre mystère de Nazca est l'incroyable longévité des lignes.
06:27Elles sont toujours visibles après 2000 ans et cela, sans le moindre entretien.
06:32La première explication est géographique.
06:35Les lignes se trouvent dans le désert le plus aride de la planète, où il ne pleut quasiment jamais et où
06:40la végétation est plutôt rare.
06:43L'absence d'humidité se traduit ainsi par une érosion très faible.
06:47Mais les tempêtes de sable pourraient aussi jouer un rôle.
06:57Toute la poussière de la surface est arrachée, comme si on balayait les lignes.
07:05Alors, après une de ces tempêtes, j'aime bien voler en ULM parce qu'il est possible que les vents aient
07:10rendu de nouveaux tracés visibles.
07:16Je pense que les anciens connaissaient ce rôle du vent et l'utilisaient comme un système d'entretien pour
07:21que les lignes soient propres.
07:26Le lendemain matin, la tempête de sable s'est calmée, les vols reprennent progressivement à l'aéroport.
07:57Après quelques minutes de vol, les grandes lignes droites sont les premières que nous apercevons.
08:02Elles semblent s'étendre sur des kilomètres.
08:05On aperçoit également des tracés plus petits, dont certains représentent des animaux.
08:09Le singe, l'araignée ou encore le colibri ne sont que des exemples parmi les centaines de géoglyphes
08:14que l'on trouve dans la plaine.
08:17Toute personne qui survole les lignes est frappée de ces questions.
08:20Qui a fait ça ? Pourquoi ? Comment les tracés peuvent être aussi précis, aussi droits ?
08:25Et quelle était l'importance de ces symboles ?
08:28Pourquoi cette tradition a-t-elle perduré plus de mille ans ?
08:36Et chacun à Nazca a son explication sur l'origine des lignes.
08:40Les lignes droites auraient servi de chemin sacré ou d'émancipation.
08:44D'autres pensent qu'il s'agit d'un culte d'adoration des montagnes.
08:47L'explication la plus loufoque est due à un écrivain qui aimait l'idée
08:51qu'elles pourraient servir de pistes d'atterrissage aux extraterrestres.
08:55Une hypothèse renforcée par ce mystérieux dessin à flanc de montagne
08:59que l'on peut interpréter comme un alien ou comme un homme à tête de chouette.
09:03Ce que nous voyons là est une maquette de la plaine avec les lignes.
09:07Cela représente uniquement la zone commerciale, entre guillemets,
09:11là où se font tous les vols.
09:13Ici, on retrouve le singe, le chien, le colibri.
09:17Mais tout cela ne représente seulement que 10% de l'ensemble des lignes.
09:21C'est-à-dire qu'il n'y a pas que la zone commerciale,
09:25il n'y a pas que la zone commerciale, il n'y a pas que la zone commerciale,
09:29mais tout cela ne représente seulement que 10% de l'ensemble des lignes.
09:33Nous nous retrouvons face à un document monumental.
09:43Pour mieux comprendre les lignes de Nazca,
09:45nous pouvons essayer de parcourir les autres géoglyphes de la planète.
09:49Si les lignes de Nazca sont les plus célèbres,
09:53elles ne sont en effet pas les seules.
09:55On trouve également des géoglyphes en Angleterre,
09:57où l'on compte des dizaines de ce que l'on appelle ici les « hill figures ».
10:01C'est tout.
10:27Le longman de Wilmington aurait au moins 300 ans.
10:29ni ses auteurs, ni leurs motifs.
10:31La figure avait été oubliée,
10:33puis redécouverte un beau jour.
10:35Jusqu'au 19ème siècle,
10:38la figure avait disparu sous la végétation.
10:41Puis, une femme vivant dans les environs
10:43a découvert, un jour où il neigeait,
10:45que la neige, en fondant,
10:47révélait l'image de l'homme, d'une figure.
10:49Simplement parce que la neige
10:51fondait légèrement différemment dans les sillons.
10:53Alors cette figure est apparue sur la neige.
10:55C'est ainsi qu'il a été découvert.
10:58Philippe Cargom est druide.
11:00Son histoire avec le géant a commencé
11:02il y a une vingtaine d'années.
11:04Quand un de ses amis est décédé,
11:06il a entamé un pèlerinage à pied,
11:08dont le point final était le Longman de Wilmington.
11:10La raison pour laquelle on trouve
11:12ces figures plus particulièrement
11:14dans cette région de l'Angleterre,
11:16c'est que la couche supérieure du sol est assez fine.
11:18Puis il y a de la craie blanche
11:20sous cette fine couche de terre.
11:22Il est alors très facile, grâce à une bêche,
11:24de l'enlever pour rendre la craie blanche visible.
11:28À une certaine époque,
11:30il n'était plus possible de voir la craie.
11:32Le tracé a donc été remplacé
11:34par des blocs de ciment peints en blanc.
11:36Malgré ces restaurations,
11:38le Longman est resté un endroit particulier
11:40pour les druides de la région.
11:43En druidisme, nous traitons la terre
11:45comme quelque chose de sacré.
11:47Et il y a aussi des endroits spéciaux
11:49qui semblent être particulièrement mystiques
11:51ou très importants, et celui-là en fait partie.
11:53Huit fois par an,
11:55notre groupe de druides locales
11:57organise de grandes festivités ici.
11:59Huit fois par an, aux solstices,
12:01aux équinoxes et ainsi de suite.
12:03Si on était à Sheffield,
12:05dans une autre partie de l'Angleterre,
12:07on se retrouverait autour des cercles de pierres,
12:09comme à Stonehenge.
12:11À la place, on se rejoint ici.
12:15De nombreuses légendes entourent le géant.
12:17Serait-ce un amoureux assis
12:19qui pleure la mort de sa dulcinée ?
12:21Un géant touché par une pierre
12:23lancée par un congénaire ?
12:25Difficile de savoir qui l'a fait et pourquoi.
12:29Mais au-delà des légendes que le tracé inspire,
12:31Philippe Cargom pense que le principal
12:33reste l'effet qu'il provoque
12:35chez les gens aujourd'hui.
12:39C'est donc une silhouette humaine.
12:41Et comme il ne s'agit que des contours,
12:43elle symbolise d'une certaine manière
12:45chaque homme ou chaque femme.
12:47Et dans cette simple image,
12:49nous pouvons projeter nos sentiments
12:51et penser sur l'humanité
12:53et ce que cela signifie d'être humain.
12:55Je pense qu'il est important
12:57que chacun trouve un endroit où aller
12:59lorsqu'une difficulté apparaît dans votre vie.
13:03Peut-être a-t-on juste besoin de temps pour soi
13:05lorsque la vie devient stressante ou difficile ?
13:17Les géoglyphes peuvent donc encore jouer
13:19un rôle spirituel auprès des hommes.
13:21Et au Chili, certains doivent se battre
13:23pour protéger ce culte millénaire.
13:27Sur la colline de Cerro Unitas,
13:29une figure de 86 mètres contemple la plaine
13:31depuis des siècles.
13:33Le géant d'Atacama
13:35aurait été réalisé avant l'arrivée
13:37des Espagnols sur le continent,
13:39entre l'an 1000 et 1400.
13:41La figure serait l'œuvre du peuple Emara
13:43et représenterait un homme puma.
13:49Le géant d'Atacama
13:51est un lieu de communication
13:53avec le cosmos
13:55de grande importance.
13:57C'est le point de convergence
13:59de l'énergie positive.
14:03Le géant d'Atacama n'est pas le seul
14:05géoglyphe sur cette colline.
14:07On y trouve aussi de mystérieux cercles,
14:09un félin, des lignes
14:11et des figures humaines.
14:13Comme à Nazca,
14:15ces géoglyphes sont simplement dessinés
14:17en déplaçant des pierres
14:19et ont perduré dans le temps
14:21grâce au climat particulier du désert.
14:23La culture Aymara,
14:25à l'origine de ces figures,
14:27est un peuple de 22 millions de personnes
14:29réparties sur le Chili, le Pérou,
14:31la Bolivie et l'Argentine.
14:33La culture Aymara
14:35se manifeste par un profond respect
14:37de la nature et notamment de la terre-mer,
14:39la Pachamama.
14:41Javier Vilca se bat aujourd'hui
14:43pour sauver et transmettre cette culture.
14:47Il y a bien longtemps,
14:49nos ancêtres faisaient sûrement des offrandes
14:51à la nature depuis ce lieu,
14:53pour convoquer la pluie,
14:57pour demander l'abondance,
15:01pour calmer les tempêtes,
15:03pour réduire les séismes,
15:07sûrement parce que notre culture
15:09se manifeste de façon intègre,
15:11en convivialité,
15:13en harmonie et en respect
15:15avec la nature.
15:17Pendant des siècles,
15:19le géant était en accès libre
15:21et il était possible de marcher sur le tracé.
15:23Mais le tourisme et l'irresponsabilité
15:25de certains ont fait peser une menace
15:27sur sa protection.
15:29Depuis quelques années,
15:31l'accès est donc prohibé.
15:35Nous ne pouvons pas monter sur la montagne.
15:39J'aimerais aller là-haut
15:41et voir ce qu'il y a.
15:43A distance, nous remarquons seulement
15:45qu'il y a un indice là-bas.
15:47Mais qu'est-ce que c'est ?
15:49J'aimerais le voir pour le définir plus précisément.
15:51Il devrait y avoir une table sacrée,
15:53comme nous l'appelons.
15:55C'est un lieu d'où s'élèvent les prières
15:57et se livrent les offrandes.
15:59Mais bon, viendra le moment où ces lieux
16:01retourneront au domaine des indigènes,
16:03les vrais héritiers de cette culture.
16:05Après l'arrivée des Espagnols,
16:07les différents régimes politiques
16:09ont tenté de dissoudre la culture Aymara.
16:11Javier Vilca lutte au quotidien
16:13pour qu'elle soit transmise
16:15aux nouvelles générations.
16:17Mais il est difficile de se faire entendre
16:19et de conserver ces traditions.
16:21C'est toute une vision du monde
16:23qu'il faut à nouveau apprendre aux plus jeunes.
16:25Nos ancêtres faisaient leurs offrandes
16:27avant d'aller à l'étranger,
16:29avant d'aller à l'étranger,
16:31avant d'aller à l'étranger.
16:33Nos ancêtres faisaient leurs offrandes
16:35avant d'aller à la pêche,
16:37pour la divinité de l'eau, la mamakota.
16:39Ils allaient en mer
16:41et ramenaient le fruit de leur pêche.
16:43Pourquoi ?
16:45Parce qu'ils avaient imploré leur divinité
16:47et la mer
16:49pour qu'elle leur donne sa bénédiction.
16:53Alors c'est une source importante
16:55de nourriture, la mer.
16:57Elle nous alimente,
16:59c'est quelque chose d'exceptionnel
17:01et pour cela, il faut l'aimer.
17:03Il faut la préserver
17:05parce que la mer nous apporte à chacun d'entre nous.
17:19Javier Vilca regrette que les éléments
17:21qui auraient permis de déchiffrer les géoglyphes
17:23se soient perdus dans le temps.
17:25Il se rend sur le site de Cerro Pintados
17:27à quelques centaines de kilomètres
17:29à vol d'oiseau de Nazca.
17:31Ici, c'est tout un flanc de montagne
17:33qui est recouvert de géoglyphes.
17:37Il y avait une route importante qui passait ici,
17:39qui venait de l'Altiplano jusqu'à la mer.
17:43Nous ne savons pas
17:45depuis combien de temps,
17:47mais nous savons que cela fait plusieurs milliers d'années.
17:49Nous ne savons pas tout déchiffrer
17:51avec précision parce que nos sages,
17:53les Samothas,
17:55ne sont plus avec nous.
17:57C'est ce que nous voyons
17:59quand les conquistadors sont arrivés.
18:01Parmi tous les signes
18:03qu'il y a ici,
18:05il n'y en a que quatre
18:07que nous reconnaissons facilement
18:09et utilisons encore sur nos tissages,
18:11comme le roi de l'eau
18:13qui est représenté par le crapaud.
18:15Nous reconnaissons aussi
18:17le symbole du mariage.
18:19Ce sont ces deux petites colombes
18:21qui nous permettent de voir clairement
18:23qui est l'homme et qui est la femme.
18:27Après, nous avons le lama
18:29qui est un animal très important
18:31qui fait partie de la vie de la société indigène
18:33aimara.
18:35Et nous avons aussi celui que nous appelons
18:37la achakana
18:39qui est un symbole que nous reconnaissons
18:41et préservons parce qu'il représente
18:43l'orientation de la vie.
18:49Les géoglyphes ont toute leur place
18:51dans certaines croyances.
18:53Les cultes qu'on leur voue encore
18:55sont le lien qui a pu unir dans le passé
18:57les géoglyphes et ceux qui les ont dessinés.
18:59Les cultes autour des lignes de Nazca
19:01ne devaient pas être très différents
19:03de ceux pratiqués encore actuellement
19:05en Angleterre ou au Chili.
19:07Mais ce savoir s'est perdu dans le temps.
19:09Les lignes de Nazca
19:11n'ont été redécouvertes qu'en 1924,
19:13quand les avions ont commencé
19:15à survoler l'Amérique du Sud.
19:17Mais après cent ans de recherche,
19:19leur signification exacte
19:21reste encore une énigme.
19:23Les explications ne sont pour l'instant
19:25encore que des théories.
19:27Et comme les lignes, ces théories sont nombreuses.
19:31C'est une femme,
19:33Maria Reich, qui commence à vraiment
19:35étudier les géoglyphes de façon scientifique.
19:37Dans les années 1940,
19:39cette passionnée consacrera
19:41sa vie à étudier et protéger le site.
19:43Sans son travail
19:45et son obstination, il est probable
19:47que les lignes auraient été détruites.
19:53Après plusieurs années d'études,
19:55Maria Reich va finir par émettre une théorie.
19:57Les lignes seraient
19:59une sorte de calendrier des astres
20:01et leur orientation serait liée
20:03aux étoiles.
20:05Maria Reich découvre en effet plusieurs lignes
20:07qui pointent vers le solstice,
20:09comme celles qui traversent le dessin de l'araignée.
20:17Alors, les lignes de Nazca
20:19sont-elles un immense calendrier
20:21dessiné à même le sol ?
20:29A quelques centaines de kilomètres
20:31de là, sur la côte Pacifique,
20:33un autre géoglyphe pourrait
20:35peut-être nous aider à comprendre
20:37les mystères des lignes de Nazca.
20:39Le Candelabro de Paracas
20:41se situe désormais au sein d'un parc national.
20:43Impossible d'y accéder
20:45par la terre, il faut y aller en bateau,
20:47comme le font chaque année
20:49des milliers de touristes.
20:57C'est Juan Carlos Iton,
20:59le directeur de la réserve,
21:01qui nous emmène voir le célèbre chandelier.
21:05De nombreux chercheurs
21:07sont venus enquêter ici.
21:09L'un d'entre eux était
21:11la scientifique péruvienne et allemande
21:13Maria Reich.
21:15Elle avait réalisé des recherches mathématiques
21:17sur les figures des lignes de Nazca.
21:21Elle a toujours essayé de faire
21:23la relation avec un symbole,
21:25un calendrier astronomique pour les civilisations
21:27qui habitaient sur ces lieux.
21:31Dans ce contexte,
21:33cette figure s'associe à la civilisation
21:35et la culture Nazca.
21:37Le chandelier s'apparente beaucoup
21:39avec l'astronomie et les lignes de Nazca,
21:41théorie que d'autres scientifiques confirment.
21:47Ce collaboro a en effet
21:49tous les attributs d'une boussole.
21:53Cela pourrait être la croix du Sud, vue de jour.
21:55Elle a la même direction.
21:57Le sommet du chandelier
21:59signale le Sud
22:01et la base indique le Nord.
22:05C'est la ressemblance exacte
22:07avec la croix du Sud,
22:09d'après Maria Reich.
22:11Du coup,
22:13ce tracé pourrait servir
22:15de référentiel pour la navigation
22:17pendant la journée.
22:19Nous pourrions dire alors
22:21que cette figure pouvait fonctionner
22:23de la même façon qu'une balise.
22:27Cette simple tranchée dans le sable
22:29est en effet visible en mer
22:31à une distance de 20 km.
22:33Mais impossible de savoir
22:35s'il a été fait par des navigateurs de l'Antiquité
22:37ou par des pirates du XVIIe siècle.
22:41Nous ne connaissons pas
22:43la date exacte.
22:45Les scientifiques ne peuvent dire
22:47s'il y a 10 000 ou 500 ans
22:49d'ancienneté.
22:55Mais l'on sait que les ancêtres
22:57péruviens pré-Inca, ainsi que
22:59les Incas, étaient de très bons navigateurs.
23:01Toute la côte du territoire
23:03péruvien et sud-américaine a été
23:05parcourue par les Péruviens de l'Antiquité.
23:11La grande majorité des lignes
23:13ne pointent dans l'effet vers aucune étoile
23:15ou constellation. Mais comme les géoglyphes
23:17sont souvent visibles de très loin,
23:19on leur a souvent prêté un rôle de panneau
23:21indicateur, et pas seulement dans le désert.
23:37Les géoglyphes anglais
23:39sont majoritairement des chevaux blancs.
23:41On en compte plus d'une quinzaine
23:43à travers le pays. Parmi eux,
23:45le plus ancien est le cheval blanc
23:47Duffington. C'est certainement
23:49le premier de cette longue tradition.
23:51Il date d'entre
23:53moins 1400 et moins 600, soit vers
23:55la fin de l'âge du bronze.
23:57Le cheval blanc Duffington
23:59porte de nombreux mystères,
24:01et plusieurs théories circulent
24:03quant à sa signification.
24:05Harriet Verede est historienne.
24:07Elle connaît bien le cheval blanc Duffington,
24:09et pour elle, c'est avant tout
24:11un repère géographique.
24:13Nous parlons d'une époque
24:15avant l'écriture, où les gens
24:17n'avaient ni carte, ni GPS,
24:19ni équipement de navigation.
24:21Là-bas, c'est la vallée,
24:23et bien sûr, c'est d'en bas
24:25que l'on obtient la meilleure vue
24:27sur le cheval blanc, car le cheval
24:29blanc n'a pas été créé pour être vu
24:31de près.
24:33Le cheval est en effet
24:35visible de toute la vallée,
24:37avec des dimensions impressionnantes.
24:39Plus de 110 m de long
24:41pour 35 m de haut.
24:43La craie blanche ressort,
24:45et fait que la figure se distingue
24:47de loin.
24:49Disons que si de temps à autre,
24:51tous les 10 miles, ou quelque chose comme ça,
24:53soit un voyage d'une journée environ,
24:55vous trouviez des marques en forme d'animaux.
24:57Quand vous tombez sur un croisement,
24:59vous voudriez avoir des panneaux indicateurs
25:01disant qu'à cet endroit,
25:03vous pouvez faire une halte et vous reposer,
25:05et probablement aussi payer pour cela.
25:07Mais il aurait été important aussi
25:09d'avoir un endroit où passer la nuit
25:11pour les hommes, comme pour leurs bêtes.
25:13Donc, cela devait être
25:15un repère de la sorte.
25:31Le cheval est tellement
25:33un bon point de repère
25:35qu'on a dû le recouvrir de bâches
25:37pendant la Seconde Guerre mondiale.
25:39Il était trop reconnaissable
25:41pour l'aviation ennemie,
25:43et une seconde hypothèse existe
25:45quant à ce qu'il représente.
25:47En fait, ce n'est peut-être pas un cheval.
25:49C'est probablement un dragon.
25:51Ils ne l'appelaient pas Pellarus,
25:53ils l'appelaient Draconus.
25:55Draconus voulant dire dragon.
25:57Or, nous pensons que du point de vue
25:59de la navigation, le dragon était
26:01un symbole important.
26:03C'est pour cela que nous pensons
26:05qu'il s'agit plutôt d'un dragon
26:07que d'un cheval.
26:09Andy Follet est le conservateur du site.
26:11Il connaît bien la légende
26:13et ce qui serait arrivé aux dragons
26:15avec l'avènement du christianisme.
26:17Saint George et le dragon
26:19ont combattu ici.
26:21George a gagné.
26:23Il a tué le dragon.
26:25Le sang s'est répandu
26:27et il est tellement toxique
26:29qu'il a brûlé l'herbe ici-bas.
26:31C'est pour cette raison que nous avons cette marque.
26:33Rien ne pousse ici à cause du sang du dragon.
26:35Que le géoglyphe représente
26:37un cheval ou un dragon,
26:39il marque par son design
26:41très épuré et très moderne.
26:45Le cheval est, comme on dit,
26:47très stylisé.
26:49Avec ses 110 mètres tout en longueur,
26:51c'est comme s'il était toujours en train de courir
26:53à travers ses hautes collines.
26:55Il a été fait durant l'âge de bronze
26:57ou l'âge de fer,
26:59autour de 800 avant Jésus-Christ,
27:01il y a très longtemps.
27:03Les gens à cette époque étaient très artistiques,
27:05très stylistiques, donc oui,
27:07ils pouvaient dessiner des choses magnifiques comme ceci.
27:09Ils pouvaient fabriquer de splendides anneaux
27:11et bijoux.
27:13Ils étaient très raffinés,
27:15mais pouvaient aussi être très barbares.
27:17Par exemple, au pied de la colline derrière nous,
27:19nous avons retrouvé des squelettes
27:21dont les bras, les jambes, la tête, tout était arraché.
27:23On pensait qu'ils pouvaient être stylistiques,
27:25mais aussi très brutaux.
27:33Les géoglyphes sont mystérieux
27:35et portent de nombreuses légendes.
27:37Mais il est toujours difficile
27:39de trouver la vérité
27:41parmi les différentes théories qui s'affrontent.
27:43Si certains semblent avoir été
27:45des points de repère pour les voyageurs du passé,
27:47cette explication ne convient pas
27:49aux lignes de Nazca
27:51qui sont difficilement visibles du sol.
27:53En revanche,
27:55les archéologues se sont intéressés
27:57à la relation particulière
27:59que la civilisation Nazca entretenait avec l'eau.
28:01Une des théories
28:03relie en effet les lignes à l'irrigation.
28:11Alex Ouamani-Cruces,
28:13du ministère de la Culture,
28:15nous emmène visiter les aqueducs de Cantaloupe.
28:21Les ancêtres Nazca
28:23étaient de grands ingénieurs
28:25en hydraulique.
28:27Ils construisaient
28:29des canaux d'irrigation.
28:31L'un d'entre eux est cet aqueduc de Cantaloupe
28:33qui est encore utilisé à l'heure actuelle.
28:39La civilisation Nazca
28:41était en plein désert.
28:43L'équilibre avec la nature était précaire
28:45et la disponibilité de l'eau
28:47était une inquiétude quotidienne.
28:49Les températures et les aléas climatiques
28:51provoquaient des catastrophes et des famines
28:53au sein de la population.
28:57Les Nazca ont tout mis en œuvre
28:59pour ne pas être trop dépendants
29:01des rares chutes de pluie
29:03et notamment des systèmes d'irrigation complexes.
29:09La maîtrise de l'irrigation
29:11a permis à la civilisation Nazca
29:13de développer l'agriculture
29:15et de posséder une démographie impressionnante
29:17Grâce à cela,
29:19des milliers de personnes vivaient autour de la ville.
29:23Leurs puits, toujours visibles,
29:25sont des constructions incroyables
29:27tant par leur forme que par leur fonctionnement.
29:37Il a la forme d'une spirale
29:39pour faciliter l'accès.
29:41C'est très utile pour le nettoyage périodique.
29:47Les villageois d'ici assurent encore le nettoyage
29:49pour maintenir la propreté
29:51à cause des mouvements telluriques
29:53comme les tremblements de terre.
29:55Sinon, il y a des pierres qui s'effondrent
29:57ou des branches qui viennent obstruer le conduit.
30:07La forme en spirale facilite non seulement
30:09l'entretien de ces conduits souterrains
30:11mais garantit aussi l'accès à de nombreuses personnes
30:13simultanément.
30:15Pour les partisans de la théorie de l'eau,
30:17certains tracés de la plaine
30:19suivent des réseaux d'eau souterraine.
30:21D'autres marquent les emplacements des nappes.
30:25Les cultes qui se déroulaient sur les lignes
30:27permettaient d'appeler la pluie
30:29et on y déposait des offrandes
30:31pour demander un climat plus favorable.
30:41Mais une fois de plus,
30:43une nouvelle étude démontre
30:45que la plupart des signes et tracés
30:47ne sont pas liés à l'eau.
30:49Si l'eau était vitale dans la culture nazca,
30:51elle n'était pas la raison numéro 1
30:53qui a poussé la création des lignes.
31:01Il est incroyablement compliqué
31:03de vouloir expliquer les géoglyphes.
31:05Les tracés sont restés,
31:07mais pas la mémoire de leurs créateurs.
31:09En l'absence de données archéologiques fiables,
31:11il nous est difficile de percer leur mystère.
31:25Le petit village de Cerney-Abbas,
31:27en Angleterre, possède aussi
31:29un géoglyphe dessiné à la craie.
31:31Un géant de 55 mètres
31:33sur 50,
31:35qui représente un homme nu,
31:37armé d'une massue.
31:39Pour être plus clair sur les différentes théories,
31:41on a testé ici une méthode originale.
31:43Pendant des années,
31:45on a pensé que cette figure
31:47datait de la préhistoire.
31:49Mais il y a 30 ans,
31:51on s'est rendu compte
31:53qu'il n'y avait aucune indication
31:55de son existence avant l'an 1694.
31:57La première référence
31:59que nous avons du géant de Cern
32:01se trouve dans des carnets de contes de l'Église
32:03datant de 1694
32:05et fut découverte par Vivian Vail
32:07dans le géant 3 Schilling.
32:09Cette absence de traces dans l'histoire
32:11éveille la curiosité de Catherine.
32:13Catherine Barker travaille alors
32:15à l'université de Barnemouth.
32:17Elle décide d'organiser un procès public
32:19où les différents spécialistes
32:21viennent défendre leurs opinions
32:23sur l'origine du géant.
32:25Deux grandes hypothèses perdurent.
32:27Cette silhouette
32:29semble venir de la préhistoire.
32:31Ainsi, elle pourrait appartenir
32:33à la période antique pré-romaine
32:35où l'ancien dieu guerrier celte
32:37armait de sa massue.
32:39Mais il fut suggéré par une ou deux autorités
32:41qu'en fait, il fut réalisé
32:43sous les ordres de Denzel Hollis,
32:45connu pour avoir été le propriétaire des lieux
32:47dans les années 1640-1660
32:49durant la guerre civile anglaise.
32:51Denzel Hollis commença
32:53en étant un partisan
32:55pro-Oliver Cromwell
32:57qui dirigeait la révolution contre le roi.
32:59Il a vu les massacres,
33:01la haine,
33:03les dommages
33:05et a alors décidé de changer de bord
33:07pour supporter le roi.
33:11Lorsqu'il est revenu chez lui en 1654,
33:13il fut découpé le flanc
33:15de la colline en cette image
33:17satirique d'Oliver Cromwell.
33:21Car Oliver Cromwell
33:23était vu par ses partisans
33:25comme le dieu païen Hercule,
33:27le dieu de la force.
33:29Donc il s'agirait
33:31d'un tir politique.
33:33A l'issue des débats,
33:35les habitants ont pu voter
33:37pour leur théorie favorite.
33:39Le score a été finalement serré
33:41entre les différentes hypothèses.
33:43Si certains continuent de penser
33:45que ce géant est vieux de plusieurs millénaires,
33:47la théorie d'un gigantesque dessin satirique
33:49plus récent est apparue crédible
33:51à de nombreuses personnes.
33:53Mais en Angleterre,
33:55ce géoglyphe est passé à la postérité
33:57pour d'autres raisons.
33:59Le géant, bien sûr,
34:01représente l'image d'un homme fertile,
34:03l'image de la force de l'homme,
34:05sa virilité.
34:07Je pense que c'est le bon mot.
34:09Et ainsi, on comprend parfois
34:11que des couples amoureux
34:13ou des femmes ayant des problèmes
34:15pour concevoir
34:17viennent juste passer du temps
34:19avec le géant.
34:21On ne le sait jamais.
34:23Ça peut marcher.
34:29Le géant de Cerney Abbas,
34:31un argument de poids
34:33que de nombreux publicitaires
34:35n'hésitent pas à reprendre
34:37pour vanter leur marque.
34:47En voilà un autre.
34:49Et l'image est utilisée
34:51dans toutes sortes de récupérations.
34:53On dit de lui
34:55que c'est le seul objet pornographique
34:57à être accepté par les bureaux de poste
34:59et les offices de tourisme.
35:01Donc oui, il est souvent utilisé
35:03dans ce genre de contexte.
35:13Le géant est donc un géoglyphe
35:15aux multiples visages.
35:17Dessin satirique et politique,
35:19exauceur de prières et mascotte publicitaire.
35:21Est-il possible que les lignes de Nazca
35:23avaient elles aussi plusieurs fonctions
35:25pour les habitants de la région ?
35:31Dans les années 80,
35:33une découverte majeure
35:35va rebattre les cartes
35:37et ouvrir de nouvelles perspectives.
35:39La citadelle de Kawachi.
35:41Ce qu'on en voit aujourd'hui
35:43n'est qu'une infime partie
35:45d'un vaste ensemble.
35:47Soledad Mostacero Espinoza,
35:49archéologue, nous fait la visite.
35:51Les fouilles à Kawachi
35:53ont commencé en 1982,
35:55mais toute cette surface
35:57était totalement enfouie.
35:59Actuellement, nous présumons
36:01qu'il y a seulement 5%
36:03de la totalité du complexe
36:05archéologique de Kawachi
36:07qui ont été mis à jour.
36:09Alors effectivement, il reste encore
36:11beaucoup à découvrir,
36:13beaucoup à fouiller.
36:15Faute de moyens,
36:17les archéologues avancent
36:19sur le paysage.
36:23Kawachi n'est pas une citadelle
36:25comme on a pu le penser
36:27lors de sa découverte.
36:29C'est un centre religieux
36:31qui a eu une importance incroyable
36:33en son temps.
36:3524 km2 qui accueillait
36:37des milliers de pèlerins chaque année,
36:39l'équivalent à l'époque
36:41de la Mecque ou du Vatican.
36:43Il y a une relation entre les lignes
36:45et la citadelle de Kawachi.
36:47Les géoglyphes se trouvent en face
36:49des centres cérémoniaux les plus importants
36:51sur la plaine.
36:53Mais sur la partie postérieure
36:55de la citadelle, nous avons aussi
36:57trouvé une variété de lignes,
36:59de trapèzes, de géoglyphes
37:01qui ont un lien important
37:03avec Kawachi.
37:05Et la même civilisation
37:07qui a construit la structure
37:09de Kawachi a réalisé les géoglyphes.
37:11Quant à leur dimension impressionnante,
37:13ils devaient considérer
37:15et pouvoir contempler les géoglyphes.
37:21C'était des offrandes pour eux,
37:23pour qu'ils puissent les observer.
37:25Oui, il existe un lien.
37:29Les gens venaient de très loin en pèlerinage
37:31et des milliers de personnes vivaient sur place
37:33pour accueillir les visiteurs.
37:35La clé pour comprendre les lignes
37:37semble donc être de mieux connaître
37:39cette civilisation dans son ensemble.
37:41Et les Nazcas ne nous ont pas laissés
37:43sans les géoglyphes.
37:45Les lignes ne seraient qu'un des nombreux moyens
37:47d'expression de cette civilisation.
37:49Giuseppe Orefici est l'un des principaux
37:51archéologues de la région.
37:55Comme nous avons pu le voir,
37:57la civilisation de Nazca
37:59est une civilisation impressionnante
38:03parce qu'elle a eu plusieurs éléments
38:05d'expression très différents,
38:07depuis les géoglyphes jusqu'à la céramique,
38:09en passant par tous les autres
38:11éléments d'expression.
38:13Cela nous montre la grandeur de cette civilisation
38:15qui, en se basant sur une théocratie,
38:17a dominé un territoire très grand
38:19sur pratiquement mille ans.
38:23La civilisation Nazca était très avancée,
38:25non seulement en irrigation,
38:27mais aussi en construction,
38:29en mathématiques, en musique,
38:31en agriculture et en poterie.
38:35Les thèmes iconographiques
38:37que l'on retrouve sur les lignes de Nazca
38:39nous montrent une très grande capacité
38:41de reproduction à l'échelle
38:45parce qu'ils ont réussi à reproduire
38:47en lignes gigantesques
38:49les motifs et les dessins
38:51qui se trouvaient sur les céramiques.
39:05Avec une culture aussi riche et variée,
39:07la diversité et la précision
39:09des dessins de Nazca paraissent alors
39:11un peu moins étonnantes.
39:13Mais malgré toutes ces découvertes,
39:15les lignes de Nazca gardent une grande partie
39:17de leurs mystères.
39:19Il faut accepter que certains d'entre eux
39:21ne seront peut-être jamais percés.
39:23Nul doute qu'on découvrira dans les années qui viennent
39:25de nouveaux géoglyphes, endormis,
39:27notamment grâce à la précision grandissante
39:29des images satellites.
39:31Ils continueront alors d'alimenter les légendes
39:33et de générer des histoires surnaturelles.
39:35Mais les géoglyphes nous posent
39:37une dernière énigme.
39:39Que devons-nous en faire aujourd'hui ?
39:45À Nazca,
39:47certains sites sont protégés.
39:49Mais les dessins sont tellement nombreux
39:51et répartis sur une surface si grande
39:53que certains n'ont pas encore été répertoriés.
39:57Et au Chili,
39:59sur les flancs de la montagne Cerro Pintados,
40:01on peut se rendre compte
40:03de la très grande vulnérabilité des géoglyphes.
40:05L'immense fresque est percée
40:07de trous.
40:09C'est le fait de la prospection minière
40:11qui cherchait des gisements de salpêtres
40:13à la fin du XIXe siècle.
40:21Ici, on voit les traces de celles
40:23qui ont été détruites.
40:25Parce que les gens de l'époque
40:27de l'exploitation du salpêtre
40:29n'avaient pas la moindre idée
40:31de ce que représentait ce grand message.
40:35Ils ont appelé ce lieu
40:37les montagnes peintes.
40:39Mais en réalité,
40:41ce ne sont pas des peintures.
40:43Et cela n'a rien à voir avec le nom original
40:45de ces montagnes.
40:47Cela démontre l'ignorance
40:49de la valeur de ces géoglyphes
40:51alors qu'ils sont si importants.
40:55Aujourd'hui, il y a quand même
40:57l'intention de les protéger.
40:59Mais dans l'idée que ces sites cérémoniaux
41:01étaient sacrés,
41:03il faut leur rendre cette valeur.
41:05Au fur et à mesure que l'on nous restituera
41:07nos lieux sacrés,
41:09nous obtiendrons cette grande harmonie
41:11avec la nature comme cela existait autrefois.
41:21Mais protéger ne suffit pas.
41:23La plupart des géoglyphes
41:25risquent de disparaître s'ils ne sont pas entretenus.
41:29C'est ce qu'on appelle
41:31l'abandon des géoglyphes.
41:41Sur le même site que les Nazca,
41:43une civilisation encore plus ancienne
41:45avait commencé à créer des géoglyphes.
41:47Les Paracas.
41:49Ces figures avaient quasiment disparu
41:51et étaient devenues très difficiles à voir.
41:53Une campagne de restauration
41:55a donc été entreprise.
41:57Johnny Isla, directeur du service archéologique
41:59vient avec son équipe
42:01pour restaurer les précieux dessins.
42:03Ce que l'on va faire,
42:05c'est prendre des photos pour avoir l'échelle.
42:07Et ensuite,
42:09comme ces amas de pierres n'étaient pas là
42:11initialement, nous allons les retirer.
42:13C'est basiquement tout ce que l'on va faire.
42:15Ok ?
42:19Sur ce site de Palpa,
42:21nous avons identifié près de 80 groupes
42:23de figures de ce type.
42:25Elles étaient toutes en voie de disparition
42:27parce qu'elles étaient dessinées sur les pentes de montagne.
42:29Là où il y a beaucoup
42:31d'érosion, de la pluie parfois
42:33et des personnes qui passent.
42:35Des mouvements telluriques
42:37et aussi de la poussière, le vent.
42:39Tout cela a provoqué
42:41de l'érosion.
42:43Nous avons identifié
42:45plusieurs groupes, comme le cas de celui-ci
42:47qui a été restauré en remettant
42:49les pierres à leur place, en rendant plus
42:51visible le dessin.
42:53Basiquement,
42:55ce que nous faisons, c'est d'enlever les pierres
42:57qui sont tombées à l'intérieur des figures
42:59et nous les posons sur les côtés
43:01pour que le géoglyphe retrouve son contour
43:03original et de cette façon,
43:05redevienne visible de loin.
43:09C'est une technique dont on se sert
43:11sur les bâtiments.
43:13Mais sur les géoglyphes,
43:15c'est la première fois que nous l'utilisons
43:17pour les remettre à leur état original.
43:19Et des fois, nous avons
43:21besoin de nettoyer avec des pinceaux
43:23la terre qui s'accumule sur les pierres
43:25et c'est suffisant.
43:27Et dans d'autres cas, lorsque nous
43:29effectuons la restauration,
43:31on applique aussi un peu d'eau pour nettoyer
43:33la poussière, de telle façon
43:35que les pierres redeviennent plus visibles.
43:37Rien de plus.
43:39C'est une technique très simple
43:41mais qui prend beaucoup de temps.
43:43Nous les nettoyons avec précaution.
43:45Un juste milieu pour les visualiser
43:47sans les altérer.
44:13L'entretien et la restauration
44:15font aussi partie du quotidien
44:17autour du cheval blanc d'Huffington.
44:19Plus de 250.000 personnes
44:21du monde entier viennent chaque année
44:23visiter le site
44:25et pratiquer tout plein de choses bizarres
44:27inspirées par des légendes.
44:33L'une des légendes
44:35est celle du cheval blanc
44:37de Huffington.
44:39L'une des légendes
44:41dit que si l'on se tient
44:43dans l'oeil du cheval
44:45et que l'on tourne sur soi-même
44:47trois fois, ça portera chance.
44:49Mais si je vous vois faire ça,
44:51je vais sévir.
44:53Ce n'est pas bon pour le cheval.
44:55L'érosion est l'un de nos plus gros problèmes.
44:57Je veux dire, tout ça,
44:59c'est à cause des gens qui piétinent.
45:01On ne doit pas marcher sur le cheval,
45:03donc ils prennent appui ici.
45:05Et quand on multiplie ça
45:07par milliers, c'est comme cela
45:09que se forment des marques comme celle-ci
45:11ou celle-là.
45:13C'est là où les gens piétinent à chaque fois.
45:15C'est devenu une marche.
45:17C'est un problème, mais ça me tient occupé.
45:19Il y a toujours du travail à faire ici.
45:23Mais pas question de fermer le site.
45:25Les pouvoirs publics souhaitent
45:27que les gens puissent continuer à accéder au cheval,
45:29connaître son histoire.
45:31Il faut donc entretenir le géoglyphe
45:33tous les ans.
45:35400 personnes se relaient pendant deux jours
45:37pour rénover les premiers centimètres de craie.
45:39C'est comme cela
45:41que l'on répare le cheval.
45:43La méthode n'a pas changé
45:45depuis des millénaires.
45:47C'est exactement la même.
45:49C'est notre technologie.
45:53Nous pourrions,
45:55si on voulait,
45:57utiliser une pilonneuse.
45:59Vous savez, comme les hommes
46:01qui réparent les routes.
46:03Ils ont des engins pneumatiques.
46:05Donc oui, nous pourrions faire cela ici.
46:07Mais ce n'est pas pareil.
46:09Ce n'est pas notre histoire.
46:11Nous voulons entretenir,
46:13mais en maintenant la tradition.
46:15C'est de ça qu'il est question.
46:17C'est notre héritage.
46:19L'héritage de l'Angleterre.
46:21Nous voulons utiliser des personnes,
46:23pas des machines.
46:25Le cheval blanc Duffington
46:27n'a pas changé de génération
46:29depuis près de 3000 ans.
46:31Ailleurs dans le pays,
46:33d'autres géoglyphes ont été perdus,
46:35oubliés par l'histoire,
46:37faute d'entretien,
46:39et recouverts par la végétation.
46:41Aujourd'hui, les îles figures anglaises
46:43sont la plupart du temps
46:45entretenues par des institutions
46:47ou des associations d'habitants.
46:49Certaines continuent d'ailleurs
46:51d'être créées,
46:53maintenant ainsi la tradition vivante.
46:55En 1990, Catherine Barker
46:57s'est lancée dans un projet similaire
46:59avec des étudiants.
47:01Durant les mois qui ont suivi le procès,
47:03j'ai pensé que cela serait intéressant
47:05de conduire une sorte d'exercice
47:07d'artifice pour les jeunes
47:09qui sont en train de faire
47:11de la recherche en Angleterre.
47:13C'est ce que j'ai fait.
47:15Je suis allée à l'université
47:17et j'ai fait un cours
47:19sur la recherche en Angleterre.
47:21J'ai fait un cours sur la recherche
47:23en Angleterre.
47:25J'ai fait un cours sur la recherche
47:27en Angleterre.
47:29C'est intéressant de conduire
47:31une sorte d'exercice
47:33d'archéologie expérimentale
47:35et de créer un motif de géante
47:37sur la colline.
47:41Elle lui est similaire.
47:43Elle a la même taille.
47:45Elle est plus fine.
47:47C'est quasiment une version
47:49miroir de lui,
47:51mais dans un autre accoutrement
47:53et qui lui permet
47:55d'être reconnue
47:57en Angleterre.
47:59Catherine et son équipe
48:01ont utilisé une grille.
48:03Avoir créé un géoglyphe
48:05pour quelques heures a été
48:07une expérience intense
48:09qui a permis de se mettre
48:11en situation et donc
48:13de mieux comprendre
48:15les créateurs de l'œuvre originale.
48:17Nous avons découvert cela
48:19avec la géante.
48:21Ses dessins ne sont pas
48:23compliqués à réaliser.
48:25Le créateur du géant,
48:27quel qu'il soit, a vu l'aboutissement
48:29de son travail.
48:31Et les gens qui l'ont aidé
48:33à faire la silhouette également.
48:35Dessiner et créer des géoglyphes
48:37demeure une tradition bien vivante.
48:39Et si ce sont aujourd'hui
48:41les artistes qui pratiquent
48:43le land art qui s'approche
48:45le plus du travail de nos ancêtres,
48:47nous créons partout sur la planète
48:49et parfois même sans le savoir
48:51des géoglyphes.
48:53Comme aux Etats-Unis.
48:55Là, un repère pour étalonner
48:57les satellites dans le désert du Gobi,
48:59en Chine.
49:01Les géoglyphes peuvent
49:03sembler n'être parfois que des anecdotes
49:05de l'Histoire, mais ce sont aussi
49:07les derniers et uniques vestiges
49:09de certaines civilisations.
49:15Et si nous sommes aujourd'hui
49:17en train d'en créer, cela traverseront-ils
49:19l'Histoire ?
49:21Qu'apparaîtront-ils sur nous
49:23à ceux qui les étudieront
49:25dans des milliers d'années ?
49:27Seront-ils les seules traces
49:29que nous laisseront derrière nous
49:31si nous disparaissons ?
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