• il y a 6 mois
La psychologue Marie-Estelle Dupont, au sujet de l'affaire Samara à Montpellier : «Oscar Wilde disait "ce qu'on a devant les yeux, c'est notre passé". Ça fait 40 ans qu'on fait des choix de société qui ne peuvent que conduire à cette violence».

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Transcription
00:00Evidemment que ce n'est pas tous les mineurs.
00:01Mais cette violence qui augmente, elle est d'abord le fruit de l'environnement.
00:05Un mineur est un mineur, ce n'est pas un adulte.
00:07Donc c'est d'abord le fruit de l'environnement,
00:09quel environnement lui est donné ou ne lui est pas donné.
00:11Et sur les situations de harcèlement scolaire,
00:13quand on voit la lâcheté de l'environnement adulte,
00:15qui en fait se conduisent comme des fonctionnaires qui fonctionnent
00:18et qui veulent protéger leur carrière administrative,
00:21évidemment que l'enfant ne rencontre aucune limite.
00:24Et que tant qu'on dira, pour réduire la violence,
00:27il faut équiper les lycées de caméras de vidéosurveillance,
00:30on passera à côté du problème.
00:32Le problème, c'est le lien, c'est le lien humain.
00:34C'est parce que vous avez un surveillant qui ressemble à un grand frère
00:36qui est un peu inspirant, que vous allez le respecter
00:40et que vous allez rencontrer une limite.
00:42En fait, on est dans une société qui veut répondre à la violence par du contrôle.
00:46Mais ça ne sert à rien, ce n'est pas le contrôle,
00:48c'est en amont, c'est quel environnement on leur donne dès le plus jeune âge.
00:51Pourquoi l'empathie n'est pas en place ?
00:53Pourquoi on a...
00:53En fait, Oscar Wilde disait, ce qu'on a devant les yeux, c'est notre passé.
00:57Ça fait 40 ans qu'on fait des choix de société
00:59qui ne peuvent que conduire à cette violence.
01:01Ça fait 20 ans qu'en pédopsychiatrie, on vous dit,
01:03les jeunes sont de plus en plus violents, de plus en plus jeunes.
01:06Et ce n'est pas une question de moyens matériels dans la famille,
01:08c'est une question de carence affective et de modèle dans la famille.
01:13C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de père
01:15que l'enfant va être violent.
01:16En revanche, s'il y a un père qui fonctionne selon une logique
01:19clanique, tyrannique, qu'il est violent,
01:21qu'il frappe sa mère ou qu'il dit à son enfant,
01:23tu dois être le plus fort parce que sinon, tu vas te faire écraser.
01:27Il donne à l'enfant le modèle de la violence.
01:28Quand on voit ce jeune Afghan, qu'est-ce qu'il a vécu ?
01:30Qu'est-ce qu'il avait appris ?
01:33Il a appris qu'il a une mère qui, potentiellement, quand il frappe,
01:37va se mettre de son côté au lieu d'être la figure secourable
01:40qui lui met une grande mandale et qui va secourir l'enfant qui est à terre.
01:43Donc, on voit bien que la famille est toujours première
01:45dans la violence des mineurs, mais que c'est aussi l'environnement.
01:49Quand la famille échoue, c'est aussi l'environnement.
01:53Sous-titrage Société Radio-Canada

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