PELE/FONTAINE - 1978 - 2E -

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Juin 1978 -
Comm FRA
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00:00 L'équipe du Brésil, vous êtes-elle déçue ?
00:03 Non, parce que c'est une équipe qui est restée invaincue.
00:08 Elle n'a perdu aucun match.
00:10 Une équipe qui se classe parmi les 4 finalistes, c'est très important.
00:16 Mais nous autres Brésiliens, nous sommes habitués à avoir une équipe qui est toujours dans les premières.
00:23 Une équipe avec de bons avants.
00:26 Et cette fois, nous avons une bonne défense.
00:28 C'est pour cette raison que cela n'a pas plu aux spectateurs.
00:32 Mais pour la Coupe du Monde, terminer 4e ou 3e, je crois que c'est une bonne chose.
00:38 Quelle est l'équipe qui vous a le plus impressionnée ?
00:43 Il y a quelques équipes qui ont montré un jeu qui m'a plu.
00:49 Mais elles ne sont pas arrivées en finale.
00:51 Par exemple, au début, l'Autriche a présenté un bon football.
00:57 Le Pérou qui a très bien commencé.
01:00 La France a un bon football.
01:03 Mais ces équipes ne sont pas parvenues en pôle finale par manque d'expérience.
01:10 Le niveau de Hollande notamment n'était pas celui qu'elle avait en 1974.
01:18 Mais elle a présenté un bon football.
01:21 Et l'Argentine m'a plu par sa force, sa manière de lutter, de courir et par d'autres individualités.
01:28 L'Argentine joue comme les Européens ?
01:32 Oui, l'Argentine a changé totalement.
01:35 L'entraîneur de l'Argentine, Menotti, a transformé l'équipe.
01:41 Parce qu'il a fait œuvre de créateur.
01:44 Parce que dans un pays renommé pour son jeu brillant, habile, il a créé une équipe qui s'engage plus physiquement.
01:53 Avec des passes longues, plus offensives.
01:55 Cela a été la plus grande surprise de cette Coupe du Monde.
01:58 Lorsque vous assistez à une partie de football, vous avez vraiment envie de rejouer ?
02:03 Oui, maintenant, très souvent.
02:06 Par exemple, lors de Brésil-Espagne.
02:10 Lorsque le Brésil avait l'occasion de gagner et que l'Espagne pratiquait un jeu défensif,
02:16 et que le Brésil n'arrivait pas à conclure, moi, j'avais envie d'entrer sur le terrain avec le Brésil.
02:21 Mais la même chose doit vous arriver.
02:23 Mais moi, je ne peux plus courir.
02:27 On a toujours envie de jouer au football de temps en temps.
02:32 En France, on se demande si un jour nous verrons Pelé en entraîneur ou directeur national de l'équipe brésilienne.
02:45 On a beaucoup parlé de cela avant ce Mondial.
02:50 Je ne pense pas à Fontaine.
02:53 Pouvoir être entraîneur professionnel, je ne crois pas.
02:57 Cela pourrait se faire dans 4, 5 ou 6 ans, mais maintenant, non.
03:02 Si je travaille, c'est avec des jeunes, des amateurs, mais pas des professionnels.
03:08 Je n'aime trop la liberté pour travailler.
03:12 Mais cela vous plairait ?
03:14 Oui, entraîner des jeunes, oui.
03:16 Avec eux, on peut toujours beaucoup de choses.
03:20 Aujourd'hui, vous savez que les entraîneurs nationaux ne font pas ce qu'ils veulent.
03:23 Ils sont confrontés à des problèmes de pression, d'argent, de méthode de travail.
03:28 Ils doivent obéir à des directives.
03:31 Et moi, si je deviens entraîneur, je vais faire ce que je veux.
03:36 C'est très difficile.
03:38 C'est un problème de liberté.
03:42 Aussi, il faut laisser la liberté aux joueurs actuellement.
03:46 Les joueurs doivent obéir aveuglément à l'entraîneur, car s'ils ne le font pas, ils sont renvoyés.
03:52 Je tiens à vous remercier infiniment de la part de tous les Français pour ce que vous avez apporté au football.
04:07 Cela m'a fait plaisir, et puis j'ai commencé avec toi.
04:12 Merci beaucoup.