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NewsTranscription
00:00 Culture Média sur Europe à 9h30 / 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin, Thomas.
00:04 Yann Moix pour son dernier roman, Visa.
00:07 Visa qui se passe chez les Nord-Coréens mais on va partir chez les voisins des Coréens
00:12 et ce ne sont pas vraiment leurs copains, je crois.
00:15 En tout cas, c'est ce que vous nous expliquez dans le livre puisqu'Eloise Gouin nous emmène au Japon
00:18 et plus précisément à Tokyo avec une série qui s'y déroule, c'est ça ?
00:23 Oui, Yann, vous n'aimez pas les biais d'humour ni les séries, vous êtes au bon endroit.
00:28 On m'avait dit que vous n'aimiez pas beaucoup les séries.
00:30 J'aime les séries mais elles sont toujours les mêmes.
00:31 Vous en aimez trois ?
00:33 Quatre.
00:34 Quatre, ok.
00:35 Dont Columbo.
00:36 Ah oui, vraiment les séries récentes.
00:38 Oui, les dernières.
00:39 Vous entendez un générique au fond, sur ce générique des tatouages colorés s'animent
00:47 sur un corps de Yakuza.
00:48 Est-ce que vous reconnaissez ce Gomorra ?
00:52 Tokyo Vice, non ?
00:53 C'est ça, Tokyo Vice, une série hypnotique qui nous montre un Japon comme on ne l'a
00:57 jamais vu.
00:58 Et la saison 2 qui vient de sortir est presque encore mieux que la première et ça c'est
01:02 rarissime pour une série.
01:03 Il faut expliquer pour ceux qui ne connaîtraient pas, qu'est-ce que c'est Tokyo Vice ?
01:06 Avant d'être une série géniale, Tokyo Vice c'est d'abord un livre enquête de l'américain
01:10 Jake Adelstein qui raconte sa propre expérience de journaliste au Japon.
01:15 Ce livre lui a valu, comme Roberto Saviano pour Gomorra, une protection policière.
01:19 Autant vous dire que cette histoire valait bien une série de deux saisons.
01:23 Initialement, ce livre devait même être adapté en film avec Daniel Radcliffe qui,
01:26 je l'ignorais, parle couramment le japonais.
01:28 Qu'est-ce qu'il a vécu de si fou en tant que journaliste à Tokyo ?
01:32 En 1990, Jake a 24 ans et il parvient à intégrer le service police-justice du plus
01:36 grand quotidien japonais, le Meisho Shibum.
01:39 Et c'est pas évident pour un étranger de faire sa place dans une rédaction japonaise
01:43 qui est, il faut le dire, assez raciste.
01:44 Mais Jake tient bon parce qu'il est là pour une bonne raison.
01:47 Abandonner et rentrer chez moi n'est pas envisageable.
01:51 Je veux découvrir le véritable Tokyo, ce qui se cache sous la surface.
01:55 Ouais, il va bien bien voir ce qui se cache sous la surface.
01:59 C'est en étant sur plusieurs suicides étranges que Jake rencontre ses premiers Yakuza, des
02:03 voyous qui ne sont pas connus pour leur douceur.
02:05 Ça fait quoi d'être un Yakuza ? Je pourrais écrire sur ce sujet.
02:09 Ouais mais je pourrais alors tuer.
02:12 Voilà, là comme ça on dirait pas mais Jake va bien devenir l'interlocuteur des Yakuza
02:17 qui accepte de leur ouvrir leurs portes pour qu'ils écrivent des articles.
02:20 Tout ça est vrai.
02:21 C'est un jeu très dangereux qui commence pour ce journaliste parce qu'il continue
02:25 en même temps d'informer la police sur ce qu'il voit.
02:27 Les reporters ne sont pas très appréciés par ici, surtout s'ils font du bon travail.
02:33 Donc les bons reporters ont beaucoup d'ennemis.
02:35 Un homme sans ennemi n'est pas un homme du tout.
02:37 Si vous avez vu la saison 1 et que vous vous souvenez de la fin explosive, sachez que la
02:44 spirale de violence n'est pas prête de s'arrêter.
02:46 Jake s'embourbe jusqu'au cou dans le monde impitoyable des Yakuza.
02:49 J'ai trouvé qu'il y avait encore plus de rythme que dans la saison 1.
02:52 Et alors visuellement ça donne quoi cette série ?
02:54 C'est canon, la réalisation immersive de ce polar fonctionne très bien avec la peur
02:58 et le danger qui collent à la peau des personnages.
03:01 L'image est sombre mais très puissante et surtout réaliste.
03:05 Ce réalisme tient au fait que cette production américaine est tournée en japonais la plupart
03:09 du temps.
03:10 Il y a beaucoup d'acteurs nippons mais aussi des acteurs américains comme Ansel Elgort
03:14 qui ont visiblement pris pas mal de cours.
03:16 Je précise que Jake Adelstein qui adore l'adaptation dit que le niveau de réalisme est fou, les
03:22 moindres détails sont pensés, ça va jusqu'au dossier en arrière-plan du poste de police
03:26 qui ont tous été travaillés pour ceux qui lisent le japonais, même à l'intérieur.
03:30 Tout ça, ça mérite d'être souligné parce que c'est rare, peut-être surtout pour les
03:34 américains, de faire l'effort de coller le plus possible à la culture de pays dont
03:37 on parle.
03:38 C'est ce qui fait le charme des paysans de cette série originale très réussie que
03:42 j'adore.
03:43 Les deux saisons sont à retrouver d'ailleurs sur mychannel. Merci beaucoup, Eloïse Gouart.