Viggo Mortensen est atypique, il parle 7 langues et tourne aussi bien en anglais, espagnol, danois, allemand ou français. Il est musicien, peintre, photographe, auteur, réalisateur et acteur. C’est un caméléon qui joue aussi bien dans Le seigneur des anneaux que dans Green book. On l’a rencontré au Festival de Luxembourg où il venait présenter son deuxième long métrage : The dead don’t hurt, un western avec pour personnage central, une femme indépendante, jouée par Vicky Krieps.
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00:00Dans Home Cinema, j'ai le plaisir de recevoir une star planétaire, Viggo Mortensen.
00:16Viggo Mortensen, c'est bien sûr Aragorn dans la saga du Seigneur des Anneaux,
00:20mais c'est aussi le père protecteur dans La Route, l'idéaliste dans Captain Fantastic,
00:25le chauffeur bourru de Green Book, le comédien fétiche du réalisateur David Cronenberg
00:30et aujourd'hui le réalisateur, compositeur et comédien de son deuxième long métrage, The Dead Don't Hurt.
00:55Parce que je sais que tu parles français, tu parles 9 langues que j'ai entendues.
00:58Bien sûr, tu es un acteur, tout le monde te connaît depuis de nombreux films.
01:03Depuis quelques années, vous avez fait votre pas vers la mise en scène, vous avez fait un premier film, Falling,
01:10qui est un film assez personnel, et là vous êtes dans un deuxième film, The Dead Don't Hurt.
01:26J'aimerais savoir, Viggo, quand est-ce que vous avez voulu faire ce film ?
01:29Comment ça s'est passé et quel est le germe en fait de ce film ?
01:33C'est une histoire que j'ai crée pendant la pandémie Covid.
01:39J'étais chez moi, je ne pouvais pas aller très loin,
01:44puis j'ai essayé de trouver le finessement pour ce film.
01:50Ça m'a pris deux ans.
01:54Même avec votre nom attaché, c'est compliqué de trouver un financement de cinéma ?
02:00Je crois que si on veut garder un peu de liberté, de contrôle créatif,
02:07avec une histoire originale, c'est difficile.
02:13Aujourd'hui, c'est pour le cinéma indépendant.
02:16Mais à la fin, j'ai eu de la chance, et on a trouvé l'argent au Mexique.
02:22La condition, c'était de trouver des acteurs acceptables pour eux,
02:29et surtout le personnage Vivian.
02:34Pourquoi êtes-vous allé à San Francisco ?
02:36Pour voir le fin du monde.
02:38C'est ici ?
02:39Le lieu où vous avez choisi tous les endroits que vous avez vu.
02:42Pas de fleurs, pas de jardin du tout ?
02:45Vous vivez comme un chien.
02:46Un chien heureux.
02:49Vous devez me dire où vous voulez que je plante vos arbres.
02:54Vous êtes toujours un chien.
03:15Ce film est une contraction de votre travail en tant qu'acteur ?
03:19Peut-être.
03:23Ça m'intéresse comme spectateur aussi, et lecteur.
03:28J'aime des histoires où, comme j'avais dit avant, il y a des obstacles, des défis.
03:34J'aime les voyages vers une solution, un apprentissage pour le personnage.
03:43Et l'être humain dans la nature, de temps en temps contre la nature, ou avec la nature.
03:51Nous cherchons des hommes d'honneur qui veulent lutter pour sauver l'Union.
03:54Ce n'est pas votre problème, ce n'est pas votre pays.
03:56C'est la bonne chose à faire.
03:57Nous vivons ensemble maintenant. C'est juste le début.
04:01Ce que je voulais faire, c'était pas de réinventer le western.
04:07Je voulais faire un film qui était dans la tradition du western classique, du meilleur du western classique.
04:16Ça veut dire le travail d'Anthony Mann ou Bud Bedeker, Howard Hawks surtout.
04:24Je voulais voir les personnages dans la nature, dans les paysages.
04:28Les détails des maisons, des vêtements, tout.
04:33Que ce soit historiquement correct, crédible, bien écrit et efficacement réalisé.
04:42Nous sommes une communauté pacifique. Je veux garder ça comme ça.
04:47Je cherche un emploi.
04:51J'aime travailler et gagner de mon propre argent.
04:53Il y a une volonté d'en faire quelque chose de différent.
04:56Ne fût-ce que mettre au centre le personnage de Viviane, interprétée par Dickie.
05:00C'est ça qui est différent à presque tous les films de western classique de ce genre.
05:08C'est qu'elle est au centre, une femme, complexe.
05:12Elle n'est pas comme une prostituée avec un cœur d'or ou un super-héros.
05:20C'est une femme normale, mais indépendante et obstinée.
05:25Mais une femme de l'époque, de son époque, de ce moment historique.
05:30Et surtout, la différence, c'est que quand il part pour participer à la guerre, disons, masculine, on reste avec elle.
05:42J'avais besoin d'une actrice qui pouvait s'exprimer sans des mots, avec une émotion.
06:12C'est ce que j'ai vu dans sa œuvre, que je peux ressentir.
06:17Je sais qu'elle pense, je sais qu'elle ressent des choses.
06:21Ça vient de sa peau, de ses yeux.
06:24C'est ce qu'elle transmet tellement.
06:27Aussi, quand elle ne parle pas, avec des mots et sans,
06:31pour pouvoir le faire et le faire fonctionner dans le film,
06:35et pour pouvoir tenir sur une scène comme celle-ci pendant longtemps, sans être bizarre,
06:39beaucoup de choses doivent se passer.
06:41Et on a besoin de quelqu'un comme elle.
06:44Je ne sais pas s'il y a quelqu'un d'autre comme elle.
06:46Je ne peux pas imaginer quelqu'un d'autre faisant ce qu'elle a fait.
06:58Vous composez de la musique,
07:00donc c'est un film musical,
07:04parce que la musique est très présente dans le film,
07:08même dans l'édition.
07:14Falling.
07:31Comment était-il?
07:33Ce n'était pas ce que j'attendais.
07:35Comment était-il pour vous?
07:42Je n'ai jamais voulu être sauvée.
08:00Vous avez aussi l'idée d'être encore plus actifs et plus responsables
08:04dans votre travail d'artisan.
08:06L'idée de faire des films.
08:08Ou alors c'est au contact de metteurs en scène
08:10qui vous ont donné le virus.
08:12Le virus de la réalisation.
08:14Je pense forcément à votre collaboration avec Kronenberg.
08:30Non.
08:31Nous ne nous connaissons pas.
08:33Allez, Joey, arrête ça.
08:35Je m'appelle Tom.
09:01Comment vous m'avez trouvé ici?
09:03C'est un mec sympa.
09:07Vous allez m'inviter?
09:31Je comprends que faire du cinéma
09:34ce n'est pas seulement question de mon travail comme acteur.
09:39C'est ça comme je le vois.
09:41Il y a des acteurs qui s'occupent seulement de son rôle,
09:45mais ils font du bon travail de temps en temps.
09:48Ça marche.
09:50Mais pour moi, personnellement,
09:52j'ai toujours été intéressé
09:55au voyage du scénario à l'écran.
09:59Et j'ai toujours fait attention
10:04au travail du photographe,
10:07de tous les départements,
10:09parce que ça m'intéresse comment faire un film.
10:12Et j'ai eu de la chance.
10:14J'ai travaillé avec pas seulement Kronenberg,
10:16mais Jane Campion,
10:18Lisandro Lange, Matt Ross,
10:20pour Captain Fantastic.
10:21Quel genre de personne fou
10:23célèbre l'anniversaire de Noam Chomsky
10:25comme si c'était une fête officielle?
10:28Tu préfèrerais célébrer un elfe magique et fictif
10:32au lieu d'un vivant humanitaire
10:34qui a fait beaucoup pour promouvoir les droits humains?
10:57Je pense que vous avez privilégié beaucoup
11:00vos compagnonnages d'acteurs
11:03quand vous étiez acteur,
11:05quand vous étiez toujours acteur,
11:07avec des réalisateurs très investis.
11:09Ça va de Kronenberg à Lisandro Alonso.
11:13Ils sont très différents.
11:16Oui, différents, mais très intensifs
11:18et avec une vision très précise.
11:21Et toi?
11:23Qu'est-ce que c'est?
11:25Tu fais ça depuis 30 ans.
11:27Oui, je l'ai battu.
11:29Tu l'as battu?
11:31Comment as-tu fait ça?
11:33Comme toi, j'ai fait beaucoup d'écritures.
11:36J'ai travaillé avec des gens intelligents
11:39et je l'ai battu.
11:42Si ils savent ce qu'ils veulent faire,
11:44alors le problème est comment tu le fais.
11:46Et ceux qui sont intelligents
11:48acceptent l'aide,
11:50cherchent l'aide de leur équipe.
11:52Ceux qui ne sont pas si intelligents
11:54disent qu'ils savent tout.
11:56C'est seulement de cette façon.
11:58Et peut-être qu'ils font un bon film,
12:00mais je pense qu'il serait encore mieux
12:02s'ils acceptaient des suggestions
12:04d'autres personnes.
12:06Mets-la dans ta bouche.
12:08Et pointe-la.
12:10Comme je t'ai montré.
12:12OK.
12:14Comme ça.
12:18Et tire le bouton.
12:20Tu l'as?
12:24C'est bon?
12:26OK.
12:54Mia, c'est invisible.
13:24C'est fantastique.
13:26C'est bien organisé.
13:28Et Peter Jackson.
13:30L'expérience de faire
13:32Le Lord of the Rings
13:34était incroyable.
13:36Une école de film folle.
13:54Est-ce que tu es effrayé?
13:56Oui.
13:58Pas suffisamment effrayé.
14:00Je sais ce qui t'attire.
14:02Voir lui et son équipe
14:04résoudre des problèmes logistiques,
14:06physiques et de la réalisation de films,
14:08c'est comme, OK,
14:10il y a toujours un moyen
14:12de travailler ensemble.
14:14Et ce groupe de gens,
14:16des centaines de gens,
14:18il n'y avait pas un grand business
14:20de film au Brésil.
14:22C'est ce que c'est aujourd'hui.
14:24Frodo?
14:26Il a pris Barman.
14:28Où est le Ring?
14:30Reste là!
14:32Frodo!
14:36Je t'ai promis de te protéger.
14:38Tu peux me protéger de toi-même?
14:40Ils étaient passionnés, non?
14:42Oui, ils étaient vraiment amoureux.
14:44Mais il y avait beaucoup
14:46d'inexperts dans l'équipe.
14:48Mais au cours d'un an et demi,
14:50deux ans,
14:52ces gens sont devenus experts
14:54dans beaucoup de choses.
14:56C'était une école de film.
14:58Nous étions tous des étudiants
15:00de Peter Jackson et de son équipe.
15:02Il était aussi un étudiant,
15:04il réalisait des choses
15:06et résoudait des problèmes.
15:16Donc j'ai eu de la chance.
15:18J'ai rencontré
15:20beaucoup de bons dirigeants.
15:22Peter Weir, au début,
15:24plus que j'avais
15:26réalisé à l'époque.
15:28J'ai pensé que c'était agréable,
15:30calme, très professionnel.
15:32C'était Iris and Ford.
15:40C'était probablement le premier film
15:42où je n'étais pas sorti du film.
15:44J'étais dans d'autres films
15:46et les scènes n'étaient pas
15:48réalisées dans le film.
15:50Il y a eu un film d'étudiants,
15:52mais c'est tout.
16:10Merci beaucoup.
16:12Bonne chance avec ton deuxième film.
16:14J'ai hâte de voir ton troisième.
16:16J'en suis heureux.
16:18Merci beaucoup.
16:44Monsieur Daly n'a pas répondu aux critères
16:46du code du compte 8 des commissaires européens.
16:48Mais quels critères exactement ?
16:50La commission doit rendre les comptes
16:52au Parlement. Et Barroso, je suis désolé,
16:54il doit respecter la règle comme tout le monde.
16:56Qui êtes-vous, monsieur ?
16:58José Bové.
17:00Ah oui, c'est vous.
17:02C'est terrifiant, votre populisme.
17:06En mars 2016,
17:08le Parlement européen disait non.
17:10José Bové en tête, les députés
17:12franchissaient des pressions exercées par le lobby
17:14du tabac. Qui mieux que Bully Lanners
17:16pour incarner le célèbre syndicaliste
17:18Moustachu ?
17:42Dites-nous tout
17:44sur ce monde.
17:48Pensez à votre roi.
17:52Les apes chassent les humains.
17:58Plusieurs générations après le règne de César,
18:00les singes ont définitivement pris le pouvoir.
18:02Les humains ont régressé
18:04à l'état sauvage et vivent dans l'ombre.
18:06Mais le combat qui les oppose aux primates
18:08a repris de plus belles, attisés
18:10par un nouveau chef tyrannique.
18:14Tu me restes deux places.
18:16C'est soit avec un toxico qui a brûlé son matelas
18:18ou un gitan qui a décapité un mec.
18:20Capitaine Flamme ou Haylemberg.
18:22Vous pouvez aussi vous tourner vers la religion.
18:24Abysséras, c'est musulman.
18:26Je suis juif. Alors ça en revanche, il faut pas le dire.
18:30C'est quoi ton prénom ?
18:32Mon prénom, c'est Moustapha.
18:34Moustapha ? Tu fais le ramadan ?
18:36Ouais, je fais le ramadan.
18:38Quand t'arrives, tu dis salam alaykoum.
18:40Salam alaykoum. Salam quoi ?
18:42C'est des trucs de juifs, ça.
18:44C'est des gris-gris.
18:46Quand Daniel doit troquer son appart
18:48de luxe contre une cellule de 9m2
18:50du jour au lendemain, la chute est brutale.
18:52Un séisme qui permet
18:54cependant à Grégory Boutboul
18:56de jeter un regard caustique sur notre société.